“Il portait une chevalière noire représentant une tête de mort”

C’était souligné ( par moi ? quand? ) en noir dans le livre ” la Dame de pique ” qui contient également d’autres nouvelles ( Les récits de Feu Ivan Petrovitch Belkine ) . Il s’agit ici de La demoiselle Paysanne. Il me semble que sont toujours délicieux les moments de lecture des auteurs russes. J’ai beaucoup aimé le passage dans le Marchand de cercueils où les défunts-clients reviennent et où danse un petit squelette. Envie de m’y replonger. Je me souviens des journées passées au bord du lac Léman à lire exclusivement de la littérature Russe ( Oblomov etc… ) et aussi à marcher en râlant car les bords du lac sont privés. . C’était en décembre et il y avait un bon feu dans le salon de l’hôtel. Nous avions passé tous les deux le 31 dans cet endroit. J’ai d’ailleurs retrouvé à ‘instant dans un Lermontov, un billet de théâtre sans doute les premières représentations de Moins deux avec R et Trintignant.

Les journées me semblent assez routinières. Pas désagréables, non, au contraire, mais grises et tristes de part la lumière et la pluie. Dernier post, 21 Avril. Ca file. il faut toujours que je réfléchisse pour savoir ce que j’ai fait! Vu la belle exposition Brancusi, une autre aux Beaux arts et dont le rez de chaussée m’a semblé plus interessant que tout l’arsenal de Venise qui décidemment est bien confus ou trop clair je me demande;

J’ai noté : Etude Lyonnaise d’un livret de l’astrologue Peter Creutzer ( 1528 ) et aussi les broderies de Jagdeep Raina. Les gravures de Goya également : ” No hay quiennos desate “1799. Plus loin-flash back – on me voit entre C et J et nous faisons toutes les trois des grimaces. Je ne reconnais pas l’endroit. Je porte un foulard à pois. Photos de la peinture en cours. Puis événement, un article m’apprend qu’hier le Moulin Rouge a perdu ses ailes !!! Les lettres M O et U on été entrainées dans la chute !!!

Voyage à Grignan. J’aime être tranquillement dans le train avec ce polar Japonais sans aucun style d’écriture notable, mais assez lisible pour qu’on ait envie de suivre les actes de ce serial killer parmi les lycéens et assister au massacre. Temps perdu . Tanpis pour moi. Descente à Valence. Pluie battante. Je déteste le Sud sous la pluie. Nougat sur le bord de la N7 , route de mes vacances d’enfant et qui sous ce ciel sombre est bien sinistre. Il faut ajouter les pompes à essence abandonnées, les lieux vides, les magasins de nougat fermés. Finie la vie de la N7. Les cafés et restaurants du bord de route, des épaves que j’aimerais bien photographier. La liste des lieux de tourisme de cette époque et qui ont fermé est immense. Je photographie La chapelle de AVJ, qui est très réussie et suis surprise de me retrouver face à la tombe de Philippe Jacottet dont j n’ai rien lu, je le confesse. Mairie, photographier les étendards , les drapeaux, regarder quelque reliquaire contenant des petits os de Madame de Sévigné et aussi une salamandre sculptée. Je passe devant l’hôtel où nous avions séjourné lors du festival de la correspondance. J’évite de m’attarder sur ce souvenir ensoleillé. J’avais, je ne sais pour quelle raison effacé de ma mémoire, le château qu’il est pourtant difficile d’oublier. Déjeuner ( le maire qui je suggère, alors qu’un os à moelle atterrit dans son assiette, d’en faire un faux reliquaire )et promenade dans la ville pour chercher ce qui semblerait le plus judicieux. Ne pas proposer un ” geste esthétique”, mais quelque chose qui pourrait avoir existé depuis longtemps et qu’on n’aurait pas vu. Un portail peut-être, une grille. Donc pas une sculpture. Celle de la Marquise, assise une plume à la main , couettes à anglaises au vent / Marie de Rabutin Chantal /est aussi une fontaine à têtes de lions . En parlant de ” genre sculptures ” quelle horreur que ces machins en forme de sportifs que l’on croise. Il y a les horreurs de l’Assemblée nationale mais aussi celles qu’on a placées pour les jeux olympiques à Jaures ou dans le secteur. Affreux.

Je regarde des images du Théâtre des pantins de Jarry- avec Bonnard… Tiens quelqu’un fait des vocalises. Dimanche dernier je terminais de céramiques et passais devant une tente derrière un tas d’immondices à Barbes. Ma collection de ” vases” s’agrandit. Puis la semaine a recommencé, se lever tôt, partir à Argenteuil, travailler avec la radio, passer chez D. M’endormir, peindre à nouveaux et ne pas trop négliger les oiseaux. Exposition Brancusi Mardi. Magnifique; Je ne sais pas quel est cet événement au Centre, il y a du monde partout, des petits stands pour se restaurer. L’ambiance est plutôt sympathique. Et puis Mercredi et puis Jeudi et puis Vendredi , muguet inclus ; Et oui la pluie et puis la monotonie et puis le spectacle de Jean. Découverte des tableaux brodés de Mary Linwood . C’est juste incroyable. Un lion menaçant… Je cueille sur le chemin vers l’atelier des herbes dont je fais des bouquets qui me semblent très beaux. Je les partage avec les oiseaux qui me semblent plus heureux dans cette verdure. Je crois sentir l’aneth. A la maison R. achète des pivoines qui palissent à mesure que leur fin approche. Il ne faut pas bouger le vase car comme dans la peinture de l’Accademia où l’on voit un jeune homme triste, les pétales tomberaient. Ici pas de lézard cependant.

Le potiron et autres intrus

Je n’ai jamais eu la main très verte et ne me suis jamais beaucoup souciée de ce qui était végétal. Pourquoi soudainement avoir mis des graines de courge entre deux morceaux de coton humide et guetté un phénomène qui soudain me semble extraordinaire. Souvenir des années d’école et des lentilles qui germaient. pour les leçons de sciences Naturelles? Sais pas. J’ai rencontré J. qui est un ancien de chez Lipp et qui habite au Bouglione. Il est délicat, a un profil d’oiseau et a une passion, les plantes. Il nous a avoué être fort satisfait d’avoir découvert que la poignée de pépins de courges qu’il avait – comme un terroriste – jeté je ne sais ou près de Trinité avait donné des beaux potirons. Des intrus sans aucun doute, que font-ils là??? Il se réjouit de ces hors catégorie à l’origine anonyme. Ca m’amuse beaucoup. Il a renouvelé l’attentat chez Truffaut ! Il a d’autre part, dans sont petit porte-monnaie, une paire de ciseaux pliants ” pour des prélèvements “. Ainsi à ma demande il a coupé un morceau de la plante qui grimpe au Café des Artistes . Puis ce matin, il m’a montré la revue photographiée ci-dessus, car il pense que le rapt effectué est celui du “ scindapsus aureus“. Il m’a recopié sur une sorte de marque pages, les spécificités du végétal. Il m’a aussi rendu la graine de courge germée que je lui avais déposée et l’a mise dans un pot. Ca pousse et il y a deux petites feuilles. Nous rions beaucoup car , désormais j’appelle la plante “La petite ” et la considère comme un enfant: Deux feuilles sont rougeâtres. Est ce la rougeole? A quel moment dois je passer aux petits pots et abandonner le biberon? Et autres bêtises. J’avoue que tout cela n’est pas du niveau du Momus d’Alberti que je viens de recevoir. D’un des Momus dirais-je car il y le Momus et Le Momus et le prince ( aux Belles Lettres ).

A rayon des choses sérieuses, je poursuis à l’atelier “la révision” des peintures de cet été. Il y a plus à faire que je ne le pensais et c’est vraiment bien de laisser reposer. J’ai également terminé le grand diptyque pratiquement abstrait commencé il y a plus d’un an. Il attendait . Et soudainement j’ai vu ce que je devais faire.

Hier matin, rendez vous pour lancer la production-comme on dit- des tapis pour l’exposition. C’était très interessant. Suis repartie avec un Beau livre comme on dit ( encore ) , montrant des musées, des châteaux, des intérieurs parisiens-chez untel et untel avec des tapis fabriqués par cette entreprise. Misère, les intérieurs sont surchargés de meubles, éléments, sculptures, vases et tentures. Un peu comme chez Pierre Bergé et Saint-Laurent. Invivable malgré la beauté des oeuvres dans le cas de Bergé. Chez d’autres, ça sent le décorateur à colonnes, à boiseries. Des chose “ravissantes ” GRRR pourrait-on dire. Comme c’est moche et lourd, ostentatoire, riche et ennuyeux ! Bref. J’avais oublié mon sandwich au jambon fait maison à la même maison et suis repassée déposer le livre prendre ce repas et filer à Argenteuil avec un nouveau Daschiell Hammett ( La clé de verre ) que j’entreprends de le JP Manchette étrange terminé. Le 1 novembre, vu AM et café au Cyrano, avant de passer à la librairie de la place Clichy pour flâner et acheter deux dollars, les textes sur la peinture de Deuleuze ( j’ai a peine commencé la lecture de ces cours donnés à Vincennes ) mais l’idée de chaos et de catastrophe en peinture m’intéressèrent. Sais pas pourquoi il parle plus loin de Fromager. Ne sais pas davantage pourquoi Daniel Arrasse a écrit sur Kieffer. Ceci étant dit, c’est une bonne basse de Blabla ce gars là. L’histoire, la guerre, la mélancolie, les ruines… Miam pour un historien de l’art.

Notes

Intercenales/ Alberti

Ces Propos de table illustrent, au sein de l’œuvre latine si diverse d’Alberti (1404-1472) – d’abord plus connue pour ses dialogues de morale et ses traités techniques et théoriques –, la veine du serio ludere, cet art d’inspiration lucianesque qui a été si bien défini par Roberto Cardini dans Alberti o della nascita dell’umorismo moderno (1993). Ce dernier recueil ne fut jamais totalement achevé. Il resta, jusqu’à la mort de son auteur, in fieri, tel une sorte de laboratoire de l’invention, voire de l’expérimentation poétique, et par suite connut une fortune éditoriale des plus mouvementées.

RETOUR

Me revoici. Pas de reseau, confinement depuis le 14 Mars. Ai-je écrit depuis je crois. . A présent le texte le plus récent.

Puisque je n’avais rien de vrai à raconter, n’ayant jamais rien vécu d’intéressant, je me suis adonné au mensonge avec beaucoup plus d’honnêteté que les autres, car je dirai la vérité au moins sur ce seul point : en disant que je mens .

  Lucien de Samosate  Histoires vraies. 

I HATE MY PAINTINGS …

Moi, regardant une de mes peintures en cours de réalisation. Chaussettes Tom Browne ( zut il manque une rayure )

JE DÉTESTE MES PEINTURES… fait suite à deux précédents livres-notes: En finir avec l’extension du pire, 2012 et Fair is foul, Foul is fair, 2014…

Cette fois, c’est un livre sans chapitres. Sans vraiment de présentation.  Un livre d’images et de textes que j’ai choisis: De Claude Regy à Paradjanov en passant par Bruce Nauman, François le Lionnais, Thomas Bernhard (évidemment ) ou Sebald…Walter Benjamin, Marc Aurèle, Benjamin Péret ou… 

Mais il pourrait y en avoir tant d’autres… Au hasard: Les cahiers d’Aspern de James,  Pompes funèbres de Genet, Tristam Shandy de Sterne, Le grand Cahier d’Agota Christoff, Premier amour de Sandor Marai…Les cahiers de Malte Laurids Brigge de Rilke… L’excursion des jeunes filles qui ne sont plus de Anna Seghers, Miss M. De Walter de la Mare, et John Copper Powis, et Cervantes et Sartor Resartus de Carlyle, et La baleine de Dublin de Ray Bradbury , et… Et d’autres livres encore et d’autres images. 

Des trucs à « eux », des choses à moi qui tantôt s’assemblent, tantôt disparaissent pour s’aimanter ailleurs. 

Mais ici tout est vrai: 

Mr Arkadin, Orson Welles

NUIT / La peau de l’écureuil

J’ai fait un rêve curieux. Un bolide en flammes tournait autour de la maison d’Amiens.

Quelqu’un est apparu devant moi, portant sur son épaule un bâton. Sur ce bâton était piqué la peau d’un écureuil. Pas n’importe quel écureuil. Vous voyez la photo en couleur où l’on me voit assise sur une table face à ce jouet en peluche? Je dois avoir un an. Eh bien la dépouille rousse-brune portée par l’inconnu, sur son épaule, au bout d’un bâton, comme lors d’un un retour de chasse, était celle de l’écureuil de ma petite enfance. Il est beaucoup trop grand pour moi. Je sais qu’il était bourré d’une sorte de paille et que ses yeux n’étaient pas en verre. Je ne trouve plus cette image .

D’une peluche à l’autre je pense à présent, aux terrifiants ours allemands- les ours Hermann? -avec leur visage méchant, leurs yeux menaçants. Comme si cette seconde guerre mondiale ne suffisait pas pour effrayer les enfants. Il fallait « ÇA » en plus. Bref…

JOUR / Écureuils retrouvés

Le Neveu de Wittgenstein  Thomas Bernhard 1982

Puis

JOUR / 28 Décembre 2014/ DAYS

« De mon banc j’observais les écureuils qui partout dans le parc ( d’où j’étais il paraissait immense ) grimpaient en un clin d’oeil dans les arbres et en redescendaient tout aussi vite, et qui semblaient n’avoir qu’une seule passion: Ils happaient les mouchoirs en papier qui trainaient un peu partout sur le sol,  jetés par les malades des poumons et ils les emportaient à fond de train sur leurs arbres. Partout on les voyait, venus de tous les coins, filer dans toutes les directions avec ces mouchoirs en papier dans la gueule, jusqu’au moment où, dans le crépuscule on ne pouvait plus distinguer, filant en tous sens, que les points blancs des papiers qu’ils tenaient dans leur gueule. Je restais là assis, savourant le spectacle, non sans bien entendu y greffer les réflexions qu’une telle observation ne pouvait manquer de susciter. On était en Juin, les fenêtres du pavillon étaient ouvertes, et à partir d’un schéma rythmique finalement orchestré avec un vrai génie contrapuntique, les patients toussaient par les fenêtre ouvertes dans le soir qui tombait.        «                                                                               

J’ai terminé ce matin la relecture du Neveu de Wittgenstein ( tiens le livre est sorti quand j’étais à Rome. C’est drôle de penser que quand Il faisait ça, je faisais ça). C’est vraiment un livre magnifique. Le personnage de Paul est si finement tracé qu’il est assis dans la pièce où je lis. Il me regarde d’un air un peu hagard, dans son habit sur mesure. Il n’a pas encore fait irruption dans la bijouterie de son frère pour y exiger “la perle”. Comme de tous les livres que je lis, il ne m’était resté que peu de choses. Surtout j’avais été frappée par la description du jardin de l’hôpital. Les  écureuils et les mouchoirs blancs.

&

Soudain je me demande s’il ne faudrait pas peindre comme Thomas Bernhard écrit? Avec une sorte de bégaiement, rage contenue ( je fais ça ?  ) ou comme le dit aussi Bruce Nauman en 1988 : « Un art qui surgirait comme ça tout d’un coup. Un art qui agirait comme un coup de batte de base-ball en pleine face… »

Donc…Je déteste mes peintures… 

On pourrait s’attendre à un développement de ma part: Je déteste mes peintures parce que… Je déteste mes peintures donc… Non. Je déteste mes peintures point. Aucun commentaire. Peut-être ajouter: J’aime les peindre mais pas les voir… C’est un peu paradoxal. Peindre sans voir. Bref. Je n’ai jamais beaucoup aimé parler de tout cela. Les artistes ont tendance à « boursoufler » si on peut dire, leurs propos. Ils y « mettent » soit trop de drame , soit  trop de dérision. Ça m’ennuie. Alors plutôt parler « autour », parler «  contre » Raconter, oui. Je préfère.

I Hate my paintings …

Alors de quoi s’agit-il? Est-ce une coquetterie, un slogan absurde, une petite formule complaisante? On le croirait. Si elle n’aime pas ses peintures, pourquoi les montre-t-elle ?

Non, il s’agit bel et bien une déclaration de guerre qui ne concerne que moi. Mais contre qui? Contre quoi? Contre la peinture elle-même? Hum… Bref. Hum… Bref…Hum. Oui.

Je pense aux folles entreprises de Don Quichotte mal protégé par son heaume, ridicule plat à barbe, en guerre contre les nuages de poussière. Je sais, moi, depuis toujours que la peinture est une guerre perdue d’avance, contre le temps, contre les âmes des morts, et c’est bien cela qui me met en colère. Je n’y mets aucun drame, mais pas mal de mauvaise humeur. ÇA, oui J’ai souvent tenté d’échapper à cette passion chronophage. Mais que faire d’autre?

Dans les années 2000, je me  déclarais Ex-peintre Français, et réalisais de petites gouaches où on lisait: Où est la peinture? ( OELP) It must be this Way, ou Encore râté, Comment ne pas peindre en peignant? Désastre… La fin… Artiste désobéissant…

Ni les films, ni les scénographies, ni les émissions de radio que j’aime tant réaliser ne me satisfont vraiment, car je vois la peinture partout.Tout est peinture même si je fais semblant de.… Ou plutôt tout existe pour sa mise en oeuvre: Les livres, les paysages, les conversations, les images, la peinture, le cinéma, la marche, les choses les plus insignifiantes, nulles, moches. Tel le scorpion dans la fable racontée par Mr Arkadin, vaincue je déclare: « C’est ma nature. »

Car c’est ma nature de vivre ainsi.

Je regarde mes mains. Les ongles sont encore pleins de peinture verdâtre utilisée hier. 

Mais il faut bien le dire, on ne s’amuse pas beaucoup avec la peinture !!!

C’est l’Art de l’Ennui.

Venise 2020, Punta della Dogana

JOUR 11h50 / Jour /Une Exposition de fuite

Ce que j’aurais plutôt envie de faire c’est une exposition de fuite, une exposition transportable dans une petite valise. J’entends: 

—Comme … ? Je ne réponds pas.

J’avais commencé avec les caisses de voyage en bois qui contenaient des grandes peintures roulées. Mais en cas de panique 3 mètres c’est quand même un peu encombrant  se sauver.

JOUR 11h55 / Un fim…

qui serait un  mélange d’images nées de lecture ou films ou promenades, brouillé par ce qui surgit à notre insu: une image d’enfance, un motif de carrelage, un paysage de montagne, un pique-nique il y a tant d’années et les guêpes sur le melon, une aire d’autoroute, un mal au coeur -il y a de la neige et du brouillard-je m’ennuie à l’arrière de la voiture.

Ces flashes sortent du même brouillard et vont rejoindre d’autres scènes dans un coin de mon cerveau.

D’autres resteront enfouis comme un virus dans le permafrost, attendant leur tour. Scènes qui se succéderont à une vitesse et couleur variables. Scènes qui réussiront À s’immiscer dans ma lecture, à la brouiller sans que je l’aie décidé. Vaincue, je ferai une corne à la page, et reposerai sur mes genoux le livre contaminé par mes propres histoires. A nouveau les guêpes s’approchent de nous, dans une clairière étouffante au mois d’Août alors que nous montons dans l’arrière pays. Le poulet froid en attire bien d’autres: Attention elle est sur ton bras, et nos mouvements de fous dignes de la danse du diable de Pabst. 

—Je l’ai eue.!

SOIR / radio / LOCUS HORRIDI / frisson délicieux

Stephen Duck, ermite ornemental

J’entends à la radio, je n’écoute pas vraiment parce que je peins, j’entends : Nananablabla….ermite ornemental. Là je m’arrête net, oreilles dressées comme un chien de chasse. Un noir et blanc. Plutôt un chien de troupeau, je préfère… Je n’ai jamais entendu parler de cela. Mais qu’est ce que c’est qu’un ermite ornemental? C’est trop beau un ermite ornemental!!!!  Je n’ai rien pour noter les quelques références citées. J’entends Hunt ou hutte??? 

« Aucun jardin paysager du XVIIIe siècle n’était complet sans son ermitage, voire ses ermites. Ceux-ci servaient clairement à évoquer, ne serait-ce que d’une façon simpliste, l’idée de méditation solitaire rappeler – sans forcer sur le réalisme – la vie austère des anachorètes… »

En 1730, la reine Caroline, épouse du roi George II, embauche Stephen Duck, un poète particulièrement torturé, afin qu’il vienne vivre dans son ermitage de Richmond Park. Celui-ci devient l’un des ermites les plus célèbres de l’ère romantique. Duck se laisse pousser la barbe et écrit de la poésie. Il a également accès à la bibliothèque personnelle de la reine et reçoit des milliers de visiteurs chaque année. Malgré cette existence paisible, l’inconsolable poète finit par se suicider en 1756 en se jetant dans la Tamise. Fatigués par les frasques de leurs ermites d’ornement, certains propriétaires les remplacent par des mannequins de cire.

Un certain John Hill va même plus loin en ayant recours à une marionnette.

Il demande à l’un de ses domestiques de lui construire une réplique grandeur nature du Père Francis ( ermite décédé ) et engage un homme pour se tenir accroupi derrière la marionnette. Chaque fois qu’un visiteur approche de sa cahute, ce dernier déclame de la poésie et fait bouger la bouche et le corps du pantin. Il faut attendre la fin de l’ère romantique, vers 1850, pour que l’intérêt pour les ermites d’ornement commence à décliner.

Plus tard les vrais-faux ermites disparaitront.

Covid glove 2020

JOURNEE / ordi/ hasard

Les défilés de mode et mises en scène de Tom Browne

Les peintures de José-Maria Sert

Le Cenacolo San Appolonia à Florence

Tintoret vu comme pour la première fois à Venise il y a 15 jours

Mike Kelley toujours

Stingel encore

Mac Carthy Yes

Et d’autres..

Joan Jonas

JOURNEE / ordi/ hasard

Liste de lectures

Les écrits de Claude Regy/ Espaces perdus

Genesis and lady Jay

Perturbation /Thomas Bernhard

Isabelle Stewart Gardner museum

Mario Praz

Schopper, Hartmann, 1568 Panoplia omnium illiberalium mechenicarum aut sedentaria… 

( je ne sais plus ce que c’est )

Nazi Germany in color 1938

Suggestion for the study of color

10 great films set in museums

L’écriture androgyne: Le travestissement dans le roman de Silence

Histoire des ingénieurs des mines

Walter Benjamin / Archives / Abécédaire

Pakui Hardware

Ralph Eugene Meatyard

Frederic Kiesler: Architect, artist, Visionary

I riti di Pasqua 

Claude Regy: Autoportrait d’un maitre qui ne voulait pas l’être

Emmanuele Coccia, Philosophe de la métamorphose

Digital Grotesque with Benjamin Dillenburger

Scapulomancie

Etude et aérodynamique. Machine à fumée avec Obstacle-Etienne Jules Marey

Les comédies d’Andreas Gryphius (1616-1664) et la notion de grotesque

Photograph by Herbert George Ponting, ‘Camera Caricature’, a grid of 24 photographic portraits all made from an original in the top left corner using a ‘distortograph’.

Histoire de la divination dans l’antiquité: divination hellénique

Euricles of Athens

Portail du film documentaire

Stephan Tennant

Eloge du journal filmé

The expression of emotion in the pigeons 1909-11

Artists Hauser & Wirth

John Cage Mushroom hunter

Monde de l’art et types sociaux

Archivio Gastone Novelli

Sebald une vie une oeuvre

Sarah Kane, anéantie

Entretien Peter Handke

Conférence de John Dixon Hunt: “Jardins, réflexion sur la condition humaine. »

Le capitaine Fracasse pare les coups de bâton

Fashion fits

General strike piece/ Lee Lozano

Gustav Metzger,  Destruction in Art Symposium 1966

NUIT / insomnie / Lee Lozano sur l’iPhone

Est-ce que Lee Lozano détestait sa peinture, comment Magritte a t’il pu assumer sa période vache. Je me le demande souvent. On en revient au goût et à la laideur. Quelle laideur?

Gustav Metzger 

MATIN / Bar des deux Académies  & Rendez-vous des Artistes

 Je bois un café. Derrière moi, une voix de stantor. Difficile de ne pas entendre Je me retourne . C’est un Monsieur qui n’a plus qu’une dent, un noeud papillon plat. Il raconte sa vie à un jeune homme qui  prend des notes. Il est question de lits métalliques, de le ville de Metz. Ça m’intrigue. Il a comme les deux personnes vues hier face à l’académie de Médecine, une tête de figurant de Fellini. Hier lorsque la dame est entrée elle aussi au café des Deux académies ( tiens ils parlent d’infirmières en psychiatrie, mais comme il n’a que sa seule dent , je comprends mal / Saint Anne en 66 puis Maison Blanche. Professeur Siberac. Cris des hommes, le manque de place…) Donc hier la dame entre en disant « —J’ai faim « . Elle est âgée, élégante et son chapeau de paille est bien trop haut par rapport à sa largeur. Je m’arrête de parler à U, et lui dis: Regardez, c’est trop beau. Plus tard un vieil homme  entre, son chapeau à lui est bien trop plat par rapport aux bords de paille.

Retour table derrière moi au Rendez-vous des Artistes : « Enucléation / Sortir l’oeil de l’orbite … Hum hum…/Le pavillon des enfants à Maison Blanche en 1969. » Est-il du côté du corps médical ou patient. Je dirais côté patients.

Ils parlent maintenant de Maths. Zut, il y a trop de bruit, j’entends mal… Il est mélomane, fait de la peinture, écrit de la prose… J’aimais le côté pacifique de la guerre dit-il, c’est à dire l’armée en temps de paix. 68 ne l’a pas intéressé.

Il préparait sa thèse…

Oiseaux, coraux, cris fleurs, plantes répond-il en parlant de Maison Blanche. 

Le garçon demande quels sons on entendait dans les pavillons. C’est une bonne question.

J’ai acheté Wolfson: Le Schizo et les langues

 ( Comment est arrivé à la maison son livre au titre sans fin :Ma mère, musicienne, est morte de maladie maligne mardi à minuit au milieu du mois de mai 1977 au mouroir Memorial à Manhattan)

Matin, De la voix / Léonard de Vinci, carnets

Si beaucoup de petites voix jointes ensemble feront autant de bruit qu’une grande. Je dis que non, car si tu prenais dix mile voix de mouches réunies, elles ne s’entendraient pas d’aussi loin que la voix d’un homme, laquelle voix d’homme si elle était partagée en dix mille parties, n’aurait aucune de ses parties égale à la grandeur  de la voix d’une mouche. 

SOIR/ une autre découverte / Le style auriculaire / Orfevres

1646-1652

Adam de Viane… et ses Modelles artificiels: Modelles artificiels, de divers vaisseaux d’argent, et autres oeuvres capricieuzes, inventées et desseignées du renommé Sr Adam de Viane. 

Je ne sais pas trop quoi dire de ces oeuvres capricieuses: cruches, plats, vases, bassins…

Formes d’oreilles, de cartilage, de coquillages, volutes sophistiquées. On dirait que le monde, plantes et animaux, ornements et hommes sont recouverts d’un voile élastique  On devine des présences en métamorphose peut -être, et des symétries bizarres. Les formes sont molles, plissées. Il n’y a aucun angle. On pense à des limaces, des escargots, des yeux déformés, des sexes.Si l’on attrape un vase, une aiguière en matériaux précieux ; ceux ci vont littéralement couler entre nos doits et filer comme un poisson. C’est ce que l’on craint tant les formes semblent molles et en contradiction avec le matériau utilisé.

J’adore ça.

J’ai envie de copier une description faite par Benvenuto Cellini:

« Joyau en or représentant une grenade suspendue à une branche par trois chaînettes. Ce bijou est admirablement et finement travaillé. Les couleurs vives de son émail font ressortir les dessins précieux tous ciselés et gravés. Les grains du fruit qui se voient par une ouverture naturelle sont de rubis orientaux taillés exprès. En ôtant une petite vis cachée dans la couronne de la grenade, celle-ci s’ouvre en deux parties découvrant dans chacune d’elles une excavation avec portail de style renaissance avec quelques figures représentant le mystère de la Visitation de la Sainte vierge ,à Sainte Isabelle d’un côté et de l’autre l’Annonciation parfaitement émaillé » . Benvenuto Cellini.

Et Wittgenstein de dire dans ses Remarques Mêlées:

L’attention esthétique est dirigée vers une variété d’objets –  une chaise, un tissu funéraire, un diadème, une œuvre d’art, la neige qui tombe. 

TOUT CELA POUR DIRE

“It’s Nice not to be trapped into something, even if that’s what you are »

Andy Warhol , POPISM, 1980

Mein kämpf en tube

table cet aprem

Cette nuit là, il y a deux ou trois jours j’ai rêvé de façon insensée. De Genève à l’Italie, d’une sorte de campement à New York, une piscine dont l’entrée coûtait 1000 dollars ( mais je vous ai choisi des soins ) Quels soins, ai-je dit en sautant dans un autobus . Plus loin j’ai vu le tube ou rouleau de Mein Kämpf . Etrange. J’avais peu d’affaires. Depuis j’ai un peu oublié, pas mal même mais au réveil c’était très net. Le Mein K. a resurgi à Toulouse après la projection du film sur Nicole aux Abattoirs . Alors que nous attendions la joue à la polenta en buvant un verre de vin délicieux je me suis écriée. Oh Mein K en rouleau!!!. Ca a créé une certaine surprise. Bref. Après midi passée au bord de la Garonne. Je suis restée là-bas avec le Faucon Maltais. C’était délicieux. Puis ce diner très agréable à 3 puis un hôtel anonyme et l’avion le lendemain matin.

J’ai l’impression de reprendre du poil de la bête. La peinture de 7m que j’ai revue hier m’a semblée mieux que dans mon souvenir. J’ai continué à peindre avec un peu plus de plaisir. J’ai cueilli des mauvaises herbes, enfin des herbes qui d’ailleurs me semblent belles, sur le chemin vers la gare. C’est pour mettre dans la cage des oiseaux.

J’ai repris un nouveau polar, R. m’a offert 3 Ellroy. Je lirai Proust plus tard. Un truc tombe dans la pièce à côté. Zefirelli est mort ( qu’est ce que c’est moche ses films ). On a travaillé avec B. cet aprem et ce matin un café sur l’avenue pleine d’enfants pour la compétition annuelle des lycées du 9 émergents. C’est drôle de voir les tempéraments: Le ou la battante, celui qui s’écoute, celui qui cache et court un pas sur deux, celui sui grimace à cause d’un point de côté. Pas la peine à mon sens de longues discussions. Mieux vaut voir quelqu’un à l’oeuvre.

Ca fait du bien de ne plus être aux beaux-arts. Concours Vendredi . Je n’y crois pas. Tout le monde veut ces places là ( et moi, est ce que je veux )

Ah oui nous somme allés dans l’amphi des loges assister à la mise en ligne des cours de Debord que je citais plus haut je ne sais quand. Pour mémoire c’est un professeur que je n’ai jamais apprécié. Sa vanité, son contentement et sa misogynie ont suffi à me le rendre infréquentable. J’allais donc vérifier, constater: Est-il toujours aussi imbu de lui-même ? A t’il changé. Le vieux Monsieur a parlé sans se détester, s’envoyant même quelques fleurs. Bien évidemment l’âge donne charme et douceur a qui n’en avait pas . ( Il suffit de voir le cas de ce bon D’Ormesson . Regardez le dans les archives INA alors qu’il est beaucoup plus jeune… Au secours ) Bref. Je me suis dit, mais je le savais, qu’on ne changeait pas: Ses bons mots, ses citations, ses ” mon grand ami untel”. Pénible mais pas inintéressant pour qui est novice. Folklorique dirais-je. Pittoresque. Un pot a suivi dans les bureaux du directeur. Quelle pluie à nouveau..Et V. qui était assez énervée m’a raconté que lorsqu’elle a présenté J. lui et sa femme ont dit que les dessins étaient faux. Devant J.dont j’imagine la tête. Plus tard je lui ai conseillé de se souvenir de la phrase imparable: Vous dites cela pour me faire plaisir!

Enfin bref si on veut on peut aller sur le Site PSL voir ses cours de 2003. Manque total de générosité en vrai. Et réactionnaire. Oh je peux pas l’entendre là, j’écoute.

ANDY PRES DU 22

Bob Wilson à Andy

Hier matin, je pensais à Andy, ce que je ne fais pas tous les jours. J’ai reçu ses voeux il y 3 jours. Où sont-ils? Je repensais au plaisir de voir qu’il était assis , seul à Saint-Roch lorsque R. est mort. Il est là , me suis-je dit , Andy est venu…et suis allée l’embrasser. Jean était là aussi dans un autre coin, avec des fleurs. J’y repense avec émotion. Donc je me disais qu’il faudrait qu’enfin je le filme. Avec sa ” gueule “. Ses …

Heu j’écrivais quoi. Bref.

Plus tard dans la journée, je vais au RV chez le Médecin. Suis bien surprise de me retrouver rue Georges Bizet ( le nom de mon grand-père ! ) et au 22bis. J’ai passé tant d’heures au 22 chez Nicole Stephane .( Il serait temps que je m’occupe  de la page Wiki qui est vraiment sommaire ).

J’ai passé là des heures si délicieuses en vue d’un film qui est fini mais pas montré encore.

En face et collé avec du scotch sur le mur de la clinique GB, il y avait un mot manuscrit.

Madame Tereopa/ Amen/ maladie de coeur.

 Etrange.

Bref. J’ai levé le front. Je suis restée ainsi un moment à regarder les balcons. Etait-ce au 5 eme étage? Oui. Je crois. On avait écouté par un beau jour les cloches de l’église à côté. Ah Nicole …

J’ai repris mon vélo, jeté un dernier coup d’oeil vers le haut comme si cela aidait à ramener des images un peu plus… Faisant un  demi tour rapide devant chez Gucci, mon téléphone a sonné. Enjouée j’ai répondu ” Comment tu vas Jean?? “

Et Jean m’a dit que Andy était mort le matin à l’hôpital de Montauban.

Lui et son accent Américain , morts.

Voilà. Le 22 en tête, la Concorde devant j’ai pédalé en revoyant des moments de l’abbaye Fontevrault si gais et du décor de la Belle et la Bête que j’avais fait.

J’ai revu Scarlatti, j’ai revu tes éclats de rire Andy.

Et ton mystère et ta beauté de diable.

Est ce que quelqu’un a prévenu Bob?

SENTATIONNEL: PROUST MANGE DES NEMS

Deux spectacles cette semaine radicalement différents. Opposés.

Mais c’est bête de dire ça. Le premier, Un instant de Bellorini d’après Proust au TGP. Les deux acteurs sont parfaits. Le glissement du récit personnel de l‘actrice vietnamienne évoquant sa grand-mère au récit de Proust parlant de sa grand-mère se fait bien. Honnêtement parlant, qu’on me mette sous le nez madeleine et nems, ne me plait pas trop. Bon. Le banc glisse tout seul de jardin à cour -Ho !!!!! . C’est le décor qui me pose problème. Pourquoi? Parce qu’il est beau. Beau et inutile à mon sens. Trop bavard. Les chaises par centaines comme une église abandonnée puis les chaises verticales comme un mur qui glisse. Oui c’est beau on a vu. Puis cette chambre surpendue dans l’espace. Une échelle. On y monte. On fait semblant de boire du thé en trempant la madeleine ( :(( ) Bon. Puis le cadre de scène. Bazar ça a dû couter des roubles tout ça. Il a de bonnes critiques et je suis peut-être sévère.

L’autre, à la Villette hier soir. Satoshi Miyagi. Nous somme assis au centre d’un cercle dont on a seulement la conscience car on de voit évidemment que 180 degrés. La lumière est magnifique et les costumes blanchâtres aussi. C’est très rigoureux, très dépouillé sans que cela ne devienne une démonstration esthétique ( j’écris en petit à la Bob Wilson pour qu’on ne m’entende pas ). La question qui se pose, c’est le conte , le récit. Un acteur raconte et aussi joue 13 personnages. Les voix, les cris, les bruits sont incroyablement riches.Il n’y a pas de perspective, pas de fond. Les mouvements sont latéraux en arc de cercle. Il y a deux niveaux: Celui des musiciens, celui des acteurs masqués ou non.  En plus c’est drôle, la traversée de la forêt avec les animaux-Lion superbe, troupeaux d’éléphants, chameaux-Le tout blanc de blanc pas une couleur. J’adore ( il n’y a que des prtits drapeaux rouge  à un certain moment ). J’aime moins les petites attention envers le public quand il y a des mots Français et des petites choses amusantes mais gratuites à mon sens. La pêche au public n’était vraiment pas nécessaire. Mais ce n’est pas grave.

C’est marrant car ici lorsqu’on tente «  ça » au théâtre , ça fait travaux manuels.

dans Bonjour Cinema

 

Bureau des pleurs.

C’est quand je sors du sommeil que c’est plus difficile. J’ai des bouffées de tristesse. Le fait de m’être retrouvée avec mon vélo devant les portes de l’hôpital Saint-Antoine doit y être pour quelque chose. A défaut de décor et de fausses madeleines, je me suis quand même propulsée plus vite que nécessaire dans la chambre où l’on n’a pas voulu me laisser dormir malgré ma demande. Je ne savais pas que ce serait la dernière nuit. Et puis à vrai dire je n’y ai rien compris. Pourquoi ces complications soudainement, l’impossibilité de le voir le lendemain- là de l’autre côté en réanimation à deux pas de moi- après l’appel où il me disait que ça n’allait pas bien. Puis l’hôpital qui m’annonçait le changement de chambre. Je n’ai jamais ressassé et pourquoi ça me prend là, maintenant. Après ces deux ans à travailler ou plutôt à m’étourdir ou bien essayer de m’absorber dans autre chose. Des masses de travail, des peintures immenses, pour quoi faire. Pour me dire, que peindre ça sert à ça. A ne pas vivre et à ne pas voir. A ne pas penser à ce que l’on est et ce qui nous attend. Après Berlin avant Miami-tout est fait-plouf plouf je dirais. Même si j’ai des projets, parfois je me demande si je n’en ai pas assez vu. 

Une autre créature du lac noir

Hans Erni 1938/ Surréalisme suisse
Die schweiz, das ferienland der völker

Voyage en Suisse. Paris Bâle Aarau où j’étais allée il y a bien longtemps pour la première exposition collective Rite, Rock, Rêve à laquelle je participais. Je me souvenais d’une toute petite ville,de neige carte postale, d’une église, de la nuit et du froid.

Exposition du surréalisme Suisse. Je découvre surtout Hans Herni et cette immense fresque de 1938 ou 9. heroïsme, travailleurs, nationalisme . Hum, mais c’est surprenant. Ce qu’il fait par la suite est irregardable. Ca, c’est moche mais ça me plait. Surtout l’espèce de créature du lac noir.

En fait, ceux que l’on connait ( Giacometti, Arp, Meret, Klee, peut-être Isabelle Walberg dont l’espèce d’échiquier rappelle étrangement le Palais à quatre heure du matin) , bref ceux que l’on connait et qui on traversé le temps, sont les meilleurs et de loin.Pas d’injustice donc.

Donc journée très agréable au Kunstmuseum.

ET.. retour.

L’autre jour j’ai regardé des tas d’images d’alphabets extraordinaires

Bon préparer un projet pour Unlimited, et celui pour Aarau.

Ce soir TGP

vernis et notes

Retouche rouge sous l‘oeil affligé de Pascal Dusapin

Comme je n’ai jamais mis de vernis à ongles, quand je vois ma main, j’ai l’impression que c’est celle de quelqu’un d’autre!

Hier soirée vraiment sympa à la Maison Rouge. J’avais mis du rouge à lèvres et A
nne de Villepoix a fait des photos super, mais je ne sais pas si elle me les enverra. Jambières Fragile . Short / Pull rouge et rouge à lèvres mal mis.

A young woman in her bed chamber trying a wig on her bottom for effect: her maid-servant holds a mirror for her and sniggers with amusement; a cat arches its back in fright and a dog dives for cover under the young woman’s corset which is lying on the floor.

A fat hunchbacked man with two large warts on his nose with hairs growing out, admires his fashionable wig in a hand-mirror; a grinning barber trims his wig in front of a table on which there are various hair-dressing appliances.

A woman wearing an extraordinarily high wig decorated with beads and lace, discusses her head-dress whilst taking tea with a man sitting opposite who wears a legal tie wig, gown and bands; on the wall is a framed picture of two monkeys sitting at a table drinking tea.

JACQUES PATIN

Les pages arrachées

Quelquefois on croit tout savoir de Man Ray. Je m’étonne d’en découvrir encore. Je ne connais pas toutes ses photos. Celles avec les masques sont magnifiques. Passage à la galerie pour tendre la toile de 2m50. Je redoute toujours un peu, mais impeccable, ça se fait tout seul. Je traine, passe voir l’expo  de DS, mange une délicieuse soupe en lisant Le lièvre de Patagonie qui commence indigeste ( les condamnations à mort, guillotine, garrot et autres plaisirs au sabre ). Quelques petits sonderkommandos plus loin, je paye mon addition et retourne à la galerie pour arracher les pages des catalogues de vente qu’on me garde. C’est assez stupéfiant le luxe de ces éditions qui ne servent à pas grand chose selon moi et qui finissent à la poubelle. J’arrache, j’arrache: Un Polke, un truc horrible, une photo érotique, Nadar, des fauteuils 1940, des trucs cinétiques; Je regarde mon butin.

La photo de Pierre Bergé avec une casquette, main droite dans la poche avec le pouce sui sort et tenant de l’autre main une laisse avec un petit chien au bout, langue sortie, patte droite quittant le sol. Derrière une maison dans la verdure. Chemise rayée et veste genre campagne avec col en velours moche

Photo de l’Arc de ?? Rome c’est certain. Auteur je ne sais pas, vers 1850 je pense

La Casati de Man Ray. Elle est entre deux grands chevaux blancs dressés sur leurs pattes arrière. 1935. AU dos: L’impératrice Elizabeth d’Autriche dressant ses chevaux Flick et Flock. Dernière apparition publique de la Casati. C’est chez le Comte de Beaumont. Cartons envoyés parfois un an à l’avance pour que l’on puisse préparer sin costume est-il écrit.

Paire de fauteuils garnis de lainage beige 1960

Fauteuils Arne Vodder , c’est moche.

Fauteuils bleus de Geneviève Dangles et Christian Defrance.

4 photos sépia sur la même page: Desire-Magloire Bourneville Paul Regnard/ Salpétrière service de Charcot.

Une fille aux poignets retournés et au visage cambré vers l’arrière, une autre comme illuminée mains jointes, un homme langue pendante, une femme alitée en mouvement , visiblement agitée et présentant son profil droit.

Une montagne pleine page. C’est écrit Adolphe Braun N°53 à 86.

Un homme de dos contemple, appuyé sur sa canne contemple le majestueux paysage (Mont Cervin épreuve au charbon ) Grands formats 100 X 150

Deux photos érotiques: En haut une fille robe retroussée, jambe gauche levée et posée sur l’épaule d’un garçon agenouillé et vêtu. Elle regarde l’objectif et lui a l’air de s’ennuyer de profil.

Une femme ? nue allongée sur une sorte de fauteuil incliné devant un décor peint. C’est écrit: Studio Iranien, Teheran 1890;Plus marrant 3 photos assez ridiules: Les deux du haut montrent une fille nue avec des ailes déployées. La première agenouillée dans du foin. Ca s’appelle Nu ailé. Ben j’aurais deviné. 1890

Jessie Tarbox Beals/ On en apprend des choses( elles sont belles ses photos ! ). Femme photographe 1907. On voit une sort de Coupole, une boule dans un hangar .

« Ballon captif » ? Avec une sorte de nacelle et des machins rayés, comme des ballons? Deux hommes qui semblent petits, observent. ( Exposition universelle de Saint-Louis 1904)

Pleine page: Une main droite qui serre une lame et fait des trous dans une surface. C’est Fontana: «  It was not an accidental hole, it was a conscious hole: by making a hole in the picture I found a new dimension. By making holes in the picture, I invented the fourth dimension.”

Une femme de profil , dans une exposition pose en touchant le bord droit d’un tableau avec sa main gantée de noir. La robe présente, en noir et blanc, les mêmes motifs que la toile. Ben c’est Carla Accardi . C’est pas mal je trouve. Noir et blanc Il y a aussi des grandes peintures. ( Grande integrazione 1957)

Une pleine page avec un cercle qui présente des matières, comme une lune. Ce doit être une peinture.

Une sorte de rotorelief noir et blanc. Mais c’est plutôt un machin cinétique.

Un bout de paysage peint genre 18 eme siècle.. Page déchirée suivante, on dezoome et on voit un chasseur qui se penche. Il est au milieu d’arbres racines . Temps couvert et au loin une éclaircie nocturne. Il a une veste jaune , un chapeau et tient son fusil. C’est écrit en Allemand.Oh c’est bizarre. c’est Franz Sedlacek

Polke, Dispersion sur carton 1999

Polke, nan c’est Stingel. Ah bon. Nan je dois me tromper

Des images illustratives / une danseuse dans des entrelacs, des fleurs

Une femme peintre / sa photo avec un chapeau et un col de fourrure blanc et regarde vers sa droite. Broncia Koller Pinell

C’est moche sauf ce qui semble être des bois gravés

Un dessin de MAn RAy de 1912 . Première promenade. C’est amusant. Il y a 11 personnages étranges et un chien

Depero

La photo bien lisse de David Teiger ( ??? ) Je regarde qui c’est … Un collectionneur. Photo couleur, cheveux blancs, cravate mauve lèger sourire et petite cicatrice au dessus de . Pochette blanche, veste croisée, mains jointes et montre noire la lèvre doite

Motifs agrandis un peu flous

Cindy Sherman 1980. Assise sur un lit . Couverture sur laquelle on voit une lettre? A l’arrière, un cadre avec la photo d’un homme et lampe de chevet contre rideau.

page comme un papier peint

Sculpture academique. Une femme sans bras, à les jambes prise dans le socle sous les genoux.: Wilhelm Lehmbruck 1913

Des avions piquent et descendent à toute vitesse en glissant sur la page de droite à gauche. Ca ressemble bien à Richter

TRucs géométriques moches, or et noir

Un cercle blanc sur fond noir. Julio Le Parc

Un paysage de montagne affreux bleu et vert. Rudolf Schlichter

Une page de cahier quadrillé perforé qui représente un bonhomme en faux bois et qui porte une échelle / Polke 71

Une sorte d ‘oiseau empaillé qui perd ses plumes

Un monochrome vert en hauteur

Un autre genre de rotorelief ( Asis Antonio ) Op art.

Bon.

J’en ai marre j’arrête et vais prendre un bain avant la soirée de fin Maison Rouge.

Passer à Autre chose

 


Voilà. Il n’y a plus qu’à passer à la galerie pour tendre la toile et hop , Miami c’est fini.

Aller chercher le scotch orange, il ne faut pas que j’oublie.

Hier atelier. Ranger un peu comme à chaque fin de chapitre. Puis reposer le valo et aller à La Monnaie voir l’expo Grayson Perry. Comme ça fait du bien!!!!. C’est intelligent, drôle, joyeux, irrévérencieux, habile et cultivé. Il ne fait pas le malin, il fait juste le job, un peu le show. Ce qui me plait et me réjouis c’est ce mélange d’irrévérence, de culture des images, de drôlerie et d’intelligence.

C’est drôle comme les gens ne cherchent qu’à être désagréable ( pour le camion qui vient chercher mes peintures, un mec surgit en grognant «  Vous allez rester là-longtemps , parce que là faut laisser le passage? « , dans le train avec mon vélo: “Faut pas le mettre là. » MAiS TA GUEULE.( là c’est moi qui parle !!!! Je crois que plus les gens sont humilés et méprisés chez eux et dans leur travail, puis il adoptent cette attitude d’autorité revancharde.Sinon, ils n’exostent nulle part. Moi j’ai juste envie de taper tout le monde et pourtant je n’ai pas à ma connaissance ce genre de problèmes.

Après l’exposition, on a bu un verre ( incroyablement peu cher ce bistrot ) en face à l’Assignat. Bar comme il n’en existe plus beaucoup. Deux verres de vin et un demi ( j’avais préparé 15 euros, et c’était 7,50 ) C’est joli, avec des habitués et un petit cochon noir qui grogne si on le touche, en liberté sur le bar.

Une dame parle à sa copine et se plaint d’avoir eu ses idées pillées par une collègue du CNRS. Puis elle évoque en Espagne un « branleur » et dit «  Zut, comment on dit en Espagnol? »Tout le monde entend tout.  Je me retourne et suggère Branlador mais ça ne la fait pas rire du tout. Alors je glousse. Plus tard, après avoir traversé le Pont-neuf-c’est trop beau la nuit de voir tous ces mascarons et de regarder la Seine- on prend le bus 67. Un groupe de jeunes mecs rentre. Une fille avec eux qui fait tellement vieux. La pauvre elle n’a rien pour elle. Je suis assez loin mais face à elle. Elle sort un tube de crème et méchants comme on est on se dit qu’aucune crème n’y pourra rien changer. Et là je ne peux pas résister, c’est de la faute à la forme du tube, je lui dis de bien vérifier que ce n’est pas de la colle scotch qu’elle étale. Son copain s’étouffe de rire et elle carrément pas. Elle me lance un oeil noir qui me fera encore rire, le soir, dans le lit alors qu’une bouffée de tristesse me submerge et que tout à coup je pleure parce que R. n’est plus là.

INCIPIT

Mes premières pensées de la journée et dans la baignoire, disons l’incipit de ma journée était de penser qu’autrefois lorsqu’on allait à l’hôpital, au cimetière, je ne sais où, à la chambre funéraire, ne pouvait pas être commise cette faute de goût terrible qui consiste à photographier le malade, le mort, etc. ( il ne s’agit pas tant de faute de goût, mais plutôt à mes yeux d’un acte insensé, déplacé,morbide,  épouvantable et irrespectueux. Ca n’engage que moi comme on dit. Pas d’appareils photo, pas de téléphone. On gardait en mémoire l’image de nos proches, amis ou famille et on vivait avec ça.( je ne parle pas du cas particulier de la photo post-mortem, cette tradition Victorienne étrange qui consistait à faire en sorte que le mort soit encore un peu vivant, appuyé sur des appareils-armature effrayants. Ca m’a toujours glacée d’imaginer ces préparatifs. Et glacée de voir que la zone parfaitement nette était celle où apparaissait le mort, immobile évidemment.

Est ce pour cela que lorsque je traverse chez Darty la zone télé je suis effrayée par la netteté des images, haute définition, qui rend plus vrais que vrais la peau, les paysages et tout ce qui est montré. C’est affreux à mon sens. Donc, autrefois on laissait les nouveaux-nés arriver au monde bien tranquillement et les morts partaient à leur tour. On photographiait avec nos yeux, on ne pouvait montrer à personne, c’était privé, secret,  puis l’image s’estompait disparaissait, se révélait à nouveau, se transformait,  sorte de voile flottant.On s’arrêtait un peu plus longtemps sur un détail de la chambre, ou un nuage à l’extérieur, sur le visage d’une infirmière.

Je n’ai jamais photographié un mort, et de R. je ne garde qu’un photo de sa main extrêmement pâle, exsangue dans la mienne,. Point à la ligne.

Magnifiques expos: Sculptures Polychromes à Orsay

La peinture en Estonie

Au fil du temps aux Gobelins

NOTE / John Smith

Front

“Dans The Girl Chewing Gum, une voix autoritaire semble diriger l’action d’une rue animée de Londres. Alors que les instructions deviennent de plus en plus absurdes et fantaisistes, nous prenons conscience que le metteur en scène supposé (pas celui de la séquence) est fictif ; il ne fait que décrire ; il ne prescrit pas les événements qui se déroulent devant lui. Smith investit le spectre de la narration (proscrit par le film structurel) pour faire rebondir les mots face aux images, le hasard face à l’ordre. Précis et direct, ce film préfigure les scénarios plus élaborés, plein d’humour, aux niveaux multiples, drolatiques mais aussi sérieusement et poétiquement hantés par le fantôme indéracinable de la dramaturgie.”
(A.L. Rees, A Directory of British Film & Video Artists, 1995)

John Smith est né à Londres en 1952, et a étudié le cinéma au Royal College of Art. Depuis 1972, il a réalisé plus de cinquante films ou installations vidéo, qui ont été montrés au cinéma, à la télévision, dans des galeries d’art à travers le monde et ont remporté de nombreux prix en festivals. Les films de John Smith sont connus pour leur ingéniosité formelle, leur esprit subversif et leur narration étonnante. Initialement inspiré par l’art conceptuel, mais aussi fasciné par la puissance du récit et de la parole, John Smith propose des oeuvres souvent enracinées dans la vie quotidienne, qui brouillent les frontières entre le documentaire et la fiction.

DANCE

Opalka dance / Galerie Christophe Gaillard

Mascaron et Drapeau de mon TAP ( territoire autonome personnel / TAP dance )

Hier j’ai repris une grande peinture sur place et on riait en disant que c’était plus rapide de peindre direct à la galerie: Economie de transport, proximité du producteur au consommateur. Bref je suis contente. J’ai bien fait. Maintenant elle fait mal aux yeux. Après on a fait les imbéciles à se photographier en train de sauter devant les Opalka. Verre avec C et N.Retour à vélo. Un peu de boulot et la bonne soupe que m’a fait Alima. Je l’ai félicitée car elle est si bonne. Elle a le gout d’oiseau. Hihi. Seigneur prend ses repas dans sa cage, dort dans sa cage et dès que je me profile, sort de sa cage. Je vais aller en acheter une neuve demain et peut-être un autre oiseau pour qu’ils se parlent. Ils doit s’emmerder avec les bouquins pour seule compagnie.

Chouette c’est bon pour New York en Mars. Je ne sais pas s’y j’irai. On verra où j’en suis du travail. Sinon, oui, une semaine seule.

Peinture aujourd’hui à Arg. Bon. Ca vient. J’y reprends gôut. J’en ai 3 sur le feu. Dont une que j’ai fait revenir car je la trouvais trop light.

Les dessins de Hucleux sont quand même dingues et aussi ses peintures que je ne connaissais pas. Le dessin représentant Opalka est impressionnant. Des beaux Bellmer…

Diner très agréable chez P et A. On a un peu bu comme des trous des très bons vins.

Ce matin Marché aux oiseaux sous la pluie. J’achète une cage qui ferme ( !) et discute avec des éleveurs qui ressemblent aux gars du boulevard et du bonneteau. C’est drôle ces types qui parlent plumes, chant etc. . C’est sympa, et moi je n’y connais vraiment rien. J’achète un deuxième oiseau pour faire compagnie à Seigneur. C’est un mâle car il chante.Il s’appelle Ovide. Ils sont déjà côte à côte mais l’un en cage l’autre au parloir si on peut dire. Ils doivent manigancer un plan d’évasion derrière mon dos. J’ai rencontré aussi un type avec un rat blanc sur l’épaule. Il avait un petit collier. C’est dégueulasse un rat même s’il ma confié que «  ce n’était que de l’amour « . “Même ma femme est jalouse”. Sa femme n’avait je crois existé que dans son imagination un peu efféminée si je suis mauvaise langue. Bref il a eu son succès dans la métro avec sa saloperie ébouriffée par la pluie.

Aidez Rocancourt !!!!

Le premier long que monte Camille toute seule à Los Angeles. Je suis trop fière. Et j’aime le film . Yesse. Je m’ennuie d’elle. Elle rentre bientôt , youpi mais elle va être perdue je le redoute.

Avant d’oublier je dois raconter ce que j’appellerais « la meilleure ». Un type grand jeune et passablement speed me demande de l’argent car… Rocancourt l’a appelé de la prison de Washington DC { sans blague mec } et il est en caleçon sans argent pour s’acheter la tenue orange des détenus. Je lui ai dit que j’avais confiance en Roc et qu’il se débrouillerait sans doute sans que j’intervienne. Mais j’ai trouvé ça tellement drôle. En plus le Cricri ne m’est pas antipathique/ lui qui a truandé des imbéciles ( Catherine Breillat c’est pas cool ok ) mais des nigauds VIP. Après le gars a continué sa requête sur le boulevard.

Cette nuit une panthère n’était pas loin et j’ai eu la trouille surtout que je n’avais pas fini de ranger mes affaires. Encore un truc de dingues fatigant. Vais me faire amputer de l’espace rêve dans le cerveau.

Hier j’étais invitée à des trucs et ça c’est fini à la maison. Le vernissage de Dada Africa, La soirée au Baron… Et merde.  J’aimerais aller travailler à la campagne. Pour le moment je ne fous rien il faut le dire. Des RV des machins. Mais je rêve de ma mob, ma belle  fox,  du café en terrasse avec E. , et hop au boulot là où les semaines sont longues. Ce matin Bibliothèque et étudiant américain très intéressant que je présente à un autre super bien. Une coréenne qui se fait bazarder des ateliers où elle se présente et moi je l’encourage et la mets en garde quant à elle même.  Visite l’après midi de plusieurs anciens comme on dit. C’est dingue comme les mecs ont besoin de retour sur leur travail. J’aime bien. Ca passe et repasse. On discute avec Clément , sa visite me fait plaisir, Allan passe la tête, Olivier rapplique, etc… C’est sympa. Le temps file , on regarde des vidéos des photos,des textes. Je ne peux pas voir tout le monde. Et parfois c’est en Anglais et en fin de journée c’est pas brillant.

Verre à Jourdain ( hum gimgembre pomme et je ne sais quoi trop bon) mais le cours est annulé. Zut.

“FAR FROM ME “

 

Gauguin

J’ai recommencé à peindre et c’est vraiment délicieux d’être à A. seule et coupée de tout. Le seul déplaisir que j’ai parfois c’est d’avoir un truc à faire le soir. J’ai l’impression que le journée est bloquée. J’aime l’idée d’un infini après 19 heures, d’un tout possible et qui se finit derrière l’ordi, dans la cuisine ou devant un film. Fini le Sinmaringen de Pierre Assouline trouvé en triant les livres. C’est pas terrible. L’idée du vieux domestique fidèle contre vents et marées aux Hohenzollern. Bon mais on sniffe rapido que Céline va apparaitre avec son chat, que l’homme aux poubelles est un agent etc . Bref. Et puis n’est pas First qui veut ou plutôt ne crée pas un First qui veut. La Cerisaie-Hohenzollern !!!!

Du coup ( comme on dit ) D m’a passé une biographie de Speer. L’autre soir passage chez Goodman pour la signature du livre de Corinne Rondeau. Elle le présente avec beaucoup d’intensité et d’humeur, une certaine rage aussi très juste au moment ou elle exprime ce qu’elle n’a pas voulu faire à propos de Chantal Ackermann.

 

J’ouvre une enveloppe du ministère de la culture et mon sang ne fait même pas un tour en lisant le machin comme quoi je suis chevalier des Arts et lettres. My god. Pince moi Zouzou !!!Mais pourquoi je reçois ce truc? J’ai rien fait je le jure!!! . J’ai cru à une blague d’étudiant. Visiblement pas. Bon je l’ai posé à côté du Molière de R. Qui lui avait tant fait plaisir. Comme ça on a nos honneurs sur la même étagère. Mon Bac avec mention, mon Diplôme des BA, ma villa Medicis et mon truc de prof. Bientôt l’Académie et la boite en bois. Nom d’une pipe.

Ben mon ordi fait comme un bruit de vent dans les branches. Glande totale. Soirée agréable hier chez VDC et je pars comme toujours la première. Je prends des nouvelles de la Villa Medicis car deux personnes qui rentrent sont là/ Misère visiblement. L Me dit qu’il aurait aimé une atmosphère de couvent pour travailler et pas de centre culturel! Comme je le comprends car c’est ce que j’ai eu la chance de vivre. Ce matin à l’ouverture magnifique exposition Fortuny avec D et GM puis un café à l’Alma.Elles sont toujours super les expos à Galliera. On comprend le temps de Proust. On peut s’asseoir et écouter. Quand Miyaké arrive à la fin, c’est dur pour lui et le costume multicolore semble cheap. Comme ils veulent aller déjeuner je les abandonne et marche Avenue Matignon, photographie des trucs beaux ou atroces chez Chanel, Pucci, etc. Je tente Gauguin avec ma carte. Ca passe. Impec mais dedans c’est l’horreur. Nick Cave. Je ne regarde que les sculptures et terres cuites. C’est très beau tout ça. Mais vraiment cette foule avec ceux qui téléphonent.  Marcher encore et rentrer. Soupe.  Flemme. Paperasse. Quel beau temps. Nick Cave/ encore.

Je regarde le film qu’a monté Camille . Premier en tant que chef monteuse. Je suis trop fière. Il est bien. Il faut que je remplisse le papier ( quelle est votre scène préférée etc??? )

Reviens.

 

FRAIS et NUAGEUX

Centre P et bibliothèque. Guerre et ornement et art du Reich. Je relève le nom des artistes nazis et notamment heu celui qui faisant des trucs gigantesques et dont Speer a construit l’atelier. Joseph Thorak.

J’aime toujours autant cet endroit

Alléchés par le sujet nous sommes allés à la projection de l’Effacée, au centre Wallonie. Nom d’une pipe et par ma chandelle verte quelle ne fut pas notre consternation au bout d’une minute. La fille à côté de moi a tenu 5, derrière il y a eu rapide fuite, C.a eu du mal a étouffer son fou rire et je lui ai interdit de me chuchoter quoi que ce soit. On a fui nous aussi, consternés par tant de misère créative. Comment peut-on appeler ce machin ringard en costumes un film et comment ose t’on parler de Raymond Roussel ou tout au moins utiliser son nom? C’est carrément malhonnête à mes yeux. Lectures de lettres par une actrice apprêtée alternent bien régulièrement avec reconstitution de scènes racontant Charlotte Dufrène. Ca sent la location de costumes et d’accessoires. On ne sait pas de quoi veulent parler les réalisateurs en plus avec si peu de matériaux.  Kiskis bankbank merci !!!Je ne pense pas que la demi heure qui restait a sauvé quelquechose

Bref. Verre au CB et puis je rejoins D au centre pour le spectacle de danse que j’ai bien aimé.

Carpaccio frites.

Retour

Unpleasant dreams/ unpleasant sunny day

 

J’aime bien l’histoire de BT qui dessine à la craie sur les trains. Il y a un film sur lui de Bill Daniel. On voit des images ça et là sur YT de ces types qui traversaient de long en large l’Amérique comme on disait.

C’est pénible ces réveils très tôt avec un sentiment d’oppression et de grande tristesse . Ca passe bien sûr. Un spectacle, la place 71, une femme et son fils d’un genre «  fin de race » un peu débiles et très sophistiqués. Il est gras avec une cravate extravagante. Elle n’a qu’un pied . L’autre est amputé en pointe comme s’il était passé dans un taille crayon. L’exposition à lieu dans mon petit atelier d’Amiens mais je ne trouve plus les photos et il faut pousser le lit. Quand tout est prêt j’ouvre les rideaux mais je n’avais pas prévu tant de lumière et on ne voit rien. J’ai oublié. R passe devant le portail d’Amiens et il a un bandage au bras. V disparait. J’ai un très vieux portable et ne peux joindre personne car tous ceux des contacts sont morts.

Je pleure.

Allume et vais boire un café à la cuisine . Quelqu’un est passé par là, une souris qui s’appelle F. sans doute et il ne reste qu’un petit bout de brioche. Ca me fait rire.

Rentrée aux Beaux-arts. Je parle je parle et ne sais pas si ce que je raconte est compréhensible. Ca me plait de raconter des trucs, d’improviser. Il y a des têtes sympa et notamment ce garçon de Jerusalem qui ne parle pas Français. Mon Hebreu je le confesse est imparfait !!!

En fait , l’idée que je me fais d’un professeur ou tout au moins de sa mission c’est ça:

 

Passage de CR et discussion avec une jeune Coréenne. C’est affreux les dossiers; Ce sont des objets de communication qui expliquent tout. Et que je rajoute encore un sens à ce que j’ai voulu faire, genre. C’est moche ces machins et c’est déprimant. Qui peut arrêter ce formatage à la con? Qui.

Bon je « filoflore »pour le Rendez-vous avec JFA pour le décor. Je vais refuser je crois. Pas le temps ou plutôt besoin de temps pour réfléchir et j’ai envie de peindre. Je donne le contact d’un étudiant on verra bien; Mais cette expérience m’intéresse néanmoins et peut être irais-je à Morlaix une journée la semaine prochaine. Au Flore il y en a un monde à 10h. Eh ben. C’est bruyant. C’est trop tard. Les éclairs au chocolat sont livrés et déposés dans une vitrine et les mille-feuilles suivent.

Passage aux Beaux-arts pour la réunion dans le grand amphi. Je n’y trouve rien qui m’intéresse vraiment. Ni les problèmes de white cube, ni les problèmes de couleur de mur, ni les problèmes de profs. En plus on entend rien de rien. Je ne peux m’empêcher d’en vouloir à B. et au concours que j’ai passé en Juin 2016 pour des prunes, vu que tout était joué d’avance. J’aurais dû garder ces moments précieux à être présente pour les derniers jours de R. plutôt que de raconter des conneries devant un jury et un directeur qui me prenait pour une figurante. Jamais d’ailleurs je n’ai reçu de lettre me disant que je n’avais pas été choisie. C’est classe. J’en conserve une certaine petite rage aigre et une reconnaissance à R. qui me disais: T’en a rien à faire d’être chef d’atelier, t’as pas besoin de ça, reste ou tu es, tu n’as pas besoin d’être prof. Comme il me manque. Par moments plus que d’autres bien sur, comme toute personne qui a perdu quelqu’un. Comme aujourd’hui surtout. Me sens grognon et pas aimable.

Je sors de l’amphi avant la fin et on se met au soleil avec JF pour parler du film qu’il va tourner avec  Assayas, et de théâtre.

Passage à la galerie après une petite soupe délicieuse et parfumée. Ecouter l’émission sur Virgile, prendre des notes. Le crayon me tombe des mains. Je m’endors. Sans doute est ce que je me crois encore à la plage. Ne rien faire c’est dur et retravailler aussi. Et pourtant j’ai intérêt à m’agiter même si l’expo de Berlin est décalée à Septembre.Ouf et Ouf.  Il y a quelques colloques puis la Fiac, Dusseldorf, Madrid Hong Kong, New York et Bâle.

Donc hier Bouvard et Pécuchet. Bien sûr que j’aime Jérôme Deschamps ( je l’ai invité avec MM aux Beaux arts cette année et  j’adorais Hubert/ Bref / mais malgré les acteurs j’étais un peu déçue de retrouver, disons , les principes un peu Deschiens. (Même si d’ailleurs j’ai beaucoup ri ).  Les bruits ( vaisselle cassée, aboiements, bruits de machines à la Tati, bruits d’animaux de la ferme ), puis les éléments scéniques accessoires etc…  dont cet espèce de bar derrière lequel les acteurs disparaissent ( lapin chasseur) ou d’où ils émergent et c’est désopilant. Mais disons que j’étais en terrain connu, et ça m’a un peu déçue.

Bon. c’est dit je regarde les 3 petits cochons avec comme son une conférence de Deleuze

 

BACK IN TOWN

C’était trop bien de pouvoir être au bord de la mer puis de rentrer au hameau. Hier soir arrêt à SB. J’ai apporté de la soupe poireaux-épinards-courgette qui s’avère être un régal, de la terrine de la boucherie de La Garde, etc et on s’invite. On passe une bonne soirée. Il fait 7 degrés et plus 27 mais on fait du feu. Retour à l’instant après avoir rusé er refusé absolument de se soumettre à cette journée sans bagnole qui force la population évadée de Paris pour le Dimanche à faire le tour du périph jusquà 18h ( je n’ose pas imaginer le bazar). Bref carte de stationnement résidentiel, ma carte d’identité, ( pas de torture ) et hop ça passe et c’est trop cool de rouler dans un Paris désert!!! Hihi. C’est cela la justice: Ne pas être immatriculé en Banlieue et être résident. Pffff. J’était rouge de rage et un mec m’a demandé si j’étais de droite. Je ne retranscris pas ma réponse. Oui on peut se passer de voiture, je ne m’en sers presque pas, mais décider sans prendre l’avis de personne que c’est bien pour tout le monde, ça va… Tout ce ci est parfaitement inintéressant.

Cours N°1 Mardi.

Je suis curieuse de voir l’exposition Derain demain. Puis recommencer à travailler Mercredi, malgré le machin aux Beaux-arts, le brunch ou je ne sais quoi ou j’irais une demi heure/ Pfff ça coupe la journée ce truc.

Recommencer à peindre, trouver un titre pour Caen et Berlin. Bon…

Lui, je l’adore.

“Ci-Gît le nain jaune”

Samedi matin, j’ai présenté Cutter’s way au MK2. Un vrai régal de le revoir. c’est magnifique ce film et le personnage Shakespearien , Cutter est magique. Après l’expo, on s’est retrouvés avec mon frère et E, on a bu un verre au coin et on est remontés à Pigalle au QG. Parait que j’ai crié et parlé la nuit, mais quelquefois je me réveille parce que je parle. Les vernissages c’est usant. Zut Josée et N, n’ont pas pu monter les marches. Bien contente de voir Danièle. Je ne sais plus qui j’ai vu. Je sais qui je n’ai pas vu. On peut pas dire que j’ai été soutenue par mes collègues des beaux arts!!! Pas grave.

Le lendemain, promenade dans Paris mais juste avant je vole mon propre vélo car je n’en retrouve pas la clé d’antivol. C’est écoeurant comme c’est facile de piquer ça. Un coup de cisaille c’est réglé. Une minute. Je n’en reviens pas…

Un loup dans une vitrine porte un bracelet en pierres précieuses à la patte. Je le photographie. les passages sont déserts. Jardins du Palais Royal. Nous regardons les fleurs. Nous enfouissons non narines dans les roses et comparons.—Celle là ne sent rien du tout. Celle-ci Waaaa. C’est très beau toutes ces plantes presque sauvages. M fait la grimace devant la station de Othoniel. Il déteste. Moi j’aime bien. Louvre, traversée de la Seine. Par où on passe. On l’a fait 10ààà fois ce parcours. J’hesite à nous diriger vers le marché aux oiseaux. J’aimerais avoir des oiseaux mais ça fait des saloperies.  Il fait un peu froid  Je croise JJL, un type me dit bonjour. Tiens si on allait voir Dior. Trop de monde. Tiens si on allait au Musée Delacroix. Jamais je n’ai mis les pieds. J’y découvre ce petit tableau magnifique inspiré de Goya. Dans l’atelier soudainement, l’odeur me transporte à Barbizon quand on avait visité d’autres ateliers avec une tante, j’étais enfant et j’en ai un souvenir verdâtre: Cire et humidité. C’est sinistre. Et le gardien… Quelle angoisse de passer ces journées là dedans. Il y a aussi des caricatures du jeune Delacroix, Les trois nains littéraires ou les bâtards du Nain Jaune se disputant ses dépouilles.  On y voit trois singes, un vert, un rouge un sans couleur, les bras chargés de différents ustensiles, papiers et plume et la pierre tombale du Nain JAune: Ci-gît le Nain Jaune. Il y a aussi Le déménagement.

{David Bowie}

 Puis on se laisse glisser jusqu’à l’église de Saint-Germain dans la quelle je ne suis jamais entrée. J’y fais de bonnes prises: Les piliers abimés et qui donnent des trucs comme ça.  Je fais plein de photos, ça me réveille. Je repars!!!

Puis Saint-Sulpice et on mange un petit quelque chose au Café de la Mairie. Retour. Tout le monde part. Je n’ai pas eu le courage d’aller au brunch chez G. qui m’a gentiment invitée.

Je me retrouve seule. J’ai froid. Je sens le blues monter. Je m’endors devant Le salaire du diable que j’ai déjà vu.

Manger un petit truc. D’où viennent ces fourmis sur le pain? Retour à la chambre, ne pas ruminer.

Mais décider de regarder des films,( en zappant je tombe sur Lucchini et sur des trucs d’une vulgarité sans nom, je ne peux y croire ) .Donc films meilleur baume qui soit. Sur Ciné Classics j’en regarde trois à la suite:

PROPRIÉTÉ PRIVÉE De : Leslie Stevens.
Avec : Kate Manx, Corey Allen, Warren Oates, Robert Ward, Jerome Cowan.

LE CARREFOUR DE LA MORT  De : Henry Hathaway.
Avec : Victor Mature, Brian Donlevy, Coleen Gray, Richard Widmark, Taylor Holmes, Howard Smith, Karl Malden, Robert Adler.

L’ENFER DES ANGES De : Christian-Jaque.
Avec : Jean Claudio, Louise Carletti, Sylvia Bataille, Marcel Mouloudji, Bernard Blier, Fréhel, Jean Tissier, Dorville.

Le troisième pas vu la fin, c’est un peu chiant,  mais même si ça a vieilli c’est intéressant.  Tissier là-dedans est une sorte de Jules Berry.  Le carrefour de la mort c’est pas mal. Pas grâce à Victor Mature que je n’aime pas plus que ça avec ses yeux à la noix. Je le trouve fadasse. Par contre c’est Richard Widmark que j’aime. Atroce avec son petit rire méchant et pointu comme un couteau.

Le film qui m’a plu, c’est le premier: Propriété privée.

Ce matin à 9h je me dépêche d’aller voir Yulon aux Beaux Arts avant l’arrivée du jury de son diplôme. Personne dans l’école. C’est sinistre. Le travail de Y. est très bien. Il cherche, il dévore, c’est ça. Pour le moment, en troisième année,  il n’y a que cela à faire. J’attends les résultats en buvant un café avec Albeyrola.Puis je file à Balard , à la brasserie pour RV avec RTS la radio Suisse. Le serveur est odieux et je lui dis.  Après deux tentatives, je demande s’il serait possible d’avoir un café avant la nuit. Déjà que Balard c’est hypra moche. J’aime pas le 15 eme. Pas du tout. Je garçon  qui m’interviewve est sympa et d’ailleurs on se connaissait.

Uniqlo. Jean Michel Ribes se regarde dans la glace avec une veste pas mal. On papote. En parlant de veste, les gens sont dingues. A 9h55 je vois une veste moi aussi qui me plait à Saint Germain. Avec moi ça se décide en 5 mn. 1 le modèle,2 le prix, 3 l’essayage. Je sais dès que j’enfile une manche si c’est pour moi. Bref je pousse la porte et  demande si je peux essayer la veste là, celle dans la vitrine? On me répond:

On ouvre dans 5mn, là c’est fermé. Bon, réponje moi dans 5 mn je serai loin. Au revoir. Fuck. ( Fuck je me le suis dis dans ma tête !)

J’ai tort? Puis on se passe de tout, m’en fous de la veste. J’achète plus tard des chaussettes et des chemises blanches. Basta.

Il faut que je fasse de la paperasse et que je range. Oh non. La barbe.

Oh si.Ah oui je repense à C.M, dans l’expo Samedi. Il a les larmes aux yeux et me dis être bouleversé par certaines choses. Il me rappelle qu’il était dans un camp à 6 ans. Avec une étoile et sans parents . Heu… Jsais pas quoi dire. Et ne dis rien.A. m’apporte un bouquet merveilleux: Des edelwiess! Nom d’une pipe je n’en ai jamais vu !!!! C’est trop beau en velours nuageux. C’est doux et celadon très pâle. Ou terre verte pâle plutôt. On dirait un feutre doux ou  je ne sais pas décrire.

 

Mon nouveau peintre horrible

Willumsen

Le mot voilà devrait être si  ce n’est censuré !!! contrôlé. Certaines personnes interviewées sur FC sont vraiment lamentables. Le Golem/ Blanc… Deleuze / Blanc . Bien evidemment on peut être peintre sans être chercheur mais quand même.Les pauvres journalistes comme ils ont du mérite parfois. !!! Oh putain.Les artistes ne sont pas toujours très passionnants… Ou manque de simplicité et emberlificotages, ou ignorance. Ca me rappelle la première fois où je fus invitée sur FC, très tôt le matin, dans l’émission de Jean Lebrun. Boris Kochno était mort là, à l’instant et moi, je n’en avais jamais entendu parler. Aïe Aïe, ça commençait mal… On n’en meurt pas mais ce n’est pas glorieux; En plus ce n’était pas faute de ne pas m’interesser aux Ballets Russes!!!!

Bon. Moi c’est reparti.Bronchite out. J’ai en une seule journée, terminé des peintures qui dormaient.retrouvé l’horloge moche. Argenteuil, rouler, labo Janvier, prendre des revues qui trainent. Ca fait sens est la plus moche expression qui existe. Ca fait sens . Berk.

J’aime bien passer à la librairie le Dimanche matin; je commande un Stoichita ( dont je trouve l’Amphitryon très agréable à lire ) et les Songes et discours de Quevedo.

Ai descendu la Rue des Martyrs que je déteste le Dimanche matin. On y vend des jonquilles aujourd’hui et ça sent le printemps. Suis remontée avec dans les oreillles les cris d’un sale gosse et de sa trottinette que je lui aurais volontiers brisée sur la tête : Aramis ( nom d’une pipe)… Aramis est contrarié et sa mère se laisse agripper, cerner, cercler par ce démon blond. Je n’arrive pas à être -comment dire, indulgente. Allez un petit stage chez Dickens et dans les quartiers boueux de Londres, dans le brouillard des siècles passés!! Pain et eau. Pain moisi pour Aramis, affublé de son nom de mousquetaire. Je pouffe de rire toute seule. C’est joli Aramis j’en conviens moi, amie des deux autres. Les vrais!

Bon hier c’était un peu funèbre la cérémonie à Orsay pour le départ de Guy ( qui a réussi à me dire une saloperie dont je ris encore, entre ses dents et alors qu’il saluait je ne sais qui). Shubert au début, je m’en serais passée. Surtout que j’avais une faim de loup. Et sur le programme il était annoncé Debussy. Nom d’un chien me suis-je dis, fuyons devant l’ennemi!!!. Je n’ai rien contre la musique mais là c’était vraiment chiant. Mais de Debussy point n’entendîmes car quand la meute s’est déchainée sur le buffet, c’était foutu. Le pianiste au chomdu!!!

On boit du champagne avec Astrid. Et j’offre un petit four à notre ex-professeur d’Histoire de l’Art, qui est un peu vieux et à l’ouest. Il a du mal à attraper ça dans ses doigts. Je lui fais le coup de l’ancienne élève respectueuse et il est content.

Tous dans ‘la salle des fêtes d’Orsay », peu de perdreaux de l’année. Et beaucoup de gens assis. Discours. Jean Clair en attendant s’est assis près du piano et c’est drôle car tout à l’heure il était en mode repos  sur le fauteuil d’un gardien. Je lui ai dit que s’il essayait de brouiller les cartes, c’était réussi: Pianiste et gardien. Quel avenir tout tracé !!! me dit-il. Sa femme est très sympa. Et lui dans sa bougonnerie aussi. Blistène me raconte une histoire à l’oreille avant d’aller parler. Paini, suit et un jeune conservateur qui dit que Guy c’est comme le pot au feu. Ca déborde mais qu’est ce que c’est bon. Tout le monde a noté son génie ( c’est vrai )  son caractère atroce ( c’est vrai ) son caractère intempestif ( c’est vrai )  sa drôlerie ( c’est vrai ). Mais ces cérémonies nous font nous approcher de l’allée centrale si je puis dire. Ca commence à flairer l’encens et je n’aime pas ça.

Filé chez MM où MT et les enfants discutaient. Retour casa. lecture . Et excellente nuit.

Donc: Le plus important est que je me suis entichée de Willumsen, découvert hier !!! peintre danois HORRIBLE et monstrueux dont je découvre cette drôle de chose indigeste à mourir. J’adore, j’adore .: Mêler la peinture à des machins en cuivre peint, ça me parle !!! On pense à Gauguin bien sûr

Hier était noté que Guy avait donné leur place aux Nabis ( c’est vrai ) et je me souviens à Rome, alors que je lui disais mon horreur des Puvis de Chavanne du Musée d’Amiens ( que je voyais enfant ), comment il m’expliqua tout ça. Son influence, son importance. Moralité , l’ignorance n’est pas une force ( comme on croirait parfois en entendant l’arrogance de certains et certaines. Non? )

Regardez en bas du tableau on dirait des pixels!. Il faisait aussi des photos.

Willumsen

Il fait beau !!! Yesse. J’irais bien au cinéma ce soir. Je dois passer voir Anne et j’ai sans doute RV avec la galerie de Berlin. Il faut que je regarde ça. Bon .

J’ai commencé une deuxième grande peinture noire ornementale et voici que revient ( ou arrive ) mon intérêt pour les Caprices de Goya. Je vois d’ailleurs que mon nouvel ami Willumsen s’en est inspiré

POIDS TRISTES

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affiche dans le métro en ce moment

A force de chercher ce que je vais aller voir au cinéma, je décide de rester ici et de regarder pour une fois la télé et la soirée Anna Arendt.

Hier BA. Bon. Un peu mou tout ça et pour la première fois pas trop de monde. Heureusement que LG vient me montrer des choses dont un dilm Helenska je crois et qu’il y a une nouvelle étudiante Italienne charmante et vivante. Il y a des « poids tristes » quand même. Pas beaucoup. Un peu. Mais un peu, c’est trop. C’est trop de peu . Au moment où j’écris cela, un mail de J. arrive et un titre Il n’y a pas de musique des Sphères qui évidemment me fait rire parce qu’il me rappelle l’énorme élève de Cergy dont la prétention égalait le poids à peu de choses près. Qu’est ce qui était le plus monstrueux, son corps ou sa suffisance?. Bref, je le revois arriver lentement , passer les portes de verre et désirer me voir alors que la journée est terminée. Et je me revois lui parler de la Musique des sphères. La sphère c’était lui. Pas la lumière juste la boule. Je trouve que l’école est assez vide. J’entends des choses sur la présence et l’absence des profs qui je dois dire me choquent un peu. A 18h, le film d’Anna, Enterrar y callar, très bien, très radical et beau. Il y a une coréenne désagréable qui est autoritaire et veut avoir raison. On me dit que c’est une étudiante en échange? Ah!!! Pas chez moi, pas chez moi please. Je ne la prends pas. Est-ce comme dit MR hier, le syndrome de Seoul?. Les petites comptines insérées dans le film sont magiques surtout qu’elles sont d’une fraicheur terrible après les horreurs que l’on a entendues sur les disparitions d’enfants dans les maternités espagnoles. On regarde aussi le très court film Abuela, son premier, qui dit déjà tout de la suite.

Pas mal de monde et un verre après. Ce matin B et J à 8h30 pour correction des fichiers.Je reçois aussi l’abécédaire et y travaille. N’ai pas rappelé David D, zut. Puis on est allés acheter du matériel et on a atterri je ne sais où , là où on trouve de la cire, du plâtre, de la résine . Enfin tout ce qu’il faut pour être sculpteur. Heu , heu ouin ouin. Demain, visite des amis de la MR. Hum. Il faut que je travaille. Vendredi c’est grillé , enfin c’est un autre type de travail que j’aime aussi. Toute la journée. VDC le matin et CS l’après-midi. Samedi , atelier toute la journée. Suis arrivée chez l’osteo à 15h 20 comme une fleur, en avance. Mais , zut, j’étais en retard et m’étais trompée d’heure. Pas mal crevée. F.qui ne peut pas jouer donc pas de cours de tennis. Merde.

Vivement Florence, Vivement Florence. Je rêve de partir. de sortir de Paris.

Ah tiens pourquoi je regarde un morceau des Gauloises bleues de Cournod? C’est drôle. c’est drôle comme il y a la fraicheur, le loufoque, le politique, l’humour. Elle est belle Annie Girardot et Kalfon tout jeune. J’en avais entendu parler puisqu’on les voit ( Cournod ) dans Le Redoutable qui sortira sans doute à la rentrée. J’avais parié que ce serait forcément ridicule un film sur Godard ( c’est  la libre adaptation du bouquin de Anne Wiasemsky ). Eh bien ce que j’ai vu et qui n’est pas fini est drôle, absolument pas prétentieux. Drôle de surprise. Avec Louis Garrel dans le rôle!!.

J’aime bien cette affiche rouge ( ayez peur du feu, pas des brûlés ) même si je n’aime pas trop les trucs vintage.

Oui donc me voilà devant les Gauloises bleues et vers les mn 16 et quelques, des enfants à l’école disent des mots en o:

Bardot

Belmondo

Tableau

de Pablo et apparait alors un détail de Guernica.

On s’en fiche. Bah oui on s’en fiche

A la soupe.

Le Lac Ladoga

C’est le froid sans doute qui m’a fait me souvenir de la description par Malaparte des chevaux dans un lac ? gelé, dans la mer gelée? Dans le lac Ladoga.

« Le troisième jour un énorme incendie se déclara dans la forêt de Raikkola. Hommes, chevaux et arbres emprisonnés dans le cercle de feu criaient d’une manière affreuse. (…) Fous de terreur, les chevaux de l’artillerie soviétique — il y en avait près de mille — se lancèrent dans la fournaise et échappèrent aux flammes et aux mitrailleuses. Beaucoup périrent dans les flammes, mais la plupart parvinrent à atteindre la rive du lac et se jetèrent dans l’eau. (…)

Le vent du Nord survint pendant la nuit (…) Le froid devint terrible. Soudainement, avec la sonorité particulière du verre se brisant, l’eau gela (…)

Le jour suivant, lorsque les premières patrouilles, les cheveux roussis, atteignirent la rive, un spectacle horrible et surprenant se présenta à eux. Le lac ressemblait à une vaste surface de marbre blanc sur laquelle auraient été déposées les têtes de centaines de chevaux. »    Curzio Malaparte, Kaputt, 1943

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A silver ice bowl. Mark of Gorham Mfg. Co., Providence, RI, 1870. 10¾ in (27.5 cm) long; 25 oz. 12 dwt. (798 gr). Estimate: $15,000-25,000. This lot is offered in Important American Furniture, Folk Art and Silver on 20 January 2017 at Christie’s in New York, Rockefeller Center

Moi j’aime bien le froid que nous avons et enrage contre les préventions infantilisantes à la radio: Mettez un manteau, un bonnet…

Ce matin ça caillait au tennis. Surtout la terre battue qui garde le froid. J’ai bien transpiré et à la fin mes jambes ne réagissaient plus exactement comme je voulais. Aucune douleur au dos pour jouer. Rien. Donc Saint Denis-Argenteuil. Hier Argenteuil-Villejuif pour visiter Anne. On papote . Elle m’avait prévenue que dans le lit à côté il y avait une femme qui n’avait plus ni nez ni bouche. Hum. Une gueule cassée ça m’intéresse sur un document mais là ça me branche moyen. Bref elle n’était plus là et avait été remplacée par une petite dame qui à mon avis n’avait plus de langue vue son élocution. Qui en veut encore? Je ne vois que des gens qui veulent vivre et la mollesse de certains/ taines et leur application à s’apitoyer sur eux-mêmes, être aigre , plaintifs… Bref

Du coup je ne suis pas allée à la projection d’ Ysé. Je lui ai amené 3 paires de chaussettes ( à Anne ) et rien d’autre puisque manger est interdit par le bec. On a parlé de Rodin-les assemblages que j’adore et que bizarrement elle ne connaissait pas du tout, discuté et beaucoup ri malgré la situation. Pour en revenir aux assemblages, moi non plus avant la réouverture du musée, je ne les connaissais pas. Est-ce que cette partie de l’oeuvre, la plus « contemporaine« on pourrait dire avec ces drôles de montages, collages de choses éparses ( vases antiques et morceaux de sculpture) est restée dans les réserves, ou n’ai-je pas fait attention tout simplement .Elle m’accompagne et je la photographie à côté des ascenseurs sur un fond blanc. On dirait un personnage de théâtre avec son manteau et sa toque, sa perf et ses chaussons à points blancs. Elle absorbe un peu d’air frais et je lui dis que c’est trop imprudent. A l’arrêt du bus, je retrouve la fille de Londres qui est restée plus longtemps car ça ne va pas fort. J’évite de poser des questions. J’essaie de la rassurer. Lecture dans le métro. Passage rapide aux A. et spaghettis.

J’ai fini les deux peintures. Continué une autre et coupé la toile pour ce qui sera au bout du couloir à la MR.Je suis un peu plus tranquille pour travailler, car sur le papier l’exposition est faite. Il n’y a plus qu’à.

Ce soir l’Aigle à deux têtes. Ca me fait plaisir d’y voir Alexis Moncorget que j’aime bien.

Le théâtre du Ranelagh est une sorte de curiosité avec ses plafonds , ses boiseries , son espace tout en longueur. Son balcon.

La lais-deur des costumes et le décor pas terrible m’ont empêchée de bien voir. Delphine Depardieu est parfaite dans la reine.

 

“Aetna haec impavido vulcania tela ministrat Aela giganteos debellatura furores”

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Note: Grotta del Gelo

En passant à la librairie payer mes dettes, j’attrape le petit livre: L’Etna de Dumas qui est tiré du Speronare 1843. Chez Champion il coute une blinde. On peut le lire sur Gallica mais… Berf avec un thé, La nuit transfigurée dirigée par Boulez, je lis ce petit extrait de l’excursion à l’Etna et c’est délicieux. L’histoire de l’île qui apparait et dont les Anglais décident qu’elle est leur territoire. Puis les Siciliens je crois qui à leur tour décrétèrent leur, l’île Julia. Ils racontent qu’ils avaient envoyé par le fond un bateau Anglais car le capitaine voulait être maître de l’île. Bref. Guerre diplomatique bien inutile puisque l’île repartira d’où elle est venue, c’est à dire du fond des mers. C’est le volcan qui l’a fait ainsi apparaitre et disparaitre. C’est un petit texte bien plaisant.

J’ai le souvenir de notre voyage en Sicile et de l’Etna. cette route de lave noire si impressionnante. La nuit passée sur les pentes du volcan dans un hôtel qui à notre seconde visite avait été englouti. Je cherche les dates. Je dirais entre 82 et 84.Quelle est la dernière éruption?

1981: Une énorme et dangereuse éruption à des taux atteignant 100 m3/s. Les coulées rapides coupent des routes et des voies ferrées menaçant Randazzo et d’autres villages. C’est la première éruption dans ce secteur depuis plusieurs siècles.

1983: A nouveau, une très forte éruption qui détruit de nombreux bâtiments et aménagements touristiques autour du refuge de Sapienza. Des tentatives de détournement de la coulée ont un résultat incertain.

1984:Longue éruption à la fois explosive et effusive qui crée un cône de 80 m de haut dans le cratère.

C’était très impressionnant et pour aller vers le cratère , il fallait… Je ne sais plus. Je sais que mon Dumas à moi m’avait attendue. On avait croisé des vulcanologues qui ressemblaient dans leur combinaison à des cosmonautes où à ces apiculteurs que j’ai photographiés, il n’y a pas si longtemps.

C’est terrible ces paysages. J’aimerais y retourner.

Hier après la matinée BTP et l’après midi de travail avec CR, je file à Villejuif à reculons c’est un fait mais j’y file. C’est l’enfer d’aller là-bas. En plus je fais le mauvais choix, la mauvaise entrée et marche du métro jusqu’à une grille fermée mais dont les barreaux écartés me permettent de m’introduire sur le parking. C’est la nuit. Il est un bon 19h. C’est désert. C’est immense. Je suis les indications D2 Rhône et arrive à destination plus simplement que je n’aurais cru. Bon. Voilà mon amie A. souriante. Son fils est là. Il est délicieux ce type. D’un telle gentillesse et délicatesse. Il nous laisse et nous papotons jusqu’à la fermeture, 21h. Equipée de son bardas, elle tient à m’accompagner et à aller respirer avec son chapeau rouge et son petit manteau de fourrure.

Le retour est épique. Un type dont on voit qu’il ne tourne pas rond. Une femme très belle, c’est un homme d’ailleurs, qui parle seule et fort et rit. Elle a des paillettes, dis au mec qu’il ressemble à Pierre Richard. Du coup, et comme j’ai encore au moins 10 stations je change de place pour assister à tout ça. Elle est seule maintenant et se  parle en se regardant dans la vitre. Tout est jalonné par l’expression «  Ma foi «  que j’entendais dans la bouche de Y, avec son terrible accent du midi. Ca me ramène à la petite maison de Riscle, aux balançoires de fer et aux arènes. A l’Adour . Je lui fais un petit coucou en descendant. Elle venait de terminer un monologue sur ses 40 ans , et sur un passe qui s’était mal terminée, terminée par 20 euros, et puis sur l’enfant qu’elle -il veut ou ne veut pas, peux ou ne peux pas vu que «  Quelle conne je suis transexuelle je ne peux pas avoir d’enfant, mais qu’est ce que je raconte… “

Dans l’escalator de la sortie Pigalle, en jetant un oeil sur mon côté droit je me dis que j’ai une bien grande main. Cette main qui est entrain de saisir mon téléphone je l’attrape. Et évidemment ce n’est pas la mienne. Une sorte de colosse avec une cicatrice , c’est ce que je découvre en me retournant et en lui demandant si le porte feuille l’intéresse aussi. Puis je hurle toutes sortes d’insultes pas vulgaires, genre pauvre minable et j’oublie voleur. Les gens continuent le glissade vers le haut sans se soucuier de ce qui m’arrive et mon voleur qui s’écrase à vrai dire, repars d’où il vient pour sans doute refaire des tours d’escalator plus rentables.

Pas envie de travailler. Envie de lire et d’écouter de la musique. Là, les Gurrelieder

 

Nuit transfigurée

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Elle veille au grain !

Klinger

Homoncule de Pensfield

Rêve de D’Alembert ( C’est dingue je ne connaissais pas ce texte )

Expo Shoenberg très belle .

Faut vraiment que je m’occupe de mes histoires de lunettes. Les ai encore perdues. C’est pénible. Quand ce n’est pas les clés, c’est le porte feuille.

Quand je n’ai pas tennis le Dimanche matin , j’aime bien aller au bistrot prendre un café et même manger des tartines avec de la confiture ce qui ne m’arrive jamais. Je retrouve M. avec qui nous avions parlé de Naples et à présent je sais qu’elle est guide dans le Sud de l’Italie. C’est sympa. On boit un café et ce qu’elle me raconte me donne envie de partir immédiatement et de tout planter là. J’ai hâte d’être au mois de septembre prochain; Après la quille. Fin Janvier j’aurai déjà l’esprit plus libre avec la paperasse.

Oui, quelle laideur l’exposition aux Archives, Présumées coupables. Avec un sujet pareil,faire une telle horreur visuelle. On ne voit strictement rien. On est dans le noir et c’est d’une confusion totale avec les murs tapissés de reproductions colorées . Berk. Dommage de voir les minutes des procès barbouillées de toutes ces reproductions immondes de toutes ces images par paquet de 100, de tous ces écrans hideux. C’est ringard à mort. Je ne sais pas qui est l’âne qui a conçu tout ça. On va l’attraper .

Tiens au fait je ne m’étais jamais demandé pourquoi les collabos EUX n’ont pas été tondus. Il y a bien des homme français en plus qui ont aimé des Allemandes.Des hommes Français qui ont aimé des Allemands. Nan? Ca compte pas dans ce sens là? Je grogne.

Schoenberg, c’est la classe absolue ( toutes les expos du MAJ d’ailleurs sont top ). Les tout petits dessins, les notes, les cartes à jouer, les machines à composer, et la peinture bien sur. Kandinsky très présent.

Poursuivre la lecture d’Hubris ( tiens il semblerait que je réussisse à lire à nouveau )que j’avais depuis longtemps et de LA peinture comme crime dont je garde un souvenir intense.

A vos pinceaux déprogrammé!!! Je me trémousse d’aise. Tout n’est donc pas perdu au Royaume de …. la France résiste et refuse de regarder? Je n’y crois pas mais on dirait que c’est vrai pourtant !!!!

 

A horse! A horse! My kingdom for a horse!

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Dans le métro ils sont montés . 4 gosses et se sont assis autour de moi. Je dirais qu’ils avaient 11 ans pas plus. j’ai demandé d’où ils venaient: Roumanie et Bulgarie. On dirait de adultes. Leur façon de se caler bien droit sur les jambes. Ils ont une cigarette dans la main . Un briquet avec une tour Eiffel dorée. Mon voisin m’asperge de parfum si on peut appeler ça comme ça; Zara. Je ne sais pas où ils ont eu ça. Ils ont un regard dur. Ne renvoient aucun sourire.  Se chamaillent , gueulent comme s’ils étaient dans une forêt. Puis commencent à grimper partout et à faire le cochon pendu. Ils bloquent les portes. Un type me dit qu’il suffirait d’une bonne claque. C’est ça , c’est ça. Pfff. Rien compris. Mais comment faire que ces bêtes sauvages trouvent leur place. Ca me semble déjà trop tard. Ils me demandent si j’ai du shit, puis passent à autre chose.

Je me dis que si tant énergie était utilisée à autre chose… C’est plus que de l’énergie. c’est du concentré d’énergie.

Un rayon de soleil.

24 décembre impec et sympa jusqu’à 4 h du matin, ce qui pour moi est rarissime. BB nous rejoint. La voisine ne monte pas nous emmerder. On les croise le lendemain matin avec des valises. Si seulement elle partait pour toujours. Le baba au rhum était une merveille. Ces vrai que tant qu’à faire autant aller carrément dans une bonne pâtisserie. Celle-ci je m’y rends exactement une fois par an. c’est la pâtisserie de Noel. On se ballade la nuit vers l’Avenue Junot. Le 24 vers 19h tout est désert. M. mange 6 huitres à la Mascotte. On passe aux A. et je vais vers mes fourneaux car nous sommes 10.

Bref. J’ai regardé le film sur la Villa Medicis qui est une vraie horreur toute conventionnelle et superficielle. Mais comment peut on filmer comme ça? Des mouvements incessants, des contre plongées. Un bêtise incroyable. C’est laid mais comme c’est laid. On se croirait dans Des racines et des ailes ou dans Ford Boyard ( le souvenir que j’en ai n’est pas très clair ). On dirait que c’est filmé par des drônes. C’est surchargé et vulgaire. Arte!! Oui! Eh ben. Hier après avoir vu le Baccalauréat , j’ai zappé sur Arte à nouveau. Un feuilleton à la noix filmé pareil. ça vire et ça volte, ça contre plonge pour rien, ça tourne. Mais merde qu’est ce que c’est que ces nuls?

Je ne sais pas qui est Laurence Thiriat mais ce serait , intéressant  de savoir pourquoi elle filme comme ça. On dirait un documentaire en tube. Le seul intêret de cela: L’exemple absolu pour les étudiants de ce qu’il ne faut pas faire.

Je me suis réinstallée mais ce matin je rame un peu niveau dessin. Texte à écrire et présentation pour le musée Picasso à préparer.

Déjeuner avec AV pour parler du livre.

NOTE/la terreur de l’inconnaissable

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La stature de Barnett Newman n’a cessé de grandir depuis sa mort à New York en 1970. Il est l’homme qui a forclos l’expressionnisme abstrait et ouvert la voie aux nouvelles générations (minimalisme, color painting) – l’égal mais aussi l’opposé de son ami Jackson Pollock. Anarchiste, métaphysicien, agnostique, philosophe, polémiste, Newman revendique pour la peinture des ambitions sans limites : l’œuvre doit s’affirmer « devant la terreur de l’inconnaissable », elle défie « le chaos noir et dur qu’est la mort ».
Par ses textes comme par ses tableaux, l’artiste explore l’interstice entre culture et culte, entre le tangible et l’intangible, entre la concrétude de l’œuvre et le tremblé de la transcendance, entre la finitude de l’homme et l’infini de l’art.

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