Je suis la Jerusalem Céleste

Deux anniversaires qui se suivent. Le mien et celui de ta disparition, le lendemain.A l’hôpital, ils n’avaient pas voulu que je dorme avec toi. Quand je suis arrivée le matin, le chambre était vide. Puis on a attendu. Puis il n’ont pas voulu que j’entre. Puis ils nous on parlé dans une pièce glauque.

Brr 6 ans déjà.. 40 ans de vie ensemble. Dans ce registre si on peut dire j’ai appelé M. hier qui me dit être ” un bloc de tristesse”. On a parlé au téléphone , dit nos peines et comment on résiste et comment on avance avec cette douleur permanente. Et aussi ce qui me manque énormément c’est cet optimisme, cet élan (qui se brisait parfois comme tout le monde ) , ce gout de vivre et ce manque absolu de peur. Rien n’était grave, rien n’était un drame et il fallait avancer avec le sourire en ayant bien conscience de notre chance d’accomplir ce que nous avions choisi. Toi le théâtre et le cinéma,( les chansons aussi) moi la peinture etc. Et comme nous avons ri car tu racontais si bien les histoires. Comme tous les acteurs, celles des tournages mais celles de tes et mes observations du commun des mortels…

Hier alors que sur la place de l’opéra je picorais quelques crevettes, le soleil a envoyé ses rayons vers moi, comme au solstice d’été la lumière atteint le centre de la Jerusalem Celeste au centre du labyrinthe de la cathédrale d’Amiens.

Auparavant à 18h35 j’étais à nouveau allée au cinéma voir “Coupez!” de Hazanavicius. J’ai beaucoup rit face à ses flots de sang, de vomi, de saloperies évoquant les films gore de morts vivants. le montage n’a pas dû être simple. C’est un régal. Pas grand monde dans la salle et parfois je riais seule !.

J’aime beaucoup ce cinéma historique, le Katorza qui est né je crois en Tunisie. Puis cinéma forain si j’ai bien compris. Limonaire…

Je retrouve en actualisant ma bio pour les Beaux-arts ceci:

Pierre Mac-Orlan avait préfacé Aveux non avenus de Claude Cahun. Il écrivait:
” A l’aube, tout cela disparaîtra. Et il ne restera plus sur une grève sans décor, une grève plus nue qu’une table d’opération, qu’un cadavre féminin poli comme une statue de marbre et tout auprès, comme évadé d’une poitrine inutile, un coeur, ferme et mobile, un coeur nettement vivant avec toute sa machinerie compliquée. »

En parlant de Beaux-arts, je n’arrive pas à me décider. Est ce que j’en pars? Je suis tentée.

Hier donc la presse régionale, un black qui dit que tout cela est “volé” à l’Afrique. Pénible. En même temps j’ai un sentiment étrange d’avoir occupé ses places Nantaises, même si tout cela disparaitra. Je ne suis pas très à l’aise d’avoir “occupé le terrain”.

Coiffure Dames, coiffure Hommes.

Et puis je me suis décidée et Hop, cheveux rasés, c’est fait.

Note/ Anita Pallenberg/James Fox Mick Jagger/ Performance


TRIER DES NOTES/ surprises vocales

Université Américaine/ photo trouvée dans une revue/ sais plus

Ne me souviens pas d’avoir noté cela:

« Je n’ai rien rien rien cela ne me fait pas mal cela me tourmente seulement.

Tout, je pense, n’est qu’une géométrie des dissensions, des doutes, des souffrances, du tourment enfin dit le prince.

Je me tiens à la fenêtre et je me vois dans la cour, sur le mur intérieur. Je m’observe je me comprends tandis que je m’observe je ne me comprends pas.

  page 202.

« Je suis âgé de quatre ans je suis âgé de 40 ans je joue avec moi-même je joue je sens( le? ) monde je pense. On m’appelle. 

Cela se passe un soir d’été. Ma grand-mère m’appelle, mon grand-père, ma mère, mon père. Ils m’appellent. Posté à ma fenêtre je les vois les uns après les autres, mon grand-père, ma grand-mère, mon père, ma mère, ma femme. Les saisons se suivent, tandis que je me tiens à la fenêtre, indéfiniment. Tout ce ma pelle ( tous m’appellent ? )

Pendant une heure entière je me tiens à la fenêtre et j’observe cette scène qui se déroule très loin, très loin à l’arrière plan, et que je transforme selon mon goût et à sa guise. Si je lance un appel dans cette direction, la scène s’efface, dit le prince. Je ferme la fenêtre et me détourne de la scène en question, elle se poursuit. Je l’oublie et elle se poursuit. Sans que je mens mails constamment de la transformation, de l’irriter. À présent cette scène se poursuit en l’absence de toute irritation.

Nous contractons l’esprit des murs qui nous entourent. »

vues les fautes j’ai dû recopier cela ? dans le train? Sais plus.

ENCORE THOMAS B

Ou bien, dit le prince je marche sur le mur extérieur là où nous marchons à présent et je ramasse une feuille de marronnier, les feuilles de marronniers me rappellent ma mère ,comme je vois la feuille je la vois elle le parfum de la feuille me rappelle Mesure pour Mesure

Mesure pour mesure me rappelle une vieille paire de chaussures que j’ai porté étant enfant etc.

Perturbations p211 ?

AUCUN SOUVENIR DE CE QUI SUIT

« Pas rat lis the qu’est-ce que Sexa « Pourquoi ça parle comme ça / je dicte et ça n’écrit pas comme je le souhaite. 

J’ai rêvé du bâtiment de la morgue il y avait le pont et au milieu du pont à droite une rue SFX . Qui a écrit SFX!!!! ???

Ce qui est quand même étrange car cela voudrait dire que l’endroit où j’allais était le fleuve. J’allais bel et bien dans l’eau. Je suis donc entrée dans une sorte de quartier et j’ai aperçu une boutique qui vendait des oiseaux.Il y en avait un légèrement plus grand que les autres , une sorte de perroquet très beau et absolument pas criard. Il y avait une petite fenêtre au fond de la boutique des oiseaux. Il n’y avait pas de cages et les oiseaux se tenaient tranquilles surveillés par deux vendeurs. Bizarrement c’étaient des tout petits hommes à tête d’oiseau avec une sorte de blouse grise. Ils étaient deux. Et plus petits que l’espèce de perroquet pas criard. Par la fenêtre j’ai aperçu deux petites filles jumelles coiffées un peu comme dans les années 30 et qui m’ont fait immédiatement penser à Qu’est-il arrivé à baby Jane. Leur mère était très grande et on ne la voyait qu’en partie. Sur mon écran d’iPhone j’entendais la voix d’un homme qui voulait me parler et moi je ne voulais pas lui répondre.

C’était un inconnu et il paraissait très vieux avec des vêtements recouverts de plâtre comme dans les grottes italiennes. Il était un peu pétrifié et cela me faisait peur. Quand je suis repassée devant la boutique des oiseaux  peu de temps après, elle était entièrement vide. Tout avait disparu. Je suis allée dans d’autres endroits mais je ne m’en souviens plus. Roger était injoignable au téléphone. Puis je l’ai appelé, mais je sais que je n’ai pas fait son numéro de téléphone mais un autre où il y avait 16 . Je n’arrive pas à faire le numéro.. Effacer effacer / je n’arrivais pas à me souvenir de son vrai numéro que je connais toujours par cœur 06 03 79 99 32. Finalement je l’ai eu au téléphone et il m’a dit qu’il était Au Bon Marché. Ca m’a semblé ordinaire. Je le croyais en Belgique. 

J’ai traversé le pont et je suis arrivé place Monge. C’est-à-dire que je suis arrivée à l’opposé de l’endroit où j’avais prévu d’aller.

ATELIER

Chaque jour c’était un peu un supplice . ( L’utilisation du passé est bizarre/ c’est le Dictaphone qui se trompe ) Parce que je suis complètement paralysée sans aucune idée et avec un écœurement certain de la peinture. Ce n’est pas nouveau. C’est déjà arrivé mais cette fois-ci j’ai vraiment l’impression que quelque chose s’installe et que je ne peux pas m’en sortir. Peindre comment le faire et pourquoi le faire? Je n’ai de satisfaction finalement que face a des œuvres minimales comme celles de Kelly ou celles de Barnett Newman ou encore Robert rat imagine. Rat imagine c’est le mot de passe pour Ryman . Rails man, voilà comment ce Dictaphone parle du monochrome . Je suis allée voir l’exposition Mac à Mac ,merde ,le « Blue Right heures » à l’Orangerie et ça m’a ennuyée. Blaue Reiter/ Cavalier Bleu.

Ensuite Musée Marmottan les Orientalistes avec des très beaux dessins de 1,01 g gramme, mot de passe pour Ingres!!!  La peinture se transforme en grammes en poids!!!! INGRES imbécile. 

Résultat des experts pour le jury de la Villa Médicis. 

Me faire un café. 

Ne pas rester assise toute la journée. 

Tenter de trouver du plaisir à peindre. 

Et un peu de curiosité. Ai lu , j’ai lu je voulais dire dire, Le papier peint jaune d’un auteur américain une femme que je ne connaissais pas. C’est un tout petit livre très beau. Contrariété après le coup de téléphone de M. Contrariété parce que la succession n’en finit pas. Allez je fais ce café ! Enfin.

BLOG

C’est pas mal finalement d’écrire comme ça et je corrigerai ensuite. C’est drôle les hésitations de cette machine. Ça frôle l’absurdité. Je n’ai   pas écrit le blog depuis quelques temps. Et je ne prends pas de notes. Peut-être cette solution est idéale. Je dois envoyer (Espace)( ??? )des pages du livre Perturbation pour que l’acteur autiste puisse faire des essais. Mais il ne sait pas lire. Je n’ai pas terminé la lecture de ce livre extraordinaire en tout point. J’étais fâchée contre cette artiste polonaise qui déclare que les romans ne servent à rien. C’est absolument stupide et prétentieux et bête surtout d’affirmer avec autorité de telles sottises. Dire que l’on préfère les essais aux romans, je le comprends parfaitement. Mais… 

Hier je suis allée chez BB. L’immeuble qui a remplacé le Cirque Médrano est abominable tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il y a une fresque en mosaïque hideuse qui évoque le cirque ,le sol est en marbre et il y a du placage bois marron qui rend tout cela aussi sinistre qu’ un lieu de pompes funèbres où on présenterait des modèles. L’appartement est petit, saturé et surchauffé. Il y a des tasses dorées, de la porcelaine de Limoges, des lourds objets en cristal, c’est affreux. C’est étouffant. Un tableau avec des vaches, des images pieuses dont une qui garantit la protection en voiture: une vierge est représentée avec une Fiat 500 légèrement floue car elle roule. 

Des roses des sables, une soucoupe avec des bagues en toc à l’intérieur. BB dit qu’il attend des meubles qui viendraient du château. Il y a une photo de ses parents en noir et blanc sur un meuble chinois qu’il veut mettre à la poubelle. Des lustres en cristal. Il y a une sorte de jardin qui pourrait être agréable mais on ne peut y aller. Un type traverse la baie vitrée en poussant une tondeuse. C’est insolite. Ça me fait penser au défilé de Tom B dont j’ai vu le clip assez drôle avec les nains de jardin et le mannequin qui pousse une tondeuse avec un petit chapeau gris. 

J’ai encore recouvert les peintures. Avec des taches. Parfois j’ai l’impression que ça se débloque et pas du tout ! Alors je m’endors je soupire. Je viens de regarder des images d’un peintre horrible et vaniteux. OM. Ca ne me fait pas vraiment rire et en même temps si. Tant de satisfaction et tant d’aptitude à la réalisation de croûtes, c’est quelque chose. Ridicule. Émission intéressante sur France Culture à propos de Lewis Carroll.

PLUS TARD 17h38

J’écoute une émission qui me distrait et qui est intéressante. Ce sont les hommes qui imitent le brame du cerf. C’est assez impressionnant de constater qu’un corps peut générer une aussi grande puissance sonore. Je ne sais pas si les cordes vocales sont vraiment très contentes. Il est 17 heures presque 40 je reste encore une heure ici. Une heure de résistance. Une heure assise sans doute. Une heure à fixer les peintures en attendant qu’elle se construisent elles-mêmes, mais un miracle est impossible. C’est vraiment extrêmement pénible ce blocage. Je couvre et je recouvre. Je projette… rien finalement parce que je n’ai aucune idée de représentation. Que je ne vais pas répéter ce que j’ai fait. Rien ne me satisfait c’est moche.

Edith, Roger, Jacques et les autres

Sur le boulevard de type découpe un grand morceau de tissu doré on se demande pourquoi.

Devant l’opéra Dimanche un autre faisait sur le trottoir des sortes de gestes cabalistiques si on peut dire…

Un type marche derrière moi, il parle tout seul et je l’entends dire:

—J’aime pas les femmes j’aime pas les vagins qui puent. Agréable… ( Je le regarde fixement. Il a l’air dingue de toutes façons ). À ce moment-là il croise quatre femmes voilées. Je m’arrête car je veux regarder sa réaction. Il les laisse passer puis il se retourne. Reste immobile comme s’il avait croisé la licorne. Il parle seul. Je n’entends pas ce qu’il dit. Dommage. Il est stupéfait. Il doit marmonner de belles saloperies bien racistes.

C’est drôle d’entendre la voix douce de Monory en train de parler de Fidel Castro. J’ai fait affûter les couteaux pour couper le polystyrène et j’ai cherché un papier journal pour les envelopper et ne pas me blesser. J’aime bien cette approche de “l’actualité”, des journaux. Lire dans le désordre, le 20 mai après le 1 juillet. Je revis toute une année quand j’arrive dans le Forez en allumant la cheminée. J’adore.

Par hasard je tombe sur le monde du 2 juillet c’est-à-dire hier, ( Date anniversaire de la disparition de Roger Dumas pour mon anniversaire à moi ), et sur le festival d’Avignon. Architecte de Pascal Rambert. Une grande interview de Jacques Weber que j’ai toujours beaucoup aimé. Avec Jacques on a souvent ri, il est vivant. Je trouve que ses choix à présent sont très judicieux. Il aurait pu s’endormir dans une espèce de ronron d’un comédien ogre, mais il a choisi une autre route. Bref.

Suite… C’est vrai j’aime bien lire les journaux dans le désordre et surtout dans le passé. Finalement est-ce que les événements aujourd’hui même intéressent tant que ça? C’est très drôle de lire ce qui s’est passé il y a deux jours et puis peut-être qu’on est moins responsable quand on se dit que c’est fini, qu’il n’y a plus rien à faire. C’est une sorte de lâcheté . Bon je suis lâche. Merci. C’est agréable !!!

J’enregistre avec le Dictaphone France culture !( pour voir )

“et tout de suite braquer dans des discours et on entendu le le plus long de ma vie moi quatre heures sur la grande place centrale.Respiration Ahmed était amène et lui terminer tous les discours par une série de dans voix un plateau”

On n’aura pas forcément compris qu’il s’agit des intellectuels à Cuba !!!!!

Aller à la banque puis filer à l’enterrement d’Edith Scob, ma petite Scoubidou. Zut Zut . Edith on a tant ri ! Tu apportais à la maison ce que tu nommais ” ton Vrac “


SNIFF

Ayant un sacré coup de blues R. depuis quelques temps Je regarde et écoute quelques chansons qu’il avait écrites.Je souris.  Celles pour Zizi Jeanmaire sont si joyeuses. En fait tout est joyeux et ça me bouleverse. Bref. C’est comme ça. En fait je me dis parfois que j’aimerais bien qu’il rentre de tournage. Que le metteur en scène lui fiche la paix et qu’il revienne à la maison. Il me raconterait plein de trucs et on rirait à nouveau comme des bossus. On ferait nos mouvements de mains ou de doigts secrets pour évoquer un type pas malin, quelqu’un qui boite ( soeur compas ), le mec qui te saoule avec ses histoires, le prétentieux-“le prétensse ». Au Bistrot d’en bas, tu avais D et C qui écartaient les mecs un peu bavards qui venaient te raconter tes films comme si tu ne les connaissais pas et la baffe de Belmondo et toutes ces conneries qui t’empêchent de lire ton journal. Mais c’est normal disait-il, ça me cass les pieds mais j’ai fait ce métier pour ça. pour ne pas être dans le fournil, et pour vivre tout ça. Quelquefois tu te fâchais, parce que des chiants il y a en avait quand même. Du genre délicat comme celui qui faisait signer après la projection de Amour, genre 30 photos à Trintrin. Non mais.

J’avais oublié l’histoire des 3 Dumas aussi. D’abord ta stupeur en voyant comme tu étais affiché au Théâtre de Nice. En énorme ton nom: Dumas aussi gros et même plus que celui de Weber. Moi aussi j’étais tombée dans le panneau. En fait c’était pour Le comte de Monté Cristo de … Dumas!!!

—Je me disais bien… !!!

Pui l’autre qui te dis que tu es d’une famille de scénaristes !!! (encore Alexandre Dumas ) . Sans compter ceux qui te demandait si tu étais de la famille de Roland… Que lastima !!!!

Tu te fâchais aussi , mais fort, quand on emmerdait la petite Sarah Biasini :  »Et alors votre mère?? «  

Je me souviens d’une fois particulièrement retentissante à la sortie des artistes du théâtre Hebertot. Tu as hurlé «  Mais tu vas lui foutre la paix hein, tu vas lui foutre la paix???? Barre toi.

Je crois que tu n’es pas l’acteur préféré de cette dame.

Et aussi quand Jean-louis recevait des trucs et des trucs ( portaits de Marie peints et j’en passe ) . Il me disait enlève tout ça. Emporte tout ça.

En remerciement il a marché sur mes lunettes. Des lunettes cassées c’est chiant, mais des lunette brisées par le pied de Trintignant c’est la gloire !!!

Bref, je sais plus pourquoi je parle de ça. Oui de cette tristesse en ce moment.

QUna je suis dans mon atelier, je peins comme une mécanique ce qui empêche de réfléchir. J’aurais dû y aller ce matin.

Cet aprem galerie et Battia Sutter

FEU DE FORÊT DAND MON CRÂNE ET PAS LE TEMPS D’ECRIRE

 

J’ai repris le chemin de l’atelier et eu peu de temps ou pas de temps pour le reste. Ce matin poste, Bobigny, puis beaux arts puis un étudiant puis le comptable; Pas une humeur terrible. un peu triste. Ces jours ci je pense beaucoup à R , disons un peu plus. Son enthousiasme et sa vivacité me manquent. Ecoute les nouvelles d’Italie, lis un autre Kerr, et l’article du Monde le concernant.

Diner chez P et A avec C BA et TD. Soirée Lebel à la Colonie, theâtre, pâtes avec E hier soir.

Je suis fatiguée. Le compte à rebours commence pour le Repenti. Devrais être contente. C’est le moment du mois où on se disait:

—On part quand. Tu veux partir quand toi? On part quand on veut, on en s’en fiche.

Et tu avais toujours des trucs à faire vers le 30 juin et je râlais. Puis j’avais des trucs à faire le 2 juillet et tu râlais ( lapsus, c’est le 2 juillet que tu es parti/ Merde. Et je n’ose pas regarder dans ce blog ce qu’il en était le 8 juin…Puis on décollait. A deux dans la voiture, ou si elle était trop chargée du matériel je te récupérais à Marseille  où Avignon et tu te calais entre deux rouleaux de toile et mon bazar qui te faisait rire.

Bref

Je ne sais pas dans quel trou du temps je me trouve; Fatiguée terrible. Orages. Mal au coeur. Sais pas quoi manger.

Hop… filer sous la pluie incessante, peut être m’acheter des bottes l’Aigle, Argenteuil. Partir au plus vite dans le midi donc finir ce qui reste du décor dare dare. Mais il faut aller à Barcelone le 20.

Le bruit, la chaleur, tout m’irrite. Un peu déprimée. Arrêt du medoc c’est peut être ça.

News de T. Baisse de pression quant à X.

Allez dit Bob l’éponge!!!Secoue toi.

D’accord Bob.

 

 

“Des lys sur leur sommet”

 

Souvent je me couche de bonne heure. Dans la journée, je m’arrête un instant, suis pensive et me dis joyeusement : Ce soir , Rien. Rien à faire , personne à voir, champs libre, liberté. J’irai au ciné, j’irai à la bibliothèque de Beaubourg, je marcherai dans la nuit, j’irai boire un verre là. Puis rentrant de l’atelier après avoir glissé en descente les escalators de la gare SAint LAzare, regardé de loin le gens farfouiller dans les boutiques, ou repéré là dans la vitrine une main qui avec un chinois rempli des assiettes,  j’atterris à la maison. Parfois je fais une escale au bistrot. Parfois pas. Je dis bonjour aux oiseaux. Allume FC dans la cuisine. Me pose derrière l’ordi, sors un bouquin. Me fais un repas, des machins, je picore ou mange ou m’applique spécialement si je fais des pâtes.

Puis suprême délice surtout si je suis crevée, c’est de m’allonger avec une compote de pommes home made et un fjord industry laitière made, et d’allumer la télé. La télé je ne la regarde pas. C’est trop dégoutant. Bête. Vulgaire. Trop con. Ca rigole, on se marre. Yé on se marre. Déprimant. Nan je vais direct aux chaines de cinéma. C’est bien le replay. C’est top. Alors quoi de plus merveilleux que de passer un moment avec Richard Widmark,( avec son petit rire insoutenable et méchant, sa drôle de bouche ) Anthony Hopkins, Albert Finey, Peter Lore, Orson, et des filles bien sur, oui Lauren je suis là….. Quel régal. Quoi de plus merveilleux que de regarder encore et encore Barry Lindon, ou un Hitchcok ou un bon film d’espionnage, ou un truc plus récent . Million dollar Baby, Melancholia, et le top un Scorcese.

Je repense aux derniers jours de R.mais je ne savais pas qu’il allait mourir. Je lui avais demandé s’il voulait des films qu’on regarderait ensemble. Et quel films. Il m’avait répondu:

—Un petit film de gangsters

Je suis toujours très émue lorsque je me répète cette réponse, celle d’un enfant presque: Un petit film de gangsters. Hier j’écoutais le vieux Lanzmann sur FC. C’était émouvant sa voix de vieux monsieur de 92 ans. Il disait que le nuit il se récitait des poèmes. R. faisait ça et dans son lit récitait Boz endormi, qu’il adorait.

La respiration de Booz qui dormait
Se mêlait au bruit sourd des ruisseaux sur la mousse.
On était dans le mois où la nature est douce,
Les collines ayant des lys sur leur sommet.

Ca me rend triste ces évocations: Change de disque imbécile! me dit une voix. OK mais….

Alors oui donc j’écoutais Lanzmann . Et là je me suis arrêtée de peindre. Il parlait des son film 4 soeurs. Alors j’ai regardé quand était la projection à l’UNESCO. C’est Lundi à 20h en sa présence. Il suffit d’aller sur le site de l’U. pour réserver. Avis aux amateurs. Certain que ça ne va pas être une comédie des Chevaliers du fiel. Je les déteste ceux -là. Quels cons. Et dire que des salles entières se bidonnent . C’est déprimant. Dé-pri-mant C’est certain que Raymond Devos aujourd’hui ferait figure d’une sorte de Jankelevitch par rapport à ces monstres de bêtise populistes. Populeux, calamiteux.

Hier matin, les garçons n’ont pas pu monter la caisse avec le miroir qu’on doit revoir pour l’expo à NY. Putan cet atelier en étage. C’est beau mais pas commode.

Après j’ai filé. Trop contente après mon boulot d’aller à un défilé. Christophe avait arrangé le truc pour Walter Van Beirendonck. C’est parti . Vers la place Monge ( où j’étais allée la veille avec les étudiants au théâtre Mouffetard pour Vies de papier/ Théâtre documentaire )Devant l’adresse il y  du monde, un vieux avec un chien , déguisé en ce qu’il juge être la mode. Il dit qu’il est le Galliano du futur.Attends je mets le photo. Bouge pas… Pis non c’est moche le mec est en rouge, ça fait plutôt groupie du tour de France, avec une sorte de chapka et un chien qui n’a pas eu l’honneur d’être enrubanné.. On entre .

Ce doit être un parking. Très bel endroit. On est super bien placés. D1.

Bon. Je suis un peu déçue. Par rapport à ses autres défilés. Ici on est plutôt en évocation et déclinaison sex SM: Matières latex, gants de caoutchouc , cagoules qui cachent la bouche. Ou juste un orifice rond.J’adore les mannequins impassibles sous un voile résille. On dit des filles mais les garçons ne sont pas bien gros non plus. Bon. Bon. Ce qui est génial c’est que tout se passe en 15 ou 20 mn. Tout le boulot pour 15mn de show pas assez show pour moi. Ceci étant dit, je en jure que par Thom Browne et ses géniales mises en scène. Le défilé c’est Samedi à 13h30 mais où? J’aimerais trop y aller…En sortant on va boire un mauvais chocolat chaud au rade du coin qui n’a jamais du abriter des créatures de défilé. Il y a à la table à côté un garçon qui est sympathique avec son bonnet il a la panoplie intégrale du dernier défilé avec manches terminées par des gants:

Et la totale. grigris, chaussures etc, bonnet. J’avoue qu’en défilé c’est marrant mais en réel c’est un peu ridicule .

Une ville qui n’est pas la tienne…

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Trieste

J’ai compris depuis quelques temps ce que je ressens. J’ai l’impression d’être partie quelques jours , qui deviennent des mois, dans une ville qui n’est pas la tienne. C’est à nouveau comme si j’étais à la Villa Medicis et que tu étais ,toi, resté à Paris.Sauf que je sais dans quelle ville- si on peut appeler ça comme ça-dans quelle ville tu m’attends. Oui, je suis seule dans une ville, comme lorsque je suis partie— pour je ne sais quelle raison /le désir d’être seule sans doute —lorsque je suis partie à Trieste. Je t’appelais plusieurs fois par jour:

—Je suis là, je vois ça.La mer est tellement étale. Je suis au restaurant. Je suis à l’Eglise orthodoxe.

Tu étais très enthousiaste, tu riais. Et tu me disais : —Reviens vite imbécile, je m’ennuie. Moi aussi je m’ennuyais de toi à Trieste, seule. Mais c’était délicieux cet ennui là. Partir, c’était aussi pour s’ennuyer de toi.

—J’arrive à 20h!!!

Bon.

J’ai carrément pas envie d’aller à mon atelier.

“Un air gai chic et entrainant”

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Ron-Ron 1970

Pourquoi en me réveillant un peu tard je me suis souvenue qu’il y avait autrefois de la nourriture pour chat qui s’appelait du Ron-ron. Je souris. Le ron-ron. J’imagine un type habillé en années 70 avec un pantalon marronasse en tergal avec le pli devant et une cravate rayée , glorieusement annoncer sa « réclame ». Celle de l’INA , 1970 effectivement en noir et blanc. Ronron poisson ( on voit des poissons ) , ronron nature, ( on voit une forêt ) , ronron boeuf, ( on voit des boeufs ). Et des yeux de chats différents ( Mother mary comes to me, speaking words of wisdom, let it be ). En sautant du ron-ron à Let it be, je me revois aux nouvelles Galeries acheter le 45 tours des Beatles et au fond du jardin quand le chat a été enterré. .

Hier la soirée était super au China club pour le mariage d’A2G et AV. Plein de monde, 3 filles qui chantent en mode Andrew Sisters. Quand j’arrive, elles chantent «  Rhum and Coca -cola , qui précisément était dans le spectacle de Roger. Petit bug et puis Bonjour bonjour. Je danse avec Blistène- qui l’eût cru Lustucru- qui m’a paru antipathique pendant des années et là c’est absolument le contraire. On parle des usines LIP avec JJL. Etc. Une grande américaine, des gens pas mal vieux, des gens pas mal jeunes mais plutôt mezzo. De l’argenté du leop, du brillant. J’aurais dû mettre mon pantalon doré. On se balade là et là avec nos baguettes et nos bols. C’est vrai que finalement quand on est debout c’est le meilleur truc.

A chaque fois dans ce genre de circonstances je repense aux moments où je travaillais absolument seule et ne connaissais plus personne. Je serais, restée deux minutes, car c’est insupportable si on est pas un peu dans le machin. EG me dit du fond de ses verres de champ, que tout le monde était contre moi au FA, pour la commission des achats. Ca me fait rire. J’aimerais être une souris pour entendre dire que Delprat , c’est quand même pas terrible ( et je ne suis pas forcément en désaccord )

HdiR est égal à lui même , hyper speedé, sympa comme tout. Il dit «  A qui je n’ai pas encore cassé les couilles ce soir ? », puis voyant des Mojitos il en cherche la provenance et disparait. Mojito , danger absolu?. Je m’abstiens. Il y a un concert en bas. Je décide de filer et prends un velib. Il fait bon. J’ai la jambe un peu molle mais c’est trop bien.

La différence, c’est ce silence, parfois…

AP est tout beau dans son costume. Ca lui va bien. G. a disparu, elle était triste. Moi aussi là maintenant. PM est joyeux , calme et souriant comme d’hab.

Et partout dans la rue j’veux qu’on parle de moi

Ca tombe assez bien que ma partenaire de tennis ait une déchirure musculaire.

Et partout dans la rue j’veux qu’on parle de moi/ Que filles soient nues

Qu’est ce que je vais faire pour casser la gueule à ce Dimanche? dessiner à côté, aller marcher? Au Palais royal. Lire ( c’est ce que la raison voudrait ) car ces temps ci on peut dire que je ne lis pas du tout. Je commence, recommence, mais pas de suite. puis faut absolument que je commande ces lunette, des vraies et pas des loupes napolitaines.

You are the sunshine of my life

R. m’avait raconté tant de fois son gala de l’union que je suis surprise de le trouver sur le site de l’INA ( Du ron-ron au gala de l’union ) . C’est vrai que ce n’était pas rien cette perche…)

RETOUR (…)

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Vendredi 26 Aout/ Viviers 

Ce qui est étrange c’est une sensation de « sur le moment »: Je ne vis que sur le moment et j’ai l’impression que tout est déconnecté du passé récent. J’ai l’impression que si je ne note pas je n’ai rien vécu, pire j’ai tout oublié. Comme si écrire toutes ces petites choses, était une sorte de prothèse, de béquille pour ne pas m’affaisser comme une vieille ferme d’ici. ( J’ai bien dit vieille ferme et pas vieille femme!)

La Secrète, roman colombien m’a beaucoup plu. Sa délicatesse, la forme des récits, la famille et les pionniers, l’attachement à la terre vécu différemment chez les uns et les autres frères et soeurs, et puis, pire que la guérilla mais moins violente, l’invasion qui grâce à l’argent ( à cause de l’argent ) transforme les lieux les plus sauvages en domaines résidentiels surveillés. J’ai repensé en souriant à « el terreno », terre mythique du côté de chez AM, colombienne elle aussi. Le Terreno qui perdrait tout le monde ou sauverait chacun. Ce qui est pénible ou ce qui doit être pénible pour un auteur Colombien c’est de voir cité quoique l’on écrive, Gabriel Garcia Marquez. Pénible oui.

Dans le jardin de la maison d’A., avant qu’on ne la quitte pour toujours j’ai marché vers le fond et un peu pleuré. Puis nous avions fermé les deux grilles vertes et elles, qui avaient tenu le coup depuis presque 60 ans étaient  tombées.

Puis j’ai vu les engins, puis la maison a disparu. J’ai marché sur le terrain ( un autre terreno …) en cherchant des repères: Où était le banc ou s’asseyait mon père, où était la petite barrière blanche difficile à ouvrir et qui menait au potager et aussi au coin des chats et des chiens. Je ne me souviens plus des noms de nos animaux. Dialo je ne l’ai pas connu, Pux était à Marc, Rita à matante Thérèse… Camille faisant le même pèlerinage a trouvé une photo. Celle de mon frère ainé et de sa petite fille disparue, écrasée par une voiture devant l’école à 5 ans. Nous avons tous été très atteints par ce drame incroyable.

P et A et leurs enfants sont au fond des bois avant Ferréol, avant le tournant et avant la fontaine où est posé le verre vide pour ceux qui ont soif, à 2km de la départementale pas bien grande elle non plus. On y voit les étoiles de façon intense. Dans notre hameau la lampe de la route est gênante pour le noir.

Je pense tout le temps à R. Et  aussi des gens prennent de mes nouvelles. Nicole Higelin et son message délicieux, Christine Angot aussi. Didier notre ami médecin, et Paula, et Gisèle et bien d’autres.

—Ca va?

—Ca tient…

Tracteur, foins, allées et venu du paysan du dessous qui vit comme au moyen âge. A t’il l’électricité. Oui sans doute mais on se demande. Comme je n’ai pas d’internet je ne sais pas si ce que j’écris, je l’ai déjà écrit ou non.

Je poursuis laborieusement la peinture de 10 m sur 2 ( et d’ailleurs à chaque fois j’enrage de la malhonnêteté pas bien grande mais un peu, qui consiste à vendre 9M 50 pour 10m. Ce n’est pas la première fois que ça arrive et je dois le dire à P.)

J’adore mon atelier. Calme et doux malgré la canicule.

Hier  suis remontée sur le VTT. Hum. Je n’ai plus trop l’habitude de jongler entre freins et vitesses dans les bois, poids du corps où il faut. Je crois que je vais renoncer à l’ascension de Dimanche avec Philippe. J’ai peur de ne pas réussir à grimper jusqu’au col. En même temps si je n’essaie pas… Je me dis que je vais le faire pour R. , ce qui est complètement débile. Ce genre d’ex-voto cycliste n’a lieu d’être puisqu’il est trop tard pour souhaiter la guérison, et que je ne peux remercier personne d’un miracle qui n’a pas eu lieu.

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Dimanche 21 Août

Les cendres ont volé dans le pré au milieu de petits veaux et de leurs parents qui nous regardaient. Qui nous regardaient immobiles… Puis sur le chemin, puis dans la rivière, puis dans l’autre pré. On génère beaucoup de cendres quand même. C’est lourd et dur à ouvrir cette saleté. J’en avais sur les mains et je les ai frottées l’une contre l’autre comme si je n’avais plus que cette caresse là.

Tu aurais été content de voir toutes les roses, et autres fleurs semées à ma manière c’est à dire n’importe comment, et la vigne qui continue de grandir contre vent et froid habituels ici. Le jour de la petite cérémonie à l’église de Montarcher ( je m’en suis chargée ne voulant pas que deux vielles grenouilles chantent leurs trucs niais avec leur voix de bigotes.) Un prêtre oui. Si l’on veut.  Mais pas ces dames de charité qui ont le droit de bénir. C’est incroyable ça quand même. Bref ( Je suis allée avant hier à l’enterrement de « la » Marcelle Petit que j’avais filmée avec Riri en train de tuer le lapin.) J’ai dû raconter ça quelque part ici.

Bouh . Cimetière d’Estivareilles et chaleur. J’ai déserté au moment du verre offert à la pompe à Essence, au café chez Annie.

Les coqs chantent là maintenant à 13h. Je me demande ce que je vais lire, dans quoi plonger pour mieux respirer. Je pense un peu à la rentrée et aux étudiants mais ne note rien et oublie tout.

La fraicheur des siècles passés et leur nouveauté. 

Réfléchir, agir, noter dessiner. Réfléchir, agir, noter dessiner.

 Je lis des choses sur Pratolino et ces merveilles de Scherzzi d’acqua, géant-chateau aux salles où des automates s’animent. Buontalenti, génie absolu selon moi. Sous la villa 8 pièces? Que lire à ce sujet , je dois demander à Philippe.

J’ai retrouvé des choses que j’avais écrites à Rome mais c’est si ennuyeux et stupide.

Mon nouveau truc, enfin pas nouveau nouveau, c’est de photographier les livres et les journaux. J’aime beaucoup ne plus savoir d’où viennent ces images sans contexte.

Je repense à Orazio Mocchi / Saccomazzone

J’ai ouvert FCP pour m’attaquer au sous-titrage de Nicole et il faut aussi préparer l’émission, préparer une soirée Nicole et demander à DOPA comment m’y prendre.

Il fait très chaud encore ce soir ( 23h22 ). Nous avons mangé une pizza dans la rue. Le concert était merdique. Me suis un peu fâchée au moment de l’addition et Eve aussi. Il y a des gens qui objectivement ne m’ont jamais offert un café alors que R. était particulièrement généreux. Ce n’est pas grave, mais ce midi je ne vois pas pourquoi M. paie toute cette tablée qu’il ne connait pas. Bon. Lui préfère régler le problème en passant à la caisse. Mais je me souviens de quelques situations, ou ayant donné l’habitude aux autres du « Laisse , c’est moi », ils m’avaient prise pour celle qui allait payer de toutes façons. C’est très désagréable.

Un jour,irritée du fait , alors que nous devions boire un café, j’ai chuchoté à X:

Je te donne de quoi payer, pendant qu’on ne se voit pas, comme ça discrètement et tu m’invites, ça me fera plaisir.

Un jour aussi,  je lui ai expliqué comment accéder à son portefeuille en toute situation. Juste au bon moment , pas trop tard. Il y a aussi les gens qui n’ont pas de monnaie. C’est si facile d’en faire!!!. On dirait qu’un billet de 20 euros doit être à jamais empaillé. Il y a aussi les billets indépliables et qui surgissent de porte-feuilles compliqués à ouvrir. Plus compliqués d’accès qu’une moule qu’on ne mangera pas car elle serre les dents et que c’est mauvais signe.

Ce n’est pas intéressant mais je me souviens des spécialistes à Paris, ceux qui ne dinent pas mais prennent une chaise et la moitié de la corbeille de pain. Puis:

—Un verre?

—Pourquoi pas. Oui finalement oui… Hop hop pas trop.

Ce n’est pas hier. Mais je suis féroce quant à cela. Le mec avec qui tu bois un café et qui paye le sien au bar tout seul, c’est lamentable. Le mec que tu retrouves au bar et seul parce qu’il a peur de payer 4 consommations sur une terrasse d’un petit bled : Vu… Nul… Scanné.

Après chacun est comme il est. JC était de ceux là. Jean-Pierre Coffe idem… ( paix à son âme ce sale bonhomme). Il m’avait invitée à dîner avec Alice. Au moment de l’addition, zut la carte… Oh zut…Non ! Poche arrière, poche côté…Re poche arrière. Et l’horrible évidence:  Pff rien. Pas de carte. Ca alors…. C’est Alice qui s’est exécutée. Moi je suis restée de marbre après une vague hésitation quant à ma réputation d’élégance qui à ce moment là aurait pu se mettre en place.( ! ) Mais je m’en fous que ce genre de personne ne m’aime pas. Je m’en fiche totalement.

Et elle m’a confié que c’était chose courante. Il commandait des trucs très chers dans des boutiques de luxe et, elle comme une buse allait chercher tout cela et… elle payait. Il a été dégueulasse avec elle, un sale bonhomme avec cette A. si généreuse et délicieuse.

Je ne sais même pas pourquoi je parle de cette médiocrité.

Donc j’ai fini mon livre et suis un peu hésitante quant à la suite; Gadda; Eros et Priape? Sais pas. Je regarde. Hop, le Double de Dostoievski.

Ce matin brocante ( je n’aime pas tellement les brocantes ) et tarifs parisiens. Café sur la place. temps toujours idéal. Bronzette dans la chaise longue.

J. M’envoie la photo de la tombe de Rogère ( en pierres des Maures et pommes de pin ), le (a ) bébé lérot adoptée par Camille. Bestiole très jolie, très petite avec de grands yeux noirs. Elle aura vécu quelques jours au fond d’une chaussette, nourrie à la pipette au lait tiède pour chat. Elle a quitté le navire en arrivant à Marseille. Beauseigne…Bichette. Et n’a pas eu le temps de devenir une saleté de rat fruitier dégoutant.

Damned 14h03 suis en retard à l’usine…

Je ne sais pas d’où viennent ces livres apportés là: Benvenuto Cellini, Montaigne, les essais dans une petite édition assez jolie mais c’est écrit en minuscule. Et comme par hasard deux photos en noir et blanc, l’une d’une grotte, l’autre d’un château. Comme si j’avais dû faire tout ce tour depuis toutes ces années et finir par piocher ces deux cartes divinatoires !.

Un petit fascicule à nouveau sur des gouffres et grottes de je ne sais où.

Samedi, on dine chez P et E. Et on passe un très bonne soirée. On danse le pied brisé et on chante une chanson paillarde. Il fait doux. Il y a des étoiles. Le pire est que demain j’accompagne P. à vélo au Barracuchet. Je n’ai plus l’entrainement et d’habitude ( dernière fois il y a deux ans ) , c’est l’effort qui termine « la saison ». Je rêve d’un orage, de pluie ou d’une indisposition soudaine de P qui annuleraient ce projet… Ca m’angoisse. J’ai peur de ne pas réussir.

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Rogère sur ma tête

Dimanche

Temps splendide. Zut. Le casque, les gants , de l’eau, des biscuits. C’est parti. On me dépose à Montbrison. Merveille de la nature P est à l’heure!. Et on commence à grimper. J’ai une soif de dingue et je me dis que c’est ma mauvaise ventilation et mon manque d’entrainement qui en sont la cause. Je dis à P. de filer devant, et de ne pas m’attendre. Je le retrouve à Roche après les 3 km plus que pénibles qui précèdent une étape eau près du vaillant poilu bleu horizon , représenté de telle façon qu’on a l’impression qu’il part à l’attaque et va tomber de son socle.

C’est reparti. Je m’arrête. Je bois mon eau. Idem pour les 3 derniers kilomètres pénibles. La pente varie entre 5 et 6 pour cent, sans cesser. Et pour arriver à un peu plus de 1100 m.

Je suis trop contente d’atteindre le panneau où l’on s’est photographiés souvent. Nous parlons un peu. P. repart et je poursuis ma route ( 7 km de pure descente jusqu’à Saint-Anthème ). Ils font les foins. L’orage menace mais rien. Ca passe. J’ai un peu mal au coeur suite à l’effort ( plus moral que physique, enfin ex-aequo. ) Douche et salade de tomate avec un peu de poulet froid.

Je me sens bien, lessivée, détendue. Même si mon temps a été minable, et que j’ai bu deux litres d’eau.

Un café allongé, au Garçon Bob, et ma voiture balai me récupère.

Lecture / suite du Double de Dosto et je m’endors sur la couverture à damiers vert foncé, dans l’herbe vert brillant. Le cheval est à coté, près de « ma «  forge et se goinfre d’herbe.

On entend des engins. Ca n’arrête pas. Ca coupe du bois là-haut. Si ça s’arrête à l’instant.

Je vais acheter le livre qui vient de sortir du l’année sans été suite à l’éruption volcanique de je ne sais où. Année ou Mary et ses copains étaient à la villa Diodati, frigorifiés et sous la pluie incessante. Je n’ai pas ( comme à l’accoutumée ) ouvert les livres que j’avais apportés: Mains enchantées, l’Ombre tapie dans le coin, La mère mystérieuse, Le visionnaire… etc…

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Dimanche suite.

On décide de faire un tour à Usson car il y a la vogue. La vogue c’est la fête patronale. Des manèges qui ne sont pas de première fraicheur et ce plaisir de voir que les gens s’amusent encore dans ce décor désuet de tir, d’avalanche-en voulez-vous encore, de train fantôme décati,  de vendeurs de barbe à papa et de hamburgers Américains ( au secours ). Les pros de la bière ventre en avant sirotent. Je commande 3 demis et l’un arrive de justesse à côté d’un petit tas de mayonnaise berk, sur le comptoir provisoire.

Le bal

Un vrai bal avec vraie chanteuse qui descend dans la salle pour valser avec l’un ou l’autre. Un vrai accordéoniste qui sourit quand on le filme. Je danse ma première Tarentule. Ce n’est pas si facile et je copie sur la dame de devant. Au début c’est laborieux et puis hop.

Je commande mon brise-pied en disant que je repars demain à Paris.

—Et maintenant une demande spéciale de notre Parisienne, le Brise pied. C’est parti.

La fille dira ensuite, c’est bien cette danse , on ne la fait plus c’est dommage.

Une bouteille d’eau et on rentre.

Ce matin tout gris, brouillard. Le coq s’époumone.

Lundi 29

Seule à la maison, plus personne. Je suis à la fois un peu déstabilisée mais contente aussi de travailler maintenant toute la journée. J’y vais.

C’était très agréable vue la situation, tous ces moments de bonne humeur sur fond de R. dont on parle tout le temps finalement. avec M et E.

J’ai bien travaillé, mangé le poulet que j’avais apporté avec un yaourt. Commandé le livre sur « l’année sans été «  / voir Mary Shelley etc… ) Eruption de ???.

19h BA. Vin blanc assez mauvais ; Discussion drôle puis chiens pas drôles. P. rebaptise le Bar des Amis, le Bar des Allocs suite à l’émission à Amiens et l’article dans le courrier Picard.

Rouler dans la nuit… Maison. Je me fais des pâtes. Nom d’une pipe, elle cuisent longtemps et restent al dente, je vais aller en chercher deux tonnes demain; Connais pas cette marque. Un délice.

Au Sms avec CR et B.

Putain quand on a quitté Paris , Arnaud Laporte et sa clique ne sont plus audibles. Dingue d’ennui, de c’est pas ça. C’est pas ça mais c’est quoi? Que faire. Petit milieu parisien étroit… Théâtre qui a déjà disparu, Commentaires morts car ils ne s’adressent qu’à eux mêmes. En même temps je ne saurais que proposer. Non, je ne saurais comment parler. Là, c’est dingue, dingue ce petit milieu. Il ne s’agit pas d’être trop grand public ( et pourquoi pas traduire ce qu’ils ont dit? Pourquoi pas???) Sms avec CR puis B et ses peines de coeur d’adolescent.Il est incroyable.

Le ciel hier soir avait des couleurs incroyables/ La température a carrément chuté. Re-pull, c’est reparti. Du vent que j’entends. Les roses continuent leur vie, la vigne est très belle.

MM au tel.

Bon, continuer cette peinture immense afin de savoir ce qu’elle raconte !!! Pratolino, le géant, des champignons un peu Disney, un personnage sur un crâne rocher, un guetteur au bord d’une grotte. Des taches, des giclures, des drops, et la raclette, la raclette.

Je vais repasser à la Collégiale et en inspecter les recoins. la chapelle basse est très belle ainsi que le bibliothèque qui ne se visite pas . Il y a 2500 ouvrages, dont la deuxième édition de la Nef des Fous ( 1494 je crois ) Si mon souvenir est exact une autre Nef avec d’autres fous en 1492. Quelles incroyables aventures que de partir sur la mer, hop, comme ça. Avec Dieu comme guide. Et les étoiles.

Astrolabe et compas, mais quelle trouille !!!!

Mardi 30

Travail toute la journée. C’est ringard. J’ai l’impression de faire le Puvis de Chavanne qu’il y a dans l’escalier du Musée d’Amiens. C’est Guy qui l’a sauvé à mes yeux en m’expliquant son influence sur les Nabis. Comme quoi , lorsque l’on comprend on aime davantage. Depuis Puvis est revenu dans mon jardin invisible des personnes (??? qu’est ce que j’ai dit???)

Puis à 19h comme d’habitude je retrouve P et E.

On parle avec G. et C. que j’aime bien. France culture et Spaghettis

Discussion SMS avec MM afin de savoir ce qu’on pourrait faire. Pour finir je lui propose de commencer en choisissant chez moi ce qu’il veut.

Les incorruptibles de Brian de Palma que j’ai acheté à la Brocante du 15 Aout. Le type m’a dit:

—Vous penserez à moi en le regardant.

Effectivement je pense à lui , mais à qui? Je ne me souviens ni de sa tête ni de son corps.

Il y avait très longtemps que je n’avais pas vu de film. A la maison on aimait bien zapper tard le soir en disant des âneries, en commentant… Depuis juin je n’ai plus allumé aucune télé. Sans toi ce n’est pas drôle.

C’est juste un outil de personne seule.

Je repense à tes derniers jours. Tu m’avais dit, ça m’avait fait sourire que tu aimerais voir un petit film de gangsters.

Waa!!!! De Niro, Sean Connery . Quelle année? Sais pas.

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Mercredi 31

Champ de mine: Le matin quand je me lève je regarde le lit ou plutôt ce qu’il en reste. La couette est en boule, les journaux ont glissé, il y a un oreiller au bout du lit. Mes lunettes ( celles qui restent car les autres ont explosé sous une roue de bagnole devant la maison.)( Il y a ce genre de description dans le double de Dostoievski )

Quand tu étais là, je m’endormais et ne bougeais pas d’un millimètre. A présent c’est la guerre. Je tourne et vire sans m’en apercevoir. Je me réveille, regarde si on voit les étoiles, me tourne et retourne encore.

Le coq.

Un café et j’y vais.

La grande croute ringarde de 10 m a bien avancé en deux jours. Quand on est seul évidemment on a que ça à faire. C’est une mince consolation.

C’est bizarre de vivre seule. Je ne crois pas encore m’en rendre bien compte.

Ne pas le matin en m’éveillant dire :

—Tu dors gros con et entendre comme réponse

—Non imbécile.

Et ne pas faire de brit mais un peu quand même pour que tu te réveilles et que l’on commence la journée.

Ne plus boire le café ensemble. Moi debout.

Lui:

—T’es pressée?

—Oui.

Puis ne pas partir à A, rester avec toi. Aller te chercher les journaux quand tu étais très fatigué les derniers temps.

Partir aussi le plus silencieusement possible alors que tu n’as pas dormi de la nuit. Ca devenait de pire en pire ces insomnies. A devenir dingue.

Je reçois de P un mail qui s’appelle Serre moi Cergy. On me voit à l’époque avec ma petite caméra en train de filmer un étudiant. C’est sympa et les commentaires aussi. Puis il y a une photo de groupe mais je regarderai ça à Paris parce que je n’y vois rien.

Pendant quelques temps j’ai eu la sensation d’avoir tout oublié de notre vie. Au moment de ta mort, j’avais l’impression que tu étais véritablement effacé. Qu’il ne me restait rien. C’est très désagréable; Puis passées les images d’hôpital, le vie revient, les rires, les promenades dans Paris, le Palais-Royal que l’on adorait, Le Nemours pour un chocolat du Dimanche. Et toi , ta générosité de gros bonhomme bourru et si doux. Et la dernière chanson que j’adore. Tu en étais étonné et content je dois dire.

Bon tout cela est grillé mais pas tant que ça, car finalement je ne te quitte pas d’une semelle.

Le beau temps revient. Je ne cesse de travailler. Ben y’a que ça à faire. Sinon quoi. La peinture avance; mon Dieu que c’est moche.

Je repensais que j’avais été très impressionnée, enfant quand ma tante m’avait emmenée à Barbizon. On était rentrés dans un atelier que je qualifierais de verdâtre. Oui dans mon esprit il est maronnasse vert. Quelque chose d’infiniment triste comme de la mousse, comme une fontaine verdie.

Et j’y ai repensé là en peignant ce machin démodé. Je m’en fous.

J’ai noté quelque chose de Modiano mais je ne sais plus quoi. Il s’agit de nos phosphorescences. J’ai écouté un truc de Haendel magnifique. Qui jouait? Heu Heitzel c’est comme ça. non . Heu. Il y a une master class avec lui , et aussi cette histoire de bras droit opéré et qui ne marchait plus. Amoyal à joué le bras droit et lui le gauche. J’adore ces histoires de musiciens car ce sont des histoires de rigueur avant tout. Rigueur nécessaire si on veut atteindre justement nos phosphorescences . Ah j’ai lu ça dans le Fb de PZ où il parlait du livre Laetitia, la fille assassinée sous Sarkosy. J’ai entendu l’interview sur FC et j’étais à moitié convaincue, je ne sais pourquoi, de ce problème du vrai et de l’inventé, de l’enquête et du roman. De la sociologie et de ce qu’un sociologue a le droit d’écrire. Tout à mon gout, comme tout le monde. Ca m’énerve quand on dit: Vous écrivez comme un peintre… Ca veut dire quoi nom d’une brosse? On doit écrire comme on écrit , comme personne; comme un homme, une femme, un oiseau.

Tout à l’heure et comme il arrive parfois, une phrase s’est écrite toute seule dans ma poche. c’est:

Volagg gagaga G de la vie… ( c’est du niveau d’un feu de Jivaro !!!)

Je venais de demander à MM s’il connaissait genre Guillaume Comesson ( ?) Parce que sur FM j’ai entendu un truc tellement vieillot pour un compositeur vivant. La musique a aussi ses nostalgies de la vraie musique!!!

Urgent: Une douche

Tel de B. Isa travaille les Vagues. Isa c’est exactement Virginia Woolf

tel de Danièle agent de R

Tel de Jacques ami de Roger

Tel de Didier

MT du Mexique, AM, Christophe, Marc, Elisabeth, Julie,

etc… J’ai de la chance.

Rosa passe me voir à l’atelier , elle dit police!! alors que je lève le rideau de fer. Je l’aime bien. C’est une cousine de R elle a au moins 84 ans. Elle est sympa et souriante. Et elle a la délicatesse de regarder tout sauf le mur où je peins. On ne mesure pas comme c’est bon de ne pas entendre la question: » Qu’est ce que ça représente » , où que sais-je.

Black aboie. Bon, la douche.

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Jeudi soir 20h38

A cette heure là on était loin d’avoir diné. On mangeait tard, on parlait beaucoup et on se couchait tard et en after on matait la télé. J’adorais m’endormir comme ça et je lui disais ne baisse pas le son. Ca me rappelait mon enfance, quand d’en haut j’entendais un peu la télé.

Je saute de branche en branche mais toujours dans mon arbre. C’est Pierre Bergé qui dit ça à l’instant dans A voix nue. Et c’est Cocteau qui saute. PB n’est pas sympathique à mon gout mais pourquoi le serait-il au fait? Ce qu’il raconte m’intéresse. C’est toujours intelligent. La dernière fois que je l’ai vu, il entrait devant moi à la Maison de la radio et a fait un cirque pour ne pas passer sous le portillon de sécurité et vider ses poches. A ce moment là, j’ai trouvé ça idiot mais maintenant je me dis qu’il n’a aucune raison d’être emmerdé.

Suite de la peinture/ J’envoie à C. un SMS lui disant que ce que j’ai peint ressemble à une commande du Credit Agricole d’Amiens tellement c’est laid.

Je le crois.

Une bière au bistrot. Je rentre vite. Je dine vite et je vais regarder un film. Demain matin c’est le marché. Puis aller chercher V.

Merde il n’est pas 21h. Il fait jour. Aucun bruit. Pas un chien, pas un souffle….

Je m’endors devant Powell et Pressburger. The battle of River Plate.

Vendredi matin.

Marché. Lecture au soleil avec café. Travail et à 15h, direction Saint-Etienne.

Train en retard.

V. découvre les sapins et s’installe dans le bureau vert pour y travailler.

Le soir chez les voisins d’en face. Très agréable.

Samedi

promenade sur les plateaux. Marche de 3 h avec pic nid dans les bruyères. C’est magnifique. C’est beau. Coups de soleil.

Je termine la peinture et le soir, c’est à dire hier, soupe au choux à Apinac et retraite aux flambeaux avec la fanfare, pardon, l’harmonie ( me suis fait reprendre ). Auto tamponneuses. Bing bing. Feu d’artifice. Beaucoup de monde. J’adore ces fêtes toute simples où tout le monde est joyeux dans les rues du villages, lampion à bout de bras. Zut le bal musette c’est demain… Ce soir c’est disco. Il n’y a pas d’eau….Une limonade ( berk c’est sucré ; m’en souvenais plus.On rentre.

En parlant de rentrer la réinsertion ne va pas être facile…. Et les emmerdes et la succession….

Dimanche

Promenade à Marandière. On regarde les bébés veaux apprendre la vie. Puis chemin que je ne connaissais pas. Fougères et mousse. On croise G sur son tracteur. Son tee shirt semble être en lino marron ou en croute de cuir mais c’est la saleté des vaches etc. Grrr. V. respire dès que possible quand la porte du tracteur se referme. Elle n’en revient pas. Ben si.

Ouaf les mouches.

Spaghettis pour tout le monde à la maison avant le bal. Puis on à la flemme d’y aller. Je monte dans ma chambre et finalement ne redescends pas. Je me couche, lis une demi page de Tintin et hop hop hop. Trop bu.

Réveil tôt. Porter la voiture au garage, atelier, acheter un rouleau. Boulangerie. V. n’est pas encore descendue. Promenade de deux heures part les rivières.

A Montarcher je suis contente de voir Paul qui était en classe avec R. Il est souriant toujours.

Là je n’ai pas envie d’aller à l’atelier. Ce soir cinéma.

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Lundi

Marche et RAS

Brouillard et pluie.

Ah si. Cinéma. Tony Hellmann. J’ai adoré. Comme ça tait du bien de ne pas connaitre les acteurs, d’avoir un scénario singulier.  Quel moment glaçant quand la femme d’un homme important dit:

—J’aime les pays qui ont encore une classe moyenne. Le personnage de Tony est si drôle et si triste et tout est si tragique.

Ah bravo bravo bravo.

Et vive le petit cinéma de Saint Bonnet Le Chateau, avec ses apéritifs et ses amoureux de cinéma.

Mardi

Réveil à 6 h puis à 8h. Puis à 9h30. Zut.  Je poursuis la lecture de «L’année sans été, 1816 »  Ah oui j’ai fini Le double de Dostojevski, qui est un beau livre un peu ennuyeux dirais-je. Il n’atteind pas là, les chroniques Petersbourgeoises de son copain.

A l’atelier, je lis lentement Benvenuto Cellini. C’est drôlement bien. C’est même délicieux. Je ne sais d’où sort cette édition. J’en ai une autre plus récente dans le bureau vert. Nouvelle peinture et notes et trucs collés. Visite à Jeannot qui est inquiet pour son épouse couchée depuis deux jours. Il est tout triste et j’essaie de le rassurer. Elle ne veut pas boire, pas manger. Hum. Il me dit les yeux humides: «  Je suis dans le sirop… »

Verre au BA pour l’anniversaire d’E.

Il fait un peu frais même si le beau temps est totalement revenu. Un ciel plus bleu, plus «  septembre ». On remonte manger près de la cheminée une soupe que j’ai préparée.

Je lis en allumant la cheminée la page de la disparition de Butor qui m’avait échappé et il dit un truc très juste que je recopierai demain.

Bon, au lit avec tisane et éruptions volcaniques, cendres, poussière , orages et couleurs à la Turner ( Eh oui, tout s’explique ), et Mary et Percy et Byron . Sur le lac, sur le lac!!!!

« Mon mari chéri » je pense à toi .Suis passée hier dans ton endroit. Les vaches n’y étaient plus, ni les scarabées qui t’avaient accueilli. Le ruisseau , oui.

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Jeudi

Je note pendant que le rêve est frais.

Service chez les nazis. Le décor est une longue pièce rectangulaire. Il y a un portant pour les vêtements. Au bout une porte et l’on peut sortir. De l’autre côté en face un homme cagoulé en bleu sombre monte la garde. C’est le camp de l’EI. A gauche c’est la liberté dirait on, mais beaucoup de monde. A droite, il y a un orchestre qui est en pause. Découvrir ce que l’on ne voit pas. Et aussi les Maeght. Je ne suis pas invitée à ce déjeuner mais ce qui est bizarre c’est qu’il se passe à Amiens chez mes parents. Dans ma chaussure blanche il y a quoi? Des trucs de dans. Une vis et un porte manteau. Du lige. Je monte préparer mes cours des BA et je dis à ma mère que je ne passerai pas le diplôme car je ne vais jamais au cours d’histoire. Je ne comprends pas le sujet que je dois développer ( ne m’en souviens pas ).C’est comme une énigme.

On m’a dit ce que tu verra là-bas tu ne peux l’imaginer. Je me retrouve dans une salle ou des corps sont étendus. des morts. Je réussis à ce qu’on ne me voie pas.

Je repars , après leur en avoir parlé avec les garçons. l’autre fille avec nous devient dingue et veut ses médicaments. Bref. Je fais des petits signes pour montrer que c’est là que j’ai vu ce que j’ai vu. J’ai dansl a poche une boite de fer qui est arrivée par enchantement et je vois qu’un nazi souriant cherche à me choper. Soudain il me demande ce que je cache. moi , je crois avoir des films. En fait c’est une boite métallique avec dedans des vis rouillées. Il sourit. Je lui dit que j’ai piloté un bolide dingue. Qui vous l’a prêté? Goering et Adrien Maeght.

On repart. J’essaie de montrer que les corps ont disparu, qu’ils étaient là. On rentre dans notre pièce. Je dis au garçons: Prenez une de ces souris dans votre poche, retournez là-bas. Larguez la souris. Le lion la poursuivra et vous fera traverser la salle des corps.

Moi je n’en peux plus et décide de courir autant que je peux. Respirer , courir. Je cours vite…

Réveil

Hier peinture un peu laborieuse. Nouvelle toile. Je me lance dans des images de poupées gonflables.

On monte dans le clocher de la Collégiale: 100 marches. On regarde au travers de la vitre les joies. Comme il est grand ce type. Des grands fémurs. Chapelle basse et visite de la ville pour V. Peintures de G. Je repars travailler un peu puis nous dinons délicieux dans la cour de P. Il fait frais, on met des pus, il y a du vent.

Tisane et Carson Mc Cullers.

On part aux Pradeaux. c’est après Saint-Anthème. On marche. 17 km et V. se baigne dans l’eau du barrage. Moi j’ai sur des barrages. Sans doute m’a t’on raconté un peu tri lorsque j’étais enfant la catastrophe du barrage de Malpassé. C’est splendide. Il n’y a personne. Personne. On mange nos sandwiches dans un pré avec des bouses de vache séchées autour de nous et devant, en fond une grande forêt sombre. On crie:

—C’est beau et l’écho nous renvoie: Bo.

C’est si beau que l’on a envie de danser comme au Monte Verita!!

Travail et un verre au BA.

Soupe de légumes et spaghettis.

Tisane et livre

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Vendredi

Nous descendons au marché à pieds. En arrivant on aperçoit G avec son vélo. Il le pose devant la boulangerie et je me précipite pour cacher le vélo derrière le mur. On glousse, chacune planquée de chaque côté de la porte, en embuscade. Je pointe le nez un peu trop tôt. Il était en phase d’étonnement en mangeant un morceau de son pan aux cerises ( oui ). C’était drôle.

On rit on rit. E j’ai l’impression d’être au lycée. C’est assez délicieux et je crois assez rare.

Terrasse. Tapenade, tomates, basilic, persil, une salade. Hop à l’ombre. G. a le Monde et je regarde avec plaisir la suite du feuilleton Cahuzac. A t’on déjà vu une saloperie pareille. Oui sans doute. Mais ce type est infect , un infect menteur et immonde de mouiller feu-Rocard là-dedans. Quelle saloperie.

Café allongé. C. arrive, remonté à cause d’Alstom-je ne sais as comment ça s’écrit. C’est vrai que c’est encore une saloperie que de fermer ce site. Les pauvres mecs. Ils vont passer de bons moments alors qu’on les avait rassurés il y a peu.

La voiture aux bonbonnes de gaz; « l’attentat est déjoué mais il y en aura d’autres dit le président ». On nous protège, on nous inquiète , on nous fait peur, on nous rassure. Pouac.

le coq.

Après le marché, G nous remonte en voiture. Enfin une sorte de grande voiture d’un autre âge qui doit consommer 500 litres au km. Il penche mon siège et j’ai l’idée dans cette situation d’un nouveau type d’analyse: La roulante. On rit. V. est à l’arrière. A la maison dans la boite il y a deux paquets: Le Cd avec les chansons de Brassens par des acteurs, dont Roger et le livre « Love dolls » sur les poupées adultes Japonaises, plus vraies que nature. Intéressant et désorientant quand au problème que nous ne pouvons saisir de l’âme d’un objet. Et des fantômes aussi.

Verre au BA . Il fait doux. On rentre et on mangeotte des trucs. Feu dans la cheminée. Lecture.

Je me réveille vers 2h du matin. Ne sais pas ce que j’ai rêvé, tant mieux. .

Si, ça m’est revenu. Je devais danser un truc dont je ne me souvenais en rien. Deux gestes à peine. Même plus la musique en tête. Jean était débordé et ne pouvait m’aider. Il y avait un personnage synthétique plus petit que nature horrible.

Sais plus. Si, une réunion mondaine et je m’éclipse vite.

J’entends que Sciapparelli, petite voulait faire pousser des plantes sur son corps et avait semé en elle pourrait-on dire..

Je lis aussi des choses savoureuses chez Benvenuto Cellini quand je prends une pause sur la chaise longue dans le jardin de l’atelier., Quoi? Heu oui, les paysans qui trouvent en grattant la terre des émeraudes, des bijoux gravés qui font son émerveillement et un petit trafic. La peste qu’il attrape, son bras noir et sa guérison. La musique qu’il étudie pour plaire à son père , tout au moins pour ne pas le blesser et cette flûte, cette sacrée flûte dont il ne veut pas jouer. Son appétit artistique, sa vivacité, son gout de l’apprentissage et de la perfection, son humour.

Samedi

8 km 5 à partir du Creux de l’Oulette. Belle promenade mais ça descend et ça grimpe sévère .

Salade de tomates et fromage de chèvre frais. Persil et mozzarelle. Temps incroyable. Dur d’aller travailler. Mais j’y vais. Bon? Je pense que je n’aurai pas fini cette peinture.

   Samedi soir

Invitées chez G. Nous arrivons aux pieds de la collégiale, donc par le bas. La table est dressée en haut des escaliers, c’est magnifique. La nappe est blanche et il y a P. et E. et ML et A qui d’en haut nous font des signes.

Du vin. G est à l’intérieur de la jolie maison. Il fait des pizzas, il s’affaire. Il pleut . On rentre. On mange. On rit. C’est une merveilleuse soirée et le dessert est télé porté au dehors car la pluie à cessé. La collégiale s’éteint.

Pof, on est dans le noir et après le tintement de la cloche, on monte les marches et on arrive au panorama de la plaine et de ses lumières. Très beau. On rit encore un peu, certains fument et on rentre. A ressemble à un Dracula rouge avec sa couverture et E. comme toujours à un petit écureuil. Avant de monter dans la voiture je dis à E et P que notre moyenne d’âge est de 11 ans et que l’on va s’appliquer pour la faire baisser.

Tout le monde est d’accord.

Parfois, souvent j’ai le coeur qui se serre et des images de R. à l’hôpital. Le matin aussi c’est un peu électrique quand j’ouvre les yeux et tends le bras à gauche ( ici ) , à droite à Paris. Oui le coeur serré, c’est cela. Le coeur serré sans larmes aucunes, mais un machin désagréable. Je regarde le ciel. Il fait nuit… Je regarde le ciel, c’est l’aube et les oiseaux. Je tourne les oreillers, je tourne moi-même. Je chuchote «  monmarichéri », j’essaie de m’endormir. Je m’endors. Je pleure un peu parfois sans que cela prévienne. Je renifle et m’essuie les yeux grossièrement , puis ça passe. Enfin… Oui… Ca passe on peut dire.

Fenêtre ouverte. Il y a des voix plus bas. Où? C’est peu courant.

Presque Une heure. Les dents et au lit avec « le coeur hypothéqué »

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Dimanche

Parfois j’ai envie de pleurer. Ca me tombe dessus alors que je peins je ne sais quoi, que je tourne une page ou que je monte un escalier. Qu’il y a un truc à la radio un peu…Que j’entends Michel Bouquet …R. aimait tant et c’est lui qu’il a vu pour la dernière fois. Je crois que malade, il y serait allé. Maintenant je me dis que je ne me suis pas assez inquiétée de cette fatigue grandissante et que comme R. ne se plaignait pas tellement, j’ai mis cela sur le compte d’un peu d’ennui avant de retravailler.

 L’image de R. vivant est à l’arrière malheureusement mais je crois que bientôt, Roger vivant reviendra devant. Putain c’est chiant tout ça. Chiant de chiant.

travail toute la journée mais je ne crois pas pouvoir finir. Il fait un temps magnifique. Demain les trucs ennuyeux à faire puis mercredi le départ que je redoute. Avant c’était une fête de rentrer. On disait qu’on en pouvait plus de l’accent du midi et des vaches, du trop chaud et du trop froid et que ce qu’on voulait ( ce que tu voulais ‘!! ) c’était Paris. Moi aussi du coup. !!! Là je n’imagine pas bien comment ça va se passer. Seule dans l’’appartement que j’ai quitté vite pour le midi. De quoi va avoir l’air cet appartement sans R.? Ranger tout. Virer des choses. Et ne pas être emmerdée par la voisine du dessous qui me casse les pieds avec le plancher qui grince. Il ne faut pas que je m’énerve. Je lui ai déjà dit que je ne pouvais me déplacer sur un coussin d’air. Son mot de condoléances est le pire qu’on puisse recevoir. Je vais lui rendre. Ca m’a fait de la peine qu’elle puisse passer de désolée pour… à bon et comment fait on pour le plancher. Avec des passages soulignés. Si elle m’ennuie trop je lui dirai qu’on appelle son mec Achab parce qu’il boite et que ça dérange ceux du dessous. Non je ne ferai pas ça bien sûr. Mais parfois on a envie d’être infect. D’être infect aussi dirais-je. Je ne pense pas qu’elle soit bien méchante, mais pas fine c’est certain.

C’est le genre de vieille fille qui vient sonner à 23h en chemise de nuit pilou pilou. La bombe… et quand Achab l’accompagne en pyjama, c’est encore mieux. On se croirait dans Balzac. F. me dit qu’elle lui a posé cette question: Vous êtes qui pour la famille.

J’enrage. Comme j’ai enragé pour les BA, à la fin de l’année en allant raconter ma chanson devant un jury et moi aussi qui nous demandions si c’était un gag. J’avais l’impression d’être là pour un poste de plombier alors que je suis ténor. Bref. Mais enrager quand on a de la peine, est finalement un excellent dérivatif. Se braquer contrer les combines, c’est plutôt sain. Tiens, demain on va avoir la suite Cahuzac. Haha le traitre.

Et cette pouffe de Hilary Clinton qui dit que les électeurs du montres sont des bases. Parfait comme ça Senior Trompette peut lui rétorquer qu’elle est élitiste et méprise les pauvres gens. C’est autant de gagné pour lui. Pffff.

Ce matin c’était angoissant cette meute de chiens qui hurlait. C’est un endroit où on apprend aux chiens la chasse. Il faudrait enregistrer cela correctement.

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Mardi 13 Sept

Demain c’est le départ

Hier soir on a invité les voisins d’en face et V. avait préparé des bons petits trucs appétissants. Puis P et E et G sont restés pour diner. C’était joyeux comme d’habitude. J’ai dit que le maison fermait à minuit 30. Et suis allée me coucher. Ces imbéciles m’ont tous suivie jusque dans ma chambre.Et m’ont enlevé les chaussures.  Vraiment c’est le collège s’amuse. Mais oui on s’amuse. J’ai l’impression que G. n’a jamais autant ri de sa vie.

Zut on a pas fait la vaisselle. Grr

Bon today, ranger , aspirateur et tous les délices d’une fin d’été.

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Castor-yo

Je n’ai rien contre et même j’ai tout pour les albums du Père Castor.

Sans vouloir faire mon Nabokov, je suis affligée de ce que j’ai peint aujourd’hui . Moins bien que les illustrateurs de l’éditeur sus-cité , dont Goncharova je pense ( Verifions rapido), et Larionov  ( Verifions rapido).BINGO…

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Bon. Il faisait humide. Une pluie déguelasse.

Et à chaque fois ( depuis quelques temps où je deviens enragée ) que je prends la voiture pour aller à A, je pense à l’atelier de la rue Rochechouart en 1985, 500 m2  pour moins de 120000 euros de l’époque

Et Plaf. Ah , c’est con!!! Raté. La dame de Toulouse a vendu… Ah trop con indeed….

Cela avait succédé à la préemption à Jaures. Menuiserie devenue lieu cultuel et conservatoire de musique .

Quand je préparais mes affaires pour le retour à Paris( de Rome ), sur les caisses il y avait cette adresse:  Rue Bouret.

Je vois que dans ces ateliers,  j’y serais allée à pied et que tout aurait été plus facile.

Faire venir des gens à A. Un pensum si on ne connait pas. Certaines histoires sont catastrophiques.

Donc ce que j’ai peint m’effare. Tellement c’est moche.

RV chez DF pour mes 4 tumeurs au cerveau. C’est bien ce que je pensais . J’ai maigri. 49, 5. Et je n’ai rien ( attendons les analyses ).

On se connait bien avec D. On parle un peu . Mais pourquoi les gens qui nous ont mis au monde sont si souvent atroces? Pourquoi les frères et soeurs règlent ils leurs comptes des années après …

C’est pour cela que je disais chez A2G que l’idée des familles nombreuses pleines de cousins , dans une bourgeoisie douillette , m’effarait.

“Pas moi! Pas moi.” Et ce ne fut pas moi par chance….

Ah oué. Hier .

Je suis dans le lit , tordue dans tous les sens et j’enlève en me penchant en avant tordue comme une racine, mon pull. Putain ça fait un crac aigu et du chaud trop chaud? … Puis sensation de cou dégagé , ce qui n’est pas arrivé depuis…

On verra si je suis mon propre ostéopathe…

Au tennis je dis que je ne suis pas assez lourde. Je ressens ça.

Mais c’est surtout que je ne suis pas assez bonne parce que des gosses de 13 ans qui pèsent mon poids jouent comme des as.

Bon. R. est à la Rochelle et je n’ai pas le courage de faire à bouffer…

 

 

 

Radio Coco 2

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