C’est ce qui s’appelle la grâce, la sainteté ( si je savais ce que cela signifie)
Avec ses deux bras cassés ( abîmés, luxés, fêlés;.. ) et son corps transparent ,nous sommes assez loin de l’épaisse vulgarité des temps qui courent.
Splendide.
Hors du temps.
Hors du spectaculaire.
Hors de la « culture ».
Hors des produits culturels dérivés.
De l’interactivité, du ludique, de l’agrandissement….De la merde.
Et pas de « compagnonnage baba ».
« Le théâtre sur un tapis de Morts… »
Jean Louis B.
On se sent lourdingues dans nos concessions face à ces « arêtes là « , ces spectres bien vivants , concentrés de personnes, de sujets, d’auteurs , de fantômes, de rumeurs, de flou, de flous, d’invisible, de fantômes encore…
Et me donne immédiatement envie (géricault:monomaniaques) d’abandonner Consuelo, de l’enfermer dans une gondole, elle et Maitre Porpora, et d’aller vers des terres plus brumeuses encore.
C’est quoi l’histoire de cet « époustoufalnt » livre?
Ah, je ne sais pas ce qui m’a pris mais à partir de ces dessins ( plus bas)
j’ai commencé un film d’animation qui s’appelle Tea-Time. Mais que c’est long!!!!
Hier exposition Condo chez Dina Vierny. Le titre du texte de Ottinger me semble bien résumer la situation: Picasso chez les pieds Nickelés.
Moi j’avoue bien aimer cette peinture de dingue mais aussi de peintre. Et puis c’est comme si on était devant un grand ventilateur de cinéma avec toute l’histoire de la peinture qui nous ébouriffe. En même temps c’est un vent que l’on ne connaît pas.
C’est presque irregardable, ça fait grincer des dents, c’est presque dégueulasse comme l’est Savinio ou Chirico. C’est acide comme mordre dans un citron et tout cela a dû faire des nouvelles entrées à L’hôpital Américain. Des secousses pareilles chez les plus de 120 ans, même avec les progrès de la science, ce n’est pas bon? Condo c’est comme une canicule qui tourne mal…
Ce que j’aime aussi c’est que c’est une peinture qui ne va sur aucun mur. Impossible. Même avec un peu d’humour, je ne sais pas quelle bourgeoisie peut assumer cela. Ca vous cloue le bec cette expo. En plus, le lieu n’est vraiment pas l’ideal.( Les pierres, tout ça) Mais ça réveille. Je suis avec F. et Olivier L. m’offre le catalogue. On rit en sortant car F. n’a rien eu. Je me moque de lui.
Donc ; oui, donc l’image par image, c’est un désastre. Non, pas un désastre mais au moins une guerre. Et puis, bazar c’est qu’il faut « savoir » dessiner. Je me contorsionne pour savoir comment est une main, un bras vus de là et puis de là…. Je n’aime pas le dessin qui « parait » virtuose ( les trucs de BD avec des raccourcis, des perspectives d’enfer etc) Le cou de patte , » le cacré coup de crayon « livré avec: Vous avez un….. me pompent l’air. Mais pour dessiner très simple , ça saigne et ça fait des cloques.
Alors j’ai commencé avec cette scène sortie tout droit de chez Sade qui prenait le thé avec Freud. Le printemps ne doit pas être étranger à ce mouvement du poignet et des oreilles quelque peu en crescendo, accelerando, glissando, branlando. .
Maintenant que cette scène ( « pouvant heurter gningningnin ») est accomplie, j’imagine le début, et la fin. C’est vraiment drôle à faire.
Les histoires viennent toutes seules.
Je vais prendre le vélo et faire un tour à l’expo ou C.A doit faire une performance. C’est à Saint Ouen.
Vu avec grand plaisir Marianne ce matin. Tellement longtemps que l’on ne s’étaient vues. Elle vit à Londres . Monte Barbe Bleue dans un cimetière et nous en parlons.
Beaubourg me demande des infos sur « les initiations » peintures qui me semblent si loin. C’est bizarre qu’il s’inquiètent de ces machins.Faut que je réponde.
C’était hier soir bien tard. C’était en sortant de chez Eric qui nous avait invités, J.J, J. et moi; Après un délicieux champagne, une excellente blanquette, la vraie de vraie… J. et JJ qui arrive de N.Y où il reste encore en poste quelques mois, parlent en Allemand de temps en temps.
Nous rions, parlons de livres, des gens. On assomme personne, on est bien et le cheese-cake de Jule ( à prononcer Iouleu) est bon comme le reste.
Je file vers une heure et oublie mon téléphone sur la table/ Ca me fait plaisir. Oui, plaisir de ne plus être attachée à ce truc.
La Motte-piquet.
Un groupe de garçons et filles se la jouent décontracté en buvant de l’alccol dans des verres plastique ( qu’ils laissent d’ailleurs sur place-ya des types pour le ménage).
Ils sentent l’UMP.Evidemment ce n’est que mon avis. Mais je ne les aime pas. Je hérisse un peu le poil.
Ils sentent leurs parents et on devine déjà la calvitie mentale. Ils sont contents d’eux et parlent fort:
_ »Tu verras quand tu plaideras la première fois ».
Le haut est le portrait de leur mère et père , le bas c’est Nike ou Adidas zt auusi une chaussure-bâteau qui est une pièce à conviction.
Changement à Madeleine. Le renfort entre. Un groupe au moins 10 en queue de train. Ils ne me plaisent pas non plus. Une espèce de jeunesse arrogante. Un grand, se permet de faire en souriant un petit signe au guitariste qui n’ennuie personne en jouant, un petit signe pour lui dire;
_ » Eh, vieux, Steuplé, joue moins fort, on parle…
Terrible ce regard que j’ai enregistré, ce mépris paternaliste et compassionnel.
Je ne serais pas seule je chercherais l’embrouille.
Beurk.
Là, à ma droite la fête continue. 3 filles et un garçon, face à face sur les straps:
Un fille feuillète son carnet:
_ « Mariage, mariage, mariage…. Le mois prochain j’en ai un tous les week-end…
Elle feuillete encore
_Ah, super! J’espère que ce sera au moment de la Porquerolles’s cup!
—……?
—La Porquerolles’s cup vous savez pas c’que c’est ? C’est trop bien. On prend les voiliers et on fait une course… Le tour de l’île … Ca vous dit? On y va tous? Je demande la maison de mon oncle au milieu des vignes…
Je soupirais donc hier soir. Ce n’est pas le problème de la Porquerolles’s cup!
Mais c’est le ton, la façon de dire. Oui.
Heureusement le guitariste au sourire un peu niais chantait Joe Dassin, et « Les Champs Elysées » dans ces cas là, c’est merveilleux.
« A midi, à minuit, au soleil ou sous la pluie…. »