30 Mars/ “Fuck abstraction”

Viviers/ près cheminée/ temps variable

Je viens de terminer mon troisième livre de Jonathan Coe. Si le Billy Wilder et moi m’avait séduite, puis l’Heritage à l’anglaise intéressée de par la description d’une époque, et la saga que représente ce bouquin, Bienvenue au club m’a pas mal ennuyée, ou ennuyée assez souvent ou pas ennuyée? . Les imbrications de personnages, qu’on saisit puis que l’on perd, ou qu’on oublie ( zut c’est qui ?) ne rendent pas la tâche facile mais là n’est pas le problème. Je crois que ce que je lis, je devrais plutôt le voir: les livres moyens seraient sans doute de meilleurs films.( je pense à la légende de La dame de Shanghai légende ou pas d’ailleurs qui veut que Orson , en panne de scénario, trouve dans une cabine téléphonique , le livre de ce qui deviendrait le film.) Mais je trouve cela finalement bien trop bavard, compliqué. C’est assez malaisé comme construction avec tous ces personnages, le présent et le passé, les ascendants, les événements …. Bref vais je en entamer un autre. Ou pas. la suite est je crois cercle fermé

J’ai travaillé à l’atelier et ce n’était pas prévu. Froid mais quand je travaille je n’y pense pas. Je regarde comment faire une baie vitrée maintenant que je suis chez moi.

Dans les événements récents à part France-culture quittée pour FRANCE MUSIQUE, la réforme des retraites , l’évènement Myriam Cahn et les cris d’orfraie de la député RN ( ça devient terrible cet esprit de censure. On croit rêver … Et l’argument ” je suis une mère de famille” me hérisse. Exposée au Palais de Tokyo à Paris, l’œuvre de la peintre suisse Miriam Cahn a été accusée de pédopornographie par une députée RN et des associations.

La plainte contre Miriam Cahn et le Palais de Tokyo rejetée

A ce sujet pourrait on dire j’ai eu une longue conversation avec la commissaire de l’expo au FRAC Bordeaux Marie Canet: ( Exposition réservée aux personnes majeures et interdite aux moins de 18 ans ), ce à propos de la peinture qu’ils montrent ( Le grand Méchant loup ) où apparait une croix gammée. La question concernait le pourquoi de ce signe et ceci en vue d’aider les médiateurs à parler au public. Ce que je dis de manière générale est que “ Je peins ce que je veux peindre ” et qu’à la limite la réponse me semblerait suffisante. Mais évidemment que je n’ai pas attendu cet appel pour y réfléchir. A t’on le droit de peindre ce qui a représenté l’horreur absolue. Il est interdit bien sur d’utiliser ce signe à des fins de propagande. La svatiska n’a pas été inventée par le Reich, on le sait, mais le signe est brûlant et en le peignant je le reçois ou le crache (?) comme tel. Dans une exposition , on m’avait suggéré d’ôter “ça “, de recouvrir “ça” car le “ça “enlevait pas sa présence toute possibilité de vente. J’ai refusé et CG m’a soutenue bien sûr . Même si je n’ai pas souffert de la guerre, même si je ne suis pas juive, je peux “exprimer “ce qui m’horrifie, ce qui m’a influencée ( Disney et le Der fuehrer’s face ,( écrit comme tel et non pas führer ) et le N° 36 des Silly symphoniesLes 3 petits cochons ou encore Ducktators ) ou simplement intéressée, à savoir l’histoire, la guerre, les guerres dont j’ai pu entendre des témoignages vivants par mes parents et tantes et aussi Nicole Stéphane, juive, elle. Ce qui m’exaspère c’est la bien-pensance et l’hypocrisie. De plus je suis farouchement contre l’idée que l’on ne peut parler par exemple des Etats-unis que si l’on est américain etc etc. Alors où est la littérature, l’art, où est l’invention si l’on ne peut être ” que de là où on est “, condamné à n’être au mieux qu’un témoin tiède, sans possibilité d’imaginer des vies. Ca me met en colère à vrai dire. Les femmes ne parleraient que des femmes ou plutôt seules les femmes seraient autorisées à disserter sur le sujet, les chinois, les postiers, les agriculteurs.Alors PFFT, plus de théâtre, plus de romans… Bref je suis un peu primaire mais on aura compris. Je ne peux donc pas me décrire comme une souris grise trottinant sur le sol d’un château en chantonnant, car d’une part je n’ai pas l’expérience de ce rongeur et aussi qu’une souris ne chante pas . Je ris seule, un peu mais j’ai tendance à penser que l’étau se resserre et que bientôt on aura droit à 40 mots d’un vocabulaire terne ( à ce sujet je conseille toujours aux étudiants de lire un très fin livre dont je ne trouve pas le titre et qui raconte comment le mot Brun contamine le langage. C’est bien plus bref que le très interessant LTI de Klemperer. ( Matin brun est une nouvelle et un apologue français, écrit par Franck Pavloff )

En parlant de petits livres j’ai une nouvelle fois offert La peinture à Dora, que semble t’il on trouve à nouveau à l’Echoppe je crois et non dans cette horrible édition (le Tripode ? ou sais plus) ( J’avais écrit à l’éditeur pour lui donner mon sentiment sévère. ) Je ne parle pas de RESSENTI mot fort usité que je déteste.

En mélangeant tout ce ce mois passé, j’ai eu grand plaisir à visiter la présentation de Picasso par Paul Smith au Musée Picasso. Je trouve que c’est très réussi et même si objectivement Picasso n’a pas besoin d’être rajeuni -mais qui sait – cette façon de présenter les oeuvres est dynamisante, excitante et pleine de joie et de fraicheur si -avouons le -ces termes ne qualifient pas vraiment ce que nous vivons tous; moments particulièrement angoissants quant à la planète, les guerres, la bêtise et médiocrité ambiantes et l’énergie qu’il faut pour résister pour ne pas être entrainé vers le bas. Il y a de quoi paniquer un peu. Le pouvoir énorme de l’argent, l’argent et l’amour de l’argent qui détruit tout sur son passage… C’est pour cette raison et voyant ce qui nous entoure ( je me sens tellement privilégiée ), j’ai peu de plaisir en général à des discussions avec des artistes qui ne parlent souvent que d’eux, n’écoutent qu’eux et n’ont comme problème qu’eux, tout ceci servi en une plainte continuelle et pénible.

Ce qui est très drôle et que je ne connaissais pas ce sont les interventions de Picasso sur les pages de Vogue. Je disais aux étudiants en citant Calder et bien sur Picasso, que pas besoin d’être barbant pour montrer ou démontrer notre intelligence. Seuls les cons font cela, employant des mots compliqués à la Trissotin” voiturez moi ici les commodités de la conversation “. J’en ai un exemple récent aussi désopilant que triste et dans le bouquin de Coe, il y a des pages savoureuses quant au langage et la possibilité des mille formules tarabiscotées pour paraitre savant. ( le contexte, un professeur charme une mère venue au conseil de classe, par ses mots tarabiscotés. Le mari trompé se met alors en quête d’un nouveau langage pour devenir ce qu’il croit être un érudit ) C’est très drôle. Il y a beaucoup de moments ou l’on sourit chez Coe, il faut être honnête. Des situations absurdes, ou tellement inattendues. Il suffit d’aller voir aussi Scarabocchi pour comprendre qu’un dessin ingénu n’est pas signe de bêtise et encore une fois, le mot Gribouillage me semble péjoratif.

jonathan Coe

Il y a eu aussi l’étrange exposition “Neo-romantiques je crois, où même si ( allons je le dis ) les peintures sont pour la plupart atroces, il est intéressant de voir et découvrir ces artistes contemporains de Picasso, Duchamp, Léger. Etc…C’est assez réactionnaire dans l’ensemble mais cela a du charme y compris les peintures moches de Christian Bérard lui qui est si génial dans ces inventions de décors. C’est vraiment étrange, des types comme Eugène Berman. Ca m’intéresse beaucoup, ce rapport étroit avec le décor de théâtre.

Hier visite au Musée d’art contemporain de saint-Etienne , situé au milieu de nulle part, et un nulle part moche. Peu importe. Deux très belles expositions : MARC CAMILLE CHAIMOWICZ / Zig Zag and Many Ribbons

L’artiste prend pour point de départ l’histoire industrielle du territoire stéphanois, le MAMC+ et ses collections entre art et design. Présentant ces objets mêlés au cœur de mises en scènes, entre environnements et aménagements d’intérieurs, il déploie un parcours sur plus de 1000 m² et sept salles consécutives, telles les séquences d’un scénario sur mesure : Zig Zag, Rachel et Graham, L’entrepôt, Peintures 1, Peintures 2, Du Textile, …Many Ribbons.et THE HOUSE OF DUST / Collections au féminin 1960/ 2020

Ensuite nous sommes allés à Firminy voir Le Corbusier. Les maquette oui, la réalité m’est moins sympathique je dois dire. L’église à l’intérieur assez terrible. puis des escaliers raides et des angles brutaux. Les petites portes d’aération dans le couloir du centre culturel m’ont plu. Les théâtres demandent un solide sens de l’équilibre. Ca m’a rappelé à Vicenza, le théâtre Olympique aux gradins si raides mais sublime. Une autre histoire.

J’aime bien regarder des films qui sont cités par des écrivains. Résultat House of Blood avec Vincent Price. Du grand guignol génial et Shakespearien. Vincent Price en vieil acteur vengeur est parfait et les costumes et le décor, et le sang, et les perruques et les armes du crime; Le chariot qui supporte deux poignards destinés à foncer sur la victime et lui crever les yeux. Chaque crime est la réplique d’un châtiment chez Shakespeare,

Puis j’ai acheté un petit vre de Vila-Matas ( j’avais il y a longtemps beaucoup aimé Le mal de Montano. Il est question du travail de Gonzalez Forster ( à vrai dire je n’ai jamais su si cela m’intéressait ou pas, pensant que c’était davantage de la littérature qu’autre chose) Bref est cité le film So long at the fair, Film de Terence Fisher avec Dirk Bogarde jeune . La disparition d’une chambre, ici la 19 ou la collection de chambres comme dans “ le secret derrière la porte “, ça me plait !!!

Demain c’est le retour, Lundi Barcelone, Mardi RV à l’atelier puis Beaux-arts et Mercredi Bologne.

Le voyage à Ivry/DEAD SOULS WHISPER (1986–1993)

Teafor2/Ivry

Partie de Pigalle sous une pluie aussi froide que battante. Il est 13h. Direction Le Peletier et direct et lire jusqu’à destination. Je suis en avance et décide de commencer ce qu’on pourrait appeler une exploration. C’est sinistre. C’est affreux. C’est gris.C’est moche. Ce n’est pas encore glauque. Je traverse la rue, m’avance vers une place, m’étonne du nom ” Promenée” qui indique des sortes de passages, je dirais des coupe-gorges. Je fais quelque photos de ces immeubles en béton , plus pointus que pointus. Des branches d’étoiles habitées? J’en doute. Je regarde le nom des architectes, inspecte, passe sous des arches, découvre une nouvelle ” promenée” déserte ( celle ci ne s’appelle pas Voltaire ), regarde l’heure. Zut . Je marche, reviens sur mes pas, regarde des escaliers, entre dans une galerie déserte et à mon sens abandonnée. Des gars noirs discutent, l’un pisse, l’autre reste sur les marches d’un escalator mort. Je ressors rapidement, tourne à droite . La manufacture des oeillets est indiquée. Quelques bâtiments anciens des années 20 dirais-je, avec colonnes et bas reliefs. Plus loin un gymnase visiblement occupé ( à en croire les mots scotchés à l’extérieur ), des expulsés depuis 4 ans et qui semblent avoir bien froid là dedans.

C’est sinistre mais au fond, je me dis que je trouverais un interêt à ces découvertes si j’étais à l’étranger. Je me souviens soudainement de Vitez et des ses quartiers. Retour vers le lieu d’expo. Je me trompe, ça n’ouvre pas, et pour cause; je rentre dans le métro pour repartir et un message m’indique la bonne adresse. Direction, bonne direction vers l’exposition de Derek Jarman. Pas foule d’étudiants, 3 à vrai dire. Tampis pour eux.

C’est une oeuvre plus qu’interessante et il y a beaucoup à dire sur ces peintures croutes. Ou plutôt rien à en dire. Est ce de la peinture? Chacune alors n’est elle qu’un cri, un slogan englué dans du bitume, un doigt d’honneur à Margaret Thatcher, un bain de sang contaminé? La peinture est elle “contaminante”, peinte qu’elle est par un malade du Sida? Cela me fait trouver CY Twombly que je n’ai jamais particulièrement aimé plus élégant que jamais et trop poli. Ecritures, mots, matières, fonds blancs.

Bon suite plus tard, je vais prendre un bain.

RETOUR

Me revoici. Pas de reseau, confinement depuis le 14 Mars. Ai-je écrit depuis je crois. . A présent le texte le plus récent.

Puisque je n’avais rien de vrai à raconter, n’ayant jamais rien vécu d’intéressant, je me suis adonné au mensonge avec beaucoup plus d’honnêteté que les autres, car je dirai la vérité au moins sur ce seul point : en disant que je mens .

  Lucien de Samosate  Histoires vraies. 

I HATE MY PAINTINGS …

Moi, regardant une de mes peintures en cours de réalisation. Chaussettes Tom Browne ( zut il manque une rayure )

JE DÉTESTE MES PEINTURES… fait suite à deux précédents livres-notes: En finir avec l’extension du pire, 2012 et Fair is foul, Foul is fair, 2014…

Cette fois, c’est un livre sans chapitres. Sans vraiment de présentation.  Un livre d’images et de textes que j’ai choisis: De Claude Regy à Paradjanov en passant par Bruce Nauman, François le Lionnais, Thomas Bernhard (évidemment ) ou Sebald…Walter Benjamin, Marc Aurèle, Benjamin Péret ou… 

Mais il pourrait y en avoir tant d’autres… Au hasard: Les cahiers d’Aspern de James,  Pompes funèbres de Genet, Tristam Shandy de Sterne, Le grand Cahier d’Agota Christoff, Premier amour de Sandor Marai…Les cahiers de Malte Laurids Brigge de Rilke… L’excursion des jeunes filles qui ne sont plus de Anna Seghers, Miss M. De Walter de la Mare, et John Copper Powis, et Cervantes et Sartor Resartus de Carlyle, et La baleine de Dublin de Ray Bradbury , et… Et d’autres livres encore et d’autres images. 

Des trucs à « eux », des choses à moi qui tantôt s’assemblent, tantôt disparaissent pour s’aimanter ailleurs. 

Mais ici tout est vrai: 

Mr Arkadin, Orson Welles

NUIT / La peau de l’écureuil

J’ai fait un rêve curieux. Un bolide en flammes tournait autour de la maison d’Amiens.

Quelqu’un est apparu devant moi, portant sur son épaule un bâton. Sur ce bâton était piqué la peau d’un écureuil. Pas n’importe quel écureuil. Vous voyez la photo en couleur où l’on me voit assise sur une table face à ce jouet en peluche? Je dois avoir un an. Eh bien la dépouille rousse-brune portée par l’inconnu, sur son épaule, au bout d’un bâton, comme lors d’un un retour de chasse, était celle de l’écureuil de ma petite enfance. Il est beaucoup trop grand pour moi. Je sais qu’il était bourré d’une sorte de paille et que ses yeux n’étaient pas en verre. Je ne trouve plus cette image .

D’une peluche à l’autre je pense à présent, aux terrifiants ours allemands- les ours Hermann? -avec leur visage méchant, leurs yeux menaçants. Comme si cette seconde guerre mondiale ne suffisait pas pour effrayer les enfants. Il fallait « ÇA » en plus. Bref…

JOUR / Écureuils retrouvés

Le Neveu de Wittgenstein  Thomas Bernhard 1982

Puis

JOUR / 28 Décembre 2014/ DAYS

« De mon banc j’observais les écureuils qui partout dans le parc ( d’où j’étais il paraissait immense ) grimpaient en un clin d’oeil dans les arbres et en redescendaient tout aussi vite, et qui semblaient n’avoir qu’une seule passion: Ils happaient les mouchoirs en papier qui trainaient un peu partout sur le sol,  jetés par les malades des poumons et ils les emportaient à fond de train sur leurs arbres. Partout on les voyait, venus de tous les coins, filer dans toutes les directions avec ces mouchoirs en papier dans la gueule, jusqu’au moment où, dans le crépuscule on ne pouvait plus distinguer, filant en tous sens, que les points blancs des papiers qu’ils tenaient dans leur gueule. Je restais là assis, savourant le spectacle, non sans bien entendu y greffer les réflexions qu’une telle observation ne pouvait manquer de susciter. On était en Juin, les fenêtres du pavillon étaient ouvertes, et à partir d’un schéma rythmique finalement orchestré avec un vrai génie contrapuntique, les patients toussaient par les fenêtre ouvertes dans le soir qui tombait.        «                                                                               

J’ai terminé ce matin la relecture du Neveu de Wittgenstein ( tiens le livre est sorti quand j’étais à Rome. C’est drôle de penser que quand Il faisait ça, je faisais ça). C’est vraiment un livre magnifique. Le personnage de Paul est si finement tracé qu’il est assis dans la pièce où je lis. Il me regarde d’un air un peu hagard, dans son habit sur mesure. Il n’a pas encore fait irruption dans la bijouterie de son frère pour y exiger “la perle”. Comme de tous les livres que je lis, il ne m’était resté que peu de choses. Surtout j’avais été frappée par la description du jardin de l’hôpital. Les  écureuils et les mouchoirs blancs.

&

Soudain je me demande s’il ne faudrait pas peindre comme Thomas Bernhard écrit? Avec une sorte de bégaiement, rage contenue ( je fais ça ?  ) ou comme le dit aussi Bruce Nauman en 1988 : « Un art qui surgirait comme ça tout d’un coup. Un art qui agirait comme un coup de batte de base-ball en pleine face… »

Donc…Je déteste mes peintures… 

On pourrait s’attendre à un développement de ma part: Je déteste mes peintures parce que… Je déteste mes peintures donc… Non. Je déteste mes peintures point. Aucun commentaire. Peut-être ajouter: J’aime les peindre mais pas les voir… C’est un peu paradoxal. Peindre sans voir. Bref. Je n’ai jamais beaucoup aimé parler de tout cela. Les artistes ont tendance à « boursoufler » si on peut dire, leurs propos. Ils y « mettent » soit trop de drame , soit  trop de dérision. Ça m’ennuie. Alors plutôt parler « autour », parler «  contre » Raconter, oui. Je préfère.

I Hate my paintings …

Alors de quoi s’agit-il? Est-ce une coquetterie, un slogan absurde, une petite formule complaisante? On le croirait. Si elle n’aime pas ses peintures, pourquoi les montre-t-elle ?

Non, il s’agit bel et bien une déclaration de guerre qui ne concerne que moi. Mais contre qui? Contre quoi? Contre la peinture elle-même? Hum… Bref. Hum… Bref…Hum. Oui.

Je pense aux folles entreprises de Don Quichotte mal protégé par son heaume, ridicule plat à barbe, en guerre contre les nuages de poussière. Je sais, moi, depuis toujours que la peinture est une guerre perdue d’avance, contre le temps, contre les âmes des morts, et c’est bien cela qui me met en colère. Je n’y mets aucun drame, mais pas mal de mauvaise humeur. ÇA, oui J’ai souvent tenté d’échapper à cette passion chronophage. Mais que faire d’autre?

Dans les années 2000, je me  déclarais Ex-peintre Français, et réalisais de petites gouaches où on lisait: Où est la peinture? ( OELP) It must be this Way, ou Encore râté, Comment ne pas peindre en peignant? Désastre… La fin… Artiste désobéissant…

Ni les films, ni les scénographies, ni les émissions de radio que j’aime tant réaliser ne me satisfont vraiment, car je vois la peinture partout.Tout est peinture même si je fais semblant de.… Ou plutôt tout existe pour sa mise en oeuvre: Les livres, les paysages, les conversations, les images, la peinture, le cinéma, la marche, les choses les plus insignifiantes, nulles, moches. Tel le scorpion dans la fable racontée par Mr Arkadin, vaincue je déclare: « C’est ma nature. »

Car c’est ma nature de vivre ainsi.

Je regarde mes mains. Les ongles sont encore pleins de peinture verdâtre utilisée hier. 

Mais il faut bien le dire, on ne s’amuse pas beaucoup avec la peinture !!!

C’est l’Art de l’Ennui.

Venise 2020, Punta della Dogana

JOUR 11h50 / Jour /Une Exposition de fuite

Ce que j’aurais plutôt envie de faire c’est une exposition de fuite, une exposition transportable dans une petite valise. J’entends: 

—Comme … ? Je ne réponds pas.

J’avais commencé avec les caisses de voyage en bois qui contenaient des grandes peintures roulées. Mais en cas de panique 3 mètres c’est quand même un peu encombrant  se sauver.

JOUR 11h55 / Un fim…

qui serait un  mélange d’images nées de lecture ou films ou promenades, brouillé par ce qui surgit à notre insu: une image d’enfance, un motif de carrelage, un paysage de montagne, un pique-nique il y a tant d’années et les guêpes sur le melon, une aire d’autoroute, un mal au coeur -il y a de la neige et du brouillard-je m’ennuie à l’arrière de la voiture.

Ces flashes sortent du même brouillard et vont rejoindre d’autres scènes dans un coin de mon cerveau.

D’autres resteront enfouis comme un virus dans le permafrost, attendant leur tour. Scènes qui se succéderont à une vitesse et couleur variables. Scènes qui réussiront À s’immiscer dans ma lecture, à la brouiller sans que je l’aie décidé. Vaincue, je ferai une corne à la page, et reposerai sur mes genoux le livre contaminé par mes propres histoires. A nouveau les guêpes s’approchent de nous, dans une clairière étouffante au mois d’Août alors que nous montons dans l’arrière pays. Le poulet froid en attire bien d’autres: Attention elle est sur ton bras, et nos mouvements de fous dignes de la danse du diable de Pabst. 

—Je l’ai eue.!

SOIR / radio / LOCUS HORRIDI / frisson délicieux

Stephen Duck, ermite ornemental

J’entends à la radio, je n’écoute pas vraiment parce que je peins, j’entends : Nananablabla….ermite ornemental. Là je m’arrête net, oreilles dressées comme un chien de chasse. Un noir et blanc. Plutôt un chien de troupeau, je préfère… Je n’ai jamais entendu parler de cela. Mais qu’est ce que c’est qu’un ermite ornemental? C’est trop beau un ermite ornemental!!!!  Je n’ai rien pour noter les quelques références citées. J’entends Hunt ou hutte??? 

« Aucun jardin paysager du XVIIIe siècle n’était complet sans son ermitage, voire ses ermites. Ceux-ci servaient clairement à évoquer, ne serait-ce que d’une façon simpliste, l’idée de méditation solitaire rappeler – sans forcer sur le réalisme – la vie austère des anachorètes… »

En 1730, la reine Caroline, épouse du roi George II, embauche Stephen Duck, un poète particulièrement torturé, afin qu’il vienne vivre dans son ermitage de Richmond Park. Celui-ci devient l’un des ermites les plus célèbres de l’ère romantique. Duck se laisse pousser la barbe et écrit de la poésie. Il a également accès à la bibliothèque personnelle de la reine et reçoit des milliers de visiteurs chaque année. Malgré cette existence paisible, l’inconsolable poète finit par se suicider en 1756 en se jetant dans la Tamise. Fatigués par les frasques de leurs ermites d’ornement, certains propriétaires les remplacent par des mannequins de cire.

Un certain John Hill va même plus loin en ayant recours à une marionnette.

Il demande à l’un de ses domestiques de lui construire une réplique grandeur nature du Père Francis ( ermite décédé ) et engage un homme pour se tenir accroupi derrière la marionnette. Chaque fois qu’un visiteur approche de sa cahute, ce dernier déclame de la poésie et fait bouger la bouche et le corps du pantin. Il faut attendre la fin de l’ère romantique, vers 1850, pour que l’intérêt pour les ermites d’ornement commence à décliner.

Plus tard les vrais-faux ermites disparaitront.

Covid glove 2020

JOURNEE / ordi/ hasard

Les défilés de mode et mises en scène de Tom Browne

Les peintures de José-Maria Sert

Le Cenacolo San Appolonia à Florence

Tintoret vu comme pour la première fois à Venise il y a 15 jours

Mike Kelley toujours

Stingel encore

Mac Carthy Yes

Et d’autres..

Joan Jonas

JOURNEE / ordi/ hasard

Liste de lectures

Les écrits de Claude Regy/ Espaces perdus

Genesis and lady Jay

Perturbation /Thomas Bernhard

Isabelle Stewart Gardner museum

Mario Praz

Schopper, Hartmann, 1568 Panoplia omnium illiberalium mechenicarum aut sedentaria… 

( je ne sais plus ce que c’est )

Nazi Germany in color 1938

Suggestion for the study of color

10 great films set in museums

L’écriture androgyne: Le travestissement dans le roman de Silence

Histoire des ingénieurs des mines

Walter Benjamin / Archives / Abécédaire

Pakui Hardware

Ralph Eugene Meatyard

Frederic Kiesler: Architect, artist, Visionary

I riti di Pasqua 

Claude Regy: Autoportrait d’un maitre qui ne voulait pas l’être

Emmanuele Coccia, Philosophe de la métamorphose

Digital Grotesque with Benjamin Dillenburger

Scapulomancie

Etude et aérodynamique. Machine à fumée avec Obstacle-Etienne Jules Marey

Les comédies d’Andreas Gryphius (1616-1664) et la notion de grotesque

Photograph by Herbert George Ponting, ‘Camera Caricature’, a grid of 24 photographic portraits all made from an original in the top left corner using a ‘distortograph’.

Histoire de la divination dans l’antiquité: divination hellénique

Euricles of Athens

Portail du film documentaire

Stephan Tennant

Eloge du journal filmé

The expression of emotion in the pigeons 1909-11

Artists Hauser & Wirth

John Cage Mushroom hunter

Monde de l’art et types sociaux

Archivio Gastone Novelli

Sebald une vie une oeuvre

Sarah Kane, anéantie

Entretien Peter Handke

Conférence de John Dixon Hunt: “Jardins, réflexion sur la condition humaine. »

Le capitaine Fracasse pare les coups de bâton

Fashion fits

General strike piece/ Lee Lozano

Gustav Metzger,  Destruction in Art Symposium 1966

NUIT / insomnie / Lee Lozano sur l’iPhone

Est-ce que Lee Lozano détestait sa peinture, comment Magritte a t’il pu assumer sa période vache. Je me le demande souvent. On en revient au goût et à la laideur. Quelle laideur?

Gustav Metzger 

MATIN / Bar des deux Académies  & Rendez-vous des Artistes

 Je bois un café. Derrière moi, une voix de stantor. Difficile de ne pas entendre Je me retourne . C’est un Monsieur qui n’a plus qu’une dent, un noeud papillon plat. Il raconte sa vie à un jeune homme qui  prend des notes. Il est question de lits métalliques, de le ville de Metz. Ça m’intrigue. Il a comme les deux personnes vues hier face à l’académie de Médecine, une tête de figurant de Fellini. Hier lorsque la dame est entrée elle aussi au café des Deux académies ( tiens ils parlent d’infirmières en psychiatrie, mais comme il n’a que sa seule dent , je comprends mal / Saint Anne en 66 puis Maison Blanche. Professeur Siberac. Cris des hommes, le manque de place…) Donc hier la dame entre en disant « —J’ai faim « . Elle est âgée, élégante et son chapeau de paille est bien trop haut par rapport à sa largeur. Je m’arrête de parler à U, et lui dis: Regardez, c’est trop beau. Plus tard un vieil homme  entre, son chapeau à lui est bien trop plat par rapport aux bords de paille.

Retour table derrière moi au Rendez-vous des Artistes : « Enucléation / Sortir l’oeil de l’orbite … Hum hum…/Le pavillon des enfants à Maison Blanche en 1969. » Est-il du côté du corps médical ou patient. Je dirais côté patients.

Ils parlent maintenant de Maths. Zut, il y a trop de bruit, j’entends mal… Il est mélomane, fait de la peinture, écrit de la prose… J’aimais le côté pacifique de la guerre dit-il, c’est à dire l’armée en temps de paix. 68 ne l’a pas intéressé.

Il préparait sa thèse…

Oiseaux, coraux, cris fleurs, plantes répond-il en parlant de Maison Blanche. 

Le garçon demande quels sons on entendait dans les pavillons. C’est une bonne question.

J’ai acheté Wolfson: Le Schizo et les langues

 ( Comment est arrivé à la maison son livre au titre sans fin :Ma mère, musicienne, est morte de maladie maligne mardi à minuit au milieu du mois de mai 1977 au mouroir Memorial à Manhattan)

Matin, De la voix / Léonard de Vinci, carnets

Si beaucoup de petites voix jointes ensemble feront autant de bruit qu’une grande. Je dis que non, car si tu prenais dix mile voix de mouches réunies, elles ne s’entendraient pas d’aussi loin que la voix d’un homme, laquelle voix d’homme si elle était partagée en dix mille parties, n’aurait aucune de ses parties égale à la grandeur  de la voix d’une mouche. 

SOIR/ une autre découverte / Le style auriculaire / Orfevres

1646-1652

Adam de Viane… et ses Modelles artificiels: Modelles artificiels, de divers vaisseaux d’argent, et autres oeuvres capricieuzes, inventées et desseignées du renommé Sr Adam de Viane. 

Je ne sais pas trop quoi dire de ces oeuvres capricieuses: cruches, plats, vases, bassins…

Formes d’oreilles, de cartilage, de coquillages, volutes sophistiquées. On dirait que le monde, plantes et animaux, ornements et hommes sont recouverts d’un voile élastique  On devine des présences en métamorphose peut -être, et des symétries bizarres. Les formes sont molles, plissées. Il n’y a aucun angle. On pense à des limaces, des escargots, des yeux déformés, des sexes.Si l’on attrape un vase, une aiguière en matériaux précieux ; ceux ci vont littéralement couler entre nos doits et filer comme un poisson. C’est ce que l’on craint tant les formes semblent molles et en contradiction avec le matériau utilisé.

J’adore ça.

J’ai envie de copier une description faite par Benvenuto Cellini:

« Joyau en or représentant une grenade suspendue à une branche par trois chaînettes. Ce bijou est admirablement et finement travaillé. Les couleurs vives de son émail font ressortir les dessins précieux tous ciselés et gravés. Les grains du fruit qui se voient par une ouverture naturelle sont de rubis orientaux taillés exprès. En ôtant une petite vis cachée dans la couronne de la grenade, celle-ci s’ouvre en deux parties découvrant dans chacune d’elles une excavation avec portail de style renaissance avec quelques figures représentant le mystère de la Visitation de la Sainte vierge ,à Sainte Isabelle d’un côté et de l’autre l’Annonciation parfaitement émaillé » . Benvenuto Cellini.

Et Wittgenstein de dire dans ses Remarques Mêlées:

L’attention esthétique est dirigée vers une variété d’objets –  une chaise, un tissu funéraire, un diadème, une œuvre d’art, la neige qui tombe. 

TOUT CELA POUR DIRE

“It’s Nice not to be trapped into something, even if that’s what you are »

Andy Warhol , POPISM, 1980

froid/

Un rat au dents pointues me saute dessus et m’arrache la lèvre inférieure. je hurle, je me tiens la bouche, j’appelle/ Ca saigne. Le rat est sorti d’une fente sous le four, accompagné d’une araignée aux pattes hautes et qui a un oeil sur le dos. Il y a une vache monstrueuse car elle est toute petite. petite comme l’oiseau qui l’accompagne.

Hier C. nous a montré les ” trucs ” des garçons de café en ce qui concerne le retour de la monnaie. J’ai récupéré le Journal de Pontormo que j’avais commandé et J me dit que le Italo Calvino est épuisé. Je le trouve d’occasion mais c’est très bizarre , pas un en France mais au canada, Barcelone, Allemagne avec des frais de port trop élevés. Hop j’en ai trouvé un. Un café? Oui. 9h.

RV avec A.N qui est la commissaire de l’exposition Picasso Fellini. Moment agréable avec arrivée de BB, de Julien etc….

RAS 8 degrés dans l’atelier avant réparation du chauffage, ce soir Luca giordano et on ira au rond point manger un truc.

Reçu journal de Pontormo. Parcouru Procope/ histoire secrète.

DU FOND DE L’ENNUI

Tommaso Sebastiani/ Arezzo

Voilà voilà. C’est l’été, ( mais que se passe t’il ???) et de l’intérieur de mon atelier je vois des gens sur les terrasses. Moi dedans. Dedans à tourner, virer, soupirer. Rien. Rien. Paralysie totale malgré des efforts pour faire semblant d’y croire. Faire en sorte que ça semble m’intéresser. Fait trop beau.

La touche b de l’ordi déraille mais ce défaut est répertorié, il suffit de le porte en réparation … Sinon on dira que c’est un exercice Oulipien.

J’en ai marre de ne pas réussir à travailler et aussi d’avoir accepté des trucs qui m’écartent des choses auxquelles je dois penser. Bobigny et l’histoire du décor. Je ne suis pas faite pour les lycées je pense. Je n’ai pas envie de ” diriger” , de gronder. J’admire la prof, son calme, son intérêt, sa patience. Et puis tous ces dossiers, 140 à regarder pour la Villa Medicis. Puis les Beaux-arts le Mardi. Je n’ai envie de penser à rien d’autre qu’à je ne sais quoi. Qu’à rien sans doute.

Faire un résumé de mes cours depuis 4 ans, j’ai envie. Peindre j’ai envie mais suis découragée. Je me dis que ça ne sert à rien et j’ai envie de pleurer. Que je fais des trucs ennuyeux et que ça n’avance pas. Penser à l’expo en Suisse Oui.La succession qui n’en finit pas me mine régulièrement. Mais qu’est ce qui m’intéresse?. J’étais très heureuse la semaine dernière à Bologne-quelle ville splendide, et Florence et Arezzo. Je déconseille le train ( la flèche rouge , je crois ), qui va de Florence à Bologne. C’est le billet le plus cher, le trajet le plus court mais on est dans l’eurostar=Tunnel non stop

Voir TOUT ÇA et voir enfin la Cène d’Andrea Del Castagno au Cenacolo San Appolonia .Voir ( revoir ?? ) Les Piero della Francesca à San Francesco et assister à la fête de la Vierge ce même jour. J’adore l’Italie dans ce qu’elle a gardé de provincial.

Dommage que notre Hotel n’ait été vendu. Que va t’il se passer. ? La fin d’un monde où les télés ne viennent pas polluer l’atmosphère des petits-déjeuners, où c’est le propriétaire qui vous tend la clé et où les chambres , comme des cellules, chambre single single c’est à dire avec un petit lit-j’adore, sont toutes simples sans horreurs au mur.Et l’ascenseur à grille et les miroirs et le petit jardin. Une chambre la semaine dernière coutait 35 euros avec le petit déjeuner !!!!

Tiens finalement on n’utilise pas tellement le B??? M’en étais jamais aperçue.

J’aime bien cette peinture académique qui montre le jeune Michel-Ange présentant sa sculpture.( on ne le voit pas là ) Tête qui d’ailleurs est aux Offices et que je photographie à chaque visite ( Ils ont, soit dit en passant refait des salles -celle de la Méduse entartres et c’est très bien ). Le Musée Stibbert était fermé et on s’est retrouvées devant comme des cruches le Jeudi. Raté les armures.

Dernière entrée le 3 Février. Zut, c’est loin qu’est ce que j’ai fait. Hier Robert Redford à la Cinémathèque après la projection Des hommes du président, avant hier Vendredi, Benjamin Lazar aux Bouffes du Nord. Ca m’a fait plaisir de le revoir après tout ce temps.Je l’ai présenté à J.

Jeudi ? Sais plus. Mercredi Olivier m’a fait je ne sais quelle manip au genou et ça semble bien mieux. Après j’ai filé à la galerie alors que j’avais prévu Argenteuil. Voilà. C’est ça. De retour d’Italie c’était un peu la panique parce que pour l’exposition Picasso et l’exil, j’ai trainé. Comme pour tout, ces temps ci j’attends la dernière minute. Donc foncer au labo, et surtout m’apercevoir que ce que dit Nicole à propos de la guerre d’Espagne dans le film monté, est insuffisant. DONC: retrouver les interviews et monter à nouveau. Sauf que je n’ai plus FCP 7 qui est dead avec les mises à jour, que je n’aime pas FCP 10. Alors essayer Première et râler tant et plus. Je tâtonne. Pour finir j’y arrive mais il faut que je m’y mette sérieusement. Ca me plait pas mal, plus que FCP qui ressemble à un Imovie élaboré. Eu la flemme d’aller au Musée Picasso pour l’expo Calder-Picasso qui doit être bien.Réécrire le texte : Oh Picasso!! . Puis Mardi soir, oui, il y avait l’invitation faite à Macha Makeieff aux eaux-Arts dans l’amphi d’honneur ma chère. Ca c’est très bien passé. Du monde. Mais c’est toujours une tension car on ne sait jamais qui va venir.

Hier , au café de la cinémathèque il y avait un drôle de type, tête baissée, seul, mains à plat sur la tale. Un verre de vin posé. Je l’ai même filmé. Quoi d’autre. Quoi d’autre. Pourtant j’en vois des choses qui m’amusent ou m’étonnent mais si je ne note pas…

La petite enseigne lumineuse du Centre culturel du Bourget, le café Istanbul, les Ecossais la veille du match, l’engueulade à la Boulangerie, le Monsieur dans la galerie avec ses incroyables talons très hauts ( en haut il fait l’air d’un comptable pourtant ! ) La fille du métro toute ratée la pauvre avec en plus un problème de mâchoire, le mail de G.L qui pleure sa femme et a du mal à vivre, quoi, quoi?? Le type d’Argenteuil qui habite dans sa tente depuis des années. Aujourd’hui sur le devant est collé un papier qui dit qu’il est hospitalisé, donne son téléphone ainsi que le numéro de la chambre. L’aveugle du train de Bologne, que j’ai aidé ensuite à trouver le quai et qui n’était pas très aimable/ Il a téléphoné beaucoup pour dire qu’il “serait à l’enterrement demain”.

La fille Colombienne et le trans du Costarica dans le petit restaurant près de l’hôtel. Plutôt inattendu.

Bon, c’e’st pas interessant, j’ai mal au coeur et la peinture ne se fait pas.

Une autre créature du lac noir

Hans Erni 1938/ Surréalisme suisse
Die schweiz, das ferienland der völker

Voyage en Suisse. Paris Bâle Aarau où j’étais allée il y a bien longtemps pour la première exposition collective Rite, Rock, Rêve à laquelle je participais. Je me souvenais d’une toute petite ville,de neige carte postale, d’une église, de la nuit et du froid.

Exposition du surréalisme Suisse. Je découvre surtout Hans Herni et cette immense fresque de 1938 ou 9. heroïsme, travailleurs, nationalisme . Hum, mais c’est surprenant. Ce qu’il fait par la suite est irregardable. Ca, c’est moche mais ça me plait. Surtout l’espèce de créature du lac noir.

En fait, ceux que l’on connait ( Giacometti, Arp, Meret, Klee, peut-être Isabelle Walberg dont l’espèce d’échiquier rappelle étrangement le Palais à quatre heure du matin) , bref ceux que l’on connait et qui on traversé le temps, sont les meilleurs et de loin.Pas d’injustice donc.

Donc journée très agréable au Kunstmuseum.

ET.. retour.

L’autre jour j’ai regardé des tas d’images d’alphabets extraordinaires

Bon préparer un projet pour Unlimited, et celui pour Aarau.

Ce soir TGP

INCIPIT

Mes premières pensées de la journée et dans la baignoire, disons l’incipit de ma journée était de penser qu’autrefois lorsqu’on allait à l’hôpital, au cimetière, je ne sais où, à la chambre funéraire, ne pouvait pas être commise cette faute de goût terrible qui consiste à photographier le malade, le mort, etc. ( il ne s’agit pas tant de faute de goût, mais plutôt à mes yeux d’un acte insensé, déplacé,morbide,  épouvantable et irrespectueux. Ca n’engage que moi comme on dit. Pas d’appareils photo, pas de téléphone. On gardait en mémoire l’image de nos proches, amis ou famille et on vivait avec ça.( je ne parle pas du cas particulier de la photo post-mortem, cette tradition Victorienne étrange qui consistait à faire en sorte que le mort soit encore un peu vivant, appuyé sur des appareils-armature effrayants. Ca m’a toujours glacée d’imaginer ces préparatifs. Et glacée de voir que la zone parfaitement nette était celle où apparaissait le mort, immobile évidemment.

Est ce pour cela que lorsque je traverse chez Darty la zone télé je suis effrayée par la netteté des images, haute définition, qui rend plus vrais que vrais la peau, les paysages et tout ce qui est montré. C’est affreux à mon sens. Donc, autrefois on laissait les nouveaux-nés arriver au monde bien tranquillement et les morts partaient à leur tour. On photographiait avec nos yeux, on ne pouvait montrer à personne, c’était privé, secret,  puis l’image s’estompait disparaissait, se révélait à nouveau, se transformait,  sorte de voile flottant.On s’arrêtait un peu plus longtemps sur un détail de la chambre, ou un nuage à l’extérieur, sur le visage d’une infirmière.

Je n’ai jamais photographié un mort, et de R. je ne garde qu’un photo de sa main extrêmement pâle, exsangue dans la mienne,. Point à la ligne.

Magnifiques expos: Sculptures Polychromes à Orsay

La peinture en Estonie

Au fil du temps aux Gobelins

SOMMEIL DE LA RAISON

Cette nuit après une petite euthanasie pratiquée sur moi par des amis (  on me pique au poignet et j’ai peur de me réveiller. Dans la nuit j’appelle car ça ne marche pas et je me vide de l’intérieur de mon corps.) On remet tout cela en place et c’est à la troisième piqure que cela marche. Sans marcher d’ailleurs ( en fait il s’agit de s’endormir ce qui dans la plus cucu des psychanalyses est l’explication de la mort/ Je dis mal mais je suis pressée ) Bref autour des 3 piqures c’est un peu plus sombre car l’acide à a marqué la peau. Cela me rappelle ce qui m’avait toujours impressionnée chez R.: ses trois cicatrices au poignet pour son faux suicide afin de ne pouvoir partir en Algérie. Trois petites lignes blanches qui ne s’étaient jamais effacées. Bref. Réveil libérateur à 7h, j’allume la radio et me remets au lit quelques minutes; Je me rendors et assiste à un spectacle alors que je rentre à Paris. Il y a une jeune personne sur scène, un bâton sculpté , deux plaques de verre, un mannequin en bois et une voiture rouge pour enfant. La B est avec moi et s’ennuie. L’espace est blanc un peu brouillard. Visuellement c’est assez beau. Il y a un truc qui manque mais je ne sais pas quoi. La personne danse. La petite voiture tourne sur un socle. Le plateau est vide et on ne voit que la moitié du corps de l’acteur figé entre la scène et les coulisses.

Vu l’exposition de Camille Henrot. Je connaissais Renard pâle ( le livre je l’ai lu à 18 ans, c’est très passionnant dans mon souvenir ) et le film un peu pornographique que Paini avait montré il y a pas mal de temps. Que dire? C’est nickel dès le début. Fronton majestueux comme pour une exposition universelle. Le film tout d’abord. Je m’y sens mal à l’aise et ce n’est pas dû à la 3D que je trouve assez drôle. Non. c’est que ça me rappelle quelque chose, mais quoi? Alors que je regarde les images léchées, l’absence de sous-titrage en Français,les Pentecôtistes, baptêmes et chants/ les crabes , les insectes, la planètes, l’écologie et vlan et vlan le coca cola et le sucre. Ca y est j’ai trouvé. Cela ne me rappelle pas des images ( encore que ) mais la sensation devant le film Tree of life ( E. va me casser la gueule mais ….) Sensation très désagréable d’irritation face à cette » beauté »léchée elle aussi, ce ton, cette foi que je partagerais volontiers mais pas avec Terence Malik c’est certain. J’ai l’impression d’images sulpiciennes de notre temps ( aie il m’a cassé une dent ), d’images agrandies/ de celles que vendent à la sortie des métros deux personnes en général gelées et gaies comme des pinsons sans ailes  : Réveillez-vous!

Fini le Grans méchant loup hier.

Hop un courrier aux étudiants, la poste et zou.

Ah ben j’ai pas fini de parler de l’expo. Plus tard…. Puis revue minotaure, puis …

En écoutant Lennon

Affiche dans la rue/ Classe AH

Hier après un petit moment à la galerie j’ai rejoint M aux Artistes et on est allés manger aux Petits Gros. Tous les deux. C’est sympa. On est retournés sur les lieux du crime et il y avait un groupe de jeunes japonais et une sorte de karaoké et de clips de danse. Bon ben j’ai dansé.

Ce matin, RV pour la messe, dans la chapelle de la maison de retraite de la rue des Martyrs. Parc magnifique. On y est allés à plusieurs, les habitués du bar où vient aussi s’abreuver le Père. Je l’aime beaucoup. On peut discuter sans qu’il baisse les paupières comme un prêtre. Il est joyeux, mince, et il a 84 ans. Impec. Donc on avait décidé de lui faire la surprise, et d’aller le voir discretos dans son vrai élément ( messes tous les jours à 11h ). Petit orgue récupéré m’a t’il dit dans un château, chants ( répétés la veille par la chorale de ces personnes âgées, plutôt des femmes.) C’est incroyable comme on résiste!!!! Deux autres prêtres. C’était vraiment bien car je le trouve sincère et vivant. Royaume des cannes et des déambulateurs, bosses et gilets tricotés. Costumes et signes de croix. Cravates et airs penchés. Foi. Toux. Cheveux blancs. Même si c’est une résidence pour personnes aisées, c’est quand même pas marrant.

Maison Rouge, et RV avec UG. Première rencontre et c’était agréable. B. mon amie d’enfance est là aussi. On parle un bon moment.

Voilà, c’est fini. Velib. Marche et Marks Spencer. Bus 67 et me voilà.

«  I was feeling insecure

you might not love me any more ….”

Mon nouveau peintre horrible

Willumsen

Le mot voilà devrait être si  ce n’est censuré !!! contrôlé. Certaines personnes interviewées sur FC sont vraiment lamentables. Le Golem/ Blanc… Deleuze / Blanc . Bien evidemment on peut être peintre sans être chercheur mais quand même.Les pauvres journalistes comme ils ont du mérite parfois. !!! Oh putain.Les artistes ne sont pas toujours très passionnants… Ou manque de simplicité et emberlificotages, ou ignorance. Ca me rappelle la première fois où je fus invitée sur FC, très tôt le matin, dans l’émission de Jean Lebrun. Boris Kochno était mort là, à l’instant et moi, je n’en avais jamais entendu parler. Aïe Aïe, ça commençait mal… On n’en meurt pas mais ce n’est pas glorieux; En plus ce n’était pas faute de ne pas m’interesser aux Ballets Russes!!!!

Bon. Moi c’est reparti.Bronchite out. J’ai en une seule journée, terminé des peintures qui dormaient.retrouvé l’horloge moche. Argenteuil, rouler, labo Janvier, prendre des revues qui trainent. Ca fait sens est la plus moche expression qui existe. Ca fait sens . Berk.

J’aime bien passer à la librairie le Dimanche matin; je commande un Stoichita ( dont je trouve l’Amphitryon très agréable à lire ) et les Songes et discours de Quevedo.

Ai descendu la Rue des Martyrs que je déteste le Dimanche matin. On y vend des jonquilles aujourd’hui et ça sent le printemps. Suis remontée avec dans les oreillles les cris d’un sale gosse et de sa trottinette que je lui aurais volontiers brisée sur la tête : Aramis ( nom d’une pipe)… Aramis est contrarié et sa mère se laisse agripper, cerner, cercler par ce démon blond. Je n’arrive pas à être -comment dire, indulgente. Allez un petit stage chez Dickens et dans les quartiers boueux de Londres, dans le brouillard des siècles passés!! Pain et eau. Pain moisi pour Aramis, affublé de son nom de mousquetaire. Je pouffe de rire toute seule. C’est joli Aramis j’en conviens moi, amie des deux autres. Les vrais!

Bon hier c’était un peu funèbre la cérémonie à Orsay pour le départ de Guy ( qui a réussi à me dire une saloperie dont je ris encore, entre ses dents et alors qu’il saluait je ne sais qui). Shubert au début, je m’en serais passée. Surtout que j’avais une faim de loup. Et sur le programme il était annoncé Debussy. Nom d’un chien me suis-je dis, fuyons devant l’ennemi!!!. Je n’ai rien contre la musique mais là c’était vraiment chiant. Mais de Debussy point n’entendîmes car quand la meute s’est déchainée sur le buffet, c’était foutu. Le pianiste au chomdu!!!

On boit du champagne avec Astrid. Et j’offre un petit four à notre ex-professeur d’Histoire de l’Art, qui est un peu vieux et à l’ouest. Il a du mal à attraper ça dans ses doigts. Je lui fais le coup de l’ancienne élève respectueuse et il est content.

Tous dans ‘la salle des fêtes d’Orsay », peu de perdreaux de l’année. Et beaucoup de gens assis. Discours. Jean Clair en attendant s’est assis près du piano et c’est drôle car tout à l’heure il était en mode repos  sur le fauteuil d’un gardien. Je lui ai dit que s’il essayait de brouiller les cartes, c’était réussi: Pianiste et gardien. Quel avenir tout tracé !!! me dit-il. Sa femme est très sympa. Et lui dans sa bougonnerie aussi. Blistène me raconte une histoire à l’oreille avant d’aller parler. Paini, suit et un jeune conservateur qui dit que Guy c’est comme le pot au feu. Ca déborde mais qu’est ce que c’est bon. Tout le monde a noté son génie ( c’est vrai )  son caractère atroce ( c’est vrai ) son caractère intempestif ( c’est vrai )  sa drôlerie ( c’est vrai ). Mais ces cérémonies nous font nous approcher de l’allée centrale si je puis dire. Ca commence à flairer l’encens et je n’aime pas ça.

Filé chez MM où MT et les enfants discutaient. Retour casa. lecture . Et excellente nuit.

Donc: Le plus important est que je me suis entichée de Willumsen, découvert hier !!! peintre danois HORRIBLE et monstrueux dont je découvre cette drôle de chose indigeste à mourir. J’adore, j’adore .: Mêler la peinture à des machins en cuivre peint, ça me parle !!! On pense à Gauguin bien sûr

Hier était noté que Guy avait donné leur place aux Nabis ( c’est vrai ) et je me souviens à Rome, alors que je lui disais mon horreur des Puvis de Chavanne du Musée d’Amiens ( que je voyais enfant ), comment il m’expliqua tout ça. Son influence, son importance. Moralité , l’ignorance n’est pas une force ( comme on croirait parfois en entendant l’arrogance de certains et certaines. Non? )

Regardez en bas du tableau on dirait des pixels!. Il faisait aussi des photos.

Willumsen

Il fait beau !!! Yesse. J’irais bien au cinéma ce soir. Je dois passer voir Anne et j’ai sans doute RV avec la galerie de Berlin. Il faut que je regarde ça. Bon .

J’ai commencé une deuxième grande peinture noire ornementale et voici que revient ( ou arrive ) mon intérêt pour les Caprices de Goya. Je vois d’ailleurs que mon nouvel ami Willumsen s’en est inspiré

Mecki par ci, Mecki par là

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Partir de Drummond de Melfort pour arriver là:  AK – Kindermotiv, Glasperlenaugen, puppe, Kleinkind, c’est à dire dans le royaume de Mecki , c’est quand même amusant. Suis passée par des grottes, des duels, des scènes équestres et des cartes postales de Noel horribles.

 

Hier après midi je m’endors en re-regardant l’homme qui aimait les femmes. Le début est splendide avec toutes les voitures qui se garent côte à côte.

Dessin hier après midi ici, et FC : Simon Leys/ Intéressant.

Rapide visite au BHV ( c’est déjà l’horreur de Noel ), expo de SR au centre Japonais.

Bonne soirée à la galerie. Edith arrive. je l’appelle Mémère Scob pour la taquiner

Merci petite Hélène de m’avoir invitée ; je n’ai parlé qu’avec des gens sympathiques, ce qui n’est pas si fréquent ! t’embrasse tendrement Alice

Tiens cette nuit j’ai cassé un grand miroir.( c’est sans doute les photos de Bascoulard qui tient son miroir brisé pendant la pause ) Et je n’arrivais pas à sortir d’une espèce de passage en barbelés.Puis , ah oui, on voyait une immense et magnifique perspective comme un sous bois et qui montait qui montait. Je cherche une perceuse et passe dans des rue . Il y a des pieds de bébé qui sortent d’un chou-fleur blanchâtre. Il est debout puis oscille , je passe dégoutée et ça fait splash comme une matière molle. Je fais un détour pour ne pas repasser là. Je soupire en écrivant. Mais c’était vraiment dégueu ce truc.

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What a difference a day makes…

Twenty four little hours

What the sun…

My yesterday was???

Messe à Saint Roch. C’es la Sacem qui m’avait prévenue. J’y suis allée mais je ne connaissais personne de la Sacem. J’embrasse Dominique Delouche. Bon. C’était plein. ( le nombre de disparus cette année c’est dingue , entre Papa Wemba, Michel Tournier etc… )

En sortant il pleut mais je marche dans le jardin . C’est beau et je fais une photo-poncif= les chaises dans le jardin vide mais ça me fait sourire ce genre de carte postale!!! Il y a une séance photo avec un jeune garçon noir très beau. Le photographe veut me prendre aussi. Dac. Ne regardez pas vers moi et marchez. 

Je photographie à mon tour le garçon, puis des scouts qui s’accrochent le pied avec une ficelle, puis un type en kilt. Mais ses chaussettes font des plis.

Au boulot.

NAPOLI MY LOVE je veux revenir

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Capodimonte/ Anonyme

De Lundi à ce matin des jours merveilleux à Naples. J’en avais un souvenir intense et je n’ai pas été déçue de m’y retrouver cette fois  dans le quartier Spagnoli. Ce qui me manque bien évidemment ce sont les coups de fil quotidiens et raconter ce que je fais là ou là. Et au retour de ne trouver personne, bras ouverts- te revoilà toi ??? Je m’ennuyais, ça devenait long !!!. Bon.

On arrive et il fait déjà presque nuit. On vient nous chercher. C’est pratique. Je retrouve avec plaisir cette langue que je ne comprends pas. Je tends l’oreille. Mais.

On découvre la baraque, Top. Superbe.

Le premier soir nous nous retrouvons dans un petit truc où la pizza dont je rêvais n’est pas terrible. Mais nos seuls deux voisins de Vérone sont sympathiques. Lui travaillait chez Mondadori à l’imprimerie et il a envie de parler Français. Et qu’imprimait-on et que  transportait ce Monsieur dans une valise de 40 kg? On imprimait Mickey! Et il transportait Topolino… Il décrit les machines, les couleurs, le papier. On imprimait aussi Life là-bas. (Another important foreign acquisition for Mondadori’s list was the Walt Disney Company’s cartoon character Mickey Mouse, who, endearing himself to Italians under the name Topolino, appeared in a weekly series in 1935. This success was repeated shortly after by Donald Duck (Paperino) in the first Disney story conceived and produced in Italy by agreement with the U.S. company.).

L’appartement est très grand, trop grand pourrait-on dire. Mais on s’y habitue très vite. C’est un palais et les plafonds et fenêtres sont super hauts. Le temps est presque chaud. Il est même vraiment chaud par moments. Je retrouve une ville qui depuis le temps a dû changer. Mais je ne m’en rends pas tellement compte. Sans doute comme partout des magasins de fringues etc… Mais la même énergie, le bordel , les vespas réparées au scotch, sans lumière. Pas de casque (pour quoi faire) et à trois là-dessus en tapant un SMS d’une main. On a 12 ans seulement parfois et à fond la caisse. Ca fonctionne. Il faut , dans les rues faire gaffe à ses oreilles, se plaquer contre un mur, frôler des oranges ou des poissons, ou une vieille dame qui lentement grimpe la rue. Oui, des poissons sur des petits étals, comme ça, là. Des coquillages, des bêtes qu’on ne connait pas. Du thon rouge. Des trucs représentés sur des mosaïques antiques, des mosaïques en pixels tant les carrés de pierre sont minuscules… Des piments qui ressemblent à des petites tomates et qui poussent au Vésuve. Vésuve qui dans mon souvenir devient l’Etna. Je me trompe, comme je me trompe plus tard en cherchant Piero della Francesca à Capodimonte. Je revois la Madonna al l’uovo et surtout en fait la dame qui gardait la salle de la Brera avec un radiateur devant elle.

Je n’aime pas Milan; Sauf les musées. Et en parlant de ça demain: CA ( Hum, hum Brrrrr )

{Tiens c’est marrant, je n’imaginais pas la voix de Jean Luc Lagarce comme ça. Très douce. }

Les rez-de-chaussée de la via Mattia, dans lesquels on rentre avec les yeux autant que l’on peut, jusqu’où la décence le permet. La cuisine, le lit ou les lits , le grand écran télé. Puis la mer. Le monde, un bout de sable. Et marcher encore et marcher et passer là… Misère 300 marches qui mènent à la Chartreuse de San Martino. Splendide et déserte. Et des marqueteries sublimes qui racontent l’apocalypse et la crèche immense dans la tradition locale. Crèche-grotte plus ou moins immenses.  Et les crânes de pierre dans le cloître et des mini babas au rhum Napolitain délicieux en sortant. C’est bon… Et le soleil couchant sur la terrasse de la Chartreuse  à regarder Capri au loin. On reste assez longtemps. Pas de monde sauf une arrivée-genre vite le coucher de soleil la photo le selfie et ouste … Dans le car…

Mardi 1 est férié, les gens mangent des glaces pendant que les cimetières ressemblent à des marchés aux fleurs et que celui qui est sur la route de l’aéroport est bondé et qu’il y a des embouteillages. Quelqu’un me dit qu’autrefois, il fallait sortir le mort de l’hôpital en disant qu’il était vivant. POur pouvoir faire une veillée digne de ce nom. On me dit aussi que le fazzoletto bianco marche toujours et que dans les quartiers du centre c’est plus efficace qu’une ambulance. C’est vrai qu’on se demande comment ça roule dans certains coins. On a loué une voiture pour aller à Pompei. On passe devant des zones à prostituées: Une de dos, incroyable en dentelle noire, d’autres postées à des carrefours minables.

Pompei: Et heureusement qu’on est parties tôt et arrivées à l’ouverture… Vite à la Villa des Mystères et seules OUF. On enjambe même les cordons de sécurité pour faire des photos de plus près. Mais après la misère, les groupes, l’horreur avec un prime des sculptures de Mitoraj et là c’est le comble. Je déteste Mitoraj. Je me demande si je ne l’ai pas croisé à Pietra Santa….Il y a … On file. On laisse les guides à leur clients. Les marchands de saloperies et de mauvaises pizzas… De glaces en tube. Vers  Sorrente. Ciel couvert et olives et pain avec du jambon sous les falaises. C’est un peu impressionnant. Les hôtels désuets. l’atmosphère vieillotte. On prend la route de la côte d’Amalfi. Alors là, c’est sublime comme dans mon souvenir. Positano doit être un enfer en saison. On voit une tornade au loin. On roule vers Amalfi, ça tourne, ça tourne et les routes sont inondées. Jamais vu ça. Des motos rebroussent chemin. Moi j’y vais mollo. Il fait nuit maintenant.Une place est complètement inondée. Ca tourne encore. Rentrons, mais par où. La route tourne et tourne dans la montagne. Puis les lumières en contre bas et enfin le bon chemin, trouver comment rendre la voiture. C’est fait.

V. m’appelle pour boire un verre à Pyrénées et M pour un concert. Non. Je n’irai pas. Mais c’est sympa.

{“Il fait partie des morts vivants pas des morts morts” }

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Repos/ Pas de gardiens/ on se sent libre

Deux soirs de suite dans un restaurant indiqué par un chauffeur de taxi. Da Nenella. Ce que l’on peut dire c’est qu’on n’est pas au Flore ou chez Gambrinus! Hou la la. Le Lundi 31 il y a plus d’une heure de queue. On abandonne  Le lendemain c’est bon.Et en terrasse. On commande des anchois grillés, des pâtes, du thon et du vin blanc. C’est très popu, très bruyant, très familial. On n’est pas à la sortie du prix Goncourt, chez Drouant. C’est sûr. Mais moi j’aime ça. Les grands restaurants m’ennuient avec leur raideur qui annonce le délice des plats. Le patron met une musique hyper forte et commence à danser. Il m’invite-bon d’accord. Puis V. On paye trois fois rien. On nous offre du Limoncello. Le lendemain nous voilà encore et j’essaye le plat du coin, les pâtes aux pommes de terre et au fromage avec en plus du parmesan. C’est vraiment ce qu’on appelle un plat de pauvre et c’est très bon. On se promène et le soir on boit un truc sur la terrasse « chez nous ».Je repense aussi aux têtes de terre cuite avec leurs yeux cernés de blanc car si j’ai bien compris il y a un problème de température de cuisson différente pour la terre et le verre. Je ne retrouve plus une des cartes de l’appareil photo. Zut.

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Musée archéologique, mes déplacements

J’adore cette appli qui suit tous mes mouvements. Bon. Capodimonte: des splendeurs et de la fatigue et le parc et encore des olives. Des églises, des crèches, des endroits fermés, des chorales et Vivaldi, des cris et des cappuccini. Un mec avec un grand pansement sur la tête et des gens si mal habillés. La mode du pantalon déchiré dépasse l’entendement. Chez nous il y a plus de tissus que de trous. Là-bas c’est le contraire. Je m’explique mal cette mode du haillon qui rendait dingue R., et aussi  la vulgarité des survêtements à impressions immondes… Les chaussures sont laides, tous les vêtements que j’ai vus sont laides. J’adore la proximité du boucher, du soudeur, de l’antiquaire et du boulanger.  Je voudrais passer du temps là-bas, mais dans ce quartier. J’ai l’impression que la Via dei Tribunali de Spacca Napoli est plus “mode ».Mais on ne l’a pas parcourue en entier. Je m’y revois avec mon frère, dépassant un de ces rez de chaussée si particuliers. On voit tout et en l’occurrence c’est un mort dans son lit-oups- et une veillée funèbre. J’ai sans doute ce récit écrit à la main, dans un carnet venu d’Amiens. On a pas vu tant de choses!… San Gregorio Armeno fermé.. et .. et… Et Fontanelle le cimetière.

Quand même ça sent la misère et la démerde. Je donne à un jeune garçon le site de Bruno de Lorgues. Appelle le et démerde toi, lui dis-je. Oh hier soir le resto tout en céramique et la dame genre Stromboli et en blouse à manches courtes. La patronne. Trop bon le poulpe qui atterrit dans mon assiette. A notre table un vieux monsieur et une femme plus jeune avec un charme de cinéma. On guette leurs gestes. Est-ce la nièce? Est-ce l’amante?. On parle et eux sont de Milan. Eux Mari et femme sans doute. Elle mange aussi un poulpe au vin blanc.

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Le même anonyme qu’au dessus/ Saint-Michel archange

Je disais à V. que lorsqu’on est à Naples on comprend tout ce que l’on a perdu: L’énergie, la force, le désir de vivre. La liberté.

Florence

Jeudi 9 juillet. —

Il y a chez moi un oubli extraordinaire des pays étrangers que j’ai traversés, et j’entendais, ce matin, avec stupéfaction, un jeune homme qui racontait à un de ses amis un voyage, remontant à plusieurs années, et cela avec le nom des localités et la description des paysages, comme s’il les avait sous les yeux. Chez moi, cette mémoire n’a rien du ressouvenir des choses réellement vues, c’est plutôt comme la réminiscence de choses rêvées. Journal des Goncourt 1885

Le type qui ressemble à un personnage de Dickens Masaccio Crumley Plaute en Italien. Casa del fantasma Le mail de Nuccio Ordine Le chinois au chewing-gum Le soleil Les blasons La trattoria près de l’hôtel La terrasse de ma petite chambre Le cimetière Anglais qui aurait inspiré Böcklin pour l’île des Morts Mes bagues en toc L’arrivée à Bologne à cause du vent Le pape et le pope La chute des princes Le petit livre sur les jardins de Pitti Le dernier risotto La polenta de carciofi L’accent florentin ( C= H aspiré ) Les selfies La tribune Les cires de La Specola La beauté de tout ça Les boutiques de luxe Les tout petits bars de quartier L’hotel familial avec le Monsieur et son registre à l’ancienne, son costume trois pièce et sa gentillesse L’ascenceur avec une grille. Botticelli inaccessible Pas de téléphone Marcher, marcher et encore marcher Quelques messes Savonarole etc, etc, etc…

Ca a commencé par un avion qui ne peut se poser à Florence mais à Bologne à cause du vent. Va pour Bologne. Puis un car. Ce n’est pas désagréable. Jamais je n’ai vu Bologne et je me dis que je vais m’y arrêter et prendre un train plus tard. Finalement non. J’arrive à l’hôtel, Le buste du Grand Duc un peu peinturluré est là dans l’entrée sur un colonne et devant l’ascenseur avec grille à l’ancienne. Un homme tout sec en costume trois pièces m’accueille et remplit consciencieusement ma fiche. On se croirait au 19eme siècle. J’ entre dans ma petite chambre avec terrasse. La 24 au second. Je vais attendre M. qui n’arrive qu’après moi et par Bologne aussi. Promenade nocturne. On est un peu loin du centre-15mn, ce qui est parfait et permet d’échapper à tout ce qu’on déteste. les selfies devant le baptistère et partout. Les perches; la bêtise. Mais le mercredi c’est bien. Le pire est le WE mais on ne sera plus là. On est à deux pas du  Cimitero degli Inglesi ,  qui n’ouvre que l’après midi, ressemble à une île et où sont les tombes des enfants de Shaekespeare. “La ressemblance est stupéfiante avec le tableau de L’Ile des Morts (1879) d’Arnold Böcklin (1827-1901). Le peintre s’en serait inspiré pour les cinq versions de cette oeuvre célèbre, exécutée après le décès de sa fille Maria Anna (1877) morte et enterrée à l’âge de 7 mois. “.

Je me suis laissée guider, ce qui est très agréable. Dans la chambre , Crumley ( je regarde a quoi il ressemble et me dis que c’est exactement le personnage du bouquin. Le titre , heu… Dernier baiser et moins bon que le précédent qui était : Le chien ivre ou un truc du genre.) Puis j’ai attaqué ” La chute des princes ” de Goolrick, acheté au pif à l’aéroport. Excellent. Ce que j’aime dans ces livres ( séries noires, polars etc…) c’est que je ne sais RIEN des auteurs . L’écriture est charnelle. Ca saigne et ça respire fort. Ca baise, ça transpire et les personnages sont des héros à l’envers, des types qui font comme ils peuvent.Qui sont souvent fripés, fatigués, dépassés par ce qu’ils n’attendent plus de la vie. Ca sent la vodka et ça picole tellement que c’en est presque ecoeurant. Goolrick écrit le récit du trader de Wall street . Terribles années 1980 où l’argent coule à flot et le Sida suit la courbe des bénéfices. La cocaïne saupoudre tous et toutes. L’argent. L’argent. L’argent.Vegas, le poker, gagner et perdre. Amis qui se suicident ( l’un prend soin d’ôter ses chaussures sur mesure et de les placer sous le bureau avant de sauter)  et disparaissent sans que cela ne change grand-chose. Trahison et vulgarité. Argent et encore argent. Puis enfin, Proust , une librairie, une bague.

J’adore être dépaysée comme ça, dans des milieux qui me sont inconnus.

Dans une belle petite librairie, j’achète Plaute en Italien ( bilingue latin-Italien ){La mostellaria, La farce du fantôme, La comédie du fantôme, le revenant, La casa del fantasma}

De la même façon, dans La Comédie du fantôme, l’utilisation du lexique de la vue fonctionne étroitement avec celle du vocabulaire de l’ouïe, et le thème du regard entretient des rapports privilégiés avec celui de la ruse et toutes ses implications conventionnelles dans le code comique : l’amour, qui est au fondement des intrigues figées de la palliata plautinienne et qui constitue la fin dramaturgique de la duperie ; les thématiques de l’ivresse, du sommeil et du rêve, dont je m’efforcerai de prouver qu’elles sont indissociables du regard en ce qui concerne la théorie de la connaissance, notamment de la vérité par rapport au mensonge, et de la réalité par rapport à l’illusion ; le lien entre le regard, la ruse et le pouvoir conformément à la tradition comique du renversement carnavalesque entre les maîtres et les esclaves ; la ruse comme métaphore de l’illusion théâtrale dans la tradition d’auto-réflexivité des comédies de Plaute ; le rapport, parodique ou non, de la comédie avec la mythologie et la tragédie autour du thème de la vue.

et un petit livre vert sur les jardins Boboli où nous ne sommes pas allés. ( j’ai déjà parlé quelque part des sculptures représentant des garçons aux yeux bandés et qui jouent à deux sortes de jeu- giocco della Pentolaccia et gioco del Saccomazzone )

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Orazio Mochi / Saccomazzone

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giocco della Pentolaccia

Par contre un peu plus loin il y a “La Specola ” Et les hallucinantes cires anatomiques de Clemente Susini. Avant de les rencontrer on traverse une trentaine de salles pleines d’oiseaux, de pierres, d’étoiles de mer et d’insectes. En tout et pour tout deux ou trois poissons blancs qui tournent dans un petit aquarium. Les vitrines -ouf- n’ont pas subi les criminelles rénovations propres au Muséums d’histoire naturelle ( voir l’horreur de Bruxelles, et Venise, Paris aussi ). On marche on marche, pluie ou pas, Offices où non, chacun de son côté ou ensemble. Je prends beaucoup de photos, beaucoup de détails et aussi presque tous les plafonds peints de grotesques de la première galerie. Les gens avancent comme des animaux, je me fâche en contemplant “La tribune“,(“…/… Elle représente la transition entre le cabinet de curiosités personnel (studiolo de François Ier du palazzo Vecchio par exemple et le musée moderne. )merveille de pièce octogonale à coupole incrustée de coquillages de nacre. Sublime endroit sans ce Chinois qui mâche son chewing-gum dans mon oreille et passe sa main et son appareil photo devant moi. En plus il n’a pas débrayé le son et à chaque réglage bip bip et déclancheur… Bref… Je le regarde méchamment en faisait le bruit de sa mastication.

Le pire ce sont les gens qui utilisent comme simple fond toute splendeur, eu se selfisent en souriant et en faisant le V index-majeur. Du pâté dans la tête, et du mauvais. Fait avec des mauvaises viandes grasses et sans parfum léger de thym ou de genièvre.

Tout était beau, tout était bon. Le restaurant du soir, adresse secrète de MT, une merveille. Des choses jamais mangées comme cette sorte de Polenta d’artichaut avec au centre des feuilles tendres farcies au fromage, des “Gugni” je crois, je ne sais pas bien ce que c’est mais c’est délicieux, des soupes de légumes…

Ufizzi, Accademia, San Marco, Palazzi, Bargello, Chiese…

ASSEMBLAGES

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Hier soir comme CR m’avait invitée je suis allée à la Fondation Vuitton pour la rencontre avec Lucinda Childs. les danses sont interprétées à nouveau par sa nièce Ruth. Je dois dire que l’arrivée by night à la fondation est vraiment quelque chose d’impressionnant. La nuit, les arbres et l’impression que l’on quitte la ville, puis au loin cette espèce de vaisseau transparent comme une méduse. Puis le bruit de l’eau et celle-ci qui roule sur une pente. Plus bas la salle de spectacle éclairée et l’on peut voir ce qui s’y passe. C’est extrêmement “classe” dirait-on.

Les solos étaient drôles et rigoureux. 50 ans après ça n’a pas bougé.

Retour. Truc à la télé nul, avec montagne ensanglantée et espèces mutantes dégueulasses. Je regarde un bon moment.

Sur les Docs: YESSSE

Avant la fondation, j’avais rendez-vous avec I. O à France-culture. J’ai parlé de ce que j’avais concernant Nicole Stéphane et je suis sortie avec une émission de 58 mn à fabriquer. Yep. Suis contente. Pierre Bergé m’avait précédé en râlant car il ne voulait pas passer le portique de sécurité.

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Vendredi matin la révélation. JE VEUX FAIRE PAREIL!!!!!

C.R m’emmène pour la visite presse au Musée Rodin. Je ne l’ai pas visité depuis lurette ( passage dans les jardins lors d’un colloque où j’étais invitée ), et adolescente y dessiner. J’arrive devant les assemblages que je ne connaissais pas ou avais oubliés???? Non on n’oublie pas ça.Hou…. Comme c’est génial, dans tout cet ensemble, collections d’antiques, bras, pieds, têtes… Corps plâtre , cire, pâte à modeler. Quelles merveilles. Epoustouflant.

J’observe du coin de l’oeil Madame Cantor mécène, dans son tailleur pied de poule-coq. je ris en pensant que c’est Rodin lui même qui aurait pu assembler son visage et qu’avec ce nom, on était pas loin de la ( classe) morte. Pourvu que jamais elle ne tombe là-dessus!

Hier soir belle exposition à Galliera. “Première exposition consacrée à la Comtesse Greffulhe qui a inspiré Marcel Proust et les plus grands couturiers de son époque.”

comtesse Greffulhe

Et puisqu’on en est aux expositions, celle du Louvre : Une brève histoire de l’avenir ( Attali ) si elle contient de très belles choses ( Mark Lombardi, casques, cartes, peintures etc….et le diary clouds de Rondinone que j’aime beaucoup), le propos m’ennuie par son simplisme. Et le truc le plus tragique au Louvre, c’est l’installation de Claude Lévêque. Ca fait de la peine -je l’aime plutot bien- tellement c’est indigent, sans reflexion; Déjà que le neon rouge dans la pyramide c’était pas une trouvaille mais là.Le néon ( à chacun son métier ) qui court le long des douves et les petits rideaux blancs qui s’agitent doucement, les chaises en plastoc blanc, comme renversées après un spectacles. Popopo!!!! Une bien merdique encore au Louvre pour terminer . Là on tape dans la pédagogie hideuse: De Hercule à Dark Vador ( moi je ne dis pas d’Hercule à Dark Vador ) .Total les gosses sont où? Devant les notices? Ben non. Devant Star wars.

J’ai invité hier soir Alice au Palais de T. Ce n’est pas très bon ( enfin , bon ) mais le personnel est agréable et A; avec ses emmerdements incessants était contente.

We transfer mouline . J’envoie à CR le film de Nicole sur Sarajevo.

Wunder

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Walker Evans

Collection Pierre Marc Richard; les photos que je vois sur le catalogue de la vente qui aura lieu cet aprem sont magnifiques.

Beaux-arts toute la journée. Parler et parler. Je ne m’explique pas la dynamique du matin, tout à fait différente. Le matin est top.

Discussions ça et là sur “l’émerveillement “. Je me demande et me demandais réellement ce qui était merveilleux pour moi aujourd’hui. Mais il serait plus intéressant de dire pour nous: Qu’est ce qui émerveille les individus en 2015? J’espère que personne ne lira jamais dans un vieux document, que “c’était l’argent qu’ils vénéraient”.

Hier soir, environ nne heure d’attente sus la pluie pour Velasquez. Des tableaux inouïs. ( Merveilleux pour certains )

Je n’aime pas du tout le Grand Palais et l’obligation de quitter une partie de l’expo; descendre l’escalier marron et replonger. Je trouve qu’ils y ont été un peu fort sur les couleurs des fonds d’ailleurs. Surtout le vert qui ne me semble pas d’une grande subtilité. A Orsay, toutes les teintes ont beaucoup de justesse et de finesse, on ne les voit pas, elles ne gênent en rien la lecture des oeuvres. Je pouffe de rire en écoutant un type dire à sa femme ( alors qu’il est dans le sublime portrait équestre de l’infant ) :

—”Là le poney… Hum ” et ses dires s’accompagnent d’un petit mouvement d’oscillation de la main droite et d’une moue significative du  pas fameux.

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Tout de suite je vole dans les plumes d’un type qui se croit dans son appart et téléphone de long en large. Sinon, atmosphère {pas du genre adolescent }, mais silencieuse et agréable.

Puis un carpaccio au Rond Point. Tiens qu’est ce qui se passe. Le grand espace indique: Espace privatisé et il y a un cocquetelle en vue. On papote, c’est calme et agréable. A deux sur la banquette nous regardons les gens, le grand type là-bas qui a l’air perdu, la dame d’à côté qui vient de dire: Mais ici, les riches on leur tape dessus…  Julien Clerc classe et discret à une table d’amis. Nous on est face à une espèce d’ouverture sous l’escalier ( comme une grotte ) qui nous permet d’apercevoir ” l’espace privatisé”. Fin du spectacle salle Jean Tardieu. Et le cocktail commence. A notre avis, vu les vêtements, ce doit être des sponsors ou une soirée banque. Pas grand monde. Des costards gris, des jupes du dimanche. Je dis:

—Regarde, là par l’ouverture de la grotte, regarde il y a tout ce qu’on a pas voulu être.

—Tu as raison.

On mesure notre chance mais aussi les moyens que l’on s’est donnés “pour éviter ça”. Le cocktail est un flop. Pas grand monde. De la bouffe, du gâchis. Les garçons commencent à remporter des trucs. Une fille vient me saluer, une amie de N.A. Sympa. Elle s’infiltre avec une dame dans la grotte privée et à moitié désertée.Puis je me dis , la fille avec elle je la connais. R. me dit , ben oui c’est Noelle Chatelet. Moi, rien lu. Bref on se retrouve dans le hall, R la salue et on commence à beaucoup rire car elles racontent s’être infiltrées ” dans la banque ” et on a eu en fait les mêmes sensations. Moi je lui dis que j’ai cru un moment qu’elle était la fausse Noelle Chatelet. Vraiment c’était drôle.

Tout le monde saute dans des taxis et roule.

Le chauffeur nous annonce le crash de l’avion.

Pourvu que….

faux marbres et chien assis

Casse-noisettes

Passé le plaisir de l’idée du récit, le suspense, et la satisfaction de lire un truc ” facile à lire ” qui tout compte fait n’est pas du tout une satisfaction, eh bien on se dit que “Soumission” n’est pas terrible quand même. On enfin, je. Je trouve l’écriture un peu ordinaire, nan? Livre idéal pour oublier les transports. Mais ce n’est pas vraiment suffisant. Nan, c’est pas terrible je trouve, même si Huysmans etc…

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Bon. Je découvre un intérêt tardif pour les minéraux, les roches, agates et autres Porphyres. Sans doute grâce à la collection de Caillois vue à Venise et aussi un rapprochement que je fais avec les zones magnifiquement ” abstraites”, les figurae, chez Piero de la Francesca. Connues comme le loup blanc ces surfaces dévoilées ou pointées par Didi Hub, ( après moi bien sûr car je ne suis pas myope!!! ni modeste et ces aplats m’ont toujours semblé d’une grande beauté mystérieuse dans La Madone des Ombres) heu….mais passionnant néanmoins.( Pas lu le livre ).Ces zones mystérieuses sont la peinture même et, sans nom, ( abstrait ou pas, ou stellaire, ou … ) C’est une présence divine qui se révélerait là. J’aurais voulu peindre ça et disparaitre.

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Je repense aussi au minuscule chien de AB:

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Hier en allant chercher mon vélo aux Beaux-Arts, j’ai pris soin de ne pas passer devant la Hune pour ne pas être tentée mais le diable qui avait ce jour-là une tenue attirante ( Il était déguisé en mannequin minuscule, réplique de celui qui présentait en 71-72 la publicité Fendi pour l’hiver ).

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Donc j’ai traversé et suis ressortie avec le bouquin d’Edison, le royaume de l’au-delà, Etienne Klein: En cherchant Majorama et Freud: Un trouble de mémoire sur l’Acropole ( dont j’ai entendu le jour même, sur France-Cul un extrait par je ne sais quel vieillard cacochyme à la voix perchée. Abominable.)Des étudiants chargés comme des ânes amenaient leurs dossiers pour les concours d’entrée. Ca m’a rappelé mon paquetage à moi, super lourd et il faisait terriblement chaud cette année là. Atroce. J’ai souri en voyant des filles qui ne savaient plus comment avancer avec des cartons à dessins immenses et chargés de je ne sais quoi. En principe, on se retrouve avec la lanière dans les mains, comme un imbécile, avant de retrouver la force pour avancer. Bref. j’ai fini mon soumission  dans le train . Benoit m’appelle car il cherche pour son décor de film un truc. RV devant la fondation Cartier pour l’expo Nauman.

Je n’aime que les pièces anciennes en bas.

 

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Après j’ai filé rapido au théâtre pour la première avec edith Scob, Judith MAgre, Geneviève Fontanel et claire Nadaud. J’ai bien ri. Edith est très inattendue dans les trucs amusants et son costume rose lui donne une silhouette dingue.

 

Velours noir à Galliera

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C’était très agréable de déjeuner avec E. dans sa cellule pourrait on dire. Il me parle d’auteurs dont je n’ai jamais entendu parler pendant que je bois son délicieux thé japonais.Tout est paisible, et je suis bien installée avec une bonne couverture sur les genoux ( R. s’est trompé d’un jour dans sa météo et me voilà en short un peu juste pour la saison ).  « Le véritable psychologue du siècle, se disait Durtal, ce n’est pas leur Stendhal, mais bien cet étonnant Hello dont l’inexpugnable insuccès tient du prodige. » ( Là-bas, Huysmans )

Il a vraiment une drôle de tête Ernest Hello.

Repassée rapidement à la maison et direction Galliera où je retrouve Alice pour l’expo Lanvin. En attendant j’observe une grande fille genre mannequin, qui s’observe elle-même d’ailleurs et se fait photographier avec ses lunettes miroirs près de la limousine noir. “Pfffff”, me dis-je en l’oubliant immédiatement. L’exposition est sublime. Ca donne envie de faire des costumes, de broder, d’assembler.Mais on est dans le noir et les miroirs. Je crois que je n’ai jamais vu des costumes sans que des reproches puissent être faits. L’expo Grès au Musée Zadkine ( c’était là? )

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 Ce qui est très bizarre c’est que les robes semblent faites pour des géantes. Oui, des géantes, car malgré leur présentation un peu en hauteur, sin on imagine cela à hauteur normale et bien, ce sont des super grandes femmes qu’on voit dans ces merveilles brodées.

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Un verre au Palais de Tokyo. Une fille me fait signe. Je pointe mon doigt sur mon sternum avec une expression point d’interrogation pour demander si c’est à moi qu’elle s’adresse. Oui. Elle articule de loin: ” On est aux beaux-arts.” Alice me racontes des histoires tristes et gaies. Des histoires de certaines de ses amies méchantes autant que sottes.  Je lui propose de m’accompagner chez Anne et P.dont le pavé de 800 pages sur Bacchus vient de sortir. Je discute avec A.L. etc… Mais pour moi le plus important de la soirée c’est ce que me dit A2G bien sûr.

Je fais bien honneur à Bacchus qui nous réunit, m’amuse avec B. et B en leur disant des âneries. repars en sifflotant. Ce qui est honteux c’est que ce matin, malgré la quantité non négligeable de vin blanc que j’ai absorbé, je gagne ou tennis et cours comme un lapin. Paf, paf.

Temps magnifique. En partant je croise sur les bancs et sur le trottoir des gens qui n’ont pas fini leur nuit. Scène misérable de séchage d’oripeaux, ou de rafistolage de chaussure… Un type en manteau me demande de l’argent et je lui passe deux euros. Il me dit qu’il en voudrait plutôt 3 parce qu’il a envie d’un croissant. Je lui réponds qu’il exagère, mais je ris et finalement j’ajoute les 1 euro. Il me dit où il traine et son nom/ je suis connu tu demandes/ sans doute au cas où je veuille créer un petit rituel de don , et quand je lui demande où il habite, il me répond d’entre ses quelques dents encore plantées, qu’il a un très grand appartement est qu’il est milliardaire. Je lui dis que je comprends vu ce que je viens de lui donner. Nous rions et il disparait de ma vie, comme la pépé de Galliera avec ses lunettes en miroir.

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Je retrouve cette photo de 2007 à la Bastide du Roy/ Antibes. Chambre de J.Lanvin où j’ai dormi

Et maintenant Bad lieutenant.

Non. Nosferatu de Herzog mais zut Allemand non sous-titré. Ca a son charme.

“JE SUIS CHARLIE “

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En écoutant Cyrulnik parler de l’horreur de ces derniers jours…

Je citais à un étudiant Victor Klemperer. Nous y sommes aussi.

Toute cette semaine la tension était terrible. Tous effondrés. La seule chose positive est cette solidarité, cette réaction planétaire. Pourvu que ça dure.

Accrochée à la télé, à la radio…aux journaux.

Dans un autre ordre d’idée, Mardi dernier était la journée noire pour moi: Agréable mais creuvante car j’avais à faire passer les UC à …. 30 etudiants . Ce sera la même chose MArdi prochain.

J’étais heureusement surprise. Il y a des étudiants excellents et singuliers. Je n’ai rien vu qui ne soit intéressant. Même si le fait de mettre des notes suscite toujours des réactions négatives. Pour moi, une note n’évite pas la discussion mais a le mérite de donner une idée claire. La hantise de la note, je la trouve dépassée. Comme si une note était une honte, un principe réactionnaire. Curieusement les étudiants -qui ne sont peut-être pas pour autant les meilleurs- mais à qui j’ai donné les meilleures notes n’ont pas l’air de se plaindre! Ce qui me stupéfie souvent c’est la décision d’entrer dans une école ( une école veut dire que l’on va apprendre et être jugé sur un certains nombres de valeurs et de critères, qui forment “le système scolaire”. Puis lorsqu’on est dans une école on s’offusque de ce mécanisme, ( j’avoue qu’en ce qui concerne les Beaux-Arts qui ne devraient plus s’appeler les Beaux-Arts d’ailleurs, je me demande s’il n’est pas plus raisonnable d’aller à la fac philo ou lettres et de fabriquer ses propres trucs hors système en toute indépendance)

Bref.

Pot au feu délicieux chez Dayan

Acheté des pulls dont un qui fait que je ressemble assez à un flic à cause de la rayure blanche.

Vu la magnifique exposition Viollet Le Duc qui m’a bien surprise car je n’en connaissais pas le quart.

Ai commandé Barbarella de Vadim ( dont j’avais vu quelques images à la télé d’un tel kitch que je n’ai pas pu résister.)

La peinture à l’air de se re-débloquer un peu. pas mal de temps passé dur le dossier pour l’avocat.

Remontage de Versailles et de La morte.

Toujours la sensation de manque d’ampleur. Ou peut être la nécessité de travailler avec quelqu’un pour réaliser ce que j’ai en tête mais qui ne sort pas.

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Je râlais hier en apprenant que J. entrait à la galerie. Je le présente à C. blabla et personne ne me prévient? C’est désagréable et j’ai gueulé. Autre gueulante, celle-ci théâtrale et pour amuser mon frère. Je reçoic depuis l’an dernier, les voeux d’une boite de Pompes funèbres. C’est très désagréable. J’ai donc des 9h, alors que nous prenios un café, pris le téléphone.

—Bonjour MAdame. Pourriez vous me passer un responsable?

—C’est moi…

Je n’explique pas le torrent plein d’alluvions que j’ai déversé. Je croyais qu’elle allait pleuré en s’excusant et en promettant bien de m’enlever de la liste.

—Et si ce n’est pas fait, même si vous me proposez des poignées gratuites, je porte plainte…

On a bien rigolé après et j’étais d’attaque pour la journée. Ca me fait penser que j’avais un étudiant à Cergy qui bossait dans ce domaine dans la boite de son père.

Bon je file au tennis avec ma raquette fraichement cordée ( c’était une bonne idée de passer la prendre hier chez Decat. Un monde de dingue avec les soldes. Oups…

L’anguille et les pierreries

J’adore Vincent Price.

Hier en rentrant de l’anniversaire d’E, Chute de la Maison Husher ( très bonne soirée chaleureuse et amicale ) avec en prime le feu de bois qui va tous nous faire mourir, nous polluer comme une vieille bagnole qui pétarade dans la nuit!!! Un bon feu serait néfaste? Allons….!

LN chez em2

La  photo d’Elise

Bref. Anguille façon japon et bière. Tout cela délicieux.Paisible. L’endroit est merveilleux la nuit quand il faut longer les jardins pour arriver à Notre-Dame-des Champs, entrer dans le métro et poursuivre en chemin la lecture de Peter Handke. Pourquoi lui maintenant et que je pense n’avoir jamais lu?

Eh bien parce que dans la cuisine j’ai feuilleté le livre de Depardieu , qu’il y a un magnifique passage sur le silence, sur le silence de l’acteur sur le plateau quand il joue. Et parce qu’il parle si bien de Handke. Je suis allée vite à la librairie de Paris, Place Clichy. J’ai demandé:

—Il existe en livre de poche P.H?

—Ah non… Non…

— Mon instinct m’a fait monter à l’étage au rayon livres de poche, et j’y ai trouvé P.H!! ( soupirs) J’en ai pris plusieurs. Il n’y avait pas le théâtre.

Le premier que je lis est donc, l’Angoisse du gardien de but au moment du Penalty. Etrange, indisposant et abstrait. Je me dis avoir eu un peu, un peu le même genre de sensation en lisant le Château de Kafka. Les mots, le langage , les mots qui se décalent et ne correspondent plus, la réalité qui se dérobe… les phrases courtes et le nom du personnage sans arrêt. Les objets. Les objets et leur vie. Puis sur une page les signes qui remplacent les mots armoire, fenêtre, valise. Une femme étranglée et un enfant mort. Un enfant muet -Ophélie minuscule. Un mot griffonné sur un journal et qui veut dire muette. La posteUne route courbe qui mène directement au village. La cabine téléphonique dans la nuit.Une chauve-souris. Un mort que l’on veille. La gérante. Les serviettes de bain de l’hôtel. Il vomit. Le stade.

Je ne dis pas que cela me passionne mais je reste en haleine et le termine ce matin avec un café.

M et E sont partis à l’Opéra pour y voir les démonstrations de l’école de danse. Ils en reviennent émerveillés.

Vendredi soir j’avais préparé pour leur venue un pot au feu qui était délicieux et ensuite des crumbles achetés en bas. Vin délicieux. On s’était baladés, passant par la librairie Vendredi ( M. voulait Das Kapital de Malaparte mais il est épuisé et on l’a trouvé là où l’on trouve !!!) Je sors avec “Les conférences” de Borges Puis vers l’Opéra Comique, librairie théâtrale.On marche encore. On traverse le Luxembourg. Passerelle vers Orsay. On marche. Saint Germain. Le Flore. Journaux et retour.

Samedi C. arrive avec des croissants et des tas de trucs. Je ne mange rien. Puis nous partons voir l’expo Delaunay. Elle est bien, un peu plan plan. Les cartels sont nunuches et C. me dit que ce qu’elle entend dans l’audio guide est une misère!Les documents filmés en couleurs avec les mannequins devant des fonds simultanés sont vivifiants

J’abandonne tout le monde pour voir l’expo David Altmejd dont je ne sais rien. Et là, c’est la claque. Je trouve cela magnifique et puissant. Je ne réfléchis pas à ce que cela m’évoque/ les métamorphoses d’Ovidé, la Natura Naturans {encore}/les monstruosités et les merveilles, les séries B du cinéma.Les anamorphoses.

L’oiseau ( décidément vive Franju !! )

expo david altmejd4

expo david altmejd

COPYRIGHT HELENE DELPRAT !!

oiseau bobour

oiseau atelier

Rien écrit depuis longtemps. Préoccupée par d’autres affaires dont la dernière est la découverte de mon masque d’oiseau sur l’affiche du Centre Pompidou.

Je l’avais prêté en 2007  ( le 5 juin= merci mn blog !) à Benoit pour un film dont je ne savais rien.— ” T’aurais toujours tes masques d’oiseaux ?”. A Benoit qui m’a beaucoup aidée quand il le fallait et très généreusement je ne peux dire que OUI.

C’était un accessoire destiné à être perdu “dans la masse “. Et voilà qu’il devient la figure emblématique de ” De la guerre” de Bonello. J’en suis certes flattée mais c’est extrêmement désagréable alors que sortant de l’expo raisonnable de Duchamp , je descends l’escalator escorté de M.M , de me trouver nez à bec avec mon oiseau. Je n’en revenais pas. L’affiche est belle en plus ( Ptête que j’en aurai une !!!! )

Affiche-De-la-guerre

Rien écrit non plus sur le blog Bozar;
Je ne sais pas pourquoi je suis si fatiguée. Abattue presque.  C’est comme si je courrais sans cesse. Un speed total.

Cette semaine je m’oblige à ne rien faire,( de toutes façons je ne PEUX rien faire et me demande comment j’ai pu assurer les Beaux-Arts Mardi.Mystères du théâtre me dis-je, en scène on ne sent plus rien. C’est un peu vrai.

Me poser, m’allonger, lire. Le livre de Paul Veyne “ET DANS L’ÉTERNITÉ JE NE M’ENNUIERAI PAS“, et l’Institut Benjamenta. Ai acheté “Les barrages de sable” de Jouannais, et “la poétique de l’espace” de Bachelard.

Je fouine. Je cherche.

Beaucoup de mal à sortir et à m’intéresser à quoi que ce soit. La lecture m’obsède.

Je me dis aussi que même si on ne veut pas en recevoir les ondes, la semaine FIAC et ses agitations n’est pas inoffensive. Je ne suis allée à rien.

J’ai bien aimé, même si je n’aime pas les “déjeuners par principe” qui me font croire qu’on est Dimanche-j’ai aimé  être avec M.T qui est décidément un homme délicieux.

Ce qui était amusant c’est qu’avec DH, nous avons apporté le même cadeau: Le même livre Duras-Godard:

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R est épatant comme toujours, me décrochant d’ici pour que j’aille le retrouver au Wepler. C’est un drôle d’endroit démodé dirais-je et presque un peu triste que ce café ou Henry Miller avait ses habitudes. Un homme à perruque ( mais ça ne se voit pas , hum hum!) y a ses habitudes me dit R. Une dame derrière nous commande deux bocks. Elle préfère deux bocks à un demi. Soit…  Puis quand arrive la bière elle trouve qu’il y a trop de mousse-pas de problèmes madame je vous enlève la mousse-. Je ris. On glisse de l’atmosphère thé un peu glauque, aux lumières plus joyeuses de l’apéritif, de ” avant le film” ou du simple Rendez-vous. Il fait encore bon et il y a du monde en terrasse.J’aime bien les garçons de ce café.

Soudain faim alors que Mardi j’ai avalé une demi-Madeleine. Je filse commander une pizza Miam miam.

C. m’a fait des notes quant au film sur Nicole. Très judicieuses et on devait y travailler mais… Je pense que ça va aller mieux et je vais attaquer ça.

Putain , Patti Smith m’a donné son téléphone et on a parlé un bon moment. Evidemment répondeur. Je ne vais pas la harceler. Mais une chanson qui traverse le film serait plus sexy que Shumann.

Diné avec Guy Mercredi dernier. Il m’a fait porter le catalogue Sade.

 

 

 

les choses réjouissantes et la femme-canon

En ce moment à peu près tout est chose réjouissante: R. termine sa tournée de 120 dates demain soir à Toulon ( je voulais lui faire la surprise et y aller mais c’est mort )

Christopher Lee ( merci E. ) sort un album Silver Knight  à 92 ans . Je crois que ce qui vaut l’os ce sont les images associées à My way, Moi Don

Quichotte et Toreador en Français. La musique est pas terrible mais c’est le fait d’exister 100 pour 100.

Comme Gisèle Casadessus que j’adore et qui fêtera ses 100 ans le 14 Juin prochain si Wiki dit vrai ( !)

SMS de GC qui m’a passé son stylo pour que j’écrive un mot dans le bouquin. Qu’ai je fait du stylo…

Travail de fou à Nogent avec Benoit Pfauwadel qui est notre chef !!!

Je m’éxécute. Fais ci. Va là. J’adore.

Il y a encore énormément à faire… Mais une fois que l’échafaudage sera enlevé je serai plus tranquille. ( j’ai la trouille des accidents -la disqueuse, les cutter, l’échafaudage, souder …)

B. fait venir des tas de gens: Samuel des arts Déco, Nathalie dont j’ignore le nom de famille: Précise, efficace, sure. Olivier , pas vu. Un autre pas vu qui a installé la table . Henri, serrurier et pianiste qui soude comme on respire. De mon côté Julie, Valerie, Pascal. Monsieur Dominguez et Cyrille. Giulia et Caroline. Quand ce sera fini on se demandera pourquoi tant de temps… Mais…

J’admire l’invention et le calme de Benoit, la façon dont il explique à chacun. et tout cela ( lui et les autres ) en totale générosité. personne n’est payé. Le budget est cuit.

Aujourd’hui G.A est venu pour “nous garder” et nous a fait un délicieux déjeuner.

Il nous a parlé de la femme canon. Il faut absolument que j’aille la voir . ( Elle est à la maison de retraite )

Le parc est très beau ( vu de l’intérieur ) . Retour et embouteillages.

C passe tout à l’heure pour le montage. Demain passer chez Varia pour récupérer le tissu. L’onde ne va pas. Il faudrait peindre, mélanger. Là ce n’est pas terrible. Et pas le temps d’essayer.

Son. Je suis à la bourre.

J’attends C. pour le montage…

La récré

 

C’est bon d’aller voir des expos! . Le matin au BAL, lui vraiment bien à deux pas de la maison et que je ne connaissais pas du tout.

Puis on file au Musée Victor Hugo.

Un club sandwich offert par Y en terrasse et il fait froid. Puis filer à la galerie.

Passage de G.L, accompagnée d’une fille sympa qui reste 10 minutes ne dit pas un mot et me demande le quartier des tissus. On en rit 5 mn!!!

Pas mal de monde. Montrer, rouler, accrocher.

Puis A.F arrive, on discute et on rit. Taxi . Maison . Dodo pendant que C. et N. doivent se taper le diner au Meurice

Notes

Das grinsende Gesicht (1921Julius herska

The cat and the canari / Paul Leni

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Au Musée Victor Hugo, “l’Âme a-t-elle un visage?” en l’occurence L’homme qui rit.

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Beaucoup de documents intéressants dont le Rochegrosse. La partie BD ,  Hum et le pire, le film de de Jean-Pierre Améris. 9a c’est vraiment moche. On avait les images splendides du film de Paul Leni et on se retrouve dans des images de télé.

Dossier à déposer demain et courses pour Nogent et c’est reparti. B.a bien travaillé et je suis très contente. J’ai hâte de voir ce que ça va donner.

 

La honte

Je ne connaissais pas Jacopo Ligozzi!! C’est magnifique.

La course.

Hier fin peintures

Ce matin fin ( enfin… ) dossier Beaux arts

Et là j’attaque le son.

NB ligozzi

 

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rapido pour ne pas oublier

En revenant de la maison de la radio hier où j’étais partie “filmer une voix”, je passe devant une vitrine à deux secondes d’ici et trouve ceci ( tas )

Bon plus tard pas le temps

INSOMNIE

Des cauchemars. Rue SAint-Fuscien mon portable tombe et file comme un missile. Un enfant en skate le rattrape mais il en manque une partie. On passe devant la maison. J’ai RV à l’atelier. Des gens arrivent. Je ne l’ai connais pas. L’un touche mon appareil photo et je l’engueule. DAns la pièce C. répète avec P. Une sorte de performance prétentieuse qui m’agace. Je sors mais passe d’Argenteuil à Amiens comme au cinéma.

En parlant de film, hier j’ai abandonné un Duvivier avec Jules Berry..

Ensuite impossible de faire des numéros de téléphone, de joindre qui que ce soit. Devant la gare, la place est mouillée. J’avance et perds pied. Mon sac se remplit d’eau. Je pleure .

Réveillée à 4h. Puis 6h.

Il faut que je file.

Hier et avant-hier toute la journée avec B. pour tout préparer. De mon côté tout est presque fait.

POur l’expo les peintures sont prêtes et je pars la semaine prochaine pour maroufler. Néanmoins je me demande s’il ne faut pas faire l’expo en Octobre ou tout au moins à la rentrée.

Anse de la Fausse-monnaie

Ne rien faire. Marcher. Vider le cache. Ne rien prévoir. Respirer. Regarder la mer.

C’est délicieux. Ca fait du bien.

Je vais même au cinéma à 18h30. Polanski. La venus à la fourrure. Je ne sais rien du film. Même pas la distribution.

Je m’ennuie . Amalric n’est pas un acteur qui m’intéresse. Je ne comprends pas trop pourquoi tout le monde l’adore. Je ne trouve pas que ce soit un acteur passionnant.

Marcher. remonter la Canebière. M’installer chez Noel . Je voulais éviter le port. Là c’est bien. Une vraie pizzeria avec des gens “normaux” du coin.

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Elle ne s’appelle pas Stellamare.

Depuis longtemps je connais cette maison. Je ne sais rien d’elle sauf que j’ai décidé qu’elle m’appartenait. Je n’ai jamais d’envies tenaces, je veux dire d’obcessions quant aux choses.

—”J’aimerais, ce serait bien, j’adorerais … “… Non…

J’oublie. Mais la revoir là, alors que je n’y pensais plus du tout… Il y en a une autre avec un grand jardin devant ….

Ah je m’y vois comme Malaparte, face à la mer, des heures, des heures.

J’ai marché , marché. Vent de voleurs et vagues. Magnifique. Cette boucle doit faire 12 km.

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Visité le Mucem.

Impressionnant Fort Saint-Jean. Passerelles. Et vue incroyable sur la mer.

Les expos? Le bazar du genre. Bordelique et confuse. Moche, peu lisible.

Galerie de la Méditerranée: Idem/ voilages, rideaux, on est dans le noir et on sait que la mer est là.

1500 m2 avec des retraités , des vidéos, une guillotine, des fixés sous verre, une maquette de bateau, une oeuvre de Pistoletto, une Marianne…

Tout cela m’ennuyait. Ne suis pas restée longtemps. (La Galerie met en perspective le monde méditerranéen avec d’autres ensembles comparables à l’échelle planétaire comme l’Asie du Sud-est ou la Mésoamérique à partir de quatre singularités intitulées : « Invention des agricultures, naissance des dieux », « Jérusalem, une ville trois fois sainte », « Citoyenneté et droits de l’Homme » et « Au-delà du monde connu ».)

Ouem….

Déçue , non par le batiment et le site mais les expos. Le temps des loisirs  ( horrible le titre ). Fermé? Pas trouvé?

Je termine Mystic River de Lehane et en achète un autre pour le retour.

Hop,retour,  direction rue Richer. Je rejoins C., T., P. pour l’anniversaire de Pia. 16 ans.

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Ca vient du site Blitz Kids mais je n’en sais pas davantage

Semaine prochaine deux enterrements/ Le directeur du théâtre Hébertot-Pierre Franck/ demain

Laurent Doré/ Mercredi….

J’adore la musique de Bernard Hermann/ Ecoute Psycho.

J’ai vu l’expo de Pierre Huyghe et j’ai bien aimé tout ça. J’étais avec Y. Ils exagèrent à Pompisou avec leurs billets groupés à 13 euros et l’impossibilité de ne prendre par exemple qu’un ticket pour Huyghe.

Je trouve une photo de Klaus Nomi qui me plait et la mets sur fb.

Envie de travailler davantage. De lire plus etc…

 

 

Une chambre à soi

Hier P. a dit:

—Tu sais cette fille intelligente et stupide? Tu vois qui?

J’adore.

Bon je pars demain matin.

A moi les sapins. A moi le fantôme de Petrus.

A moi le VTT, à moi les Tintin lus mille fois. Après cette journée… grise. Onyx sur l’ordi, timing de dérushage pour E.

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Puis réussir à sortir de l’appartement. Poste. Et Saint-Michel pour DVD.

J’ai fait découvrir au petit B., vierge de télévision et de films, Buster K. Je n’en revenais pas de ses éclats de rire Et maintenant ce sera C. Chaplin.

Il choisira son camp!!!!

J’emporte pour lui d’autres films et repose “La belle et la Bête ” que je lui montrerai à la cinémathèque un jour, en grand en vrai.

Il fait beau. Je flâne ce qui ne m’arrive que très peu souvent. J’ai bien fait de retarder le départ.

E. m’apporte sa valise rouge et hideuse. Nous rions de la voir si moche et je la pose sur un coussin du même ton, pour lui donner de l’allure.

Fou rire. C’est délicieux de rire ainsi. Pour un objet absurde.

Mail du notaire. Je réponds en deux secondes. Je signe.

Rues. Chaussures terribles dans une vitrine de second-hand. Elles sont à vendre mais dans un tel état. Etat poubelle cent pour cent.

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Alors voici ce qui peut nous inciter à un peu moins d’arrogance.

Putain mais qui va acheter les blanches. Cradingues, éculées mais qui semblent avoir un passé en forme de quelque chose.

Quand dans la cour de la mairie l’autre jour, je regardais les chaussures de R. Dati et Trierweiler, je chuchotais à l’oreille de X:

—Putain on fait pas le poids niveau pompes.

Et hier dans les allées je disais à C. que le fric discret était au poignet des hommes et aux pieds des femmes.

Là, les pompes de chez Guerrisol elles viennent direct d’un campement Rom , ma parole. Vous savez quand les bulls viennent de passer, il reste ce genre de choses.

En sortant ce soir dîner au bistrot du coin, comme une vieille dame choquée j’épouvante deux types qui s’apprêtent à pisser entre les voitures et un qui est en train de le faire. Hahahaha, ils filent…

Personne ne moufte.

Je grogne. Je grogne contre tout.

Et contre  tous dont certains, bien élevés pourtant,  à la Fiac qui vous rentrent dedans sans même un mot d’excuse ou de je ne sais quoi ,et qui rentrent aussi dans des dames qui ont l’air de vraies filles en disant

—” Vous n’avez pas la priorité!!.

Je l’ai vu et entendu. Le comble. Ca c’était à l’entrée VIP où un gros con à l’inverse du métro poussait pour sortir, une dame d’un certain âge.

Ca me désole.

 

Dimanche

white owl: victorien

William J. Webbe

On a décidé dès l’ouverture des rideaux de filer à Versailles. Et on a bien fait. C’était splendide. La musique dans les jardins, ce n’est pas ce qu’il y a plus indispensable mais…

Je marche sans penser à rien , R. court devant . Pour venir nous nous sommes trouvés dans le grotesque cortège des Ferrari . C’est un genre de Rotary club du super riche me disais-je en râlant ( ceci étant dit, même lentement le bruit dans les tunnels est impressionnant.) Bref comme une anomalie nous roulions escortés de 92, 75, Luxembourg, Monaco, Corse.

R. me dit: Ce doit être le rallye des pauvres…. Je m’en fiche qu’on ait une ou plusieurs Ferrari ( J’ai une préférence pour tout mais pas la rouge/ La grise est plus discrète donc plus classe)

Bref. Je m’en fiche – bien qu’en horde…. Mais quand , alors que soudainement j’ai décidé ( on se demande pourquoi) d’être bien prudente et de respecter la limitation à 50 , qu’un type me colle agacé, je dis NON!!!!

J’aime bien regarder les avirons. J’ai toujours eu envie d’essayer.

REtour.

RV avec DH devant la fondation Cartier/ Heureusement ” qu’on est sur la liste “( hum hum: Tu es sur la liste!!!! Ca me fait mourir de rire car ce n’est pas à Viviers que j’entends ça et ouf !), parcequ’il y a un monde fou.

Bertolucci, Varda, et les autres… On bavarde. Il fait humide. Du Hip-hop là-bas;;; Des contes en bas. On squatte une table et on n’en bouge pas à vrai dire.

RV au Flore avec R. On rit. On regarde les deux russes modèle blaireaux à foulard rose Vuitton- champagne et Vodka- la femme à impressions léopard, Moscovici -ah c’est lui?, une dame qui commence un pavé, un gros bouquin spécial Flore, un garçon de la famille physique Saint-Laurent qui regarde R. Celui -ci le salue. Ils se serrent la main et personne ne comprend rien dans un grand rire. Marcher, manger un truc. Rentrer en taxi et le chauffeur est Haitien. On parle.

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