L’homme detritus

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Je suis allée au labo hier chercher les bandes de lectures. J’ai ralenti à Jaures en découvrant sur le terre-plein l’image d’un type ou d’un femme allongée dans un sac de couchage. Son dos nu en sortait.  Des pigeons l’entoutaient. Je me suis dit: C’est l’homme-déchet, l’homme détritus. Est-il vivant… Et j’ai continué ma route. Au retour j’ai garé mon vélo et je suis allée sur ce terrain sale, avec des détritus, des bouts de pain, des sacs plastique,  des chaussures, des barquettes avec de la sauce, une orange. J’ai tourné autour du corps endormi, peau sombre. Il ou elle avait un collier autour du cou, comme seul lien avec l’espèce humaine , un collier assez gros avec des perles. Maintenant j’inspecte l’image et j’y vois des tas de vêtements crasseux ; un pigeon dort le bec dans sa poitrine et il y en a cinq autres qui picorent des saloperies. Il est curieux celui qui tout gonflé de plumes est immobile à vingt centimètres de la tête du corps. Corps  fin,  cheveux gris,  dos nu.

J’appelle et j’appelle et j’appelle le 115. Je ne parviens pas à les joindre et … je pars. Ca n’interesse personne cette misère,  ce truc qui respire encore, cette épluchure vivante, cette poubelle. Cette pourriture.

Je soupire en me disant que c’est terrible. Il y a beaucoup de gens dans la rue , mais beaucoup de gens fous aussi qui devraient être soignés. Le 115 ne peut pas tout faire.

J’ai travaillé mollement mais avec plaisir. Lentement. Lentement. Ca n’avance pas beaucoup.

Yoga. Oups , ce n’est pas du tout le même rythme que ce que j’avais déjà essayé. Plus dynamique. Ca tire, c’est agréable. Mais je ne m’attendais pas à l’histoire du lotus et heureusment que ni V. ni C. n’étaient là sinon j’aurais éclaté de rire. Le lotus au nombre de pétales croissant et à la couleur changeante, ponctué d’une sorte de OOOOM. Je genre de truc qui m’étouffe de rire si j’ai un complice pas trop loin et même un peu loin d’ailleurs car un coup d’oeil suffit. Me sont venues à l’esprit des sottises qu’il ne serait pas difficile de décripter!

UC Mardi. Beaucoup de très bonnes choses, avec en tête Lou qui présente un ensemble formidable. Et aussi le livre de Clément, écrit à partir des 4 images : “Davos”. Impressionnant.

Ah oui aussi , suis passée à la conférence de Kader Attia. C’était très intéressant . J’aime sa façon de parler, de raconter. C’est vivant et riche. Ce qu’il dit de la réparation est essentiel. Mais je ne connais pas bien son travail. Est-ce au niveau de ce qu’il dit? Ou est ce l’illustration de ce qu’il dit. Ou pas.

J’ai toujours peur quand entrent en scène les gueules cassées. .

Un bain.

RV cet après midi avec Bustamante. ( PS ce n’est pas la raison de mon bain !)

Ismael, Mustapha et Sabrina

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Personne sur le matelas hier soir. Et quand je suis descendue faire une course vers 21h30, Sabrina y dormait seule comme un bébé. J’ai caressé sa joue du bout de l’index et elle n’a pas bougé.

J’ai croisé Mustapha tout content avec une rose, un sandwich et une banane pour elle. Il était vraiment content de la fleur surtout et il souriait. Je suis remontée 15 mn plus tard et là c’était la guerre. S. A foutu en l’air la fleur et tout le bazar-il pleuvait des frites- et elle hurlait. Du coup , M s’est effondré et a pleuré avec sa fleur écornée. Puis il s’est relevé et a commencé à la frapper. Faut m’imaginer dans cette scène. Une sorte d’erreur moralisatrice. Alors que l’on n’est pas du tout dans la même logique. Mais ce qui est drôle c’est qu’avec moi ils arrêtent comme des enfants coupables. Bon. Embrassez vous. C’est fait. A peine fini le baiser de réconciliation, c’est reparti de plus belle et cette fois ci avec tesson de bouteille de rosé. Dans le mouvement , celui qui avait rejoint les deux ( surnommés par leurs amis” les feux de l’amour ” ) se prend un coup de litron sur le crâne, comme dans un film muet et paf, le voilà étendu.

Il s’est remis et moi , j’ai dit bonsoir à tout le monde, fait promettre que ” vos gueules “. Arrivée au 5eme, j’entendais déjà S:

—Ta mère la pute… Voilà. Ta mère la pute… Voilà. Ta mère la pute… Voilà. Ta mère la pute… Voilà. Ta mère la pute… Voilà. Ta mère la pute… Voilà. Ta mère la pute… Voilà. Ta mère la pute… Voilà.

la dame qui {NE} parle à personne

pour se sauver de ça: SORTIR. J’ai la tête en bouillie. Je soigne avec des chansons Italiennes ou Tana la Negra que m’a indiqué JW.

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Elle est souvent assise, du matin au soir au coin, dans le renfoncement de carrefour. J’ai réussi à lui sourire sans qu’elle fronce l’oeil.

Chaque fois que  je la vois je pense à Duras… ! J’adore cet accoutrement qu’elle a adopté il y a six mois environ.

C’est étrange ces vies. Ces gens dont on ne sait strictement rien. Pourquoi se sent-elle bien avec ce chapeau des rizières? De quoi se souvient-elle? En quoi se transforme t-elle qui est si peu ordinaire…. Ici elle est à 10 mètres de son repère habituel. Il faudrait que je la suive pour voir où est sa tanière.

Suis allée acheter un nouveau téléphone. L’autre était mort. Je suis toujours étonnée du monde dans ces boutiques SFR et de l’inconfort. Deux machins pour s’asseoir. En parlant des lieux ordinaires, je constate la disparition progressive des “Zinc” dans les bistrots. Enfin dans mon quartier ( Martyrs Trudaine, devenu particulièrement bourgeois et cher ). Au coin on dirait une succursale de l’Apple store. C’est horrible. Les gens installés à des tables communes. Oui la table commune c’est tendance depuis un bout de temps. Mais je préfère les comptoirs où l’on entend des tas de choses drôles. Là où les gens n’ont pas d’écouteurs, là où ils tendent l’oreille, regardent en sirotant je ne sais quoi, café ou bière. Ils échangent des banalités avec les serveurs et patrons. Vive la Meteo et les faits d’hiver et “les brèves “. Histoire de laisser un peu de côté le SMS et tout le bazar.

 

 

Dormir dehors

Le souvenir le plus récent c’est ma nuit en Italie, avec Venise en carton et le bateau qui repartait le soir alors que j’étais à peine arrivée…

Et puis ce soit Edith Scob avec qui je viens de boire un verre ( tiens elle aime la bière, ça alors…) à la sortie d’Inventaires où j’ai beaucoup ri.

Arg. Peinture. Comme la bouilloire a explosé je vais à la pompe à café chez D.

Hier soir Lundi, je rentre de la Fondation Ricard… (////) et dans la rue ils sont là.

Deux types debout, deux allongés à l’endroit où Carrefour sort les poubelles. Ils ont oté leurs chaussures. Et profitent du courant d’air chaud. L’un me  parle. ” Tu as mari? “. Je réponds oui, continue mon chemin de trois pas, puis m’arrête:

Vous avez bouffé?

Vous savez où vous pouvez manger gratuit? Non.

Ils sont à Paris depuis 3 jours. Ne savent pas grand chose. Je leur demande s’ils veulent manger. Je monte et il n’y a pas grand chose. Je pourrais faire des pâtes etles descendre mais c’est un peu compliqué. Ca pose des cas de conscience terrible. Je redescends. R. Me dit de prendre du fric dans son porte feuille.

Maintenant il y en a deux de plus. J’emmène celui qui m’a parlé et parle un peu Français. Viens on achète à manger. Tu veux quoi. Du pain, deux baguettes, des rillettes tu aimes ça? Un gros pot, du jambon, du je ne sais pas quoi. Il dit ça va . C’est assez. Des brioches tu veux? Oui. Des bières ? Oui. Voilà. Il porte le sac. On rajoute une bouteille d’eau. Pas de fromage. ? Non.

C’est Julian, qui vient d’une ville à 300 km de Bucarest, qui doit aller à Nantes ou appeler un patron en Belgique. Je sais pas ce que sont ces réseaux. Je pense au film d’Arnaud: Clandestin…

Je remonte, lui serre la main. Puis arrivée ici je vais à l’ordi et imprime les distributions de bouffe des restos du coeur et secours catho etc.Je redescends.

Il commence à pleuvoir. Je lui file les feuilles . Il a l’air d’être celui qui est le plus débrouillard. Les autre rigolent vaguement.

Ce soir, ils ne sont plus là.

En allant à A. en voiture, je constate l’avancée des bidonvilles. Dingue ce que ça pousse.

Je ne sais absolument plus d’où sortent ces images? Un film sur Ubuweb sans doute mais quoi. Mystère

chevalier

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La fille qui attaque à la tringle à rideaux/tout mélangé.

“Des choses qui n’ont de sens qu’en dehors du contexte….”

Merleau Ponty

Comme dit Damish ceci est difficile à avaler pour un historien ( colloque Daniel Arasse )

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Le syntagme de Finkelkraut…

Certaines populations


Mais comment on fait un dossier. C’est le bazar un dossier. C’est l’enfer. Mes images + mes images + mes images= Je saute par la fenêtre.

Mais maintenant que j’ai décidé de faire mon boulot, ( non ce boulot-ci) je ne recule plus. Je travaille comme une bête. les journées sont trop courtes et mes yeux me font les yeux doux pour que j’arrête.

C’est là où un stagiaire, ou ce genre de truc que je ne connais pas, n’ai pas du tout l’habitude serait bien.


Des PD de Sales blancs…


Oui tout ça pour dire que je préfère dessiner etc plutôt que de vanter mes mérites.

En 6 mois je suis plus allée aux expos qu’en 15 ans. Et je ne “souffre” pas.

Avec Thomas, c’est facile et agréable.

Rêves et rêves.

e matin dos avec une plaque entre les omoplates.Est ce dû à la leçon de Jean hier?

Il passe à l’atelier pour prendre les bricoles que j’ai faites pour son décor. Rien.

Il s’allonge et me dit : Ca fait du bien.

Jean à la bougeotte du corps. Son corps d’étoile de l’opéra dont je lui disais:

C’est dingue ce qu’il a subi. On devrait faire une sorte e mannequin, comme ceux utilisés dans les test- accidents de voiture, pour lui infliger “la danse classique”

J’ai fait pareil, m’émerveillant des petits craquements qui s’échappaient de ma colonne

Ne favorise pas ce climat d’hostilité


RER entre 4 filles blacks. Une Zairoise, dit-elle. Belle. Mais dès qu’elle parle c’est l’enfer:

“On va lui taper dans son ventre pas dans sa face, si dans sa face aussi. Les filles des Olympiades et celle de clichy…”

Gangs sans doute. Celle en face de moi est en Kitty.

Pomponnées… Mais bazar une agressivité se dégage.

Un coup de coude. Je ne lis pas donc j’ai le regard assez vide, je scanne léger, mais vois que ça va être mon tour.

moi:

—Oui? …

ma voisine ( fort):

—Vous êtes un homme ou une femme?

Ca y est c’est reparti. En dedans, j’ai un couteau rouillé, en dehors un sourire calme

Lundi Mardi, homme… Mardi Mercredi femme et après je reprends la boucle…

Ca ne fait rire personne mais leur expression, en réfléchissant devient “humaine” le temps d’un instant.

—Je suis une fille

—Oui ça se voit à vos mains. Je l’avais vu à vos mains

—Pourquoi vous m’avez demandé alors..

Bref, j’ai enregistré. Je ne sais pas si c’est bon. Puis j’ai débarqué chez E. avec une humeur massacrante.

Assise chez lui, au sol, tout s’est remis en place au milieu des livres de son bureau.

Puis le délicieux restaurant viet d’en face a tout réparé.

La veille alors qu’on pédalait tranquille avec Dalila sur la petite route qui mène à la gare d’A., est arrivée à toute blinde une voiture en sens interdit.

Vers nous donc. Ca fait désagréable. Le mec a gueulé: C’est la police!

Des mômes qui cafouillaient un peu au dessus dans le terrain vague rigolaient…

Pas nous. Le gars a fait une marche arrière de série policière TV.

Dalila m’a dit que c’était le même mec qui voulait piquer des vélos au 4.

Bref. Parfois c’est épuisant . Finkelkraut qui parle , juste là serait d’accord avec moi. mais je crois ne pas être d’accord avec lui!

Tout ce qui brille avec Camille, puis une bière en terrasser au Royal

Expo Labarthe à Nogent.

C’est incroyable comme ils font bien les choses à la maison Anthonioz. Il y a Cyril je crois et Monsieur Gomez qui bossent super bien, comme des fous, pour organiser les lieux.

C’est classe et soigné. L’expo: Le chat de Barcelone. J’avoue n’avoir pas regardé mais papoté. J’y retournerai.

Je suis très étonnée du plaisir qu’à Labarthe a se mettre devant la caméra.

On dirait qu’il veut être absorbé par tous les appareils photo et caméras en même temps… Hum… Oué oué…Hum hum encore!!

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