Quand même…

Ribeira

Je relis et corrige les fautes

L’interview ce matin de BHL vaut le coup d’être entendue. Nuit blanche ou Nuits blanches que je n’ai pas lu, semble être le touchant témoignage d’un homme qui souffre car les autres souffrent. C’est beau!!! Oh que c’est beau ! J’avais noté ça en laissant BHL parler de son existence d’homme ” qui en a trop vu “. C’est parait -il son ami Sollers qui lui disait cela , et s’adressait surtout au grand reporter de guerre eme chemise blanche et gingembre du matin. Ce qui est fou c’est l’arrogance. Monsieur regardez le Monde et regardez votre pantalon. Non? Bref laissons le à ses angoisses. Nous avons vu La chambre d’à côté que je déconseille en cas de cafard amorcé, en cas de peur de la mort, en cas de tout dirais-je. J’ai bien aimé le film qui grâce aux costumes et décors ( c’est une sort de huis clos ) échappe au glauque. Mais dans cette esthétique, cette élégance et celle de Tilda Swinton, la mort n’en ai que plus aigüe. Hopper, la neige rose, Les gens de Dublin, Buster Keaton… On a vu un verre à la Cantine en sortant….

Un peu plus tard alors que je ne dormais pas, je suis tombée comme on dit sur le Anselm de Wim Wenders. J’avoue, du coup, m’être endormie. Mon agacement n’a pas perturbé mon sommeil ( j’ai quand même rêvé d’une salle de bain dans laquelle j’entrais pour découvrir une baignoire qui contenait un noyé sur le dos. Là dans la pénombre ) ; Mais quand même pourquoi Wenders qui n’est pas un homme stupide s’est embarqué avec ce con. ( pardon ) Il est fou furieux ce type!!! Le colossal, le gigantisme, le surhomme, le plus puissant que Dieu !!!! Moi je dis l’imbécile au plomb , ou le cul de plomb sifflotant sur son vélo, faisant danser les palans et les sculptures de femmes en robes blanches / des salières géantes? dans son patrimoine immobilier énorme, son atelier énorme, ses sculptures énormes. Oui oui j’y ai pensé aussi mais c’est vulgaire . Même Daniel Arasse :Daniel Arasse met en valeur la profonde culture de Kiefer, sa démarche philosophique, artistique et démontre l’unité et la continuité d’une œuvre qui échappe à une conception linéaire du temps. Vazi, ne te gêne pas pour moi. C’est affligeant. J’avais visité l’expo du Centre Pompidou au pas de course, râlant parfois à voix haute, seule face à Paul Celan transformé en béquille d’artiste.( Paul Celan a rendu visite à Heidegger en 1967, à Todtnauberg, lieu de travail en Forêt Noire du philosophe.) Bref dans mon souvenir, l’exposition était un bon gros pâté de pathos, bien lourd à digérer, du plomb dans l’estomac et dans l’aile aussi je crois.

Dans mes méchancetés je vais poursuivre avec la chaine Muséum avec un Z . C’est quelque chose. Vous pouvez y découvrir Orlinski et sa boutique d’horreurs qui vont envahir villes et pistes de ski, scandaleux de détruire le paysage avec ” les matériaux qu’il invente “( dixit la cruche qui commente , comme si la poudre n’avait pas été expérimentée à leurs dépends par Nikki de Saint Phalle et Cesar entr’autres , puis voir Texier. Tous deux sortes de Kieffer du pauvre . Oh la la ce que j’entends comme âneries prétentieuses, comme platitudes, qu’elles viennent du play-boy ou de l’ogre . Stupides mais/et malins.

Mais pourquoi parler de cela alors que j’ai vu des très belles choses de Hilma af Klint dans l’exposition interessante, l’âge atomique , qui en milieu de parcours devient plutôt un livre qu’une exposition. Que j’ai eu du plaisir à voir ce bizarre Ribeira et lire ce tout petit livre de Dostoievski : Un petit héros Extrait de mémoires anonymes . Je lis que 23 avril 1849, Dostoïevski est arrêté pour complot politique et je ne savais pas qu’il avait écrit cela en prison. Ce plaisir à lire ” les Russes” ne m’a jamais quittée, et je me souviens de ces moments d’hiver délicieux dans un hôtel au bord du lac Léman. R répétait avec JLT et j passais mes journées à marcher ( râlant de ne pas pouvoir accéder au bord du lac ) et à lire près du feu: Oblomov, les âmes mortes, etc… Un régal . J’ai de ce pas acheté Eugène Onéguine et n’avais pas vu, ne savais pas que c’était écrit en vers. Bon. Pourquoi pas ( zut )/ Ai acheté le premier Da Empoli après avoir lu le Mage du Kremlin avec intérêt. C’est drôle j’ai dans mon entourage quelques personnes qui sont muets quant à la lecture. Lisent-ils ou pas. MT a pris le premier avion pour Bogota, choquée qu’elle était d’apprendre le décès de son frère ; Il ne s’est pas réveillé de sa sieste. Mort géniale et indolore. Néanmoins…

Nous avons continué la maquette du catalogue et suis retournée chez Arte rue Daguerre . Aujourd’hui pour la première fois je souffle un peu. Je m’étais dit que j’irais au Louvre et je n’ai pas eu le courage. Comme souvent dans ces cas-là, pour ” vider mon cache” je vais dans les grands magasins. Suis attentive 15 mn pour chercher une veste , puis je me contente d’errer dans les rayons sans rien voir. Ai marché dans le froid et ça m’a semblé bon ce froid gris. Bien protégée par ma cagoule.

Hier nous avons enregistré dès 8h30 des trucs pour l’audio guide de l’exposition et j’ai filé pour embrasser MR à la manufacture de Sèvres. Que c’est loin!! Suis restée 15 mn pour cette cérémonie de départ à la retraite et remise.

Go

Le projet ( projet… ) est terminé. Trop de temps passé d’ailleurs mais pas inintéressant car ça me change de mes habitudes. Mon envie et mon problème: La sculpture. Me sens très empruntée. J’ai besoin de quelqu’un pour m’accompagner . Dans 10 mn direction A. Pas été sur place depuis une semaine. J’espère que les oiseaux ont pu se débrouiller tout seuls. Recommencer à peindre et faire ces deux sculptures… 2025/ voir la mer et le soleil, retourner à La Brigue et à La fleur des Alpes, voir davantage les amis, n’avoir aucune contrainte, ne pas être angoissée juste avant le réveil, faire( re ) faire du vélo et du tennis. J’ai eu de la chance de voir l’expo Torlonia au Louvre. J’ai de la chance. J’ai de la chance d’avoir R. près de moi . De la chance d’avoir des amis précieux même si on se voit peu.

Echapper au pire dans un rêve je précise

Cette nuit c’était une course stratégique pour échapper à mes poursuivants qui- c’était clair- me voulaient du mal. J’avais des complices qui m’indiquaient quand il y avait possibilité de trêve ou quand il y avait danger: Des signes, des codes: Une chaise renversée voulait dire qu'”ils” étaient sur mes talons. Je suis entrée chez ? car je devais commander 3 tailleurs Chanel avec les motifs de mes tapis. La dame bourgeoise et snob n’a pas prêté attention à ma présence, me toisant ( comme dans Pretty Woman lorsque JR demande le prix d’un vêtement.) ( c’est le documentaire que j’ai vu hier qui… ) Ca me rappelle mon frère à la FIAC de l’époque alors qu’il demandait le prix d’un Rothko s’était vu répondre que c’était très cher. Tiens prend ça ! J’ai eu le même résultat dans une agence de voyages -il y a longtemps-je demandais le prix de je ne sais quelle formule chic – et qu’est ce qui m’avait pris? – Mystère. Là aussi on m’avait dit aussi que c’était cher. Ce genre d’attitude me rend dingue . A priori on a tous vécu ça. Quoi que …Je me souviens aussi, alors que j’habitais Amiens, mon frère m’avait emmenée à Paris ( je devais avoir 18 ans ) et fait rentrer seule chez Yamamoto. En plus/ cadeau de la maison/ il fallait que je demande le prix d’un truc, éventuellement que je l’essaie et que je reparte sans rien acheter en relevant le menton . Eh bien, ma foi, c’est un excellent exercice que celui-là. Mon père était gonflé/ Pas de problème / Il passait par tout ou tout au moins avait le sentiment que ça marchait.Il n’avait peur de rien. Ni des gens, ni des milieux… ni de lui. Ma mère était plus coincée, habituée à entendre ” qu’on est pas du même monde “.( Il y avait disait ma tante, “les gros porte-monnaie ” ) . Rassurez vous je ne vais pas écrire un livre de Edouard Louis! Bon mais j’ai eu la chance d’être à peu près à l’aise partout. Même si ça se travaille quand on ne vient pas de je ne sais où. La vendeuse servile à la botte de la cliente fortunée qui dérange tout et part avec un rictus d’adieu au bec , on connaît. Berk. Bref cette nuit je n’ai donc commandé qu’un tailleur Chanel ( par économie et pourquoi la commanditaire en voulait 3 ) après avoir demandé à la dame distinguée si elle voulait mon CV. On m’a demandé de patienter et un garçon italien spécialisé dans la clientèle sans importance s’est présenté à moi. Hésitant. J’ai demandé en quelle langue nous devions parler. La suite s’est évaporée, poursuivants criminels, tailleurs Chanel et autres éléments de décor: Clés de voiture, sac vide et maison aux fenêtres grandes ouvertes.

Je sature. Envoyé tout à l’heure les images à Noam en Suisse. On verra. La suite, c’est à dire maintenant , la fin de la maquette en terre et les deux sculptures. Les questions de Donatien ensuite. Aller au Louvre choisir et … peindre peut-être? Hein LN. Mais je ne sais pas morceler ma journée. Où j’y vais où j’y vais pas. Je vois aussi arriver l’horreur des légendes et les corrections. Il y a aussi la gravure à faire. Pas envie. 100 ans que je n’ai pas fait ça et cependant il y a un an, suite à je ne sais quelle exposition qui m’avait stimulée, j’étais allée ventre à terre acheter 2 plaques de cuivre et du vernis etc… Elles sont toujours dans leur emballage.

J’ai regardé le documentaire sur la vieille dame qui vit seule sur le lac Baikal. Mince alors ( expression oubliée ) les commentaires sont navrants et niais. En plus on n’entend pas la voix en russe de la dame car elle est recouverte par la voix française mais niaise d’une autre.Les sous-titres s’ils ne surgissent pas en corps 48 au milieu de l’écran ou sur fond jaune c’est quand même mieux.

C. a acheté la machine ( venue de Los Angeles ) pour scanner les super 8. Hou la la ça à l’air assez lent. Je n’y crois pas beaucoup. Mais il faut souffrir pour se voir à 1 an, 2 ans etc etc… J’avoue que m’ admirer en train de faire mes premiers laisse en moi un sentiment mélancolique. C’est quand même bizarre le cinéma !!! J’aime bien ma tête et mon air décidé quand j’arrache les tulipes du jardin. En parlant de Los Angeles je pouffais en lisant l’annonce ( sur le compte de YM ) d’une exposition de son peintre TL. Il y a son nom et en dessous est écrit: de Los Angeles. Je vais pour ma prochaine exposition écrire Hélène Delprat d’Amiens . Ca me semble être une bonne idée commerciale. Ah l’Amérique (” si c’est un rêve je le saurai “ ) comme disait le grand Joe Dassin ficelé dans son pantalon blanc et si on cherche à se souvenir on peut rajouter une chemise à jabot !!!! Car à mon sens, je le déclare, là où ont poussé les fraises, sentiment écologique mis à part, importe peu. C’est la saveur qui compte.

Habit 2025

Travail encore.

Pas sortie depuis le 31 midi/ dernières courses aux Abbesses. Finalement restés à Paris et c’était parfait. MM et nous, repas très agréable et bon .Papotage amical. Toujours sur le dossier de G. Maquettes et texte, et recherches. Catalogue c’est demain. Sculptures / J’ai les socles en carton, c’est un début prometteur. Je ne les ai pas fabriquées moi même car je suis une catastrophe manuelle: un cube de 8 X 8 est pour moi un à peu près cube” boiteux/une jambe plus courte que l’autre de 5 mm et le corps qui penche. Résultat le cube handicapé file à la poubelle et bilan: Sauvée par l’ingénieur-architecte méticuleux qui m’apporte deux cubes en uniforme dirait-on tant ils sont beaux et respectables. J’ai ( re ) regardé avec plaisir Chambre avec vue de Ivory. Puis un bout de Fedora qui (re) passait par là , je veux dire à la télé. J’ai mangé un peu de Hugo Cabret que je n’aime pas . Trop chargé selon moi, trop d’effets spéciaux, de pittoresque Parisien et genre conte de Noel. Mais évidemment c’est le mieux du pire. J’exagère/ Oh et puis ce qui m’agace c’est la Meliesserie. J’ai adoré Melies je le confesse sans honte mais à présent ça m’ennuie. Peut être en ai-je trop vu. My God, ce que l’on donne à ingurgiter aux gens, ce n’est pas croyable tellement c’est affreux, nul, insipide, vulgaire, grossier, ordinaire. Les décors des plateaux télé en fin d’année ça a toujours été une sorte de grand art mais je me dis que c’est pire chaque année. En disant ces mots je repense à la cérémonie d’ouverture de Notre Dame. Misère. Que de laideurs. Et les DJ et les projections. Je repense souvent ,quand l’immersif menace au film zut , avec Pierre Brasseur…. Pleins feux sur l’assassin de Franju. On y invente un son et lumière minimal . Tiens je raconterais bien pour la troisième fois l’exposition Achille !!!!!

J’ai découvert que personne, parlant de Pierre Bettencourt et de ses oeuvres (indigestes autant que lourdes en poids ) monstrueuses dirais-je , personne n’a fait le rapprochement avec les bas reliefs des grottes de la Bâtie d’Urfé. J’oserais confesser que je préfère les lieux de l’Astrée! Cette Bâtie je l’ai visitée il y a bien longtemps. On y accède par une bonne pavillonnaire dont je me souviens mieux que de la grotte qui s’est effacée. Il me semble qu’il y a des siècles JL Trintignant y avait tourné Hamlet. C’est ce qu’on m’a raconté. Il y aussi l’histoire de son costume mais je l’ai oubliée.

Ca m’intrigue de voir l’histoire de cette femme qui vit seule sur le lac Baikal ( Arte ); ce soir on voulait aller voir Le conclave mais je n’en ai pas le courage. Comme chaque soir je n’ai envie que de me poser et en même temps je m’en veux de voir si peu les amis. C’est un peu stupide. Je crois que c’est mon grand âge naissant qui fait que l’on a plus trop envie de parler. Non? Si? Non . Il y a des gens âgés très bavards et qui aiment les mondanités; Sans aller jusqu’à mondanités, voir les autre tout simplement c’est pas mal. De ce fait ( le travail et les trucs à finir ) pas de peinture. Les oiseaux se débrouillent à l’atelier ( j’espère ) . Bon moi je sors afin de voir si ma rue est toujours à la même place.

Disparition

Mme Marie-Claude BEAUD

DÉCÈS Annonce parue le 2 janvier 2025 dans le Carnet du jour – Le Figaro 

Je n’avais pas vu MCB depuis bien longtemps mais je l’aimais bien. Max Moulin et elle sont le premiers à avoir prêté attention à ce que je fabriquais …Bref

Nous sommes le 1 Janvier. En avant . Les “fêtes” sont terminées on va pouvoir respirer.

Chaque pas qu’il faisait semblait l’avant-dernier

Reve de JJ Lebel, d’un gâteau aux pommes que je mangeais en cachette, d’une salle de bain très bizarre qui ressemblait dans l’esprit à la maison démontable de BK. J’ai traversé un bois, j’ai vu un troupeau en contrebas. Ecouté un interessant pensionnaire de la Villa Médicis Pierre Von Ow, parler de Saunderson. Je dois à présent parler de l’Eclipse. Ecoutez! c’est l’éclipse est le titre de l’exposition à la fondation Maeght.

Peinture très lente, les tableaux de cet été que je croyais finis ne le sont pas. Je termine celle 10 m, et j’en ai encore 5 à achever. Visite des amis bien nombreux du Centre Pompidou, interview pour AOC à propos de Nicole. Interviews diverses pour la tapisserie de Bayeux. Me dis que je serai plus tranquille après le workshop de Caen, après la conférence de Montpellier, après la copie du Louvre, après le catalogue, après les 2 sculptures à faire, après Grignan… Hou la la… ben j’y suis, dans mon lit d’hôtel et avant de retrouver la “Millenium Academy ” dont le titre évoque… Il faudrait que je me dépêche. J’entends ” il pourrait être contraint d’écouter son mandat… “. Bachar el Hassad / la chute entr’autres nouvelles . Entendu d’une oreille une émission sur les rois thaumaturges de Marc Bloch. Bon bon, j’arrête… Ecrire plus souvent me plairait, faire du sport me plairait, ne rien faire me plairait. Ce n’est pas la mode en ce moment.

Je ne sais plus de quand date ce que je viens d’écrire; J’étais donc à Caen où J et moi avons été magnifiquement accueillis. 15 personnes . Je suis contente de cette expérience et des ces échanges. Néanmoins, c’était la dernière fois. Je ne veux plus être dans une commission ( je viens de refuser d’être au comité d’acquisition du CNAP / Pas envie redonner mon avis/ Pas envie de défendre ci ou ça ) Je ne veux plus-même si je l’ai peu fait -être dans un jury/ et je ne veux plus mener de workshop même si c’est intéressant. J’avais donc “un projet” / J’en ai marre du mot projet/ Tout le monde à des projets, il faut avoir un projet et faire des beaux PDF bien ennuyeux qui décrivent le projet et le projet du projet . Pénible. Bref j’avais idée de travailler avec ces personnes qui étaient metteur en scène, un seul peintre, danseurs, acrobate et musicienne + plasticiens comme on dit/ idée de travailler sur l’idée de double , Jekyll et Hyde … Finalement j’ai demandé de la terre, des crayons et des feuilles. Du low cost en somme. R. m’avait dit: tu ne vas pas leur faire faire du modelage quand même ? – Si

Le matin on a lu ” La peinture à Dora ” et nous avions apporté Farenheit , et Proust contre la déchéance. J. aussi avait pris pas mal de livres dont La guérison infinie . L’idée étant de penser à ce que nous laisserions en cas-disons- de catastrophe. Comme François le Lyonnais qui décrit sur une paroi du block, une peinture représentant une rivière et des rochers/ une bouffée d’air dans cet univers même si le paysage est une croute. Puis la cour du camp, l’appel et ce jeune garçon a qui il décrit des oeuvres: De Van Eyck à Velasquez, j’oublie les autres, Bosch… Ces descriptions leur font un peu oublier le froid, le gel, l’horreur. Puis j’ai proposé que chacun reproduise en terre un souvenir. Pas si facile. Ensuite écrire à ce sujet, ensuite écrire comme si l’on n’était pas l’auteur de la scène puis choisir un modelage fait par une autre personne. Le lendemain, il fallait faire une conférence à ce sujet. Tout le monde a joué le jeu et c’était assez drôle.

Encore et toujours le catalogue Maeght. Répondre aux questions de LBO. J’aime bien écrire et c’est plaisant de réfléchir et d’imaginer la maquette. Première visio hier avec le maquettiste et E. Ca me semble pas mal du tout. ( Entre parenthèses nous attendons depuis 2 ans le catalogue du Musée Picasso de Barcelone. E. me l’a promis pour Noel mais… Je n’étais pas d’accord avec les maquettistes qui ne m’ont d’ailleurs jamais parlé. Tout comme on voit d’horribles expositions/ la dernière en date pour moi est Achille au musée de la romanité à Nimes. Alors que j’entrais avec plaisir dans les premières salles, j’ai tout de suite compris que ce serait une sorte de saleté immersive, avec écrans, accessoires, bateau et mer plus vraie que nature. Pour un peu l’eau recouvrirait vos chaussures. J’en ai oublié les objets, écrasés par ce décorum stupide. C’est un peu souvent le cas pour les livres, quand le maquettiste veut être plus important que le propos du livre.

Je n’ai pas vraiment peint depuis un mois, pas vraiment vu d’exposition. La plus récente: Le surréalisme mais on connait beaucoup de choses déjà. Très belle présentation au Louvre de la collection Torlonia que je ne connaissais pas du tout. Les sculptures sont présentées magnifiquement sur des socles dont la base est en miroir. On a l’impression que tous le éléments flottent. J’y retournerai. Je n’ai pas encore choisi le tableau dont je vais m’inspirer. Mais j’ai eu envie de venir plus souvent au Louvre malgré le monde. Je déteste cette autre pyramide et encore plus la sortie qui mène dans la gueule du loup: Les magasins. Horreur après les antiquités Romaines de se retrouver sans transition chez les marchands.

Pas de lumière, temps gris en permanence. Pas eu le loisir de voir le jour à Montpellier la semaine dernière avec le retard de 4 h ( sans explications ni aide de la SNCF ). J’ai du descendre à Nimes et on est venu me chercher. Musée de la romanité avec de belles oeuvres mais le musée… sais pas. Horrible exposition Achille que je me réjouissais de voir. Scénographie immersive, écrans LED, musique d’ambiance, prod de bateau qui fend les flots ( projetés ) le comble. Tout cela, disons le est vulgaire et me met en colère. ( je radote je l’ai déjà dit ) Je serai bien en peine de dire ce que j’ai vu / un tour dans photos / Hum, je n’ai pas grand chose. Partie donc à 9h de la maison, arrivée à Montpellier à 17H45. Le temps de sauter dans la douche et de rejoindre la Panacée. Retour le lendemain 7h… Et direct Argenteuil pour le rendez-vous avec DG du Louvre qui est un érudit très sympathique, numismate et connaisseur du latin et du grec. Il me dit le début de l’Agamemnon d’Eschyle 😱

Je prie les Dieux de m’affranchir de ces fatigues, de cette veille sans fin que je prolonge toute l’année, comme un chien, au plus haut faîte du toit des Atrides, regardant l’assemblée des Astres nocturnes qui apportent aux vivants l’hiver et l’été, Dynastes éclatants qui rayonnent dans l’Aithèr, et qui se lèvent et se couchent devant moi. Et, maintenant, j’épie le signal de la torche, la splendeur du feu qui doit annoncer, de Troie, que la ville est prise. En effet, voilà ce que le coeur de la femme impérieuse commande et désire. Ici et là, pendant la nuit, sur mon lit mouillé par la rosée et que ne hantent point les songes, l’inquiétude me tient éveillé, et je tremble que le sommeil ferme mes paupières. Parfois, je me mets à chanter ou à fredonner, cherchant ainsi un moyen de ne point dormir, et je gémis sur les malheurs de cette maison si déchue de son antique prospérité. Qu’elle arrive enfin l’heureuse délivrance de mes fatigues ! Que le feu apporte la bonne nouvelle, en rayonnant à travers les ténèbres de la nuit !

25 décembre/ Noel est passé/ Ouf/ Amiens, une promenade à la cathédrale. J’écoute les cloches. Nous marchons un peu dans la grisaille, le crachin, et entre les chalets du marché de Noel. Soirée agréable. M. se remet de son opération. Et c’est le principal.

J’ai acheté Les récits de Kolyma pour moi et Les deux corps du roi pour M. Surprise je crois que j’ai déjà les Récits.

Drôle de rêve. Une chambre d’hôtel un peu sordide et tenue par des spécialistes en bois. En chêne plus exactement. Ce qui avait pour conséquence la présence de grosses chenilles blanches qui rampaient sous le lit , et aussi entre les couvertures. Plaisant comme on peut s’en douter. Et elles rompaient et elles rampaient. Comme un film monté en boucles. Le personnel s’est réuni dans la chambre pour évoquer ce grave problème dégoutant. Ils disaient que dans les quartiers pauvres, le problème étaient identique. Nous avons filé. La voiture garée à Montmartre, mal garée était pleine de choses. L’instant d’après on la retrouvait dans une rue étroite et si les portières étaient ouvertes on ne pouvait plus passer. J’ai demandé à un indien de fermer l’avant droite. Passionnant. Une femme habillée en noir est entrée dans la voiture me demandant si je jetais des choses. Il m’a semblé que j’avais été volée la nuit car des vieux vêtements oubliés étaient en vue. Puis un pantalon dont j’ignorais l’existence: fait pour un homme aux longues jambes. Pantalon blanc de R. Saint Laurent. Ah bon. Dans la réalité je sais où nous l’avons acheté. Bref j”ignore pourquoi j’avais tout cela dans ma voiture. Et les chenilles et les chenilles. Berk.

Après la signature aux Invalides je me suis dit qu’une petite visite au Musée Rodin me ferait plaisir. Il faisait beau/ je ne suis pas la Marquise de Sévigné qui note chaque jour la météo/ mais c’est un fait. J’ai bien aimé l’exposition ( titre oublié ) qui concerne le Balzac. Très interessante et toujours surprenant de voir la vivacité de Rodin. Ses recherches et cette incroyable robe de chambre qui n’est ni une sculpture, ni un document. Un objet d’étude?

Ecrire ne plus écrire

En fait, je rêve d’écrire pendant toute une semaine. Retour de Nice. Mais que c’était beau. Villefranche, Saint Jean Cap ferrat. Moi qui vais dans le midi depuis mon enfance je ne connais rien. Le train. Un délice de 5 bonnes heures. Collée à la vitre je chasse Gonfaron. Hop ! Gonfaron, le cimetière, la cave, et en face notre Dame des anges. Le train passe si près de la maison. En remontant je réussis à capturer Notre Dame des anges. Ange =Nage et j’ai envie comme ces gens que j’ai aperçus dans l’eau de nager. NA-GER dans la mer. La piscine me dégoute un peu je trouve que ce n’est jamais clean et croiser un cheveu me … Berk. La promenade et le temps plus que magnifique, tiens au Negresco les “valets” !!! n’ont plus la perruque blanche. Enfant je m’agenouillais à l’arrière de la voiture pour regarder encore et encore par la vitre arrière ces personnages qui me fascinaient.

Bon. Pause je n’ai pas le temps

J’ai beaucoup marché, installé dès mon arrivée à la Villa Ephrussi mon bazar Nicole Stephane. Cette villa est un décor digne de Hollywood. Dire qu’elle fut construite la même année que la villa Kerylos, juste en face (“Du sol au plafond, tout dans la villa a été conçu, dessiné et réalisé en 6 ans : le moindre meuble ou textile, chaque poignée de porte ou de fenêtre, les interrupteurs et les prises électriques mais aussi la vaisselle et les couverts, rien ne fait exception“) De fil en aiguille voilà que j’ai passé du temps à regarder Emile Lenoble et Pontremoli. Ce matin suis comme presque chaque jour partie vers l’atelier et suis revenue sur mes pas. Je n’aurais rien fait. Suis fatiguée. Je sature un peu. Les oiseaux se débrouilleront bien vu qu’en liberté ils peuvent accéder aux seaux de graines. J’ai continué à répondre aux question de LBO pour Maeght. Je cherche des images qui conviendraient. Vu hier Yulong qui repart en Chine, et tout à l’heure passée aux Beaux arts pour voir le travail de FR. Ecrit une lettre de recommandation pour SR qui me dit que c’est son cadeau d’anniversaire( et j’ai découvert à cette occasion l’Esperpento dont je ne savais rien et qui bien sur m’intéressent. Il y a d’ailleurs une exposition à Madrid en ce moment même ),. Je commande deux livres de Valle Inclan . Avant Nice où j’ai vu lesborama qui est très drôle ( logée à l’hôtel Windsor qui a un jardin magnifique, une jungle plutôt et une grande volière -en été c’est plaisant ) il y a eu Montpellier au Moco, la visite au Musée Fabre que je n’ai pas aimé ( je l’ai déjà dit)?

Reçu / merci beaucoup le livre de Judith Reigl. Allée à la cinémathèque avec AB ( nous avons échangé des confitures! Et j’ai reçu un très beau petit crâne brodé et aussi des étoiles miam miam) pour y voir Je sais où je vais de Michael Powell. Je pense que cela serait un bon titre d’expo! En parlant d’expos rien vu à part l’image du fou. Mais rien d’autre . Je dois aller au MAJ pour le Dibbouk, au Musée Victor Hugo et je dois voir Zombie. AU moment où j’écris j’entends sur Arte une émission sur la guerre, les russes et les allemands…

Reçu les livres de Daphné du Maurier dont je poursuis la lecture ( c’est inégal, parfois pas bon du tout ) La biographie de Tatiana de je ne sais quoi, de Rouvray? n’est pas terrible. Pris un Rendez vous chez le dentiste et suis déjà pétrifiée!!! Commencé la nuit du chasseur . Réuni des titres de tableaux pour L:Rochers en forme de tête moisie / Peinture – catastrophe /’L’ornement comme crime’/Je n’aime pas beaucoup Guernica (ne le dites à personne)/ La voix / Premier Ministre de la Mort/ Les fées gonflables aiment McCarthy, moi aussi, /Peinture ayant été détruite par Göring en 1937 et reconstituée en 2016/ Donkey Burger/ Vers le mausolée des cheveux /Les rats en désarroi.

Il faut que je dessine les sculptures et fasse le projet pour G. Puis la copie du Louvre ( à ma manière ) pour Pompidou Metz. Le temps passe très vite…

Quand tu liras ces mots…

Puisque la Toussaint est comme une aube prometteuse ( Pouf pouf !!!) , quand tu auras tout oublié de ta vie et que tu liras ces lignes Hélène -c’est ton nom- , tu apprendras la tradition des tombes, tradition partagée entre trois soeurs à Beauvais. Le cimetière était en pleine campagne mais aujourd’hui il pourrait, si on avait le droit de s’assoir sur les tombes, être la terrasse du Buffalo-grill, Kyriad Hôtel et autres bonnes tables ou quincailleries. J’ai parlé quelque part de cette tombe qui m’effrayait car elle figurait un lit où dormaient deux personnes. Je me suis toujours demandé quelle était l’histoire de ce monument. Je vais suggérer à mon frère de la photographier. Donc… Les pots ( nous en rions encore ): Une soeur munie d’une petite brosse et d’une pelle époussette la pierre grise, une autre y pose respectueusement les fleurs sinistres- les chrysanthèmes – et peaufine la mise en place, d’un petit tour à droite, à gauche, voilà c’est bien. Intervenait alors la troisième soeur G. qui sous l’oeil agacé de T, corrigeait la mise en scène en déplaçant d’un nouveau petit tour “le pot”. G. s’affairait donc l’ainée ayant raison en toutes circonstances, T aurait voulu taper du pied, et ma mère O. s’en fichait pas mal et regardait ce lit étrange sculpté en début de siècle.

Oh je l’ai !!!

Je ne vais sur aucune tombe .

Ecrire en pensée

Abraham Hondius 1675

Je passe pas mal de temps à écrire mentalement. Entre Gaza, l’Ukraine, le réchauffement et Donald Trump,( vu the apprentice) il faut trouver une petite place pour penser librement. Je trouve en octobre dans mon téléphone des images du film de Germaine Dulac, La coquille et le clergyman et passe quelques instants à me demander où j’ai pu voir cela. Ah oui…C’était au centre Pompidou Metz où j’avais RV pour parler du projet et j’ai donc visité la magnifique exposition de Eric de Chassey: Répétition ou Répétitions, sais plus . La répétition Je trouve là un tableau de Jean Gorin ( jamais entendu parler ). Sa composition N°3 de 1930 me rappelle un de mes tableaux où des sortes de phylactères s’entrelacent: I hate my paintings. Si je regarde les images précédentes, je me trouve en pleine discussion avec Boltanski. Où était -ce? Et que suis je en train de lui raconter? Je parle avec passion semble t’il, coude appuyé à un mur et main qui tient mon front. J’ai alors les cheveux un peu longs. On est dans les années 90. Mon coude gauche est donc plié ( je tiens ma tête comme on dit ) et ma main gauche tendue souligne mes propos. Lui, écoute. Coudes pliés, ses deux mains se rejoignent devant lui. Il tient sa pipe dans sa main gauche. Je crois que c’est à Prague… J’ai retrouvé l’autre jour comme par enchantement les noms de EK et YG que j’avais connus à Clermont Ferrand au moment de mon exposition “ Il sort du tombeau et disparait“. J’en ai toujours gardé un beau souvenir… Un repas dans les montagnes alentour, des conversations et un délicieux chausson aux pommes. Y est libraire. Je l’ai retrouvé. E. qu’est-elle devenue? Et leur petit garçon doit avoir 30 ans?? . C’est étrange ces personnes qui surgissent soudainement ou par étapes successives se dessinent, se rapprochent, retrouvent un nom, une apparence… . Une image floue, une sensation, un paysage qui surgit, un appartement fantôme, une pomme de terre bien nette dans une assiette, la nature, la fraicheur en sortant d’une voiture, les anciens volcans, la montagne et le soir. J’ai des souvenirs du même ordre au Mont Dore: Le funiculaire, une tarte aux myrtilles, le souffle court ( montée à pieds cette fois-là ? ) Et en haut qu’y a t’il? Aucun souvenir. Ma mère. Ma tante. Ma mère seule.Du brouillard … Le puy du Sancy. Tiens je regarde. Hop. Ca ne me dit rien, me semble très haut et pourtant… ça a bien existé. Passons.

Yeux exorbités. Je reviens à La coquille et le clergyman, dont j’ai photographié quelques moments. Scénario, Antonin Artaud. Une ligne sur un visage, un visage qui se partage en deux, un homme en uniforme… Encore ce visage en gros plan /« J’ai cherché dans le scénario à réaliser cette idée de cinéma visuel où la psychologie même est dévorée par les actes. (…) Ce scénario recherche la vérité sombre de l’esprit, en des images issues uniquement d’elles-mêmes, et qui ne tirent pas leur sens de la situation où elles se développent mais d’une sorte de nécessité intérieure et puissante qui les projette dans la lumière d’une évidence sans recours. »Antonin Artaud, Cinéma et Réalité

Je poursuivrai plus tard. Il a l’air de faire beau et je vais aller me promener dans Montpellier.

Note cependant avant de partir et retrouvée par hasard :“La vie aussi, oscille entre Sénèque , H&M et l’état de choses qui ne nous intéressent pas, autant qu’elles nous passionne”. Signé moi. Merci LN pour cette leçon de vie!

Hier en arrivant de Paris, visite du Musée Fabre qui m’a semblé assez ennuyeux à part quelques belles choses évidemment notamment les premières salles et le peinture Flamande. Et puis il y a des musées où on se sent indisposé géographiquement je veux dire. A savoir qu’on ne sait jamais où l’on est. Tous les musées, tous, sont fermés le Lundi et malheureusement le musée d’anatomie et de pharmacie qui m’intéressaient le plus sont en travaux. Je marche et découvre la place de la Canourgue où je bois un café en prenant quelques notes sur la bocca di verità. Je poursuis mon exploration et passe devant l’hôtel Richer de Belleval. La cathédrale puis le jardin des plantes qui me semble magnifique mais tout autant fermé. Zut. Un appel de France Inter pour m’interroger sur la tapisserie de Bayeux et je pars retrouver CG à une terrasse sur la place de la Comédie qui a été massacrée, comme beaucoup de centre villes . On n’a pas envie, ou tout au moins je n’ai pas envie de m’y attarder. ( arrêts de tram, restaurants peu attirants ) -hier la pluie m’a découragée et suis allée à la première pizza venue. Vous savez ce genre d’endroits à priori pas désagréable mais où, puisque vous êtes seul on vous indique une place tout au bout, ou dans un coin sombre. Je n’ai pas lutté et me suis retrouvée je ne sais où. J’ai mis mes écouteurs, ce que d’ordinaire j’évite de faire et j’ai lu. La pizza était médiocre. Pas grave. En rentrant à l’hôtel me suis installée dans un fauteuil confortable du bar et j’ai bu un verre de vin blanc qui m’a fait plaisir; pizza oubliée. Pftt

Pourquoi Sénèque est arrivé sur le tapis? C’est que lisant quelque chose sur Jarry et Messaline ( Ecoutez ! C’est l’éclipse qui sera aussi le titre de l’exposition à la Fondation Maeght ) je suis tombée sur l’Apokolokyntose ( terme que chacun connait !) et qui n’est autre que la transformation de l’empereur Claude en citrouille racontée par Sénèque ( quand bien même les citrouilles n’en étaient pas vraiment ). Je ne sais plus où j’en étais. Donc pour le moment revenue dans ma chambre, écoutant La Baroque avant d’aller à l’exposition ( Parade au MOCO ) puis au diner de circonstance. La peinture avec la peinture et les peintres avec les peintres cela me fait toujours un peu peur. Terrorisée par la Corporation, la guilde !!! et le beau métier.

J’ai vu au Louvre la belle exposition Figure du fou. Mais ce monde, ce monde. Dans tout le musée. C’est à ne plus vouloir sortir de chez soi, et encore j’ai un pass. En parlant de Louvre RV avec DG en Décembre. Samedi prochain suite de la préparation pour la Fondation Maeght. Vu lors du prix Matsutani que je remettais sur un stand à Asia now ( sous un déluge ), vu YM que j’allai saluer en souriant et qui resta raide ( comme un passe-lacet !!! ) ou comme un piquet alors que je tentais de l’embrasser. Tu ne m’embrasse pas? – Non. Tu fais la tête? – Oui , tu ne te demandes pas pourquoi? -Pas vraiment mais s’il faut chercher je dirais que c’est l’exposition à la Fondation? -OUI …Tu aurais pu m’en parler. J’ai répondu que je n’y avais pas pensé. On ne pense pas vraiment aux personnes qui n’ont pas pris de vos nouvelles depuis 30 ans!!!!… Et déluge soudain “bien sûr tu ne me citeras pas etc etc…”. J’ai rétorqué que puisqu’elle savait mieux que moi ce que j’allais faire ou non, je ne voulais même pas en parler. Et j’ai tourné les talons. Point Final. Quand la suffisance, l’autorité ridicule et la méchanceté s’affichent il faut fuir; C’est d’ailleurs ce que j’avais fait en quittant la galerie et bien fait.

Il y a eu Art Basel Paris ( y suis passée un peu presque chaque jour papoter un peu chez HW et CG) mais suis allée à l’atelier. Les peintures de cet été ont vraiment besoin d’être revues et terminées/ Même certaines du mois de Juin. Fait pas mal de tout petits formats. Je continue sur “la représentation ” du peintre, le poncif du peintre. En parlant du poncif, bu un café avec le jeune FR qui fut mon étudiant. Lui ai dit alors qu’il me parlait de Ready made de se méfier de ce poncif là. Quelques visites d’atelier, mais surtout du travail et assez fatiguée. Lecture de Chandler dont j’aime les exagérations -je n’ai pas d’exemple en tête- souvent je souris ou ris, achat de Orengo ( livre à propos de Speer) et achat des mémoires de ce dernier. Déjeuner avec ORC Vendredi. Dormi profondément Samedi après midi. Heure d’hiver je déteste. Un mois seulement que nous sommes rentrés. J’aurais dit 3 fois plus. Suis allée une journée à Lyon, passée au bal des ardents, et parlé devant es professeurs d’art plastique; J’ai revu mon bazar ( Vous êtes en train de m’enregistrer?) qui ne m’a pas déplu. Beaucoup marché. Regardé les maisons à Mullins qui vont être détruites. J’imagine avec difficulté ce que devait être ce quartier quand fonctionnait encore les ateliers SNCF. Aveu: J’ai acheté Ma cousine Rachel de Du Maurier . Un régal pour le train.

Aujourd’hui j’ai failli aller à Sète. Puis non. Puis oui. Et non.

Je n’écris rien de ce qui me traverse l’esprit dans la journée et qui me semble plus intéressant que ces bavardages ordinaires. Le soir presque tout le temps à la maison. Un diner trop bien avec E et V . Un autre avec MM, AP. Des bons moments simples et joyeux!

Bon, allez je mets mon pantalon de bal.

L’Homme gris

L’autre jour, un homme avec un manteau et un chapeau montait la rue des Martyrs devant moi. En observant son allure, son corps, son poids, sa couleur, j’ai tout de suite pensé à Alexanderplatz. C’est bizarre non? Et j’y pense encore alors qu’il n’était qu’un forme grise assez commune et presque invisible .

Oui A. j’ai vu le Fassbinder . J’étais même accro !!!!

Mais avant de partir…

Dernier WE ici. Et aujourd’hui 15 septembre soit un mois après notre arrivée dans le brouillard, temps immaculé. Atelier déjà rangé( vérifier quelques trucs) , cheminée allumée ( les vêtements s’imprègnent de cette bonne odeur ) et c’est agréable, vêtements prêts à être dans les sacs, livres dans les boites ). Le dernier lu, un prêt de G, polar de Daina Leon est proprement affligeant. Non pas que l’inspecteur Brunetti soit un inspecteur désagréable, et Venise une ville abimée par les touristes . Bref intrigue nulle, poncifs sur Sérenissime, écriture fade / et je ne pense pas que la traduction ait esquinté quelque chose. Bref … Inutile, ennui, désolant.

Je ne sais pas si ce séjour m’a plu ou non. J’aime avoir, dans le midi l’unique souci de passer à l’ombre, d’éviter dans l’eau un rocher, de prendre des glaçons dans le frigo et de taper un grand coup la barquette sur la table pour que les cubes sautent et que je dise: Merde! Aller à l’atelier en se disant plus que quelques pas et je suis au frais ( enfin… une sorte de frais ) Ranger la terrasse , installer notre centre de balnéothérapie composé d’un tuyau d’arrosage et de deux seaux. Regarder la minuscule rainette cachée au pied de MA plante dans son pot. Plante pleine de santé qui arrivée ici a commencé a ployer, dépérir, jaunir. J’y avais tellement fait attention et elle était si vigoureuse à l’ombre. Des tortues sont aussi passées sans demander la permission et l’hirondelle nous a accompagnés le soir à partir de 21 h, installée comme une plume sur le laurier au dessus de la table. J’ai ri en regardant des photos de maison d’artistes . Oh les maisons chic! avec meubles choisis, piscines, tarabiscotages … Angoisse pour moi. Ce que j’aime au R , c’est que notre endroit est comme une grande roulotte. J’exagère un peu. Mais le linge que je me plais à accrocher dans les lauriers, ma palme posée sur une table un peu rouillée, les serviettes qui sèchent ici et là, le rideau que j’ai fixé avec des pinces à linge. Tout cela ne fait pas très ” villa ” ou domaine !!!

Ici il me semble que je n’ai pas entendu d’oiseaux, pas vu d’animaux ( pas de cul-blancs, quelques oiseaux rapaces, un chat au loin. Je repense à l’arrivée à la Croix Valmer et au sanglier qui cheminait tranquillement dans la ville ! ) sauf cet écureuil mort sur la route. Ma mobylette après des caprices inconnus démarre au quart de tour. J’ai peu marché, trois fois 10 km, ne suis pas montée sur le vélo. Comment retrouver ce goût de l’effort à Paris surtout? Ca me semble indispensable, mais cette paresse… Peinture quotidienne. La 10 m du mois d’Aout que je vérifierai à Paris et Terminerai avec une lumière correcte.

Biennale de Lyon . Y aller tourner et virer . Tout le monde est agréable et je suis plutôt contente du résultat. L’échelle est bonne ce qui n’est pas évident vu la taille du hangar. Le sol cependant interfère de façon pas très heureuse ( jaune et bleu ) . On revient à Viviers sous la pluie et AL, goute les pommes de terre à la crème et à la Fourme. On passe une bonne soirée et je la raccompagne le lendemain. Nous on a décidé d’aller visité le Musée d’Art et d’industrie. C’est sinistre là dedans et tous les deux on a la même sensation d’enfermement. Les cycles au sous-sol, la passementerie ( je ne trouve plus le nom de l’artiste décédé il n’y a pas longtemps et que j’aime bien. Les fusils. Tout cela m’ennuie. On avait déjeuné à La petite cantine, restaurant d’habitués comme il n’en existe plus. Délicieux et simple.

On oublie d’aller chez Ceysson et on rentre.

Hier Dimanche , montée sur les plateaux et chaise longue au grand soleil froid.

Allumer le poêle. Ranger. R part demain.

Passage Paris

Je toussote et c’est désagréable. Aller Retour Paris pour RV Centre Pompidou. Comme une cruche je ne comprend pas pourquoi le café Beaubourg a changé à ce point. Je ne suis pas devant . C’est la raison… Puis à Trocadero chez LBO afin de commencer vraiment à travailler pour l’expo Maeght. Comme une touriste je me trompe dans le métro, Je ne trouve pas comment sortir de l’immeuble-ah oui le bouton bleu… Bref. Ca ne me fait pas tellement plaisir d’être ici après ( déjà ) deux mois d’absence. Ca me semblait une éternité à venir quand nous sommes partis en Juin et ce sentiment était délicieux. Le soleil, les premiers bains après la montagne… C’était un sentiment de grande ouverture , légèreté, liberté. Passage rapide pour voir l’exposition BD au Centre. Mais je me traine un peu, regarde d’un oeil les planches au mur ( enlever mes lunettes, remettre mes lunettes… ) Je vois assez mal de loin. Je m’assieds près de la Fontaine de Tinguely. Suis un peu désoeuvrée. Un peu ennuyée. Allez. Me préparer. Aller au RV à la galerie et à 17 h reprendre mon train.

3 AOUT

3 AOUT

Déjà! Rien de rare . Peinture/Tomate/Mer/Tapenade/Chaleur

Pas de journaux, nouvelles par FC. Pas de télé donc pas d’ouverture des jeux olympiques. Ce qui ne nous a pas beaucoup manqué. Je ne suis pas les épreuves non plus. Lecture. Les oiseaux de Daphné du Maurier et le délicieux livre de William Boyle que j’ai confondu avec William Boyd. J’ai oublié le titre de ce livre qui rassemble des personnages de Brooklyn. 

RV à Nice à l’hotel Windsor. Calme, une jungle en extérieur, une volière et une piscine. On a envie de ne jamais en partir. Nous parlons de l’installation Nicole Stephane à la Villa Ephreusi de Rothschild. Pour D, visite du Musée Chagall / Des peintures atroces selon moi, un peintre sans beaucoup d’intérêt et sur-évalué excepté évidemment ( et il n’y a que ça ) les références religieuses, la guerre. Mais … Seuls les documents relatifs à l’art dégénéré m’intéressent et quelques petits dessins au crayon d’avions. Bref, pénible et accrochage moche.

Puis Musée Matisse. Je ne me souvenais pas de son ampleur. Matisse-Miro. Soit . Les duos sont à la mode. Bonnard-Matisse à la fondation. 

Déjà 5 semaines que je suis ici. Peinture chaque jour, un peu ou beaucoup. Pour le moment aller aider à couper les légumes pour la soupe au Pistou. 

RV avec V qui rétablit tous les trucs de la retraite que je n’avais pas fait et dont la demande avait été annulée. Ouf. 

Hier promenade et mini bain à la rivière, l’Argens. C’est très joli et inattendu. Mais ça ne me plait pas tant que ça. Puis nous roulons dans les vignes . On se prendrait presque pour des grappes de raisin, tant la route est petite. 

Au rayon processions, nous sommes allés à celle de Besse. Cette fois ci on zappe la messe qui dure quand même 2 heures et on suit le cortège, les 5 prêtres, la Châsse et le reliquaire. L’un des prêtres porte uns soutane blanche qui m’intrigue car dans le dos il y a des fils noirs reliés aux manches  qui flottent ( j’explique mal ).

Un moinillon rasé, des santons et des salves tirées au fusil à chaque station puis des danses folkloriques sur la place avec un apéritif à côté de Marie Madeleine qui bientôt repartira dans l’église contente de sa sortie annuelle.

.La semaine suivante, direction Rocbaron. Nous arrivons, et pour cause, je ne reconnais pas l’église . Elle est petite et peu profonde. La messe est commencée . Nous entrons à pas de velours en haussant les sourcils. Le saint est posé à droite sur des tréteaux. Je ne me souviens que d’une forme élancée, une silhouette fine, cape pourpre au vent et qui m’avait bien fait rire lorsque portée par quatre hommes et montant une pente cachée par un muret, les porteurs disparaissaient et le saint semblait voler ou s’élever comme saint joseph de Copertino lui même. Ce que je vois là est un saint-tronc pourrait on dire. Saint Sauveur. Il est un peu moche, de facture assez grossière. Doré, bleu sans subtilité, et rouge. Oui c’est un saint-tronc posé une un socle . Il fait un signe de bénédiction et de l’autre main tient le globe crucifère ( orbe crucigère ) et moi je n’y comprends rien . Cette église qui a rapetissé ,ce saint coupé en deux, ce prêtre que je n’ai jamais vu. On ressort et on rejoint C et L. Je suis désolée. La messe n’en finit pas et elle n’est pas théâtrale comme à Pignans. C’est un peu raté et nous allons voir dans la fête foraine installée, une répétition pour le spectacle du soir. Je surveille la sortie de messe. Ca y est. Le demi-saint vogue comme une figure de carnaval. Les porteurs sont habillés «  normal » et tout cela est un peu ordinaire. Je me ronge les sangs ( expression que j’envoie immédiatement à Yulong ) pour trouver où était la procession l’an dernier , accompagnée de la cérémonie du cep de vigne et des danses. ( la cuillère de mon café posée sur la table est envahie de fourmis minuscules ). La procession compte une trentaine de personnes assez âgées. On suit un peu puis on abandonne et on s’en va. Direction Puget ville pour un apéritif Das les vignes. C’est très beau, on est seuls! Et moi de chercher encore ma belle procession de l’an dernier. Ca me revient, c’était à Sainte Anasthasie.

Nous partons dans quelques heures. La cérémonie du roulage des 8 peintures s’est déroulée bien plus facilement que d’habitude. Déjà un mois et demi que nous sommes arrivés. Tout appartient au passé et se reproduira à l’identique dans un an. Qui serai-je, que ce sera t’il passé cette année. Tout devient plus inquiétant évidemment. Oiseaux. La petite grenouille au vert su tendre est installée derrière ma plante qui est en plein forme. Temps gris aujourd’hui , quel bonheur après le 44 degrés des jours précédents. Sieste obligatoire moi qui n’aime pas trop cela. 

Lu le Général du roi/ très ennuyeux, en train de lire LA maison près du rivage.

Lu l’auberge de la Jamaique

Les nouvelles qui accompagnent les Oiseaux. Le pommier, le petit photographe au pied-bot. C’est méchant et délicieux et ça donne furieusement envie d’aller en Cornouailles; 

La chaleur nous a fait créer une station balnéaire avec soins. Deux seaux, un rouge et un vert et le jet d’eau font de nous des nababs sur la terrasse protégée des regards par un tissu accroché avec des épingles à linge. Ca nous fait rie de luxe «  romanichel » !!!J’adore ça. C’est genre campement dépourvu de tout chic. D m’envoyait hier cette phrase: Ce n’est pas à mon âge que je dois m’habituer au confort car je veux garder ma liberté. ( Bonnard )en refusant  un coussin pour mettre sur son siège de travail. )Ca me fait rire e repenser aux photos que l’on m’a envoyées de la maison d’été de JMO et YC. Pour moi une pure horreur bien que ça semble assez beau. Mon Dieu quel angoisse. Les lits, les objets les tableaux, la déco «  pourrie de chic « !!! Notre pauvre terrasse est pour moi une merveille avec ses fourmis, son hirondelle et sa rainette. Il n’y a rien de pire que le standing et le contentement orgueilleux de sa maison-apparat. PAs de déco = pas de sujet de conversation ( vous avez trouvé ça où/ Réponse dont on se fiche d’ailleurs / s’esclaffaer=c’est sublime=incroyable) Bref ça m’ennuie autant que ça me hérisse le poil. Au rayon agacement ( rien à voir ) il y à les gens qui ne savent pas conduire sur la route de LA garde frenei, un peu montagneuse et qui freinent sans cesse. Un enfer. 

Hier au retour de la mer un enfer de voitures dans l’autre sens. On se console en se disant qu’il faut donc partir. 

Il y a eu aussi le spectacle du groupe Aioli sur la place et un autre concert au Cannet. C’est sympa ces moments et il fait un peu frais/ à peine. R. À « terminé » sa chemise blanche qui a désormais une estafilade dans le dos et qui va bien avec le pantalon bleu que j’ai reprisé deux fois. 

été 2024-3

Mardi 9

Villa Matas à la radio.  Ah, j’ai oublié d’écouter il me semble qu’il s’agissait de Don Quichotte.

La dangereuse extreme droite du RN et de Bardella s’est pris un raclée. C’est inespéré. Au hameau, sur les panneaux d’affichage il y a un double portrait de Marion Marechal. Je ne lui ai pas encore barbouillé le visage en noir. C’était au moment des résultats, le repas d’anniversaire de N à côté. Omerta totale, personne ne parle des élections. Vu les résultats du Var, je préfère ne pas trop chercher à savoir les convictions de chacun. Surtout dans un hameau…Nous on a eu du mal à ne pas exulter.

Hier Lundi assez déprimée avec ces croutes douloureuses et encore une nuit qui avait été pénible. Et soudain hop, je décide d’aller installer l’atelier. J’ai aussi terminé le choix du son pour la Biennale.

Samedi soir nous avions spectacle sur la Place avec Pizza de chez Toinou: Le sosie de Michael Jackson. Plus épais que l’original mais pas trop mauvais à vrai dire, avec ses deux danseuses dont celle de gauche pesait à mon sens le double de celle de droite. La dame qui tourne sur la place en quête de quelqu’un à qui parler est infernale et déprimante. On l’a un peu envoyée nager car elle restait devant notre table en attendant qu’on lui propose de s’assoir, ce que nous n’avons pas fait car ce serait suicidaire et suicidaire tous les jours. Elle m’a dit qu’elle ne me saluerait plus ( quelle punition cruelle ! ) et j’ai répondu qu’elle faisait bien. Elle à poursuivi comme un insecte, son chemin, s’asseyant là et là et là, tournant, se retournant disparaissant pour ressusciter quelquepart où on ne l’attendait pas. On ne savait pas qu’elle avait Elseihmer

La mer à Gigaro. Partir à 7h, traverser les Maures et entrer dans l’eau délicieuse. A 8h 30 il y a très peu de monde, des habitués. Je retrouve un peu la forme et j’ai eu envie de nager contrairement à Saint-Raphael . C’est drôle ce passage à l’été, le corps qui crache ses saletés de boutons de fièvre… 

Commencé à peindre. Hou la la comme c’est affreux. J’espère que ça va s’arranger.

Je n’ai pas écrit le texte que je dois rendre aujourd’hui à la revue Magma

Notre passage à La Brigue m’a enchantée; c’est quand même un petit voyage car il faut y monter depuis Vence c’est deux bonnes heures de route. C’est la montagne au dessus de Menton ( Sospel, Tende … et des villages dont j’ai oublié le nom ). J’avais réservé un hôtel sur la place , La fleur des alpes. Simple et vue sur l’église et la chapelle octogonale. Simple et plaisant. Pas de touristes, pas arrivés . J’ai bien fait de réserver à l’avance car il n’y a que 6 chambres je crois. Le restant affichait complet. Cuisine délicieuse. Ca fait plaisir et Robert le patron un peu gros difforme est vraiment sympa. J’aimerais y retourner pour marcher . J’ai traversé le village en me demandant comment les personnes un peu âgées pouvaient entrer et sortir de chez elles vu les escaliers extérieurs aux marches irrégulières. Ce qui est dingue c’est le faste de ces églises de montagne. GR52A

été 2024-2

Bon on file à Pignans .

Je tousse je tousse et en plus cette nuit me suis fait attaquer par une escadrille de moustiques.

( à ce propos la nouvelle de Fitzgerald- dans le livre Pignans  est désopilante ) En passant j’ai acheté ce livre dans l’incroyable librairie de Saint-Raphael où vraiment il faut prendre les choses à l’envers: ne pas chercher un livre, surtout pas car les piles, assemblages, rangements bizarres et autres étiquettes suivent une loi d’organisation qui m’échappe. Alors trouver, simplement trouver un livre qui dans cette confusion vous ferait un petit signe en chuchotant:

—Libère moi ! 

C’est donc Fitzgerald qui m’a fait un clin d’oeil., et aussi le colonel Chabert. Ce qui est amusant c’est qu’à un moment donné, étant venu dans le sud de la France car « tout y est donné »(!!) , ils errent de Nice à Hyères pour enfin trouver la maison qui leur plait à Saint Raphael ( qui a l’époque devait, comme toute la côte ne pas être cette horreur d’urbanisme et de voitures ) Entre parenthèses je n’arrive pas vraiment à lire. La fêlure, même si j’en aime la drôlerie et l’humour, notamment quand il décrit ce qu’on pourrait appeler les premiers 100 mères d’une nouvelle, m’ennuie un peu. Ce ne sont qu’états d’âme. Et peut être que tout simplement c’est mon propre état d’âme qui ne correspond à rien. 

Lu Annie Ernaux. Acheté aussi dans le bric à brac littéraire de « l’espace culture «  du supermarché Leclerc. J’avais me semble t’il tenté une fois cette lecture mais ça m’avait ennuyée et j’avais abandonné. Le livre m’a beaucoup intéressée et fait réfléchir à ma propre expérience bien sûr. Il est vrai que bien souvent la première histoire ressemble plus à un viol. Tout je pense lors de la « première fois »  est  violence. Ici c’est terrible. Ajouté à cela les problèmes de classe, de milieu. Mais il est incroyable que le personnage de Mémoire de fille soit presque « nunuche » , ne sachant rien de rien et se comportant comme « une fille facile ». C’est très douloureux tout ça. J’aime le style du livre. J’ai aussi pensé à ma mère lorsqu’elle parlait de l’école Normale. Evidemment il y a l’école normale supérieure et l’école normale d’institutrices ce qui n’est pas la même chose tout comme la musique est Bach et aussi Adamo.  19h30 sur la terrasse ou le soir nous regardons les 5 hirondelles se positionner sur les branches de laurier pour la nuit. C’est fou quand même les choses «  dont on ne parle pas « . Des amours de ma mère je ne connais que Ratafi Ratamala, le garçon perse. Comment les choses se sont passées avec mon père? Tout cela c’est mystère. Mystère aussi que celui des règles, mystère que « comment ça se passe »! On se débrouille, 

Ma bouche entourée de croutes. C’est sexy je dois dire. On dirait qu’un chien féroce m’a embrassée.

Voir, dimanche le retable de l’école d’Avignon à Pignans( pèlerinage annuel ) et participer à un bout de messe. L’odeur d’encens dans l’église est très forte.

été 2024-1

Et photos de l’exposition Francis Limerat, disparu il y a peu et qui fut un des bien aimés professeurs aux Beaux-arts d’Amiens ( Robert Christien, Francis et Daniel Levigoureux ) à Saint Michel dans un espace immense que je ne connaissais pas ( genre à être qualifié de « espace magnifique ») plutôt chic,  mais avec des trucs de design moches à mon gout, ce qui fait que les oeuvres présentées risquent de devenir des accessoires décoratifs d’intérieur bourgeois même s’ils sont pourris de beauté.!!! 

Je me disais que le point commun entre ces trois artistes était la discrétion, l’accomplissement quotidien d’un travail assez méthodique, l’approfondissement rigoureux des formes.L’humilité. 

J’ai vu dans un livre la photo de FL tel qu’il était en 1976. Ça m’a évidemment ramenée à cette année heureuse entre beaux-arts et Maison de la Culture, travail incessant et dessins un peu partout avec HB.

Peinture dans la chambre dite «  de Marie Jane » transformée en petit atelier. ( j’y travaillais déjà pendant le lycée, me levant à 6h pour peindre une heure et demie ou deux avant les cours.) Dessiner à la patinoire ( et lorgner le professeur de Hockey par la même occasion ) dessiner pendant les concerts de Pupitre 14 en prenant soin de ne pas faire de bruit de papier.  Raymond Devos, Mime Marceau ( qui m’émerveillait à l’époque et m’ennuie bien fort avec Bip et cette poésie)….…Voir «  Je hais le mime! « Dans les fausses conférences ), Brecht… L’Opera de 4 sous, Le théâtre contemporain de la Danse, Bejard. Yves Montand qui chante/ Quelle chance d’avoir eu cet endroit qui nous ouvrait un peu l’esprit et nous donnait la sensation de n’être pas tout à fait rien; Avec Christine G , au moment du bac, je nous vois traverser au passage clouté vers le centre et dire Nathanael je t’enseignerai la ferveur. C’est l’époque de La galerne qui vendait de magnifique tenues baba et des sabots en cuir qui me faisaient rêver. J’oublais laveste sans manche en peau retournée avec fourrure!!!Tiens en parlant vêtements, ou rêve de vêtements il y eut vers mes 12 ans , mais j’en oublie: la combinaison rouge vermillon avec ceinture, en jersey que j’avais admirée aux galeries Lafayette pendant des vacances scolaires: Trop cher. Vers les 14 ans le pantalon marron à grosses cotes vu chez Liberty et ses cabines d’essayage saloon, qui valurent au magasin la réputation de « traiter les blanches « . Je l’avais acheté 5000 francs et ça avait bardé. D’où venait l’argent? En plus ma mère me poursuivait avec les ciseaux pour extraire de cette splendeur de velours, l’étiquette LEVIS qui était la touche somptueuse, la marque, de je ne sais quoi, reconnaissance ou appartenance. Lui expliquer que le pantalon si cher ( l’était-il? vue sa réaction, plus cher que le pantalon de velours vert foncé Cosserat avec sa fermeture éclair sur le côté, injustice réservée aux filles , et qu’avait cousu Madame Duquenne qui habitait aux HLM avec da fille trisomique. Il y avait dans l’appartement un odeur que je n’aimais pas et tous ces bouts de tissu. La pauvre femme travaillait comme une esclave, élevant Dominique -le nom me revient -qui tirait souvent une langue épaisse en riant. ). Vers 15 ans il y avait aussi la mode des pull Shetland et on trouvait ça dans une usine près d’Amiens tout comme on allait aux Ventes Lee Cooper et Cosserat, lieux depuis bien longtemps à l’abandon. Filatures et usines… Fini…  Toutes ces usines ont disparu. A 16 ans Il y eut le pantalon de velours jaune citron et la veste assortie bleu marine avec un liseré du même jaune ( mes parents devaient avoir un statut un peu plus élevé car c’était la boutique de la jeunesse à la mode. )( Pour les enfants il y avait le magasin détesté Babette et je me souviens d’amis de mes parents, des pépiniéristes,  si on peut appeler des relations de travail amis, qui habillaient leur filles à Cannes ( pour ne pas qu’elles risquent de porter les même vêtement que les autres ) Bref, j’étais splendide et un peu empruntée pour mon arrivée dans la cour du  lycée.  Cette splendeur d’endimanchement s’était dédoublée car CG avait acquis la même panoplie ! Il y a eu aussi le pantalon en lin a rayures verticales et patdef. J’en passe. A paris,17 ans, pendant les vacances, la découverte des salopettes Oshkosh/b’gosh fut une épiphanie. C’était MOI . Je n’ai pas le souvenir depuis d’un plaisir vestimentaire semblable. Je cherche. .. Les chaussures montantes étaient introuvables pour filles et petites pointures et je me suis évanouie en en trouvant une paire qui m’attendait dans une vitrine de Saint Germain des prés. ( Il y a eu aussi à 20 ans les chaussures blanches de chez Sacha avec des pierres précieuses multicolores sur le dessus , la Clef des Marques, les puces, les surplus . 

Le nom Dominique Quehec me revient… le directeur de la maison de la Culture. J’y allais boire je ne sais quoi fière de mon livre dans ma poche et de mon indépendance, le garçon du bar s’appelait Angelo. Il y avait aussi le cinéma où j’ai vu le Septième sceau et aussi Ce gamin là. J’ai raté Oh les beaux jours avec Madeleine Renaud , et qui avait eu l’idée saugrenue d’y emmener mon père!!!! Il avait développé une allergie au théâtre ( celui qu’on voyait à la télé ) et ne comprenait pas pourquoi on y parlait si fort en claquant les portes. Il faudrait que je retrouve je ne sais où le programme de ces années là à la MACU comme on disait.. Vu Mouloudji, vu Montand aussi.

Avant/arrière

Ranger l’atelier et … en route. J’aime bien conduire, être seule dans la voiture avec la radio. Halte à Châlon.

Si je regarde ce morceau de passé au travers des photos du téléphone, on peut dire qu’il y a l’observation de la rue ( SDF, sans abri, tentes le long du canal ) ,Gens ( que j’envoie à M, genre freaks, un tatouage horrible par ci, un corps abominable -ça existe sans vouloir offenser… ,des captures de trucs qui m’intéressent sur insta que je viens de désactiver( uniquement domaine artistique et littéraire ) , de la documentation, des photos aux beaux-arts, étudiants et architecture. Première de couverture de livres que je lis ou voudrais lire. Tiens oui, cette belle exposition Tiepolo aux Beaux-arts. Un faune au lavis précède des scènes étranges prises aux Oiseaux, le bar de Manu. Deux femmes âgées sont accompagnées de baigneurs habillés qu’elles portent avec précaution comme de vrais bébés. C’est troublant je dois dire. Une fille et deux garçons ( Marie et Jesus Jesus… Heu… ) Ces mères de famille quelque peu étranges boivent des Leffe… Bière et maternité!

On voit là -je suis en chemin vers l’hopital-, le panneau Violet ( on connait , je l’ai écrit quelque part mon rapport à cette couleur ) j’ai découpé hier dans Libé une photo de manifestation où l’on voit une fille portant une veste violette «  couleur des suffragettes » est-il dit., Bref le violet  des rideaux dans la chambre de mes parents ( et aussi cette semaine celle des points qui figurent sur une carte de France le RN.. ). On lit: Vous êtes dans le secteur Violet ORTE 8 . Le P est caché pat un poteau et très vite je le remplace par un M, ce qui donne: Vous êtes dans le secteur Violet MORTE 8. J’apporte à Marc qui est hospitalisé des gâteaux à déguster dans le jardin de la partie ancienne. On se fait attaquer par des enfants guerriers munis de petits bâtons offensifs et je pense à Sa majesté des mouches. La partie récente de l’hosto est d’une laideur terrible avec une pente et je ne sais quelle installation fumeuse de pierres pour occuper l’espace. Bref. 

On saute à Art Basel avec une photo de mes peintures sur le STAND de CG et la peinture jaune chez H&W/ l’image de la pierre tombale vue au musée de Cluny , une Capture d’une régularisation URSSAF youpi, puis un dessin où on lit la question: 

-Vous êtes en train de m’enregistrer? 

C’est pour la Biennale de Lyon. Suivent des reproductions de Singes peintres, peintres avec palette plutôt au XVIII eme. Paris toujours. Juin. Salle d’attente du médecin avec ses 3 sièges vides et sa plante verte. Je ne sais pourquoi des scènes les plus ordinaires peut naitre une atmosphère, une présence, quelque chose de presque rare. Suite à des collages d’images sur mes peintures qui ont quitté semble t’il les motifs guerriers, je fais faire à Y un travail test de copie ( à la chinoise ! ), à savoir reproduire sur une peinture en cours un petit tableau de Magritte trouvé dans la gazette.

Y s’exécute et cela me plait beaucoup. Que voit on. Un peintre mal fichu, de profil avec une grande palette de « vrai peintre « et qui peint le Magritte de Yulong !. J’aime bien cette opposition barbouillé / «  bien fait «  ( dont je pense être incapable, je dis bien je pense car il suffirait d’un peu de patience ). Il ne faudrait néanmoins pas abuser de cette manière qui pourrait devenir une bonne idée systématique et plaisante.

Dessins pour Bayeux, capture Instagram d’une de mes trouvailles Snob et Bête sur Insta. A pleurer. Des influenceurs ou influenceuses gonflés de leur ego et sottise. L’une d’elle a inventé « Le luxe pauvre » ( omg!!) Ainsi que l’expression qui me fait rire ( malgré tout ) : Pourri de beauté. Ex: Cette étoffe chinée en Inde est pourrie de beauté. Rendez-vous rendez vous-A la fin elle salue par l’expédition obscène d’un baiser soufflé vers nous.

JUILLET 1/ fin de saison

Je viens entre deux quintes de toux d’achever la lecture de Mémoire de Fille de Annie Ernaux. ( Plus tard )J’avais une idée un peu toute faite des écrits d’AE, je ne parle pas du style, mais de ce qui pouvait y être dit: La réalité plus que réelle mais pas du tout magique, l’ordinaire, l’ennui, le quotidien. Le chariot des courses sécurisé et son jeton en somme . Il y a eu l’horreur number one, à savoir les élections législatives et leur résultat Samedi dernier. On va voir aujourd’hui. Je redoute le pire. 

Avant tout je récapitule un peu à l’aide de mon téléphone le dernier moi ou mois à Paris.

La perspective de partir au Repenti est toujours un délice, peut-être supérieur à la réalité, égal à celui ressenti lors de la réservation en Mars de chambres à Vence ( une nuit ) , à La Brigue ( 2 nuits ) et à Saint-Raphael à la 201 de l’Excelsior ( 2 nuits ) en notant la date limite pour annulation si nécessaire. On ne peut plus partir le nez au vent et c’est vraiment pénible que de toujours prévoir. Donc un délice, peut-être supérieur à la réalité, je ne peux pas encore dire. C’est le deuxième jour ici au Repenti. Et c’est un peu comme pour une histoire d’amour, attendre c’est cela le délice et lorsque le jour J arrive on tremble parce que c’est déjà presque terminé. J’exagère un peu car je resterai ici encore un mois. Un mois de trêve, un mois à ne pas parler peinture sauf… 

Comme à chaque début de vacances ou plutôt changement de lieu, , je suis malade et sous antibiotiques grâce à M encore une fois car je tousse comme un chacal. Test Covid négatif. C’est douloureux cette sensation de poumons qui se déchirent et c’est déprimant ces larmes aux yeux en permanence, des Kleenex partout alors que j’ai dû en utiliser un seul paquet en un an !! J’essaie de penser à M qui est à nouveau hospitalisé, et à des situations “raides” mais je ne parviens pas à me départir de cette tristesse à l’origine inconnue. Floue? Non. Inconnue. J’ai des boutons de fièvre autour de la bouche ! On dirait qu’un molosse m’a mordu. 

Il y a eu les diplômes des Beaux arts et je suis allée voir mes anciens étudiants en rentrant de mon atelier -volière ( les perruches sont en libertés et en profitent peu au début, la femelle moins que le mâle. Parfois ils s’élancent à 2; J’aime bien les voir voler, rentrer dans leur cage, repartir et échapper ainsi  – comme je le fais en rêvant du Repenti- à la monotonie d’un seul endroit ) Y. a qui j’ai prêté mon atelier cet été était affolé car le mâle a trouvé le chemin de l’extérieur et n’est pas revenu. 

J’ai commencé tardivement la gym à Argenteuil le Mardi et le Jeudi. Pilates, avec une fille qui est très bien. Ca me plait et on est très peu nombreux. Ce sont des gens simples qui ne cherchent pas à gagner le prix de beauté et ne passent pas leur temps à se regarder dans les miroirs. 

024Il y a eu le concours pour la Tapisserie de Bayeux. Passé l’oral le 26 juin avant de filer sur l’autoroute.. Sais pas. Mais comme je l’ai souligné je ne  fais ni Pédagogie, ni illustration à la gloire de qui que ce soit. Guillaume le Conquérant, c’est la magnifique broderie de Bayeux qui, malgré son ingénuité formelle trempe dans le sang, enveloppe les morceaux de corps, vole au vent comme un étendard de mort. La guerre. La peur. Guillaume et Mathilde ce n’est pas Ken et Barbie. C’est plutôt shakespearien/ KINGS.  

Pas de nouvelles. 

Il y a eu La décision soudaine ( l’occasion fait le larron )  du nouvel atelier en Rez de Chaussée ( je pense au futur, au rez-de-chaussée, et au pont de livraison sur l’impasse. Il est moins beau que l’autre, et sans vue mais pas mal du tout. Je garde le premier bien sûr.

Il y a eu des visites d’atelier, les finitions à l’atelier de Céramique, le Prix Matsutani ( choisir 8 personnes… ) Parfois dans mon agenda il y a écrit RIEN !!! Et c’est délicieux, cela veut dire Argenteuil sans personne. Puis ce temps épouvantable tout le temps, cette pluie, c’était assez déprimant .

Il y a eu la fête au château sans R.

l’horreur

assistant d’IA pour corriger ma façon d’écrire…. Misère

Sur la route de Bayeux

Je ne sais pas si l’on peut s’entrainer à se souvenir de ses rêves? Cette nuit J a proposé à ER directeur d cela Comédie Française de partager un appartement avec lui afin de mieux parler Anglais. Ensuite elle est allée dans la cuisine où j’avais préparé des Hamburgers et les a plongés dans l’eau bouillante puis elle a étalé sur les murs une glace italienne à la framboise . Je suis allée chez un médecin pour mon pied cassé et j’ai descendu un escalier jaune pour arriver dans je crois une réunion; J’ai oublié le reste. Ce matin DC est venu m’interviewer pour une chaine suisse et m’a demandé mes rapports avec la radio. D, je l’aime bien. On boit un café sur le balcon et il installe son bazar. Ca ne dure pas très longtemps mais c’est un bon moment avant de se mettre au travail. Reécrire le texte pour OVNI ( montrer des video en Novembre à la villa Ephrussi de Rothschild. Le plus judicieux serait à mon sens serait de montrer quelque chose concernant Nicole Stéphane. On verra. Puis chercher pour La tapisserie de Bayeux. Demain Bayeux/ Je n’ai envie que d’être à mon atelier et suis assez impatiente de retrouver le Repenti dans à peine plus d’un mois.

Donc

Paris Caen puis Bayeux. Je termine Steinbeck ou Tchekov/ 3 années sans plus… RV sur place parmi la queue leu leu de dingue. Des crêperies, des souvenirs, un petit train, 2500 visiteurs par jours, ça donne l’ampleur du désastre. Donc la chenille démarre puis redémarre. On m’a donné l’autorisation de photographier. J’attrape un détail et un vieil anglais me fait la leçon: Vous n’avez pas le droit… Dans ces cas là je dois confesser que je monte en pression en un quart de seconde. Je lui demande donc s’il fait partie de l’équipe du musée-a priori pas. Il se tourne pour aviser un gardien et me balancer. Je déteste. Bien fait si la broderie est ici et pas en Angleterre et si c’est Guillaume qui est monté sur le trône. Je ris. Apres avoir écouté le sympathique et passionné spécialiste de la tapisserie pendant… et c’était passionnant, un peu long sur la fin !!!!! , direction le Chateau de Falaise, ou sera installée la tapisserie du concours. Guillaume sur son cheval nous accueille, il fait tout gris et c’est sinistre. Oh comme c’est moche et ennuyeux. Ca me rappelle les pensum de certaines vacances où il fallait visiter et où ma mère se prenait pour Michelin lui même.!!! Et ici le mobilier -vitrine avec rien de dedans, un demi tesson et 3 photocopies de monnaies, et qui aurait pu servir dans une scène de Barbarella si les décors n’avaient pu être livrés à temps … Bref, je décroche, pouffe de tristesse devant des pauvres acteurs filmés déguisés dans les rôles de Mathilde et compagnie. Ce métier d’acteur est vraiment effroyable et je saute du coq à l’âne en disant que dans La belle Noiseuse que j’ai vu hier pour la première fois, Piccoli n’échappe pas au ridicule du film de Rivette. Bon. Puis au Tremblay . Soirée drôle et inspection de la fontaine. Temps pourri . Découverte sur Instagram de MM, personne au ridicule absolu, au snobisme suffocant . Ca me fait rire car elle est si stupide et imbue de sa personne: Le luxe pauvre, un objet pourri de beauté et des mots anglais ici et là. dans ma collection Installation, il y a aussi Del Papo je crois, le tailleur du sentier à mourir de rire, et Josiane Pichon( pas certain mais on s’en fiche complètement ) je crois et sa danse de forêt. Bien sûr on est loin des post toujours interessants de Eric de Chassey ou de musées mais ca me fait trop rire. récréation mérités parfois. Donc pourri de beauté entre dans notre vocabulaire commun à Lili et moi.

Bref pour en finir avec la tapisserie, rendu le 17 et RV le 26 juin, paf en plein dedans? Je devais aller aux Arcs Draguignan chercher R. Changement de billet de train, de date de départ..; GRR .

Cette semaine encore atelier, banque, visite autre atelier etc… Prix Matsutani , réunion pour présélection, peinture .

Pilates Jeudi.

Le portrait qui agonise

Avant que tout ne s’efface/ On tenait le portrait à 3. Sous le verre c’était l’image de ma mère agonisante. Un portrait photographique en assez gros plan qui s’arrêtait aux épaules. Donc nous avons attendu sans qu’il y ait vraiment une tension dramatique. Nous? Je ne sais pas qui sont les deux autres personnes. A un moment j’ai tenu le cadre par derrière et il y a eu un déclic semblable à celui d’une boite que l’on ferme. Un couvercle. Elle était morte et je suis allée vérifier la photo. Les yeux étaient fermés. Fallait-il les ouvrir à nouveau?. Puis il y aurait les derniers moments de mon père. Photo qui expire de la même manière. Ne me sentais pas d’attaque pour une réédition de ce moment macabre. Me suis dit que je n’avais pas envie de porter ce cadre lourd pendant un temps qu’on ne pouvait prévoir. Des trombes d’eau.Un village. Demander mon chemin pour aller vers Amiens. Un cinema . Une foule. Y entrer ou pas. On me dit que ce n’est pas un film que l’on voit mais des sortes d’attractions. Bref..

La grande vallée est un livre que j’adore. Je ne sais pas où je l’ai trouvé à la maison. Je ne pense pas l’avoir déjà lu. J’en suis au Poney-rouge, la dernière nouvelle. La caille blanche est splendide et la fin inattendue. Celle de l’Idiot capable d’imiter les voix de tout un village incroyable. On marche dans la montagne, on sent la fraicheur du vent, les cailles picorent avec les poules, les oeufs et le lard cuisent, on va chercher du bois, il y a des ravins et de l’eau fraiche, des chevaux au loin et une selle rouge. Des salopettes de travailleur et un vieil homme porte avec lui une épée. Autre lame, celle du couteau à cran d’arrêt de ce grand garçon paresseux. Des fleurs dans un bassin où les oiseaux viennent boire, les plus beaux chrysanthèmes de la région, un fouet et un melon qu’on écrase du pied, des grenouilles et des insectes dans un seau, un oiseau dont on coupe la tête, des travailleurs.. Des ranch, Salinas, Monterey, la montagne , la montagne, un lynchage… Comme à chaque fois que j’écris je m’égare un peu et à l’instant vient de regarder ( mais il me semble que je connaissais ce travail de Ken Gonzales-Day, effacement des corps/Dead at the hands of persons unknown) au BAL peut-être.

Nous sommes rentrés de Tours Samedi et Dimanche j’ai vu avec J, M, et E l’exposition: L’invention de la Renaissance. Beaucoup d’enluminures et de gravures. ( Antonio Del Pollaiolo, Francesco Rosselli,). Très peu de monde car WE ascension. J’ai ensuite filé pour passer un petit moment chez P et A ( son anniversaire improvisé) . La semaine a repris, et je dirais, mon train train peinture . Osciller entre très grand et très petit . Au lieu de ” faire ce que j’ai à faire ” je peins et néglige d’autres choses qui m’ennuient. Labo Mardi matin -pluie , je ne trouve pas la sortie de la Gare de Lyon, ni l’entrée du labo par le parking boulevard Diderot; Dans ces cas là et avec la fatigue j’ai envie de pleurer. Manger avec plaisir un soupe au poulet croustillant rue Mazarine avant un RV étudiant au BA , une réunion aux collections, un autre RV dans un atelier. et , angoisse rentrer m’allonger 30 mn avant le diner des amis au Centre Pompidou ( je m’y traine à vrai dire sans entrain , suis crevée.) , passage au MAM pour la salle Pommereule et diner chez DH avec DP, CM, JH , A et R qui à son habitude écoute plus qu’il ne parle. J’ai sommeil . Toujours délicat de trouver le moment de clôture d’un diner. Bref youpi nous voici dans un taxi et vite dans le lit. Deux soirées dans la semaine c’est trop pour moi qui ne rêve que de m’asseoir dans la cuisine avec R, diner en bavardant et me coucher tôt. Cours de Pilates Jeudi ( il y a un cours à Argenteuil à 10 mn de l’atelier et la fille est bien ) Pas de monde . Je vais essayer de m’y tenir ( Mardi et Jeudi ) en gardant le Qi gong de maitre Liu. Expo ” Qui a peur de Bettencourt” chez Christophe, bavarder ici et là, et retour maison pour de délicieuses gambas. Aujourd’hui et demain je dois absolument travailler ( pas envie ) et préparer le Prix Matsutani, la notice pour OVNI, répondre à Caen, travailler pour le RV à Bayeux Mardi.

Revu l’atelier et prix RV avec un couvreur.

Hop il est 8h53.

Carduelis carduelis

J’ai abandonné la lecture des livres de Ludwig Hohl ( L’étrange tournant ) . C’est assez misérabiliste. Pas pour moi en ce moment. Je me suis amusée à placer dans la cage des perruches ( qui , porte ouverte peuvent voler comme elles l’entendent. La femelle sort très peu d’ailleurs, c’était la première fois hier que je la voyais perchée sur une peinture..), donc j’ai accroché la reproduction du Chardonneret de Carel Fabritius ( 1654 ) . Ca me fait rire. J’avais lu et apprécié le Chardonneret de Donna Tartt.

Départ pour Tours.Paf on décide en deux secondes Le post de GA m’a donné envie d’aller voir l’exposition , le sceptre et la quenouille. C’est une décision si soudaine que je ne préviens même pas JW. Il fait exceptionnellement beau-est-ce vrai? et je suis contente de briser un peu mon ronron maison-atelier, peinture, peinture, peinture et retour. Je ne cherche pas d’hôtel car après l’expérience Venise et son hôtel atroce, je préfère voir de mes yeux et out Booking le presque obligé!. Mais le WE de l’ascension mieux vaut prévoir. Je me gare près du musée, c’est agréable de boire un café le nez au vent, zut tous les hôtels semblent complets. J’en trouve un qui à l’air top à 25 km et dans la nature .J’aime bien ce musée des Beaux arts de Tours, son gigantesque cèdre du Liban planté en 1804 et le jardin où nous mangerons plus tard et à l’ombre une gaufre ( pas absorbé ça depuis la “foire” d’Amiens quand j’étais enfant. Immanquablement on se mettait du sucre glace partout ) , il y a peu de monde, et l’exposition Le sceptre et la quenouille est interessante ( bon un peu chapitrée/ les femmes et le mariage, les femmes et le pouvoir, bref) En fait c’est vraiment ce tableau La culotte que je voulais voir. A la fin de l’exposition, je suis déçue. Pas de tableau. Je demande. Mais si! Il est là. Assez petit et il ne me déçoit pas. 7 femmes se crêpent le chignon, et s’arrachent une culotte d’homme . C’est une oeuvre anonyme peinte par … un homme ou une femme. On ne le sait pas. 7 femmes furieuses s’arrachent une culotte d’homme. Deux d’entre-elles ont quelques gouttes de sang sur le nez, conséquence je suppose de griffures féroces. Celle de gauche va se faire arracher un oeil, c’est certain, et la femme du premier plan, jambes écartées comme une parturiante va se faire boxer. Les poings sont levés, et on a un sentiment de mouvement circulaire. 3 robes sombres, 3 claires, et des bas bleus. Tiens tiens, c’est un anachronisme mais plus tard l’a signification l’invention du terme Bas-bleu:Femme savante, d’une pédanterie ridicule. Avoir la réputation d’un bas-bleu; pérorer comme un bas-bleu; le pédantisme d’un bas-bleu . Le tableau vient de Valenciennes. Le cadre est ordinaire et il a besoin d’un petit nettoyage qui aurait pu être fait pour l’occasion. L’oeuvre devait végéter dans une réserve à mon avis.

Il y a aussi une tapisserie magnifique, un fragment plutôt ” le triomphe de la force” vers 1530, avec une amazone et Penthésilée, Thamary ( Tomyris )s reine des Massagètes, Chloris. Les détails sont somptueux. (Tomyris (parfois Thomyris, langues iraniennes orientales, Tahmirih « Brave ») est une reine légendaire des Massagètes, célèbre pour avoir mis fin au règne de Cyrus le Grand. Elle est considérée comme la dernière reine des Amazones. )

Apres une promenade dans la ville, récupérer la voiture… Hum. Elle a semble t’il été raptée par la police. Emoji de désespoir, je fais comment ? et dans ces cas là il est normal de ne plus avoir de batterie. Les sites expliquant comment ” retrouver ma voiture à Tours/ fourrière et autre mots clés” sont nuls, trop longs à lire et donnent des numéros de téléphone qui ne mènent à rien . Alors qu’il serait si simple d’ ‘indiquer sans blabla un bon numéro de téléphone et le commissariat où se rendre. Après un premier échec dans un proche bureau de police trouvé par hasard, je file au commissariat principal. Evidemment je n’ai ni mon permis ni ma carte d’identité !. Mais j’ai tout sur mon téléphone et j’ai de la chance, ça passe. Je me retourne et il y a déjà 5 personnes derrière moi. Je branche mon tel ou je peux. Ca a l’air assez simple, sauf qu’on ne trouve pas le garage où a été envoyé mon bolide. Je reste calme. On discute avec un homme dont la fille a été agressée et est entendue, là un père se plaint de non présentation de ses enfants, là c’est un cambriolage, une dame a un malaise… J’attends, j’attends, trouve le numéro du bar ou R patiente. Je le rassure. Une heure après je suis au même endroit. Puis appeler un taxi qui n’arrive pas. Discussion à propos de Simenon avec le père, évocation de Dashell Hammet etc. J’en ai marre. Ah voici le taxi . Non il n’est pas pour moi. Mais il est cool il m’embarque avec sa cliente, et à mon angoisse soudaine ” la fourrière ferme t’elle ? ” il trouve un 06 réservé aux initiés, et hop. C’est bon. Plus tard je suis victorieusement au volant de ma bien aimée automobile et pars récupérer R. Rejoindre l’hôtel en ayant peur ” que ça ne soit pas bien “. Mais c’est magnifique en pleine nature et ça fait du bien. Le service n’est pas terminé et le repas est délicieux. Un dernier verre dehors. On entend des grenouilles et des oiseaux de Nuit.

flash back

Amiens. C’est la grève au lycée. Je grimpe dans mon atelier. Temps bleu. J’ouvre la fenêtre et peins un paysage liquide, vert et bleu. Je me sens parfaitement libre. Je pense régulièrement à ce moment pâle et doux.

“Il portait une chevalière noire représentant une tête de mort”

C’était souligné ( par moi ? quand? ) en noir dans le livre ” la Dame de pique ” qui contient également d’autres nouvelles ( Les récits de Feu Ivan Petrovitch Belkine ) . Il s’agit ici de La demoiselle Paysanne. Il me semble que sont toujours délicieux les moments de lecture des auteurs russes. J’ai beaucoup aimé le passage dans le Marchand de cercueils où les défunts-clients reviennent et où danse un petit squelette. Envie de m’y replonger. Je me souviens des journées passées au bord du lac Léman à lire exclusivement de la littérature Russe ( Oblomov etc… ) et aussi à marcher en râlant car les bords du lac sont privés. . C’était en décembre et il y avait un bon feu dans le salon de l’hôtel. Nous avions passé tous les deux le 31 dans cet endroit. J’ai d’ailleurs retrouvé à ‘instant dans un Lermontov, un billet de théâtre sans doute les premières représentations de Moins deux avec R et Trintignant.

Les journées me semblent assez routinières. Pas désagréables, non, au contraire, mais grises et tristes de part la lumière et la pluie. Dernier post, 21 Avril. Ca file. il faut toujours que je réfléchisse pour savoir ce que j’ai fait! Vu la belle exposition Brancusi, une autre aux Beaux arts et dont le rez de chaussée m’a semblé plus interessant que tout l’arsenal de Venise qui décidemment est bien confus ou trop clair je me demande;

J’ai noté : Etude Lyonnaise d’un livret de l’astrologue Peter Creutzer ( 1528 ) et aussi les broderies de Jagdeep Raina. Les gravures de Goya également : ” No hay quiennos desate “1799. Plus loin-flash back – on me voit entre C et J et nous faisons toutes les trois des grimaces. Je ne reconnais pas l’endroit. Je porte un foulard à pois. Photos de la peinture en cours. Puis événement, un article m’apprend qu’hier le Moulin Rouge a perdu ses ailes !!! Les lettres M O et U on été entrainées dans la chute !!!

Voyage à Grignan. J’aime être tranquillement dans le train avec ce polar Japonais sans aucun style d’écriture notable, mais assez lisible pour qu’on ait envie de suivre les actes de ce serial killer parmi les lycéens et assister au massacre. Temps perdu . Tanpis pour moi. Descente à Valence. Pluie battante. Je déteste le Sud sous la pluie. Nougat sur le bord de la N7 , route de mes vacances d’enfant et qui sous ce ciel sombre est bien sinistre. Il faut ajouter les pompes à essence abandonnées, les lieux vides, les magasins de nougat fermés. Finie la vie de la N7. Les cafés et restaurants du bord de route, des épaves que j’aimerais bien photographier. La liste des lieux de tourisme de cette époque et qui ont fermé est immense. Je photographie La chapelle de AVJ, qui est très réussie et suis surprise de me retrouver face à la tombe de Philippe Jacottet dont j n’ai rien lu, je le confesse. Mairie, photographier les étendards , les drapeaux, regarder quelque reliquaire contenant des petits os de Madame de Sévigné et aussi une salamandre sculptée. Je passe devant l’hôtel où nous avions séjourné lors du festival de la correspondance. J’évite de m’attarder sur ce souvenir ensoleillé. J’avais, je ne sais pour quelle raison effacé de ma mémoire, le château qu’il est pourtant difficile d’oublier. Déjeuner ( le maire qui je suggère, alors qu’un os à moelle atterrit dans son assiette, d’en faire un faux reliquaire )et promenade dans la ville pour chercher ce qui semblerait le plus judicieux. Ne pas proposer un ” geste esthétique”, mais quelque chose qui pourrait avoir existé depuis longtemps et qu’on n’aurait pas vu. Un portail peut-être, une grille. Donc pas une sculpture. Celle de la Marquise, assise une plume à la main , couettes à anglaises au vent / Marie de Rabutin Chantal /est aussi une fontaine à têtes de lions . En parlant de ” genre sculptures ” quelle horreur que ces machins en forme de sportifs que l’on croise. Il y a les horreurs de l’Assemblée nationale mais aussi celles qu’on a placées pour les jeux olympiques à Jaures ou dans le secteur. Affreux.

Je regarde des images du Théâtre des pantins de Jarry- avec Bonnard… Tiens quelqu’un fait des vocalises. Dimanche dernier je terminais de céramiques et passais devant une tente derrière un tas d’immondices à Barbes. Ma collection de ” vases” s’agrandit. Puis la semaine a recommencé, se lever tôt, partir à Argenteuil, travailler avec la radio, passer chez D. M’endormir, peindre à nouveaux et ne pas trop négliger les oiseaux. Exposition Brancusi Mardi. Magnifique; Je ne sais pas quel est cet événement au Centre, il y a du monde partout, des petits stands pour se restaurer. L’ambiance est plutôt sympathique. Et puis Mercredi et puis Jeudi et puis Vendredi , muguet inclus ; Et oui la pluie et puis la monotonie et puis le spectacle de Jean. Découverte des tableaux brodés de Mary Linwood . C’est juste incroyable. Un lion menaçant… Je cueille sur le chemin vers l’atelier des herbes dont je fais des bouquets qui me semblent très beaux. Je les partage avec les oiseaux qui me semblent plus heureux dans cette verdure. Je crois sentir l’aneth. A la maison R. achète des pivoines qui palissent à mesure que leur fin approche. Il ne faut pas bouger le vase car comme dans la peinture de l’Accademia où l’on voit un jeune homme triste, les pétales tomberaient. Ici pas de lézard cependant.

Venise.

C’est plutôt de Cosme Tura que j’ai envie d’entendre parler! Et j’aimerais aller à Venise une semaine hors biennale, louer un truc qui soit BEAU.

Il a fait froid à Venise puis beau puis vent puis froid; Partis à 3 par l’avion du matin ( partir à 5h de la maison ouille ouille ). Un taxi, et ça c’est vraiment magique d’arriver le vent dans le nez , c’est trop beau. On dépose nos affaires à l’hôtel ( qui se révélera épouvantable , honteux.) Bref . Oublions ce qui chagrine. C’est parti. Spirito Santo. On est dans ce coin. J’aime beaucoup et pour le moment il n’y a personne. J’aurais bien aimé être dans les rues au moment du Covid. Avant toute chose un cappuccino et on verra. C’est vraiment délicieux d’être là . Cocteau? Va pour Cocteau à la fondation Guggenheim. L’exposition n’est pas fameuse, ne parle pas de grand chose, ne parle pas beaucoup de celui qui ” devait étonner”. Cocteau c’est pour moi le cinéma, les notes et les dessins: gribouillis, caricatures mais pas ceux que l’on connait et que je déteste genre chapelle de Vence. Mais c’est surtout un électron assez génial, agaçant au possible, mondain, un inventeur de formules qui , si elles irritent parfois, sont incroyablement trouvées. J’ai je ne sais où des petits morceaux de papier peint que j’avais arrachés dans la maison à Milly la forêt.Reliques ( ce que le papier peint a vu encore une fois… ) J’avais aussi fait des photos assez ordinaires des chambres ( papier léopard, papier à petites fleurs, fresque représentant le chateau voisin, boite à lettre, carrelage. Jardin. Tout cela est devenu Musée. C’est DP qui m’avait emmenée. J’aurais dû y aller avant. J’aime bien cette fondation, je souris en regardant la tête de lit inventée par Calder, et m’intéresse beaucoup aux photos des expositions de la Galerie Art of this Century. Les “scénographies” et inventions sont surprenantes. Regarder le canal, s’asseoir un moment dehors et s’amuser à faire quelques photos assis sur le grand fauteuil de pierre. Direction Pierre Huyghe à la Dogana. Magnifique exposition. Je crois que de ces 3 jours je ne veux que me souvenir de cela. On y reste un bon moment. Flemme d’en parler mais ce que j peux dire c’est qu’être là, incite au silence et silence il y a. Le personnage singe avec masque est inquiétant. On ne se lasse pas de regarder ses déambulations dans la maison abandonnée de Fukushima. Direction l’hôtel. On déjeune là et c’est pas terrible. On cherche sur les courgettes le parmesan, que je suis obligée de réclamer et il n’est pas bon. Opération chambre . Misère. Donc je me tais. Je ne sais plus ce que l’on fait et où on va. Vers les jardins pour le truc Art Basel. J’éprouve depuis la chambre comme une angoisse, réminiscence d’endroits dont l’odeur, enfant, m’indisposait car déclenchait une crise d’asthme. Je n’ai pas prévu cela et mêmes je ne ressens pas de signes avant coureurs, ça me rappelle ces temps pénibles. Ensuite avec C on abandonnera AL pour aller En face à la soirée FP. Magnifique, exceptionnel, beau, nuit, élégance. I Muvrini chantent lorsqu’on arrive ils sont au moins 60. Des délicieuses choses à regarder et même à manger partout. Mais angoissée encore, je ne mange presque rien de ces délices. On parlotte ici et là, et on s’assied à la table de MP, ORC, ES. C’est agréable, et il n’y a pas là les caricatures qu’on croisera plus tard ( genre artiste ( pour les artistes mais aussi les satellites qui veulent faire artistes ) , avec tellement d’application à se rendre “original” que s’en est pathétique. Le lendemain j’envoie régulièrement à M des photos de gens: grosse chose cachée sous un manteau léopard et qui dort à Orly, homme à cape qui ressemblerait presque à un personnage désuet de Fellini, Français ” à l’aise ” avec son chapeau leopard et son tee short-cible. Il tente d’être jeune en se dandinant écouteurs aux oreilles. Application vestimentaire un peu partout, de la chaussure à énorme boucle dorée, à l’hideuse robe genre peinte à la main, en passant par je ne sais quoi tant ça me fatigue. Parfois noir elle et lui/ milieu de l’Art. L’Arsenal, puis le pavillon central. L’Italie d’extrême droite doit frémir de ne voir que des oeuvres non-occidentales. Ca c’est le point positif !!! Le problème est de savoir si l’on montre des oeuvres parce qu’elles sont disons “bonnes ” tout simplement, ou si elles sont présentées quelque soit leur qualité car elle ne témoignent que de la particularité de leurs auteurs ( ethnies, genre etc… ) . On en a parlé beaucoup. Moi je me suis plutôt un peu ennuyée à voir des expressions ” naïves ” et des techniques artisanales. Il est évident qu’il faut enfin montrer en Europe ce qui a toujours été mis de côté ou négligé. Mais qu’un artiste pose en costume disons ” folklorique” devant une oeuvre, là j’ai du mal. Car j’ai l’impression que nous y revoilà ( c’est à dire qu’on revient à la case départ-expositions coloniales, pittoresque et folklore. et Dieu sait si j’aime les costumes, le folklore justement, les oeuvres anonymes et votives etc… et tout ce qui n’est pas désigné comme art ). Donc à voir cette femme folklorique j’ai eu le souvenir de Masai qui sautent avec leurs lances devant des touristes descendus d’un car . Vu ça au Kenya. Quelques belles choses bien sur ( deux peintres/ Dalton Paula et ?? ) et Aloyse et ces oeuvres blanches à petit signes dessinés Romany Eveleigh. Je n’ai pas noté les noms de ce que j’ai aimé, me suis étonnée de voir de Pisis ( comme dirait EG de Pizzeria ) La section italienne est d’ailleurs vieillotte. Oui pourquoi de Pisis? E nous appelle pour nous dir qu’il a été le premier à faire son coming out. C’est une raison suffisante ça? Bon et puis je m’en fiche. Pavillon Belge oui, pavillon Français pas trop, pavillon suisse oui oui et ouf un peu de drôlerie et d’insolence, Allemagne oui, Angleterre chiant, Georgie oui oui oui :

The Art of Seeing—States of Astronomy showcases 65 Maximiliana or the Illegal Practice of Astronomy, a 1964 work by Georgian artist, poet and editor Ilia Zdanevich (1894–1975) and Max Ernst (1891–1976), along with its related archives. The art book is dedicated to Wilhelm Ernst Tempel (1821–1889), a German astronomer and lithographer, known for his unconventional, sensual approach to astronomy, who was overlooked by contemporaries due to his lack of academic training.

Aux beaux arts de Venise grande installation video 3D spectaculaire et extrêmement bien réalisée mais m’en fiche.

ET bien sur Venise c’est visiter encore et encore l’Accademia. En plus très belle expo de Kooning ;

Retour et arrivée à la maison à plus de minuit.

Hier Samedi beau moment chez Hauser avec le danseur Japonais /Kenta Kojiri ‘Stillness in Motion’.

Puis diner au restaurant géorgien. Très bon, mais quelle idée d’y aller un Samedi soir. Hyper bruyant. Parfois je remarque bien qu’à présent on est les plus vieux !!! C’est bizarre et pas forcément agréable !!!!

Mais avant Venise j’avais travaillé à l’atelier, peint comme ci comme ça mais plutôt avec plaisir, oublié le massage chez Aki, repris le Tai Chi-hier . On s’en fiche. Pied mieux c’est certain mais j’ai l’impression que les genoux commencent à se faire sentir. Old Old OLD

PS je rajoute que j’ai été très impressionnée par le tableau étrange ” LA colère” de Dosso Dossi/à la fondation Cini. Wiki:

L’œuvre, une représentation allégorique de la Colère, a un format de losange inhabituel qui montre deux femmes parlant violemment. L’une porte un voile jaune/orange et attrape l’autre par le cou ; elle est vêtue d’un large corsage rouge brodé de noir, attribut typique de la Colère, et a une guirlande de petites fleurs ornant sa tête. La seconde attrape sa rivale par la mâchoire et tire ses cheveux à travers le voile. Divers éléments, tels que la mousse à la bouche, les yeux rouges et les visages gonflés font référence à l’humeur sanguine, la plus facile à mettre en colère.Deux autres figures masculines se trouvent à gauche : un garçon qui s’arrache les cheveux, geste typique des personnifications de la Colère, et un autre qui rit dans le dos des femmes, symbole de la Méchanceté. Au premier plan, sur une pierre pâle, un verre renversé et un pain brisé, peut-être une référence au tumulte provoqué par la colère.

Soleil / un peu /enfin

Par hasard on est arrivés dans le café et quelque chose s’y préparait. Une soirée, un repas? J’ai aperçu le chanteur qui n’était pas tombé du nid. C. était là . J’avais RV à 21 h donc je n’ai assisté qu’aux prémices. Juste le temps de croire qu’on est dans la province profonde un Samedi soir. Le chanteur porte une chevalière aussi brillante que les boutons de son blazer bleu… Bleu comment? Pâle. Oui mais encore? Et bien un bleu qui n’existe pas, sauf peut-être celui qui serait porté par le témoin endimanché dans un mariage ordinaire.A l’arrière une autre veste dans une housse est suspendue. Plus sombre. Bleu nuit disons avec des paillettes. Chansons françaises assez ennuyeuses et de toutes façons je devais abandonner la partie, laisser la fille au sweat Bardot, la dame au béret qui embrassait les chiens, laisser les chiens qui léchaient sur le bar la femme au béret. Vite fait du Poulet grillé avec du piment.

Mercredi direction l’Aigle et nous avons poursuivi l’inventaire. Assez pénible / il ne fait pas chaud et nous sommes sans vue sur l’extérieur avec des néons comme seule lumière. mais sympathique . Peinture régulière . Je ne sais plus où j’en suis dans le temps. Oui retour Vendredi . Je suis restée à Paris pour faire des recherches concernant la tapisserie de Bayeux, hop texte envoyé. RV avec C. pour discuter . Virement. Il me montre des documents ( photos, lettres etc) de Molinier etCAstelli ) Samedi vernissage de la très belle exposition Matsutani chez H&W et je m’installe dans un bureau pour lire, échappant ainsi aux conversations. restaurant Japonais délicieux, on ne s’entend pas. Ma voisine de droite m’ennuie un peu et le Monsieur à ma gauche ne présage rien de bon. Erreur! Finalement on a bien ri car il fallait bien faire quelque chose!. Somme toute c’était un diner agréable. Je suis rentrée à pieds en croisant des sacs de couchage allongés, et en me sentant un peu coupable du luxe que je venais de quitter. Dimanche jour de céramique comme ce le sera tout à l’heure. Cette nuit je me suis penchée sur un précipice pour attraper devant les Beaux-arts deux bouteilles de champagne qui étaient recouvertes de sucre en poudre puis j’ai demandé mon chemin jusqu’à la gare Saint Lazare. Cette semaine encore l’inventaire et l’atelier. Vendredi et hier peinture. D. ma passé MT Walter et Picasso, biographie d’une relation. Aucun intérêt à mon sens . Je m’arrête à la page 186 . Perte de temps. J’ai lu aussi l’Ascension de Ludwig Hohl. Décevant et assez ennuyeux ( même si indéniablement c’est une écriture particulière, très ramassée, presque désincarnée ) s’il en reste ” quelque chose”. J’ai par contre bien aimé la nouvelle Le petit cheval. Ce que je perçois c’est un ton assez misérabiliste ( malheur, solitude, faim, artistes etc… ) J’ai aussi terminé un polar concernant la fin du Reich . M’en souviens déjà plus. Ah si , un SS non nazi et sa fiancée juive etc… J’oublie à chaque fois le Lampedusa à l’atelier ( atelier qui dès qu’il y a du soleil est bien chaud et la terrasse aussi ) .

Mercredi : Venise jusqu’à Samedi. Il n’est pas dit en cas de beau temps qu’il faille plutôt me chercher au Lido plutôt que dans les expos !!!

Rosace

Alors que je fais des recherches dans le domaine Médiéval, je vois cette rosace qui me ramène il y a bien longtemps: Amiens/ elle est assise sur mes genoux. A ma suite, elle s’applique à dessiner une rosace avec des crayons de couleur . Elle se tourne vers moi et me dis: —Tu sais tante Bille, je suis toujours contente. Tu n’as jamais dessiné d’autres rosaces.Tu as traversé la rue devant ton école et une voiture t’a percutée. Je pense à toi souvent qui serais aujourd’hui une jeune femme montrant à son enfant comment faire une rosace…

dimanche

La fondation Vuitton est un endroit épouvantable. Je ne parle pas de l’apparence extérieure. Pourquoi pas cette sculpture posée là. Mais l’intérieur et ses salles d’expositions, ses escalators, escaliers… R. regarde “les détails architecturaux” et râle. Il est vrai que tous ces matériaux, formes, ajouts sont en adéquation avec le monde capitaliste qui les ont fait naitre. La boursouflure.

Nous sommes arrivés dans la première salle de l’exposition Rothko en riant car dès l’entrée de la Fondation on s’esclaffait puisque de la poche de R. s’échappait la petite fumée d’un mégot mal éteint qu’il n’avait pas voulu jeter par terre. Ensuite dans l’Escalator affreux je lui ai collé un poisson dans le dos ( vieille tradition perdue que celle d’accrocher dans le dos de sa victime un poisson dessiné et découpé ) . Donc on était de bonne humeur avec V et P et aussi les gens qui souriaient. Quelqu’un m’a demandé si R. était Schemetov. J’ai répondu qu’il était tout à la fois Laurent Terzieff, Giacometti, Johnny, qui encore?? C’est incroyable. Le meilleur fut au Musée Picasso quand quelqu’un lui demanda pendant un vernissage: _Vous êtes l’artiste? On en rit encore. Bref, comme je n’ai pas le temps, qu’il est déjà 8h20 et que je dois filer aux beaux-arts je voulais dire que j’ai trouvé cette expo affreuse. Eclairage épouvantable, accrochage par le milieu, bon ça encore. Petites salles biscornues , heureusement grandes pièces tristes comme des salles de réunion pour actionnaires d’une BNP géante.Il y a des oeuvres magnifiques, beaucoup que je n’avais jamais vues ( début ). Mais quand on les a contemplées chez Bayeler avec une lumière naturelle c’est STOP. On aura compris que ce sont les espaces qui me rendent grognon. Comme d’habitude, trop d’oeuvres je pense, et surtout la dernière salle grise et noire . Apres on est tassés en face de l’ascenseur pour voir ce que je n’ai pas vu. LA maquette de La Chapelle de Houston.

Karamel beauty

C’est un plaisir de raconter des ennuis passés ( proverbe Yiddish )

Il y avait un neon dans la nuit de Clichy qui disait Karamel Beauty, un salon de bronzage! Je croyais que ça n’existait plus ce genre de truc, tout comme ont disparu ces mini boutiques qui vous assuraient les dents blanches. Pfff plein , puis Pffff plus rien. On a ri . Nous rentrions du spectacle May B de Maguy Marin, au Théâtre de Genevilliers . 40 ans que je voulais voir ça. Et enfin c’était sous mes yeux. Pas tellement vieilli. 15 mn de trop à mon sens. Mais ce qui ne marche plus selon moi c’est le son. On a la sensation, et c’est une réalité de passer de la plage 1 à la plage 2 etc d’un CD qui n’existe plus. La musique des Gilles de Binche m’a toujours enthousiasmée. Mais.. Donc c’est de la musique sur un spectacle et pas un travail sonore qui pourrait se repenser me semble t’il. Bon. Suis toujours un peu perdue dans le temps. Est ce Dimanche soir dernier que l’on est allés à Belleville manger au Vietnamien , mon ancienne cantine qui a triplé en surface. Avant on a bu un verre à la Vielleuse et vérifié que le miroir brisé était toujours là. C’était amusant de changer de quartier et de regarder les gens: un homme qui ouvrait son portefeuille et embrassait le petit portrait photographié d’une femme. il est venu nous en parler comme si on était de vieilles connaissances, puis un couple est entré assez Hot pourrait on dire et l’activité qu’ils allaient exercer dans l’heure à venir était assez évidente. Tout cela a eu lieu il y a15 jours. Zut alors. Déjà. Mes chaussures se sont démultipliées dans le miroir du bar et cela a fait de moi la réincarnation du grand nu descendant l’escalier. A ce propos ma dernière peinture s’appelle Grand nu remontant l’escalier. A voir certaine peinture j’ai effectivement l’impression qu’on ” rembobine ” et qu’on revient au 19 eme siècle sans pour autant être Bonnard ou un Nabi, ou Manet ou Courbet ! . J’ai fait une photo qui est le néon rouge du bar Le Zorba rue du faubourg du temple. Les néons les plus drôles en matière artistique sont ceux que j’ai vus hier à Metz. 9 carrés qui définissent des figures géométriques disant à un moment donné CON et NON et je ne sais plus. Morellet bien sûr dans l’exposition Lacan. Le Lundi 19 Mars à 9h 16 -Où étais-je-je n’ai pas le souvenir d’avoir enregistré cette peinture de Richter ( sans doute dans un catalogue de vente ) On voit ce qui me semble être deux policiers qui portent un cercueil et sur le côté gauche il y a le profil d’un homme . Il porte un chapeau et parle ou plutôt dit des chiffres écrits dans une bulle. 1962. Sargträger qui signifie à la fois cercueil et croque-mort. En cherchant le tableau j’écoute une archive de 2011 je crois, sais plus, concernant une de ses expositions. L’image qui suit est violette et c’est la couverture du livre de Sepulveda: Le vieux qui lisait des romans d’amour. C’est d’une lecture plaisante. A nouveau un plateau s’est cassé à la troisième cuisson . Zut. J’ai aussi photographié des bestioles très bizarres ,des sortes de grenouilles et crapauds noirs dégoutants. Les Grumpy- faces amphibians . Ensuite une citation d’Annie Lebrun envoyée je crois par CG:

“Méprisant depuis toujours les maitres qui ont des moeurs d’esclaves comme les esclaves impatients de se glisser dans la peau des maitres, j’avoue que les affrontements habituels entre les hommes et les femmes ne m’ont guère préoccupée. Ma sympathie va plutôt à ceux qui désertent les rôles que la société avait préparés pour eux ” .

Passage rapide à la Bourse du commerce pour le vernissage ( je revois avec plaisir l’impressionnante installation de Sun Yuan et Peng Yu 2007 Old People’s home ) .On déambule au milieu de vieux dignitaires, généraux, popes, plus vieux que vieux dans leur fauteuil électrique. Il y a une peinture de Kippenberger que j’aime bien et toujours Fischli et Weiss, entr’autres.( General Idea,.. ) On file au Jeu de Paume pour ” le diner des amis”. J’y vais à reculons mais la table est sympa et on ri beaucoup. ( le dessert en chocolat est une sorte de grosse boule qui renferme une glace je crois. C’est moche. J’attrappe au vol mon cadeau= Chanel N°5 et Hop dans le métro? C’est fait !

Photo de l’atelier puis une monnaie d’Alexandre biscornu ( Alexandre le grand en Syriaque ), d’où sort il celui là. D’une boite de documents dans mon atelier? C’est possible … , un costume traditionnel Bulgare avec des cloches et des miroirs. Ma peinture ” l’Historien d’art, en cours “, une pub pour un pull à manches longues bleu marine qui me plait, une critique du Berenice de Castellucci, ma tasse à café à côté des Echos à la BNP où j’avais RV, catalogue Lacan, l’adresse de la galerie Goodman, ah oui j’ai vu l’exposition Annette Messager, bon, ça ne me passionne pas.C’est beau, l’exposition est belle mais quoi. Puis le sous sol avec l’ampoule et l’oiseau empaillé. Vu Dezeuze chez Templon ( j’avais écrit Tampon ) , là à mon sens c’est carrément la cata. Soleil. Il fait super beau et chaud, on se traine avec CR jusqu’à l’Orangerie pour voir Ryman que j’aime beaucoup. Mais l’exposition est moche, il y a trop de tableaux ou plutôt pas assez d’espace… Et c’est chapitré avec des grandes lettres ( en plus ) et du texte ( en plus). Alors que je me penche pour voir la matière de près, ça sonne alors hop je me remets bien droite et tente à nouveau une approche: Re-sonnerie. C qui me regarde rit et je continue ce micro ballet à la Keaton jusqu’au moment où un jeune gardien vient me gronder. Je regarde les gens. Certains nous font rire. La fin de l’expo avec 3 cathédrales de Monet c’est un peu lourd. Mais c’est vraiment de la peinture qui me donne envie de peindre. Drawing now, brocante dessin dirait on; c’est moche, il y trop de monde, on embrasse VS qui montre de beaux dessins sur son stand et on file. On dine à la maison et C dort là car elle enregistre le lendemain sa critique Ryman, justement. Dans la cuisine on en parle avec R. presque toute la soirée . Reçu le Professeur et la sirène de Lampedusa ( j’aime bien les dessins, les plans plutôt à l’intérieur ). On m’envoie une photo de P et A du Repenti qui posent toutes les deux en présentant le Art Press avec moi en couverture !

Atelier et expo Helion. Dans la file je parlotte avec BM qui me saoule en ne parlassant que de lui. Je rencontre avec plaisir la fraichement veuve de Francis Limerat qui fut mon professeur à Amiens quand j’avais 18 ans et que j’aimais beaucoup. Hélion c’est assez difficile à mes yeux mais ça m’intéresse. Il y a de belles saloperies aussi vers la fin. ( et parfois au milieu et parfois au début !!!! ) Toujours trop je trouve. Les expositions sont usantes. J. vient le 22 Mars que je crois être le jour 1 du printemps et peint. C’est une ancienne étudiante et elle y reviendra le WE. J’enregistre des photos des vases Sainte Radegonde de Asch que j’aime beaucoup ( je regrette de ne pas avoir acheté celui trouvé à Saint Bonnet le Chateau à la brocante. Il était ébréché et il ne coutait rien. Je ne savais pas que ça pouvait se restaurer. Salon du dessin dimanche dernier. Contrairement à Drawing now, c’est très bien et lisible. Stands un peu petits mais tous identiques. C’est pas mal; Felix Valloton, Enrico Albricci, Helion, Michaux,Francesco Revesla et son portrait phallique, des magnifiques dessins de petits maitres , et des miniatures indiennes. Céramique Lundi avant de courir à Argenteuil pour le RV avec ORC. qui m’offre un livre de Robert Menasse auteur autrichien que je ne connais pas. Article à propos de Jim Shaw ( The electronic Monster and 13 ghosts ), Claude Gillot, photographie dans la rue l’affiche Wild God de Nick Cave et les Bad seeds… Photos d’un film de série B dont j’ignore le nom. Il y a des figurines qui sans doutes vont être transpercées d’aiguilles … En buvant un verre au Bar de la Cantine, on se dit en même temps que ce truc bizarre ( une sorte de four d’environ 50 cm de large et qui diffuse une lumière blanche et glaciale pourrait être une scénographie, de Castelucci par exemple ( Avais vu ce genre de truc chez Nordet me semble t’il ) . Oui glacial, neon, vide. en fait c’est un frigo à RedBull, objet inutile par excellence et en l’occurence vide comme un jour de relâche. Mais c’est beau je trouve et mystérieux même si un peu Morgue atmosphère. Je filme . Gravures de chez Hogier( John Bulwer’s Chirologie ou le langage naturel de la main 1644… )….Visite de l’atelier 2. Travail toute la semaine. Pluie et triste. Hier Samedi journée à Pompidou Metz Lacan et Masson. Demain Rothko. Aujourd’hui rien fait. Vu Le maitre des Ténèbres de Carpenter et lu un peu de l’énorme Horcynus Orca ( Plus plus tard)Bon, allez me bouger un peu et accueillir MM qui vient avec la bouffe !

texte / courrier / Nabokov / énervée

Je trouve ceci en cherchant une photo de Nabokov:
 (…) les souvenirs fondent au loin ou bien acquièrent un éclat mortel de telle sorte qu’au lieu de merveilleuses apparitions nous n’avons en main qu’un éventail de cartes postales illustrées. »

Bonjour !Pardon d’avoir tardé à vous répondre et à vous remercier de ce  petit texte comme vous dites !!!. Pas si petit le truc !!!!Si journalistes et critiques avaient la même singularité d’approche, et rigueur quant à la lecture des tableaux  on serait contents!! Donc pas de douleur ! Je suis toujours étonnée de ce que l’on peut écrire sur ce que j’ai peint, moi qui n’y voit rien pourrait on dire. Car contrairement aux autres je suis la seule à ne pouvoir profiter du paysage . A vrai dire je ne comprends pas grand chose à ces formes nées de je ne sais quel chaos et ne peux que reconnaitre des emprunts , des citations, des hasards  et leur assemblage. Et ainsi ne proposer malheureusement qu’une visite guidée qui serait bien pauvre !!!.  J’aime bien l’idée du pèlerin ( comme celle de l’ermite ) qui tous deux voyagent différemment. Des fêtes galantes, de l’empoisonnement  Quant au Japon hum hum je souris en constatant que vous le voyez. J’ ai une connaissance si rudimentaire de l’Orient ! Fascination pour le Kabuki dont je ne sais pas grand chose ( scène panoramique,  costumes   maquillage et …  codes  ) mais qui m’a tant impressionnée la seule fois où je suis allée à Tokyo ( impressionnée aussi par des damiers qu’il me semblait voir partout + tentative d’apprentissage de la langue qui a bien résisté 3 mois avant d’abandonner ! )Je ne crois pas faire de proposition artistique, si? Ou proposition tout court? … Les images de Nabokov chassant les papillons depuis l’enfance  m’ont davantage marquée que ses écrits je dois dire. Merci beaucoup donc de votre attention  et de votre regard. Bien à vousLND

Quand internet déraille ça me rend dingue et quand j’ai trois papiers à remplir c’est pareil. L’horreur.

Mais la vraie horreur c’était ce matin. J’avais décidé de retourner au Qi Gong de Maitre Liu . Je suis donc rentrée d’un bon pas ( encore cassé..) dans le gymnase et là c’était très inattendu, très brutal de me retrouver dans un dortoir. Pas de barres ou de poutre ou de trapèze. pas d’anneaux . Pas de tapis de danse ou de gymnastique . Plus de tout ce matériel d’entrainement qui préparera certains pour de futurs jeux Olympiques.Au réveil j’avais justement lu dans Libération, le nettoyage avant les jeux c’est à dire pousser un peu plus loins les pauvres, les plus rien… Ca ne remontait pas beaucoup le moral de lire que pour cette manifestation des gens modestes, des étudiants, des Sdf allait être poussés et cachés comme des poussières sous un tapis, pour faire une belle ville Potemkine. . A vue de nez et d’oeil plus de 150 personnes allongées en rang d’oignon dans le gymnase. Des personnes? Oui mais à y bien regarder des très jeunes hommes noirs. Un silence écrasant. Un ordre impeccable de sacs de couchages identiques, bleus, sur des lits de camp. Personne ne parle c’est cela qui est très étrange et qui donne une sensation ( et ce n’est pas une sensation ) de tristesse. J’en ai encore les larmes aux yeux; larmes que j’ai difficilement retenues en demandant au pompier gardien ce qu’il se passait. Ca m’a plombée pour la journée. X m’a ouvert la porte du café qui était encore fermé à côté die la Cigale. C’était bizarre ce café désert, au baPas sortie, la pluie qui est revenue et peu de lumière alors qu’hier c’était le vrai printemps.

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