On peut lire à ce sujet quelque chose de pas mal là
J’avais entendu McCArthy sur France-culture et je l’avais beaucoup aimé. Son intelligence, sa culture, sa francophilie et son humour.
Que dire du livre? Il est vraiment particulier. Et d’une facture « classique ». Mais pas tant que cela…
C’est un récit en plusieurs temps. Les chapitres commencent par la lettre C . Quelques noms aussi: Carrefax, communication, Cocaine, crépine, collision, chute.
Particulier comment… Hum. Peut être une histoire de signaux et de codes, de signes cachés présents tout au long de l’histoire.Une histoire de monde en négatif. Des bouches des muets, au phonautographe, de l’écriture palissade au morse, du téléphone au spiritisme, des Pylônes aux hiéroglyphes… L’histoire de Serge Carrefax.
Je me suis souvent ennuyée, même pendant la guerre de 14, où dans les avions toute perspective est chamboulée, même dans les fouilles en Egypte, à Alexandrie, au Bloomsbury.
Cependant ce livre me plait.
« Est ce que les entendants sont les ennemis des sourds »?
Beaucoup de mots peu usités, de noms d’insectes, de termes de chimie, de mathématiques ou de l’histoire des communications. de citations qui sourdent, d’influences, d’emprunts sans doute. De l’étrangeté de Kafka, à Shakespeare etc.
Une histoire de fantômes, c’est un peu cela qui commence à Versoie. Une histoire de fièvre, de bile noire et de mélancolie.
« Essayez d’appliquer de la cocaïne sur vos yeux, dit Pietersen »
« Les morts restent morts »
« Traverser l’alphabet »
On croise Holderlin, Plutarque, des citations de la Tempête (sans guillemets d’ailleurs ) ou de Mort à Venise (sans guillemets d’ailleurs-Bis ), des Dieux, perséphone…
Résumé du livre : C
De notre correspondant dans l’au-delà. Qu’est-ce que C ? Une initiale : C comme Carrefax (le personnage principal), comme le cyanure avec lequel se suicide sa soeur bien-aimée, comme la cocaïne dont il abuse. Comme lord Carnavon, le célèbre égyptologue qui, dit-on, mourut victime de la « malédiction du pharaon » (il s’agissait de Toutankhamon). C comme communication, puisque c’est là l’un des principaux thèmes de ce livre. Car C est d’abord un roman époustouflant, dans la veine des premiers Thomas Pynchon, c’est-à-dire à la fois très narratif et complètement avant-gardiste. Tour à tour aviateur, spécialiste de la télégraphie sans fil, espion, lecteur du Livre des Morts égyptien et intéressé par le spiritisme et ses adeptes (qui prétendent communiquer avec l’au-delà), Serge Carrefax a aussi quelques points communs avec l’« Homme aux loups », qui fut l’un des plus célèbres patients de Sigmund Freud. Son histoire s’achève en 1922, année de publication, nous rappelle l’auteur, d’Ulysse de Joyce et de La terre vaine de T S Eliot. Car C est aussi une réflexion sur le roman contemporain, sur sa capacité à s’affranchir du naturalisme et à interroger le sens même de l’entreprise romanesque.
En fait ce qui m’épouvante le plus c’est l’oubli de ce que j’ai lu.
Après quelques mois, pufff, plus rien. Quel remède?
Je pense que tout est passé directement dans le sang, les os, les muscles. Mais quand même. Un exemple: le magnifique Brigitta de Sifter conseillé par A et peut-être même offert.
Le l’oublie et l’achète à nouveau. Je le commence et une délicieuse sensation familière m’envahit. Être déjà venue dans ces steppes, ces étendues. Le château d’Unwar , oui… En vérifiant à nouveau je me rends compte de mon incapacité à raconter les éfigies de pierre , et Dieu sait comme ces images me sont chères.
Incapable de raconter parceque tout est déjà enfoui et même à la seconde lecture.
C’est invraisemblable. Me faudrait il un seul livre pour toute une vie.
Je dois mal lire. C’est certain. Probablement dans la lecture d’un livre qui me passionne ou m’intéresse, c’est le temps de la lecture le plus important…
Le moment où l’on est- le moment où je suis- à cheval, dans un hôtel de la Havane, derrière une vitre couverte de pluie, au bord d’un fleuve, dans une petite ville anglaise, un château effrayant, une baraque de foire, une lande sous l’orage à côté d’un pendu couvert de goudron, dans le hall d’une pension, sur un chemin très tôt le matin, dans un musée, à-côté de trois sorcières, au milieu de la mer, dans une institution pour sourds et muets, sur la cinquième avenue avec deux frères, dans un escalier puis un couloir aux murs couverts d’armoiries, devant un miroir, dans le lit d’une morte, sur un toit à Venise, derrière un mur de verre en pleine montagne, un bateau sur le Danube…
Bref j’ai passé par hasard, une partie de l’été en compagnie d’Edith Wharton dans la société Victorienne.
Kerfol, puis les Entremetteurs ( j’aime particulièrement La guérison histoire de Keniston, peintre de province mais aussi « Giboulées de Mars » . )Ces aspirations artistiques déçues ou ratées sont magnifiques.
L’art d’écrire un récit de guerre est formidable aussi
Puis Les Boucanières, puis La splendeur des Lansing, Les Dieux arrivent, jusqu’à une sorte d’indigestion, une impossibilité à vivre 5 mn de plus dans les milieux décrits: l’argent, la futilité, l’ennui…
Et néanmoins cette immersion délicieuse. Même si tout cela est très bavard ( les nouvelles sont je crois meilleures que les romans)et qu’E.W a énormément écrit.
Le petit livre « Le vice de la lecture »
Ethan Frome attend son tour…
Mais avant je lis un Ann Radcliffe, The Romance of the Forest et en même temps le livre de Tom MacCarthy dont j’ai entendu une interview sur FC: « C »
Tiens en parlant de plaques commémoratives, j’ai découvert celle concernant Mario de Sà-Càrneiro, en passant devant le Sans -Souci… au 29 rue Victor-Massé.
Alors. Exercice, Mario de Sà-Càrnero… Qu’en dites vous?
Pas grand-chose. Son nom que j’ai toujours aimé, c’est très beau Sà-Càrneiro, non?( Il y a le héros, la chair, la mort, le charnier,le sang sombre, le SA de Sa majesté, )m’évoque Gérad-Georges Lemaire. Est-ce lui qui me l’avait conseillé, ou est-ce une sorte d’association: GG lui-même, dandy mélancolique en son genre- et la littérature décadente fin de siècle? Je cherche un titre . Il y a Lucio dedans… Heu Yes! Confession de Lucio. Mais zut, aucun souvenir. J’ai lu ça il y a lurette.
Mais j’étais intéressée, la preuve, voilà 3 livres trouvés en 3 secondes. Livres muets, désespérément muets. J’en ai ,comment dire, j’en ai une sorte de parfum. A peine…Ce que j’aimerais , c’est pouvoir dire à la simple évocation de Sà-Carneiro:
Guillotines, boulets et châteaux
Glissent en lointaine procession
Me font tournoyer de jaunes crépuscules,
Mordus, malades de pourpre.
A mes oreilles battent des ailes d’auréole
Des sons me griffent, couleurs et parfums,
des lames en tourbillons blessent mes yeux,
Trainent mon âme , saignent mes sens….
Je trouve soulignées ces phrases:
…/…De sorte que faire passer le temps est aujourd’hui le seul but de mon existence déserte p 47
puis p 49
…/…En fait pour me faire mieux comprendre, cette sensation est semblable bien qu’agissant en sens opposé, à une autre dont vous avez probablement entendu parler( et quevous connaissez peut-être), celle du déjà-vu. Vous est-il jamais arrivé, en visitant pour la première fois un lieu, devant un décor inconnu, d’avoir l’impression, dans une sorte de réminiscence lointaine, et vaguement troublante, de connaitre cet endroit, d’y être déjà passé sans savoir quand et où???
p65
…/…son décor littéraire…
Parfois on ne souligne pas, simplement par manque de stylo…
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