14/07/23 VAR note retrouvée

14 juillet 2023

Rentrée d’Yvetot Samedi matin après le vernissage de la veille et une nuit à L’hôtel du Havre, une sorte de décor Twin Pix, avec bibelots et couleurs qu’un décorateur n’aurait pas l’audace d’inventer.Petit déjeuner ( compote de rhubarbe et de framboises maison ) servi pas la patronne en tablier. La veille, après quelques discours qui n’entreront dans aucune annale du genre ( N°1 la culture, je ne sais même plus ce que le « préposé «  a dit tant ce n’était rien.  A Peine une fiche Wiki lue à la va vite et qui a permis que l’on sache que j’étais Grand prix de Rome et professeur émérite de dessin aux beaux arts de … de… de !! Son collègue plus près de l’après retraite que de l’avant, un méridional qui s’est appliqué a dire mon nom comme il le fallait: Madameu Déleuprate. Au moins mon «  pays » du sud ouest s’est lancé dans un petit essai sur le plaisir des yeux; 

Pendant ce temps là, Ouest France interrogeait les fidèles à la sortie de la basilique saint Nicolas. Article qui m’a beaucoup plu car quand on m’accuse de blasphème ( ça m’était déjà arrivé lors de l’art dans les chapelles ) ça ne peut que me flatter.

Pour le moment je suis au hameau, notre hameau depuis si longtemps et qui, si l’environnement s’est modifié pour le pire , n’a pas bougé. Moins d’habitants: Juliette décédée alors qu’elle allait atteindre la ligne des 100 ans cette année et précédée dans l’ordre par Emilio ( il ne voulait plus vivres ) et Jacques ( appelé pour aider à je ne sais quoi, qui a raté une marche, s’est fracturé le col du fémur et ne s’est jamais réveillé ). Gonfaron a 6 kilomètres a coupé les magnifiques platanes de sa place et tous les commerces ont fermé: Il faut une voiture pour aller à la pharmacie, à la boulangerie. Plus de boucher, plus de poissonnier, plus de banque, plus de maison de la presse, plus de droguerie, et Casino fermé pour cause de maladie. Un désastre. Hier 13 juillet, pas d’orchestre mais un DJ sans génie. L’ambiance est longue à s’installer et c’est étrange comme il n’y a que des femmes qui dansent. Incroyable. Cs s’arrangera un peu vers 23 h

Le ventilateur ronronne, les oiseaux sont à l’abri des chats du hameau. Se reposer un peu ( j’ai le lendemain de mon arrivée rangé la bergerie pour commencer à travailler ) Ai aussi appelé les Beaux arts pour dire que j’arrêtais l’an prochain et me faisais remplacer à partir de Noel prochain jusqu’en avril. 

R. M’a offert Affaires urgentes de Durrell et j’avoue qu’il ya bien longtemps que je n’ai pas éprouvé la progression allant du sourire à l’éclat de rire, depuis bien longtemps; Peut être depuis le Privé à Babylone. 

Les Ambassades . C’est merveilleux; Là nous sommes en Yougoslavie. Belgrade 1951. Personnages et situations, gaffes et accidents diplomatiques. 

Ce que j’en ai comme expérience remonte maintenant à pas mal de temps. Rome 1982/84 , le palais Farnère et surtout l’Ambassade près le Saint siège où nous avions ri comme des bossus. J’avais à l’époque un chapeau tyrolien avec une longue plume de faisan qui frétillait à peine bougeais-je la tête. C’était une sorte e boussole affolée ou de baromètre je ne sais pas quelle option choisir. Toujours est il que j’avais suggéré à d’autres pensionnaires de se coiffer de même pour aller présenter nos voeux. Une fois dans le gâteau, i n’allait plus suffire que de s’approcher de prêtres et soeurs et de vivement tourner la tête afin que nos plumes leur caresse la moustache. On m’avait propulsée à l’avant quand il a fallu entrer – et comment fait-on pour saluer un …. Heu.. évêque prêtre sais pas mais qui fait une grosse bague. Me souviens plus de la solution que j’ai trouvée. Bref on ‘est bien amusés, avec la complicité des camériers dont certains étaient ceux de la villa. D’autres moments mémorables vinrent plus tard en Angleterre, en Ecosse  en Autriche ( où j’ai demandé à mon voisin  d’en face attaché culturel d’au moins faire des efforts pour une conversation type. Puis un fou rire m’a pris, puis je lui ai dit qu’il y avait de la sauce sur sa cravate, puis j’ai si je me souviens bien brillé à ma manière . Que quelqu’un ne fasse pas correctement le boulot qu’il s’est engagé à faire m’a toujours exaspérée. Là encore plus. A l’époque c’était L’association française d’action artistique qui nous envoyait là et là. A mon retour, tout le monde avait déjà entendu parler de cette histoire. Sans contexte diplomatique j’ai trainé comme un boulet pendant des années le fait que j’aie demandé à Maxime Le forestier qui chantait au mariage d’ami commun, de mettre sur pause sa guitare 5 minutes. J’en ris encore, Mais j’ai longtemps ri jaune, de mon impolitesse qui a bien fait marrer toute le monde et qu’on s’empressait de me remémorer!!!

Je repense à ces micro moments ( Ho!  et le conseiller culturel à Kinshasa qui ressemblait au capitaine Haddock, et les dames en tailleurs achetés avant le départ pour » là bas «  et le 14 juillet les rillettes sculptées en forme de cygnes majestueux, et au Kenya, un autre attaché qui avait sous son pied une sonnette pour appeler. Je me souviens de l’échange de regards que nous avons eu et de cette conversation aussi furtive que muette. Elle s’est terminée si je me souviens bien par un : » Oh, ça va … «  qui était quelque peu familier alors que je n’avais rien dit d’audible tout au moins . Puis en Afrique et ailleurs les électrons qui gravitent autour des ambassades, plus ou moins fortunés, plus ou moins alcooliques, plus ou moins transpirants. 

Le couple de japonais qui à Belgrade dans la valse de plus en plus vite et se transforme ainsi en arme de destruction massive est désopilant, les adeptes de la vodka, les dingues, Ceux qui ne s’aperçoivent pas que leur étui n’est plus le leur: Celui qui contient un fusil, lui qui contient une crosse d’êvêque. 

Août 2022-4

Retable Pignans Var/ des larmes …

Ce matin nouvelles de G. C’est assez catastrophique. Son déménagement, ses dettes, quelle déchéance. A et JM ont assuré tout cela. Me sens un peu coupable. Me passe par la tête ( M’e piovuto nell mente ) comme dirait Pinocchio, l’idée d’aller le faire parler, décrire des oeuvres.

Plus que 10 jours au hameau. Le séjour aura été absolument parfait. en totale liberté, aucun invité ( courses, repas, action ….) non pas que…Mais!. Nous avons mangé des tomates, des tomates et des tomates. Pas de viande pour ainsi dire ( déjà l’idée de prendre la voiture et d’aller dans une zone désagréable trouver un boucher… ) Seuls les marchés sont agréables ( celui de Gonfaron est mort, celui de Vidauban est bien ). Oiseaux, lecture, voisinage , grande soupe au Pistou, repas improvisé ( on vient à 10 !!!! ), bain froid à la rivière et punch au sortir de l’eau et du courant, Calamars fraichement pêchés de Martine, Perrier dans ce village près de la Sainte Baume, prêtres à croix, processions annulées, orage énorme, accras et samosas sur la place, une seule pizza aux Mayons, les cafés au Poussin bleu et l’apéritif à l’Excelcior. L’idée de dormir a Saint-Raphael et d’y rester une soirée, se baigner la nuit , puis non, car c’est déjà Aout et trop de monde. J’aimerais passer une semaine entière à la mer avec un livre. Ecrire un peu. Réfléchir. La peinture, cette saloperie , dévore tout sur son passage y compris je crois ma réflexion sur les choses.

8 AOUT

Mer et verre sur la terrasse de l’Excelsior. On se croirait sur le pont d’un bateau  Il y a une brise légère. On ne voit que la mer et pas la plage. Au loin, la brume. Atelier mal au dos. Le médicament avec Opium qui est un anti douleurs ne fait pas d’effet. La nage avec palmes serait-elle mauvaise? 

/ Fin de la 7 / Suite de la 8

9 AOUT

Aller à Pignans qui me plait de plus en plus. Un petit marché. Un quatuor de basson au détour de la rue principale, place Mazel. On s’assied près de la boulangerie. On écoute. Je prends la rue de l’Enfer pour arriver à l’église. {On découvre aussi à Pignans, la célébrité locale Jules Gérard spahi , le tueur de lions ( 25 en 11 ans !!!) qui participe à la conquête de l’Algérie  ( il me semble qu’il y a une plaque sur la façade de la mairie et qui servit de modèle pour Tartarin de Tarascon}

Je reviens à l’église. Un très beau et très émouvant retable du 15 eme dans l’esprit de l’école d’Avignon. Il est mal placé et on voit malheureusement assez mal cette déposition de croix. Mais ce qui est plaisant même si j’adore le musée du Petit palais à Avignon, c’est qu’ici il n’y a ( au milieu de sulpiceries et de la Vierge qui se promènera dans les rues le 14 ) qu’un seul tableau. Je commence comme d’habitude par les détails. Dans l’ordre voici ce que je photographie:

Le corps mort du christ et la plaie en son flanc d’où s’écoule un torrent de sang

Saint? Son auréole et ses deux mains présentant les stigmates. Il verse deux larmes qui couleront sur une cape vermillon

Photo floue de cette figure en rouge qui soutien un bras  poignet blanc, manche rouge, cape bleu /gris de Payne 

La main droite du Christ , un vase d ‘or , une main qui dirait-on agite le contenu avec une plume, un morceau du linceul et quelques cailloux et pierres

La couronne d’épines, un morceau de pied gauche, deux cailloux, un morceau de linceul

( noir, ocre jaune, vert olive , vert wagon foncé )

Morceau de vêtement jaune, clous, bordure de végétaux

Plaie du christ: on dirait une paupière baissée. Le nombril ressemble a un oeil

Gros plan sur le nombril-oeil

Main gauche du Christ et sang

Visage aux deux larmes

Tableau en entier avec reflet

Une oeuvre où les larmes sur presque chaque visages sont émouvantes.

Classé monument historique en sept 1949

Thomas B / Perturbation. Parfois je regarde sur internet des villages, des vallées, juste à peine, un tout petit peu, et me rendre compte du vrai décor. Ce n’est pas une bonne idée. J’aime me mieux me représenter les montagnes, les pics, la neige comme des illustrations de Gustave Doré, et ne pas voir la réalité.

Suite des photos 

Monument à Saint raphael: Replique du communier du beffroi de Gand

Première page de l’Humanité: Milliardaires, ces criminels climatiques

La photo de la vierge de Pignans: O bello Vierge courounado ( avec les tambours et fifres de Barjols )

Au café des Sports ma tasse de café transparente

La même avec des images trouvées dans les pages de Perturbation

Diderot et la mystification

Un monde de Mystificateurs et de mystifiés ( cité chez TB ) 

JUILLET 2022-8

Ludwig Meidner

Aujourd’hui 30 Juillet Saint Raphael en voiture. Dans l’eau à 8h . 

Hier pas bougé. Peinture et lecture

J’aimerais bien aller à la sainte Beaume ( grotte de Marie Madeleine. Il y a un relais en bas avec des moines et on peut dormir ( hostellerie de la sainte Beaume )

Le Monde. Les gros titres. Des catastrophes partout et voilà ( on le remarque ) la Méditerranée trop chaude.Une fusée chinoise se désintègre sur l’océan indien, des inondations et des morts dans le Kentucky, Covid au japon, et je ne sais pas ce qu’est le bataillon Porochenko…

Le canapé du B de H 

Je m’abonne à Life et retrouve enfin l’auteur d’une photo que je garde depuis longtemps. Personne ne peut deviner de quoi il s’agit et personne ne peut deviner l’l origine de ces motifs sur ma dernière peinture. Il s’agit d’un canapé avec motifs-comment décrire cela- ( tiens ce serait interessant des interviews à ce sujet , des descriptions ). Je tente en premier.

Un design années 30, de dirais, économe et sobre, un peu carré/ bois et tissu . Pour 3 personnes dirais-je. Un canapé ordinaire somme toute. et des motifs peu reconnaissables de loin. Symétrie et personnages dans des motifs végétaux ( en agrandissant c’est un peu flou. )Je zoome et vois des personnages à chapeau ( tiens ils me font penser à l’entrée par l’arc de triomphe de Bagheria en Sicile. Costume militaire. Hautes bottes. Tout cela est schématique, mais plaisant. Fleurs, points, tulipes et pensées? Animaux, des cerfs sautillant sur leur patte arrière et  tenus en laisse par ces garçons princes en redingote ou soldat. Quand je fais défiler les images je vois un autre motif venant lui d’un fauteuil.J’ai capturé aussi une surface noire à pois blancs et on voit un morceau de bras, l’amorce d’un bracelet. Plus loin une image en noir et blanc à nouveau: des motifs géométriques plutôt triangulaires . Je de-zoome et la photo est en couleur. Les motifs sont gris de Payne. On voit des feuillages. Un bras verdâtre, une visage tourné vers… Je dégomme à nouveau, la femme à la robe apparait souriante et de profil. Elle semble assise au sol et regarde sur sa droite un homme dont on ne voit que le visage , le bras gauche et la main. Il semble comblé et heureux de regarder cette jeune femme, allongé dans une chilienne à motifs rayures. Pas de doute c’est Hitler. 

Le photographe est-il comme pour le canapé William Vandivert? J’admire ces reporters de l’époque comme Capa et Lee Miller, comme Gerda T.

Je regarde le mobilier du 3eme reich ( il me semble que déjà je m’étais intéressée à cette exposition controversée à ce sujet et au livre Hitler at home de Destina Stratigaros ( que j’aimerais bien feuilleter ). Je regarde aussi ce qu’il est est de Gerdy Troost, femme de l’architecte et proche du Furher. Ce qui est étrange c’est de tomber sur cette page d’échantillons de couleur pour le Berghof: Le même ocre rouge que je viens d’utiliser pour la peinture avec les motifs du canapé.On voit aussi un motif de fleurs rose et bleu (  J’aimerais bien voir l’album en entier )

Note:Hitler et les allemands. Le peuple et le crime Deutsche Historisches muséum

JUILLET 2022-7

Saint Maximin

Le soir c’est spectacle sur la place. Nous nous y retrouvons avec le hameau. Ce n’est pas fameux fameux, moi qui déjà suis allergique aux comiques actuels un peu gras, un peu lourds, disons ordinaires sans aucune invention , au langage tellement plat. Mais c’est amusant et il faut se laisser porter. 

29 juillet

Je remonte le temps et à présent nous sommes  ( déjà) le 29 juillet. Hier partis à 9h30 à Aix en Provence où j’avais RV à France Bleu Provence pour La grande table d’été. Invitée avec Pascal Convert que j’aime bien et dont j’aime aussi le travail. ( je ne le connaissais pas avant Nantes ). Mon intervention n’est pas fameuse je pense.  J’ai je crois manqué de précision quant à l’histoire, la description de mon théâtre des opérations. Bon. Mais c’est mal commode d’être seule dans un studio pendant une heure )

Avant nous avions décidé de ne pas rester ( en prenant un café ). Il est vrai que je comprends mal mon mal être qui s’accentue à la fréquentation des parkings. C’est terrible. L’angoisse que cela me procure de descendre au moins 4 et surtout de remonter avec un ascenseur. En sortant, évidemment je ne sais pas ou je suis ( nouvelle micro panique ) et comment retrouver R. Perdue, pas de repère dans une partie de la ville proche du centre mais très commerçante et qui ressemble à un dessin d’architecte représentant un centre ville contemporain. Pourquoi tous ces magasins me dis-je. Pourquoi faire. Pourquoi acheter ces vêtements, ces machins, ces calissons, ces chaussures et trucs de décoration intérieure en osier ! Parking Rotonde, photographier le numéro de l’emplacement, Café Darius. Deux cafés et un croissant. J’ai du mal à m’acclimater. On partira après. On rentrera au hameau.

Le duplex c’est étrange ( le dernier était beaucoup plus court avec Arnaud Laporte et enregistré depuis ma chambre à Nantes ) Là je me sens un peu seule dans mon petit studio et surtout le fait de ne pas voir son interlocuteur ne me simplifie pas l’exercice. 

Emission terminée. Oh que sont ces véhicules qui ressemblent à des playmobils? Allez on tente. Comment ça marche? C’est génial. Allez on va au Musée Granet. Le chauffeur du jouet nous y dépose et on visite l’exposition Rome par l’académie Allemande. C’est très agréable, bien accroché. Trinité des Monts, Villa Medicis, Frascati, scènes bucoliques, bergers et grottes, ruines, et mythes à la Poussin, ( d’ailleurs Poussin sur son lit de mort c’est quelque chose ) Puis visite de la salle Granet ( son portrait par Ingres ). Comme d’habitude je photographie des détails de matières, végétaux, morceaux de corps. Assise, le Colisée, un ermite sur un âne. Un peintre en rouge est effondré, découragé. Il a chiffonné son dessin . Assis sur une colonne brisée près de chèvres,  devant le Moise de Michel-Ange, je crois qu’il veut mourir. Le tableau est «  le roi Louis 1er passe des commandes aux artistes allemands deWilhem von Kaulbach. 1848. Un chien fait face à un serpent, des brigands se font prendre dans leur cachette. Au premier étage, photos et dessins. 

Puis nous cherchons les Cezanne. Belle salle, peu d’oeuvres qui commencent par une copie ( Le baiser de la muse  d’apres Frillié, 1859 ) puis un petit nu magnifique, ( j’ai des piqures de moustique sur la jambe gauche ) Ensuite pas mal de Tal Coat ( que je n’aime pas beaucoup , enfin qui plutôt m’indiffère ) puis j’évite de Staël et Bran Van Velde ( le peintre le plus ennuyeux avec son collègue Charles Juliet/ Me souviens d’une émission sur FC où on l’entend « doloriser » si je peux dire. )Belle salle Giacometti. J’oublie les sculptures de la collection permanente. Un gisant me plait. Pas le courage d’aller voir les photos de Plossu à l’étage supérieur. Pas envie non plus d’aller voir la collection dans la nouvelle partie du Musée. Trop c’est trop. Marcher vers le cours Mirabeau, acheter le Monde. ( il y a eu la semaine dernière mon article sur Nicole Stephane ( Dans l’album de HD )Les Deux garçons sont fermés « définitivement » est il écrit. On s’installe à une autre terrasse. Intérieur ancien et damiers au sol. Cigales et lustres. J’aime bien. Un garçon compte sa recette a califourchon sur une banquette, une glace passe, un croque Monsieur pas terminé revient. Regarder. Regarder cette fontaine ( il y en a une semblable à Avignon) grosse pierre recouverte de mousse, comme un morceau de grotte. Je me dis que la mienne, ma fontaine, devrait elle aussi se recouvrir de mousse. Il faut que je m’occupe de savoir comment «  accélérer le processus » si on peut dire . 

Retour en » jouet ». Puis rentrer par la Nationale. C’est vrai que de l’autoroute on ne voit rien. Là, la montagne sainte-Victoire surgit et c’est assez impressionnant. Arrêt à Saint-Maximin et visite de la Basilique. Depuis le temps que je dois venir ! Messe dans une chapelle. C’est très impressionnant . Il y a une copie de chape brodée ( voir livre acheté ), des peintures du 13 eme et 15 eme, et le reliquaire de Marie-Madeleine. Je lirai plus tard le différend entre Vézelay et Saint Maximin quant aux reliques. Il y a quelque part les cheveux de la sainte ( Pouac ). Perrier. Le prêtre tout de blanc vêtu passe dans son long manteau et sous son chapeau, devant le buste de Frederic Mistral. L’autre jour au Luc, un prêtre tout en noir ouvragé avec coiffe assortie était accompagné d’un enfant de choeur qui portait une croix dorée. Retour d ‘extrême onction? C’est ce que je me suis dit. J’aime ce genre de scènes qu’on croirait sorties d’un film. C’est rare de voir des prêtres qui ressemblent à des prêtres. Moi je suis pour. 

Place de Gonfaron? Achat d’accras et samosas . Il y a un peu d’air. Bonsoir Julien!

JUILLET 2022-5

La rivière à Vidauban

27 juillet

Travail à l’atelier.

Je travaille tous les jours et quand je sors de la maison pour aller à la Bergerie, j’ai l’impression de passer entre deux rangées de radiateurs.

Pignans. Café des sports. Il ne se passe rien. Des habitués? Un bruit d’accident. C’est un Monsieur qui tombe de vélo. Il saigne. Nez et jambe. Il est saoul ! La dame du bar dit: C’est la deuxième fois aujourd’hui et un autre d’ajouter: » Il est allé  à la déchetterie jeter des végétaux et il est tombé dans le bac.  »

ça m’amuse. 

Cari de Poulet sur la place ( cuisinier réunionnais )

26  Juillet

Peinture écoute des podcasts ( Pétain )

Et RV chez M pour aller au bord de la rivière prendre le frais. Terrine, olives. Punch .C’est bon d’avoir «  froid « . Beaucoup de courant. Mais moins d’eau ( hum )

25 juillet. Aller à la mer en train !

Gonfaron ( attendre le train devant la gare désaffectée. Il y a celui qui va à Marseille et celui qui en vient )  Saint Raphael. C’est trop pratique et ça met 3/4 d’heures. Départ 7 h arrivée devant la mer sur la terrasse du Poussin Bleu à 8h pour café tartines. Nager. C’est délicieux cette heure-ci et repartir par le train de 13 h

Peinture au retour 

24 sais plus, sans doute peinture

23 idem et diner à Vidauban chez Martine

Reçu Art as Art de Ad Reinhardt et aussi la Folie Holderlin de Agamben. Ne lis pas assez.

Vendredi 22 Juillet Mer

18 juillet

RV à Monaco pour mon dos; J’y vais en voiture. Je déteste Monaco et m’y sens mal ( je me répète ? ). Ses parkings, ses tunnels, sa circulation, son manque de place, ses belles voitures . M’en fous. Bon. Pas de résultat. ordonnance pour IRM. On repart vite et on s’arrête à Nice, place du palais de justice . Café agréable. Promenade des Anglais. Premier bain ( Grr les galets/ Pas grand monde.)

Je suis la Jerusalem Céleste

Deux anniversaires qui se suivent. Le mien et celui de ta disparition, le lendemain.A l’hôpital, ils n’avaient pas voulu que je dorme avec toi. Quand je suis arrivée le matin, le chambre était vide. Puis on a attendu. Puis il n’ont pas voulu que j’entre. Puis ils nous on parlé dans une pièce glauque.

Brr 6 ans déjà.. 40 ans de vie ensemble. Dans ce registre si on peut dire j’ai appelé M. hier qui me dit être  » un bloc de tristesse ». On a parlé au téléphone , dit nos peines et comment on résiste et comment on avance avec cette douleur permanente. Et aussi ce qui me manque énormément c’est cet optimisme, cet élan (qui se brisait parfois comme tout le monde ) , ce gout de vivre et ce manque absolu de peur. Rien n’était grave, rien n’était un drame et il fallait avancer avec le sourire en ayant bien conscience de notre chance d’accomplir ce que nous avions choisi. Toi le théâtre et le cinéma,( les chansons aussi) moi la peinture etc. Et comme nous avons ri car tu racontais si bien les histoires. Comme tous les acteurs, celles des tournages mais celles de tes et mes observations du commun des mortels…

Hier alors que sur la place de l’opéra je picorais quelques crevettes, le soleil a envoyé ses rayons vers moi, comme au solstice d’été la lumière atteint le centre de la Jerusalem Celeste au centre du labyrinthe de la cathédrale d’Amiens.

Auparavant à 18h35 j’étais à nouveau allée au cinéma voir « Coupez! » de Hazanavicius. J’ai beaucoup rit face à ses flots de sang, de vomi, de saloperies évoquant les films gore de morts vivants. le montage n’a pas dû être simple. C’est un régal. Pas grand monde dans la salle et parfois je riais seule !.

J’aime beaucoup ce cinéma historique, le Katorza qui est né je crois en Tunisie. Puis cinéma forain si j’ai bien compris. Limonaire…

Je retrouve en actualisant ma bio pour les Beaux-arts ceci:

Pierre Mac-Orlan avait préfacé Aveux non avenus de Claude Cahun. Il écrivait:
 » A l’aube, tout cela disparaîtra. Et il ne restera plus sur une grève sans décor, une grève plus nue qu’une table d’opération, qu’un cadavre féminin poli comme une statue de marbre et tout auprès, comme évadé d’une poitrine inutile, un coeur, ferme et mobile, un coeur nettement vivant avec toute sa machinerie compliquée. »

En parlant de Beaux-arts, je n’arrive pas à me décider. Est ce que j’en pars? Je suis tentée.

Hier donc la presse régionale, un black qui dit que tout cela est « volé » à l’Afrique. Pénible. En même temps j’ai un sentiment étrange d’avoir occupé ses places Nantaises, même si tout cela disparaitra. Je ne suis pas très à l’aise d’avoir « occupé le terrain ».

Coiffure Dames, coiffure Hommes.

Et puis je me suis décidée et Hop, cheveux rasés, c’est fait.

Note/ Anita Pallenberg/James Fox Mick Jagger/ Performance


Malheur, c’est mon anniversaire demain- ou le Bureau des longitudes

Romé de l’Isle, en reprenant les travaux de Sténon, remarque en 1772 que les faces des cristaux présentent toujours des angles égaux. Les mesures qu’il fait réaliser par Carangeot, auteur d’un goniomètre qui permet de mesurer précisément les angles dièdres des faces cristallines, l’amènent à énoncer sa « loi de constance des angles ». Il est considéré comme l’un des créateurs de la cristallographie moderne, la cristallographie va prendre son envol en France essentiellement au cours des XIXe et XXe siècles et sera marquée principalement par trois figures : Jean-Baptiste Romé de l’Isle, René Just Haüy et Auguste Bravais.

Je croyais ô stupeur que le Goniomètre avait été inventé par un gars qui s’appelait Jean-Baptiste François Soleil. Je raconte. J’avais sans doute 17 ans et invitée à une soirée où d’ailleurs je ne connaissais personne ( dans la sphère éclairée d’Amiens ). Le thème ( angoisse les thèmes…) , le soleil. Je me revois plongée dans le dictionnaire afin de dégoter une idée possible afin d’être à la hauteur. La hauteur de quoi je l’ignore, mais connaissant cette famille et , adolescente ayant été assez impressionnée par des gens qui ne nous ressemblaient en rien, ( intellectuels ou ce que je pensais en être, architectes et psychiatre ) qui se baignaient nus dans leur piscine verdâtre dans le sud de la France, des artistes, des architectes et quelqu’un qui fait mon portrait, bref il fallait se distinguer. J’étais donc arrivée en Jean-Baptiste François Soleil, avec culottes et rubans, perruque louis 14. J’avais désossé un abat jour et piqué sur l’armature des bougies. Entrée splendide et pieds nus. Mais déception totale de voir des costumes aussi affreux que paresseux et ordinaires.

« Dans les années 1840, Jean-Baptiste Soleil est un des opticiens parisiens les plus renommés. Correspondant du Bureau des Longitudes19, il postule en 1847 pour une place d’artiste adjoint à ce même Bureau des longitudes20. Entre 1838 et 1850, son nom apparaît dans une quarantaine de communications des membres et correspondants de l’Académie des sciences21, souvent très élogieuses vis-à-vis des instruments construits par la maison Soleil. « 

Bref, de fil en aiguille comme on dit je cherche à « Marcel Gogois », et suis stupéfaite de voir qu’il est né en 1899 et qu’il a dans sa jeunesse fait des monuments aux morts en Picardie, comme son compatriote Albert Roze dont l’atelier était sur le boulevard. Les Gogois comme on disait , on les voyait un peu en été et mon père était l’absolu contraire de ces personnes. Mais boutique oblige. Cependant BTP et archi, ce n’est pas la même chose. J’étais invitée dans le Mas du quartier Saint-Jean à Grasse. J’aimais beaucoup cette maison. Il y avait le fils qui était peintre et dois toujours l’être d’ailleurs. Assez médiocre dirais-je, genre barbouille. Il avait fait mon portrait et j’avoue qu’il est le premier peintre que j’ai vu. Je posais avec mon pull rouge. Je ne bougeais pas. Le tableau a fini dans la maison, puis le portrait s’est déglingué, fissuré, écaillé. J’aimerais bien le revoir même abimé et moche !!! Apres j’ai regardé des machins sur le carnaval d’Amiens.

NOTES /La vie est asymétrique

« Le paratartrate et le tartrate (doubles) de soude et d’ammoniaque ont la même composition chimique, la même forme cristalline avec les mêmes angles, le même poids spécifique, la même double réfraction et, par conséquent, les mêmes angles entre les axes optiques.

Bref, de goniomètre point.

Et d’âge qui change si…

Que s’est il passé

Travail et travail et travail. Ca c’est certain. Retour à l’atelier ( d’où j’écris ) avec plaisir. Le calme, la lumière, la terrasse. Je constate avec effroi le temps passé. Ces conneries de concours et commandes ( c’est un peu différent ).Pourquoi avoir accepté l’invitation de Montpellier pour le tram? Pourquoi? Du temps du temps passé à faire deux maquettes pour deux places. Du temps pour l’habillage des trams. Pas de nouvelles. En plus je déteste l’idée d’avoir  » une oeuvre » pérenne dans une ville. Bref. Non contente d’avoir perdu du temps ( il ne me reste comme salut que de perdre ), d’avoir été de mauvaise humeur, me suis jetée dans la gueule du loup avec le concours pour la tapisserie en hommage à Georges Sand : Tapisserie de 25 m ( voir à ce sujet la plus grosse frite du monde), ou quoi? (Barry John Crowe est boucher et champion du monde de la saucisse. Il en fabrique depuis l’âge de 13 ans et il a réussi à en faire 78 en 60 secondes.)

Bref je le fais, suis sélectionnée, vais au bout du monde /Aubusson défendre mon truc et me fais défoncer. Par qui je ne sais pas encore mais le devine. Bref, je n’ai que ce que je mérite. Je suis absolument contre l’invasion des cartels qui vous expliquent les oeuvres et vous donnent des réponses à des questions que vous ne vous êtes pas posées. Opposée aussi à l’oeuvre pédagogique qui raconte bien tout comme il faut. Paf deux claques. Evidemment j’arrive en deuxième position. Techniquement , je ne me suis posée aucune question et évidemment ce n’était pas trop malin. Bon , m’en fiche. Et la galerie va réaliser ma tapisserie numériquement. ( he he ce sera moins long que 4 ans pour 55 mètres carrés !!! )

Rendez vous à l’atelier. Un ce matin, plusieurs en juin.

Parfois j’ai envie d’écrire et je n’en ai pas le courage

(Radio/Bertrand Belin tiens ça me fait quand même penser à des trucs genre Bashung. )

Fini un Indridiason, gardé quelques PDF venus d’Academia

NOTES/ERREUR ET CREATION

Robert Morris exploite, met en scène et revendique ses erreurs. Loin le temps où l’académie enseignait de ne laisser aucune trace de pinceau sur la toile ; où, lisse, la surface ne devait rien laisser paraître des hésitations, des maladresses ou des repentis de l’artiste. Card File non seule- ment refoule l’esthétique classique mais aussi se détourne de la conception traditionnelle de l’acte de création. Autoréférentielle, l’œuvre échappe à toute appréciation stylistique et se ferme à toute contemplation. Dans le sillage des avant-gardes historiques, Robert Morris met à mal les critères et les valeurs de l’art qui dominaient depuis la Renaissance : beauté, respect des rudiments du métier, qualité plastique. L’œuvre est désormais envisagée comme le produit d’un enchaînement d’idées et de décisions au cœur desquelles l’erreur devient un élément dynamique du processus de création.

Robert Morris, Card File (Fichier), 11 juillet 1962 – 31 décembre 1962. Matériaux divers (métal, bois, papier), 68,5 x 27 x 4 cm. Collection Centre Pompidou.

« L’erreur n’est pas une fatalité. Beaucoup s’accordent aujourd’hui à le penser. Malgré tout, quel chercheur, au quoti- dien, trouve l’aisance d’exposer ses propres erreurs ? Comment s’autoriser à se laisser surprendre par l’imprévisible quand celui-ci met à nu la crainte de l’erreur qu’auront croisée, ou que croiseront, peu ou prou nombre d’universi- taires au cours de leurs travaux ? » Paru en Italie en 1975, Giochi di pazienza de Carlo Ginzburg et Adriano Prosperi demeure un exemple de publication notable, mais rare, témoignant des rélexions qu’ont pu développer certains chercheurs au cours de ces quarante dernières années. La démarche des deux historiens n’est pas sans évoquer celle de Robert Morris. Ils présentent leurs résultats tout en suivant le fil chronologique du développement de leurs recherches, non sans problème car étant poussés à devoir décrire leurs erreurs « avec un souci de l’analyse d’habitude réservé à l’exposition de la vérité ».

« Faire erreur prend mille formes » nous enseigne Aristote.

Ces mille formes, selon le contexte et l’époque, sont celles de la faute, de l’illusion, de l’échec ou bien encore de l’imprécision et de l’égarement – autant de notions auxquelles l’erreur est assimilée. 

Le verbe latin errare signiie à la fois « aller çà et là », « se tromper de chemin », « s’égarer » et « se tromper ». Parallèlement, et sans restriction, le nom error veut dire « action d’aller çà et là », « incertitude », « erreur », « égarement » ou (en poésie) « tromperie ». Avec une autre image, le verbe labi « glisser », « trébucher », signiie aussi « se tromper » et a pour correspondant nominal lapsus, qui a pour signiications « action de glisser, de trébucher », « erreur ».

Je ne sais plus si j’ai parlé de Marmottan. Le vernissage sera le 8 juin. Suis contente du résultat, de l’or !!! Le teaser me plait aussi. Peut-être un peu long. Hier passage éclair à la galerie de Sèvres. Puis à la galerie pour l’expo « d’un morceau « de l’achat Daniel Cordier. ( Dado, Requichot etc ).

Retour, riz cantonnais et carottes râpées.Au lit.

Cette semaine Maitre Liu ( 5h à nouveau ) de massage . Je ne sais même pas ce qui s’y passe et se termine par des ventouses ( l’horreur les marques dans le dos ) !!

Ah oui cette semaine Georges Dandin ( Michel Fau ) j’adore et Dominique Boivin ( road movie ) à la maison des Métallos qui est un endroit sympa.

Ce soir le documentaire de François sue Eddie Louis.

Suis face aux peintures. envie de laisser aller, de ne plus pense ni à Nantes, ni à Yvetot, ni à la rencontre à Rodin, ni aux travaux dans l’appartement…

Il fait super chaud dans l’atelier.

Nantes

Il ne pleut pas. Suis partie tôt ce matin, levée à 6h 15. Dormi dans le train. Mal au dos. J’en ai vraiment marre. Outre la douleur, cette sensation de vieillissement absolument désagréable. Le corps qui se raidit. Ramasser un truc/ soupirs. Osteo zéro, kiné zéro. Marcher oui courir oui mais je ne peux pas courir et marcher 24 h sur 24.

Depuis l’autre fois, j’ai terminé le projet pour Aubusson. Et j’ai eu le plaisir de retourner à mon atelier et de m’y trouver bien. Rangement et préparation de RV. La galerie Américaine après un report , en a annulé un autre-je m’en fiche mais je trouve cela insupportable. J’ai vu le film de Franju: Gros plan, non Plein feux sur l’assassin. Avec Pierre Brasseur et son costume de l’ordre de Malte. Le début du film est envoutant ( c’est le moment le plus beau de cette histoire de châteaux à la Narcejac. ) Le cabinet secret où l’on s’assied pour y mourir, un automate dans les bras. Miroir sans Tain, armure et tapisseries, décor chargé, héraldique et crucifix. Puis Trintignant se change et revêt un costume de deuil. Il porte une couronne mortuaire. Etc etc… Petit suspense… Mais les images sont belles. Le son et lumière du film est formidable car il n’est que son et lumière. On voit un public qui regarde la façade du chateau et écoute une histoire. Des lumières s’allument et s’éteignent ça et là, mais il n’y a pas âme qui vive. En parlant de noir et blanc et de lumière, je ne connaissais pas le nom de l’opérateur ( entr’autres ) de Elephant Man : Freddie Francis.Mort en 2007 / Je crois qu’il a réalisé The skull avec des acteurs de la Hammer.

Le réalisateur et directeur de la photographie britannique Freddie Francis, qui avait dirigé des films d’horreur pour le studio Hammer, mais aussi collaboré en tant que chef opérateur avec David Lynch pour Elephant Man (1980) et Martin Scorsese pour Les Nerfs à vif (1991), est mort samedi 17 mars à Isleworth dans le Middlesex des suites d’un accident cardiaque ; il avait 89 ans.La carrière de Freddie Francis se divise en trois périodes : la première le voit accompagner, en tant que chef opérateur, l’essor du jeune cinéma anglais, au milieu du XXe siècle. Pendant la deuxième, il devient un pilier du cinéma d‘horreur britannique, réalisant quelques-uns des classiques du genre. Enfin, après une longue éclipse, un jeune réalisateur américain, David Lynch, fait appel à lui pour éclairer un drame victorien, Elephant Man, lui ouvrant ainsi les portes d’Hollywood.

Personnes oubliées que nous deviendrons tôt ou tard.

Puis il y a eu Lundi soir l’invitation au Louvre pour l’exposition de Vincent: L’épopée africaine des rois de Napata. Pharaon des deux terres. Magnifique. Pourquoi ne suis je pas allée en Egypte cette année là au lieu/ une fois de plus de rester à la Villa Médicis et de peindre. Donc Napata: des armes, des pieds de meubles à têtes de Nubiens, des dessins d’archéologues. Plaque chryséléphantine avec lionne dévorant un soldat kouchite blessé, arme courbe dont se servit Persée pour décapiter la Gorgone Meduse. Après ces splendeurs que je ne sais décrire, nous sommes allés au rayon Champagne. On a regardé non plus les Dieux mais les gens. J’étais contente pour Vincent. Il nous a invités à diner Samedi soir mais on partait à Amiens. Sur mon telephone, après l’escalator du Louvre, il y a la caricature que George Sand a fait de Delacroix et la caricature que Musset je crois a fait de George. C’est amusant. Puis un morceau de Lola Montes que j’ai fini par louer car je voulais retrouver le passage avec les maquettes du Colisée , avant c’est Paris, après Varsovie…

Quand je délaisse un peu les Beaux arts, je donne des RV à côté et j’aime bien prendre un café avec les étudiants. Clara, Yann, Gauthier revenu etc…

Lundi et Mardi, les concours d’entrée catastrophiques ( ils ont groupé les 16-18 ans qui pour la plupart n’ont rien à montrer / sauf 4 exceptions en 2 jours) Je ne comprends pas ce manque s’exigence . C’est comme tenter d’entrer au conservatoire en jouant au clair de la lune avec une espadrille. Bref.

Ai acheté des crevettes crues et des épices rue Lepic pour tenter une recette Thai. Pas assez de piment. Mais c’était bon.

J’ai réservé une chambre le 4 juin à Fontainebleau pour le festival d’Histoire de l’Art. Le programme est toujours incroyable. Des tas de conférences. Ce sera sympa. J’ai zappé que j’y étais invitée pour une table ronde et j’ai accepté une rencontre au Musée Rodin le 3 juin à 18h. J’étais ennuyée. Mais bon…

J’ai envoyé mon idée de Workshop à Venise au Palazzo Grassi  » Me, without me  » ( ne savais pas d’ailleurs que Le Breton que je n’ai jamais lu s’était penché sur la question.

Déjà 20h44. Est ce que je descends manger un truc au resto ?

Nantes today. On est allés voir les essais des personnages pour les places

Encore jour

Voyage à Nantes

Note

Sablière

En charpente, une panne sablière est une poutre placée horizontalement à la base du versant de toiture, sur le mur de façade. On la nomme ainsi car on la posait sur un lit de sable, qui en fuyant, permettait à la poutre de prendre sa place lentement. Dans un pan de bois, la sablière est la poutre horizontale appuyée sur les murs[2] qui sépare les étages entre eux et reprend les charges du plancher en plus des charges verticales transmises avec les décharges (poteaux de bois dans le mur) : poids des murs et planchers supérieurs plus toiture. Dès qu’ils échappaient aux commandes du clergé, les sculpteurs s’adonnaient à la fantaisie, avec des scènes joyeuses, parfois grivoises, peuplées de créatures imaginaires et de figures joviales ou grimaçantes.

Que leur présence soit décorative, fantaisiste, comique, satirique ou symbolique, l’animal reste le sujet préféré des sculpteurs de sablières. Les chiens assistent aux scènes de chasse. Le cheval, le bœuf ou l’âne accompagnent les humains dans les activités quotidiennes, les cochons et la basse-cour animent des scènes amusantes. Certains animaux, présents sur les armoiries des commanditaires, peuvent être associés à des familles nobles. Mais quelques artistes, avec une pointe d’humour, jouent aussi de leur nom en breton pour signer leurs œuvres (exemple à Bannalec, l’artiste Le Maout – ar maout = le mouton en breton).

L’ouverture de la Bretagne aux courants artistiques extérieurs, et notamment d’Europe du Nord, explique l’apparition d’animaux hybrides : dragons, griffons, ou  grylles… Plus d’un millier de créatures fantastiques sont ainsi dénombrées sur les sablières bretonnes. Représenté à 400 reprises, le dragon reste le sujet de prédilection des charpentiers décorateurs. Une importance qui peut s’expliquer aussi par le fait que les artisans avaient pour habitude de copier les modèles existants et non de les créer.

Décorée de gauche à droite d’une feuille d’acanthe stylisée orientée vers l’angle supérieur gauche, d’une tête humaine grimaçante de face avec de toute petites mains croisées sous le menton, d’un feuillage à quatre glands disposés en croix et enfin, d’une tête d’homme souriant de face aux yeux très saillants avec un fagot de bois derrière la tête.

LE THEATRE DES OPERATIONS&LE BAL DES OMBRES

« Comment échapper à la lourdeur du monde autrement que par le théâtre, le vertige, le détournement, la pirouette ? » C’est ce que se demandait récemment Laurence Bertrand Dorleac et je ne peux qu’abonder dans son sens.

Fausse légèreté en ces temps tragiques, comme autrefois entre peste et batailles, ici entre Covid et Guerre Russo-Ukrainienne. Car on peut sous-entendre, cacher, faire semblant de rire et ne pas commenter. Voici un cortège défait, une procession chaotique où chacun serait perdu, ne trouvant plus son bataillon. Tout ce monde isolé comme dans la Tempête de Shakespeare sur une île en forme d’étoile, L’âne sorti d’on ne sait quelle fable ( est-ce Bottom, est-ce l’Âne d’or ?) observe un pèlerin qui passe par là. Des singes agaçants cherchent la bagarre, une chèvre se dresse sur ses pattes arrières et des personnages sans nom s’échappent d’un jugement dernier en éclatant de rire. Un maitre de cérémonie-loup et sa canne ouvrent un bal où animaux, humains et hybrides ne savent que faire. Tantôt ils dansent joyeux et confiants, soudain ils s’immobilisent, abattus. Cette étoile est -elle  un radeau, une arche de Noé échouée sur le parvis d’une basilique? Sont ils sauvés ou vont ils sombrer sans même voir l’autre île-étoile qui passe si près d’eux? On entend bien quelque chose? Est ce l’appel d’un ange tout droit venu d’un retable, est-ce  une corne de brume… 

Pour le savoir écartons les grandes tentures qui transforment la ville en théâtre.

Noel suite/Manifeste Chthulucene

Brandi Mueller

J’ai donc passé Le 24 décembre seule, comme prévu et comme voulu. La cheminée, des SMS drôles ici et là, pas une ombre qui bouge, pas un bruit, regarder les oiseaux, écouter quelques pétards qui claquent depuis la ferme d’en face. Puis visionnage iPhone-couette de « la vie de Jesus christ  » de Dumont que je n’avais jamais vu et trouvé formidable.

Comment filme t’il de tels visages, de tels corps. Les scènes d’amour rares et animales sont très belles.Tout comme dans le Ptit Quinquin ( je suis un peu agacée à la longue par l’acteur volontairement grimaçant qui me fait penser à celui de Capa dans «  Vous ne l’emporterez pas avec vous « / Titre ? où un associé du politicien homme d’affaire promoteur, tente désespérément d’acquérir une parcelle occupée par une famille excentrique. Il a l’oeil qui clignote, un tic effroyable et désopilant. Bref )

Hier 25 suis montée au Supeyres en prenant les raquettes sans être certaine que ce serait blanc. Mais oui ! La route est dégagée mail il y a plein de neige. Un peu dure à 10H30. Un peu tôt. Personne. Si… j’entend le froufrou sur la neige de deux skieurs de fond. J’ai mes bâtons et je râle car je n’avance pas vraiment ( pas comme dans mon souvenir ) le corps ralentit et je l’éprouve chaque jour et ça me déprime. Cette étendue blanche incroyable, je me crois Paul Emile Victor!.Mais comme je connais le chemin qui n’en est plus un dans le blanc, je sais que je ne grimperai pas bien loin, reviens sur mes pas, resserre ma raquette, enlève mon bonnet et me dirige plutôt à ma droite où toute la vallée et le lointain montagneux est sublime. Des cris au loin ( les lugeurs sont toujours des crieurs ! ) Je me sens bien. Quelques bruyères montrent leur nez. J’aurai parcouru à Peine 5 km.Mais j’avoue que pour une fois je trove que seule ce n’est pas très marrant.

Retour maison, soupe, feu. Je suis bizarrement fatiguée, m’endort près du feu. Me reveille un peu triste. Lis un pet le niveau livre reçu de Daniel Keyes, Les mille et une vies de Billy Mulligan. Eh oui, ce concours qui me casse les pieds, et me prend la tête. Aucune idée, et surtout beaucoup de mauvaise volonté. Je prends les choses dans l’ordre. Voir à quoi cela ressemble et aller faire des recherches. Ce faisant je tombe sur un article à sensations, de ceux que l’on fuit tant ils ressemblent à des gros titres de l’ancien ICI-PARIS. Mais là une image m’attire, un avion au fond de l’eau. Il n’est de ni de Kieffer ( oh là la -autre sujet ) ni de Hirst.

Brandi Mueller , plongeuse a découvert près des iles Marshall plus de 150 avions datant de WW2. Il y a des photos réellement magnifiques. je repense à un avion de Kieffer, à K lui même et sa béquille Paul Celan. Je ne sais pas si j’irai voir cette expo. Sans doute pas; Ce travail ne m’intéresse pas du tout/ Grandiloquence, appui sur les citations des poètes, au Centre Pompidou j’avais vu tout ça en 15 mn. Quelle lourdeur et les articles qui notent les biens: voiture, hélico, plomb, ateliers de géants,bouh… Indigeste comme un réveillon !!!

Je reprends /Mais ce n’est pas cela que je cherche et je suis toujours distraite par des découvertes.

Un article interessant que je note:

« Our task is to make trouble, to stir up potent response to devastating events, as well as to settle troubled waters and rebuild quiet places. » –

Donna Haraway, » Staying with Trouble

« Nous sommes plusieurs à penser, depuis notre coin d’avoine sauvage, au milieu du maïs extra-terrestre, que, plutôt que de renoncer à raconter des histoires, nous ferions mieux de commencer à en raconter une autre, une histoire que les gens pourront peut-être poursuivre lorsque l’ancienne se sera achevée. Peut-être. » Ursula K. Le Guin

Nous sommes constitué·es par des passés qui ne sont pas derrière nous, mais qui sont « le sol sur lequel nous nous appuyons, comme une réalité qui n’est pas inerte, morte ou disparue, mais qui peut de temps à autre faire surface » . Pour le dire autrement : Haraway cherche à rendre visibles les diverses histoires qui se sédimentent dans une situation ou dans un corps. Comme elle l’affirme, « Staying with the trouble est pour moi une formule qui affirme cette évidence : nous héritons de tellement d’histoires que nous avons à apprendre à vivre avec, nous sommes façonnés par elles » . C’est en ce sens que dans un article célèbre la philosophe formulait cette question : « Avec le sang de qui, de quoi mes yeux ont-ils été façonnés ? »1. Quelles sont les histoires que des corps humains et non humains charrient ? Quelles histoires constituent et traversent notre façon de voir le monde ?

Petit tour en ville et achat de ce qui aurait dû être le repas de Noel. Saumon, divers truc qui ont l’air bon. Même deux choux à la Chantilly !!! Pour éviter une invitation, j’ai pretexté un jeûne !!! Tout est bon pour éviter des déjeuners post Noel. Mais c’était très gentil de m’inviter.

Parfois…. ( mon téléphone a sonné… je ne saurais jamais ce suite du parfois !!!)

En passant:

Quoique tu penses, pense autre chose. Quoi que tu fasses, fais autre chose. Le secret absolu de la création permanente : ne désire rien, ne décide rien, ne choisis rien, sois conscient de toi-même, reste éveillé, calmement assis et ne fais rien. » Robert Filliou

J’écoute DoPA sur France Culture: Le cinéma est né impur

Noel Hier

J’étais d’humeur moyenne ce matin. Ai tenté de travailler. Me suis fait une délicieuse soupe de poireaux . Tourné, viré, rempli la gueule de la cheminée qui dévore. Ai décidé d’aller marcher et c’est toujours la meilleure solution. Il faisait au départ un peu gris, mais le ciel s’est dégagé et c’était magnifique . Le mont Mezenc en face. J’ai regardé longtemps ce paysage que je crois toujours connaitre par coeur. Devant l’église de Montarcher où R. adorait venir. C’était une sorte de pèlerinage. Je suis rentrée avec la nuit comme on le voit sur l’image. Hier dans la salle de cinéma-« bed », j’ai regardé un film de Raoul Ruiz. Trois vies et une seule mort. J’ai calé aux deux tiers. Si j’ai regardé longtemps c’est que Mastroianni est merveilleux. Melvil P. aussi d’ailleurs si jeune.( c’était sympa cette soirée ici avec HL quand ils ont fait une halte ici. ) M.M est mort en 1996 date de sortie ( de tournage ? ) du film. C’est son dernier rôle. Mateo Stranio oui, mais le film est ampoulé ou plutôt lourd. Trop de tout.

Les acteurs ont toujours un dernier rôle. Chacun vit des  » dernières choses « : Le dernier tennis/ on ne le sait pas, La dernière visite à quelqu’un, le dernier été dans la maison à la campagne. Je pense ici à Janot, le voisin du hameau qu’on ne reverra sans doute pas. Ils étaient lui et sa femme partis s’installer dans un truc médicalisé, et lui contre toute attente a disjoncté. Il avait perdu ses repères. Il est présent dans une vraie maison de vieux, à une dizaine de km. Je n’ose pas essayer une visite. Sa femme est dans un autre établissement. R. l’autre jour m’a annoncé qu’il n’y avait plus sur le muret la collection de nains et autres animaux. Plus de fumée qu’on voit de loin. Dernier été en 2021. Fini.

En marchant assez vite tout à l’heure et en surplombant le tennis recouvert de neige , je me suis dit aussi que je devais prendre plaisir à cette marche. Est ce la dernière? On ne sait jamais. Si c’est le cas la regrettera t’on? C’est certain. Le temps se couvre, la dernière région se rapproche. La mienne, celle des autres, Henri qui a failli y passer.

J’envoie à un étudiant des photos de Pope. Je lui avais conseillé d’aller à l’église orthodoxe.

Ecouté d’une oreille une émissions Auroville. Regardé des images de Ouranopolis d’Anne et Patrick Poirier.

Regardé le travail de Ecologic studio et aussi Dissect. Bon.

C’est quand même bizarre d’être seul à Noel. A l’instant SMS pour m’inviter boire un verre. Mais je résiste. Je résiste à ce qui n’est pas vraiment une tentation. Mais je me méfie de moi. Un verre ce serait bien mais on se laisse vite embarquer.

Voilà

Ce sera Noel demain et j’ai décidé de le passer seule. Je suis bien dans le Forez, jusque là, neige et soleil intense même si dès qu’il disparait il ne fait pas très chaud dans la maison. Cheminée. Je tente de re-travailler ( suis arrivée le 8 décembre et le temps a tellement filé, et ce qui est terrible c’est que rien ne me manque )mais cette histoire de Montpellier me contrarie, m’ennuie. Je ne suis pas faite pour ce genre de truc. Mais j’y suis. J’y suis. Enfin je n’y suis pas car je n’ai Aucune idée. Tout le monde me dit: Mais si! Et moi mais non !

J’ai envie de lire d’avantage. Je ne savais pas que Losey avait fait un remake de M le Maudit et je l’ai regardé sur mon iPhone, sous la couette hier. Ce doit être un sacrément bon film pour resister à un tel format. Dans ces cas là, je n’y pense même pas et j’ai l’impression que c’est moi la lilliputienne dans une salle de cinema en proportions.

Suis descendue boire un café avec Eve ( Hier j’étais descendue à Saint Etienne et il y avait du brouillard, en remontant j’ai attrapé le VTT par l ‘oreille et j’ai fait un petit tour d’une dizaine de Km, autant dire rien .. Par rapport à… Bref. Il est loin le temps de ICI-Baracuchet par les chemins traversée des plateaux, Les Garniers et redescente à Montbrison.

Je ne connaissais pas les planches de Otto Neurath. Je trouve cela magnifique. Je ne savais spas non plus hier ce qu’était le Bateau de Thésée, ni Max Brückner’s Collection of Polyhedral Models (1900). Je ne connaissais pas Edwin Denby / je ne saurais pas trop quoi en dire mais j’ai vu son visage et bizarrement je trouve qu’A lui ressemblait un peu. Ni plein de choses que j’aurai bien vite oubliées. La preuve est mon étonnement alors que je découvrais, ce que j’avais découvert depuis longtemps car j’en parlais à Andy par mail il y a bien longtemps: Francis E. Dec

En parlant d’Andy, le CND m’a envoyé un mail et je me suis mise à pleurer de dos ( OUF ) . Soudainement qu’on me parle de lui… Ils préparent une expo et du coup j’ai passé la journée à réunir nos mails décousus, interessants et nuls, drôles et fatigués. C’est drôle aussi que je n’écrive plus tant ( cela ne manquera à personne ) mais c’est drôle. J’ai retrouvé mon cahier noir. Le cahier noir est un vieux souvenir. Mon frère ne s’en souvient pas, mais un jour il m’a emmenée chez le dentiste en me disant qu’ensuite il m’offrirait un cahier noir. !!!

J’ai écouté aussi avec intérêt l’histoire incroyable de Boursicot et Shi Pei Pu.

Bon , parlons bouffe. Je me suis achetée un petit service à raclette: Un truc qui ressemble à une dinette !!! Eh bien demain ce sera mon réveillon !!!.

F.R mon étudiant m’envoie de très beaux textes profonds et ingénus. Inspirés je dirais. J’aime sa ferveur de tout jeune homme fou de peinture, malheureux de peinture, peintre.

J’ai faim

Oh le Mont Blanc…

salon d'honneur/ Invalides/ Napoléon Encore/
la Guerre élégante

Je suis repartie Lundi soir à Paris pour la journée aux beaux-arts Mardi, la réunion , puis le vernissage de Napoleon encore où je n’ai pu me rendre En arrivant de la Gare de Lyon, on a diné avec C. et A.L dans ce restaurant « parisien » où je n’étais jamais allée. C’est sympa je dois dire et l’accueil épatant. Par contre je ne sais pas quel est cet alcool délicieux que nous avons bu avec AL??? Misère. Je n’ai l’habitude que du vin et là, c’était l’épouvante. Pour remonter depuis la rue du Mail à pieds, jusqu’à Pigalle, j’avais l’impression de marcher dans la neige !!!AL a râté son rendez vous du lendemain, et j’aurais aimé qu’un Covid encore plus venimeux m’empêche d’aller rue Bonaparte.

EDC m’a envoyé des images du discours dans « MON »grand salon des Invalides qui m’ont fait rire ( voir si dessus le képi du General et mes chaines ) . Arrivée aujourd’hui et après un café au Blue Note avec « Théralène » qui nous raconte l’époque où sa maison voisinait celle de Ulla ( de 3615 ULLA ) … Epinards, Outdoor active ( petite application sans laquelle je ne pourrais me lancer dans les bois ) me voici partie pour 8 km dans les bois et des percées parfois qui me font m’émerveiller. C’est peu clair, il y a une mer de brume avec des ilots et là… Le Mont Blanc. Loin mais bien présent. C’est très beau. La chaine des Alpes et hop le chemin tourne à nouveau dans les bois-j’aurais du prendre les raquettes-je n’ai que les bâtons. Parfois je m’écarte un peu du chemin, m’écarte encore, reviens sur mes pas. Ouf… C’est là.

Quand je suis rentrée, cheminée et thé et Des fleurs pour Algernon. J’aime beaucoup. Cette histoire me rend triste. En parlant de tristesse, j’ai reçu un mail de LS du CND qui prépare un hommage à Andy ( Degroat )et me demande ma participation. Zut. Je pleure. C’est très inattendu nos réactions. C’est pour cela aussi que j’aime Des fleurs…

Impossible de commencer à travailler pour les projets. Commencé un truc, pas sorti la terre de la voiture.

Je crois que c’est presque décidé. Je vais rester ici pour Noel. Je le passerai seule. Ce sera la première fois. Mais pourquoi pas. Hein?

Le voyage à Ivry/DEAD SOULS WHISPER (1986–1993)

Teafor2/Ivry

Partie de Pigalle sous une pluie aussi froide que battante. Il est 13h. Direction Le Peletier et direct et lire jusqu’à destination. Je suis en avance et décide de commencer ce qu’on pourrait appeler une exploration. C’est sinistre. C’est affreux. C’est gris.C’est moche. Ce n’est pas encore glauque. Je traverse la rue, m’avance vers une place, m’étonne du nom  » Promenée » qui indique des sortes de passages, je dirais des coupe-gorges. Je fais quelque photos de ces immeubles en béton , plus pointus que pointus. Des branches d’étoiles habitées? J’en doute. Je regarde le nom des architectes, inspecte, passe sous des arches, découvre une nouvelle  » promenée » déserte ( celle ci ne s’appelle pas Voltaire ), regarde l’heure. Zut . Je marche, reviens sur mes pas, regarde des escaliers, entre dans une galerie déserte et à mon sens abandonnée. Des gars noirs discutent, l’un pisse, l’autre reste sur les marches d’un escalator mort. Je ressors rapidement, tourne à droite . La manufacture des oeillets est indiquée. Quelques bâtiments anciens des années 20 dirais-je, avec colonnes et bas reliefs. Plus loin un gymnase visiblement occupé ( à en croire les mots scotchés à l’extérieur ), des expulsés depuis 4 ans et qui semblent avoir bien froid là dedans.

C’est sinistre mais au fond, je me dis que je trouverais un interêt à ces découvertes si j’étais à l’étranger. Je me souviens soudainement de Vitez et des ses quartiers. Retour vers le lieu d’expo. Je me trompe, ça n’ouvre pas, et pour cause; je rentre dans le métro pour repartir et un message m’indique la bonne adresse. Direction, bonne direction vers l’exposition de Derek Jarman. Pas foule d’étudiants, 3 à vrai dire. Tampis pour eux.

C’est une oeuvre plus qu’interessante et il y a beaucoup à dire sur ces peintures croutes. Ou plutôt rien à en dire. Est ce de la peinture? Chacune alors n’est elle qu’un cri, un slogan englué dans du bitume, un doigt d’honneur à Margaret Thatcher, un bain de sang contaminé? La peinture est elle « contaminante », peinte qu’elle est par un malade du Sida? Cela me fait trouver CY Twombly que je n’ai jamais particulièrement aimé plus élégant que jamais et trop poli. Ecritures, mots, matières, fonds blancs.

Bon suite plus tard, je vais prendre un bain.

De Sèvres à Aubusson

Mercredi / Sèvres

On allume le four. C’est une belle  » cérémonie ». Après quelques réponses aux journalistes, je repars dans l’atelier et décide de commencer ou plutôt recommencer le vase cassé. Le soir c’est  » coquetelle » très bon d’ailleurs et agréable. Ca sent le hêtre et ça chauffe. Il en sera ainsi jusqu’au lendemain soir. Puis ouverture four le 16 novembre. Beaux-Arts, portes ouvertes. Je demande aux étudiants de suspendre leurs vêtements comme dans le  » salle des pendus de la mine ».

Visite de Fabrice Hybert qui vient me parler de l’institut. On rit. Il sait que je ne veux pas mais il insiste. Avec son ami j’ai l’impression que ce sont deux membres du KGB qui viennent me menacer si je refuse. A nouveau un message ce matin.

Invitée à Nantes pour leur événement d’été dont j’ai oublié le nom. Et présélectionnée pour la réalisation à Aubusson d’une tapisserie hommage à Georges Sand. Ce qui poursuit l’année  » patrimoine  » : Les Gobelins, La Socra pour La fontaine du Tremblay, Sévres…

Viviers le 8 septembre. 2021

Mesdames, Messieurs du  « tribunal des Invisibles » !!! ( Consuelo )

Je m’appelle Hélène Delprat. Je suis peintre. Peintre qui s’aventure dès qu’elle le peut du côté des films, de la photographie, des émissions de radio ( France Culture), des interviews , des scénographies , des arts décoratifs. Depuis 5 ans chef.fe d’atelier ( comme on dit ) aux Beaux -Arts de Paris.

Je suis plutôt une lectrice de romans que d’essais. J’adore Thomas Bernhard. Il me plait de relire Frankenstein de Mary Shelley , La montagne magique, Alexanderplatz, Les cahier de Malte Laurrids Brigge … La littérature anglaise , Virginia Woolf évidemment. Je ne suis pas pour autant passéiste et m’intéresse également à la littérature contemporaine.Les auteurs qui me réjouissent? Shakespeare, Cervantes, Jules Verne, Hugo et Dumas, … Ce que j’appelle romans avec «  du vent dans les voiles « . 

Pour finir ce bref portrait, je ne suis pas une « chasseuse de projets » et suis tombée par hasard sur cette proposition de tapisserie- hommage à Georges Sand.

&

George Sand / Hasards. 

Hasard 1

Préparant ce courrier, j’ai retrouvé dans ma bibliothèque du Forez, Consuelo, probablement lu il y a cent ans ! A l’intérieur une fleur jaune et quelques phrases soulignées qui me font sourire. 

« Il avait vêtu son grand incognito et endossé son habit couleur de muraille: aussi ne l’ai-je pas reconnu du tout … »

et encore 

« Faites lui prendre  des gouttes d’Hoffmann , que diable! » 

Hasard 2

Où l’on découvre que le château quelque peu carton pâte découvert il y a quelques jours dans le Forez en revenant du Puy, n’est autre que Le château de Rochalembert décrit par George Sand.

« Monsieur, une femme qui compose est semblable à un chien qui marche sur ses pattes de derrière. 

Ce qu’il fait n’est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir faire. »  

Une chambre à soi. Virginia Woolf 

George Sand

Si je pense à elle c’est une image un peu conventionnelle qui me vient à l’esprit, une imagerie. Tout le contraire de ce qu’elle fût ! Et ça ne me déplait pas même si je sais bien qu’elle ne peut être réduite à ceci, une caricature comme celle de l’éventail du musée de la vie romantique: Son nom masculin, sa coiffure, son dandysme, ses amours, ses engagements, sa liberté. De quoi écrire une biographie un peu ordinaire dans le style des Vies passionnées !! Je pense aussi à l’ambiance du film  Lola Montes .

Le Petit Théâtre de Nohan m’intéresse particulièrement.

Avant l’été j’ai visité l’exposition Tempêtes et Naufrages, et voulu revoir au musée un objet discret qui m’avait fait grande impression : Un bracelet en cheveux ayant appartenu à George Sand. 

Entr’acte/ Tapisserie et tapis / Commande Gobelins 2019

Je joins ici les deux projets, un tapis et une tapisserie, suite à une proposition de la Manufacture des Gobelins. La réalisation commencera prochainement.

Georges Sand /Hommage

J’ai tenté par ces images de tapis et tapisserie pour les Gobelins de m’éviter un long discours quant à mon grand intérêt, enthousiasme et appétit pour votre projet long-format, long -métrage pourrait on dire !!! 

Je dois préciser aussi que mes peintures  sont le plus souvent  des grands formats ( voir image du début et suivante ), rarement moins de 220 X 250, et plus récemment de très grandes toiles de 10m. 

Il m’est arrivé de concevoir des « peintures de voyage » sans châssis ( papier marouflé sur toile ), qui étaient présentées avec leur coffret puis roulées.

Pour moi il s’agit non pas d’illustrer mais d’évoquer Georges Sand, de faire en sorte que l’oeil se promène de motif en motif, d’images en matières. Il ne s’agit pas non plus de « reproduire » une de mes peintures. Ce que j’aime de manière générale dans la tapisserie, c’est le fait d’être littéralement emportée dans un autre monde ( ( Je ne peux m’empêcher d’évoquer les Chasses de Maximilien, leur beauté, leur mystère, leur complexité ). S’approcher, découvrir des éléments invisibles de loin, marcher et créer ainsi une sorte de travelling cinématographique. Les tentures, les drapeaux, l’héraldique et le costume ( broderies , ornements, teintures ) me préoccupent toujours. J’aime l’idée de réparation, de reprise.

Quant à la réalisation, et ayant visité les Gobelins, je suis stupéfaite de ce travail lent, silencieux, presque anachronique. 

J’aime la perspective des échanges pour la création d’un tel ouvrage: Discussions sur l’interprétation -traduction des formes , les matières possibles, les couleurs …

Cette année fut pour moi celle de l’ornement sans être pour autant celle du crime !!! : La commande des Gobelins, Marcello, Dove sei? fontaine monumentale pour la Résidence du Tremblay/ Galerie Christophe Gaillard, l’invitation pour Napoleon encore ! où j’ai pu réaliser dans le Salon d’honneur La guerre Elegante : Grandes médailles, fausse cheminée, peintures et drapeaux métalliques dont les pointes de hampes sont en verre soufflé.  

Il y a eu aussi  Sèvres, 13 vases à « décorer »  pour le Grand Feu 2021.

Montrer la tapisserie

Une chose me semble particulièrement intéressante est la nécessité de concevoir une structure qui permettrait de présenter la tapisserie. Selon moi  cette structure ne s’arrête pas à un aspect « pratique « , châssis ou autre construction fonctionnels.

J’aime l’idée d’un ensemble ornemental riche . Un cadre ouvragé suspendu par des chaines réalisées à cet effet? Quelque chose de théâtral certainement …

Je vois une sorte d’ossature-architecture travaillée avec le même soin que la tapisserie elle-même, et reprenant des motifs en volume? .  

Comme si on avait devant les yeux un grand ensemble pensé pour l’espace . En quoi est ce « décor «  ? Je l’ignore. Bronze, matériau forgé? Bois sculpté? Résine? 

Est ce un portail ?

Je n’ai que des questions… 

Merci de votre attention. 

Helene Delprat

Ho

Bâle 2021

Me revoici. Impossible de commencer depuis longtemps. Ecrire me faisait le même plaisir que de chercher un code BNP ou d’écrire aux impôts. Ecrire, même si ce sont de petites choses me manque. Je vais essayer de reprendre ce côté là de ma vie et d’être à nouveau régulière. Avant de « recharger » le passé, parler du présent. Les oiseaux sont toujours présents . 3 perruches et deux mandarins. A ce propos j’ai vu un document incroyable: Un oiseau , je ne sais pas son nom est en train de déchiqueter une feuille. Il en extrait la nervure principale qu’il place parmi les plumes de sa queue comme pour la fournir davantage.

Temps très bleu aujourd’hui Dimanche. Pas encore sortie. Je vais partir d’ici peu aux Beaux arts pour voir comment N. installe son diplôme.

Récapitulons:

D’abord de quand date mon dernier post? Ah j’étais à Viviers et avais rendu visite au Rebouteux qui s’était esclaffé en palpant mon dos noué. C’était le 8 Aout . J’étais arrivée le 4. Juillet s’était terminé à Paris et pas au Repenti . J’avais travaillé à Sèvres avec beaucoup de plaisir, m’y rendant chaque jour à velo par les bords de Seine ou parfois par le Bois de Boulogne ( J’avais découvert l’ambassade de Russie avec son horrible sculpture monumentale arrogante ). Le séjour s’est terminé en 100 morceaux, reste d’un vase peint pendant 8 jours et qu’un mauvais courant d’air a tué. X. m’a dit: J’attendais que tu éclates en sanglots. J’ai éclaté de rire. Je suis toujours en relation avec A. nous nous sommes échangés des petits SMS cet été. Je lui ai envoyé pêle-mêle les vaches passant sur la route du bas, un titre de livre,la photo d’un chausson aux pommes ou je ne sais quoi.

J’ai travaillé presque tous les jours dès mon arrivée à Viviers: Peinture. M. est parti aux urgences le 15. Sorti deux jours plus tard. La veille nous avions traversé comme chaque année les plateaux de Barracuchet jusqu’aux Garniers. Heureusement … J’ai donc eu un été pas terrible, limite burn out avec des rages et des moments où je ne supportais pas un SMS. L’envie de ne voir strictement personne. Ca n’a pas été difficile vue la météo atroce. Mais j’ai peint chaque jour et c’est ce dont j’ai besoin au fond. Je le sais. Nous avons fait un grand voyage ( !) au Puy en Velay ( à 50 km !!! ) puis dans l’Allier. Le musée du Puy au bout du parc très 19eme ( avec ses animaux, ses végétaux/…)

ON SONNE.

Vérification des canalisations gaz. J’ouvre et suis très désagréable. Coup classique, le type est déjà sur la chaudière avec un tourne vis. Je sens l’arnaque et je lui dis de déguerpir. Son ton gracieux change. Je perds du temps. Je perds du temps en indiquant sur Chapka ou je ne sais quoi, ce qui est un bateau, un lion, une cerise. Je perds du temps avec les codes, doubles codes; Je n’en peux plus et voudrait revenir à l’âge où la roue n’a pas été inventée!!!

Donc le Musée du Puy en Velay dans son parc. J’adore les Musées de province. Il y a là le Maitre des demi-figures (« célébre pour ses portraits de femmes richement vêtues !!!« ). Le nom me me plait beaucoup . Ecole Hollandaise. Il y a des peintures Péplum avec si je ne m’abuse Vercingétorix, Les Bacchanales ou Hommage à Pan de Baptiste Marie-Pierre 1747 ( Anonyme ) , des grands soldats en bois sculpté, des plaques muletières magnifiques ou LUNES en cuivre doré: Aime Marion , Aime son nom… Des blasons gravés, la devise des propriétaires des ânes ou du Seigneur .Pierre Vaneau/ école française 17 ème/ Bas reliefs en noyer… Une exposition temporaire avec de belle têtes peintes après décollation, des masques mortuaires, un vase grec. Après nous avons pris le petit train des vieux !!! pour passer dans la ville. Ensuite à l’aventure, direction je ne sais où et il a commencé à pleuvoir. Diner à La bête du Gévaudan ( qui n’est pas une adresse inoubliable !!! ) dans une petite ville coupée par une nationale et le lendemain rouler sur des routes désertes, brume sur l’Allier là bas, croiser des pèlerins dans un village escarpé et sinistre. Que d’anciens hôtels, cafés, commerces fermés. Les campagnes françaises dans beaucoup d’endroits sont sinistrées. Plus rien. Si ce n’est les monuments aux morts. J’en ai photographié un à Saillant dans le Puy de Dôme; Une merveille kitch dressée devant un grand calvaire, casque et lauriers de bronze à la base d’un obélisque et croix de guerre colorée haubanée devant. Non plutôt colonne, chaine, flammes. Mais mes monument préférés sont les poilus colorés de la guerre de 14, en plein mouvement. Il y en a un de ce type à Roche et on en croise ici et là. Bleu horizon. On avait l’impression d’être partis très loin. Coup de frein devant l’indication du Chateau de je ne sais plus, où est passée George Sand et où à été tourné un plan ( les escaliers ) de la Belle et la Bête. Une grille, C’est fermé. Mais j’aime ce vrai faux château désert.

En Aout j’ai lu ( si peu lu / Les travailleurs de la mer en version simplifiée-quel horreur- car erreur à la commande ) les Iconophages de Jérémie Koering , suis remontée à Paris en AR pour préparer chez Pinault les journées du patrimoine avec deux grandes peintures de 10 m et un magnifique Rebeyrolle ( de 1978/ On dirait un pan de plaque terrestre ou une cascade, un éboulement un fin du monde, un Courbet) . Je ne suis pas fanatique de ce peintre mais il faut dire que cette oeuvre là c’est quelque chose. Tellurique, volcanique, Enorme.

C’est avec les photo de mon téléphone que je remonte le temps.

Il y a eu aussi la fête à Usson, ses manèges criards, les jeunes filles avec des ailes de papillon acryliques dans le dos,  » deux minutes suspendu, c’est gagné « : c’est superman qui clignote adossé à la boutique des pompes funèbres, avec à des pieds des caisses de bière et de mousseux. Plus loin c’est ULTIMATE qui clignote aussi en vert fluo dans la nuit. Dance PARADISE est purement atroce. Une vingtaine de fauteuils en plastique sur une rangée qui va tourner bientôt devant un décor peint au pistolet . Des sortes de sirènes aux longs cheveux et en mauve un chanteur je suppose. WIN SEXY GIFT. Il suffit de s’élancer avec le poing ou les pieds et de faire remonter un ballon . Des hiboux rouges , des compteurs , des yeux s’allument. Puis il y eut le feu d’artifice que l’on a regardé adossés à la Chenille. Dans le genre il y a eu la soirée BOOM au camping de Saint Bonnet !!! J’aime bien ces ambiances, avec les ados qui restent au bord de la piste le nez dans leur téléphone. C’est quand même une vraie catastrophe cet outil. J’en ai marre personnellement de tout cela. L’image qui suit est une installation de Shilpa Gupta. Etrange

Je retrouve des photos que j’ai faites au pied de mon lit. C’est une catastrophe de chaussures, pantalons et pulls en boule, livres en cours et journal…

NO COMMENT. Filer à la réunion de L’INHA

Note retrouvée+ robot

Le dernier Voyage/ Avignon théâtre Benoit XII à partir de Lundi 19 juillet 2021

« L’un et l’autre doivent être, écrit-il. Il n’y a pas à trancher mais simplement à supporter patiemment les contraires. (…)

Chacun passe par ce moulin, consciemment ou inconsciemment, de plein gré ou contraint.

On est crucifié entre les contraires et on subit un supplice jusqu’à ce que la troisième figure l’emporte.

Ne doutez pas de la justesse de vos deux visages et laissez advenir ce qui doit advenir.

Donnez raison à votre fille quand elle dit que vous êtes une mauvaise mère et défendez aussi Eranos face à votre devoir de mère. (…) Ce conflit apparemment insupportable est la preuve de la justesse de votre vie.

Car une vie sans contradiction intérieure est soit une demi-vie, soit une vie dans l’au-delà – une vie réservée aux anges. Mais Dieu, conclut-il, préfère les hommes aux anges » 

Jung a Olga Frobe qui travaillait sur Eranos

Juillet à Paris. Et peut être Aout.

Attendre et aviser. Pour le moment c’est terminer Unlimited, le livre sur la fontaine, passer au labo et filer à Sèvres. Laisser un petit mot à Annette qui travaille là-bas aussi pour le grand feu. Je pense à elle. Je ne le connais pas. Mais

Mon telephone s’allume: Préparez la rentrée!. je vais tuer une mouche ou quelqu’un , histoire de me calmer. Que de laideur et de business à chaque instant. Entre les images clinquante et horribles du concert de Paris hier à la télé avec le Stephane Bern en bleu roi et chaussures blanches et rouges. C’était la télé Italienne au top 50 de l’horreur, la télé Berlusconi. Mais nous on arrive pas loin derrière.

Hier , l’origine des mondes. Je trouve que la présentation est moche.Les espaces moches. Beaucoup de choses interessante mais un petit sentiment de fourre tout en m’approchant de la sortie. ET pourquoi passe t’on d’une ambiance sombre , à des murs blancs et lumineux ( ceci dit, le blanc ou presque blanc, nous change un peu des murs colorés avec tous ou moins de finesse dans les expositions.

Allez, café.Essayons de calmer cette mauvaise humeur que je traine depuis plusieurs jours. Tout m’énerve…

DOVE SEI MARCELLO

Mercure

Je vais tenter ici une chronologie de mes fontaines pourrait-on dire. C’est difficile. 

1/ La fontaine lamentable

Les premiers jeux d’eau auxquels j’ai assisté étaient lamentables: Un bassin en forme de haricot bleu pâle écaillé. En son centre un footballeur haut d’une trentaine de centimètres. Il marque un but. C’est son destin figé: marquer pour l’éternité un but, corps penché en arrière, jambe lancée en avant. Un jet d’eau médiocre s’échappe de son crâne. On a inventé des tas d’histoires dans cette médiocre vasque de plastique, on a transformé le footballeur en Dieu, Ours, en orphelin. On a tenté de le casser.

Peter Fischli et David Weiss auraient pu intégrer cette scène dans leur ensemble modelé: Suddenly this overview.

2/ Mon oncle/ Jacques Tati

Il y avait un professeur aux Beaux-arts qui était chef de l’atelier gravure. Un grand type qui m’impressionnait un peu. Je le voyais au café près de l’école. Il avait une moustache et promenait son verre . Il était  drôle et assez exubérant. On a parlé ensemble plusieurs fois , de quoi je l’ignore. Je le trouvais très vieux et il ressemblait un peu à une fouine ( après vérification il avait mon âge d’aujourd’hui ). Je ne savais pas trop quoi lui dire. Et lui s’est bien gardé de m’avouer qu’il était Jacques Lagrange le  collaborateur de Tati, qu’il avait dessiné la villa Arpel et le fameux poisson fontaine. 

J’ai toujours trouvé cet objet désopilant. De la somptuosité des fontaines de châteaux ne restait que cet sculpture -fontaine à l’aspect ingénu, et qui se métamorphosait en un accessoire prétentieux dès que la maitresse de maison actionnait le bouton du jet d’eau capricieux

3/ Les griffons du Musée d’Amiens

Je les ai forcément vus lorsque j’étais enfant. Deux bassins de part et d’autre de l’allée et des griffons qui crachent l’eau. Aucun souvenir. 

4/ Au bord

Autour des fontaines on se rencontre, on se repose, on ose se déchausser. Nous avons tous connu-voyageurs, passants, promeneurs exténués- ces instants délicieux. On pensait mourir de fatigue et de chaleur et soudain, là sur cette place la voilà qui nous sauve.. Derrière ce bosquet on l’entend. On la devine. En bas de cet immense escalier la barque nous attend.  Enfin rafraichis, on s’attarde et l’on observe à Fontainebleau un chien assis qui regarde droit devant lui et pisse une eau fraîche Diane au dessus poursuit sa course et se saisit d’un flèche de son carquois. Ce sont les gestes arrêtés qui me fascinent, les histoires figées, les scènes mythologiques effrayantes …Au bassin de Latone c’est la folie et la cruauté du châtiment. Les hommes sont en pleine métamorphose. Les mains se transforment en pattes, puis c’est tout le corps qui devient crapaud .Privé de parole il ne peut que cracher l’eau de sa gueule de plomb doré. .

 6/Evidemment l’Italie, Evidemment Marcello

Tivoli, Villa d’Este ( (j’ai photographié chacune des cent gueules qui crachent l’eau)… Fontaine d’Acteon à Caserta, Rome Fontaine Trevi, Marcello Dove sei? Fontaine des quatre fleuves devant la façade de Borromini… Mercure élégant de Gianbologna,

Mousse, l’obscurité, glouglous mécanismes inventés par les fontainiers . Merveilles hydrauliques…Scherzi d’acqua. Et l’eau coule et coule et éclabousse et surprend … Stalactites, Dauphins, Monstres , Faux rochers, et arbres tordus, Naïades , Palmiers, Dieux des fleuves, crapauds, faunes et Dianes chasseresses, tritons, barbes et muscles, tridents et cascades, colosses, grottes humides, obscurité , monumental décor de pierre et d’eau, de bronze et d’or nous emplissent d’effroi. Voiles de marbre, nudités, vents et orages. Spugnes et yeux de verre, coraux fossiles, laves de calcaire. Les fontaines monumentales sont terribles et monstrueuses, seuil d’un monde divin, grondant et menaçant. Qui sont les Dieux, qui sommes nous.  Des pierres, des mécanismes…Pan et Hercules cachés pour l’éternité.

Ovide et encore Ovide. Pratolino / géant de l’Appenin… 

L’Apennin, le dieu-montagne, c’est un des seuls restes de la villa Pratolino démolie en 1822. 

Gianbologna réalisa sa maquette en terre cuite. Montaigne le décrit ainsi

« Et se bâtit le corps d’un géant, qui a trois coudées de largeur à l’ouverture d’un œil, le demeurant proportionné de même, par où se versera une fontaine en grande abondance « …

« Les descriptions de L’Apennin sont surprenantes : on peut lire qu’il s’agit d’une sculpture créée par la nature elle-même, ou alors que pour le visiteur inattentif c’est une montagne très bien imitée et que la figure humaine n’est découverte que si on l’observe avec une attention particulière.

Les visiteurs de l’époque lui donne une hauteur de 35 mètres de haut s’il était debout..

« Accroupie dans sa niche, recouverte de buissons luxuriants( il serre dans son poing un monstre à tête de loup ), la statue donnait l’impression d’une apparition visionnaire créée par la nature elle-même. »

Le colosse de L‘Apennin est constitué de plusieurs grottes:

« Nous ne décrirons pas avec détail les procédés de construction de la statue, les matériaux dont elle se compose, les trois étages de grottes qu’elle renferme »

 7/Vérité

Incroyables théâtres ou portes de au -delà qui m’effraient je dois le confesser. 

Je crois que c’est cela qui nous attend… après. Aussi vrai que la bocca di verita arrachera notre bras si nous ne disons pas la vérité.( Evidemment Vacances Romaines )

Avril

JE N’OSE MÊME PAS REGARDER LA DATE DE LA DERNIÈRE ENTRÉE TELLEMENT J’AI L’IMPRESSION QUE C’EST LOIN.

on peut dire qu’aujourd’hui est le Dimanche d’après le cambriolage qui a eu lieu vendredi après -midi. porte fermée à double tour et on ne peut plus rentrer. Mon MacBook Pro y est passé, ma caméra PD150 aussi , appareil photo. Ouf l’iMac est là et les disques durs. CA incite à la prudence. J’ai vite vérifié la présence ou non de la bague de ma mère. Elle était là. Ils ont travaillé assez proprement, mais il y a si peu de choses interessantes à prendre. Les livres, pas touché, le petit vase galle, pas touché. Bref. Perdre du temps à chercher quelqu’un pour la serrure, aller au commissariat etc…

UNE PERRUCHE MORTE: C’ÉTAIT COCO-MONTAIGNE, Nommé ainsi car ses soliloques aussi sérieux que fréquents et ses raisonnement à chant haut, l’ont fait ressembler à un sage jaune citron. J’ai scanner son corps tout léger.

J’ai commencé la Biographie de Wittgenstein. Russell, Frege etc, c’est interessant même si la logique n’est pas mon fort ( comme dirait l’autre ). La théorie des ensembles non plus, les mathèmes et autres substances ! lu un petit livre de Bille, Emerencia . J’en ai commandé d’autres.

Cette semaine Invalides, quelques grognements ( tout me semblait compliqué, je me suis fait gronder par la jeune régisseur et j’ai donc mis les choses au pont? )( suite au Covid d’un des artisans/ retard ) puis installation des 3 peintures des médaillons et de la cheminée ridicule. Tout à l’heure arrivée des drapeaux métalliques à l’atelier et peinture. Finir le moule du dernier médaillon. Préparer pour SArh les éléments de la Fontaine. Et la liste pour commander les résines.

Vendredi Sèvres. Lumière très belle, seule. Radio . Musique. Calme. J’en sui au 4 sur 13? Hum. En m’y rendant, j’ai rencontré un type sans pantalon et sans chaussures avec une couverture sur les épaules. Il pleurait à moitié, je lui ai donné 2 euros et il m’a dit avoir besoin de parler. On est allés s’asseoir. J’ai remarqué qu’il n’était pas sale, des pieds à la tête propre, couverture idem. Il voulait me dire le prix des chaussures et m’accompagner à un distributeur pour que je lui donne l’argent. Un Bosniaque. J’ai refusé. Suis partie, puis revenue sur mes pas, avec un billet de 20 euros. Mais il avait disparu. Que ce soit une combine ou pas, le type est mal en point. Apres je me suis dit qu’il devait planquer ses vêtement plus loin. Pieds nus on est vite dégoutant. Il ne l’était pas. Bref.

Temps splendide. Début du décor. RV Mercredi. Marre de travailler. Pas peint encore. A l’horizon: Beaux arts/ Valerie Mrejen LE 4/ Fin Invalides le 3 / Décor-matériaux etc-stagiaire ou pas? -Festival Histoire de l’art début juin. Avant , le premier Mai, fontaine au château.

puis 17 mai concours d’entrée et ensuite les diplômes

Je trouve ces mannequins pour les écoles dentaires incroyables. J’adore. Il y en a plusieurs différents.

Bon je file

Coup de vieux

Moi Mars 2021/ Le pire est devant nous !

Voilà ce que je dirais. J’en ai pris un. Le fait d’avoir arrété le sport arrange rien: Mal au dos et sensation de raideurs. Super. Bref. On y va.

Rêves en pagaille. Chambre 4056 que je n’ai pas débarrassée. j’y retrouve des tonnes de choses à emporter dans une valise et un sac trop petits . Impossible. Où me débarrasser de tout cela. Ces rêves doivent être liés à ces moments angoissants de  » vidages  » de maisons ( Les deux tantes, les parents …. ) Ces milliers de choses qui font une vie et disparaissent d’un seul coup. Je n’ai rien gardé. Seulement la bague de ma mère et son sifflet d’institutrice, les photos dans des boites et ces trucs qu’on arrive mal à évacuer à savoir les torchons et nappes de trousseau brodés. Tout ce temps passé…. Mais quand ils étaient usés j’ai gardé les broderies des initiales. En parlant famille, j’ai retrouvé des Delprat dans l’armée Napoléonienne. 6 je crois. Dont un Jean et un Antoine ( noms de mes père et grand-père et origine sud ouest, comme père et grand-père. )Mon père m’avait raconté qu’un ami de son arrière grand-père avait reçu la légion d’honneur des mains de Napo. C’est drôle ces trucs. Donc cette nuit aussi je marchais dans un champ de boue, gadoue, horreur, peur de m’enliser . J’ai les bras chargés d’affaires. Une personne est plus loin dans le champ et la voyant je pleure . Ne sais plus pour quelle raison.

Atelier retrouvé et apprentissage du moulage avec Sarah qui est en cinquième année. Ca me plait. Comme chaque semaine aussi , je suis allée à Sèvres Jeudi. Petite visite au Musée ( la céramique contemporaine ne me dit pas grand chose à vrai dire) Mais joie de voir les Palissy etc, et des gros gâteaux à la chantilly peinte en dorée. Pluie battante, ambassadeur du japon. Dans le hall qui mène à l’endroit où je travaille il y a un piano à queue. Quelqu’un y joue lors de sa pause. C’est agréable. Pas facile de se retrouver dans les couleurs d’émail. A est là pour m’aider et elle est sympa. Très réservée au début , ça va mieux. Lui ai apporté des jonquilles. C’est incroyable sa dextérité. Elle a passé son enfance dans une ferme.Parcours bizarre. Faut que je lui demande.

Beaucoup de choses à faire. Portrait de Napoleon en cours mais l’affaire de l’esclavage me tourmente, comment en parler discrètement sans gros sabots consensuels comme on le voit en ce moment. En parlant de cela, on a regardé les Cesar l’autre soir. Un truc abominable, on dirait que chaque année c’est pire mais là je trouve qu’on est proche du fond. La vulgarité, la lourdeur… Oh lala . Gênant. Que Capitaine Marlo déboule avec une peau d’âne sanglante puis à poil m’a plutôt fait rire. J’y vois d’avantage un geste Dada dans notre monde rétréci. Mais les blagues ( genre film de cul pour film docu / mentaire) je trouve ça vraiment … Collant. Marina machin n’a pas été terrible, pas plus que Isabelle Huppert d’ailleurs.

J’ai enfin fini le Chateau en forêt de Norman Mailer. livre étrange et plutôt interessant je dirais avec cette biographie fictive de Hitler enfant, ses parents ( tout commence par un inceste ) et ses actes pilotés par un assistant du diable ( dans un corps de SS ) Le bien, le Mal, le diable?Ssi ce n’est pas parfaitement réussi, c’est assez singulier. Le passage des ruches m’a plu, la svatiska aperçue ( mais NM n’appuie pas sur les images marquantes de l’enfance ) / Extrait

NOTES: Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem. Harry Mulisch : L’Affaire 40/61, Harry Mulisch : Siegfried, une idylle noire, traduit par Anita Concas

Quoi d’autre . RV à 13 h en Visio pour le décor. J’y ai très peu réfléchi. L’affaire Napoleon m’occupe entre les drapeaux, les peintures et les moulages. Puis la fontaine à terminer, le RV à la Monnaie de Parie ( j’ai passé tout Dimanche dernier à faire un portrait de moi de 2mn.) Mais c’est amusant. On verra.

SURVEILLANCE RENFORCÉE

Ce matin je suis allée à Saint Thomas d’Aquin. Hub nous a quitté . Je l’aimais beaucoup. J’avais un petit bouquet ( j’aime être le plus petit bouquet dans ces circonstances) Arrivée en avance, il y a un marchand de piano à un coin , une galerie moche à l’autre et en ce moment beaucoup de camions à cause du chantier Science PO. J’avais mis  » mes habits du Dimanche  » Le prêtre était plutôt âgé et une dame chantait. Suis rentrée à la maison et repartie pour le 18 eme: Commencer à parler du décor avec Mao, qui me montre son oiseau qui avance et tourne, sur le modèle des voleries d’opéra. Il a aussi deux écorchés de Ozou, magnifiques.

Cette semaine aussi j’ai revu Jonathan avec beaucoup de plaisir. Comme au bon vieux temps il a partagé avec moi les Rv avec les étudiants. Je poursuis le livre de Norman Mailer sur Hitler. ( horreur je l’ai oublié quelque part. Où????) Ca commençait à m’intéresser mais tout juste. Le temps file. Pas peint depuis octobre. J’ai reçu les médailles commandées. Elles sont un peu petites mais jolies. Et tout à l’heure je suis aller prendre mes deux boites de film: Les enfants terribles en 16mm. Ce qui est drôle c’est que redemandant s’ils avaient quelque chose sur Mourir à Madrid ( parce que je m’étais fait doubler), le Monsieur m’a dit en m’en présentant un autre: C’est lui qui l’a. C’était drôle et comme par hasard aussi dans la vitrine il y avait une pointe de hampe soviétique, avec la faucille et le marteau, la même que celle que j’ai achetée sur eBay. Hier on parlait de Daniele Lebrun, paf je la rencontre elle et Marcel sur un banc au soleil. Je les salue. Lui je ne l’ai jamais beaucoup aimé. Bon. Après on a bu un café dehors sur un banc.

18h:Après l’annonce du reconfinement partiel le week-end d’une partie des Alpes-Maritimes et de l’agglomération de Dunkerque, le Premier ministre devait dévoiler ce jeudi à 18h la liste des départements où la situation épidémique est jugée préoccupante. Nouvelles restrictions, discussions avec les élus locaux, renforcement des traitements expérimentaux… Retrouvez toutes les annonces et déclarations du chef du gouvernement.

SURVEILLANCE RENFORCÉE

Cette déclaration m’a mise de sale humeur. Ce sont des mots d’une incroyable violence. Est on censés s’y habituer???? Je râle. Pas de vaccins, des mots, des sens et contresens Paris qui serait encore bloqué pendant 3 semaines. Oui / Non. Suis suffisamment en retard pour ne pas penser à bouger.

Objectivement c’est pénible. Surtout qu’à 18h il fait beau. Et on a l’impression de rétrécir.

Etant une des 6 sélectionnées pour le concours de la Monnaie, je suis allée cet après midi visiter et aussi dans les ateliers. Quel drôle de monde.

Henri II/ notes

  • Le vendredi, lors du tournoi de lances en public, Henri, très-chrétien roi de France, reçut la lance d’un jeune homme portée droit, un peu en-dessous de la gorge et au-dessus du gorgerin [10], un élément des armes qui ne sert pratiquement que dans les combats singuliers. Sous le choc, la lance brisée en travers comme la queue d’un chou, et en rebondissant a soulevé la partie du casque qui protège les yeux, atteignant le visage du roi maintenant à découvert, comme s’il s’agissait d’un second coup, tandis que le gentilhomme gardait à la main le reste du tronçon. Elle atteignit d’abord la partie entre les sourcils, le sommet du nez et la limite interne du sourcil gauche ; de là elle avança à travers toute la partie inférieure du sourcil droit en direction de la tempe, continua dans les sinus répartis de manière égale en grand nombre [11], s’insinuant entre le corps de l’œil et la cavité orbitaire droite, de telle manière qu’un fragment assez grand, en frappant cette cavité et en laissant de nombreux éclats sur son côté externe, s’arrêta à cet endroit, se tordit sur lui-même et se mit en tas, après que le cerveau eut subi indubitablement un grand ébranlement (concussio). Après sa blessure, le roi paraissait vouloir tomber d’un côté, puis de l’autre, mais finalement il se tint en selle par sa seule volonté, puis, lorsqu’on l’eut déposé à terre, pressé par la foule des spectateurs et des gens qui accouraient, il montra quelques signes de perte de connaissance, bien qu’ensuite il réussît à monter les marches qui menaient à sa chambre à coucher, mais en défaillant. Alors qu’on avait retiré à la main hors de la blessure environ six échardes de la lance plantées autour de l’œil, surtout sur le côté externe, il vomit ce qu’il avait pris lors du déjeuner, puis il vomit une potion de rhubarbe
    et de momie [12] que lui avaient donnée les médecins, et une grande quantité de sang mêlé de pituite s’écoula de la blessure, et comme une bonne partie était aussi sortie des veines de l’anus, douze onces de sang environ furent tirées de la section de la veine, un régime léger convenant aux fiévreux fut prescrit, des lavements d’intestins furent tentés et des décoctions pour rafraîchir le sang et arrêter son écoulement lui furent données à boire. Glissant dans une sorte de torpeur, le roi, blessé si gravement et dans la partie du cerveau le moins accessible, ne montra pratiquement aucun signe de douleur ; les forces de son esprit et surtout celles de son âme parurent également engourdies, aucune fièvre cependant ne s’était encore manifestée. Les jours suivants, comme la blessure était traitée par les médecins, et qu’il sortait de temps à autre de la partie susdite de la cavité orbitaire, des éclats et des échardes de bois, et qu’à la suite du coup, l’os paraissait à cet endroit dénudé de sa membrane et rugueux, les médecins cherchèrent à savoir si la cause de ce vomissement dont nous avons parlé, de cette torpeur et de cet engourdissement pouvait être dans le coup porté à la tête, de telle sorte qu’on pouvait soupçonner à cet endroit une commotion de la substance du cerveau et une rupture des veines. Même si quelques médecins ainsi que des gentilshommes proches du roi interprétaient plus favorablement ces faits et se refusaient à reconnaître une lésion du cerveau (c’était ce qu’ils redoutaient le plus pour un si grand roi), il y eut cependant une consultation entre médecins pour savoir de quelle manière on pourrait remédier à cette lésion, si par hasard il y en avait une. Aussi la consultation porta sur l’usage de trépaner le crâne et sur d’autres fractures du crâne qui se présentent fréquemment, et sur la nature du sang répandu entre le crâne et la dure membrane du cerveau, et finalement, on en arriva à l’opinion suivante, à savoir qu’à l’unanimité, les médecins estimèrent que la trépanation était inutile.
    Puis, au début du quatrième jour, la fièvre apparut, ce qui pour certains paraissait être un argument en faveur d’une lésion du cerveau, mais que la plupart attribuèrent à la putréfaction, qui, selon eux, provenait d’une corruption des mauvaises humeurs plus que de la blessure ou de la lésion du cerveau, en se fondant sur leur connaissance des habitudes de vie du roi et sur l’examen de ses urines. Comme les médicaments purgatifs combattaient cette fièvre avec succès, le délire apparut. Aussi, au fur et à mesure que les signes se manifestaient, on commença à mieux constater la détérioration du cerveau et de sa membrane, et l’espoir d’y porter secours diminua, parce que, de jour en jour, le délire augmentait, les signes étaient de plus en plus manifestes, et qu’il avait ces sueurs et raideurs fréquentes et irrégulières, auxquelles nous voyons
    que vont mourir ceux qui sont exposés aux blessures des articulations et de la tête. Si je voulais en dire plus, je serais obligé de mentir : sur le fait que la blessure était béante de toute part et qu’on aurait pu facilement en extraire les esquarres de petits os et les fragments de bois, et qu’on discuta pour savoir quels remèdes appliquer sur les œdèmes séreux de l’œil et des paupières. 
    Je me contenterai d’ajouter ce qui fut observé après le décès du roi. L’œil gauche, bien qu’il fût très œdémateux, gardait sa faculté de vision intacte car elle n’avait pas été endommagée par une quelconque rupture du continuum [13]. L’os frontal du crâne se montra de toute part sans lésion et intact, bien que le front présentât une enflure œdémateuse. La partie supérieure de l’os du nez était très peu dénudée, et la partie mise à nu était plus meurtrie qu’écrasée. Le côté externe de la cavité orbitaire droite à l’avant apparut dépouillé de sa membrane et rugueux, tandis qu’en profondeur et à l’arrière, il contenait encore une grande quantité de fragments de bois, qui, tels des pals, s’étaient fichés comme dans un cercle de telle sorte qu’une grande partie restait entre cette cavité et la région inférieure de l’œil ; et avec leurs pointes acérées comme des dards, des fragments avaient pénétré dans la dure tunique de l’œil, si loin de la partie supérieure de la cavité orbitaire et la région antérieure de l’œil, que sans cela ceux qui observaient et regardaient auraient cru que la tunique était sans lésion et intacte. Les membranes du cerveau, et le cerveau lui-même jusqu’au front et jusqu’à la cavité orbitaire droite, où on aurait pu croire que rien n’eût été préservé sinon par miracle, apparurent intacts et la dure membrane sans aucun défaut. Mais au sommet, un peu à l’arrière, la partie gauche du cerveau, qui est contigüe à la partie droite, sur un doigt de long et deux de large, était d’une couleur jaunâtre à l’endroit où elle est unie à la fine membrane, et à l’avant, sur un pouce de long, elle était pourrie et déjà suppurant ; et toute la partie gauche apparaissait à la vue pleine d’une humeur séreuse comme de l’ichôr [14], qui se répandait au loin comme si toute la partie voisine devait être gagnée par la putréfaction ou la gangrène. Dans cette partie suppurée, on voyait la dure membrane avec des vaisseaux plus dilatés et plus noirs que partout ailleurs, mais entre elle et le crâne on rencontrait quelques caillots de sang. Le crâne et la peau qui, selon toute probabilité, avait dû être raclée, ne présentait aucune anomalie, cependant une cicatrice montrait qu’une blessure avait été infligée au roi à cet endroit ;
    et la putréfaction prouve ainsi que le cerveau a cogné contre le crâne et qu’il a été ainsi plus commotionné et troublé que ce que le crâne aurait pu montrer. En outre, il ne faut pas omettre le fait que la jambe gauche et le bras gauche sont devenus mous avant la mort, alors qu’en même temps, par toute la région du côté droit on observait beaucoup de signes d’une convulsion qui dura longtemps. Il ne fut plus jamais pris de vomissements, et on l’entendit hoqueter à plusieurs reprises. Tout à la fin, sa respiration devint difficile, et à l’observation il apparut clairement que le côté gauche du thorax peinait. La mort qui survint à la première heure de l’après-midi, le onzième jour, semble avoir été hâtée par la circonstance suivante : sur le conseil de certains nobles, le roi aurait bu du vin auquel on avait ajouté une décoction de sauge et de quelques autres substances plus échauffantes, qu’on lui administrait à titre de potion vulnéraire, ce qui avait accru le besoin de respirer fortement. »

Dolc’ è pur d’amor l’affanno

L’adorant de Larsa

Statuette d’homme agenouillé dit « l’Adorant de Larsa » 
Début du IIe millénaire avant J.-C.  Mésopotamie, Larsa Bronze, or

Le personnage qui porte un bonnet à haut bord, proche de la coiffure royale, est à demi agenouillé, une main devant la bouche dans l’attitude de la prière. Sur le socle, il est représenté dans la même position face à une divinité assise. Une longue inscription indique que la statuette a été dédiée au dieu Amurru ou Martu, dieu-patron des Amorrites, par un homme de la ville de Larsa, pour la vie de Hammurabi.
Une petite vasque à offrandes est fixée à l’avant du socle.

HWV 109a : Dolc’ è pur d’amor l’affanno Air- pour contralto et basse continue.

Le rêve de la nuit se poursuit l’après midi lors de la sieste que je ne peux m’empêcher de faire. Je retrouve donc cet espace: Un appartement Italien ou nous devons aller après l’opéra. C’est au numéro 18 d’une rue au coin et classe correspond au numéro d’une loge. Une vieille prostituée est assise là. J’ m’aperçois qu’il sera impossible à R de monter: Des marches puis une petite échelle et longer une armoire, à nouveau des arches et l’échelle jusqu’au 8eme étage. J’annule la location et nous dormirons à Malbosc qui n’est pas si loin heureusement. Acheter des légumes / J’oublie je ne sais quoi / Il y a un homme que je ne connais pas.Que fait la dedans pas soeur pas vue depuis 20 ans.

Hier voyage de retour pour le moins l’oser. Perigueux Bordeaux/ Mon livre est presque terminé/ La sonate à Kreutzer qui est un ensemble de 3 textes sur l’amour. Tous effrayants dans leur genre, de l’ennui, au crime et au suicide. Billet de premiere classe mais il n’y a pas de première classe. Du monde et me retrouve sir un strapontin inconfortable. 5 enfants ensemble plus loin, importunés par une dame qui leur demande de mettre un masque alors qu’ils échappent à l’obligation. Elle vient s’assoir en face de moi et je me dis que pour la finir d’ennuyer des enfants, de ne pas les laisser vivre eux qui étaient si calmes, le nez dans un bouquin. Je mets mes écouteurs et sors mon nez de sa cachette. Je me dis que je n’ai qu’à attendre un peu. Elle regarde son écran et a un tic au bras droit. Elle l’écarte régulièrement de son corps. En voilà assez pour forger une antipathie, puis elle mort rapidement à l’hameçon et me titille le bras alors que je fais semblant de ne pas l’entendre. J’ouvre les yeux et là c’est elle qui m’a entendue. Bref. Elle descend à l’arrêt suivant et la police vient directement vers moi , la gestapo comme me dit ma nouvelle voisine plus accorte.  » Papiers, billets, vous n’aviez pas de masque ». L’autre m’a balancée. On me menace des 135 euros puis on me fiche la paix. J’ai des trucs au pantalon, et du ciment plein les chaussures ce qui n’arrange rien. Bon, ils me lâchent le mollet je parle de délation et m’étonne de leur réaction quant a ma plainte d’avoir acheté un billet en somme qui n’existe pas. Au départ de paris Bordeaux j’avais également hérité de la place 81 que je cherche encore. Tout cela n’est pas passionnant mais a eu le mérite de faire rire un peu D. qui a perdu H hier. Donc , je n’ai plus rien à lire et recommence au début le Bonheur conjugal sans grand enthousiasme. Arrivée à Montparnasse, je descends. Je m’étonne que les gens restent dans le train. Après Montparnassse c’est l’enfer? Non? Le quai est désert et vient d’être lavé. Il y a le panneau jaune qui indique que ça glisse. Soudainement alors qu elle train est encore à quai , je me rends compte qu’il y a un truc qui ne tourne pas ron; Exact. Je tente de renter à nouveau. trop tard. Nous sommes à … Massy. Misère j’en aurais pleuré. Avec mon lourd sac à dos, mon Tolstoï épuisé, me voilà en chemin désert vers le RER B. Puis pas détaxé, puis métro.

Ils ont bien ri à mon arrivée. Moi aussi . Mais c’était vraiment sinistre. Et les gens qui circulent à 22 h sont soit des travailleurs, soit des SDF qui cherchent une clope ou un peu d’argent. 3 ados de banlieue avec leurs petites jambes dans des survêtes étriqués qui achètent au distributeur des saloperies sucrées.

Goulash. Et au lit. Ce matin réveil à 6h puis rendormie. Mails des étudiants, atelier fermé/ 4 cas covid chez moi on se distingue comme on peut !… Pâtes ce midi. Un livre de Norman MAiler que je n’ai jamais lu. Ca commence avec Himmler et l’inceste… Puis je m’endors profondément.

J’aime bien aller seule à l’hôtel quand je travaille. C’est comme un sas. Je bois une bière en bas, ou marche une demi heure dans Perigueux avant le couvre-feu. Ne dîne pas ou commande un tajine poulet que je mangerai devant la télé. Un truc très interessant sur Arte. Bellingcat , les combattants de la liberté. L’alarme de l’hôtel se déclenche et nous invite à rejoindre les sorties les plus proches. Je m’imagine et laçant mes chaussures que je suis sur le Titanic ( l’alarme a u côté marin ). Je sors tranquillement convaincue qu’il s’agit d’un pas grand chose. Une dame court. Effectivement chacun retourne d’où il vient.

Le brouettes de ciment me rappellent les chantiers de mon père ( DELPRAT FRERE ) et les visites des constructions le dimanche. Allergies au visage. Outils, truelle. Faire les lougliers, sortes de loups romains et sangliers des métamorphoses. On voit que ce n’est pas Circé qui est à la bétonneuse.

Chacun s’active. Il y a le rayon moulage avec la radio genre Nostalgie où on entend Garou qui nous casse les pieds avec Esmeralda plusieurs fois par jour. Gérard Lenormand ensuite, c’est sans doute le pire. Puis je chante moi aussi Allumez le feu ou bien une autre connerie. Le programme musical des métalliers n’a rien à voir . Plutôt Métal, c’est le cas de le dire. Les apôtres de Notre Dame sont allongés, soudés, réparés puis comme un Covid enfermés dans un sac plastique.. Il y a la mosaïque et ma fontaine. Quel bazar. Zut j’ai cassé les oreilles de cet animal qui sera fixé au bord. Je n’aime pas l’oeil des serpents. Les fleurs? ça va. Le monstre? Zut le fontainier dit que les canalisations du bras sont trop fines. Mais pourquoi ne l’a t’on pas su. Sandwich à quoi?.Voici l’atmosphère

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