BEAUTE

Bonjour O Encore merci ! C’était absolument splendide. Finesse, beauté, temps suspendu . Et grande émotion. Comme cela fait du bien. La splendeur  des costumes et leur matière. Votre concentration à tous.Tout cela est d’autant plus réussi que rien n’a l’air plus simple mais que je mesure bien justement comment cette sensation doit être travaillée! Pas de démonstration, d’explication, de tout ce qui serait littéral et ruinerait le projet. Bravo encore. Je suis ( provisoirement ) réconciliée avec l’humanité . ☺️

LND

J’avais osé quémander une place pour voir Embodying Pasolini. Ne savais même rien à ce sujet et c’est Laurent qui en a parlé. A propos de Laurent, je l’ai présenté à EB à la Fondation Giacometti et il fera sa performance le 12. Il s’agit de s’inspirer d’une autre performance, celle ci eu lieu en 1936 ( Sheila Legge  la femme à tête de rose ) photographiée par Claude Cahun je crois. L a fait réaliser une coiffe-masque que je trouve splendide de simplicité et sophistication à la fois. Quelquechose me semble t’il à la Janine Janet.

Donc Pasolini. Pasolini au 22 avenu Max Dormoy. Pasolini à La Chapelle. Ca sonne pas mal/ Endroit incroyablement beau et chic au milieu des kebabs et épiceries populaires. Très émouvant je dois dire que de découvrir les costumes sortis de boites et enveloppés précieusement dans du papier de soie blanc. L’évangile selon Saint Matthieu, une splendeur de simplicité et de richesse de teintures et matières ( des tissages très bruts et très simples). des coiffes, des voiles… Ce qui est curieux, c’est que l’on replace le costume dans une scène qui à coup dur n’est pas la bonne, dans un paysage qui n’existe sans doute pas. Les vêtements sont parfois posés devant TS, qui d’une sorte de mouvement mécanique et avec ses mains gantées les retient. Parfois une pose étrange, mais à chaque fois le sentiment qu’entre elle et ces splendeurs existe un dialogue , au sens propre du terme parfois quand elle murmure. Tout m’a semblé juste, intelligent. Un délice dans ce monde ( comme diraient les vieux ou Finflekraut !!!! ) passablement moche et bête, sans esprit. Les esprits je crois sont cachés et montent de plus en plus haut vers les sommets des montagnes pour ne plus voir, entendre le brouhaha des mots inutiles, ordinaires, les bavardages incessant, l’amour de soi généralisé, le peu de considération pour les autres, le peu d’écoute. Et les photos, les photos, les photos… ( que l’on peut maintenant faire chanter soit dit en passant / La belle affaire . Faire chanter à Jean Moulin une chanson de Johnny , ou à je ne sais qui je ne sais quoi, nous revoilà dans la ” marrade ” . “C’est trop marrant. “

Mais qu’est ce qui me prend !!!!!

C’est vrai, combien de fois je soupire . La dernière fois moi qui ne suis pas particulièrement prude j’ai été affligée d’un Instagram Musée Orsay avec comme question sur une un dessin représentant Venus: “Est ce que Venus se rase la chatte”? Vous croyez que j’invente parce que ça a disparu comme on aurait pu le prédire, mais moi j’ai l’image. J’en suis restée ” comme deux ronds de flan ” ou de frites sais plus. si on peut dire.

Bref

Mini grippe et toux. Livreur odieux. Four en rupture de stock. froid. Ca c’est la vie courante. C’est moins bien.

Une dernière chose. Je pense à Pasolini. C’est je crois avec lui que je ressens la même émotion ( presque ) qu’en regardant un Fra Angelico ou autre primitif.

Bad girls

Gris et pluie avec éclaircies. Vendredi à l’atelier avec C et AL. Pizza. retour vers 19h

Acheté le Pinocchio de Agamben et deux livres d’un historien que je ne connaissais pas .

Offert La peinture à Dora ( dans l’édition affreuse mais c’est à présent la seule )

Ruffin Je vous écris du fond de la Somme. J’avais été intéressée par ce qu’il disait à la radio. Là, c’est sans intérêt.

A propos de radio, suis agacée par le nouveau ” concept” de Bienvenue au club. Pfff qu’est ce que je m’en fiche de savoir ce que le lecteur du coin pense d’un livre ou d’un autre. Je trouve cela racoleur et démagogique

Le cannibale ( enquête sur une lecture antique ) Joli livre dans la collection DITS de INHA. D’autres encore. Je cherche . Un texte portugais d’un missionnaire. Il s’agit de poissons… Heu…

Parlé avec LBD’O. Elle m’invite à Sciences PO en Février pour parler de la guerre.

Théâtre Jeudi, invitée par SB qui est à peu près la seule personne à me demander des nouvelles depuis la disparition de R.

Hier j’ai filmé BB qui était dingue. Il dit au téléphone ( à personne je pense … ) qu’il connait Depardieu et Enrico Macias. Envoyé le texte pour Pasolini. Doit en écrire un à propos de Comment j’ai inventé Molinier.

Me suis replongée dans la période Mont-Dore ( suite à la demande ):

C’est assez simple. La crise d’asthme a comme effet une sensation d’étouffement très angoissante. La respiration est saccadée, s’accompagne d’une petite toux, et on n’arrive plus ni à inspirer à fond, ni expirer à fond. Dans les périodes de crise ( divers raisons: allergies aux animaux, poussière, “odeur de vieux” – maisons de vacances par exemple fermées toute l’année et humides) moisissures, parfums, colles, moquette- très courante dans les années 70- et autres allergies qu’on n’arrive pas forcément à détecter. Il existe aussi des causes psychosomatiques. ( angoisse, rapport à la mère…) 

De ce fait impossible de faire du sport, de courir, de marcher en montagne. Alors que c’est exactement ce qu’il faudrait faire pour ouvrir la cage thoracique. On est essoufflé sans rien faire. On doit dormir assis. C’est angoissant pour soi même bien sûr mais aussi pour l’entourage -souvent la mère réveillée la nuit et qui cherche des solutions apaisantes et rassurantes. S’endormir est une vraie libération. La respiration “siffle”. Dans ces cas-là le vrai ami c’était la cortisone. Et les spray ( alupen à l’époque) puis Ventoline toujours utilisée. Sainte Ventoline!!!!

Je ne sais plus trop combien de temps cela durait, grosso modo l’asthme a régressé à l’adolescence,  Quelquefois plusieurs jours et obligée de rester au lit. 

Les cures je crois ne faisaient pas de mal. Mais dire qu’elles étaient efficaces… aucune idée. 

Est-ce que les traitements étaient douloureux? Vous parlez des douches, avec des jets très forts… Est-ce que vous vous souvenez des gaz que vous deviez inhaler, le gout de l’eau que vous deviez boire, saviez vous à quoi servait les “pipettes” que certains enfants ont dessiné ?

J’ai le souvenir ( je n’y suis jamais retournée) du MONT-DORE comme ville assez triste et grise. Je me souviens du brouillard qu’il y avait parfois. J’étais contente de ne pas être « en colonie « quand je voyais passer les groupes d’enfants. J’ai le souvenir d’une location dans le centre. Une architecture 19 eme. Ou un hôtel ( le Sancy?.. non) transformé en pension ou en locations? Je retrouve le nom de Sarciron. Il me semble que c’était cela ( un ancien palace ) fermé en 1957. J’ai le souvenir d’une location moche avec un coin cuisine séparé par un rideau ????. J’ai le souvenir d’une déception quand nous sommes arrivées avec ma mère et ma sœur? Ma tante et ma soeur plutôt.-

RV avec le notaire Mercredi. Préparer le RV téléphonique de Lundi.

Août 2022-4

Retable Pignans Var/ des larmes …

Ce matin nouvelles de G. C’est assez catastrophique. Son déménagement, ses dettes, quelle déchéance. A et JM ont assuré tout cela. Me sens un peu coupable. Me passe par la tête ( M’e piovuto nell mente ) comme dirait Pinocchio, l’idée d’aller le faire parler, décrire des oeuvres.

Plus que 10 jours au hameau. Le séjour aura été absolument parfait. en totale liberté, aucun invité ( courses, repas, action ….) non pas que…Mais!. Nous avons mangé des tomates, des tomates et des tomates. Pas de viande pour ainsi dire ( déjà l’idée de prendre la voiture et d’aller dans une zone désagréable trouver un boucher… ) Seuls les marchés sont agréables ( celui de Gonfaron est mort, celui de Vidauban est bien ). Oiseaux, lecture, voisinage , grande soupe au Pistou, repas improvisé ( on vient à 10 !!!! ), bain froid à la rivière et punch au sortir de l’eau et du courant, Calamars fraichement pêchés de Martine, Perrier dans ce village près de la Sainte Baume, prêtres à croix, processions annulées, orage énorme, accras et samosas sur la place, une seule pizza aux Mayons, les cafés au Poussin bleu et l’apéritif à l’Excelcior. L’idée de dormir a Saint-Raphael et d’y rester une soirée, se baigner la nuit , puis non, car c’est déjà Aout et trop de monde. J’aimerais passer une semaine entière à la mer avec un livre. Ecrire un peu. Réfléchir. La peinture, cette saloperie , dévore tout sur son passage y compris je crois ma réflexion sur les choses.

8 AOUT

Mer et verre sur la terrasse de l’Excelsior. On se croirait sur le pont d’un bateau  Il y a une brise légère. On ne voit que la mer et pas la plage. Au loin, la brume. Atelier mal au dos. Le médicament avec Opium qui est un anti douleurs ne fait pas d’effet. La nage avec palmes serait-elle mauvaise? 

/ Fin de la 7 / Suite de la 8

9 AOUT

Aller à Pignans qui me plait de plus en plus. Un petit marché. Un quatuor de basson au détour de la rue principale, place Mazel. On s’assied près de la boulangerie. On écoute. Je prends la rue de l’Enfer pour arriver à l’église. {On découvre aussi à Pignans, la célébrité locale Jules Gérard spahi , le tueur de lions ( 25 en 11 ans !!!) qui participe à la conquête de l’Algérie  ( il me semble qu’il y a une plaque sur la façade de la mairie et qui servit de modèle pour Tartarin de Tarascon}

Je reviens à l’église. Un très beau et très émouvant retable du 15 eme dans l’esprit de l’école d’Avignon. Il est mal placé et on voit malheureusement assez mal cette déposition de croix. Mais ce qui est plaisant même si j’adore le musée du Petit palais à Avignon, c’est qu’ici il n’y a ( au milieu de sulpiceries et de la Vierge qui se promènera dans les rues le 14 ) qu’un seul tableau. Je commence comme d’habitude par les détails. Dans l’ordre voici ce que je photographie:

Le corps mort du christ et la plaie en son flanc d’où s’écoule un torrent de sang

Saint? Son auréole et ses deux mains présentant les stigmates. Il verse deux larmes qui couleront sur une cape vermillon

Photo floue de cette figure en rouge qui soutien un bras  poignet blanc, manche rouge, cape bleu /gris de Payne 

La main droite du Christ , un vase d ‘or , une main qui dirait-on agite le contenu avec une plume, un morceau du linceul et quelques cailloux et pierres

La couronne d’épines, un morceau de pied gauche, deux cailloux, un morceau de linceul

( noir, ocre jaune, vert olive , vert wagon foncé )

Morceau de vêtement jaune, clous, bordure de végétaux

Plaie du christ: on dirait une paupière baissée. Le nombril ressemble a un oeil

Gros plan sur le nombril-oeil

Main gauche du Christ et sang

Visage aux deux larmes

Tableau en entier avec reflet

Une oeuvre où les larmes sur presque chaque visages sont émouvantes.

Classé monument historique en sept 1949

Thomas B / Perturbation. Parfois je regarde sur internet des villages, des vallées, juste à peine, un tout petit peu, et me rendre compte du vrai décor. Ce n’est pas une bonne idée. J’aime me mieux me représenter les montagnes, les pics, la neige comme des illustrations de Gustave Doré, et ne pas voir la réalité.

Suite des photos 

Monument à Saint raphael: Replique du communier du beffroi de Gand

Première page de l’Humanité: Milliardaires, ces criminels climatiques

La photo de la vierge de Pignans: O bello Vierge courounado ( avec les tambours et fifres de Barjols )

Au café des Sports ma tasse de café transparente

La même avec des images trouvées dans les pages de Perturbation

Diderot et la mystification

Un monde de Mystificateurs et de mystifiés ( cité chez TB ) 

JUILLET 2022-5

La rivière à Vidauban

27 juillet

Travail à l’atelier.

Je travaille tous les jours et quand je sors de la maison pour aller à la Bergerie, j’ai l’impression de passer entre deux rangées de radiateurs.

Pignans. Café des sports. Il ne se passe rien. Des habitués? Un bruit d’accident. C’est un Monsieur qui tombe de vélo. Il saigne. Nez et jambe. Il est saoul ! La dame du bar dit: C’est la deuxième fois aujourd’hui et un autre d’ajouter:” Il est allé  à la déchetterie jeter des végétaux et il est tombé dans le bac. ”

ça m’amuse. 

Cari de Poulet sur la place ( cuisinier réunionnais )

26  Juillet

Peinture écoute des podcasts ( Pétain )

Et RV chez M pour aller au bord de la rivière prendre le frais. Terrine, olives. Punch .C’est bon d’avoir «  froid « . Beaucoup de courant. Mais moins d’eau ( hum )

25 juillet. Aller à la mer en train !

Gonfaron ( attendre le train devant la gare désaffectée. Il y a celui qui va à Marseille et celui qui en vient )  Saint Raphael. C’est trop pratique et ça met 3/4 d’heures. Départ 7 h arrivée devant la mer sur la terrasse du Poussin Bleu à 8h pour café tartines. Nager. C’est délicieux cette heure-ci et repartir par le train de 13 h

Peinture au retour 

24 sais plus, sans doute peinture

23 idem et diner à Vidauban chez Martine

Reçu Art as Art de Ad Reinhardt et aussi la Folie Holderlin de Agamben. Ne lis pas assez.

Vendredi 22 Juillet Mer

18 juillet

RV à Monaco pour mon dos; J’y vais en voiture. Je déteste Monaco et m’y sens mal ( je me répète ? ). Ses parkings, ses tunnels, sa circulation, son manque de place, ses belles voitures . M’en fous. Bon. Pas de résultat. ordonnance pour IRM. On repart vite et on s’arrête à Nice, place du palais de justice . Café agréable. Promenade des Anglais. Premier bain ( Grr les galets/ Pas grand monde.)

JUILLET 2022-2

Le ventilateur

R. m’a offert Affaires urgentes de Durrell et j’avoue qu’il ya bien longtemps que je n’ai pas éprouvé la progression allant du sourire à l’éclat de rire.Peut être depuis le Privé à Babylone. 

Les Ambassades. C’est merveilleux; Là nous sommes en Yougoslavie. 

Belgrade 1951. Personnages et situations, gaffes et incidents-accidents diplomatiques. Descriptions désopilantes .

Ce que j’en ai comme expérience remonte maintenant à pas mal de temps. Rome 1982/84 , le palais Farnèse et surtout l’Ambassade près le Saint siège où nous avions ri comme des bossus. J’avais à l’époque un chapeau tyrolien avec une longue plume de faisan qui frétillait à peine bougeais-je la tête. C’était une sorte de boussole affolée ou de baromètre hyper sensible- je ne sais pas quelle option choisir- toujours est il que j’avais suggéré à d’autres pensionnaires de se coiffer de même pour aller présenter nos voeux. Une fois dans le gâteau, il n’allait plus suffire que de s’approcher de prêtres et soeurs et de vivement tourner la tête afin que nos plumes leur caresse la moustache. On m’avait propulsée à l’avant quand il fallut entrer – et comment fait-on pour saluer un …. Heu.. évêque prêtre sais pas mais qui fait une grosse bague. Me souviens plus de la solution que j’ai trouvée. On dit quoi et comment ? Bref on s’est bien amusés, avec la complicité des camériers dont certains étaient ceux de la villa. 

D’autres moments mémorables vinrent plus tard en Angleterre, en Ecosse  en Autriche ( où j’ai demandé à mon voisin  d’en face attaché culturel d’au moins faire des efforts pour me faire une conversation type. Puis un fou rire m’a pris, puis je lui ai dit qu’il y avait de la sauce sur sa cravate, puis j’ai , si je me souviens bien brillé à ma manière. Que quelqu’un ne fasse pas correctement le boulot qu’il s’est engagé à faire m’a toujours exaspérée. Là encore plus. A l’époque c’était L’association française d’action artistique qui nous envoyait là et là.  (AAFA) Afrique le plus souvent. ( Et je les en remercie encore )  Bref…A mon retour, tout le monde avait déjà entendu parler de cette histoire. Sans contexte diplomatique j’ai trainé comme un boulet pendant des années le fait que j’aie demandé à Maxime Le forestier qui chantait au mariage d’un ami commun, de mettre sur pause sa guitare 5 minutes. J’en ris encore, Mais j’ai longtemps ri jaune, de mon impolitesse qui a bien fait marrer toute le monde et qu’on s’empressait de me remémorer!!!

Je repense à ces micro moments ( Ho!  et le conseiller culturel à Kinshasa qui ressemblait au capitaine Haddock, et les dames en tailleurs achetés avant le départ pour » là bas «  et le 14 juillet les rillettes sculptées en forme de cygnes majestueux, et au Kenya, un autre attaché qui avait sous son pied une sonnette pour appeler. Je me souviens de l’échange de regards que nous avons eu et de cette conversation aussi furtive que muette. Elle s’est terminée si je me souviens bien par un : » Oh, ça va … «  qui était quelque peu familier alors que je n’avais rien dit d’audible tout au moins . Puis en Afrique et ailleurs les électrons qui gravitent autour des ambassades, plus ou moins fortunés, plus ou moins alcooliques, plus ou moins transpirants. La femme qui arrivait avec des jeunes noirs au volant d’une grande voiture décapotable rescapée d’on ne sait quel naufrage ( la voiture et/ou la femme ). Une vision d’apocalypse , l’entrée d’une divinité arrivée des sommets  d’ une sorte de terrain où on dansait. Là évidemment personne d’aucune Ambassade et avec cette Déesse nous étions les seules blanches. Puis aussi le sapeurs magnifiques à Kin.

Pour en revenir au livre, le couple de japonais qui à Belgrade dans la valse de plus en plus vite et se transforme ainsi en arme de destruction massive est désopilant, les adeptes de la vodka, les dingues, Ceux qui ne s’aperçoivent pas que leur étui n’est plus le leur: Celui qui contient un fusil, lui qui contient une crosse d’êvêque. Aussi le radeau, aussi le/les coiffeurs . 

16 juillet/ Orageux.

JUILLET 2022-1

Terrasse Repenti

Rentrée d’Yvetot Samedi matin après le vernissage de la veille et une nuit à L’hôtel du Havre, une sorte de décor Twin Peax, avec bibelots et couleurs qu’un décorateur n’aurait pas l’audace d’inventer. Le sèche cheveux est un chef-d’oeuvre aussi, les couleurs ( variations de roses) . Petit déjeuner ( compote de rhubarbe et de framboises maison ) servi pas la patronne en tablier. 

La veille, après quelques discours qui n’entreront dans aucune annale du genre ( N°1 la culture, je ne sais même plus ce que le « préposé «  a dit tant c’était volatile .  A peine une fiche Wiki lue à la va vite et qui a permis que l’on sache que j’étais Grand prix de Rome et professeur émérite de dessin aux beaux arts de … de… de !! Son collègue plus près de l’après retraite que de l’avant, un méridional sympathique qui s’est appliqué a dire mon nom comme il le fallait: Madameu Déleuprate. Au moins mon «  pays » du sud ouest s’est lancé dans un petit essai sur le plaisir des yeux…Le charme des régions…

Pendant ce temps là, Ouest-France interrogeait les fidèles à la sortie de la basilique Saint Nicolas. Article qui m’a beaucoup plu car quand on m’accuse de blasphème ( ça m’était déjà arrivé lors de l’art dans les chapelles ) ça ne peut que me flatter. Une dame qui passait un jour d’installation, m’avait gentiment suggéré d’aller me faire enfermer, ajoutant que non seulement j’étais folle mais je n’étais pas d’ICI. J’ai gardé mon calme, étant prête à rugir au seul “Pas d’ici”… qui est la pire des choses.

Pour le moment je suis au hameau, notre hameau depuis si longtemps et qui, si l’environnement s’est modifié pour le pire ( Route du Luc atroce avec ses boulangeries « artisanales » qui voisinent  avec le machin pour laver les voitures, un marchand de poulets pour qui la Bresse doit être une sorte d’Acropole, d’Empyrée, d’Olympe, que dis-je de Paradis, une banque, un restaurant …), donc pour mon plus grand bonheur le hameau lui n’a pas bougé. Moins d’habitants: Juliette décédée alors qu’elle allait atteindre la ligne des 100 ans cette année et précédée dans l’ordre par Emilio ( il ne voulait plus vivre ) et Jacques ( appelé pour aider à je ne sais quoi, qui a raté une marche, s’est fracturé le col du fémur et ne s’est jamais réveillé ). Gonfaron à 6 kilomètres a coupé les magnifiques platanes de sa place ( les ânes qui volent c’est sympathique et c’est l’histoire de ce village, mais les ânes qui votent c’est moins drôle ) et tous les commerces ont fermé: Il faut une voiture pour aller à la pharmacie, à la boulangerie. Plus de boucher, plus de poissonnier, plus de banque, plus de maison de la presse, plus de droguerie, et Casino fermé pour cause de maladie. Un désastre. De plus la nouvelle place blanche a en éblouir une armée est plus basse et les commerçants du marché ( devenu peau de chagrin) ne peuvent descendre les 4 ou 5 marches pour y accéder. Hier 13 juillet, pas d’orchestre mais un DJ sans génie. L’ambiance est longue à s’installer et c’est étrange comme il n’y a que des femmes qui dansent. Incroyable. Ca s’arrangera un peu vers 23 h. C’est sympa quand même grâce à Julien et son bar…

Le ventilateur ronronne, les oiseaux sont à l’abri des chats du hameau. Se reposer un peu ( j’ai le lendemain de mon arrivée rangé la bergerie pour commencer à travailler ) Ai aussi appelé les Beaux arts pour dire que j’arrêtais l’an prochain et me faisais remplacer à partir de Noel prochain jusqu’en avril. 

Je suis la Jerusalem Céleste

Deux anniversaires qui se suivent. Le mien et celui de ta disparition, le lendemain.A l’hôpital, ils n’avaient pas voulu que je dorme avec toi. Quand je suis arrivée le matin, le chambre était vide. Puis on a attendu. Puis il n’ont pas voulu que j’entre. Puis ils nous on parlé dans une pièce glauque.

Brr 6 ans déjà.. 40 ans de vie ensemble. Dans ce registre si on peut dire j’ai appelé M. hier qui me dit être ” un bloc de tristesse”. On a parlé au téléphone , dit nos peines et comment on résiste et comment on avance avec cette douleur permanente. Et aussi ce qui me manque énormément c’est cet optimisme, cet élan (qui se brisait parfois comme tout le monde ) , ce gout de vivre et ce manque absolu de peur. Rien n’était grave, rien n’était un drame et il fallait avancer avec le sourire en ayant bien conscience de notre chance d’accomplir ce que nous avions choisi. Toi le théâtre et le cinéma,( les chansons aussi) moi la peinture etc. Et comme nous avons ri car tu racontais si bien les histoires. Comme tous les acteurs, celles des tournages mais celles de tes et mes observations du commun des mortels…

Hier alors que sur la place de l’opéra je picorais quelques crevettes, le soleil a envoyé ses rayons vers moi, comme au solstice d’été la lumière atteint le centre de la Jerusalem Celeste au centre du labyrinthe de la cathédrale d’Amiens.

Auparavant à 18h35 j’étais à nouveau allée au cinéma voir “Coupez!” de Hazanavicius. J’ai beaucoup rit face à ses flots de sang, de vomi, de saloperies évoquant les films gore de morts vivants. le montage n’a pas dû être simple. C’est un régal. Pas grand monde dans la salle et parfois je riais seule !.

J’aime beaucoup ce cinéma historique, le Katorza qui est né je crois en Tunisie. Puis cinéma forain si j’ai bien compris. Limonaire…

Je retrouve en actualisant ma bio pour les Beaux-arts ceci:

Pierre Mac-Orlan avait préfacé Aveux non avenus de Claude Cahun. Il écrivait:
” A l’aube, tout cela disparaîtra. Et il ne restera plus sur une grève sans décor, une grève plus nue qu’une table d’opération, qu’un cadavre féminin poli comme une statue de marbre et tout auprès, comme évadé d’une poitrine inutile, un coeur, ferme et mobile, un coeur nettement vivant avec toute sa machinerie compliquée. »

En parlant de Beaux-arts, je n’arrive pas à me décider. Est ce que j’en pars? Je suis tentée.

Hier donc la presse régionale, un black qui dit que tout cela est “volé” à l’Afrique. Pénible. En même temps j’ai un sentiment étrange d’avoir occupé ses places Nantaises, même si tout cela disparaitra. Je ne suis pas très à l’aise d’avoir “occupé le terrain”.

Coiffure Dames, coiffure Hommes.

Et puis je me suis décidée et Hop, cheveux rasés, c’est fait.

Note/ Anita Pallenberg/James Fox Mick Jagger/ Performance


Notes

DescriptionSatire on the antagonism between William Hogarth and Charles Churchill arising from the North Briton, No.17 in which, as a response to Hogarth’s print “The Times Plate 1″ supporting the Peace of Paris, John Wilkes wrote:”The post of portrait-painter [to the King] is given to a Scotsman, one Ramsey, Mr Hogarth is only to paint the wainscot of the rooms, or, in the phrase of the art, may be called their pannel-painter”. On the left is shown a blank “Pannel Painting” in front of which Hogarth, shown as his pug dog with his fore paws on a palette with the “Liner of Beauty”, confronts a large bear (Churchill) who stands on his “Epistle to Wm. Hogarth July 1763”.  
Etching and engraving

Retour en haut