En finir avec l’extension du pire
Vincent Labaume

Variation autour du film Les (Fausses) conférences
Texte de Dominique Païni
Loin d’être un simple catalogue d’oeuvres (bien qu’il ait été réalisé à l’occasion de la dernière exposition de l’artiste dans sa galerie parisienne Christophe Gaillard) ou une compilation d’images extraites de son dernier film, Les (fausses) conférences, cet ouvrage de la plasticienne Hélène Delprat (néeen 1957) s’impose comme un livre à part entière, qui tient autant de la tradition du « livre d’artiste » que du« journal intime » d’une démarche singulière. Puisant ses sources dans le fonds mouvant des mythes et des images de tous horizons collectées avec la passion de l’entomologiste, mythes et images qu’elle « pille », selon ses propres termes, en les réinvestissant dynamiquement (par des mises en scène, citations, collages, interviews, notes…) dans la perspective d’une sorte de biographie légendaire. Si la succession des « chapitres » s’apparente à un montage de scénario cinématographique, enchaînant de manière parfois inattendue des séquences ou des aussi disparates que Fellini, Frankenstein ou Actéon, l’ensemble véhicule un « synchronisme accidentel » des images, comme l’évoque Dominique Païni, que n’aurait sans doute pas désavoué Aby Warburg. Celui-ci, dont le nom marque un des chapitres nodaux du livre, se retrouve aussi de manière diffuse à travers toute la composition, en un libertinage aussi érudit que méditatif des sources et des influences.

Vincent Labaume

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