Venise.

C’est plutôt de Cosme Tura que j’ai envie d’entendre parler! Et j’aimerais aller à Venise une semaine hors biennale, louer un truc qui soit BEAU.

Il a fait froid à Venise puis beau puis vent puis froid; Partis à 3 par l’avion du matin ( partir à 5h de la maison ouille ouille ). Un taxi, et ça c’est vraiment magique d’arriver le vent dans le nez , c’est trop beau. On dépose nos affaires à l’hôtel ( qui se révélera épouvantable , honteux.) Bref . Oublions ce qui chagrine. C’est parti. Spirito Santo. On est dans ce coin. J’aime beaucoup et pour le moment il n’y a personne. J’aurais bien aimé être dans les rues au moment du Covid. Avant toute chose un cappuccino et on verra. C’est vraiment délicieux d’être là . Cocteau? Va pour Cocteau à la fondation Guggenheim. L’exposition n’est pas fameuse, ne parle pas de grand chose, ne parle pas beaucoup de celui qui ” devait étonner”. Cocteau c’est pour moi le cinéma, les notes et les dessins: gribouillis, caricatures mais pas ceux que l’on connait et que je déteste genre chapelle de Vence. Mais c’est surtout un électron assez génial, agaçant au possible, mondain, un inventeur de formules qui , si elles irritent parfois, sont incroyablement trouvées. J’ai je ne sais où des petits morceaux de papier peint que j’avais arrachés dans la maison à Milly la forêt.Reliques ( ce que le papier peint a vu encore une fois… ) J’avais aussi fait des photos assez ordinaires des chambres ( papier léopard, papier à petites fleurs, fresque représentant le chateau voisin, boite à lettre, carrelage. Jardin. Tout cela est devenu Musée. C’est DP qui m’avait emmenée. J’aurais dû y aller avant. J’aime bien cette fondation, je souris en regardant la tête de lit inventée par Calder, et m’intéresse beaucoup aux photos des expositions de la Galerie Art of this Century. Les “scénographies” et inventions sont surprenantes. Regarder le canal, s’asseoir un moment dehors et s’amuser à faire quelques photos assis sur le grand fauteuil de pierre. Direction Pierre Huyghe à la Dogana. Magnifique exposition. Je crois que de ces 3 jours je ne veux que me souvenir de cela. On y reste un bon moment. Flemme d’en parler mais ce que j peux dire c’est qu’être là, incite au silence et silence il y a. Le personnage singe avec masque est inquiétant. On ne se lasse pas de regarder ses déambulations dans la maison abandonnée de Fukushima. Direction l’hôtel. On déjeune là et c’est pas terrible. On cherche sur les courgettes le parmesan, que je suis obligée de réclamer et il n’est pas bon. Opération chambre . Misère. Donc je me tais. Je ne sais plus ce que l’on fait et où on va. Vers les jardins pour le truc Art Basel. J’éprouve depuis la chambre comme une angoisse, réminiscence d’endroits dont l’odeur, enfant, m’indisposait car déclenchait une crise d’asthme. Je n’ai pas prévu cela et mêmes je ne ressens pas de signes avant coureurs, ça me rappelle ces temps pénibles. Ensuite avec C on abandonnera AL pour aller En face à la soirée FP. Magnifique, exceptionnel, beau, nuit, élégance. I Muvrini chantent lorsqu’on arrive ils sont au moins 60. Des délicieuses choses à regarder et même à manger partout. Mais angoissée encore, je ne mange presque rien de ces délices. On parlotte ici et là, et on s’assied à la table de MP, ORC, ES. C’est agréable, et il n’y a pas là les caricatures qu’on croisera plus tard ( genre artiste ( pour les artistes mais aussi les satellites qui veulent faire artistes ) , avec tellement d’application à se rendre “original” que s’en est pathétique. Le lendemain j’envoie régulièrement à M des photos de gens: grosse chose cachée sous un manteau léopard et qui dort à Orly, homme à cape qui ressemblerait presque à un personnage désuet de Fellini, Français ” à l’aise ” avec son chapeau leopard et son tee short-cible. Il tente d’être jeune en se dandinant écouteurs aux oreilles. Application vestimentaire un peu partout, de la chaussure à énorme boucle dorée, à l’hideuse robe genre peinte à la main, en passant par je ne sais quoi tant ça me fatigue. Parfois noir elle et lui/ milieu de l’Art. L’Arsenal, puis le pavillon central. L’Italie d’extrême droite doit frémir de ne voir que des oeuvres non-occidentales. Ca c’est le point positif !!! Le problème est de savoir si l’on montre des oeuvres parce qu’elles sont disons “bonnes ” tout simplement, ou si elles sont présentées quelque soit leur qualité car elle ne témoignent que de la particularité de leurs auteurs ( ethnies, genre etc… ) . On en a parlé beaucoup. Moi je me suis plutôt un peu ennuyée à voir des expressions ” naïves ” et des techniques artisanales. Il est évident qu’il faut enfin montrer en Europe ce qui a toujours été mis de côté ou négligé. Mais qu’un artiste pose en costume disons ” folklorique” devant une oeuvre, là j’ai du mal. Car j’ai l’impression que nous y revoilà ( c’est à dire qu’on revient à la case départ-expositions coloniales, pittoresque et folklore. et Dieu sait si j’aime les costumes, le folklore justement, les oeuvres anonymes et votives etc… et tout ce qui n’est pas désigné comme art ). Donc à voir cette femme folklorique j’ai eu le souvenir de Masai qui sautent avec leurs lances devant des touristes descendus d’un car . Vu ça au Kenya. Quelques belles choses bien sur ( deux peintres/ Dalton Paula et ?? ) et Aloyse et ces oeuvres blanches à petit signes dessinés Romany Eveleigh. Je n’ai pas noté les noms de ce que j’ai aimé, me suis étonnée de voir de Pisis ( comme dirait EG de Pizzeria ) La section italienne est d’ailleurs vieillotte. Oui pourquoi de Pisis? E nous appelle pour nous dir qu’il a été le premier à faire son coming out. C’est une raison suffisante ça? Bon et puis je m’en fiche. Pavillon Belge oui, pavillon Français pas trop, pavillon suisse oui oui et ouf un peu de drôlerie et d’insolence, Allemagne oui, Angleterre chiant, Georgie oui oui oui :

The Art of Seeing—States of Astronomy showcases 65 Maximiliana or the Illegal Practice of Astronomy, a 1964 work by Georgian artist, poet and editor Ilia Zdanevich (1894–1975) and Max Ernst (1891–1976), along with its related archives. The art book is dedicated to Wilhelm Ernst Tempel (1821–1889), a German astronomer and lithographer, known for his unconventional, sensual approach to astronomy, who was overlooked by contemporaries due to his lack of academic training.

Aux beaux arts de Venise grande installation video 3D spectaculaire et extrêmement bien réalisée mais m’en fiche.

ET bien sur Venise c’est visiter encore et encore l’Accademia. En plus très belle expo de Kooning ;

Retour et arrivée à la maison à plus de minuit.

Hier Samedi beau moment chez Hauser avec le danseur Japonais /Kenta Kojiri ‘Stillness in Motion’.

Puis diner au restaurant géorgien. Très bon, mais quelle idée d’y aller un Samedi soir. Hyper bruyant. Parfois je remarque bien qu’à présent on est les plus vieux !!! C’est bizarre et pas forcément agréable !!!!

Mais avant Venise j’avais travaillé à l’atelier, peint comme ci comme ça mais plutôt avec plaisir, oublié le massage chez Aki, repris le Tai Chi-hier . On s’en fiche. Pied mieux c’est certain mais j’ai l’impression que les genoux commencent à se faire sentir. Old Old OLD

PS je rajoute que j’ai été très impressionnée par le tableau étrange ” LA colère” de Dosso Dossi/à la fondation Cini. Wiki:

L’œuvre, une représentation allégorique de la Colère, a un format de losange inhabituel qui montre deux femmes parlant violemment. L’une porte un voile jaune/orange et attrape l’autre par le cou ; elle est vêtue d’un large corsage rouge brodé de noir, attribut typique de la Colère, et a une guirlande de petites fleurs ornant sa tête. La seconde attrape sa rivale par la mâchoire et tire ses cheveux à travers le voile. Divers éléments, tels que la mousse à la bouche, les yeux rouges et les visages gonflés font référence à l’humeur sanguine, la plus facile à mettre en colère.Deux autres figures masculines se trouvent à gauche : un garçon qui s’arrache les cheveux, geste typique des personnifications de la Colère, et un autre qui rit dans le dos des femmes, symbole de la Méchanceté. Au premier plan, sur une pierre pâle, un verre renversé et un pain brisé, peut-être une référence au tumulte provoqué par la colère.

Soleil / un peu /enfin

Par hasard on est arrivés dans le café et quelque chose s’y préparait. Une soirée, un repas? J’ai aperçu le chanteur qui n’était pas tombé du nid. C. était là . J’avais RV à 21 h donc je n’ai assisté qu’aux prémices. Juste le temps de croire qu’on est dans la province profonde un Samedi soir. Le chanteur porte une chevalière aussi brillante que les boutons de son blazer bleu… Bleu comment? Pâle. Oui mais encore? Et bien un bleu qui n’existe pas, sauf peut-être celui qui serait porté par le témoin endimanché dans un mariage ordinaire.A l’arrière une autre veste dans une housse est suspendue. Plus sombre. Bleu nuit disons avec des paillettes. Chansons françaises assez ennuyeuses et de toutes façons je devais abandonner la partie, laisser la fille au sweat Bardot, la dame au béret qui embrassait les chiens, laisser les chiens qui léchaient sur le bar la femme au béret. Vite fait du Poulet grillé avec du piment.

Mercredi direction l’Aigle et nous avons poursuivi l’inventaire. Assez pénible / il ne fait pas chaud et nous sommes sans vue sur l’extérieur avec des néons comme seule lumière. mais sympathique . Peinture régulière . Je ne sais plus où j’en suis dans le temps. Oui retour Vendredi . Je suis restée à Paris pour faire des recherches concernant la tapisserie de Bayeux, hop texte envoyé. RV avec C. pour discuter . Virement. Il me montre des documents ( photos, lettres etc) de Molinier etCAstelli ) Samedi vernissage de la très belle exposition Matsutani chez H&W et je m’installe dans un bureau pour lire, échappant ainsi aux conversations. restaurant Japonais délicieux, on ne s’entend pas. Ma voisine de droite m’ennuie un peu et le Monsieur à ma gauche ne présage rien de bon. Erreur! Finalement on a bien ri car il fallait bien faire quelque chose!. Somme toute c’était un diner agréable. Je suis rentrée à pieds en croisant des sacs de couchage allongés, et en me sentant un peu coupable du luxe que je venais de quitter. Dimanche jour de céramique comme ce le sera tout à l’heure. Cette nuit je me suis penchée sur un précipice pour attraper devant les Beaux-arts deux bouteilles de champagne qui étaient recouvertes de sucre en poudre puis j’ai demandé mon chemin jusqu’à la gare Saint Lazare. Cette semaine encore l’inventaire et l’atelier. Vendredi et hier peinture. D. ma passé MT Walter et Picasso, biographie d’une relation. Aucun intérêt à mon sens . Je m’arrête à la page 186 . Perte de temps. J’ai lu aussi l’Ascension de Ludwig Hohl. Décevant et assez ennuyeux ( même si indéniablement c’est une écriture particulière, très ramassée, presque désincarnée ) s’il en reste ” quelque chose”. J’ai par contre bien aimé la nouvelle Le petit cheval. Ce que je perçois c’est un ton assez misérabiliste ( malheur, solitude, faim, artistes etc… ) J’ai aussi terminé un polar concernant la fin du Reich . M’en souviens déjà plus. Ah si , un SS non nazi et sa fiancée juive etc… J’oublie à chaque fois le Lampedusa à l’atelier ( atelier qui dès qu’il y a du soleil est bien chaud et la terrasse aussi ) .

Mercredi : Venise jusqu’à Samedi. Il n’est pas dit en cas de beau temps qu’il faille plutôt me chercher au Lido plutôt que dans les expos !!!

Rosace

Alors que je fais des recherches dans le domaine Médiéval, je vois cette rosace qui me ramène il y a bien longtemps: Amiens/ elle est assise sur mes genoux. A ma suite, elle s’applique à dessiner une rosace avec des crayons de couleur . Elle se tourne vers moi et me dis: —Tu sais tante Bille, je suis toujours contente. Tu n’as jamais dessiné d’autres rosaces.Tu as traversé la rue devant ton école et une voiture t’a percutée. Je pense à toi souvent qui serais aujourd’hui une jeune femme montrant à son enfant comment faire une rosace…

dimanche

La fondation Vuitton est un endroit épouvantable. Je ne parle pas de l’apparence extérieure. Pourquoi pas cette sculpture posée là. Mais l’intérieur et ses salles d’expositions, ses escalators, escaliers… R. regarde “les détails architecturaux” et râle. Il est vrai que tous ces matériaux, formes, ajouts sont en adéquation avec le monde capitaliste qui les ont fait naitre. La boursouflure.

Nous sommes arrivés dans la première salle de l’exposition Rothko en riant car dès l’entrée de la Fondation on s’esclaffait puisque de la poche de R. s’échappait la petite fumée d’un mégot mal éteint qu’il n’avait pas voulu jeter par terre. Ensuite dans l’Escalator affreux je lui ai collé un poisson dans le dos ( vieille tradition perdue que celle d’accrocher dans le dos de sa victime un poisson dessiné et découpé ) . Donc on était de bonne humeur avec V et P et aussi les gens qui souriaient. Quelqu’un m’a demandé si R. était Schemetov. J’ai répondu qu’il était tout à la fois Laurent Terzieff, Giacometti, Johnny, qui encore?? C’est incroyable. Le meilleur fut au Musée Picasso quand quelqu’un lui demanda pendant un vernissage: _Vous êtes l’artiste? On en rit encore. Bref, comme je n’ai pas le temps, qu’il est déjà 8h20 et que je dois filer aux beaux-arts je voulais dire que j’ai trouvé cette expo affreuse. Eclairage épouvantable, accrochage par le milieu, bon ça encore. Petites salles biscornues , heureusement grandes pièces tristes comme des salles de réunion pour actionnaires d’une BNP géante.Il y a des oeuvres magnifiques, beaucoup que je n’avais jamais vues ( début ). Mais quand on les a contemplées chez Bayeler avec une lumière naturelle c’est STOP. On aura compris que ce sont les espaces qui me rendent grognon. Comme d’habitude, trop d’oeuvres je pense, et surtout la dernière salle grise et noire . Apres on est tassés en face de l’ascenseur pour voir ce que je n’ai pas vu. LA maquette de La Chapelle de Houston.

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