Une Chambre à soi
Phillipe Dagen
Réunie par la photographe et dessinatrice HD, l’exposition est , comme l’indique le titre, emprunté à Virginia Woolf, à la fois une réflexion sur la création au féminin et un autoportrait , par artiste et allusions interposées. Si Delprat y est présente à travers ses propres travaux-des «autels» de livres, des écritures et des photographies dans les quelles elle tient le rôle de Claude Cahun, ou d’Anna Blume- elle laisse la plus grande place à d’autres/ Deux tirages rares de Claude Cahun, un de Valie Export et un encore d’Ana Mandieta rendent hommage à ces femmes qui n’ont pas cru que leur sexe devait les condamner au second plan et au silence. Moins connus, les autoportraits de Vanina Schmitt pris au Polaroïd sont à mi-chemin des premières photos de Cindy Sherman et des premiers livres de Christian Boltanski.
Deux photos, Une Afghane en Corse, de Seulgi Lee, et Ca y est, je suis plus pucelle!, de Pauline Curnier-Jardin, préfèrent l’ironie et l’irrespect joueurs.
Mais l’exposition est dominée par la video de Katarzyna Kozyra, Diva Reincarnation, bref récital d’une cantatrice enfermée dans une cage à oiseaux, parabole que la fausse nudité de son corps monstrueux rend plus violente encore.

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