NOTES ENCORE

VIVIERS 2012

 
Ecrire sur l’iphone est plutôt inconfortable. Mais je devais noter ce rêve. Je ne m’en étais pas vantée mais il est temps de révéler que je suis celle qui  a vu s’eteindre Salvador Dali . Eh oui! C’etait vers 3 h du matin et c’était extraordinaire. J’avais bien conscience qu’au reveil tout s’évaporerait. Exact. Ne me reste qu’une promenade à son bras ( nous nous étions rencontrés et il avait été subjigué par ma personnalité rare ( rare est à prononcer en roulant les r comme dans  » le chocolat Lanvin » même si ce dernier n’a pas de R.) Donc me voici adoubée par le Maître, élue. Héhé, me dis-je dans le décor de cette nuit, héhé la vérité éclate enfin!! Passé ce petit complexe de supériorité, j’ai poursuivi ce rêve, ramassé au passage une pochette à fermeture éclair et qui contenait du sang . Bien sombre et dense et qui coulait comme un fin ruisseau. Mais nous avancions Dali et moi comme Dante et Virgile. Je l’accompagnais chez les morts et déja voyais qu’il avait perdu ses dents de devant. Depuis des années elles tenaient me confia t-il avec du Tricostéril. J’ai perdu les détails du voyage pour lequel je portais un pull -over rouge. A deux endroits sur le devant  il présente deux étoiles blanches. Dali s’écarte de quelques métres, reste ainsi isolé et nous dit ( d’autres personnes sont a mes côtés )- j’ignore qui.

– Déja je m’éloigne. Nous sommes dans des espaces de plus en plus étroits… »

Je me disais que cette histoire était née à la fois de ma coupe- tonsure à l’étoile,  mélangée au fait d’avoir abandonné le projet de Nuit Blanche à Sainte-Eustache que nous avions surnommée Sainte- Moustache. Bon retrouvons la réalité, la Syrie, la Grèce. Temps magnifique pour cette premiére journée du tome 2 de l’été.

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Versailles/ Date inconnue

« En France on enferme, en Turquie on étrangle, en Russie on exile dans les déserts ; l’un revient à l’autre » remarque l’auteur du Gazetier cuirassé. »

« La diffamation paraît être un de ces jeux de la société, une de ces ressources contre l’ennui. »

 Le Gazetier Cuirassé de Charles Théveneau de Morande est une accumulation d’anecdotes scandaleuses sur la cour de Versailles. Comme beaucoup d’autres de même provenance, il est imprimé « à cent lieues de la Bastille », là où la liberté de la presse a triomphé depuis des décennies, à Londres…. Comme l’indique le frontispice, le gazetier tire à boulets rouges sur ses adversaires. Serpents et lettres de cachets sortent de la bouche de Phélypeaux, comte de Saint-Florentin, duc de La Vrillière, ministre de la Maison du Roi et du département de Paris, et à ce titre ayant autorité sur la Bastille. Il est encadré à droite par le ministre Maupeou, et à gauche par un fût, comprenez un baril, ce qui se prononce comme le nom de la dernière favorite de Louis XV : Madame du Barry !

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Nouvel appartement de Camille. On dirait une petite maison. C’est très bien. Tout neuf et seulement au premier étage ça qui va lui changer la vie. J’y suis donc passée et on a pique-niqué à 5 dans la pièce. Il y a trois chambres et deux salles de bains; et elles seront bien en colloc là-dedans. Dessin encore et courses pour demain. Rien à signaler. Je ramollis me semble-t’il niveau dessin et c’est bien d’arrêter une journée. Je n’ai pas le courage d’aller à A et pourtant il le faut.Hier encore le comptable et recherche de papiers. Il est très gentil et calme alors ça facilite. puis la maison des Artistes puis payer et payer et payer des trucs. Ca n’en finit pas. Les charges, les taxes, les impôts…

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SOUPIRS

C’est drôle car moi qui ne suis nullement soumise au rythme des gens qui travaillent, j’aime sentir l’approche du week-end, les gens en terrasse le Vendredi soir et cette espèce de relâchement joyeux des gens. En parlant de Bunuel, je ne croise plus Jean Claude Carrière. Il s’étaient parlés avec R, qui lui avait passé un coup de fil. R. me disait qu’il était angoissé par la mort. Comme si lui, R. n’était pas concerné par le problème.

Fidel Castro est mort.

Hier on a poursuivi la visite de mon travail avec Benoit. Puis soupe, puis je travaillotte, me sens bien dans l’appartement. A. vient et me fait de la compote de pommes. Je file au centre Pompidou pour l’avant première de l’ornithologue précédé d’une commande du centre. Où en êtes vous?. J’aime bien ce principe, cette demande. Bref. la salle est pleine. Le type parle simplement, il ne dit pas grand chose au fond, mais j’aime bien. Il est sincère et ne fais pas le malin. Il remercie tout ceux qui on permis l’élaboration de son travail. La fille à côté de moi ne quitte pas son iPhone puis enfin le range puis sort d’un papier un chewing-gum à la pêche ou genre. Odeur dégoutante. Pas beaucoup aimé le « Où en êtes vous Joao Pedro Rodrigues « . Thoreau, Hawthorne, les tombes, le reflet dans la vitre, heu… Le sang qui gicle de la gorge, séquence de l’ornithologue, tunnels , heu.. Bon voilà. Zut me souviens déjà plus. Comme un bout à bout de moments. Des paysages? De la pluie? Non? Si…Le film me semble étrange, me séduit, capte toute mon attention. J’ai tout d’abord le sentiment que c’est génial, libre. Il y a des scènes dingues et très drôles puis Saint Antoine puis Jésus, puis…  Puis en sortant je pense le contraire et même mon avis se retourne complètement. Je trouve que malgré les apparences c’est très formel, du formel baroque pour ainsi dire!! , et surtout trop chargé, trop compliqué. ( la vision qu’aurait l’aigle en volant , au début-au secours )Je regrette Saint Simon du désert de Bunuel dans sa simplicité. Réflexion idiote je le sais bien. Mélange des voix ( l’acteur doublé par le réalisateur )… En passant l’acteur est une bombe.Paul Hamy. Il est très beau avec son verre de champagne dans son grand manteau! Au point de vue touristique c’est magnifique ces paysages et les oiseaux genre documentaire animalier. Les cigognes noires. Bon un verre de champagne et un de ces machins ridicules qui tiennent avec une mini pince à linge. Vous voyez ce que je veux dire? C’est bon d’ailleurs mais c’est con comme la lune ces mini pinces. Il y a des petits machins surmontés d’un petit jaune d’oeuf instable. Bientôt le sol est barbouillé de jaune d’oeuf ou de points jaunes comme des yeux mous, pas encore atteints par une chaussure.Je rentre à velo et me mets à dessiner jusqu’à deux heures en écoutant Malraux. C’est vraiment dingue de l’entendre.

 « Et bientôt Locarno implosait, brusquement soulevé de terre entre le lac et la montagne par un beau jour ensoleillé, avec la présentation (en compétition internationale) du nouveau film du Portugais João Pedro Rodrigues, l’Ornithologue. Seule la stupeur empêchait ses spectateurs de se jeter à genoux dans les travées de l’auditorium. La stupeur ou la honte, qui est le moteur de la foi et celui du sexe, qui eux-mêmes ne sont qu’une seule et même chose, une chose intégralement profane. Le public recevait son baptême de pisse, de sang et de larmes.

L’ornithologue du titre (l’acteur français Paul Hamy), est jeté de nos jours en pleine nature pour vivre une vie nouvelle : la vie de saint Antoine, celui de Lisbonne et de Padoue (1195-1231), un chemin ambigu et semé d’embûches, à travers les divers stades d’une passion, ou d’une pratique, de la liberté. Crier au chef-d’œuvre est la tentation à laquelle il ne faudra pas céder : Rodrigues, depuis O Fantasma (2001), a sa manière propre et oblique de libérer des décharges de sublime sans jamais prétendre à la clôture ou à la grandeur. C’est que la souffrance vient toujours saboter la grande «forme» en même temps qu’elle l’anime et qu’elle la soutient. Cette empreinte dans la chair, c’est l’affaire des films de Rodrigues, qu’il les signe seul, comme celui-ci, ou avec son complice João Rui Guerra da Mata : la question de comment prendre corps, un corps de plaisir ou un corps de sainteté (et leur indistinction). L’Ornithologue serait à ce jour l’issue la plus heureuse à ce problème dans sa filmographie – c’est un film qui tient tout seul en l’air. Fernando devient Antonio, et il trouve, pour ce nouveau corps, un nouveau chemin. Corps hybride, encore plus que dans les précédents films (Odete, Mourir comme un homme, la Dernière Fois que j’ai vu Macao…), et de façon plus terrifiante aussi : non seulement la voix qui double le corps de l’acteur est celle du cinéaste (il n’y a pas d’idée plus mystique que celle du play-back, une voix venue d’ailleurs dans mon corps, ma voix dans le corps d’un autre), mais certains plans substituent à celle de Paul Hamy la silhouette de Rodrigues lui-même. Il ne faudrait pas trop en dire ici, et rester encore un peu là, au bord de l’évanouissement, à céder au mouvement inverse, d’une contre-incarnation : disparaître, un fauteuil vide dans une salle de cinéma. Disparaître du côté de ce qui ne peut pas être capturé, tous les oiseaux (on les regarde), et les poissons (on leur parle), et les hommes, qui se glissent dans la nuit hors des liens qui les enserraient. »

« Sir William a maintenant épousé sa galerie de statues »

Par le p. MÉNESTRIER, de la Cie de Jésus.

Le blason, composé de différents émaux,
N’a que quatre couleurs, deux pannes, deux métaux.
Et les marques d’honneur qui suivent la naissance
Distinguent la noblesse et font sa récompense.
Or, argent, sable, azur, gueules, sinople — vair,
Hermine, au naturel (1) et la couleur de chair.
Chef, pal, bande, sautoir, fasce, barre, bordure,
Chevron, pairle, orle et croix, de diverse figure
Et plusieurs autres corps nous peignent la valeur,
Sans métal sur métal, ni couleur sur couleur.
Supports, cimier, bourlet, cri de guerre, devise,
Colliers, manteaux, honneurs et marques de l’Église
Sont de l’art du blason les précieux ornements,
Dont les corps sont tirés de tous les éléments.
Les astres, les rochers, fruits, fleurs, arbres et plantes,
Et tous les animaux de formes différentes
Servent à distinguer les fiefs et les maisons,
Et des communautés composent les blasons.
De leurs termes précis énoncez les figures
Selon qu’elles seront de diverses postures.
Le blason plein échoit en partage à l’aîné,
Tout autre doit briser comme il est ordonné.

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Gianni Motti

Je ris des histoires de B2B qui aux dernières nouvelles ne s’appelle pas comme ça. Il s’est collé une particule et à associé le chateau de Bel Oeil. Il dit qu’il commence à faire froid et je lui suggère de mettre un manteau de fourrure. Il répond qu’il en  a 4 et qu’il a jeté le vison parceque «  c’est trop lourd ».

Je l’ai posé sur la poubelle.

Et comme j’ai la flemme d’écrire je passe les histoires de voyage, de chauffeurs, de châteaux etc. On doit y aller pour filmer. Faut préparer ça. Beaux arts hier de 10h à 18 h passées. Verre avec CR au coin.Puis A. et soupe…

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LE SPHINX EST PRÊT

Quoi encore. J’ai l’impression que les rêves ne font qu’un et suis fatiguée de ce trop d’images (… l’exposition où les visiteurs sont des sortes de Pénitents dans visage sous la capuche…), New York les aller-retours et les cours. Je fonce sur un étudiant qui ne veut pas cesser de jouer de la guitare et lui casse la gueule. Je viens d’avoir un éclat de cette nuit. Pfff. C’était quoi; AH oui. Une chambre, des fenêtres à changer, une lettre à recopier et je n’y arrive pas. Un grand livre. Des disputes.Une grande piscine que je transformais en atelier. Vu une partie des 20000 lieues sous les mers de Fleisher. J’adore. Les funérailles sous la mer. Peter Lore qui se passe la main sur le crâne, encore et encore. Les mauvaises nouvelles d’hier (J qui rentre à l’hosto et E. aussi ) m’ont fait saigner du nez. Ce matin, barbouillée, la pizza que je pensais réparatrice n’est pas passée. J’ai froid. Je regarde des motifs de tissus du 17eme. Quelle merveille au Prado, les robes peintes par Velasquez. C’est fou ces noirs, ces sombres, ces perles… Hier peinture. Ce dont j’ai envie, c’est d’être dans l’atelier à SB et travailler. Partir de Paris. Il me faut attendre les Ateliers ouverts. Objectivement je n’ai rien  à faire de spécial ici. Deux trois choses.

Je cherche l’idée de ce film et ne trouve pas.

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MAURICE GARCON

21 octobre 1941: «Je porte comme un manteau de plomb. Je suis mal à l’aise et me sens atteint par une indéfinissable angoisse. La faute en est à l’affreuse période que nous vivons. Chaque jour, on assiste au resserrement de notre joug. La défaite, il n’y a qu’un an, ne touchait que les âmes, aujourd’hui, elle atteint les corps mêmes.» 3 septembre 1944 : «L’oubli est une des plus précieuses qualités de notre esprit. Sans lui, nous ne vivrions que dans le deuil et la fureur.»

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Voilà. Tout est prêt. Quel bazar à chaque fois, mais curieusement je n’ai pas tant d’affaires que ça. La voiture est pleine , mais pleine-moins pourrait on dire. A l’ecole j’ai ce qu’il faut pour travailler. C’est plutôt dans le midi??? Je n’ai pas fait de liste Ah si peut être sur mon tel. Pas eu le temps de prendre un verre avec CR. Rangé, écrit aux Belles Lettres pour contacter Nuccio Ordine. Puis lettre à Nuccio Ordine pour l’amadouer !!!!

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Voyage et destin m’ennuie pas mal. Ce sont des anecdotes et considérations sur les conditions de vie dans les baraques, la guerre. Mais peut-être est-ce comme Alexanderplatz. Il faut attendre la page 200 !!

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De la mort d’une petite fille à la couleur d’un rideau

En fait après le RV agréable avec AV et le bruit terrible d’une fanfare,, ( en parlant j’ai fait un rapprochement jamais « vu ». Alors que j’évoquais ma mère jumelle d’une petite fille qu’on appela Violette, décédé vers 7 ou 8 ans, j’ai je crois compris l’idée saugrenue dans les années 1970, de cette couleur de double rideaux gancés de blanc dans la chambre à coucher des parents.) Bref en toussant et en rageant, déposée en taxi devant le Grand-Palais par AV, je n’avais qu’une ambition: Passer voir les photos chez « Lumière des roses » Le fameux groupe d’images où un anonyme pose avec un fouet, des cuissardes et une drôle de culotte tricotée main. Genre 70 photos et quarante plaques pour 200000 euros ce qui est infernalement trop cher. Ne rien regarder. Puis aller boire du champagne qui me semblait ce jour-là plus efficace que le sirop Toplix. Conversation avec Christophe quant à ce type de photos anonymes ( il me montre d’ailleurs un truc de dingue )Le rideau c’est plutôt ça. Nan, trop sombre…

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J’ai envie de ne strictement rien faire. Beaucoup de rêves encore. Agités, peu agréables. R. Me dit que mes mains étaient crispées devant moi et qu’il ne pouvait rien faire.

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NOTES / LA VALISE MEXICAINE

En 1939, Robert Capa quitte en urgence la France pour les États-Unis, laissant dans son studio parisien, 37, rue Froidevaux, des boîtes contenant des négatifs et des tirages de la Guerre d’Espagne. Son ami Csiki Weisz, un photographe hongrois lui aussi réfugié à Paris, les emporte à Bordeaux : « En 1939, alors que les Allemands approchaient de Paris, j’ai mis tous les négatifs de Bob dans un sac et j’ai rejoint Bordeaux à vélo pour essayer d’embarquer sur un bateau à destination du Mexique. J’ai rencontré un Chilien dans la rue et je lui ai demandé de déposer mes paquets de films à son consulat pour qu’ils y restent en sûreté. Il a accepté ». On perd alors toute trace de ces images. Pendant près de quarante ans, elles sont recherchées en vain. Toutes sortes de rumeurs circulent sur l’existence de ces négatifs disparus. En 1979, Cornell Capa, frère du photographe, alors directeur de l’International Center of Photography, publie un encart dans une revue internationale de photographie en vue de recueillir des informations nouvelles sur ce film introuvable. Par la suite, plusieurs ensembles ou cachettes des photographies perdues de Capa sont découverts, mais pas les négatifs cruciaux. Ceux-ci sont en possession de Benjamin Tarver, un cinéaste mexicain qui les a hérités de sa tante. La défunte les a elle-même reçus d’un parent, le général Francisco Javier Aguilar González, ex-ambassadeur du Mexique à Vichy de 1941 et 1942. En 2007, Tarver finit par livrer les images à Trisha Ziff une conservatrice de Mexico. Ziff remet la Valise mexicaine à l’ICP le 19 décembre 2007.

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« Ce que dit la bouche d’ombre ».

C’est incroyable en un Dimanche ce que je peux regarder comme images. Ca frise l’indigestion parfois. Le mal au coeur sérieux, l’absurde, l’écoeurement l’envie de noir ou de blanc ou de monochrome. De rien. De livres sans images. . En lisant ( parcourant ) Le livre des table de Hugo ( que j’avais acheté à la sortie et immédiatement offert à je ne sais plus qui), je vais consulter les superbes dessins spirites exécutés à Jersey . Quels drôles d’albums ( photos ) quel drôle de monde où les esprits devaient être un remède contre l’ennui que j’imagine dense quand on est ni lecteur, ni écrivain, ni ascète, ni… ni…. Aujourd’hui c’est le printemps. quelle douceur. C’est délicieux. Revu hier « Invincible  » de Herzog, puis V. est venue diner. Papotages.Je prends des notes pour la MR, mets sans réfléchir les images dans un dossier, trouve des dessins de prisonniers qui représentent leur vie ou des livres qu’ils ont lus. Les trois mousquetaires me plait beaucoup. En fait je les imagine comme cela.

Le 11 septembre, enfin, tressaillement de la Table

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Ces rêves trop intenses donnent un réveil pénible. Je n’ai jamais pris de somnifère mais je pense que c’est comme cela. pour cesser en plus de me parler ( question réponse sur tout et avec tous-morts et vivants ) à 5 h je continue mon bouquin. Bonne idée. Je me suis endormie dans une voiture prête à passer la frontière allemande. A l’aller j’avais des chaussettes noires à petits pois blancs. Après avoir cru me tuer le soldat a pris une photo. Pour repartir dans l’autre sens on a attendu la nuit et j’ai lavé mes affaires. Damned, les chaussettes dans la machine ( qui était aussi une caisse à outils où j’ai retrouvé quantité de trucs, tourne-vis, pinces ) Bon il fallait absolument que je porte les mêmes pour qu’il me croit morte. Complications et trouille. Hier robe de baptême. Un enfant dans les bras de ? en robe de baptême rouge vermillon tricoté au point mousse. Un élu Paca, des glaces au foie gras dégoûtantes, une cathédrale à Marrakech, Camille qui changeait d’âge dans la même journée, et j’en passe. L’enfer.

La grande peinture est terminée. le rendez-vous avec le Musée Picasso déplacé.

Rêves mais moins pénibles. Il s’agit toujours de se cacher, de faire le mort. Cette nuit, c’est marcher en montagne et échapper aux avalanches de force 8 (?) et m’informer sur l’attitude à adopter si je suis enfouie sous la neige. Comment réussir à respirer etc. J’ai pris trop de vêtements et j’ai trop chaud avec mes skis. Ce qui est étrange c’est que des lieux , des faits se retrouvent, identiques, d’une nuit à l’autre. Seuls quelques élus savent à quoi se rapporte ce grossier collage. On a bien ri..
Message de DP. Je n’ai pas lu le monde et donc ne sait pas ce qui se passe avec Guy. Hum. En cherchant , je suis accablée de voir que lorsque je saisis Guy Cog… apparait comme choix GC cancer, GC compagnon, GC malade, GC mariage. C’est accablant . pouac et pouac…
 

NOTES RETROUVEES ENCORE

 » Juste avant que les disciples de Wittgenstein n’étendent leurs brumes »  » « Je crois avoir bien saisi dans son ensemble ma position à l’égard de la philosophie, quand j’ai dit : La philosophie, on devrait, au fond, ne l’écrire qu’en poèmes (nur dichten)« 

« Il y a dans tout grand art un animal SAUVAGE : dompté » Il ne saurait y avoir rien de plus merveilleux que de voir un homme dans l’une quelconque de ses activités quotidiennes les plus simples, lorsqu’il croit ne pas être observé. Imaginons un théâtre : le rideau se lèverait et nous verrions un homme seul dans sa chambre, allant et venant, allumant une cigarette, etc. …, de telle sorte que nous verrions soudainement un homme du dehors, comme nous ne pouvons jamais nous voir nous-mêmes. C’est à peu près comme si nous voyions de nos propres yeux un chapitre de biographie – cela devrait être à la fois effrayant et magnifique. » Wittgenstein 1984 : § 4

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NOEL QUELLE ANNÉE

Ce film je ne l’ai pas encore vu. Mais par contre je me suis endormie l’autre soir devant un Mario Bava ( Ou il est question de vampires et d’espace ) avec des décors géniaux et des couleurs bien flashy. J’adore. C’est assez ridicule il faut bien le dire et Ed Wood n’est pas là pour relever le niveau !!!. Mais ce carton pâte ingénu, ces airs graves et regards noirs m’enchantent. Un autre , heu , ils passent sur Arte est quand même difficile à regarder en entier, parodie des James Bond, avec Vince Taylor. C’est carrément ridicule, avec des agents secrets à la noix, des squelettes verts dans des piscines ( tiens un Rouault dans la chambre ).

Je n’aime pas Noêl. Je suis paralysée d’inaction après avoir tout préparé pour ce soir. Je ne veux pas non plus d’un demain cotonneux. L’arrivée à Viviers commencera par un enterrement. JF qui a fait une cris cardiaque après le VTT. C’était un vrai cycliste entrainé

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2018

Oiseaux: Le bec d’argent n’est pas d’une beauté rare. Il est bien moins joli que le Sainte Helene Il est un peu terne mais je découvre qu’il  chante bien!!!. Je n’en tirerai aucune morale!!! Hier atelier …Ce matin RV avec CR pour un café puis atelier. J’ai mis 7mn de Argenteuil à Saint Lazare puis de Saint Lazare à Abbesses plus de 20 mn. Les transports à Paris deviennent catastrophiques. Saturés. C’est aimable de conseiller aux habitants d’oublier la voiture. Je suis bien d’accord mais comment fait on pour se déplacer vu le manque de métros et de bus. Ca me fait grogner tous les jours de voyager de façon si désagréable. DL, qui était assistant de Fellini ne viendra pas à la Maison Rouge pour parler dans l’expo de l’envol, mais il m’envoie des ce matin des petits mails pour me parler de « notre Féfé » « 

Bientôt:Grayson Perry Je n’ai jamais vu son travail mais ça m’intrigue. Est ce génial, ou l’art de la dérision est-il trop appuyé? On verra ça la semaine prochaine. Je ne sais pas exactement ce que j’ai envie de faire. Miami bientôt. Je ne pense pas y aller mais , même si mon plaisir de peindre est de plus en plus grand, je ne veux pas être une mécanique. Bref. Arrête de te lamenter. L’autre jour, C. m’a parlé de F. qui est malade. Je l’ingnorais. Il y a plus important que mes petits atermoiements d’artiste qui se demande quand-même s’il ne fallait pas insister pour mettre…. phrase coupée

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Quelqu’un disait tout à l’heure qu’il fallait écouter les morts parce que tout simplement ils sont plus nombreux que nous. Ca m’a plu.

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2018

Qu’est ce que j’ai ri avec La Fornicara qui est mon nouveau nom, emprunté bien sur à La Fornarina de Raphael. Il y a aussi la chambre aux Rats en echo sans douta à l’homme aux rats mais surtout à ma description du premier soir: —Tu dors là? 

—Oui

—Alors tu peux choisir. Il y a cette chambre, froide avec des rats et l’autre plus grande avec des rideaux et avec moi dans le lit.

—Je prends celle là. Mille choses me font vraiment rire. c’est trop agréable. C’est mieux de ne pas se voir jusqu’à Mercredi. Pénible mais sinon je ne peux pas travailler.

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C’était le retour après une semaine presque hier. Trop bien. J’étais plus trop sûre et il faut dire que c’est plutôt l’oeil qui m’a occupé l’esprit ces jours ci. Il arrive avant 18h et je le trouve super beau. Hier à nouveau aux 15/20. Pas d’aggravation. Pas de déchirement autre que ce à peine 1mm. «  Je ne le trouve pas » disait hier le médecin en cherchant le point déchirure.. Donc je pense qu’on est dans l’hyper surveillance, hyper prudence. La consultation est à 8 euros et quelques et les echographies de l’oeil 15 balles. On peut pas dire qu’ils exagèrent. Et ça râle et ça soupire. Je mange un petit truc dans le viet très bon rue de Charenton puis, pour fêter l’événement je file au Louvre voir l’expo sur le pouvoir. Et peut-être Delacroix. Le monde dans le hall est insupportable, le bruit. Les gens parlent fort ; boivent des cocas, sortent un bout de sandwich de leur sac. Les enfants ne regardent pas les oeuvres ( expo sur le pouvoir ) mais les écrans d’information. Expo Delacroix très belle. Je regarde là où il y a de la place. Les litho avec annotations dans les marges sont superbes et les fleurs et la première salle avec les oeuvres du Louvre. Mais installées ainsi elle nous enferment dans une grande intensité. Dante et Virgile, j’adore, la bataille de Nancy, je ne connais pas, les massacres de scio… Heureusement que j’ai ma carte. Je ne parviens pas à regarder comme il faut avec mon oeil. C’st pénible;. Mon bandeau de corsaire c’est bien pour lire je dois dire.  Bon . J. m’envoie ça…!!! La photo de Bob Dylan ou plutôt Dylan avec un chapeau de cow boy : Cold Irons bounds. Hier soir guacamole et petites choses. Et avant un verre au QG. Journée entre le lit et la cuisine, du thé et du jus d’orange, du gâteau et du fromage de chèvre, du jambon et du café. Blanchot et bêtises. Article sur le plaisir des mouches dans le Monde . On regard le film sur Mark Lombardi dont j’adore et du coup (on ) adore les dessins. Je cherche sur le net un livre. Pas grand chose pour dire rien sauf un truc hors de prix. Un autre truc de Kassel mais un commentaire m’arrête dans mon élan. Donc journée sans sortir. Trop agréable.

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Un peu mélancolique/ Tears

j’ai repris le chemin de l’atelier et eu peu de temps ou pas de temps pour le reste. Ce matin poste, Bobigny, puis beaux arts puis un étudiant puis le comptable; Pas une humeur terrible. un peu triste. Ces jours ci je pense beaucoup à R, disons un peu plus. Son enthousiasme et sa vivacité me manquent. Ecoute les nouvelles d’Italie, lis un autre Kerr, et l’article du Monde. Diner chez P et A avec C BA et TD. Soirée Lebel à la Colonie, theâtre, pâtes avec E hier soir. Je suis fatiguée. Le compte à rebours commence pour le Repenti. Devrais être contente. C’est le moment du mois où on se disait:

—On part quand. Tu veux partir quand toi? Bref

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CAEN 2018

Dans la chambre d’hôtel. J’aime bien. Seule le soir après le travail au Musée. Rien de bien palpitant à raconter. C’est très agréable.Tout le monde est sympa, calme. C’est bien. Je reçois des rafales de mails des beaux-arts avec des trucs de conseil pédagogique, des trucs et des machins qui j’avoue me barbent. Il y a des passionaria et tant mieux et je les admire. Je suis bien incapable d’avoir une idée de « vrai » professeur. Je m’en félicite quelque part. Enfin non, c’est bête de dire ça, mais disons que chacun ses priorités. Je n’aime pas beaucoup la fille que j’entends sur France-cul. Pourquoi on aime pas les gens direct??? La voix?  Bref. Tel…

Je vais sortir et manger un truc je ne sais où.

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Quand je lis le titre d’une prochaine expo au Palais de Tokyo, je râle. pourquoi. parce que selon moi un phrase même inversée est empruntée et nécessite de guillemets. Ainsi quand je lis : Encore un jour banane pour le poisson rêve . Je sais qu’il s’agit de Salinger, Jour rêvé pour le poisson banane. Mais plein de gens ne connaissent ni le texte ni l’auteur non? Bon, ok on emprunte tous mais c’est bien de le signaler un peu non?

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C’est bon d’être un peu malade et c’est bon d’être complètement guérie. Ce matin suis allée visiter la cave de 45 M2 . Puis me suis rangée à l’avis de C. Ca ne me servira qu’a entasser des trucs que je ne ressortirai jamais. Pas faux. Je n’avais pas prévu de peindre mais une fois sur place j’en ai eu envie et hop. Un peu. Puis retour. Puis couper la toile à expédier, puis imprimer ma carte d’embarquement. Puis sortir acheter des piles et croiser S. le livreur avec son oreillette comme un garde du corps qui me charge sur son épaule comme un paquet et me fait tourner pour me montrer qu’il est bien balaise!!!!. Moi je crie comme une gourde . Hier au bistrot ou je ne pause pas ( pose pas ) heu:((( , une fille boit du champagne et pleure comme une madeleine. S. qui est là me raconte qu’on lui a posé un lapin facebook. Elle vient de province . Bon elle m’invite à boire quelque chose, elle invite tout le monde mais je me sauve. J’écoute en mangeant mes spaghettis, Marcelline Joris Ivens et je souris. Ah , c’est bon d’entendre cette vie, cette joie et cet amour pour J.I. J’attends UPS. C’est drôlement facile ce machin. Je tourne la tête vers les oiseaux; J’ai commandé un livre qui s’appelle L’infinie Patience des oiseaux de Malouf: Lorsqu’en 1914, Ashley Crowther revient en Australie, dans le Queensland, pour s’occuper de la propriété héritée de son père, il découvre un paysage merveilleux peuplé de bécasses, d’ibis et de martins-chasseurs. Il y fait également la connaissance de Jim Saddler, la vingtaine comme lui, passionné par la faune sauvage de l’estuaire et des marais. Au-delà de leurs différences personnelles et sociales, les deux jeunes hommes ont en commun un véritable amour de la nature. Et ils partagent un rêve : créer un sanctuaire destiné aux oiseaux migrateurs. 
Loin de là, l’Europe plonge dans un conflit d’une violence inouïe.

Bon une recré, car depuis ce matin j’ n’ai pas arrêté et je dois encore aller tuer Kennedy.

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Catane 2017

Arrivées à Catane. Nous avions évité cette ville, R et moi il y a plus de 20 ans,  je ne sais absolument pas pour quelle raison. L’idée préconçue d’une ville industrielle, d’une ville sans intêtet? Je ne sais pas. On m’a dit récemment, Catane, c’est mieux que Palerme. Tu rigoles me dis-je. Bon il y a Naples que j’adore. Puis mon souvenir de ces deux tours de Sicile il y a bien longtemps. Quelle merveille. De Noto à Agrigente, de Taormine à Syracuse de Palerme à Mondello tout dans le désordre. Piazza Armerina et Gela dans une brume ocre. Je croyais ressembler à Ulysse et découvrir une terre. Des cafés, des hommes et cette lumière jaune opaque et industrielle. Cette lumière opaque comme si Claude regy était passé par là mais en jaune et pas en gris. Nous avions fui. Puis tout accompli dans un bonheur total de temples, d’hôtels crados et de processions sublimes. Des vierges qui oscillaient, portées par des hommes en sueur. La virilité/ la vierge. Soupirs et beauté rude. Image pieuse,  beauté de cette foi brute d’ex-voto / rèche et polychrome. Tout dans une succession de glaces délicieuses, de courses de vélos, de mosaïques, et d’hôtel Carlton qui n’en avait que le nom avec son bruit d’ascenseur.

Aujourd’hui, je suis sur la place de l’éléphant de lave. Un palais derrière moi, son nom je l’ignore et mille mascarons magnifiques que je m’empresse de photographier. V me dit: —Eclate toi. Ci-fait. C’est trop beau ces visages pensifs, crétins, monstrueux, stupides, cassés, tristes, mélancoliques. J’adore. Catane en Novembre me semble une ville tranquille de province. Je filme un terrain de sports qui sera beau au ralenti, un buste blanc dans des lauriers. Nous nous épouvantons des rues principales atrocement banales avec leurs magasins genre Zara, hideux et ordinaires. En face d’une marque et de sa devanture sonore, une église. Terrible, austère, sombre. Des hommes parlent seuls, un autre me demande un peu d’argent contre une image pieuse. Si ce n’est ces magasins atroces qui offrent des jeans déchirés, je me trouve des années en arrière. Un monde désormais ancien et que j’aime avec ses figures, ces hommes et femmes d’un autre temps sous l’Etna. Quelle beauté l’Etna. J’ai apporté mes jumelles. La neige là-haut et des nuages qui passent, s’amenuisent, deviennent transparents. En haut de la coupole gravie avec joie je dis: , un skieur !!! et V. pour une fois ne me croit pas.

Ce que je vois jumelles aux yeux c’est une route de lave noire, c’est toi et moi, l’hôtel sur la même route noire du sommet. Puis quelques années plus tard et une éruption plus loin, nôtre refuge pris dans la lave. Plus haut des sortes de Buzz Aldrin en activité. Spaghettis alle vongole. L’hôtel est hyper propre et sans grand interêt. A Paris, Seigneur , mon oiseau est mort. En partant je m’étais inquiété de son état soudain. Ebouriffé, respiration saccadée, et il ne volait plus.

Jacques Rancière: Don Quichotte ne regarde pas par la fenêtre ( il dit cela sur un ton qui me fait pouffer de rire. Oui, DQ n’est pas Madame Bovary, accrochée aux vitres de sa chambre, pâle d’amour. Elle est cinglée à sa manière, ennuyeuse… et le chevalier est cinglé total. )

L’apprentissage de la méconnaissance Pas de souci de vraisemblance / Nouveau réel Invention et imagination / Conrad Véritable imagination/ Ne rien inventer. Un personnage d’invention ne sort pas d’une brume nordique Partir d’une figure réelle et de développer la puissance d’histoire.

Jeudi/ Catane Palerme / 2 cappuccini / Palerme Bagheria

Villa Palagonia

C’est à 15mn de Palerme. La banlieue. Marcher. Personne Pas d’intérêt particulier. Ca monte. Via Palagonia. Une sorte d’arc, de porche d’entrée en semi ruine avec ses géants curieux, au visage effacé ou rongé. Ils n’ont pas l’air particulièrement contents de me rencontrer. Bottes, fusil de pierre. Magnifiques et maladroits ils gardent ce qui sans doute fut une allée d’entrée au 18 ème siècle. Ils ont vraiment de drôles de têtes et je me demande s’ils sortent l’épée et pourquoi ils sont dos à dos. Le soir des enfants jouent au foot la-dessous ( l’endroit est dégueulasse plein de papiers de saletés. Je me demande un instant si leur vie en sera modifiée, s’ils s’en souviendront.) Je me demande s’ils voient cette ruine. Au loin des arbres annoncent un parc ou un jardin et on arrive devant une grille qui n’a pas dû être ouverte hier. On colle nos visages. Personne. C’est dans ce palais que j’ai réservé une chambre et que l’on va dormir. C’est certain qu’il n’y aura que nous. Pas de touristes. Trouver l’entrée, puis boire des citrons pressés en attendant l’ouverture. Calme plat. Des vieux jouent aux cartes. Il fait doux. Chouette on dort là. Chouette. Après avoir désespérément cherché une autre villa dont on voyait le parc  et un morceau de balustrade en pierre (une vieille dame sur son balcon nous dit qu’il faut monter au cancello/ Oui mais où bazar???) On abandonne et nous voilà dans notre demeure, à l’entrée. Je dis que j’ai réservé pour la nuit et là vu le sourire du gardien et son air interrogatif je me demande ce qui se passe. -Dormir ici? Vous allez dormir ici?  Moi/ Oui oui. Ici.

Mais on ne dort pas ici. C’est privé!

V. Commence à se gondoler et moi à verdir. Mais où ai-Je réservé???? On le saura plus tard. Pour le moment on visite. A nous la Villa Palagonia. En long en large et en travers! C’est magnifique. Le jardin d’abord avec en haut des murs un théâtre de pierre. Des drôles de figures difformes, oui des sortes de monstres. Des soldats, des aristocrates, une sorte de faux paralysé à jambe de bois et dont la jambe est repliée. On penses à des mendiants de Bosch ou Breughel ou Jacques Callot peut-être. Des chimères et une licorne sans doute, à corne brisée. Tout cela est magique et dans un état terrible. Certains statues jouent de la musique. Un homme ou une femme nue à côté d’un âne et tiens, Mercure un peu déhanché . J’adore cette image et ce jeune homme. Il porte une armure, il est mélancolique. Mélancolique aussi un autre jeune garçon allongé dans l’herbe. Il s’appuie sur son coude gauche. Il rêve. Un escalier double, des bustes, une étoile, des motifs cassés. Et passée une belle salle et ses fresques en grisaille, c’est la salle de bal. Stupéfiante avec son plafond en miroirs anciens.

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Embrasser ou tuer quelqu’un sont sans doute opposés, mais raconter le baiser et raconter la mort les assimile et les associe aussitôt, établit une analogie et érige un symbole.

Et tout le monde s’acharne à raconter sans cesse et ce faisant, à cacher sans cesse, il n’y a que ce que l’on ne dit pas qui n’est ni raconté ni caché. Mais ce que l’on tait devient un secret que l’on finit tout de même parfois par raconter Javier Marias

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Ce serait une aberration que d’en venir à »préferer les matériaux à l’oeuvre, l’échafaudage au monument, les carnets de Thucydide plutôt que la statue d’airain de Thucydide » Qui a écrit cela?

Hier j’ai maté Scar face que je n’avais pas vu. Yesse mais je me suis endormie faute de munitions ( je ne sais même pas ce que ça veut dire !!!)

Argenteuil départ 7h. Peinture toute la journée . A. transférée grâce à Bibi et JC, ou plutôt le contraire à Cognacq Jay. C’est , si on peut dire super là dedans. Vaste, neuf… Jolies infirmières soignées et nickels et sympa. On parle à l’ardoise si on peut dire. Elle doit en avoir marre ma A. Mais je vais pouvoir y aller plus souvent, c’est direct de Saint Laz ou Pigalle. Fini Villejuif et Chevilly la rue malgré son beau jardin.

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Quand ma pieuvre désagréable capture Reynolds, mais peut être ce n’est pas Reynolds

Bon maintenant j’essaie le magneto histoire de bien vérifier. Et départ Avignon, 7h. Ca m’impressionne un peu quand même d’aller dormir chez eux. JLT et M! Je prends des notes sur des feuilles volantes c’est un désastre. ( pour enregistrer le musée des titres/ jean louis Trintignant

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Lorsqu’ on entend les commentaires quant aux élections à la télé ( hier soir ), on se dit que le SILENCE ce n’est pas mal. Je viens de lire un article du Monde glaçant quant au FN et des journalistes ou chercheurs qui se sont soit infiltrés , soit présentés comme chercheurs. Cela ne me serait même pas venu à l’idée que quelqu’un dise que Le journal d’Anne Franck est une invention. ( C’est Jean-Marie le Chevallier qui a sorti ça… ) C’est dans le Monde Samedi 22 avril. Plusieurs articles interessants dans Idées. Notamment: Jusqu’où désobéir. Bref. Je vais à la cuisine chercher l’article et j’espère revenir avant la nuit… fB n’a pas que du mauvais. Je découvre Slavik et surtout deux tapisseries. Je ne savais pas qu’il était le décorateur des drugstores etc. mais ça m’intéresse. Elles semblent introuvables. Il n’y a pas grand chose sur internet. Peut être au Musée des Arts déco. Peinture toute la journée de Dimanche. Puis Visite à A.D ( Anne Descolas ma grande amie qui avait un cancer de la gorge ) hier. Train, metro bus puis Uber car c’est la misère d’aller là-bas. On parle, façon de dire car elle ne peut pas parler. Je lui amène un livre de Erri de Luca, découvert deux jours avant et elle fait une telle tête, file dans son placard et en sort un autre livre de Erri de Luca. C’est incroyable ces coïncidences. L’autre a été apporté par JP un vieil ami sculpteur qui vit en Toscane. Je reste moins longtemps que d’habitude car elle est fatiguée. Souriante, incroyablement courageuse. On rit. Et plus tard dans la soirée on s’envoie des SMS. J’en ai toute une collection. J’ai hâte qu’elle sorte de là car j’ai peur que son moral ne baisse.

What’s de AM qui me demande si je veux aller à Venise à la Biennale en Juillet. Bien sur Aujourd’hui je ne sais pas par quoi commencer. Ya du taf, ya du taf. ;Temps magnifique

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L’île aux mimosas

http://www.deezer.com/album/15320205 OUPS. Je trouve le disque magnifique et sortez les Kleenex. Me souviens la soirée avec SB. Au théâtre et G.( Depardieu ) si impressionnant, si pas comme tout le monde dans sa façon d’être. C’était Love letters? Oui je crois. Avec Francoise Fabian ? Oui je pense. Rien pourtant d’extravagant mais une charge de vie si impressionnante qu’on a envie de tout quitter pour ce gros bonhomme incroyable. Une liberté totale. ( au théâtre rond point la dame qui voulait faire son intelligente et posé je ne sais quelle question avait été rembarrée vite et malproprement, du genre toi j’te parle pas !!! ) Comment arrive t’on a cela. Il avait même quitté la scène et répondait à ? des coulisses. Sans que cela sente le numéro. Et cette voix si féminine parfois. Oh la bête. Quel drôle de mec. C ’était une magnifique soirée et nous étions si peu nombreux, peut être six à boire un verre. Et en bas de la rue Rodier, je suis à vélo et lui énorme sur son énorme moto au feu. Je l’ai appelé —Hé!! Je suis… La femme de. Il a enlevé son casque, son gant, enchanté m’a t’il dit. Il a remis son gant et son casque et vroom. Et Guillaume, je me souviens de lui, sa pâleur. Il était dingue Guillaume. Et si pâle.

NOTES RETROUVEES SUITE

Michael Sweerts

2019

Le 11 juillet, Jacques Damase (né en 1930 à Brest) est décédé. Ami de Sonia Delaunay, il s’était lancé dans l’aventure de l’édition d’art grâce à elle.

Quel amateur d’art un peu curieux n’est pas tombé un jour sur un livre des éditions Jacques Damase ? De l’histoire du gant à Hans Baldung Grien, des alphabets anthropomorphes à Gustave Doré, Carlo Crivelli ou José Maria Sert, cet éditeur a en effet touché à tous les sujets avec gourmandise, soignant particulièrement la mise en page et la typographie. C’est en 1948, fraîchement arrivé à Paris, qu’il se lance dans l’édition d’art. Il est donc « le plus jeune éditeur du monde ». Il publie les textes de Jean-Paul Sartre ou de Jean-Louis Barrault avant de prendre en charge trois numéros de la revue Labyrinthe qu’a publiée de 1944 à 1946 Albert Skira. Côté art, il réalise des livres sur Picasso, Braque, Chagall, Jean-Luc Vilmouth, son ami Patrick Raynaud et même le sculpteur du Troisième Reich Arno Breker. Après avoir lancé la galerie de Varenne, il organise des expositions hors les murs sur le Pop Art anglais et les artistes berlinois comme Georg Baselitz. Mais c’est surtout pour son travail autour de Sonia Delaunay que son nom restera attaché. Livres, portfolios, gravures, lithographies, tout l’univers de cette artiste abstraite (que le musée d’Art moderne de la Ville de Paris va exposer au mois d’octobre) figure aux éditions Damase. Le Centre Pompidou avait consacré une exposition à Jacques Damase en 1980. Sa curiosité sans limite et sa joie de vivre vont nous manquer.

C’est drôle. Parfois les gens surgissent du passé. L’autre jour X , qui me retrouvant avec enthousiasme voulait absolument que l’on déjeune et ci et là. Puis plus de nouvelles. Ouf! Une superficialité totale de gens qui repensent qu’ils Adoooorent mon travail. Ca me fait grogner. Il y a ceux qui à peine étais-je rentrée chez Christophe connaissaient si bien mon Travaaaaail. Moi: Ca me semble difficile, je n’ai rien montré depuis 15 ans? Tu disparais 15 ans, personne ne te téléphone et heureusement que les AMIS sont là et que R. a cette idée lumineuse un beau jour et juste au bon moment!!! ( je ne me plains pas j’ai choisi et bien choisi ) mais quand même!!! Pas si facile de tout plaquer et d’aller dans sa grotte. Bref j’arrête de râler. Mais il faut se mettre à ma place quand je ne travaille pas je ne sais pas quoi faire!!!

Moriones

Idiots contrefaits, qu’on achetait comme esclaves, et qu’on entretenait à Rome dans les maisons des grands, pour amuser par leur stupidité et leur difformité physique (Mart. VIII, 13 ; XII, 94 ; Plin. Ep. IX, 17, 1). Ces deux caractères sont évidents dans la figure ci-jointe, tirée d’une petite statue de bronze où les yeux et les dents étaient montés en argent ; elle répond fidèlement à la description donnée par Martial (VI, 39) d’une de ces malheureuses créatures, acuto capite, et auribus longis, Quae sic moventur, ut sollent asellorum.

VERS LA FIN

Ouf. On y voit plus clair. Dimanche je n’en pouvais plus. Argenteuil à 7h pour aller chercher les projecteurs. Puis faire encore le son. Je décide de faire la sieste parceque je ne vois plus rien Puis le soir montage. Puis au lit à 9h30. Tous ces gens qui passent ou restent, travaillent dur. C’est incroyable. Il faut vraiment s’occuper du son plus précisément. Samedi soir j’étais passée chez E.( Edith scob ) . Je devais enregistrer quelques phrases. Aussi regarder des vêtements qu’elle voulait me donner. Je monte dans la chambre. Il y a collé sur des portes de placard des images grecques dont j’ai oublié le nom. Des marionnettes et un personnage qui a un long bras. D’un coffre ( je pense à Daniel Arrasse et aux coffres de mariage ) elle sort la veste en cuir de son père, une petite chemise russe brodée , la robe longue noire de sa mère, une robe rose avec des losanges en paillettes, et des broderies . Des carrés colorés et travaillés au tout petit point. Cela doit venir de la famille de G.A

2019

Parmi  les trucs qui m’agacent il y a le fait de toucher mon écran avec l’index pour me dire  » « , va là, clique là. Ca laisse des traces que je déteste. C’est mon côté manique sans doute. Comme de ranger des aliments qui vont au frigo dans des boites en plastiques ( recycler celles du traiteur Viet ). Hier après les Beaux-arts, il y a eu la projection du film de FC à la SCAM. J’aime bien cet endroit. Et les séances sont amicales et suivies d’un verre. Il aurait dû ne montrer que son film tout en en parlant un peu avant. Pourquoi parce que le premier truc montré était vraiment indigent à mon sens, moche, vieux. Dans l’idée dépassée de ce que serait un film expérimental. Qu’est ce qu’un film dit expérimental, avant toute chose c’est souvent un film CHIANT. Mais on supporte parce que c’est expérimental. Le paysage, territoire ou tout ce qu’on veut ( un paysage peut ne pas être qu’un paysage?). Un film expérimental , c’est un peu comme quand on dit performance. On a en tête une forme et on se retrouve au rayon années 70 du siècle passé. Non? On devrait dire un film de tentatives .

Capture d’écran 2014-06-16 à 16.50.04

NOTES RETROUVEES

Felicie de Fauveau

DATE INCONNUE

Italo calvino/ idéal de légèreté

Parfois le monde entier me semblait de venir pierre plus ou moins grave suivant les personnes et les lieux.   Cette lente pétrification n’épargnait aucun aspect de la vie comme si personne n’avait pu échapper elle a l’impitoyable regard de Méduse »

Les journées aux Beaux-Arts pour les admissions sont très sympas et gaies mais ce que l’on voit, les dossiers, sont désespérants pour la plupart. Des gens qui veulent entrer en 4eme année alors qu’en première c’est limite. Et puis des dossiers qui oscillent entre le port-folio de communication ou les feuilles des dessin académique d’un cours du soir. C’est fatigant et les après-midi sont dures. 1600 dossiers à se partager en plusieurs jurys. Seule une fille a réussi à nous faire beaucoup rire ( malgré ses peintures atroces ) et la voir de façon absurde dévaler en biais un champ dans une sorte d’improbable robe-boule rose était un régal. Puis elle a nagé dans l’herbe, s’est battue comme Buster Keaton le ferait avec une fenêtre… c’est très fragile mais au moins c’est joyeux. Le contenu des dossiers souvent ressemble « à de l’art contemporain ». Il en a les tics. La forme mais pas la substance. C’est cela l’académisme.Là je suis au Fumoir où Bilal m’avait donné RV pour l’émission de Taddeï. Je ne pense pas avoir dit de choses passionnantes…J’aime bien cet endroit. Et à présent ils sont partis et j’ai commandé un thé fumé. Je savoure ce moment . Me vide la tête avant de filer au Fonds Maciet. Demain matin encore Beaux-Arts. O. vient d m’envoyer son texte pour l’exposition à Aargauerkunsthaus Araau.

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Je voulais dire je ne sais quoi et soudainement la position allongée me coupe les ailes. Beaucoup de presse ( mais je raconte un peu toujours la même chose ) / céramique/ dermatologue délicieux et effaré par les labos , la doctolibation, je l’avais vu en 2007 , aie aie il y a si longtemps/ 5 mois pour avoir RV/ Bref. En rentrant de ce RV ( Malakoff gare Saint Lazare en vélib ) me voici en chemin vers Argenteuil. Problèmes sur la voie. Train blindé/ Ecouteurs salutaires/ Atelier/ Nourrir les oiseaux/ et retour Paris en voiture/ Incroyable place devant/ Passage au bar. Tranquille. Seule. Passée chez J. pour prendre des livres. Un verre donc avec Perec/ Le gars qui travaille là décide de me tenir compagnie . Il est vrai que quelqu’un qui lit, c’est quelqu’un qui s’ennuie!!! Misère!!! Bon mais c’est sympa

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NOVEMBRE 2009

Il y a les gens que vous invitez à diner et qui disent: Je passerai. Bon. C’est décidé je vais quitter Ecto, cet éditeur de blog à la noix. Hier , encore mal au dos. Le kiné me dit que je ne fais plus de sport, que si j’en ai toujours fait et que… Ben oui. Ce matin piscine. Personne. Seule avec mes palmes dans la ligne. Velib à nouveau. Puis riz, lentilles et autres denrées pour ne jamais mourir…. Hier éclair au café et religieuse au chocolat apportées par C. Pour mourir tout de suite. Vraiment on est bien dans cette  cuisine. R. se branche sur la pataphysique, trop heureux que l’on puisse imaginer mesurer la surface de Dieu. Thé vert Japonais, pour être connectée aux Astres. Je passe devant un truc de Scientologie rue Legendre et je leur tire la langue depuis mon Velib. Argenteuil. Ah je suis contente. Je suis bien. C’est bizarre qu’il fasse nuit si tôt. Et que Pasqua se prenne un an de tôle TTC En fait hier, quand on est sortis de chez le notaire, R. n’était plus du tout interéssé par ce qui nous avait quand même pas mal préocupés depuis un mois et plus. Là; il avait devant lui, cherchant un truc dans son coffre, le bandit , celui-ci. Ah ah. Ils sont forts les types. Oui , il était donc rue de la paix, et sortait du coffre un cintre avec dessus une veste de cuir genre moto. Il a attrappé aussi un sac Vuitton. On a regardé comme à la foire, mine de rien. C’est vrai qu’un escroc c’est plus interessant que la FIAC. U. m’envoie u mail me faisant part de ses considérations sur le Tout arrive d’aujourd’hui.Carton pour Le 17.

carton D.Delouche

Dans le train , deux types entrent avec des drôles d’outils, qui n’ont rien à voir avec Noêl mais font penser à un truc du genre sapin. On dirait un bâton de ski avec un pompon de bonnet en barbelé… Bref. ce doivent être des ramoneurs. Mais ils turbinent au pétard et à la Despé…. deux autre gars ont des yeux hors service. Sur le boulevard je tente un Bonjour à Crabe ( je l’appelle comme ça. C’est un métisse qui marche à 1 à l’heure avec tellement de difficultés. Il avance de côté et son sac est ficelé à une poche. Dur…Il me répond en souriant.

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DATE INCONNUE

La main du jeune homme de Bronzino s’est posée ce matin sur ma page Facebook par l’entremise de l’Editeur Singulier qui amène ainsi cette poésie visuelle splendide… Main isolée comme un sujet à part entière, légère sur ce socle que le doigt fuselé ouvre. J’ai serti sa force mystérieuse dans mon journal pour la partager, y revenir et la contempler encore. La journée s’accomplit, et vers sa fin, après maints feuilletages sur le net, de Gallotta dans l’air, demain sur les ondes, je pense à Patrick ( Bossati ). Peut-être d’autres actes, par le biais de la toile auront-ils déposés un peu plus de leurs strates à son court passage dans la vie ?…Google-Images me fait ouvrir cette page de votre journal vers d’émouvantes et délicates évocations, ses parents, oui, ses carnets encore. Nous nous étions perdus, après la fin de Gai Pied où il écrivait sur la danse et la BD, jusqu’à cette page de Libé que j’achetai par hasard, où je posais par hasard mes yeux sur la route boisée d’une montagne au coeur de l’été 93, et qui m’apprenait sa mort à Marseille! Les années 80 défilent, les images affluent de nos échanges, je suis étudiant aux beaux arts de Nîmes, il dessine à Grenoble . Culte des images, nous peignons, nous nous attendons impatients de nous montrer nos travaux et découvertes, il m’offre des bandes dessinées Mattotti, Loustal Paringaux, et des dessins. Je coupe dans la diagonale un grand dessin que j’ai peint sur soie, je garde la partie d’où surgit pour lui plaire, un personnage très  » Palace » de ces années dans une ambiance nocturne, je lui offre comme un pacte l’autre moitié qu’il préfère, un sphinx envahi de feuillages de lierres, ocre rose et vert, comme une fresque italienne. Il ne saura jamais, ou peut-être maintenant, que ce sujet, cette ambiance étaient suspendus dans un temps avant la passion qui allait plus tard investir ma vie autour de l’oeuvre de Christian Bérard … (Sorte de préfiguration d’un style dans lequel se précipitaient BurneJones, Gustave Moreau, et les autres magiciens). Tout afflue maintenant, ses gestes, la danse s’emmêlant à sa vie, son écriture qu’il savait rendre minuscule, son exigeance, sa souffrance, ses dessins délicats, son assurance, son visage plus ferme et mature . Je reprends votre journal par les dernières parutions, je poursuis longtemps, sympathie, je suis intrigué par vous, votre style et les images qui s’y tissent, les personnages hybrides de rocailles … Jusqu’à cette même main noble du jeune homme de Bronzino ! Même détail cadré à l’identique à l’image de celle reçue le matin ! Excepté le blanc & noir ….. Est-elle devenue la main de l’Ange mêlée à celle de Tobi me portant vers vous, à cette rencontre partagée ?
Bien à vous,
Philippe .

Brun de momie et caput mortuum

Le masque a été prélevé sur le double tombeau d’Herbert Lasnier, mort en 1290, et de son épouse Alès. Le masque de cette dernière est conservé au musée d’Angers. Celui-ci est au Louvre au Département des Objets d’art

Je trouve splendide ce masque mortuaire vu au Louvre la semaine dernière. Instagram n’a pas que du Mauvais. On y apprend des choses amusantes comme ce qui suit, on y voit des oeuvres incroyables ( dernièrement une vanité étrange qui montre le peintre enfoncer son doigt dans l’orifice du nez si on peu dire ). Donc entre une pub de Booking, un pull homme, du collagène, Air France, et autres trucs envahissants dont vous devez vous débarrasser ce qui n’est pas si simple, on apprend des choses. Eric de Chassey poste des images interessantes, Guy Boyer également. Il y en a plein d’autres, les musées, l’imec, etc… YM c’est sans intérêt et même un peu risible. Les artistes qui montrent leur intérieur, ou les gens le contenu de leur assiette… Oublions. De toutes façons ne parlons que des bonnes choses !!!! J’aime Louisiana Chanel (art architecture design littérature et musique ) avec des interviews interessantes d’artistes interessants ( comme disait Daniel Arasse il y a l’histoire de l’art interessante, et l’autre !!! ). Donc je découvre que les coeurs de nos rois Louis 13 et Louis 14 on été utilisés comme pigments . Quand bien même ce serait faux ça me plait.

Utilisé à partir du 16e siècle comme pigment pour la peinture, le Brun de Momie était produit à partir de matière organique (généralement de la chair de momie réduite en poudre) qui macérait dans de l’alcool et des aromates. En résultait une sorte de pâte brun-rouge qui, parait-il, offrait une brillance et une transparence incomparables. Et inégalables si la chair de momie était remplacée par un coeur, qui plus est de sang royal.
Saint-Martin acheta les cœurs de Louis XIII et de Louis XIV, mais n’utilisa qu’une partie du cœur du Roi-Soleil, et le rendit avec le cœur non entamé de Louis XIII à la Restauration (1815). Martin Drolling, lui, avait acheté une douzaine de cœurs, dont ceux des reines Anne et Marie-Thérèse d’Autriche, de Monsieur, frère de Louis XIV, du Régent Philippe d’Orléans, ou encore de Madame Henriette, fille de Louis XV. Deux peintres ne se font pas prier pour acheter les cœurs trouvés lors du sac de Saint Denis.  Il y a Pau de Saint Martin et Martin Drolling. Originaire d’Alsace, où il est né en 1752, Drolling se porte acquéreur des cœurs de Anne d’Autriche, de Marie Thérèse d’Espagne, des reines de France. Du régent aussi. Il les débite en petits morceaux, avant de les écraser et d’en faire de la peinture. Ce qui fait que si vous voyez un jour « Intérieur d’une cuisine » au Louvre, ou « Le marchand forain », ou encore « La maîtresse d’école » vous saurez que tout ce qui est brun, vient de cœurs royaux. 

Autrefois j’utilisais du Caput mortuum. Plus pour le plaisir du nom je crois que pour la couleur elle-même qui est d’ailleurs très belle.

Le terme vient de la manière qu’avaient les alchimistes de nommer les produits quelconques de leurs opérations à l’aune des parties du corps humain: tout ce qui se volatilisait dans les distillations était un esprit en général et lorsque la matière mise en distillation avait perdu toute sa partie volatile elle était comme un corps sans âme. C’était pour ainsi dire une tête humaine d’où les esprits s’étaient envolés à l’instant de la mort. De là l’expression de « caput mortuum.On trouve cette couleur sous le nom de colcotar, ou colcothar (de vitriol), rouge d’Angleterre, rouge indien artificiel, rouge de Venise, rouge de Mars

Hier on a traversé les Buttes Chaumont. Beaucoup de monde.

Que faire de ce Dimanche.

Note retrouvée: COPEAUX

La collection de la Maison Littéraire de Victor Hugo comporte aujourd’hui plus de 4500 pièces : livres, gravures, photographies, lettres, manuscrits,   copeaux. Les copeaux sont des brouillons que Victor Hugo écrivait instantanément lorsqu’une idée ou une intuition lui venait à l’esprit. Il les notait immédiatement sur tout ce qui était à la portée de sa main : une enveloppe, la page de garde d’un livre, le dos d’un télégramme, etc..

Je ne sais plus ce que je voulais dire

Dolce/ Gabbana/ Le Louvre

Aller retour Lyon puis Grignan où nous avons dormi. Réunion à la mairie le matin. C’est vraiment beau et il n’y a personne. L’été ce doit être terrible. Lecture du livre de Herzog, plutôt du journal de son voyage à pieds de Munich à Paris; Voyage Ex voto s’il en est. Pour que Lotte Eisner ne meure pas il entreprend ce périple glacé, pluvieux, neigeux au cours duquel il se nourrit de clémentines et d’eau pure. Il ne se passe rien: descriptions de petites choses, détritus le long de la route, oiseau qui passe dans le ciel, neige salie, regard fixe d’un paysan ou d’un enfant, porte de maison secondaire forcée, paille poussiéreuse, champs détrempés, vaches, rivières , pommes dans un arbre, une bière de temps en temps, un hôtel parfois et des forêts des forêts des forêts. Des forêts.

R. me demande ce qu’est un parèdre.

Je regarde sur Arte des films de Roberto Gavaldon: drame et mélodrame, argent, amours sulfureux, crime… Ca me plait ! J’ai acheté mais pas lu  » Notes de ma cabane de moine «  de Kamo no Chomei: Chōmei, malgré son origine familiale modeste, est nommé par l’empereur retiré Go Toba membre du Bureau de la poésie, l’institution officielle de la Cour. Et aussi pensant bien, faire une biographie de Leonard de Vinci . R. pouffe de rire. Il est vrai que….

Samedi perturbé après un café au soleil à la Cantine. que c’est agréable. Je m’allonge pour lire et C. m’appelle car mon frère fait un malaise et… Pompiers. Bon. Je fonce. Attendant mon taxi et scrutant le bout de la rue, un type se sent visé et me demande pourquoi je le regarde. Misère. Je ne me fâche même pas. Le chauffeur est Haïtien et me raconte son enfance et son vélo là-bas. Il suffit de si peu pour adoucir la vie. Un peu de gentillesse, un peu d’empathie. Et l’autre parano qui pense que je lui en veux !!!!Hôpital Saint Louis. Je pensais que ça durerait des heures mais visiblement non. Examens etc. Il y a donc encore des médecins ! Il sort. A suivre. Article sur mes chers Boileau Narcejac dans le Monde. J’aime beaucoup les lire. Influence Simenon et lecteurs de Julien Gracq! Il y a pire. Dire que l’un d’eux habitait là où je vis. Ca me plait. Lundi Céramique. Mardi Argenteuil. Le temps passe et en avril il y aura Aubusson et aussi Maeght à nouveau. J’ai réservé l’hôtel à La Brigue et nus resterons 3 nuits. Je regarde les chemins. Ce qui est dingue c’est que pour aller à Limone par le col de Tende, c’est 50 mn en car et en voiture il faut faire tout le tour et c’est 3 ou 4 h. on avait tenté la dernière fois et il y avait un feu rouge. On avait hésité sans nous souvenir de ce qui c’était passé dans la vallée de la Roya il y a quelques temps.

Super 8

Ma mère , ma tante et la grand mère que je n’ai pas connue marchent et sourient; mes frères avec des sortes de calots et des vêtement Jaccard ou à carreaux font les imbéciles. 9 ans et 13 dans doute . Je ne suis pas encore née. Les caravanes Henon et les incroyables voitures. Toutes sortes de paysages gris qui parfois s’effacent. Venise en Noir et Blanc et là la neige. Des ânes, la mer, on saute à la corde. Quelqu’un fume une pipe bavaroise, on faittla sieste sous un arbre. Ma mère sort de la caravane. Ma soeur a une drôle de coupe de cheveux . Ils sont tout raides. C’est quand même bizarre d’avoir été filmé et de revivre. C’est quand même incroyable non. Un lac.

Fatiguée mais envie de travailler

Note/ Goethe et Italo Calvino/ idéal de légèreté

mémoires de Goethe

Johann Wolfgang von Goethe (1831), Essai sur la métamorphose des plantes – traduit par Frédéric Soret et suivi de notes historiques, Stuttgart : Cotta.

arfois le monde entier me semblait de venir pierre plus ou moins grave suivant les personnes et les lieux.   Cette lente pétrification n’épargnait aucun aspect de la vie comme si personne n’avait pu échapper elle a l’impitoyable regard de Méduse »

Les journées aux Beaux-Arts pour les admissions sont très sympas et gaies mais ce que l’on voit, les dossiers, sont désespérants pour la plupart. Des gens qui veulent entrer en 4eme année alors qu’en première c’est limite. Et puis des dossiers qui oscillent entre le port-folio de communication ou les feuilles des dessin académique d’un cours du soir. C’est fatigant et les après-midi sont dures. 1600 dossiers à se partager en plusieurs jurys. Seule une fille a réussi à nous faire beaucoup rire ( malgré ses peintures atroces ) et la voir de façon absurde dévaler en biais un champ dans une sorte d’improbable robe-boule rose était un régal. Puis elle a nagé dans l’herbe, s’est battue comme Buster Keaton le ferait avec une fenêtre… c’est très fragile mais au moins c’est joyeux. Le contenu des dossiers souvent ressemble « à de l’art contemporain »<. Il en a les tics. La forme mais pas la substance. C’est cela l’académisme.

Là je suis au fumoir où Bilal m’avait donné RV pour l’émission de Taddeï. Je ne pense pas avoir dit de choses passionnantes…J’aime bien cet endroit. Et à présent ils sont partis et j’ai commandé un thé fumé. Je savoure ce moment . Me vide la tête avant de filer au Fonds Maciet. Demain matin encore Beaux-Arts. O. vient d m’envoyer son texte pour l’exposition à Aargauerkunsthaus Araau.

Les oiseaux peuvent ( enfin) voler ( 2020 )

Au marché aux oiseaux que j’adore ( trafics d’oiseaux, habitués, touristes, connaisseurs ) j’ai enfin acheté une grande cage pour les oiseaux afin qu’ils puissent se reproduire. Jusqu’à présent ils se contentaient / surtout le mâle de détruire le nid que je leur donnais, en arrachant l’osier férocement !!!Il pleuvait ce matin là et nous avons bu un café en face du palais de justice. J’aime beaucoup cette brasserie et tous les garçons impeccablement mis, avec leur grands tabliers blancs. Temps typique Toussaint, retour maison et travail. Observation des oiseaux qui ont commencé à tapisser le nid avec les machins que j’ai acheté pour ce faire. Trucs en retard à faire/ Je découvre le pourpre de Fra Angelico ( ??? ) et d’autres traités à visée encyclopédique.

Fondation Maeght / après l’éclipse

531 mots, temps de lecture 3 minutes. Ca m’énerve ça !

Dernière modification il y a 17 minutes.Arrivée après 5 h 30 de train. J’aime bien le train. Je guette à chaque fois sur ce trajet la gare de Gonfaron que j’ai à peine le temps de reconnaitre. Par contre je trouve facilement Notre Dame des Anges. Vidauban, les Arcs. Puis on longe à nouveau la mer et c’est très beau. Dans le compartiment il y a deux chiens: Un très gros tout noir et beau et une petite horreur de chien-chien qu’une mémère tient devant elle comme un bébé. Pff. Sans vouloir être capricieuse il me semble que sur ec trajet les sièges de première manquent de quelques centimètres.On bavarde et je ne lis pas ni ne dors malgré la mauvaise nuit passée à tousser. Arrivée à Antibes, direction la Fondation Hartung qui est un endroit que j’aime tout de suite.  Si j’adore notre hameau du Var, je n’aime pas la Côte d’Azur. Il y a plein d’endroits défigurés: Ronds points, Marina baie des Anges, urbanisme terrible, bâtiments -oeuvres , tel celui que j’appelle le sandwich à la tête. Un visage pris entre deux blocs.  L’horreur. Bref là c’et vraiment un havre de paix; Architecture dépouillée. Rien au mur nulle part. Le rêve. Confort et simplicité et ajouter que Marcelle qui a 50 ans de maison comme on dit fut la cuisinière des Hartung et qu’elle nous prépare les repas. Fondation Maeght Lundi. Bref. On rit ensemble et Julien le régisseur-Merci à lui- plus les équipes Chenue, presse et bureau sont très sympas. Moi je ne fais pas grand chose, les 3 prennent les choses en main et ça me plait. Le soir nous lisons puis dinons tôt. Le temps est beau. On s’entend bien . On avance sans trop de soucis. Jeudi Robert et ORC arrivent, nous filons à BFM Nice, et le soir nous dinons à la Colombe d’or qui dans mon souvenir était plus petit . Bon, évidemment ce n’est pas désagréable, un peu pittoresque, mais c’est un truc pour américains entre nous soit dit. La bouffe n’est pas terrible. On est mieux chez Hartung avec sa cuisinière Marcelle qui nous prépare les repas. Bon. Passage à Nice pour BFM TV. On visite la Fondation Hartung avec son délicieux directeur TS. Je n’ai pas une passion pour cet artiste mais c’est interessant de voitr l’atelier et les nouveaux bâtiments. J’ai trouvé un livre de Mishima dans la chambre . Eloge de la chair . Eh bien à mon avis c’est drôlement mauvais. (si je peux me permettre ) Pour le retour j’ai La route de Corman Mc CArthy dont je saute allègrement des pages. On a regardé avec Isa des archives filmées par Adrien. c’est vraiment intéressant et j’ai déjeuné Vendredi avec Adrien. L’élocution est un peu difficile mais la tête fonctionne. Presse le Vendredi. Puis diner puis blabla. Je rencontre Peter Knapp avec qui nous sympathisons tout de suite . Les salles sont maintenant éclairées par la lumière du jour, ce qui est impossible en été; Mais c’est bien plus beau. Samedi soir, c’était le dernier repas de pâtes délicieuses avec un apéritif pendant que la pluie dégouline ( je n’ai pas senti le tremblement de terre de mercredi ). Nous devisons, rions, faisons des improvisations théâtrales et buvons un verre. C’est vraiment sympa.

14/07/23 VAR note retrouvée

14 juillet 2023

Rentrée d’Yvetot Samedi matin après le vernissage de la veille et une nuit à L’hôtel du Havre, une sorte de décor Twin Pix, avec bibelots et couleurs qu’un décorateur n’aurait pas l’audace d’inventer.Petit déjeuner ( compote de rhubarbe et de framboises maison ) servi pas la patronne en tablier. La veille, après quelques discours qui n’entreront dans aucune annale du genre ( N°1 la culture, je ne sais même plus ce que le « préposé «  a dit tant ce n’était rien.  A Peine une fiche Wiki lue à la va vite et qui a permis que l’on sache que j’étais Grand prix de Rome et professeur émérite de dessin aux beaux arts de … de… de !! Son collègue plus près de l’après retraite que de l’avant, un méridional qui s’est appliqué a dire mon nom comme il le fallait: Madameu Déleuprate. Au moins mon «  pays » du sud ouest s’est lancé dans un petit essai sur le plaisir des yeux; 

Pendant ce temps là, Ouest France interrogeait les fidèles à la sortie de la basilique saint Nicolas. Article qui m’a beaucoup plu car quand on m’accuse de blasphème ( ça m’était déjà arrivé lors de l’art dans les chapelles ) ça ne peut que me flatter.

Pour le moment je suis au hameau, notre hameau depuis si longtemps et qui, si l’environnement s’est modifié pour le pire , n’a pas bougé. Moins d’habitants: Juliette décédée alors qu’elle allait atteindre la ligne des 100 ans cette année et précédée dans l’ordre par Emilio ( il ne voulait plus vivres ) et Jacques ( appelé pour aider à je ne sais quoi, qui a raté une marche, s’est fracturé le col du fémur et ne s’est jamais réveillé ). Gonfaron a 6 kilomètres a coupé les magnifiques platanes de sa place et tous les commerces ont fermé: Il faut une voiture pour aller à la pharmacie, à la boulangerie. Plus de boucher, plus de poissonnier, plus de banque, plus de maison de la presse, plus de droguerie, et Casino fermé pour cause de maladie. Un désastre. Hier 13 juillet, pas d’orchestre mais un DJ sans génie. L’ambiance est longue à s’installer et c’est étrange comme il n’y a que des femmes qui dansent. Incroyable. Cs s’arrangera un peu vers 23 h

Le ventilateur ronronne, les oiseaux sont à l’abri des chats du hameau. Se reposer un peu ( j’ai le lendemain de mon arrivée rangé la bergerie pour commencer à travailler ) Ai aussi appelé les Beaux arts pour dire que j’arrêtais l’an prochain et me faisais remplacer à partir de Noel prochain jusqu’en avril. 

R. M’a offert Affaires urgentes de Durrell et j’avoue qu’il ya bien longtemps que je n’ai pas éprouvé la progression allant du sourire à l’éclat de rire, depuis bien longtemps; Peut être depuis le Privé à Babylone. 

Les Ambassades . C’est merveilleux; Là nous sommes en Yougoslavie. Belgrade 1951. Personnages et situations, gaffes et accidents diplomatiques. 

Ce que j’en ai comme expérience remonte maintenant à pas mal de temps. Rome 1982/84 , le palais Farnère et surtout l’Ambassade près le Saint siège où nous avions ri comme des bossus. J’avais à l’époque un chapeau tyrolien avec une longue plume de faisan qui frétillait à peine bougeais-je la tête. C’était une sorte e boussole affolée ou de baromètre je ne sais pas quelle option choisir. Toujours est il que j’avais suggéré à d’autres pensionnaires de se coiffer de même pour aller présenter nos voeux. Une fois dans le gâteau, i n’allait plus suffire que de s’approcher de prêtres et soeurs et de vivement tourner la tête afin que nos plumes leur caresse la moustache. On m’avait propulsée à l’avant quand il a fallu entrer – et comment fait-on pour saluer un …. Heu.. évêque prêtre sais pas mais qui fait une grosse bague. Me souviens plus de la solution que j’ai trouvée. Bref on ‘est bien amusés, avec la complicité des camériers dont certains étaient ceux de la villa. D’autres moments mémorables vinrent plus tard en Angleterre, en Ecosse  en Autriche ( où j’ai demandé à mon voisin  d’en face attaché culturel d’au moins faire des efforts pour une conversation type. Puis un fou rire m’a pris, puis je lui ai dit qu’il y avait de la sauce sur sa cravate, puis j’ai si je me souviens bien brillé à ma manière . Que quelqu’un ne fasse pas correctement le boulot qu’il s’est engagé à faire m’a toujours exaspérée. Là encore plus. A l’époque c’était L’association française d’action artistique qui nous envoyait là et là. A mon retour, tout le monde avait déjà entendu parler de cette histoire. Sans contexte diplomatique j’ai trainé comme un boulet pendant des années le fait que j’aie demandé à Maxime Le forestier qui chantait au mariage d’ami commun, de mettre sur pause sa guitare 5 minutes. J’en ris encore, Mais j’ai longtemps ri jaune, de mon impolitesse qui a bien fait marrer toute le monde et qu’on s’empressait de me remémorer!!!

Je repense à ces micro moments ( Ho!  et le conseiller culturel à Kinshasa qui ressemblait au capitaine Haddock, et les dames en tailleurs achetés avant le départ pour » là bas «  et le 14 juillet les rillettes sculptées en forme de cygnes majestueux, et au Kenya, un autre attaché qui avait sous son pied une sonnette pour appeler. Je me souviens de l’échange de regards que nous avons eu et de cette conversation aussi furtive que muette. Elle s’est terminée si je me souviens bien par un : » Oh, ça va … «  qui était quelque peu familier alors que je n’avais rien dit d’audible tout au moins . Puis en Afrique et ailleurs les électrons qui gravitent autour des ambassades, plus ou moins fortunés, plus ou moins alcooliques, plus ou moins transpirants. 

Le couple de japonais qui à Belgrade dans la valse de plus en plus vite et se transforme ainsi en arme de destruction massive est désopilant, les adeptes de la vodka, les dingues, Ceux qui ne s’aperçoivent pas que leur étui n’est plus le leur: Celui qui contient un fusil, lui qui contient une crosse d’êvêque. 

Depuis le 25 Mai 2024 ( brouillon retrouvé)

La brigue / ND es fontaines

Il y a eu l’horreur number one, à savoir les élections législatives et leur résultat Samedi dernier.

Avant tout je récapitule un peu à l’aide de mon téléphone le dernier moi ou mois à Paris. La perspective de partir au Repenti est toujours un délice, peut-être supérieur à la réalité, égal à celui ressenti lors de la réservation en Mars de chambres à Vence ( une nuit ) , à La Brigue ( 2 nuits ) et à Saint-Raphael ( 2 nuits ). Je ne peux pas encore dire. C’est le deuxième jour ici. Je suis malade et sous antibiotiques, je tousse comme un chacal. C’est douloureux cette sensation de poumons qui se déchirent et c’est déprimant.des larmes aux yeux en permanence, des Kleenex partout alors que j’ai dû en utiliser un seul paquet en un an !! J’essaie de penser à M qui est à nouveau hospitalisé, et à des situations « raides » mais je ne parviens pas à me départir de cette tristesse à l’origine inconnue. Floue? Inconnue. Il y a eu les diplômes des Beaux arts et je suis allée voir mes anciens étudiants en rentrant de mon atelier -volière ( les perruches sont en libertés et en profitent peu au début, la femelle moins que le mâle. Parfois ils s’élancent à 2; J’aime bien les voir voler, rentrer dans leur cage, repartir et échapper ainsi ( comme je le fais en rêvant du repenti, à la monotonie d’un seul endroit ) Y. a qui j’ai prêté mon atelier cet été était affolé car le mâle a trouvé le chemin de l’extérieur et n’est pas revenu. J’ai commencé tardivement la gym à Argenteuil le Mardi et le Jeudi. Pilates, avec une fille qui est très bien. Ca me plait et on est très peu nombreux. Ce sont des gens simples qui ne cherchent pas à gagner le concours de beauté et ne passent pas leur temps à se regarder dans les miroirs.

Il y a eu le concours pour la Tapisserie de Bayeux. Passé l’oral le 26 juin. Pas de nouvelles. Lé décision du nouvel atelier en Rez de Chaussée, des visites d’atelier, les finitions à l’atelier de Céramique, le Prix Matsutani ( choisir 8 personnes… ) Parfois dans mon agenda il y a écrit RIEN !!! Et c’est délicieux, cela veut dire Argenteuil sans personne. Puis le temps épouvantable tout le temps, la fête au château, ranger l’atelier et … en route. J’aime bien conduire, être seule dans la voiture avec la radio.

Si je regarde le passé au travers des photos, on peut dire qu’il y a l’observation de la rue ( SDF, sans abri, tentes le long du canal ) Gens ( que j’envoie à M, genre freaks…

Non terminé

Mais avant de ranger… 15 sept 2024

Dernier WE ici. Et aujourd’hui 15 septembre soit un mois après notre arrivée dans le brouillard, temps immaculé. Atelier déjà rangé ( vérifier quelques trucs) , cheminée allumée ( les vêtements s’imprègnent de cette bonne odeur ) et c’est agréable, vêtements prêts à être dans les sacs, livres dans les boites ). Le dernier lu, un prêt de G, polar de Daina Leon est proprement affligeant. Non pas que l’inspecteur Brunetti soit un inspecteur désagréable, et Venise une ville abimée par les touristes . Bref intrigue nulle, poncifs sur Sérenissime, écriture fade / et je ne pense pas que la traduction ait esquinté quelque chose. Bref … Inutile, ennui, désolant. Je ne sais pas si ce séjour m’a plu ou non. J’aime avoir, dans le midi l’unique souci de passer à l’ombre, d’éviter dans l’eau un rocher, de prendre des glaçons dans le frigo et de taper un grand coup la barquette sur la table pour que les cubes sautent et que je dise: Merde! Aller à l’atelier en se disant plus que quelques pas et je suis au frais ( enfin… une sorte de frais ) Ranger la terrasse , installer notre centre de balnéothérapie composé d’un tuyau d’arrosage et de deux seaux. Regarder la minuscule rainette cachée au pied de MA plante dans son pot. Plante pleine de santé qui arrivée ici a commencé a ployer, dépérir, jaunir. J’y avais tellement fait attention et elle était si vigoureuse à l’ombre. Des tortues sont aussi passées sans demander la permission et l’hirondelle nous a accompagnés le soir à partir de 21 h, installée comme une plume sur le laurier au dessus de la table. J’ai ri en regardant des photos de maison d’artistes . Oh les maisons chic! avec meubles choisis, piscines, tarabiscotages … Angoisse pour moi. Ce que j’aime au R, c’est que notre endroit est comme une grande roulotte. J’exagère un peu. Mais le linge que je me plais à accrocher dans les lauriers, ma palme posée sur une table un peu rouillée, les serviettes qui sèchent ici et là, le rideau que j’ai fixé avec des pinces à linge. Tout cela ne fait pas très  » villa  » ou domaine !!!

Ici il me semble que je n’ai pas entendu d’oiseaux, pas vu d’animaux ( pas de cul-blancs, quelques oiseaux rapaces, un chat au loin. Je repense à l’arrivée à la Croix Valmer et au sanglier qui cheminait tranquillement dans la ville ! ) sauf cet écureuil mort sur la route. Ma mobylette après des caprices inconnus démarre au quart de tour. J’ai peu marché, trois fois 10 km, ne suis pas montée sur le vélo. Comment retrouver ce goût de l’effort à Paris surtout? Ca me semble indispensable, mais cette paresse… Peinture quotidienne. La 10 m du mois d’Aout que je vérifierai à Paris et Terminerai avec une lumière correcte.

Biennale de Lyon . Y aller tourner et virer . Tout le monde est agréable et je suis plutôt contente du résultat. L’échelle est bonne ce qui n’est pas évident vu la taille du hangar. Le sol cependant interfère de façon pas très heureuse ( jaune et bleu ) . On revient à Viviers sous la pluie et AL, goute les pommes de terre à la crème et à la Fourme. On passe une bonne soirée et je la raccompagne le lendemain. Nous on a décidé d’aller visité le Musée d’Art et d’industrie. C’est sinistre là dedans et tous les deux on a la même sensation d’enfermement. Les cycles au sous-sol, la passementerie ( je ne trouve plus le nom de l’artiste décédé il n’y a pas longtemps et que j’aime bien. Les fusils. Tout cela m’ennuie. On avait déjeuné à La petite cantine, restaurant d’habitués comme il n’en existe plus. Délicieux et simple. On oublie d’aller chez Ceysson et on rentre. Hier Dimanche , montée sur les plateaux et chaise longue au grand soleil froid. Allumer le poêle. Ranger. R part demain.

FIN

NOTES BALS et GUILLOTINE

Quelques notes qui trainent dans mes brouillons.

Louis XVI exécuté le 21 janvier 1793 sur la place Louis XV dite place de la Révolution ». Paris, Musée Carnavalet.

Parmi les trente ou quarante théâtres et 644 bals publics qui faisaient recette, il y avait les bals des victimes, où n’étaient admis que ceux qui affirmaient avoir perdu des parents par l’échafaud, où l’on dansait en habits de deuil, et où l’on saluait d’un coup sec de la tête, comme si elle eût été frappée du couteau de la guillotine. Ces bals furent créés par des jeunes gens dont des parents ou des proches avaient été guillotinés, mais à qui la Révolution avait restitué les biens précédemment confisqués. Avec ce retour de fortune, ils créèrent des bals à la fois aristocratiques et décadents pour se retrouver entre eux. La description de ces bals varie, mais leur point commun est de servir de catharsis à l’expression émotionnelle de l’exécution de proches, ainsi que des bouleversements sociaux liés à la révolution. Par la suite, beaucoup trouvèrent cette idée scandaleuse. Les participants portaient des vêtements de deuil ou des costumes avec des brassards de deuil. À l’inverse, certaines femmes portaient des vêtements gréco-romains très fins, pieds nus ou avec des rubans. Certains portaient aussi des cheveux coupés très courts ou relevés, comme ceux des condamnés avant leur exécution. Ou encore un ruban ou un fil rouge autour du cou à l’emplacement où la lame de la guillotine devait couper. Les femmes portaient leurs cheveux relevés « à la victime » et utilisaient pour ce faire un peigne appelé « cadenette ». Ce serait l’origine de la « coiffure à la Titus ».Pour saluer, au lieu d’un signe de tête élégant, un danseur secouait sa tête en tous sens pour imiter le moment de la décapitation.

Me revoilà

Pas écrit depuis longtemps, sans doute depuis un mois. Il va me falloir remonter le temps. En vrac: Le bidonville détruit sur l’A15. J’admirais « l’architecture » de cet ensemble fabriqué avec  » de tout ». Fini. Au feu porte de la chapelle je regarde les jeunes blacks sur un terre plein dans leur sac de couchage. Le feu passe au vert et je pense à autre chose qui pourrait être ce qu’il me reste à faire avant de partir à Saint Paul Dimanche. Tiens j’ai oublié un truc. .J’ai recommencé à peindre depuis un moment, ne lisant plus les échanges de mails pour l’expo. Suis retournée à nouveau Dimanche au Louvre à l’ouverture . Antiquités grecques cette fois et on n’y croise pas foule. J’observe avec interêt les fibules et suis surprise de la taille de certaines. Ce sont des objets magnifiques/ La revue NOISÉ est sortie ? Sais pas mais le dossier qui m’est consacré me plait. J’aime bien les photos.

A la librairie j’ai trouvé un livre qui m’intéresse beaucoup. L’instauration du tableau de Stoichita. En le feuilletant mon oeil à accroché le mot Âne. Âne iconoclaste pour être plus précise…Tiens tiens. Je regarde plus attentivement et vois qu’il s’agit là des ânes iconoclastes dans une oeuvre du 17 eme . Tiens tiens ( bis ) . On voit représenté un cabinet d’amateurs, un tableau de Hieronymys Francken III, peintre du XVII ème: Cabinet d’amateur avec iconoclastes. Pour résumer, on est face à deux scènes simultanées: On voit un cabinet d’amateur et des oeuvres au mur, quelques sculptures, trois personnages et un petit singe. Sur la droite une arcade s’ouvre sur l’extérieur et on découvre là trois ânes furieux en train de tout casser, de tout faire brûler: tableaux, globes terrestres, instruments de musique. Je lis que les cabinets suivent des principes mnémotechniques et que parallèlement à l’art de la mémoire, il y aurait un art de l’oubli. On parle du Cabinet imaginaire de Shenckel dont je ne savais rien hier encore. Ce qui m’intéresse ici est la question posée: « Que fait on lorsque la chambre est pleine d’images et que l’on veut construire un autre discours, se demande l’auteur? Il faut, répond il, purger le cubiculum des vieilles images et il illustre cette opération par la vision suivante: Que l’on s’imagine un ou plusieurs hommes enragés et furieux envahissant la chambre, armes au poing et cassant les images en les jetant à terre. Apres cette opération le peintre ( c’est à dire l’orateur ) peut parer sa chambre de nouvelles couleurs et images. 

Je ne souhaite pas qu’une armée d’ânes en colère envahissent mon atelier mais cependant le problème est bien là: Comment désassembler, rompre, empêcher qu’un certain confort propre à la répétition, ne s’installe. Comment tenter et parvenir à  de ne pas se ressembler et produire des images en série. 

Donc il est question beaucoup de cabinets d’amateurs ( repensons à celui de Perec ):

Personne ne sembla jamais se lasser de compter les originaux et les réductions de plus en plus petites d’Heinrich Kürtz. Très vite on s’amusa à calculer que le format de la toile était d’un peu moins de trois mètres sur un peu plus de deux, que le premier tableau dans le tableau avait encore près d’un mètre de long sur soixante dix centimètres de haut, que le troisième ne faisait plus que onze centimètres sur huit, que le cinquième n’avait même pas le format d’un timbre poste, et que le sixième faisait à peine cinq millimètres sur trois. Et le lendemain du jour où un quidam qui s’était muni d’une loupe de bijoutier et s’était fait faire la courte échelle par deux compères, affirma qu’on y distinguait très précisément l’homme assis, le chevalet avec le portrait de l’homme tatoué, et encore une fois le tableau avec encore une fois l’homme assis et encore une dernière fois le tableau devenu un mince trait d’un demi-millimètre de long, plusieurs dizaines de visiteurs arrivèrent avec toutes sortes de loupes et de compte fils, inaugurant une mode qui, pendant plusieurs mois, fit la fortune de tous les marchands d’optique de la ville

J’ai cherché d’autre peintures où figurent des iconoclastes. Il y en a un que j’aime beaucoup aussi où l’on voit un homme piquer un tableau de la Vierge avec sa lance. Il est suivi d’un autre qui brandit une hache alors qu’un prêtre tente de le retenir.

J’ai envie d’aller en Italie ou à Madrid au Prado. Tiens il grêle ( comme noterait Madame de Sevigné qui a un vrai bulletin météo dans la correspondance avec sa fille. J’ai noté aussi le livre Panofsky Bourdieu une rencontre décisive.

Terminé  » mon »Gainsborough » Conversation dans un parc « 

Gainsborough / Conversation dans un parc

Se préparer à chercher LE tableau. Une évidence s’impose: je ne vais plus assez souvent au Louvre. Mes écouteurs m’empêchent de souffrir du monde, et les groupes de visiteurs s’effacent peu à peu. Alors je tourne je vire, je passe et repasse devant Mantegna, je savoure Bronzino, j’oublie la raison de ma visite, je me perds… je photographie le Saint Georges de Raphaël… les deux jeunes hommes d’un anonyme – j’aime les anonymes – actif à Venise vers 1500… L’un d’eux me regarde du coin de l’oeil. Je m’arrête devant la fantastique Minerve chassant les Vices du Jardin de la Vertu puisvoiciSasseta, et la Jane d’Arc d’Ingres. —Pourquoi pas? Non.  Des urnes, des vases, un casque à Pilos, un demi masque de jeune satire… Hubert Robert, les funérailles de l’amour de Caron. A vrai dire je ne sais plus où donner de la tête et je dois me recentrer. Qu’est-ce que je cherche? Pourquoi copier alors que cet exercice n’existe plus guère? Adolescente j’ai souffert avec joie en copiant bas-relief assyrien, moscophore, cheval du Parthénon et autres plâtres qu’on trouvait encore dans les écoles d’art de province. J’ai gravé une copie de l’Homme au gros ventre orné de boutons de Jacques Callot, dessiné d’après la leçon d’anatomie du Docteur Tulp et très récemment peint un Judas pendu d’après Giovanni Canavesio, et le pantin de Goya. Mais s’il y a la tentation de copier, il y a surtout les tentatives qui ne sont pas toujours glorieuses. Copie, interprétation, faux? Poursuivons la recherche.  Personne dans la salle des Poussin, personne devant les Corot. Où suis-je? Je demande la salle 920, la salle des Chardin car c’est le Singe Peintre que je veux revoir. Salle fermée. C’est sans doute un signe. Il y aurait bien Descamps? … Non. Un peu découragée, je cherche une issue. Denon, salle 713. Peinture Anglaise. Voilà! Je sais! J’ai trouvé mon peintre: ce sera Hogarth ! Où est il? De Hogarth point! Pas de Hogarth au Louvre??? Déconvenue… Je prends mon temps. J’aime sans savoir pourquoi le portrait de Ralph Willett de George Romney. Ses bas de laine en font un allié. J’ai les mêmes. J’hésite. Je pourrais transformer un peu le buste et le modèle pour rendre cela un peu moins ennuyeux… Réflexion faite j’abandonne Ralph à la mise en scène de sa méditation. Là-bas au fond, ce petit tableau… Je m‘approche. Face à nous et assis sur un banc dans un paysage d’arbres et de temple en ruine, un couple: un homme jeune en habit rouge et tricorne noir, jambes croisées et livre refermé momentanément, s’adresse à une jeune femme qu’il regarde. Le peintre a arrêté le mouvement de son bras. L’homme a parlé, parle ou s’apprête à le faire. Cite-t-il un passage du livre refermé, dit-il son amour, ou une platitude d’ordre météorologique? Elle, est immobile comme un mannequin d’atelier aux joues roses posé sur un fond vert. Eventail de plumes  à la main, elle est figée et droite comme un I dans sa robe rose à reflets. Je croyais qu’elle me regardait mais non, elle ne nous voit pas. Cette conversation élégante semble l’ennuyer. En fait je crois qu’elle n’écoute pas, elle est ailleurs et c’est justement l’ennui qui se dégage de ces mises en scène qui me fascine: couples accompagnés d’un chien, chasseurs, familles en perruques… On trouve d’autres exemples de ces conversation pieces chez Gainsborough puisqu’il s’agit ici de cet artiste. Les tableaux qui m’étonnent le plus sont le Portrait of Mr and Mrs Carter of Bullingdon House qui me fait sourire tant la femme est étrange, le chien Spitz mais aussi Diane et Acteon plus tardif. Je me suis souvenue alors d’un autre tableau ennuyeux que j’avais « copié »:les époux Andrews du même peintre. Chute uchronique Franco-Britannique et facétieuse:

Thomas Gainsborough meurt meurt en 1788: A Versailles c’est bientôt la danse des têtes coupées au bout de piques. Le portrait en pied de la noblesse n’est plus de mise. Finies les commandes de portraits! Thomas, enfin, n’aurait plus à peindre les belles têtes de ses riches commanditaires aristocrates dont il redoutait le face à face. Place au paysage !

Je viens de visionner des fichiers où l’on me voit peindre à 13 ans je dirais. 14 secondes de super 8 en extérieur. Je peins la colline de Grasse devant l’endroit où j’étais soignée pour l’asthme au domaine de Malbosc. En prime j’ai moi bébé. je regarde cette petite chose et j’ai du mal à réaliser à vrai dire. Je ne sais pas le sentiments que cela me procure de me voir à 3 mois dans les bras de ma mère qui aujourd’hui pourrait être ma fille !.

Je viens d’envoyer à Donatien l’image du Gainsborough. Et je ne suis pas mécontente d’avoir terminé l’entretien avec lui. Pas facile je dirais. Il y a juste une question à laquelle je n’arrive pas à répondre et qui concerne l’historicité. Je vais lui demander de m’épargner.

Dans mon atelier j’ai travaillé ces temps si dans la première pièce plus petite et qui donne sur la terrasse. Le petit oiseau est bizarrement venu me rejoindre et il s’est posé sur l’échelle elle-même devant un miroir. Il s’est donc découvert un ami, et ils ont parlé. Je l’ai filmé en pleine conversation. Il attrape des trucs, bouge avec son bec des photocopies et je retrouve au milieu es pots des petits amas de laine de plumes et autre matières qu’il a trouvées pour dirait on commencer un semblant de nid. Bon allons savourer la terrine de sanglier de Laurence ( sur un morceau de pain à l’ail des ours !!!)

Correction du texte pour Copistes. Hop c’est fait. monter Umburri ( il serait temps ), découper des trucs ( il serait temps ). Je me demande à quoi va ressembler l’exposition. Bon on verra

Je rame ( écrit il y a un moment )/notes

C’est le moins que l’on puisse dire. Devant répondre à des questions concernant « le problème » je tournicote autour de cette idée sans être capable d’écrire deux phrases?

Je ne sais pas si cela me remet dans des angoisses propres aux examens à passer. Ceci dit en ce qui me concerne l’expérience est mince. La première ayant été un examen de solfège au conservatoire. Je devais avoir 9 ou 10 ans, détestais autant le professeur que sa matière à laquelle je ne comprenais rien. Le 0 à faire signer par les parents, écrit vivement au stylo rouge ne m’ont pas aidée à apprécier l’apprentissage de la musique. Vous encourager à penser que vous ne saurez jamais rien, que vous ne trouverez aucune solution même la plus mince est condamnable. Les meilleurs professeurs ne seraient ils pas ceux qui font de toute situation problématique une aventure encore plus passionnante, J’ai détesté ce temple vieillot de la musique, et j’ai pourtant aimé son symétrique jumeau qu’était l’école des beaux arts, ‘aile gauche du bâtiment. Cependant cette dictée musicale qui me terrorisait avait reçu à l’examen la note de 20. Pas d’erreur. Ce qui me donne un petit espoir face à mes doute quand il faut résoudre ce problème du problème. {« Est ce que la peinture pense par des concepts ou des figures » c’est Daniel Arrasse dans ses Histoires de peintures et notamment en parlant de l’anachronisme dans les Ménines. Et moi comment est ce que je pense. Les artistes n’en ont rien à faire des catégories de l’histoire l’art . C’est ma foi vrai. S’approprier les oeuvres du passé en les déformant et en les utilisant à leur propres fin. C’est vrai aussi. Remarque de D A. Sur les enveloppes de disques pour illustrer le musique du XVIII siècle on mettait des tableaux du 16 eme siècle. Décalage qui fait que la musique classique est illustrée par des oeuvres du 16 eme … La peinture n’est pas obligée de représenter les concepts du temps. La peinture pense ( « la peinture ça pense » Damish ) par ses moyens qui ne sont pas des moyens conceptuels .Le problème de l’anachronisme de l’historien par rapport à son objet. Tenter d’éviter l’anachronisme. Un artiste à le droit. Sortir l’objet de son temps pour le faire vivre à partir des questions d’aujourd’hui. C’est le rôle de l’artiste. Réalisme le mot apparait dans la langue française au 19 eme / Courbet/ Le réalisme de Giotto non. Qu’il veuille représenter le réel d’un certaine façon oui. Peintre du réel oui. anachronisme: Psychologie des artistes/ ( commence avec Rousseau )se développe au 19 eme . Tempérament humeur astrologie.

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