JUILLET 1/ fin de saison

Je viens entre deux quintes de toux d’achever la lecture de Mémoire de Fille de Annie Ernaux. ( Plus tard )J’avais une idée un peu toute faite des écrits d’AE, je ne parle pas du style, mais de ce qui pouvait y être dit: La réalité plus que réelle mais pas du tout magique, l’ordinaire, l’ennui, le quotidien. Le chariot des courses sécurisé et son jeton en somme . Il y a eu l’horreur number one, à savoir les élections législatives et leur résultat Samedi dernier. On va voir aujourd’hui. Je redoute le pire. 

Avant tout je récapitule un peu à l’aide de mon téléphone le dernier moi ou mois à Paris.

La perspective de partir au Repenti est toujours un délice, peut-être supérieur à la réalité, égal à celui ressenti lors de la réservation en Mars de chambres à Vence ( une nuit ) , à La Brigue ( 2 nuits ) et à Saint-Raphael à la 201 de l’Excelsior ( 2 nuits ) en notant la date limite pour annulation si nécessaire. On ne peut plus partir le nez au vent et c’est vraiment pénible que de toujours prévoir. Donc un délice, peut-être supérieur à la réalité, je ne peux pas encore dire. C’est le deuxième jour ici au Repenti. Et c’est un peu comme pour une histoire d’amour, attendre c’est cela le délice et lorsque le jour J arrive on tremble parce que c’est déjà presque terminé. J’exagère un peu car je resterai ici encore un mois. Un mois de trêve, un mois à ne pas parler peinture sauf… 

Comme à chaque début de vacances ou plutôt changement de lieu, , je suis malade et sous antibiotiques grâce à M encore une fois car je tousse comme un chacal. Test Covid négatif. C’est douloureux cette sensation de poumons qui se déchirent et c’est déprimant ces larmes aux yeux en permanence, des Kleenex partout alors que j’ai dû en utiliser un seul paquet en un an !! J’essaie de penser à M qui est à nouveau hospitalisé, et à des situations “raides” mais je ne parviens pas à me départir de cette tristesse à l’origine inconnue. Floue? Non. Inconnue. J’ai des boutons de fièvre autour de la bouche ! On dirait qu’un molosse m’a mordu. 

Il y a eu les diplômes des Beaux arts et je suis allée voir mes anciens étudiants en rentrant de mon atelier -volière ( les perruches sont en libertés et en profitent peu au début, la femelle moins que le mâle. Parfois ils s’élancent à 2; J’aime bien les voir voler, rentrer dans leur cage, repartir et échapper ainsi  – comme je le fais en rêvant du Repenti- à la monotonie d’un seul endroit ) Y. a qui j’ai prêté mon atelier cet été était affolé car le mâle a trouvé le chemin de l’extérieur et n’est pas revenu. 

J’ai commencé tardivement la gym à Argenteuil le Mardi et le Jeudi. Pilates, avec une fille qui est très bien. Ca me plait et on est très peu nombreux. Ce sont des gens simples qui ne cherchent pas à gagner le prix de beauté et ne passent pas leur temps à se regarder dans les miroirs. 

024Il y a eu le concours pour la Tapisserie de Bayeux. Passé l’oral le 26 juin avant de filer sur l’autoroute.. Sais pas. Mais comme je l’ai souligné je ne  fais ni Pédagogie, ni illustration à la gloire de qui que ce soit. Guillaume le Conquérant, c’est la magnifique broderie de Bayeux qui, malgré son ingénuité formelle trempe dans le sang, enveloppe les morceaux de corps, vole au vent comme un étendard de mort. La guerre. La peur. Guillaume et Mathilde ce n’est pas Ken et Barbie. C’est plutôt shakespearien/ KINGS.  

Pas de nouvelles. 

Il y a eu La décision soudaine ( l’occasion fait le larron )  du nouvel atelier en Rez de Chaussée ( je pense au futur, au rez-de-chaussée, et au pont de livraison sur l’impasse. Il est moins beau que l’autre, et sans vue mais pas mal du tout. Je garde le premier bien sûr.

Il y a eu des visites d’atelier, les finitions à l’atelier de Céramique, le Prix Matsutani ( choisir 8 personnes… ) Parfois dans mon agenda il y a écrit RIEN !!! Et c’est délicieux, cela veut dire Argenteuil sans personne. Puis ce temps épouvantable tout le temps, cette pluie, c’était assez déprimant .

Il y a eu la fête au château sans R.

Je n’aime toujours pas Noël


HÔTEL LE REBOURS C’ÉTAIT BEAU CE NOM À LA HUYSMANS

Une route de montagne et des camions chargés de sable qui la descendent. Moi à vélo. Est ce que ça va grimper trop pour moi qui n’ai plus d’entrainement. Un village. Une voiture noire et une famille. Parents et deux enfants. Ils vont me rapprocher de Grasse puis j’irai à Magagnosc. On passe chez eux. Les femmes ont des robes longues. Il y a un petit chien blanc. Maison bling bling. Une exposition qui commence ce soir et je n’ai rien installé. Éteindre? Transporter les vitrines? Je n’arrive à prendre aucune décision et tout est extrêmement lent. Sais plus…

Hier zapping et rire devant un programme américain tellement irrévérencieux et de de mauvais gout. Le moniteur d’auto-école qui pilote un chinois porte des lunettes avec des fentes inclinées pour voir comme un Chinois, le prêtre dans une épicerie juive fait signer une pétition en demandant aux client de reconnaitre qu’ils ont tué le Christ et je passe les trucs plus hard avec des noirs. C’est atroce. Mais c’est drôle…

Un nouvel oiseau, un mandarin,  que j’ai nommé Klaxon vu son chant. On dirait un bruit de jouet pour bébé. Du coup Ovide me semble plus discret et je n’entends plus ses chants répétitifs pire que Steeve Reich ! C’est bizarre les oiseaux quand même. Ca m’émerveille. Est ce que je les amène? Hum.

                   R est parti pour une semaine. Me voilà seule. C’est bizarre au début. Alors à nouveau je range. Je jette, je range et je jette. J’adore jeter. C’est comme si je m’allégeais de choses que d’ailleurs bien souvent j’ai oubliées et de gens aussi que j’ai oubliés. C’est bizarre que ces courriers que l’on dirait amicaux, ne m’évoquent strictement rien. Une chose que j’avais trouvée drôle c’est qu’un jour aux Belles Lettres alors que le Monsieur me demandait mon nom pour la facture, me regarda et me dit: J’ai toujours votre tableau. Ce qui est drôle aussi c’est que de son nom je ne me souviens pas, mais son écriture oui. Sur une carte de visite. C’était  la première peinture que je vendais. Je revois le moment, rue Léonidas au 8bis exactement, rez de chaussée gauche- ou cette personne avait choisi. C’est Antoine Revay -est-il vivant – qui l’avait accompagné. Il était bizarre Antoine.Il était tragique Antoine. S’est-il suicidé / pourquoi dis-je ça. Je ne sais pas. C’était le genre de toutes façons. Grand lecteur pas heureux. Il s’était marié je crois. Dans l’atelier aux BA, il peignait en costard. Il avait une veste en sorte de Tweed verdâtre et une cravate. Il peignait un modèle nu tout aussi verdâtre sur un grand format quand je suis entrée. Ca m’avait impressionnée. Il parlait avec un accent hyper snob. Il était fou je crois, ou l’était devenu. On a ri souvent. Je lui avais raconté que le boy de Mistinguett toujours en vie à l’époque et que je voyais sur scène au Paradis Latin presque chaque soir,  avait comme surnom Chériette. Ça le faisait beaucoup rire. Il fallait prononcer en roulant les R. Je l’ai revu à la Villa Médicis. C’était pénible. Dormant chez moi-lui, je n’avais pu fermer l’œil -moi tant sa présence était lourde. Il y a des natures comme ça- ( le fils de R. aussi )- qui vous étouffent de par leur présence, même s’ils sont trois pièces plus loin et qu’on les entend à peine respirer.

                   Il y avait aussi Key le Japonais qui était bien zinzin aussi et qui peignait des grands nus noirâtres, ce de façon frénétique. Il avançait, il reculait.Et puis le clan des espagnols, pape, Antonio,( je suis le grand chien jaune qui va te mordre ) José ( mort du sida ), Javier qui s’était fait canarder dans sa douche. On était allé le visiter à l’hosto. Il était ETA ( Radio: les puits ferment/ La mine/ ), et aussi Remy, peut-être le plus doué et qui m’a appelée il y a une dizaine d’années. Hum; il vivait chez sa grand-mère. Je ne sais plus son nom de famille… et Simon qui peignait un coq. J’avais eu pour mission de choper le coq et d’aller le jeter chez les archis. Je m’étais exécutée et sauvée à toutes jambes. On a vien ri. Le coq était revenu. Mais une semaine plus tard c’était un poulet prêt à rôtir qui l’avait remplacé. Les archis s’étaient vengés. Il y avait Anamaria, toujours mon amie et qui arrive de Bogota en MArs, des des oubliés et oubliées. Une américaine au nom oublié, sais plus.

Je ne parle presque jamais des Beaux-Arts. Je n’y pense pas non plus sauf quelquefois le Mardi quand je suis à l’école, et que je passe devant l’atelier Cesar. La bibliothèque, je n’y allais pas. Les collections , j’en ignorais l’existence. César s’est eteint il y a longtemps. J’avais vu mon professeur dans je ne sais quel EPAD terrible il y a quelques années et il avait presque 100 ans. Il déraillait mais se souvenait de moi. Duffau le séducteur, déguisé en sculpteur, en Rodin dirais-je, toute sa vie,  avait la fanfare pour l’accompagner. Il y avait même Hugues Aufray ce jour là. Je ne suis pas allée au cimetière.. Bizarrement moi qui l’avait beaucoup aimé, sa mort m’a laissée sans émotions. C’est bizarre ces trucs là.

Biennale de Venise il y a longtemps, longtemps

PENIBLE INVENTAIRE

Capture d’écran 2015-06-28 à 15.29.23

Capture d’écran 2015-06-28 à 15.27.17Les chants de la Terre n’adoucissent en rien ce pensum. Et ce plongeon dans le passé.

Plus que demain. Ranger et Mardi je roule. Je fais comme je peux, j’en classe un maximum. Envie de travailler, tranquille et de lire.

 

Retour en haut