Dolc’ è pur d’amor l’affanno

L’adorant de Larsa

Statuette d’homme agenouillé dit « l’Adorant de Larsa » 
Début du IIe millénaire avant J.-C.  Mésopotamie, Larsa Bronze, or

Le personnage qui porte un bonnet à haut bord, proche de la coiffure royale, est à demi agenouillé, une main devant la bouche dans l’attitude de la prière. Sur le socle, il est représenté dans la même position face à une divinité assise. Une longue inscription indique que la statuette a été dédiée au dieu Amurru ou Martu, dieu-patron des Amorrites, par un homme de la ville de Larsa, pour la vie de Hammurabi.
Une petite vasque à offrandes est fixée à l’avant du socle.

HWV 109a : Dolc’ è pur d’amor l’affanno Air- pour contralto et basse continue.

Le rêve de la nuit se poursuit l’après midi lors de la sieste que je ne peux m’empêcher de faire. Je retrouve donc cet espace: Un appartement Italien ou nous devons aller après l’opéra. C’est au numéro 18 d’une rue au coin et classe correspond au numéro d’une loge. Une vieille prostituée est assise là. J’ m’aperçois qu’il sera impossible à R de monter: Des marches puis une petite échelle et longer une armoire, à nouveau des arches et l’échelle jusqu’au 8eme étage. J’annule la location et nous dormirons à Malbosc qui n’est pas si loin heureusement. Acheter des légumes / J’oublie je ne sais quoi / Il y a un homme que je ne connais pas.Que fait la dedans pas soeur pas vue depuis 20 ans.

Hier voyage de retour pour le moins l’oser. Perigueux Bordeaux/ Mon livre est presque terminé/ La sonate à Kreutzer qui est un ensemble de 3 textes sur l’amour. Tous effrayants dans leur genre, de l’ennui, au crime et au suicide. Billet de premiere classe mais il n’y a pas de première classe. Du monde et me retrouve sir un strapontin inconfortable. 5 enfants ensemble plus loin, importunés par une dame qui leur demande de mettre un masque alors qu’ils échappent à l’obligation. Elle vient s’assoir en face de moi et je me dis que pour la finir d’ennuyer des enfants, de ne pas les laisser vivre eux qui étaient si calmes, le nez dans un bouquin. Je mets mes écouteurs et sors mon nez de sa cachette. Je me dis que je n’ai qu’à attendre un peu. Elle regarde son écran et a un tic au bras droit. Elle l’écarte régulièrement de son corps. En voilà assez pour forger une antipathie, puis elle mort rapidement à l’hameçon et me titille le bras alors que je fais semblant de ne pas l’entendre. J’ouvre les yeux et là c’est elle qui m’a entendue. Bref. Elle descend à l’arrêt suivant et la police vient directement vers moi , la gestapo comme me dit ma nouvelle voisine plus accorte. ” Papiers, billets, vous n’aviez pas de masque”. L’autre m’a balancée. On me menace des 135 euros puis on me fiche la paix. J’ai des trucs au pantalon, et du ciment plein les chaussures ce qui n’arrange rien. Bon, ils me lâchent le mollet je parle de délation et m’étonne de leur réaction quant a ma plainte d’avoir acheté un billet en somme qui n’existe pas. Au départ de paris Bordeaux j’avais également hérité de la place 81 que je cherche encore. Tout cela n’est pas passionnant mais a eu le mérite de faire rire un peu D. qui a perdu H hier. Donc , je n’ai plus rien à lire et recommence au début le Bonheur conjugal sans grand enthousiasme. Arrivée à Montparnasse, je descends. Je m’étonne que les gens restent dans le train. Après Montparnassse c’est l’enfer? Non? Le quai est désert et vient d’être lavé. Il y a le panneau jaune qui indique que ça glisse. Soudainement alors qu elle train est encore à quai , je me rends compte qu’il y a un truc qui ne tourne pas ron; Exact. Je tente de renter à nouveau. trop tard. Nous sommes à … Massy. Misère j’en aurais pleuré. Avec mon lourd sac à dos, mon Tolstoï épuisé, me voilà en chemin désert vers le RER B. Puis pas détaxé, puis métro.

Ils ont bien ri à mon arrivée. Moi aussi . Mais c’était vraiment sinistre. Et les gens qui circulent à 22 h sont soit des travailleurs, soit des SDF qui cherchent une clope ou un peu d’argent. 3 ados de banlieue avec leurs petites jambes dans des survêtes étriqués qui achètent au distributeur des saloperies sucrées.

Goulash. Et au lit. Ce matin réveil à 6h puis rendormie. Mails des étudiants, atelier fermé/ 4 cas covid chez moi on se distingue comme on peut !… Pâtes ce midi. Un livre de Norman MAiler que je n’ai jamais lu. Ca commence avec Himmler et l’inceste… Puis je m’endors profondément.

J’aime bien aller seule à l’hôtel quand je travaille. C’est comme un sas. Je bois une bière en bas, ou marche une demi heure dans Perigueux avant le couvre-feu. Ne dîne pas ou commande un tajine poulet que je mangerai devant la télé. Un truc très interessant sur Arte. Bellingcat , les combattants de la liberté. L’alarme de l’hôtel se déclenche et nous invite à rejoindre les sorties les plus proches. Je m’imagine et laçant mes chaussures que je suis sur le Titanic ( l’alarme a u côté marin ). Je sors tranquillement convaincue qu’il s’agit d’un pas grand chose. Une dame court. Effectivement chacun retourne d’où il vient.

Le brouettes de ciment me rappellent les chantiers de mon père ( DELPRAT FRERE ) et les visites des constructions le dimanche. Allergies au visage. Outils, truelle. Faire les lougliers, sortes de loups romains et sangliers des métamorphoses. On voit que ce n’est pas Circé qui est à la bétonneuse.

Chacun s’active. Il y a le rayon moulage avec la radio genre Nostalgie où on entend Garou qui nous casse les pieds avec Esmeralda plusieurs fois par jour. Gérard Lenormand ensuite, c’est sans doute le pire. Puis je chante moi aussi Allumez le feu ou bien une autre connerie. Le programme musical des métalliers n’a rien à voir . Plutôt Métal, c’est le cas de le dire. Les apôtres de Notre Dame sont allongés, soudés, réparés puis comme un Covid enfermés dans un sac plastique.. Il y a la mosaïque et ma fontaine. Quel bazar. Zut j’ai cassé les oreilles de cet animal qui sera fixé au bord. Je n’aime pas l’oeil des serpents. Les fleurs? ça va. Le monstre? Zut le fontainier dit que les canalisations du bras sont trop fines. Mais pourquoi ne l’a t’on pas su. Sandwich à quoi?.Voici l’atmosphère

SCENES DE LA VIE ORDINAIRE

Hier j’ai écouté d’une oreille france-culture pour changer un peu . Eh bien ça fait peur. Je repense au formidable petit texte , tout petit, brun ou brune ou je ne sais quoi, qui infiniment simplement décrit la contamination de langage par le mot brun. une sorte de LTI de Klemperer en 6 pages ou moins.

Je suis terrifiée à l’idée d’un second tour Mélanchon-Le Pen. Terrifiée tout court de ce qui PEUT nous attendre. Quelle merde.

Hier mon retour en train d’Argenteuil ( pas le direct, celui qui s’arrête ). Houleux on peut dire. J’ai mon vélo et un type genre roi du monde me demande de le pousser car je bloque un strapontin. Ce qui est vrai. Le train se remplit de plus en plus. Je lui dis qu’il pourrait être aimable et ça commence. Ca fait:

—J’men bas les couilles de toi. Tu m’fais pas peur avec ton livre conace. Je vais t’l’arracher ton livre.

Je lui dis de se taire qu’on a compris. Ca continue:

—J’vais t’égorger. Oué avec un couteau. J’men fous de retourner au placard. J’tégorge devant tout le monde.

Moi j’ai lâché l’affaire. je lis et ça le rend fou.

—Retiens bien mon visage parceque je vais te retrouver et je t’étrangle. Même devant 50000 personnes je t’égorge avec mon couteau. Schlack

Moi: —oh!!! Comme j’ai peur. Comme je tremble.

—Vazi fait la maligne. t’as une grande gueule toi. On sait même pas si t’es un mec. J’te retrouve en taule j’te sodomise

Moi:

—Pourquoi pas tout de suite? La probabilité d’aller en taule pour moi est mince.

Je replonge dans mon bouquin , mais sincèrement ça devient pénible. Personne ne bronche, une africaine lève les yeux au ciel et il lui dit de remonter dans son cocotier.

—Oué tu peux appeler les flics sale conace me dit-il.

Moi en souriant:

—Pour quoi faire?

Un Monsieur à l’accent de l’est me dit de ne plus parler et il reste près de moi, ne veut pas que je sorte sans lui. Un autre au moment où tout le monde descend dit au gars:— Vous êtes malade. L’autre redevient fou. On sort. Il s’est enfin tû. Moi j’avance tranquille, me retourne quand même par précaution. Il est au milieu du hall, tout seul comme un con.

Je grimpe avenue Trudaine et on dine avec Julie aux Petits Gros. c’est un peu bobo, mais c’est sympa et c’est bon. Il y a de vrais plats du jour avec des produits frais et des vrais hamburger au cantal.

J’ai peint tout l’après-midi en grognant . C’est dur. Grrr.

Ce matin, Benoit à 8h. Ca avance. La semaine prochaine ça va chauffer. j’ai peur des prises d’empreinte. A côté je me dis qu’un IRM c’est Bambi. Sais pas. Bon à la guerre comme à la guerre.reçu le livre sur la bibliothèque de Hitler. Ça à l’air intéressant. hier aussi, RV avec Teresa Faucon pour le texte sur la video. J’aime bien cette fille. En fait autour de ces préparatifs je rencontre des gens super.

Bon je file en espérant que Jack l’éventreur ne soit pas dans le wagon !!!

 

Exercices de méchanceté transilienne

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A chaque fois , je me dis que c’est le truc le plus palpitant du retour d’Argenteuil. Selon l’heure, l’intensité du plaisir dont je vais parler augmente.

C’est aussi une histoire de suspense trop peu évoquée et qui nous concerne tous. Enfin qui concerne les utilisateurs des trains pourris ou semi pourris de banlieue partant de la garde Saint-Lazare-je ne connais pas assez les autres.( quelquefois il y en a des neufs avec des beaux sièges rayés)

Le train lui-même:

Dans le meilleur des cas il n’y a pas trop de monde, et la porte des toilettes est fermée. Quelqu’un s’est sacrifié pour aller en arrêter le battement et la claquer d’un coup sec pour en finir. Il y a toujours un filet d’un liquide suspect qui progresse vers vos chaussures mais bon…Parfois il y a des trains d’un autre âge avec une tablette métallique et on s’imagine que là il devait y avoir un contrôleur d’un autre âge aussi ou on ne sait pas quoi.

Donc dans le meilleur des cas disais-je, il n’y a pas trois personnes qui parlent au téléphone dont deux qui hurlent, pas le mec muet qui vous pose à côté un porte clé avec un petit papier rectangulaire qu’on ne regarde plus depuis belle lurette. Il n’y a pas un mec qui a son butin sous le bras, à savoir le sac marron du MacDo qui est une véritable infection. Une vé-ri-table infection. C’est vraiment le truc le plus dégueu qui soit. En plus faut imaginer que ce sera ingéré en mode tiédasse, les frites étant les plus rapides à se transformer en buchettes jaunasses froides. Et si l’on imagine l’usine qui fabrique les sauces et ce qui s’y passe c’est le désespoir assuré. Il n’y a pas les 3 copains qui écoutent de la musique via le portable.

En revenant sur le dossier toilettes de ces trains, je suis toujours prête à remettre une médaille au mec qui en sort. Souvent d’ailleurs il en sort alors que le train n’est pas encore parti et il file sans un regard pour qui que ce soit. Il faut avoir un entrainement du type GIGN pour affronter ce local. C’est pire à mon avis  que de tenter d’éviter une mine anti-personnelle. Bref.

Bon , voyons mon cas. Ce qui me différencie des autres voyageurs c’est que j’ai un vélo.

Un vélo.

Plusieurs situations possibles. Il n’y a personne. C’est bon. tranquille. Train direct. Wagon vert si c’est possible et même pas la peine d’aller poser le vélo dans le petit réduit ( à côté des toilettes). Pas la peine de se faire un tour de rein à le suspendre. Entrer, appuyer le vélo sur la porte, s’assoir sur le strapontin, bloquer la roue avec un pied. Coup d’oeil circulaire pour voir ou est l’ennemi ( la fille ou le mec qui téléphone ou qui va le faire ) , ouverture du livre. C’est parti.

Deuxième cas. C’est blindé. Et tout le monde vous déteste vous et le vélo.

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Guy Debord

En toute situation, vous et votre vélo devez vous sentir le maitre du monde. Et froncer l’oeil quand au moment de le  soulever pour entrer vous découvrez la présence de deux intrus possibles :

1/ Un autre vélo, qui n’est pas forcément un ennemi, mais ça ne vous arrange pas quand même d’être envahie sur votre terrain. Et puis il va falloir faire des efforts de solidarité cycliste.

2/ L’ennemi absolu. La poussette remplie d’un enfant, et sa mère. Pire: La poussette remplie d’un enfant et sa mère et le petit frère qui tourne autour de ce paquet de gens, voilés ou pas, criant ou pas. Parce que ça prend une place folle et que ça gêne vos mouvements et l’accès à votre strapontin préféré.

Tout cela est valable pour la montée dans le train peu bondé. Ca emmerde tout le monde le vélo, mais on peut cohabiter.

Quand il y a d’avantage de peuple, c’est pénible mais assez jouissif. Le type qui s’est installé avec ses deux gros sacs dans le local vélo doit décamper et vous laisser la place. Parfois vous frôlez avec votre roue une jambe histoire de montrer qui est le chef-aux-pédales-dangereuses. Car un coup de pédale c’est super désagréable. Même douloureux.

“Selon l’heure, l’intensité du plaisir dont je vais parler augmente.” Je me cite…!!!

On arrive. Et c’est là où c’est vraiment délicieux. Deux cas encore.

1. Les gens se précipitent parce qu’ils savent que votre saleté de vélo va les empêcher de battre le record du monde de la descente qui ne mène à rien. L’idéal est donc de se positionner de telle sorte que le passage soit impossible et de continuer paisiblement la lecture du livre pour susciter l’inquiétude. Non seulement vous emmerdez tout le monde, là au milieu, mais en plus vous allez peut-être finir votre page avant de remettre le livre dans le sac puis enfin démarrer! Hé hé!!

Non le truc le meilleur ( et je ne gagne pas toujours ) c’est lors du retour vers Paris. De quel côté va t’on descendre??? Là est la question. C’est tout un calcul de probabilité parceque vraiment c’est pas facile à deviner. Il y a peu d’indices. On est certain que ça va être à gauche et puis non, la voie s’élargit à nouveau et le quai vous a filé entre les pattes et est passé de l’autre côté. Trahison. Non ce qui est délicieux c’est quand vous bloquez TOUTE la largeur de la porte avec le vélo appuyé et que OUÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ , vous êtes du bon côté et c’est vous qui allez ouvrir la porte et personne d’autre. Puis pour sortir , alors que les autres se tassent derrière vous comme des imbéciles, il va falloir effectuer une petite rotation pour libérer le passage de tout le monde. Tout le monde en question est donc obligé de recule , de perdre du terrain ( sauf un malin qui se faufile sur le côté ) et de faire gaffe à ses pantalons propres rapport à la roue.

Bon. Voilà. C’était ça mon petit plaisir du train. Il ne s’achève vraiment qu’une fois arrivée dans la rue. Car la dernière épreuve est la traversée de la gare elle même. Elle doit se faire sans hésitations, surtout le Vendredi soir ou aux heures de pointe. Il faut en deux mots foncer dans le tas et passer.

Sinon, vous y êtres encore au moment où j’écris.

Voilà.

Et plus exaltant que ces pauvres atmosphères transiliennes, ce machin de Patrick Neu fait avec des ailes d’abeilles…Ce que je préfère là-dedans ce sont les ailes elles-mêmes!

Capture d’écran 2013-04-13 à 11.56.21

Patrick Neu

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