JUILLET 1/ fin de saison

Je viens entre deux quintes de toux d’achever la lecture de Mémoire de Fille de Annie Ernaux. ( Plus tard )J’avais une idée un peu toute faite des écrits d’AE, je ne parle pas du style, mais de ce qui pouvait y être dit: La réalité plus que réelle mais pas du tout magique, l’ordinaire, l’ennui, le quotidien. Le chariot des courses sécurisé et son jeton en somme . Il y a eu l’horreur number one, à savoir les élections législatives et leur résultat Samedi dernier. On va voir aujourd’hui. Je redoute le pire. 

Avant tout je récapitule un peu à l’aide de mon téléphone le dernier moi ou mois à Paris.

La perspective de partir au Repenti est toujours un délice, peut-être supérieur à la réalité, égal à celui ressenti lors de la réservation en Mars de chambres à Vence ( une nuit ) , à La Brigue ( 2 nuits ) et à Saint-Raphael à la 201 de l’Excelsior ( 2 nuits ) en notant la date limite pour annulation si nécessaire. On ne peut plus partir le nez au vent et c’est vraiment pénible que de toujours prévoir. Donc un délice, peut-être supérieur à la réalité, je ne peux pas encore dire. C’est le deuxième jour ici au Repenti. Et c’est un peu comme pour une histoire d’amour, attendre c’est cela le délice et lorsque le jour J arrive on tremble parce que c’est déjà presque terminé. J’exagère un peu car je resterai ici encore un mois. Un mois de trêve, un mois à ne pas parler peinture sauf… 

Comme à chaque début de vacances ou plutôt changement de lieu, , je suis malade et sous antibiotiques grâce à M encore une fois car je tousse comme un chacal. Test Covid négatif. C’est douloureux cette sensation de poumons qui se déchirent et c’est déprimant ces larmes aux yeux en permanence, des Kleenex partout alors que j’ai dû en utiliser un seul paquet en un an !! J’essaie de penser à M qui est à nouveau hospitalisé, et à des situations “raides” mais je ne parviens pas à me départir de cette tristesse à l’origine inconnue. Floue? Non. Inconnue. J’ai des boutons de fièvre autour de la bouche ! On dirait qu’un molosse m’a mordu. 

Il y a eu les diplômes des Beaux arts et je suis allée voir mes anciens étudiants en rentrant de mon atelier -volière ( les perruches sont en libertés et en profitent peu au début, la femelle moins que le mâle. Parfois ils s’élancent à 2; J’aime bien les voir voler, rentrer dans leur cage, repartir et échapper ainsi  – comme je le fais en rêvant du Repenti- à la monotonie d’un seul endroit ) Y. a qui j’ai prêté mon atelier cet été était affolé car le mâle a trouvé le chemin de l’extérieur et n’est pas revenu. 

J’ai commencé tardivement la gym à Argenteuil le Mardi et le Jeudi. Pilates, avec une fille qui est très bien. Ca me plait et on est très peu nombreux. Ce sont des gens simples qui ne cherchent pas à gagner le prix de beauté et ne passent pas leur temps à se regarder dans les miroirs. 

024Il y a eu le concours pour la Tapisserie de Bayeux. Passé l’oral le 26 juin avant de filer sur l’autoroute.. Sais pas. Mais comme je l’ai souligné je ne  fais ni Pédagogie, ni illustration à la gloire de qui que ce soit. Guillaume le Conquérant, c’est la magnifique broderie de Bayeux qui, malgré son ingénuité formelle trempe dans le sang, enveloppe les morceaux de corps, vole au vent comme un étendard de mort. La guerre. La peur. Guillaume et Mathilde ce n’est pas Ken et Barbie. C’est plutôt shakespearien/ KINGS.  

Pas de nouvelles. 

Il y a eu La décision soudaine ( l’occasion fait le larron )  du nouvel atelier en Rez de Chaussée ( je pense au futur, au rez-de-chaussée, et au pont de livraison sur l’impasse. Il est moins beau que l’autre, et sans vue mais pas mal du tout. Je garde le premier bien sûr.

Il y a eu des visites d’atelier, les finitions à l’atelier de Céramique, le Prix Matsutani ( choisir 8 personnes… ) Parfois dans mon agenda il y a écrit RIEN !!! Et c’est délicieux, cela veut dire Argenteuil sans personne. Puis ce temps épouvantable tout le temps, cette pluie, c’était assez déprimant .

Il y a eu la fête au château sans R.

JUILLET 2022-2

Le ventilateur

R. m’a offert Affaires urgentes de Durrell et j’avoue qu’il ya bien longtemps que je n’ai pas éprouvé la progression allant du sourire à l’éclat de rire.Peut être depuis le Privé à Babylone. 

Les Ambassades. C’est merveilleux; Là nous sommes en Yougoslavie. 

Belgrade 1951. Personnages et situations, gaffes et incidents-accidents diplomatiques. Descriptions désopilantes .

Ce que j’en ai comme expérience remonte maintenant à pas mal de temps. Rome 1982/84 , le palais Farnèse et surtout l’Ambassade près le Saint siège où nous avions ri comme des bossus. J’avais à l’époque un chapeau tyrolien avec une longue plume de faisan qui frétillait à peine bougeais-je la tête. C’était une sorte de boussole affolée ou de baromètre hyper sensible- je ne sais pas quelle option choisir- toujours est il que j’avais suggéré à d’autres pensionnaires de se coiffer de même pour aller présenter nos voeux. Une fois dans le gâteau, il n’allait plus suffire que de s’approcher de prêtres et soeurs et de vivement tourner la tête afin que nos plumes leur caresse la moustache. On m’avait propulsée à l’avant quand il fallut entrer – et comment fait-on pour saluer un …. Heu.. évêque prêtre sais pas mais qui fait une grosse bague. Me souviens plus de la solution que j’ai trouvée. On dit quoi et comment ? Bref on s’est bien amusés, avec la complicité des camériers dont certains étaient ceux de la villa. 

D’autres moments mémorables vinrent plus tard en Angleterre, en Ecosse  en Autriche ( où j’ai demandé à mon voisin  d’en face attaché culturel d’au moins faire des efforts pour me faire une conversation type. Puis un fou rire m’a pris, puis je lui ai dit qu’il y avait de la sauce sur sa cravate, puis j’ai , si je me souviens bien brillé à ma manière. Que quelqu’un ne fasse pas correctement le boulot qu’il s’est engagé à faire m’a toujours exaspérée. Là encore plus. A l’époque c’était L’association française d’action artistique qui nous envoyait là et là.  (AAFA) Afrique le plus souvent. ( Et je les en remercie encore )  Bref…A mon retour, tout le monde avait déjà entendu parler de cette histoire. Sans contexte diplomatique j’ai trainé comme un boulet pendant des années le fait que j’aie demandé à Maxime Le forestier qui chantait au mariage d’un ami commun, de mettre sur pause sa guitare 5 minutes. J’en ris encore, Mais j’ai longtemps ri jaune, de mon impolitesse qui a bien fait marrer toute le monde et qu’on s’empressait de me remémorer!!!

Je repense à ces micro moments ( Ho!  et le conseiller culturel à Kinshasa qui ressemblait au capitaine Haddock, et les dames en tailleurs achetés avant le départ pour » là bas «  et le 14 juillet les rillettes sculptées en forme de cygnes majestueux, et au Kenya, un autre attaché qui avait sous son pied une sonnette pour appeler. Je me souviens de l’échange de regards que nous avons eu et de cette conversation aussi furtive que muette. Elle s’est terminée si je me souviens bien par un : » Oh, ça va … «  qui était quelque peu familier alors que je n’avais rien dit d’audible tout au moins . Puis en Afrique et ailleurs les électrons qui gravitent autour des ambassades, plus ou moins fortunés, plus ou moins alcooliques, plus ou moins transpirants. La femme qui arrivait avec des jeunes noirs au volant d’une grande voiture décapotable rescapée d’on ne sait quel naufrage ( la voiture et/ou la femme ). Une vision d’apocalypse , l’entrée d’une divinité arrivée des sommets  d’ une sorte de terrain où on dansait. Là évidemment personne d’aucune Ambassade et avec cette Déesse nous étions les seules blanches. Puis aussi le sapeurs magnifiques à Kin.

Pour en revenir au livre, le couple de japonais qui à Belgrade dans la valse de plus en plus vite et se transforme ainsi en arme de destruction massive est désopilant, les adeptes de la vodka, les dingues, Ceux qui ne s’aperçoivent pas que leur étui n’est plus le leur: Celui qui contient un fusil, lui qui contient une crosse d’êvêque. Aussi le radeau, aussi le/les coiffeurs . 

16 juillet/ Orageux.

BLOG?

 

Je me demande si ce blog ne doit pas cesser. Je n’ai jamais été très forte pour trouver une raison à ces nécessités de publier ce machin. Là, un peu plus de monde sans doute grâce ou à cause de la Maison Rouge. Donc l’idée que je ne peux plus parler de la même façon, que les gens dont je parle Eh bien, ils n’en ont peut être pas envie même s’ils sont réduits à des initiales qui les rendent quasi anonymes/ et qu’un blog n’est qu’une somme de mots qui partent je ne sais dans quelles têtes.

Par exemple hier , comment raconter ( pour m’en souvenir moi ) la cérémonie et l’enterrement de Anne, sans être inconvenant. Comment dire que je n’aime pas Ramatuelle qui me semble un petit Sèvres Babylone ou un petit Lubéron.

Bref je vais réfléchir ou continuer mes entrées privées où j’écris ce que je veux comme je veux sans avoir peur de peiner quelqu’un, en pouvant être plus brutale, plus méchante sans doute aussi dans mes descriptions ( Hein M.G ??? )

Me suis acheté une radio « analogique «  avec le bouton qu’on tourne. Impec. J’adore. reconduit X à la gare et me voici seule pour quinze jours.

Ah oui je dois noter ceci que je trouve incroyable et qu’un vieil ami de mon frère lui a envoyé:

Hier après-midi nous passions par hasard sur le boulevard de la Bastille vers 17 heures il commença à pleuvoir.
La porte du n° 10 était ouverte
Nous sommes entrés pour nous mettre à l’abri et voilà ce que nous avons découvert…
Je me souviens de ce bas relief que je saluais poliment à chaque arrivée en descendant de ma Vespa
J’ôtais mon casque et me passais les doigts dans les cheveux pour y remettre un peu d’ordre et ces gestes amusaient la maîtresse des lieux…
 Ensuite nous allions refaire le monde là-haut, écouter de la musique, fumer et souvent boire le whisky du patron.
Hélène était encore au berceau.
 

 

la mer/ l’ordi/ La di l’ormer/ Happiness

Que dire de ce début d’été à tendance colombienne? Le hameau est hispanisant, les bruits , les fourmis sont comme dans une fable de La fontaine ( ma commère la carpe y faisait mille tours ) . Je travaille. Nous mangeons des produits délicieux; des tapenades noires et vertes, des repas familiaux et pantagruéliques chez nos voisines ( oh !!!avec lasagnes merveilleuses) et sur la place du hameau ( oh la soupe au pistou pour 20 !!!). Les Colombiennes, elles, font la sieste après avoir gouté les « oreillettes «  délicieux biscuits très friables et recouvert d’une fine couche de sucre glace ( dit on toujours du sucre glace? ); Pour moi pas de sieste.  Tout est merveilleux. La chaleur dense, la fraicheur du soir… Les hirondelles, les fourmis qui transportent jusqu’à leur grotte des abeilles mortes et des noyaux d’olives. E. a la boule a zéro parce que les poux y ont élu domicile , J. a 94 ans et se promène dans le hameau ( elle ne déteste pas le limoncello et dit «  qu’il lui en faut plus » , E. va mieux et arrive sur la terrasse dans la nuit avec son grand chapeau. On va à la mer, on loue de kayaks.on a oublié le couteau et les tomates sont écrasées.J. éclate de rire et je la vois contente tout le temps.  Je bosse. J’ai pas envie. Montaigne et Black et Mortimer. La fête du 14 et son affligeant sosie de Celine Dion ( dejà que la vraie est atroce )Mais on s’amuse puis on danse au bal. Les pistes du Var sont fermées( risques incendies)  donc: inaccessible la Chartreuse, inaccessible ND des anges; Zut ! Allons à Collobrières. Glaces aux chataignes. Très belle place de village. Ca tourne comme en Corse dans les chataigners. Les domaines, les vignes ..; Quelle beauté… De l’eau , il n’en n’ont pas vu depuis Mai. Marché à Vidauban; essences de lavande . 38 degres. J’adore, je travaille. La maison lit. Les enfants arrivent. On parle.On rit. Tout est léger et délicieux. Que c’est bon, que c’est bon.

Repenti les derniers jours et une fourmi

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Bientôt c’est fini. Le premier été sans. Je repense à J. qui avait fait le tour des endroits sans W. Refaire tout , repasser partout mais seul.Belle promenade hier dans les bois entre Gonfaron et Flassans. Il y a beaucoup de toiles d’araignées très grandes accrochées dans les buissons et là ce doit être du poil de je ne sais quelle bête mais qui plait bien à deux grosses fourmis.Il y a bizarrement des sapins dans cet endroit, des sapins comme à la montagne. Des chardons, des plantes que j’observe. Je vais commencer ma période « herbier «  dirait-on. Puis la place, toujours la place.

Je ne sais pas si j’aurai le temps de terminer la quatrième peinture.

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Hier soir, je pleure.Rêves. Exposition. Je pars, déteste les gens qui composent l’assemblée. Des ascenseurs, ma chambre dont je ne trouve plus le numéro, CR, un truc que je fabrique. Je n’ai rien pour l’exposition, et en plus j’ai cours. Bref, le rêve inintéressant. Avec la réapparition de quelqu’un dont j’ai déjà perdu le nom et que j’ai rencontré il y a 100 ans. Quelqu’un que j’ai à peine connu, qui ressurgit comme cela avec son vrai nom , c’est bizarre quand même . Il a eu une courte résurrection, et a replongé dans la famille des inconnus. Vivant quelque part ou mort pour toujours. C’est la même chose finalement.

La saute-brega ou bruga???

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Juliette, la doyenne du Repenti

Juliette est une Saute-brega , c’est à dire qu’elle n’est pas d’ici mais du village Les Mayons. C’est très loin, au moins à 10 km dans le massif.  Les natifs des Mayons sont grands et sautent avec leurs longues jambes par dessus les bruyères. Je ne sais pas si c’est l’air des Maures qui conserve mais elle marche vite, lit toute la journée et est assez insolente. On rit en la regardant aller et venir. C’est incroyable une telle silhouette pour nous Parisiens.

Hier la mer. C’est bon de nager. Ca vide ma tête vide.

Un verre sur la place de Gonfaron qui n’a plus le même attrait. En rentrant on est coincés entre des camion d’un petit cirque qui va aux Mayons. On roule au pas. Les vignes sont magnifiques et ici on ne risque pas de trouver un touriste. Zero piscine sauf la municipale qui est déserte comme chaque année entre midi et deux.

J’ai recommencé à travailler sans grand entrain je dois dire.

J’ai commencé la famille Aubrey qui est une écriture délicieuse. Merci A.

Nombreux messages auxquels je ne réponds pas. Pas envie de parler. On verra après. On me reproche gentiment de ne pas donner de nouvelles. C’est vrai. Mais c’est réconfortant ces petits signes même si je ne réagis pas. C’est en fin de journée que j’ai le blues. Un livre et ça passe un peu.

Evidemment même si je ne fais pas une tête d’enterrement, je ne suis pas spécialement joyeuse. Les gosses doivent sentir ma disponibilité moindre.

Piscine avec les petits. M. me dit que cette photo lui fait penser à notre grand-mère. Effectivement sauf qu’elle elle ne mettait pas de foulard mais une feuille de rhubarbe pour se protéger du soleil.Elle avait elle aussi un accent à couper au couteau.

Je retrouve un bout de video: Roger en train de rire avec Belmondo et ça me fait plaisir. Marielle arrive vers la fin. C’est très court, très joyeux.

20 jours sans se voir.Putain de cadeau d’anniversaire que tu m’as fait !!!!

After

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Emma, Noa, Edouard m’embrassent

Tout ce que je sais c’est que je n’ai pas envie de trop parler. J’ai l’impression d’être ici depuis longtemps et le passage par notre école a été étrange bien sur.

Aujourd’hui, tout à l’heure je vais ouvrir l’atelier et tenter de me remettre au travail. Je ne sais rien dire de mon état. Comme si je n’étais pas moi. Ou comme si une seule partie fonctionnait. Ou aucune.  Je ne suis ni vraiment triste, ni gaie.Je ne suis rien.  J’ai pu pleurer. Je me revois en sorte de zombie juste après. Comme si je n’étais nulle part et ne m’adressais à personne. Mécanique. Presque. Oui je réalise. Je l’espère. Bon. Merde.

Et ce hameau qui ne bouge pas, cet endroit incroyable et hors du temps. Il manque les chantonnements, la grosse voix, les exclamations. Pour le moment c’est comme si j’étais partie quelque part, seule pendant 17 jours.

Je poursuis le livre commencé à l’hôpital. Pas un livre excellent dans la collection Rivages/ noir. Mais un livre qui prend mon attention. L’homme aux lèvres de saphir de Hervé Le Corre. Acheté d’occase en face de Saint-Antoine. C’est une sorte de variation Lautréamont / Ducasse, primé au festival de Cognac en 2005. L’idée est bonne. Le style un peu conventionnel peut-être. Mais il m’a accompagnée dans la petite chambre.

Le prochain sera La famille Aubrey de Rebecca West: { “J’écris pour savoir ce que je pense » } que A. m’a offert.

Le repenti n’est pas un califat

Ce titre parce qu’en voiture et roulant vers Paris ( je suis une des résistantes qui ne vont pas SUR Paris mais A Paris… ), alors que je zappais les stations, j’entendais: Islam, Syrie, Syrie, califat, Imam, Coran, Djihad… et que ça commençait à me saouler gravement. ( “La France, avec près de 1.000 djihadistes depuis 2012, constitue aujourd’hui le premier contingent de djihadistes occidentaux opérant en Syrie et en Irak”… ) Heu…

Ceci étant dit l’émission concernant les califats sur France-Culture samedi matin était super intéressante et donnait un petit aspect Mille et une nuits au paysage qu’on découvre  de Viviers à Monbrison…

Ce qui m’est venu à l’esprit en reprenant le métro le même jour vers 17 heures, c’est que mon “mood” était semblable à  à l’horrible image  du virus du Sida. Ca:

virus-aids

Je me sentais comme “ça” au milieu des gens. C’est à dire peu gracieuse ou plutôt méfiante. Comme si j’arrivais en terre inconnue chez moi et que les gens ne semblaient pas s’apercevoir de certaines prérogatives évidentes me concernant.

virus-aids

Ca donnait donc ce genre d’émoji… J’avais en main un talisman offert par J et expédié cet été: Les anneaux de Saturne de Sebald. Ca alors! J’avais acheté Austerlitz sans le lire. ( D’ailleurs cet été j’ai très peu lu. Pas lu. Juste le sorcier de Balzac, premier roman sous pseudonyme je crois à 22 ans et d’autres qui ont comme point commun d’avoir subi l’influence du Melmoth. de Maturin et quoi d’autre.

melmoth

Commencé Vathek de Bedford…

On ne va pas faire des bilans de l’été marqué par la disparition de Madame Félès en Août. La doyenne du hameau.

Marqué par d’autres événements désagréables dans d’autres domaines…

Juillet, à part le passage d’U et mon frère me laisse un gout un peu triste. Août, parfait. Après une pause en juillet j’ai recommencé à peindre le 21 avec difficultés je dois dire. Départ le 7 aout A SB je me suis installée tout de suite et hop. Pas plus facile mais davantage de plaisir. En fait je dois ruser avec moi-même : Peindre le matin et en récompense poursuivre le montage du film l’après-midi. escortée souvent d’un succulent chausson aux pommes acheté quotidiennement sur la place.

J’ai beaucoup de plaisir à monter NS ( Nicole Stéphane n’est pas un cheval…). Je l’écoute avec délices et je ris jusqu’aux larmes notamment quand elle parle de sa chenillette de guerre..

Elle est merveilleuse d’intelligence et de modestie, d’une sorte de  folie aussi. Pas folie.

Donc comme la projection au 104 avait été réussie mais faite à l’arrache et que ces 50 mn oubliaient pas mal de choses…. C’est réparé. Le fait que Nicole soit Nicole de Rothschild, qu’elle soit juive on déterminé pas mal de choses et je n’en parlais pas…  Puis Ribbesford, les MMLA ( missions militaires françaises de liaison administrative ) et FFL…

Ensuite il faudra insérer ces séquences. Hum . Encore beaucoup de travail là-dessus.

Hier rangement car rentrer c’est trouver un espace réduit même si… Et avoir envie de tout jeter. Râler en permanence de l’inutilité des choses. Rentrer c’est se demander où en est la réparation du Mac pro. Il est définitivement mort. Me reste l’Apple display 30 pouces . Hop Apple store et adaptateur Thunderbolt ( Où ai-je vu qu’un Thunderbolt était un avion? Chez Sebald… Les deux avions qui jouent ensemble, se frôlent d’un peu trop près et …. the end. )

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J’aurais su cela , il m’eut été facile de taquiner NS en lui disant qu’elle ne savait même pas piloter!!!

Je disais donc: “Marqué par d’autres événements désagréables dans d’autres domaines…”

Le pire je crois c’est l’offensive Zara. Ignoble , infecte, écoeurante. NV en a parlé sur une demi-page dans le monde. Mais cela n’a pas fait tant de bruit, sans doute je l’espère pour couper court à cette campagne de pub ignoble. Evidemment l’étoile est jaune. Mais “c’est une étoile de shérif!!” Ben oui, rayures + étoile jaune, ça fait costume de cow-boy ! C’est évident.

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Et puis tous ces crimes et puis Ebola et puis dans cette atmosphère de gravité l’autre imbécile de Trierw… Je vais même pas jusqu’au bout,  avec son éclat aussi pathétique que ridicule.

 

 

Fin de l’Atelier Repenti

Ce matin j’étais prête à partir à la mer.

Seule . Départ 6h. Mais- Puis /remettre le drap. Se tourner.. Se mettre à plat-ventre, juste un peu … Grogner.. C’est bon ce frais… Puis écouter les oiseaux. Puis fermer les yeux, puis bondir hors du lit… Puis s’arrêter hébétée… Revoilà la vie… Fermer  le volet , puis descendre boire un café. Terrasse après avoir tourné la clé. Même bruit chaque matin-CLAC sur fond de pieds nus carrelage. Bruit du rideau de perles. La terrasse, haut micro-lieu de l’été.

La terrasse aux deux parasols.

Puis avoir la flemme en visualisant dans un demi-sommeil du jour qui se lève La Garde-Freinet, Grimaud, Ramatuelle et enfin Youpi le magnifique Escalet. C’est trop beau l’Esacalet. Si Tôt…

Je remets à…. demain matin, dernier jour.

Aujourd’hui peinture. De plus en plus immonde.Croute + crôute. Berk..; Et je n’y peux rien….

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Henry James/ L’élève. Je commande la traduction de Leyris afin de comparer. Celle ci me semble “accrocher”.

Acheté chez ” Leclerc” , haut-lieu de la “culture”, les séances spirites de Victor…. Hum ; et aussi Pauline  de Dumas….

Ce soir sur notre place de Gonfaron nous rions . R. se fait prendre en photo. La scène est maintenant dépouillée de ses rideaux noirs.

Le ver est dans le fruit

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Je m’étais  promis de ne pas avoir internet l’été. Hum. J’ai craqué car cela devient impossible d’ennuyer les voisins en permanence pour l’envoi de photos ou de PDF.

Orange m’a “sauver” . Oui Orange m’a sauvée et c’est incroyablement simple et rapide comme installation. Au téléphone les gens qui doivent être sur la planète Mars où les salaires sont bien plus bas, vous expliquent presque trop bien!.

Bon je dois reprendre la rédaction de “mon projet pédagogique”.

Hier la première journée au hameau, grise et étouffante. Pluie et terre rouge. J’étais , crevée et perdue et obsédée par ces trucs à écrire.

C’est vraiment difficile de morceler artificiellement dirais-je des intentions.

Bon. Je crois qu’hier soir je ne suis pas allée plus loin que la page 1 du Lotus bleu. Pas trop de rêves cette nuit-si? Si. La précédente, les peintures dorées étaient la cause d’incendies étranges. Puis dans mon atelier les lampes soudain s’éteignaient et sur les murs étaient projetées d’immenses images, des grands tableaux ” de Musée”. C’était magnifique. Dans quel film voit on un chacal en feu? C’est chez Franju, non?Un chacal???Bon au boulot.

Non mais ça ne va pas bien. C’est un cheval bien sur. Dans Thomas l’imposteur:

franju cheval

C’est vraiment peu évident de changer de rythme. Je suis encore un pied dans les exposé et le concours des BA. Je ne pensais sincèrement pas que les choses filent si vite et si facilement.

Hier nous avons retrouvé la place . L’ordinaire de certains, le laisser aller d’autres, la drôlerie d’autres encore. Le Monsieur qui nous raconte et répète 20 fois que le spectacle c’est “son régal”. Qu’il aime “faire le couillon” et monter sur scène à la fête. Pour lui, le théâtre c’est cela, se déguiser en Russe avec un costume taille standard ou alors en danseuse étoile. Le déguisement est un costume. On est loin de Claude Régy !!! Mais c’est délicieux. Pas vu Guitare le ranger de chaises. Les enfants ne regardent pas les Français qui sont en train de perdre mais jouent au foot avec leurs maillots bleus et leurs coupes de cheveux.C’est celle là qui semble la première au Palmares.

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RETROUVE note juillet 2012

Arrivée Mercredi soir après être passée plus rapidement que prévu à L’école. J’ai juste déchargé le matériel pour Aout et continué ma route. Me restait 450 km à faire. Je n’avais  pas envie d’être dans une maison aux volets fermés, pas plus envie d’ouvrir les grands volets, faire un lit pour repartir le lendemain matin.

Rien noté depuis 10 jours. Me suis installée rapidement dans la Bergerie. Si ce n’est pas fait dans les deux jours qui suivent mon arrivée, je n’y vais pas. Etat un peu bougon. Echanges de coups de fil avec Benoit pour parler de la machinerie des Nuits blanches.

Je suis seule à la maison pour deux jours. Dors sous le ventilateur et entreprend la lecture de Boukovsky ( Et le vent reprend ses tours )

Je suis captivée par le récit en italique, par la description du château d’évasion qui me fait penser au Vagabond des étoiles de Jack London. Que trouver quand il n’y a rien?. Comment survivre à ce rien sordide ou tout est douleur. Pas de lumière pas de livre pas de quoi s’installer et reposer le corps maltraité. Puis les considérations sur l’union soviétique m’ennuient même si c’est intéressant . L’expérience des fourmis dans un verre, l’observation des trois insectes et leur résignation après l’acharnement à  trouver une solution pour fuir…

Un Tintin mille fois lu. Quelques pages. Puis la Divine Comédie dans une traduction qui me semble un peu raide, un peu rêche. Rien ne coule mais peut être n’est ce pas un problème.

Il y a eu également la lecture du livre de CA, Brèves saisons au Paradis. Très bien écrit, mélancolique et sensuel…. Le problème est que je connais Claude et que je le vois bouger, réfléchir et rire. Et tous ces gens décrits… Un élite un peu contente d’elle, méprisante et cynique qui « pratique l’autopsie » ?

Le nouveau ventilateur ronfle dans le couloir.

Oui … Donc pas de lecture captivante où tout au moins qui porte. Et ça c’est pénible. J’ai bien emporté des livres. Le Sartor resartus jamais fini ou l’Art de la mémoire de Frances Yates promené partout et jamais terminé non plus.

Quelques coups de téléphone et SMS. Je redoute les appels, ai envie de n’être en communication avec rien. Le temps passe désastreusement vite et la peinture me met de mauvaise humeur. Puis ce projet, le faire et pourqoi pas l’abandonner?Plutôt que d’ y penser être obligé d’y penser . Il n’y a rien de dramatique et même ce pourrait être réjouissant. Je me sens gâtée. Grognant par caprice ? Par peur de tout. De ce qui ne sera plus, du temps qui file, de l’été qui s’échappe à peine commencé. Et si je travaillais dans un bureau que dirais-je ???!!!

La place de G.. Toujours là même avec les micro-histoires de chacun. C. qui rentre de l’hopital et redécouvre les platanes, T et V souriants, les buveurs de rosé, ceux qui préfèrent le pastis, les enfants d’A. déjà trop gros…

Paysage avec les funérailles de Phocion

Je bloque un peu sur le livre. Pas facile . Et surtout j’en ai marre de voir ce que je fais.

Dimanche soir/ vernissage à B. avec V.

Dans ces trucs là mieux vaut être avec des amis sinon on se flingue. Après on boit un verre dans un espace à la lumière glauque. Un type passe et il a un beau costume pied de coq.

Pas vu assez bien l’expo . J’y retournerai.

Me promène dans Thomas Browne. Ne retrouve pas les jardins de Cyrus, ou sans doute un extrait qui évoque la quinconce ( ???)

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Hier je laisse le terrain à R. qui reçoit une jeune comédienne et décide d’aller voir l’exposition au Grand Palais/ Le paysage ideal/ Je ne sais plus le titre. Plus de monde que je ne pensais/ je m’attendais à des salles désertes.

C’est magnifique. Les scènes mythologiques, les Métamorphoses en grenouilles ( Latone ),( Pier Paolo Bonzi ) les magiciennes ( Melissa et Circé) et aussi Simon le Magicien qui s’écrase au sol.

J’adore ça. Je suis comme un poisson dans l’eau devant ruines et nymphes. Les bergers qui ne sont que des bergers -je me comprends- et les chiens qui ne sont que des chiens -La réalité plus vraie en somme m’ennuient.

Mais dès que souffle la monstruosité d’un homme face à une divinité, j’exulte! Oui Oui.

Je n’ai jamais vu en vrai les oiseaux du Palais Lancellotti où perroquets , paons et autres volatiles figurent. ( je ne trouve que cette petite image )

Une dame dit: ” Il faudrait relire les métamorphoses d’Ovide”.

ll faudrait tout simplement les lire, ai-je envie d’ajouter. Et les faire lire.

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Sortant de l’exposition , je prends le métro car je dois passer chez Corti.

En chemin réalise que nous sommes Lundi.

Descends donc à Saint-Germain ( en réalité je n’ai pas du tout envie de me promener.) Il fait chaud. J’ai oublié mes lunettes ce qui exclut une pause lecture.

Je croise ” le Marathon des leveurs de coude”, joyeux groupe mené par un clown blanc au costume argent magnifique. Ce qui suit est moins glorieux mais très drôle. Des hommes des cavernes en peau de bête avec des gourdins et des massues. Ils entrent au Flore, aux Deux magots et les touristes qui ne comprennent pas ce que “lever le coude” veut dire, s’interrogent.

Les types viennent du Sud Ouest je pense.

Je pense à un défunt cousin et à son accent, à sa manière de voir la vie.

Famille Nalis. Riscle sur Adour.

Vaches Landaises. Courses. Fronton. Chaises dehors pour prendre le frais. Petite maison sombre et modeste. Toilettes au fond du jardin . Arènes. Confit de canard. Chaleur et balançoires.

Aire-sur-Adour/ Peyrusse Massas. ( 107 habitants aujourd’hui) La ferme. La grande table. Zut. Quel est leur nom?

Je tape dans Google

Ben tiens c’est Pader. Oui Pader. Est-il de la même famille , Daniel Pader maire???

Je m’égare dans les terres de mes ancêtres pourrait-on dire.

Bref. Je rentre à la Hune, m’y ennuie.

N’ai envie de rien regarder finalement et remonte vers Pigalle en photographiant une affiche revisitée par un inconnu;

photo 1.jpg

A la maison, la jeune fille est sur le départ. Et moi aussi finalement. Je passe chez H. prendre le carton pour l’exposition Claude Cahun.

Elle est magnifique.

Avec ma tête je vous laisse imaginer vous-même quelques scénettes. Celle avec le ministre n’est pas mal.

Mais je me la garde .

Une autre:

—Excusez moi ,est ce vous qui êtes dans le film?

—Oui

—Je me présente , je suis l’arrière petite nièce de Claude Cahun.

J’avoue ne pas être dans le film et suis ravie de la rencontrer. C’est drôle ces situations.

On enchaîne.

C. me dépose au théâtre Edouard VII pour les 10 ans je crois. Nous sommes dehors, nous, les plus beaux de la terre. Je fais ma touriste et lorgne Johnny assis dans un coin, puis il embrasse Piccoli, puis embrasse Marielle qui est très drôle.

Lui ne bouge pas ( J.) ce sont les autres qui viennent à lui.

Je sirote mon champagne toute seule, avec ce sac à dos que je ne sais où laisser. R. nage à droite et à gauche..

Tiens lui, tiens elle… Oh lui … Oh elle. T’as vu lui… T’as vu elle? Lui est là-bas vers la gauche. Viens je te présente. Bonsoir. ..

J’ai mal aux pattes. Parle et rit avec S…

Je m’assied, regarde passer 10 glaces et un gâteau rose. Tout s’efface. Je suis au Repenti, je suis avec ma monopalme dans l’eau fraîche de l’Escalet, je glisse sur le dos. C’est délicieux . je suis une sirène.

Et après je lirai sur les rochers.

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