Sauf erreur de ma part” le mythe est anonyme”

 

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Pas encore sortie. Levée à 8h et pas le courage d’aller à la barre. Je lis ce qui traine sur la table, le bouquin de Besnehard qui est un type que j’aime bien, et ce qu’il raconte le comportement de Segolène Royal après qu’elle se fût bien servie de lui pendant sa campagne. Le livre de Caillois arrive: Cohérences aventureuses.

Pas tellement le moral avec ces contrariétés. Rêvé de B. Ferreux, de neige, d’un lac, d’une route de montagne, un verre renversé et d’un repas avec Audiard que je suis seule à avoir reconnu??? Envie de repartir à l’école et de marcher dans les bois-ce que l’on va tenter de faire la semaine prochaine.

Je cherche, je cherche. Une piste une piste…

Hier c’était agréable la journée à Maciet. Je suis sortie une demi-heure et j’ai mangé une soupe de lentilles au Jardin en regardant trois sortes d’oiseaux: Un énorme corbeau fascinant. Un pigeon pas intéressant et je ne sais quelle espèce plus petite. C’était magnifique de voir plus loin les pivoines qui étaient plus qu’épanouies. Lundi soir, j’ai bien fait d’aller voir les expositions à l’Orangerie et Orsay: Qui a peur des femmes photographes ? C’est superbe.

Par contre , hier rapidissimo, l’expo aux Bozar sur les façades . Chiant comme la pluie. J’emmène pas les étudiants voir ça. Ca va les dégouter.

Bon je manque d’entrain et la perspective de deux invitations ( en même temps en fin de semaine me fait frémir ) . Ce qui est bien c’est que j’échappe depuis pas mal de temps à des diners où on est à table coincés. Je n’ai plus du tout envie de ça. Raconter des âneries dans des cocktails mondains de temps en temps ça me va largement parce que l’on peut ne pas y parler de soi.

C’est marrant parce que Roger Caillois bégayait un peu non? En tout cas lui, son préféré c’était Aramis. Ce qui est incroyable dans ces documents INA , d’émissions des années 70 , c’est que pendant plus d’une heure il y a un plan fixe sur type. Maintenant ça tourne, ça zoome, ça bouge comme si on voulait trouver une solution pour que ça ne soit pas emmerdant. Mais ce qui est emmerdant, ce sont tous ces mouvements, images, boursouflures de décor, couleurs/ Vazy/  horrible!. En fait, ces émissions c’était de la radio qui passait dans une télé. Un bon plan tranquille d’un type passionnant qui parle dans un fauteuil jaune maronnasse, “c’est le mythe qui  est anonyme” . Tiens ça me fait penser que j’ai ” Pour en finir avec la littérature “, que j’avais emprunté et que je n’ai jamais rendu. Un petit fascicule jaune.

Putain je peux pas décoller de l’ordi….

Allan je vous interdis de lire mon blog.!!!!

Notes/ les éclaireurs historiques du présent

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Le contemporain est l’inactuel” déclarait Barthes alors aux prises avec sa propre contemporanéité et sa place de “contemporain”. On y entend l’écho direct des “Considérations inactuelles” de Nietzsche. Agamben voit dans les postures de ces deux philosophes, si on peut les mettre sur le même plan, une opération de “déphasage” : “Celui qui appartient véritablement à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui ni n’adhère à ses prétentions, et se définit, en ce sens, comme inactuel”.

Barthes, donc, tout comme Nietzsche, est en plein dans le contemporain, du fait que “précisément par cet écart et cet anachronisme, il est plus apte que les autres à percevoir et à saisir son temps“. Pour le dire autrement, l’évocation du passé, le goût de l’anachronique ou du décalé est un signe de lucidité nécessaire à l’interprétation du présent (bien que le terme “présent” puisse encore être interprété autrement que contemporain, Agamben d’ailleurs ne le prononce pas). Mais, réjouissons-nous! Agamben ne voit pas dans ce passéisme léger une marque de la nostalgie, qui est comme la petite vérole du présent et le gâche irrémédiablement. Non, c’est le lot de chacun d’être à son temps, mais c’est le lot des véritables contemporains de se décoller légèrement de leur temps pour mieux le voir.

Emmanuel nous avait aussi rappelé que le contemporain était celui qui regardait l’obscurité de son temps, et non ce qui était en pleine lumière, et que c’était justement une des caractéristiques de ceux qui “éprouvent la contemporanéité” que de la voir sombre. Dans cet environnement ténébreux, le contemporain, à l’image des rétines et pupilles qui adaptent la vision au manque de luminosité, ajuste son regard et se met en mode “vision nocturne” (on active les “off-cells” expliquent les neurophysiologistes)

Emmanuel Guy

Lecture : “Qu’est-ce que le contemporain?” de Giorgio Agamben

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