Scanneur scanné/ reflexions sur le ridicule

Je poursuis quand j’y pense ma collection de scanneurs piègés par leur machine avec au bout de l’index un truc en caoutchouc

Hier soir délicieux moment à beaucoup rire chez E. et V. Le grand G.G était là et ponctuait ses phrases comme à l’accoutumée- c’est naturel- d’une sorte de cri d’animal préhistorique désopilant.

Remontée à vélo. Récupère A.et C. dans le coin où ils finissent leur pizza. Ce matin petit déjeuner ensemble. Puis je ne bouge pas et travaill pour Angers. Regarde à nouveau les films de Fischli et Weiss qui me font rire. ( the point of least resistance)

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Hum et autres sons

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Heu…

J’ai commandé le bouquin sur la sottise de Jerphagnon.

Vu des expositions ( post private) et suis très étonnée de la nécessité actuelle de mettre en scène des oeuvres ( non contemporaines). Est ce bien nécessaire? Faciliter la lecture, illustrer, rendre attrayant, J’écrirai un truc le dessus à mon propre usage pour ne pas être bannie de la société!!!! J’ai quand même le droit de trouver l’herbe synthétique de la dernière salle de l’expo épouvantable. Non?

Pourquoi devrait-on s’amuser de tout, rire, s’amuser encore, rendre léger, habiller, aider, et ne plus faire confiance aux oeuvres elle-mêmes???Pourquoi dans les expos répondre au téléphone, boire au goulot de sa petite bouteille d’eau, que sais-je….

Vu/ Lu:

Les cartons manuscrits sur les chaises “opéra”. Verlaine est assis à côté de Louis Vuitton qui lui même est devant Barbey d’Aurevilly. “Trop drôle” fait la grande américaine made in Wharton, en mettant sa main devant sa bouche comme pour empêcher des dents de s’envoler.

Grottebleue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Pluie battante hier et voyage à l’autre bout de la Banlieue. J’attrape Valérie à la gare d’Argenteuil direction le bout du monde . Il y a un arc en ciel et une lumière magnifiques. Une péniche toute seule avance sur l’eau. Des oueds, et l’iPhone qui nous guide. 30km 1h 5 nous dit-il…Il fait nuit.

On y est hop.J’ai mérité un verre de vin. Même deux.

Une exposition transparente dirais-je.

Ou le peu ne crée pas une tension, mais juste du vide. Et pas celui de Brook!!!

Dommage car la personne doit être plus intéressante que ces petites choses sympathiques, mal assurées, et  sans poids, sans corps et si féminines.

Endroit trop grand . Et ne pas utiliser la magnifique salle du haut c’est n’avoir pas assez.

Humeur sombre et un peu inquiète. Family story. Hum… A régler. 

Je dépose V. à Belleville puis rentre. Je prépare des girolles que je trouve sur la table et des fraises. R. a fait les courses. Il est content et en pleine forme.

On se couche tard et on n’a plus envie de dormir.

Hop car demain ( ce matin) une splendide machine à laver le linge arrive.

Grottebleue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Contente d’avoir vu CA ce midi. Son enthousiasme… Il y a 5 ans ils se mariait avec Ysé. P. et moi étions témoins…..

Ce soir, sortant du spectacle de Jean ( il est impressionnant en Thésée), je passe devant la mairie du 4eme et envoie à Y. et C une photo avec cette légende:

Je vous attends devant la mairie

No news…

 


OMAR m’a TUER ( bis)

Ah je viens d’avoir ce que l’on appelle une sueur froide. Ce n’est pas parce que cette nuit j’ai conversé avec ???? en me penchant sur son cercueil, non. C’est une autre histoire:

Hier , en promenade familiale,( et après un déjeuner place du marché Saint-Honoré où je rougis encore d’avoir fait le choix snobissime de coquillettes au jambon, bref), je m’arrête soudain pour voir passer un  monsieur très mince, très grand.De l’allure comme on dit. Et avouez, que l’allure est rarissime. Il porte un pantalon de flanelle gris et un pull sombre, noir ou gris foncé.

Il semble très vieux et marche lentement. Il est beau. Une élégance certaine.C’est Omar Sharif. Je ne dis rien à personne et savoure seule ma découverte puis je vais vers C:

—C’est Omar Sharif. Merde alors C.. regarde, c’est Omar Sharif!!!

Je suis assez émue de le voir pour la première et dernière fois je suppose. Je le suis un peu.

Il tourne à droite rue Jean Mermoz, marchant lentement près des façades.

Ce que nous constatons avec C. est l’étrange couleur de ses mains le long du corps. Je dis que l’on croirait que la mort s’est déjà posée sur ses mains-là et qu’elle va continuer son invasion. Il est encore très beau cependant.

Puis à l’instant, je vérifie l’orthographe de son nom et tombe sur ceci: 

Omar Sharif, né le 10 avril 1932 à Alexandrie était un acteur égyptien d’origine libanaise. Il est décédé le 22 septembre 2012, à l’âge de 80 ans.”

Je me dis que Damned, je l’ai tué. Le 22 c’était hier!! Je n’en reviens pas de mes pouvoirs divinatoires.

Je poursuis la lecture de Necropedia et cette fois-ci je lis:

Omar Sharif, né le 10 avril 1932 à Alexandrie était un acteur égyptien d’origine libanaise. Il est décédé le 24 septembre 2012, à l’âge de 80 ans.

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“Une nécrologie anticipée est par définition une nécrologie rédigée AVANT le décès de la personne. Les agences de presse ont dans leurs tiroirs la nécrologie des grands de ce monde encore vivants, rédigée et prête à être publiée.
Il ne s’agit en aucun cas ici, de l’annonce d’un décès, ni de son anticipation.”

Eh bien, c’est de mauvais goût ce genre de choses. Tiens , Bruno Solo est servi aussi….!!!!

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Ils ajoutent que ceci est à l’usage de journalistes pressés. On rêve!!!!

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En passant devant les vitrines du 8eme arrondissement nous sommes affligés par tant de laideur: Vêtements pour enfants immondes. On voit déjà l’horrible petite créature taper du pied dans sa robe à 800 euros. Un adolescent blondinet descends d’un taxi , sans doute en provenance du Racing, tout en blanc avec son sac-100 raquettes. Chez Louboutin, c’est la foire. Queue devant. Je pense qu’il devrait s’associer à Hermé pour que l’on gagne tu temps et que l’on puisse manger des gâteaux comme des porcs en essayant les chaussures. Là , des mules pour homme à faire pouffer de rire un être humain digne de ce nom. Elles sont posées devant un fauteuil Grand siècle. Il y a aussi cet endroit ” L’atelier du sourcil”, lieu indispensable je pense. Un homme et une femme habillés en Arnys, le magasin le plus ridicule au monde passent…

Quelle futilité, quelle sottise. Un type fait ronfler son Aston Martin. Les bras m’en tombent ( ceux d’Omar Sharif…). Des horribles chaussures leopard avec des imprimés-notes de musique sur ce que j’appellerais la base, des talons en forme d’arc.

Exutoire des pauvres/ Nous entrons chez Colette, et tout le monde OSE entrer chez Colette puisque le magasin est  blindé. Je ne regarde rien, je monte et me tiens là, nulle part. C’est terrible.Ces visiteurs fashion, pourquoi sont-ils là? Hum… Moi je pense qu’il éprouvent -on leur laisse éprouver -un instant la sensation d’être riches et de pouvoir toucher des choses très chères, des robes à 2000 euros par exemple. Oui ils peuvent, ils ont le droit de prendre le porte manteau et même d’essayer!!!.C’est comme aller dans les animaleries le Dimanche. On a pas les moyens, pas la place pour un chien, mais on peut le prendre dans ses bras. Ca détend tout le monde, on cesse quelques minutes d’être un chômeur ou un CDD .

Et puis ils repartent sans rien ou avec un petit carnet, petit truc vendu en bas. Berk. Cela fera des conversations terribles au Quick le soir. 

LN courrèges




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Là  dans la boule c’est moi chez Courrèges. Le magasin est très beau je dois dire avec les couleurs vives, le orange et le rose et la petite vendeuse noire très sympa. Sa boss s’approche:

“No pictures please”.

Do I answer in english me dis-je??? No… Je confesse un peché de narcissisme et fais une longue phrase tarabiscotée… Pour une fois que je tenais dans une boule de Noel….

Ah j’oublais une affligeante histoire de plus.

Le matin alors que chargée de 3 rouleaux de filtres Lee, je remontais sous une pluie battante la rue des M, me vint à l’esprit ( “m’e piovuto niella mente”, comme aurait dit Pinocchio,) qu’un petit pot-au-feu après le théâtre serait bienvenu. J’entre à la boucherie, commande mon bazar et pendant le sciage des mes os ( enfin des os) j’écoute ceci:

La dame est grande, anglaise mais parle très bien Français. Les vendeurs sont du genre Parigo.

Je vudrais du Boeuf ( appuyer sur le Beu), voyais vus, je vais vus lire le recette. ( Elle attrape son iPhone et lis sous l’oeil consterné des bouchers). Il faut Absolument que vus me disiez comment Vus, Français, vus mangez le Boeuf.( appuyer encore sur le Beu) .Car  c’est un diner pur des Français…

Soudain elle interrompt sa lecture et dis face aux viandes, charcuteries, côtelettes et poulets….

—Oh, je dis maintenant avant d’oublier… avez vus des huitres fumées ?? ( alors là les bouchers… ).UI des huitres fumées il dissent que c’est délicieux dans le recette de le Boeuf (( appuyer sur le Beu)

Man power

 

 




On se pend beaucoup ces temps ci…

 

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 Rentrant de je ne sais où ( ah oui , le tennis pour changer où j’excelle dans le nul dès que mon “coach” n’est pas là ) , heu, oui j’aperçois au bout de la rue -je doute un peu-oui c’est lui, j’aperçois VR. Vincent est un voisin dans l’immeuble. Avant d’habiter là, c’est par A que je l’avais rencontré.

Je lui dis” tu as un Jean, ha bon”… Mais pourquoi je  dis cette futilité,  c’est un mystère.

Il mange un sandwich en marchant lentement.. Je lui trouve la démarche inhabituelle. Oui c’est la démarche qui est particulière pas le pantalon. ( “Regardez le monde et regardez votre pantalon / Beckett ” ), plus exactement:

LE CLIENT : Dieu a fait le monde en six jours, et vous, vous n’êtes pas foutu de me faire un pantalon en six mois.
LE TAILLEUR : Mais, Monsieur, regardez le monde, et regardez votre pantalon.

—Ca va?

—Hum… Suis en train d’écrire une oraison funèbre..

—Merde.. ???

—49 ans, il s’est pendu. Mais “chez nous” ça fait un sacré vide. On est si peu nombreux….

Vincent est égyptologue .

J’en connais pas des caisses. C’est mon deuxième. Le premier , Le vieux Miroslav était tchèque…

Il est merveilleux ce type. Drôle, élégant, passionnant… Ah oui j’aime beaucoup Vincent.

Chacun rentre chez soi, je suis deux étages au dessus de sa tête- et je lui passe un coup de fil participatif en lui disant cette phrase de Jacques Rigaut ” « La vie ne vaut pas le coup qu’on se donne la peine de la quitter. »”

 Il me répond:

—Merci pour le tuyau…

Nous rions…


Ce soir projection du film de Clémentine Poidatz: Lupa


“Que pourrais-je bien te raconter.. Nanananana

Je chantonne.

Echange de SMS avec R. et E; et C

Album des douleurs

vite fait “VERS LE MAUSOLEE DES CHEVEUX”

Argenteuil

Pavla

beaux arts

Plateau

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Chauffeur de taxi qui écoute radio classique et me dit qu’il déteste les Russes : Il dit avec un air dégouté:

“Prokofiev, Stravinsky. Oui je  les déteste comme Milène Farmer ou le rap. C’est pas humain d’aimer des merdes pareilles; moi je n’aime que la musique baroque, Haendel tout ça. “

Et ce qui était drôle c’est que sa façon de s’exprimer était vraiment ordinaire et collait mal à ses propos. Il se trompait un peu sur les dates en général mais connaissait la date de naissance de Vivaldi , de Bach, de Gardiner!!!!!

Et Jarrousky … Son idole.

Il m’a fait penser en adulte au jeune garçon de Saint-Bonnet.

Hop

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La crevette et sa dépouille /BAZAR

La crevette de Painlevé .Les premières images sont hilarantes.

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———————————–Flaubert

« Hier soir, j’ai rangé toutes mes “ petites ” affaires, ce matin j’ai rangé mes plumes, et tout à l’heure, à 4 heures, après tout un après‑midi de torture, j’ai enfin trouvé la première phrase de B. et P., que j’envoie à Caro, selon ma promesse » (À Ernest Commanville, 1er août 1874).

« C’est pour t’obéir, mon loulou, que je t’ai envoyé la première phrase de Bouvard et Pécuchet. Mais comme tu la qualifies, ou plutôt décores du nom de reliques et qu’il ne faut point adorer les fausses, sache que tu ne possèdes pas la vraie phrase. La voici : “Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.” Maintenant, tu ne sauras rien de plus, d’ici à longtemps. Je patauge, je rature, je me désespère. J’en ai eu hier au soir un violent mal d’estomac. Mais ça ira, il faut que ça aille. N’importe ! les difficultés de ce livre‑là sont effroyables. »

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Un chariot blanc métallique en deux parties et le haut est un oiseau blanchâtre . C’est une immense urne funéraire. Elle tourne. Me souviens plus bien. Les cendres de mon père je crois mais pourquoi crie-t’on : C’est l’ambassadeur de France?”. 

 Cette nuit pas mal de mouvement aussi mais je ne me souviens pas.

Ecouté Alexis HK rencontré hier dans le studio de Europe 1. J’adore la chanson “le dernier présent

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Hier nous avons pris un taxi pour aller rue François 1. Le type était dingue et nous a raconté de A à Z la vie de Shakespeare! C’était un Iranien très drôle mais on ne pouvait plus l’éteindre!

En attendant l’heure du RV on traine et je regarde les vitrines. Balmain, Courrèges… Le pire c’est Céline qui présente les sacs dans un décor chantier avec trous dans le placo, fils apparents, etc. Quelle bande de porcs quand-même!!! 

 

 

Ethan Frome

Je pensais en commençant ce livre poursuivre ma vie dans l’aristocratie Américaine, me balader dans l’Italie du Grand Tour, ou écouter les soupirs d’une femme qui ne peut divorcer, ou a des problèmes avec sa garde robe… 

Rien de tout cela. 

L’hiver, la neige, la pauvreté et 3 personnages ( 2 femmes et Ethan. )

Si je faisais des films, je ferais ça.  Ah il y en a dejà un!!!!

Mais bon….On peut rêver.

BenjaminWestNGA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Benjamin West

(En rapport avec Morse)

BATAILLE LE SEMINARISTE

ICH SCHAU DIR IN DIE AUGEN, “Je te regarde dans les yeux , contexte d’aveuglement social”

Le spectacle que j’ai vu hier au T2G me laisse perplexe. Je crois que finalement seul ce texte eût suffi. René Pollesch dont j’ignore tout a beaucoup de chance d’avoir un acteur comme Fabian Hinrichs pour défendre sa mise en scène. Moi au début je croyais que ce garçon ( très sympathique et souriant ), vif aussi avait tout conçu et que c’était d’avantage une performance et donc qu’il pouvait y avoir des circonstances atténuantes.

 

Mabuse …? Mabuse …? N’était-il pas un acteur de la crise financière mondiale? Et que font les acteurs dans la crise financière mondiale? La crise des marchés financiers a provoqué ici des turbulences irrationnelles et mon corps n’est pas encore conscient de la catastrophe! J’ai imaginé les évènements tumultueux du monde financier actuel … Même si en fait il n’y a pas d’évènement tumultueux là-maintenant. Il n’y a rien d’autre que passivité ou ascétisme. La crise financière est une comédie turbulente du faux-semblant. C’est l’heureuse surprise de découvrir de l’irrationalité au cœur de la rationalité. Mais quelle erreur a été faite alors ? Il n’y a rien ici ! Absolument rien à trouver! Ça sent le fondamentalisme de marché! Et cela nous ramène à l’école de Chicago. Le moteur de l’économie capitaliste est basé sur une communication auto-référente. Les prix ne font pas référence aux biens, mais à d’autres prix, ce qui finalement ne conduit pas à une re-présentation, mais à une dé-présentation du monde. Dans cette comédie du faux-semblant, solvabilité et insolvabilité sont identiques; activité et ascétisme, la différence entre les valeurs réelles et fictives devient obsolète,  en effet, dès lors que le crédit est créé à partir de rien. Chez l’acteur, la tragédie se développe entre deux pôles: la croyance et la réalité, les deux conduisant simultanément à la catastrophe. (René Pollesch)

 

Ca commence avec tous les ingrédients et attitudes de ce que je déteste ( arrivée par la salle, type qui se deshabille en commençant sa logghorée , qui lance ses chaussures dans la salle puis ses vêtements à la Rockstar. Puis piano, puis batterie, puis musique assourdissante  qui lui obéit et cesse à son signal). Un perchman le suit partout. Ca parle, ça parle et c’est surtitré. “Texte” c’est ce qu’il dit quand il cale, mais je soupçonne une coquetterie de mise en scène. Puis un blouson avec les deux masques  de la comédie antique, puis une table de ping-pong.Il bouge sans cesse; roule au sol, se relève, s’allonge, repart escorté du micro volant. Puis de la bombe de peinture verte puis de la rouge. Avec la verte il se vaporise le sexe. Mais ouf on échappe au “à poil”.Livres jaunes comme le rideau jetés dans le public. Je pense avoir saisi que nous venons des livres…Que Maman ce sont les livres… Et Papa , c’est une image là au bord de la scène.

Theâtre “interpassif” dit-il. Moi je trouve tout cela assez chic.

Puis il faut applaudir, répéter le mot talent. Les “écoeurants spectacles interactifs ” sont évoqués mais n’évitent pas l’écueil de ce système: Public docile et bien élevé, public de théâtre qui se fait un peu critiquer mais a déjà oublié en vidant son verre près du buffet

. Mais allons, tout cela est quand même soft. Ok la banque, ok tout le monde veut être artiste , OK pour des textes plutôt -sans-doute intéressants à lire. Mais quoi? Et Adorno là-dedans, et “Hitler aussi a écrit un livre”…

Belle boule spectaculaire et théâtrale qui descend des cintres, planète lumineuse à la quelle il se suspendra un instant.. Bon disons que je ne trouve pas tout cela particulièrement rebelle ou atypique. C’est confortable pour une certaine bourgeoisie et qui pense confortablement, de se trouver face à une bombette de ce genre qui fait un peu de bruit mais n’est pas salissante.

Oui trop chic tout cela. 

Puis lisant la présentation, je vois que le metteur en scène n’est pas ce jeune acteur mais un pépé de 50 ans. Ah je comprends mieux mon sentiment de déjà vu-entendu. 

Et si je suis passée à côté, tanpis pour moi. Et si je n’ai pas applaudi c’est que ça me semblait déplacé de le faire. Tiens on devrait faire des séminaires d’applaudissements non?

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Jean Renoir

Bon , par contre, le film projeté cet aprem à la cinémathèque qui est un montage de plein de bouts non utilisés d’Un après midi à la campagne” est merveilleux. Les prises succéssives, les erreurs des acteurs, le son qui fout le camp. Splendide .

C’est drôle et ça passe en un clin d’oeil

Sylvia Bataille et( Bataille lui même qui passe en séminariste). 

Héhé.


SMS de J

J/”Ca donne quoi le T2G”

Moi/Jcompren rien jtai ecri la dsus? Je dois avoir 2 num. Pi jtai laissé un messaj.

Bon bref. C mauvais et vieux stil genre av garde qui plé o rombières parfumées contentes de pas setre fait violer en banlieue”

J/”Hahaha . Si je me fé chier je pensrai a ton mess et poufrai ds mon coin.”

Moi/”Ben tu peux deja enfiler ton dentier ultra brite pour la foto”

J/Jme ponceri les dents. Un peu de gémina e c Bon

Moi/ Oh putain l’acteur est trobien mais coco metteur en sc idate ( efigues hahaha)


“C” / Indices de coincidence et emprunts divers

Wepler 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Voilà j’ai ( enfin) terminé “C”

On peut lire à ce sujet quelque chose de pas mal

J’avais entendu McCArthy sur France-culture et je l’avais beaucoup aimé. Son intelligence, sa culture, sa francophilie et son humour.

Que dire du livre? Il est vraiment particulier. Et d’une facture “classique”. Mais pas tant que cela…

C’est un récit en plusieurs temps. Les chapitres commencent par la lettre C . Quelques noms aussi: Carrefax, communication, Cocaine, crépine, collision, chute.

Particulier comment… Hum. Peut être une histoire de signaux et de codes, de signes cachés présents tout au long de l’histoire.Une histoire de monde en négatif. Des bouches des muets, au phonautographe, de l’écriture palissade au morse, du téléphone au spiritisme, des Pylônes aux hiéroglyphes… L’histoire de Serge Carrefax.

Je me suis souvent ennuyée, même pendant la guerre de 14, où dans les avions toute perspective est chamboulée, même dans les fouilles en Egypte, à Alexandrie, au Bloomsbury.

Cependant ce livre me plait. 

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“Est ce que les entendants sont les ennemis des sourds”?

Beaucoup de mots peu usités, de noms d’insectes, de termes de chimie, de mathématiques ou de l’histoire des communications. de citations qui sourdent, d’influences, d’emprunts sans doute. De l’étrangeté de Kafka, à Shakespeare etc. 

Une histoire de fantômes, c’est un peu cela qui commence à Versoie. Une histoire de fièvre, de bile noire et de mélancolie.

“Essayez d’appliquer de la cocaïne sur vos yeux, dit Pietersen”

“Les morts restent morts”

“Traverser l’alphabet”

On croise Holderlin, Plutarque, des citations de la Tempête (sans guillemets d’ailleurs ) ou de Mort à Venise  (sans guillemets d’ailleurs-Bis ), des Dieux, perséphone…

Lecture

 

 























Résumé du livre : C

De notre correspondant dans l’au-delà. Qu’est-ce que C ? Une initiale : C comme Carrefax (le personnage principal), comme le cyanure avec lequel se suicide sa soeur bien-aimée, comme la cocaïne dont il abuse. Comme lord Carnavon, le célèbre égyptologue qui, dit-on, mourut victime de la « malédiction du pharaon » (il s’agissait de Toutankhamon). C comme communication, puisque c’est là l’un des principaux thèmes de ce livre. Car C est d’abord un roman époustouflant, dans la veine des premiers Thomas Pynchon, c’est-à-dire à la fois très narratif et complètement avant-gardiste. Tour à tour aviateur, spécialiste de la télégraphie sans fil, espion, lecteur du Livre des Morts égyptien et intéressé par le spiritisme et ses adeptes (qui prétendent communiquer avec l’au-delà), Serge Carrefax a aussi quelques points communs avec l’« Homme aux loups », qui fut l’un des plus célèbres patients de Sigmund Freud. Son histoire s’achève en 1922, année de publication, nous rappelle l’auteur, d’Ulysse de Joyce et de La terre vaine de T S Eliot. Car C est aussi une réflexion sur le roman contemporain, sur sa capacité à s’affranchir du naturalisme et à interroger le sens même de l’entreprise romanesque.

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THE TRANSFORMATION OF GENESIS P-ORRIDGE 

 

In 1993, P-Orridge (*é Neil Megson in Manchester in 1950) met and then married Jacqueline Breyer. She adopted the name Lady Jaye Breyer P-Orridge and the couple subsequently set about becoming mirror images of one another or, more precisely, through the repeated use of cosmetic surgery, mutating into a single being they called “Breyer P-Orridge”. “As a couple, we want to become more and more one,” said Genesis P-Orridge in 2004: I guess I’m dedicated to breaking every inherited mould I can in my private life, and I am blessed to work with a partner who is prepared to be involved in that process too. We both went and got breast implants on the same day, on our 10th anniversary, and we woke up in hospital holding hands. By chance, we have the same size shoes, but now we can also share lingerie as well!


Orlan à côté c’est de la barbe à papa…


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J’ai envie de faire zéro choses. 

Bon. Je m’étais accordé une semaine tranquille au retour puisque j’ai travaillé tout le mois d’Aout et une bonne partie de Juillet…

Je suis un peu dubitative. Quoi faire et comment faire. Et pourquoi. Hum. 

Vu J. hier soir pour une bière au Lucernaire, puis diné avec D. et GM. Le moins que l’on puisse dire est que nous n’avons pas les mêmes idées politiques. Je n’ai pourtant pas l’impression d’être dans une atmosphère d’extrême quoi que ce soit et surtout pas extrême gauche.

Bon… Bon. Aller au cinéma?



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Vie sauvage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J. m’avait passé ce film de Herzog et je ne l’avais jamais regardé.

Ce que je me suis dit tout dabord c’est que ça m’ennuyait. L’écologie, les ours, tout ça. Je ne connaissais rien, n’avais aucune idée préconçue et eus la sagesse de ne pas Wikipédier avant.

C’est bien utile Wiki, mais ça peut s’avérer désastreux, dans le sens où ça coupe tout suspense, toute fraicheur, toute ignorance.

Bon, j’ai donc insisté car c’est donc J. qui me l’a donné et que j’ai confiance en ses choix.

Et le voilà ce drôle de garçon devant sa  caméra. Ok il se filme, Ok c’est Herzog qui parle pour le moment. J’avoue que les paysages sont impressionnants. Mais au delà du fait qu’on apprend que Treadwell est un cinglé des ours, on s’attache à sa personnalité. Super agaçante, entre morale, prédication, acteur peu sobre, observation de soi même, mégalomanie et cucuterie ( I love you little fox… etc… ).

Et puis cette insupportable manie de toucher ses cheveux, de les remettre en place… ( sous son bandana hum hum…) Prince Vaillant mon ami , écoute moi!!!!

Donc c’est le cinglé tout court qui fait que je n’abandonne pas.

Puis témoignages après la mort atroce, bien atroce, si atroce que la dernière bande sans image mais avec le son est insoutenable ( ouf on l’entend pas) ( ce n’est pas vraiment léger tout ça… Les parents et la mère avec l’ours en peluche sur les genoux, ( le père a les lunettes de soleil relevées et cela fait deux bandes noires comme Groucho Marx) le coroner, le type qui décrit bien les sacs plastique avec ce qu’il restait de membres… La dispersion des cendres, les sanglots…)

Ce qui est intéressant c’est de le voir faire plusieurs prises, jouer et surjouer, vouloir faire croire qu’il est absolument seul… Qu’il souffre et sauve le monde des animaux. J’éprouve de la sympathie parfois . Et parfois-souvent j’ai envie de lui en coller une…

C’est une utopie incroyable et Walden à côté c’est Bambi. Mais bon. Ce qui me trouble c’est cet absolu narcissisme, ce désir d’être un gentil Guerrier parmi des gros ours gentils; plus gentils que les formes au fond et  qu’il affuble de noms ridicules comme à Disneyland.

VERS A SOIE/ Le fameux rêve de Pauline

“Ah et puis tiens
je n’en reviens toujours pas de ce rêve, il faut que je te le raconte. C’était très baroque, à la fois mondain et monacal. Avant que tu n’arrives dans cette drôle de fête, une artiste que je connais, Marie Losier, est arrivée, a fait une entrée, fracassante dans cette assemblée sombre, comme peinte à l’huile. Elle qui est si peti-crevette et discrète d’habitude, ce jour-là elle portait des jabots et des culottes de velours, elle avait le crâne rasé mais bordé de deux terribles loubavitchs, et d’un rire foireux. Elle avait de grosse dents, elle était sûre d’elle et méprisante, elle était méchante.  Et puis tu es arrivée, deuxième entrée que je remarquais dans la foule, en ninja, fatiguée et les yeux rougis par les larmes. Tu m’as dit que tu avait perdu deux être chers dans la journée. Et puis, après que tu te sois battue contre tous les autres pour protéger les vers à soie qui groullaient sur les murs (la fête avait lieu dans une magnanerie) le public, assez conséquent, agités, excités, dandys, artys-moyennageux, comme une masse…je ne sais pas…une masse napolitaine, à la fin, tous nous avons chanté “GLOIRE À TOI SEIGNEUR ” dans un choeur parfait et ça nous mettait en joie.”

Les bancs craquent

Jacques rigaut

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pauline qui ne sait rien de mes lectures actuelles et de mon emploi du temps m’écrit qu’elle a rêvé de moi et de vers à soie et que je revenais d’un enterrement.

Elle ignore que le nom de la propriété où se déroule “C”, le livre de MacCarthy, se nomme Versasoie, et aussi que je suis à l’incinération d’un ami.

Je découvre ce SMS dans le hall du crématorium de Clamart. 

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Pluie. C’est long pour aller là -bas et mal indiqué. On arrive au bout d’une rue sans issue , dans un paysage d’une laideur sans nom, tellement laide cette laideur architecturale que ça en devient intéressant. Un décor . C’est l’entrée de la Chambre mortuaire de l’Hôpital On s’est trompées. Pas le temps de faire une photo. Retard.

Finalement le “convoi” comme on dit, n’est pas encore arrivé. Plein de monde.

Je ne connais pour ainsi dire personne. J.A qui me donne ses coordonnées. Mais… Puis les soeurs et F.S

Je salue R. qui a 24 ans et qui est le fils de B. pour qui on est là. C’est pénible évidemment/

Encore plus quand la Sonate au clair de lune fait sont entrée. Je regarde mes chaussures-Windsor, jette un oeil ici où là. A peine. Et encore… Le pire est la chanson Italienne tellement vivante. A force d’être accablant l’Ave Maria de Schubert ne me fait ni chaud, ni froid.

Il y a le portrait de B. sur le cercueil face à nous. Il rit. Une jupette de velours bleu cache le chariot. Tout est laid. Les compositions florales du lieu, la scène ( appelons ça comme ça) aux murs patine orangée digne de Castorama. Une croix entre le corps et l’urne mouchetée sur une colonne. 

Ca ne dure pas trop longtemps ( J’ai souvenir de cérémonies où il fallait rester tout le long. Et tout le long, c’est long.)

Puis sortie de la salle. Un Monsieur attrape la feuille qui demande si on a bien été assis, reçus, si le funérarium est bien indiqué. Il a écrit:

“Impossible de se recueillir à cause des bancs qui craquent. C’est insupportable”

 

Salle de… , zut, pas salle de départ- salle d’envoi? non…  mais quelque chose dans le genre. J’y vais et nous sommes peu nombreux face au volet qui va remonter. G. sort.

Voilà. Nous sommes derrière la vitre et c’est une sorte de vision très froide et belle. Ca a un côté 2001 Odyssée de l’espace.Glacé.

Le cercueil prêt sur un grand chariot métallique. L'”officiant de profil gauche  va appuyer sur un interrupteur, puis repart lentement dans l’autre sens/ Profil droit.

Il n’est plus dans le champ . Alors le cercueil emporté par une machinerie glisse vers le portillon qui s’ouvre.

C’est fini. Le portillon se ferme en guillotine et la mécanique se remet en place. 

Nous repartons sous une pluie battante. 

J’ai repensé à la fête foraine et à la trouille que l’on avant derrière les portillons du train fantôme avant que le chariot ne s’ébranle… Et c’était parti. Trop tard pour reculer.

Dans les embouteillages banlieue du retour j’ai fait cette photo qui nous à fait rire. Inutile d’expliquer pourquoi.

 

Tchup tchup….

COIFFURE

” Debidour in Mont Dore”= MONRAD

De retour de Gentilly où j’avais Rendez-vous pour organiser les deux ans d’intervention ponctuelle à l’école d’art d’Angers, j’obéis à la police de la Gare du Nord qui nous écarte du camion de déminage et au passage je capte un micro instant de la vie d’une dame assise derrière la vitre d’un restaurant. Je ne vois que deux mains qui s’affairent à briser une pince de crabe. La femme est sans tête à cause du reflet. Je me dis qu’elle ne pense pas que quelqu’un notera son action.

Je poursuis la lecture de “C”. Des moments de cure me replongent dans les miennes: Celles de l’enfance, du Mont-Dore et des eaux que l’on perd. ( lapsus si l’en est) Des eaux que l’on PREND!

Asthme

 Celles des brouillards secs, brouillards humides dans un décor 19me. Celles des douches très douloureuses, le jet étant très fort et envoyé de plusieurs mètres. A y repenser, ce sont- quant aux douches violentes, plutôt des images de camp qui me viennent. Je cherche désespérément les costumes de curistes mais cela ne doit plus se faire, il n’y en a pas.

Je rêvais d’en avoir un.

Et j’en ai eu un. C’était une sorte d’ensemble en feutre blanchâtre ( ma période Beuys sans le savoir!!!) . Oui un drôle d’accoutrement chaud avec une capuche et je crois des pieds , comme un vêtement de bébé. Je n’ai pas le souvenir de boutons, mais de liens, comme des camisoles… Je ne sais plus si ça grattait. mais on le louait. Je me trouvais splendide là- dedans et unique alors que tous les enfants venus en colonie pour se soigner en portaient eux-aussi. On était en pension dans un hôtel vieillot du centre, ou plutôt dans un meublé, l’hôtel c’était une autre fois.Hum… Vois pas d’hôtel, mais un truc un peu moche.Hôtel du Sancy? Par contre ce dont je me souviens c’est du Saint-Nectaire qui nous amusait avec ma mère, tant on trouvait que c’était bon et beau sur le plateau que nous tendait un garçon d’un autre âge.( Et puis il y avait les crêpes en haut du Sancy – et le funiculaire).

Il y avait aussi une année une petite maison en location près d’un ruisseau.

Le Docteur-mon docteur– s’appelait Docteur Debidour et me demandait de lui apporter beaucoup de dessins.

Je les exécutais dans mon lit après les soins. Et en mangeant des croissants et de la confiture d’abricot. Je n’aime pas beaucoup les croissants. Mais un croissant ( ordinaire) ouvert en deux avec de la confiture d’abricots est pour moi la Madeleine idéale.

Me revient: La Théophylline Bruneau ( je me disais c’est La Theophylline Gauthier, devinez pourquoi…!! ), suppositoires efficaces mais qui donnaient un gout désagréable dans la bouche, et l’Alupen, hyper efficace mais me donnait après inhalation de drôles de sensations.

Sainte-Cortisone sans doute. Je regarde….

La Ventoline que je pratique toujours est moins agressive.

 Contribution à l’Etude des Propriétés physico-chimiques des Eaux du Mont-Dore.

” Le médecin de 1re classe Monrad (Henri Debidour) arrive à son tour à Saint-Pierre, en tant que médecin chef de l’hôpital. Il avait participé à la campagne de Norvège, sous les ordres du général Bethouard et, après un passage en Angleterre, avait été rapatrié en France d’où il devait repartir très rapidement pour rejoindre les Forces françaises libres. Bien qu’il ait été incorporé à l’origine dans les chasseurs alpins, c’est en médecin de marine qu’il fut affecté à la base navale de Saint-Pierre-et-Miquelon. Ancien interne des hôpitaux, il développa très vite une intense activité chirurgicale.”

Je cherche et trouve cette photo sur le site des Français Libres ( décidément c’est la semaine car J. m’a envoyé des choses concernant NS et issues de ce site que je connaissais). C’est lui, là, bien  au milieu-quelle année??? C’est pendant la guerre ça ?….
19225livor

 

 

 

 

 

 

 

Si je calcule bien, ce docteur avait 60 ans quand il m’a soignée en 1968.

Il se redessine petit à petit dans le bureau de nulle part.

UN DIMANCHE BIEN FOUTU

Dabord j’ai mal joué au tennis mais j’ai gagné. Il faut dire que cet été je n’ai pas fait 20 mètres à vélo. Un footing de 7 km en 2 mois, un peu de marche n’excédant pas les 10 km à chaque fois, et la monoplame qui ne m’a pas propulsée en pleine mer… Dur. Dur d’accepter à nouveau de forcer, de démarrer, d’avoir des appuis… D’avoir mal aux jambes. 

J’ai un peu la flemme. Il va falloir changer ça.

On a déjeuné léger et il faisait si chaud que j’ai proposé à R. de l’emmener au théâtre. Je me suis dit que j’y lirais. Les loges pour ça sont l’endroit idéal. On est bien à l’abri de tout, les gens passent, se croisent, s’habillent. Ils chantonnent, on un peu peur, bavardent. Dans un premier temps je m’allonge parterre et l’habilleuse m’apporte un bon coussin. Je déménage en sachant qu’il va y avoir un changement de costume et descend par l’escalier raide au foyer.Je m’allonge sur une sorte de canapé, il y a de la lumière du jour à cet endroit. J’entends la pièce par le retour. C’est presque plein pour un dimanche après midi. Incroyable avec ce temps. 

“C” est un drôle de bouquin. Je me laisse faire, découvre l’écriture palissade, m’étonne que des phrases venues tout droit de La Tempête de Shakespeare ne soit ni en italique ni entre guillemets. Idem pour Mort à Venise.

On cite , on dit d’où a vient dans une note. Non?

Puis on va se balader au Luxembourg à la population très marquée. Les petites robes des filles, petits shorts en velours à bretelles des garçons. Bon gout et famille française. Il y en a une coiffée comme une petite fille modèle qui tape du pied. Les papas sont pieds nus dans leurs chaussures bateau. Les mamans ont des robes légères.

Des types passent , vêtus de blanc avec des sac pour 100 raquettes. A mon avis ils vont tenter un Rolland Garros et un Wimbledon à la suite. Ridicule.

On commente. On s’amuse de tout et on mange une glace sur un banc. Des guêpes me tournent autour. Les joggers arrivent en masse vers 18h 30 et pourtant j’entends les sifflets. J’ai toujours aimé regardé les gardiens en uniformes siffler. J’ai l’impression que ce sont les mêmes depuis la nuit des temps. “Qu’est ce qu’on fait?”

On roule, c’est agréable et il y a une place pile devant l’église Saint-Germain. Au Flore, pas grand monde à l’intérieur. Il y fait chaud mais c’est mieux.

Tiens La Hune n’est plus là??? Un gosse baffre -c’est le mot- un club sandwich et arrose cette mixture de coca light sans avoir dégluti… Puis il attrape la rondelle de citron du coca, la met dans son assiette et frotte les feuilles de salade contre, avant de se le coller dans le bec et d’arroser. Il est disgracieux à mourir.

On termine la soirée en terrasse “aux bonnes soeurs” avenue Trudaine. Cet endroit n’est pas trop bobo ( dans le quartier ce n’est pas évident ) et le risotto est délicieux.

Rentrée

Le retour dans le quartier Filles du Calvaire est un peu violent. En regardant les gens, leur futilité apparente ou non, leur “à l’aise”, leurs vélos , leur cool-cool, je me dis :

J’espère que je ne suis pas comme ça.

Les galeries ont toutes leur vernissage et c’est plein de monde partout.

Bonjour bonjour, t’es rentrée quand… Aucune conversation ou début de rien. Rien ne m’intéresse. M. arrive, puis R. puis F.

On perd F et R est on dégage vers Parmentier un peu moins chargé. Nous discutons de tout cela, des ridiculeries, de la peur de ne pas être dans le coup, des précieux, les mêmes depuis la nuit des temps. M. qui est compositeur n’est pas confronté aux mêmes problèmes. Dans la musique , ou dans la danse il y a une nécessité de travail, un impératif. Travail souvent énorme qui engage totalement la personne. Des gammes à la barre, du solfège au dressage du corps, rien ne se fait comme ça. Ce qui n’est d’ailleurs pas la garantie d’un danseur rare, d’un interprète hors pair mais c’est un passage obligé. Et l’on peut quand même mesurer la valeur d’une personne plus facilement.

Depuis le concept de Ready made, tout le monde s’est plus ou moins engouffré dans une sorte de facilité, disons plutôt que l’on a tendance à s’arranger avec ses propres faiblesses . Mais tout le monde n’est pas Duchamp, c’est le moins que l’on puisse dire. On voit beaucoup de choses médiocres quand même! Des machins qui sont de la même famille que les vide-greniers, des trucs qui finiront je ne sais où. Je ne pense pas être réactionnaire en parlant ainsi. Je sais que l’idée du Beau est une vieille lune, que les canons sont partis en fumée, et qu’il n’y a pas de règles. Et c’est justement parce qu’il n’y en n’a plus que c’est super difficile et qu’il faut se hâter de créer les siennes.

Moi j’adore aimer ce que je vois et me dire que c’est ça, oui que “c’est par là”. Et par là même me remettre en question. Sinon à quoi bon.

Entre le chic, le moche, le mochement chic, le chiquement moche, l’obscur ( le ténébreux!), l’Hubris, le tarabiscoté,

Et bien je n’ai pas fini ma phrase et je ne sais plus ce que je voulais dire….

Au lit

Lecture ou le 53 Rue de Varenne

 

En fait ce qui m’épouvante le plus c’est l’oubli de ce que j’ai lu.

Après quelques mois, pufff, plus rien. Quel remède?

Je pense que tout est passé directement dans le sang, les os, les muscles. Mais quand même. Un exemple: le magnifique Brigitta de Sifter conseillé par A et peut-être même offert.

Le l’oublie et l’achète à nouveau. Je le commence et une délicieuse sensation familière m’envahit. Être déjà venue dans ces steppes, ces étendues. Le château d’Unwar , oui… En vérifiant à nouveau je me rends compte de mon incapacité à raconter les éfigies de pierre , et Dieu sait comme ces images me sont chères.

Incapable de raconter parceque tout est déjà enfoui et même à la seconde lecture.

C’est invraisemblable. Me faudrait il un seul livre pour toute une vie. 

Je dois mal lire. C’est certain. Probablement dans la lecture d’un livre qui me passionne ou m’intéresse, c’est le temps de la lecture le plus important…

Le moment où l’on est- le moment où je suis- à cheval, dans un hôtel de la Havane, derrière une vitre couverte de pluie, au bord d’un fleuve, dans une petite ville anglaise, un château effrayant, une baraque de foire, une lande sous l’orage à côté d’un pendu couvert de goudron, dans le hall d’une pension, sur un chemin très tôt le matin, dans un musée, à-côté de trois sorcières, au milieu de la mer, dans une institution pour sourds et muets, sur la cinquième avenue avec deux frères, dans un escalier puis un couloir aux murs couverts d’armoiries, devant un miroir, dans le lit d’une morte, sur un toit à Venise, derrière un mur de verre en pleine montagne, un bateau sur le Danube…

Bref j’ai passé par hasard, une partie de l’été en compagnie d’Edith Wharton dans la société Victorienne.

Kerfol, puis les Entremetteurs ( j’aime particulièrement La guérison histoire de Keniston, peintre de province mais aussi “Giboulées de Mars” . )Ces aspirations artistiques déçues ou ratées sont magnifiques.

L’art d’écrire un récit de guerre est formidable aussi

Puis Les Boucanières, puis La splendeur des Lansing, Les Dieux arrivent, jusqu’à une sorte d’indigestion, une impossibilité à vivre 5 mn de plus dans les milieux décrits: l’argent, la futilité, l’ennui…

Et néanmoins cette immersion délicieuse. Même si tout cela est très bavard ( les nouvelles sont je crois meilleures que les romans)et qu’E.W a énormément écrit.

Le petit livre “Le vice de la lecture”  

Ethan Frome attend son tour…

Mais avant je lis un Ann Radcliffe, The Romance of the Forest et en même temps le livre de Tom MacCarthy dont j’ai entendu une interview sur FC: “C”

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Tiens en parlant de plaques commémoratives, j’ai découvert celle concernant Mario de Sà-Càrneiro, en passant devant le Sans -Souci… au 29 rue Victor-Massé.

Alors. Exercice, Mario de Sà-Càrnero… Qu’en dites vous?

Pas grand-chose. Son nom que j’ai toujours aimé, c’est très beau Sà-Càrneiro, non?( Il y a le héros, la chair, la mort, le charnier,le sang sombre, le SA de Sa majesté, )m’évoque Gérad-Georges Lemaire. Est-ce lui qui me l’avait conseillé, ou est-ce une sorte d’association: GG lui-même, dandy mélancolique en son genre- et la littérature décadente fin de siècle? Je cherche un titre . Il y a Lucio dedans… Heu Yes! Confession de Lucio. Mais zut, aucun souvenir. J’ai lu ça il y a lurette. 

Sa carneiro

 

 

 

 

 

 

 Mais j’étais intéressée, la preuve, voilà 3 livres trouvés en 3 secondes. Livres muets, désespérément muets. J’en ai ,comment dire, j’en ai  une sorte de parfum. A peine…Ce que j’aimerais , c’est pouvoir dire à la simple évocation de Sà-Carneiro:

Guillotines, boulets et châteaux

Glissent en lointaine procession

Me font tournoyer de jaunes crépuscules,

Mordus, malades de pourpre.

A mes oreilles battent des ailes d’auréole

Des sons me griffent, couleurs et parfums,

des lames en tourbillons blessent mes yeux,

Trainent mon âme , saignent mes sens….


Je trouve soulignées ces phrases:

…/…De sorte que faire passer le temps est aujourd’hui le seul but de mon existence déserte p 47

puis p 49

…/…En fait pour me faire mieux comprendre, cette sensation est semblable bien qu’agissant en sens opposé, à une autre dont vous avez probablement entendu parler( et quevous connaissez peut-être), celle du déjà-vu. Vous est-il jamais arrivé, en visitant pour la première fois un lieu, devant un décor inconnu, d’avoir l’impression, dans une sorte de réminiscence lointaine, et vaguement troublante, de connaitre cet endroit, d’y être déjà passé  sans savoir quand et où???

p65

…/…son décor littéraire…

Parfois on ne souligne pas, simplement par manque de stylo…


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