"Dans la vie on devrait tout essayer sauf l'inceste et la danse folklorique" Christopher Lee
« C’est comme si je me sentais plus léger en notant tout sincèrement » – S Maraï
“Je ne peux pas. Je ne sais pas.
Tout ce que je peux essayer de faire, aujourd’hui, c’est de rassembler dans ma mémoire et de mettre par écrit les notions que j’ai formées, d’après mes lectures, sur l’art de mentir. Certainement, les préceptes que j’ai relevés ainsi ne constitueront pas un formulaire complet, et je ne les donne peut-être pas dans l’ordre qui conviendrait. C’est une ébauche que chacun pourra parfaire. Donc, d’après ce que j’ai lu des meilleurs auteurs, des pires et des médiocres, l’art de mentir est à deux embranchements. Il y a la voie royale et l’escalier de service.
Voici quelques-uns des principaux préceptes de la voie royale de l’art de mentir :
1. Avoir une notion ferme de ce qu’est la vérité, et savoir la vérité.
2. Savoir ce que chacune des personnes avec qui on est en relation considère comme « vérité ».
3. Avoir avec chacune un critère commun de la « vérité ».
4. Connaître exactement la limite entre ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas.
5. Serrer la vérité d’aussi près que possible, réduire le mensonge à un fil ténu qu’on insère habilement dans la trame de la véracité, par art associatif.
6. Être parfaitement maître de toutes ses manifestations corporelles. Par exemple, – en appliquant aussi le précepte précédent, – on pourra dire littéralement la vérité, mais par quelque geste ou intonation subtile, on donnera à l’autre l’impression que l’on ment.
7. Prévoir tout l’enchaînement de mensonges qui doit découler du premier, ne jamais en perdre le fil et être prêt à en subir toutes les conséquences, non seulement désagréables, mais même humiliantes…
Il y a encore d’autres préceptes, mais je vous ai tous vus, dès le premier, pâlir de découragement et au sixième vous effondrer, et je vous entendais dire : « Mais jamais nous n’y arriverons ! ». Certainement, vous n’y arriverez pas demain, moi non plus. Mais attendez : c’est justement à cause de cette difficulté de la voie royale qu’on a inventé l’escalier de service. Cette seconde voie est très facile, et à la portée de tout le monde ; on peut la suivre sans rien changer à son train-train quotidien, et même en dormant. Il n’y a qu’un précepte à appliquer : se mentir à soi-même. Autrement dit, il n’y a rien de spécial à faire, il suffit de rester tel qu’on est – s’il est permis d’employer ici le verbe substantiel. Alors mentir devient aisé et même agréable.
Tout ce que je viens de dire s’applique bien au propos des rapports entre l’art de mentir et la littérature ou l’art en général, puisque, ai-je dit, c’est de mes lectures, bonnes, mauvaises ou médiocres, que j’ai tiré les rudiments d’un art de mentir à deux entrées. Pour mettre les points sur les i : Je concluerai en disant que le mensonge ne devrait pas être au service de l’art, mais bien plutôt l’art au service de la science du mensonge.
René Daumal.
J’ai commencé la nuit dans la chambre à côté puis ai décidé de dormir sur le fauteuil de mon bureau comme au bon vieux temps de l’asthme. Puis ai dormi sur le tapis, puis me suis remise sur le fauteuil, puis suis repartie en glapissant comme un chacal jusqu’à la chambre. C’est horrible de tousser comme ça. Creuvant, exténuant. J’ai trié des images en dormant et continué des heures ce que j’ai dit aux étudiants hier lors de mon “exposition hebdomadaire”.
De l’essence du rire est arrivé. Gibert à le défaut de mettre des étiquettes collantes partout. Je voulais hier, mardi oblige aller me siffler un Pouilly dont on connait les vertus curatives quant à la tuberculose ( il faut voir comme ça picole dans la Montagne Magique!) , mais le Flore était comme on dit “privatisé”. Je me suis trainée jusqu’au métro Sevres bab. Héléne!!!!
C’était V. une ancienne étudiante de Cergy devenue Chorégraphe. On a parlé un peu.
Je poursuis la lecture de “La veuve Barnaby” qui est très agréable dans ses descriptions mordantes de la société du moment. Je ris beaucoup au debut du chapitre 31, quand le parler Français avec accent Anglais d’une gourde emplumée est retranscrit phonétiquement…
Toux; Toux;Toux. Que faire?????
Donc hier j’ai commencé par les herbiers, un dessin d’un cabinet d’architectes ayant pour légende: Le Musée des figures disparues. Rondinone et son Clouds Diary Puis Manuscrits de Becket et Perec,puis Marginalias et direction le journal-diary comme dirait la dame à plumes au dessus, journal filmé de de David Holzman. Avec photo grammes sous titrés.
Conversations diverses sur l’esthétique ou pas, sur l’ethique ( peut-on utiliser la voix de marguerite Duras à des “fins personnelles ” en modifiant par exemple les silences dans son élocution. Ce qui est étrange c’est que les étudiants semblent peu se soucier de cette question d’importance;
Je ne peux même pas lire tant je tousse. C’est infernal. Et pour le moins bruyant. Je vais foncer acheter du Diméthane que JC me conseille. Journée nulle, zero, rien fait , somnoler tousser somnoler tousser, râler.
Hier j’ai trouvé le petit paquet de AB. On peut dire que les étoiles ont été de courte vie. Les “Bredele” , délicieux petits gâteaux en forme d’étoile n’ont pas eu le temps de former une vraie galaxie car avec les étudiants du matin, on a tout mangé.
Hp direction Le Nemours où je vais faire trembler l’établissement.
La chambre de mon enfance n’est qu’un trou sombre et encombré d’objets. Il n’est pas vrai que la chambre d’enfant demeure claire et ensoleillée dans notre souvenir. Seule la convention littéraire la fait apparaître comme telle. C’est une chambre morte et appartenant aux morts. Nos efforts pour la ranger sont vains, cette chambre continuera de mourir. Mais si nous nous contentons d’en retirer de minimes fragments un bout de tapis, une fenêtre avec la rue derrière qui descend tout droit, un rai de soleil sur le plancher, les genouillères jaunes du père, les pleurs de la mère et un visage aperçu derrière le carreau de la fenêtre, alors, il se pourrait que l’on réussisse à recomposer la vraie chambre de notre enfance et, à la même occasion, peut-être aussi notre spectacle ! La fenêtre a son importance ! elle donne, comme nous l’avons dit, sur une rue qui descend tout droit avec, au bout, un immeuble rose à un étage. C’est à ce coin de rue que disparaissait ma mère lorsqu’elle partait pour un de ses longs voyages, à ce tournant qui était le Bout du monde.
C’est si bien muré qu’on dirait que c’est moi qui l’ai fait sur photoshop.
Hier soir comme CR m’avait invitée je suis allée à la Fondation Vuitton pour la rencontre avec Lucinda Childs. les danses sont interprétées à nouveau par sa nièce Ruth. Je dois dire que l’arrivée by night à la fondation est vraiment quelque chose d’impressionnant. La nuit, les arbres et l’impression que l’on quitte la ville, puis au loin cette espèce de vaisseau transparent comme une méduse. Puis le bruit de l’eau et celle-ci qui roule sur une pente. Plus bas la salle de spectacle éclairée et l’on peut voir ce qui s’y passe. C’est extrêmement “classe” dirait-on.
Les solos étaient drôles et rigoureux. 50 ans après ça n’a pas bougé.
Retour. Truc à la télé nul, avec montagne ensanglantée et espèces mutantes dégueulasses. Je regarde un bon moment.
Sur les Docs: YESSSE
Avant la fondation, j’avais rendez-vous avec I. O à France-culture. J’ai parlé de ce que j’avais concernant Nicole Stéphane et je suis sortie avec une émission de 58 mn à fabriquer. Yep. Suis contente. Pierre Bergé m’avait précédé en râlant car il ne voulait pas passer le portique de sécurité.
Vendredi matin la révélation. JE VEUX FAIRE PAREIL!!!!!
C.R m’emmène pour la visite presse au Musée Rodin. Je ne l’ai pas visité depuis lurette ( passage dans les jardins lors d’un colloque où j’étais invitée ), et adolescente y dessiner. J’arrive devant les assemblages que je ne connaissais pas ou avais oubliés???? Non on n’oublie pas ça.Hou…. Comme c’est génial, dans tout cet ensemble, collections d’antiques, bras, pieds, têtes… Corps plâtre , cire, pâte à modeler. Quelles merveilles. Epoustouflant.
J’observe du coin de l’oeil Madame Cantor mécène, dans son tailleur pied de poule-coq. je ris en pensant que c’est Rodin lui même qui aurait pu assembler son visage et qu’avec ce nom, on était pas loin de la ( classe) morte. Pourvu que jamais elle ne tombe là-dessus!
Hier soir belle exposition à Galliera. “Première exposition consacrée à la Comtesse Greffulhe qui a inspiré Marcel Proust et les plus grands couturiers de son époque.”
Et puisqu’on en est aux expositions, celle du Louvre : Une brève histoire de l’avenir ( Attali ) si elle contient de très belles choses ( Mark Lombardi, casques, cartes, peintures etc….et le diary clouds de Rondinone que j’aime beaucoup), le propos m’ennuie par son simplisme. Et le truc le plus tragique au Louvre, c’est l’installation de Claude Lévêque. Ca fait de la peine -je l’aime plutot bien- tellement c’est indigent, sans reflexion; Déjà que le neon rouge dans la pyramide c’était pas une trouvaille mais là.Le néon ( à chacun son métier ) qui court le long des douves et les petits rideaux blancs qui s’agitent doucement, les chaises en plastoc blanc, comme renversées après un spectacles. Popopo!!!! Une bien merdique encore au Louvre pour terminer . Là on tape dans la pédagogie hideuse: De Hercule à Dark Vador ( moi je ne dis pas d’Hercule à Dark Vador ) .Total les gosses sont où? Devant les notices? Ben non. Devant Star wars.
J’ai invité hier soir Alice au Palais de T. Ce n’est pas très bon ( enfin , bon ) mais le personnel est agréable et A; avec ses emmerdements incessants était contente.
We transfer mouline . J’envoie à CR le film de Nicole sur Sarajevo.
Apprenant qu’il a le Goncourt, Miomandre court place Vendôme s’acheter trois cravates de soie blanche. Des cravates, il écrit en 1918 : «Le lundi, l’élégance consiste à les porter unies et droites, strictes et définitives comme un ultimatum de grande puissance ; mais le samedi, les relations diplomatiques s’étant sans doute détendues, elles retombent mollement, épanouies et plissées, et comme capricieusement chiffonnées par les mains d’une femme éprise.» Hélas, ajoute-t-il, elles passent trop souvent du présentoir, de cette «adolescence de soie», au torse «d’un sombre imbécile», «misérablement tortillées autour de la percale informe ou de l’infâme celluloïd portés par de quelconques boursiers ou des ronds-de-cuir incertains.» Francis de Miomandre goncourt oublié
Après une journée copieuse sous le signe de Malraux, je respire dans la belle cour des beaux-arts et remonte l’ennuyeuse rue Bonaparte avec ses macarons, ses rideaux, ses cafés touristiques dont le dernier est le Bonaparte en neons rouges; On y tourne un film. Je m’arrête un peu, le temps de constater que la figurante devant se passe la main dans les cheveux quand on dit ” moteur”. Pas facile de ne rien faire.
Je rentre tout de suite ou pas? Non. je passe à la librairie et achète “Les écrits farfelus” du même Malraux qui a 20 ans. Puis assise au Flore, l’oeil vague je regarde entrer sortir, je lève les yeux vers un objet de métal tortillé hideux qui se termine par une sorte de vrai papillon, je sirote mon Pouilly. J’envoie quelques SMS du genre: Il y a deux vieilles tantes à côté de moi. Ce n’est pas bien délicat mais c’est la vérité. J’accuse reception d’un smiley qui pleure de rire. Je lis deux pages, retrouve le plaisir de mon regard vide…
—Doudou… ors… sûr / rires/ jannot... aristocrate mais…
Mon oreille se dresse. ( j’allais dire mon oreille ne fait qu’un tour… ). Je la tends mais n’entends pas bien même si je sens que l’on est sur le terrain Cocteau. Le type qui parle n’est pas jeune, maniéré sophistiqué, visage très mince.On imaginerait bien jean Constantin dire ” Il est d’la haute “. A mon avis mais je ne peux pas me retourner ostensiblement, celui d’en face avec ses converses rajeunissantes aux lacets non noués, a les cheveux teints. Deux schweppes sur la table. (Ma mère prenait toujours un Schweppes si on allait quelquepart et j’ai toujours trouvé cette boisson amère et délicieusement démodée.)
J’aimerais une sorte de cornet auditif pour entendre, un filtre à café Melita king size ferait l’affaire!
—A Milly on entrait par le garage-ils l’ont transformé en salle de cinéma… chambre… leopard/ rires ( je pense au tissu léopard que j’ai arraché dans le chantier de la maison ) et au coffret que m’a offert un peu plus tard DP.
Bref , bref … Un livre est sur leur table et je réussis à lire un truc du genre: Du Sida au Goncourt… Je suis certaine que l’auteur est mon aristocrate à col roulé et reconstitue son nom: Philippe de Miomandre, petit neveu du Goncourt oublié, Francis de Miomandre né Durand.
Apprenant qu’il a le Goncourt, Miomandre court place Vendôme s’acheter trois cravates de soie blanche. Des cravates, il écrit en 1918 : «Le lundi, l’élégance consiste à les porter unies et droites, strictes et définitives comme un ultimatum de grande puissance ; mais le samedi, les relations diplomatiques s’étant sans doute détendues, elles retombent mollement, épanouies et plissées, et comme capricieusement chiffonnées par les mains d’une femme éprise.» Hélas, ajoute-t-il, elles passent trop souvent du présentoir, de cette «adolescence de soie», au torse «d’un sombre imbécile», «misérablement tortillées autour de la percale informe ou de l’infâme celluloïd portés par de quelconques boursiers ou des ronds-de-cuir incertains.»
Francis de Miomandre Goncourt oublié
Et cherchant plus tard, je trouve le buveur de Schweppes photographié ” dans son village du 16eme arrondissement ” sur un grand canapé de cuir blanc. Une couverture de fourrure jetée près de sa main droite.Sa main gauche tient un livre dont le titre nous est destiné. A l’arrière, deux grandes peintures verticales posées sur des miroirs muraux, représentant des guerriers torse poil de type européen en Hakama. Un bouquet de fleurs roses se reflètent à l’arrière.
Il est l’auteur d’une biographie de Cocteau.
Ils se lèvent et décident d’aller diner à l’odeon, Aux éditeurs. l’autre demande s’il faut réserver et P2M le rassure en souriant: —Ils me gardent toujours une table…
Affaire classée.
Je marche jusqu’à la Concorde. C’est magnifique de traverser le pont .
Je me disais ce matin en levant le nez de ma tasse de café et de mon livre ( Pratiques de la lecture, l’article de Louis Marin très intéressant ),je me disais { et on se demande comment surgissent certaines réflexions alors qu’on est en train de lire un truc sur Poussin }, je me disais qui’il existait de grands menteurs comme Malraux par exemple, et que ce n’était pas facile du tout de s’inventer des vies. En reposant livre et tasse je me disais en souriant que j’aurais pu m’inventer des parents blessés pas le balles d’un Mesrine qui aurait croisé leur chemin… Je me disais “et quoi d’autre?” . He bien ce n’est pas facile d’imaginer que l’on a vécu dans l’Atlas, ou à Londres. Ce qu’on y aurait fait encore moins. J’admire des gens comme Rocancourt l’escroc (Six mois après sa sortie de prison, Christophe Rocancourt vit à Rouen, où il est assigné à résidence. Dans des vies précédentes, Christophe Rocancourt a joué plusieurs rôles : producteur de cinéma, héritier des Rockefeller, champion de boxe à la retraite. Ces parcours qu’il s’inventait lui ont servi à plusieurs reprises à abuser de personnalités.) Il dit:“J’aurais dû faire de la politique, parce que j’étais un bon menteur à l’époque.“
Samedi soirée chez guy. J’en pars hilare à cause du canapé qui s’est effondré. Ca n’amuse pas du tout G. Et JJL a eu la malchance d’y être assis au moment de l’écroulement. Bon. Je dis une bêtise et G. devient dingue , et moi j’insiste si bien qu’il demande à ce que je parte, à ce qu’on m’emmène. J’en ris encore. Plus tard on s’enverra avec des amis des images de canapés, tous plus horribles les uns que les autres. Mais il m’inquiète car son regard devenait fou. Ce n’est pas drôle du tout.
Alors que pour me lever d’une chaise ou ramasser un truc, je grimace, le tennis va bien mieux et je n’ai pas mal au dos pour jouer… Bon je file. RV au Nemours avec J. et Louvre pour papoter.
Plus plus tard.
American engineers have been calling small flaws in machines “bugs” for over a century. Thomas Edison talked about bugs in electrical circuits in the 1870s. When the first computers were built during the early 1940s, people working on them found bugs in both the hardware of the machines and in the programs that ran them. In 1947, engineers working on the Mark II computer at Harvard University found a moth stuck in one of the components. They taped the insect in their logbook and labeled it “first actual case of bug being found.” The words “bug” and “debug” soon became a standard part of the language of computer programmers.
Le premier cas documenté de « bug informatique » (parfois « bogue » en français) concernait un papillon de nuit (mite) trouvé à 15 h 45 coincé dans le relais 70 du panneau F du Mark II Aiken Relay Calculator (autre dénomination du Harvard Mark II) alors qu’il était testé le 9 septembre 1947. Grace Hopper colla la mite dans le journal de laboratoire sous le titre « First actual case of bug being found » (« Premier cas avéré de bug ayant été trouvé [dans ce dispositif] »). Les opérateurs ré-utilisèrent le mot « bug » en disant qu’ils avaient « débuggé » la machine, introduisant ainsi le terme de « débuggage » (ou « débogage ») en informatique.
Bon. Cette semaine: Inventaire à Arg. Jour 1 . 50 photos ou 100 Je ne sais plus. Mais rouler , dérouler, numéroter, mesurer, photographier. On fait ça avec CM. C’est sympa à deux sinon c’est l’horreur. La même chose à Amiens à la réserve. Avant je passe au 332 où les grands panneaux d’un programme immobilier ont remplacé les deux grands portails verts de la maison. Je passe sur le chemin qui mène au stade, revois le potager, et photographie la maison à présent murée.
En face si l’on sait traverser les murs et si c’est en décembre, on devinera le sapin. Plus on recule dans le temps plus le sapin est grand. Puis il quittera la “grande salle” et prendra place dans “la petite salle”. On me verra à droite juste nez collé aux parpaings, tentant de rester debout en m’accrochant à des barres de bois le long de la porte vitrée. Sous la grille que l’on voit, il y a la grande cave. J’ai photographié sans regarder ce que je faisais, une plante qui me semble étrange comme celles que l’on voit onduler dans les aquariums.
Retour rapide à Paris pour assister à la remise de médaille de H. Je ne traine pas trop et me fais des pâtes dans la cuisine en lisant Sagan 1954 qui est agréable et dont la construction m’intéresse. Comment mélanger sa vie à celle de la personne dont on parle. Exercice périlleux et assez réussi je trouve. Tous les problèmes du ” parler de-écrire sur ” se posent: La vérité ou la justesse, l’exactitude ou le mensonge, la tenue de l’ensemble: vrai-faux peu importe du moment que ” la photo est bonne “. Là on est juste au moment où explose Bonjour tristesse. On lit ça comme du petit lait. Je repense aux livres de Anne Wiazemsky, fille de Mauriac. Et je pense à ce que je devrais faire pour le livre sur NS que j’ai abandonné ou plutôt que j’avais cru fini. Puis le film s’est occupé du reste.Faut il y retravailler: Je vous écrirai après votre mort, le titre, est ce qui me semble être le mieux là-dedans.
Pas de nouvelles de PS malgré le livre et le mail. La barbe. Je ne vais pas pas insister.
En achetant des trucs à la boucherie je découvre des araignées suspendues et le côté charcuterie est assuré par une fille déguisée en sorcière d’Halloween. C’est planétaire ce manque d’invention dirait -on.
Oui donc retrouver des tonnes de peintures de petit format ficelées, les rapporter à Arg en camion ( en faire quelque chose avant de les détruire ) . Je repère quelques Morandi, Giacometti et autres Rothko.Berk.
Se casser la tête pour savoir où on a vu cette image, cet extrait de film sans même être certain de ce dont il s’agit. J’ai bel et bien vu une forme et j’ai pensé à une étudiante en me disant qu’elle devait voir ça; Le “ça”, qu’est il. Ce sont des corps vêtus qui bougent comme une danse. Je cherche dans mon historique des jours passés et j’abandonne …. Ah ça me rend dingue. Ca s’appelle internet ce problème de consommation de documents. Ces derniers temps, au plus proche: Hier soir: Les Straub et leur texte annoté pour Le louvre, Paul Valéry et ses cahiers avec schémas, le film d’hopi sur Picasso ( entre parenthèses ls titre Picassomania, d’une grande laideur ne me dit rien qui vaille quant à l’expo. ) Dans le film j’ai bien aimé ce que dit Jeff Koons. Quoi d’autre: Une caricature d’henry Monnier avec deux crabes. Magnifique. Ce dessin que j’aime mais d’où sort il:
Heu… Ce matin un lien vers le CCS. Génial Fischli vient le 25 Novembre pour une conversation. j’y vais , j’y vais , j’y vais. ( Anne et toi? )
Soirée autour de Der Lauf der Dinge dont la première version était présentée à l’ouverture du CCS en 1985.
Discussion entre Peter Fischli et Philippe Quesne (metteur en scène et directeur du théâtre Nanterre-Amandiers) à propos du film, de ses enjeux, de ses suites et sur la question de la réaction en chaîne dans l’art et la culture populaire et projections de vidéos relatives à Der Lauf der Dinge.
Les mains de Picasso, Brassaï, Oh zu-ut. je vais boire un café.
Donc me voilà devant l’Olympia. Un monde dingue.( J’arrive de Maubert/ raccompagné Balthazar. Nous avons vu Pan et je me suis endormie deux fois. J’ai horreur de ce genre de films avec trop d’effets qui n’émerveillent personne/ Et puis on a l’impression dans une salle de cinéma d’être dans un terrier pour insectes-une bande son entomologique- avec bruit de mandibules incessant : La rumeur du pop-corn+ le froissement des sacs de bonbon etc…)
Donc je retire ma place et un triangle gris pour aller ensuite dans la loge. Je suis très bien placée. Un client du Flore qui est une sorte de mix de Foujita pour la coupe de cheveux, Jean-Paul Goude pour les chaussures blanches immaculées, Andy Wharol pour la couleur des cheveux et un petit air, feu ma tante Thérèse pour un autre air, est derrière moi.
Horses.
Le concert est top. A côté de moi il y a un type qui doit être le plus coincé du monde, il se déclenche à la fin et ose se balancer un peu. Loge. Et maintenant mail à envoyer.
J’écris à FC pour l’histoire de Nicole et réponse immédiate. je dois prendre RV pour passer là-bas voir I.O. Mail à M.V qui répond aussi vite.
Hier direction Argenteuil avec deux Ketum dans l’estomac , anti-inflammatoire. Début de l’inventaire. Fastidieux je dois dire. Mais il suffit de le faire comme on dit.
Ce matin, je me lève tôt et pars boire une orange pressée à la boulangerie. La brocante ( chic) s’installe. Je ris avec un vendeurs qui à je ne sais quoi dans une caisse, que j’appelle une sole meunière. En fait c’est une peau de vache avec la queue. Sabres, vases, portraits de Lénine et j’en passe. Mais trop chic tout ça, les faux meubles 50 etc. J’aime pas. Je croise A.B et on papote une heure en buvant un café. J’aime beaucoup A.
Et j’aime beaucoup V. à qui je remet le pris Marcel Duchamp pour son oeuvre vivante et immobile Vincent’s Nutrition. Il est de l’autre côté de la rue et porte 3 boites empilées d’aliments liquides.Il est arêté et regarde droit devant lui. C’est pas marrant cette saloperie de cancer , mais il rit quand je lui remets le prix. Il rit avec son tube dans le nez. Bref….
L’idée de me lever de ma chaise m’épouvante. Ca fait mal et quand je ris aussi. Eternuer: un supplice.
Ho, encore une de ces brocantes bobo de la rue des Martyrs…
Flemme
Chère Hélène,
Quelques photos retrouvées çà et là de Trieste.
Tu vas voir la ville est très particulière. J’ai un bon souvenir de la cathédrale assez étrange qui englobe deux ou trois anciennes églises, des musées (un musée des Beaux-arts puis le palais très rothschildien et a bit nouveau riche d’un mécène du canal de Suez, un petit centre de recherche consacré à Italo Svevo avec des souvenirs de James Joyce, le palais Miramare de l’archiduc Maximilien, empereur du Mexique, espèce de pâtisserie néo-gothique invraisemblable un peu à l’extérieur. La ville est très kaiserliche-königliche. Si tu as la possibilité essaie de pousser jusqu’à Goritzia ville frontière à cheval sur l’Italie et la Slovénie avec un musée étonnant et le couvent où est enterré Charles X (cf la banderole des royalistes de Bédarieux !!). Tu vas voir ça va te goûter. N’oublie pas les pâtisseries ; il y en a deux assez décadentes qui valent le détour, tu les trouveras certainement sur un guide, je ne me souviens plus de leur nom.
Je te fais passer un autre portrait de Giovanni Battista Moroni où on voit le même arrière-plan étrange de ruines de marbre avec des herbes folles et des coulures caca d’oie que sur celui que tu as posté sur ton blog.
Une bise
Pas encore sortie. Levée à 8h et pas le courage d’aller à la barre. Je lis ce qui traine sur la table, le bouquin de Besnehard qui est un type que j’aime bien, et ce qu’il raconte le comportement de Segolène Royal après qu’elle se fût bien servie de lui pendant sa campagne. Le livre de Caillois arrive: Cohérences aventureuses.
Pas tellement le moral avec ces contrariétés. Rêvé de B. Ferreux, de neige, d’un lac, d’une route de montagne, un verre renversé et d’un repas avec Audiard que je suis seule à avoir reconnu??? Envie de repartir à l’école et de marcher dans les bois-ce que l’on va tenter de faire la semaine prochaine.
Je cherche, je cherche. Une piste une piste…
Hier c’était agréable la journée à Maciet. Je suis sortie une demi-heure et j’ai mangé une soupe de lentilles au Jardin en regardant trois sortes d’oiseaux: Un énorme corbeau fascinant. Un pigeon pas intéressant et je ne sais quelle espèce plus petite. C’était magnifique de voir plus loin les pivoines qui étaient plus qu’épanouies. Lundi soir, j’ai bien fait d’aller voir les expositions à l’Orangerie et Orsay: Qui a peur des femmes photographes ? C’est superbe.
Par contre , hier rapidissimo, l’expo aux Bozar sur les façades . Chiant comme la pluie. J’emmène pas les étudiants voir ça. Ca va les dégouter.
Bon je manque d’entrain et la perspective de deux invitations ( en même temps en fin de semaine me fait frémir ) . Ce qui est bien c’est que j’échappe depuis pas mal de temps à des diners où on est à table coincés. Je n’ai plus du tout envie de ça. Raconter des âneries dans des cocktails mondains de temps en temps ça me va largement parce que l’on peut ne pas y parler de soi.
C’est marrant parce que Roger Caillois bégayait un peu non? En tout cas lui, son préféré c’était Aramis. Ce qui est incroyable dans ces documents INA , d’émissions des années 70 , c’est que pendant plus d’une heure il y a un plan fixe sur type. Maintenant ça tourne, ça zoome, ça bouge comme si on voulait trouver une solution pour que ça ne soit pas emmerdant. Mais ce qui est emmerdant, ce sont tous ces mouvements, images, boursouflures de décor, couleurs/ Vazy/ horrible!. En fait, ces émissions c’était de la radio qui passait dans une télé. Un bon plan tranquille d’un type passionnant qui parle dans un fauteuil jaune maronnasse, “c’est le mythe qui est anonyme” . Tiens ça me fait penser que j’ai ” Pour en finir avec la littérature “, que j’avais emprunté et que je n’ai jamais rendu. Un petit fascicule jaune.
Putain je peux pas décoller de l’ordi….
Allan je vous interdis de lire mon blog.!!!!
Marc me disait toujours bonjour avec un grand sourire chaud. On s’est rencontrés il y a belle lurette. Il m’impressionnait un peu. Dada, ses livres sa drôle d’allure: Un gros Monsieur en costume gris avec une raie sur le côté et des cheveux raides et longs. Un look dirait-on malgré le standard de l’habit. Pas si standard justement ce costume gris-gris. Gérard Georges m’avait raconté une histoire qui m’a fait mourir de rire longtemps mais je l’ai oubliée. Il était question d’une civette. ( D’ailleurs GG et M étaient un peu sur le même terrain quant à Burroughs , les deux prétendant l’avoir bien connu. Il faudrait aller interviewer GG pendant qu’il est encore là. ) Je me souviens de Marc un jour que nous étions je ne sais où en terrasse à Montparnasse. Il est arrivé pour y diner aussi avec sa longue mèche qu’il plaçait régulièrement derrière son oreille, s’est servi un verre de Badoit dans le verre d’une dame, a attrapé un morceau de pain dans la corbeille d’une autre table, s’est essuyé la bouche avec la serviette posée sur une autre encore, et a fini sa course en me saluant chaleureusement. On ne s’est jamais vraiment parlé.
Au rayon Dada il y avait si je ne me trompe Arturo Schwartz avec qui j’avais eu RV en face de la Galerie. Le type me paraissait très vieux ( je regarde-oui il avait dans les 60 ans ) et il était commissaire à la biennale de Venise d’une expo sur l’alchimie.
A. si mon souvenir est exact détestait Dachy .Et G. aussi disant qu’il était un nuisible et lui envoyait des lettres d’insulte:
“La seule tristesse est que je ne recevrai plus de lettres d’insulte. Mais il est encore capable de faire ça depuis l’un des cercles de l’enfer…”
Ambiance.
Et puis il y avait cette histoire de carte d’identité. Eric ( qui me manque ) m’avait dit: —Il est dingue, il m’a envoyé la carte d’identité de ( genre Schwob mais pas certain … Tzara mais pas sur??? Grrr) par la poste pour que je la photographie!!! D’où il sortait ça , mystère.
Hier tennis poussif berk, puis j’ai poursuivi mes “vacances” en re-regardant Barry Lindon. La lumière dans ce film est exceptionnelle.
Je sors boire un verre aux Artistes. Pas longtemps .
Je fais tranquillement connaissance avec d’Artagnan et son cheval jaune, bois mon café, m’interdis de peindre mais me demande de plutôt réfléchir. Je regarde des images, ai envie d’un film, ne sais pas comment le commencer. Rêves agressifs où je gueule, suis mécontente, gronde, crie. De plus cette nuit quelle surprise que le Fonds Maciet soit entièrement détruit avec un seul grand album survivant.
Message de C qui a travaillé au montage de “Mon roi” :
Tu le crois que ce soir c l’avant première de mon roi et que je ne suis pas invitée ?! ?
Moi je ne supporte pas la Maiwenn et son ego démesuré.Elle fait la belle. Et surtout je me fiche de ses films.
Commissariat ce matin pour être entendue. Je n’ai même pas le courage d’en parler… Un voisin procédurier dans le midi qui alors que nous débarrassions son bazar encombrant m’accuse d’avoir détérioré un morceau de bois tout nase. Au commisariat c’était sympa parce qu’ils voient vite de quoi il s’agit. Mais quand même.
Roger Caillois, Au cœur du fantastique:
« Une planche d’un traité d’escrime, une mine de sel, une chambre noire d’avant la photographie, la chasse aux martinets dans une ville italienne vers 1570 ou aux canards sauvages par des Chinois coiffés de demi-courges évidées, il n’est rien qui ne fournisse occasion à ce fantastique masqué de faire une entrée sournoise. »
Fin de Roth ( Ca ne me passionne pas tout compte fait même si la lecture en est agréable. J’aime le personnage de Amy Bellette, et de son mari défunt ) Sinon le chant d’un écrivain vieillissant et incontinent. Du coup ( comme on dit ) je me tape ( sans vulgarité ) Les trois mousquetaires que je n’ai jamais ouvert!!! C’est le seul livre qu’avait lu mon père , avec Papillon.
« Derrière le Luxembourg, dans l’endroit le plus sombre du terrain vague avoisinant la rue d’Assas, une plainte frêle traînait à ras de terre, comme l’embryon d’un cri humain. » (Gustave Toudouze, La Nuit du rêve, 1888)
( dans le magnifique et passionnant blog de Monsieur N. )
Je sais que ce n’est pas “bien” de se réjouir de l’insuccès en vue mais parfois ça fait du bien. Et puis zut. Il se sont comportés tellement mal que, ben…. Bien fait !!!:
Donc, pour apaiser les esprits et calmer la curiosité, j’ai la clé du dossier “Monsieur du Flore”. Celui qui arrive à 19h, et se met à la même table et commande les mêmes choses et apporte sa confiture. Bon. Je disais plus bas ou haut que mon sang ne fit qu’un tour l’autre jour, quand je découvris que l’homme ne mangeait pas d’oeufs à la coque 4mn, mais autre chose. Et je voyais mal le contenu de son assiette. J’avais déduit hâtivement que ce devait être une petite omelette. Non! Mardi, allant décompresser seule après les Beaux-arts, avec un verre de Pouilly, je me suis retrouvée à coté de Lui. On a installé sa table. Il avait commandé. Il a retourné le set de table en papier imprimé côté blanc. IL a sorti de sa poche un petit sac. Je me suis dit que c’était la confiture.Non! Quelle révolution.Donc il a mangé…. Une soupe à l’oignon!!! Et de cette façon: Poser le bol en forme de soupière à côté de l’assiette et avec la fourchette transvaser le contenu non liquide: Oignons, pain, fromage. Bon. Et ensuite,quand l’opération alchimique est terminée ouvrir le petit sac. Dérouler une serviette en papier qui contient… Une toute petite grappe de raisin et 3 mirabelles. Héhé, de façon un peu planquée pour que les garçons ne voient pas qu’il apporte son dessert. Voilà. C’est tout. Ca lui a pris une demi-heure.
Yoga ouille ouille 2 et le matin c’était barre. Ouille ouille 1
Couchée tard. On a ri comme des bossus.
Roth.Exit le fantôme? Sais plus.
Je n’arrive pas à travailler. Grr . Et je viens de prendre un billet d’avion pour Venise puis j’irai à Trieste.
Parfois c’est bien de se forcer à partir seul. R. me dis que si j’ai le bourdon il sautera dans un avion.
Cet imbécile de voisin au R. a porté plainte contre moi car j’ai eu l’audace de virer ses bouts de bois et autres saloperies . Virer même pas. Déplacé. Je suis convoqué chez les flics demain !!!
Quel sale con!!! Il passe sa vie à ça.
Baldessari
Journée aux Beaux-arts de 10h à 19h non stop. C’est bien d’avoir de quoi faire du thé et du café. Alors que je parlais du suicide de Lombardi, du suicide de Turing, du suicide de Toole, mais sans du tout le désir de parler suicide, alors que je demandais à une étudiante si elle avait regardé Saute ma ville, j’ai appris par un autre étudiant le suicide de Chantal Ackerman. La journée devenait macabre, et comme la mort fait rire et que ç’est la seule façon de réagir, nous avons ri plus tard.
Mais la disparition, pire le suicide de C.A me laisse triste et abattue, sans voix. Je ne la connaissais pas personnellement . Mais …
Que dire après ça. Bof. Rien.
Bon. On connait le bistrot du soir.. Je tends l’oreille et crois entendre que X. qui n’a qu’un oeil était dans le légion. Il n’a qu’un oeil car il a perdu sa prothèse à 4000 euros. Elle a roulé au sol comme un bille.Et la sécu n’a rien voulu savoir. On doit en décembre lui re-fixer un truc avec des vis. Pour le moment , pansement couleur chair qui cache l’entrée du cerveau. Pendant ce temps là, passe derrière-lui un type qui sort d’un sac plastique une poupée gonflable dégonflée… Puis il la roule et commande un hamburger.
Eh ben.
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