Prendre la route. Hésiter à emporter les oiseaux. Voir des arbres sans feuilles. Rouler et arriver à Nohant. J’avais prévenu de ma visite. Personne. Parfait. C’est comme un petit hameau. Un chat. Le portail. La visite de la demeure. Le carrelage noir et blanc, puis la cuisine à droite avec sa table immense ( 10 domestiques dit-on) La visite. La salle à manger où on a mis en scène les cartels: Flaubert ( il devait être serré coincée entre Chopin et l’épouse de Maurice.), Delacroix et j’en passe. J’aime de plus en plus Maurice et ses aspirations. Dans cette pièce, des aquarelles ou dessins , je ne sais pas. Une que j’adore représente des chiens étranges, une dizaine. En fait c’est une sorte de lavis je pense. Les chiens sont debout sur leurs pattes arrière, adossés à un mur. Clair de lune. Mais que regardent’ils? On ne le saura jamais. Celui du premier plan a la langue qui pend. Plus loin , celui qui semble plus petit est effrayé.
Des motifs, un pare feu représentant une onde de singes. L’un est un Pierrot, tous ont des chapeaux. D’autres attachés par une chainette et perchés sur des sortes de flambeaux regardent la scène: Rose, carmin, ombre, gris et noir, mauve peut-être. Une table en marqueterie avec deux livres, un rapporteur, une plume et une sorte de compas. Un papier peint à oiseaux à longs becs et branches de rosiers, partitions et instruments. Là, je n’avais pas remarqué un paillon au dessus d’une toile d’araignée. Meuble maquette à nouveau. Plus complexe celui-ci avec des drapeaux, un violon, des outils mathématiques, une sorte de sphère armillaire, des branches, des éléments que je ne sais reconnaitre. Des chenets-sphinx. Chinoiseries ça et là, puis hérons peints, dragon vert olive, un petit cabinet précéde la bibliothèque. Vases grecs, pièces archeologiques, petites divinité et satyre sur fond de rayures vertes . Fossiles et livres, papillons . Jeter un coup d’oeil sur le jardin et les cèdres. un parterre flou et fané.Tout à l’heure le cimetière. Pour le moment visite du théâtre ( je le demande vu qu’on ne me le propose pas). Les marionnettes à gaine de Maurice. Elles sont pour la plupart » en traitement anti bestioles , mais en voir une dizaine me fait vraiment plaisir. Il y a devant moi un petit monde menacé pr une sort de monstre cyclope muni d’un bâton. Le décor est une forêt. On me propose de visiter les coulisses. D’autres marionnettes, des boites contenant des mains sculptées dans du bois, ( elles ont toutes la position de l’offrande dirais-je, paumes ouvertes comme lorsque l’on implore / c’est ce que je me dis ) , il y a là aussi des yeux de verre et des tout petits personnages à tête de porcelaine je crois. Un loup, un rabot, une sorte de fouet. Un piano à 10 touches…
Le théâtre, le vrai est une petites scène avec des dégagement et cachettes minuscules. J’imagine ces soirées de société. La visite terminée, on me propose de voir l’atelier de Maurice, acec ses meubles -tiroirs pour collections de fossiles, ces boites à papillons et matériel pour la chasse. Coquillages et un canard empaillé. Du matériel photographique, la vue sur le parc, des portraits, des bras en plâtre, des moulages. Dans une armoire de clystères. Encore une marionnette posée sur la grande cheminée. C’est très beau. Quelques marchent mènent à une petite plate forme: la place pour un chevalet et deux fauteuils. Un herbier, la liste des pièces jouées ( je n’arrive pas à lire sur la photo que j’ai prise / de 1847 à 1877: Pierrot libérateur, Oswald l’Ecossais, La révolution en deux parties … J’ai l’impression qu’il y avait une représentation par semaine. Encore un costume.
Je partirai à Aubusson ( le bout du monde en train et pas si loin de Viviers mais pas de moyen de transport. ) Galère donc/ Paris Limoges via Poitiers et on me prend là et en route. Acheté le théâtre de marionnettes de Nohant. Coupé les pages / c’est toujours un plaisir d’être le poignard en main pour ce faire et de me souvenir qu’une étudiante, ayant entre les mains un petit livre de Marcel Duchamp ( L’échoppe éditeur je crois ) croyait en un geste dada que cette incapacité à lire sans couper . Elle penchait donc le livre, regardant à l’intérieur comme dans une longue vue pour tenter de déchiffrer .
Plutôt beaucoup à l’atelier ( suis allée aux BA Lundi ) et j’y retourne Lundi. Me demande si ce n’est pas un meilleur jour car après c’est fait comme on dit, c’est fait partiellement car il y a des interférences. Mais c’est peut être plus confortable pour se recentrer ensuite. Je pense beaucoup à l’hôtel de Pise, me voit y travailler dans la chambre 202 et prendre un matin le train pour Florence ou Arezzo ou je ne sais quelle destination.
Dois préparer tout pour le comptable et là le rêve Italien se transforme en Carabosse. Quel ennui. Pas allée à Paris Photo:
Je veux voir des oiseaux , pas des expos.
A ce propos trouvé des slides due Trinity College. Tres belles images numérisée, regardé des chapeaux à oiseaux ( d’ailleurs j’ai à mon atelier deux petits corps fragiles récupérés chez une tante. Drôle de mode que c’est gâteaux d’oiseaux sur la tête.
Donc c’était passionnant ce voyage. Finalement j’aime bien ces trains qui n’en finissent pas. Poitiers, gare sinistre et froide comme toutes les gares, une heure d’attente puis le TER. Limoges, E; est devant et nous roulons vers Aubusson. Il a réservé au Lissier, restaurant qui nous appelle sans doute pour savoir si on n’arrivera pas trop tard. On roule dans la nuit de 19h. DEs visages déserts et pas un lumière. Brr. Le restaurant est dans le centre, le seul ouvert, match de foot. Nous sommes seuls dans l’autre salle un peu fraiche. unénorme hamburger. Puis l’hôtel. J’adore être seule dans les hôtels de province. Télé, photos de télé, un peu de lecture, à peine. Le lendemain c’est en mode stakanoviste: Les visites des ateliers, du Musée, le journaliste, le déjeuner dans la salle de réunion, les teintures, heu… La Visio conférence avec les deux personnes spécialistes de George Sand. très intéressante dois dire. Le soir, Re-Lissier , plusieurs personnes. Sympa, mais je n’aime pas trop ces moments où il faut parler, converser. on rentre à pieds dans la ville déserte et à l’étage dans la rue deux garçons tentent de s’animer eux même à défaut de la ville. Ils chantent fenêtre ouverte. On leur dit bonsoir et on rentre. On repartira le lendemain midi après un tour à la bibliothèque.Vers Limoges à nouveau, ( on s’arrête et on fait demi tour car devant une fabrique de porcelaine il y a deux sculptures franchement hideuses, un homme et une femme préhistoriques dirait-on en plâtre déglingué. Photo.
Direct Paris cette fois ci. Je dessine, je réfléchis à cette tapisserie. Ca m’amuse et j’ai jusqu’en mai pour faire le projet. 25 mètres ce n’est pas rien, avec la structure qui doit être autonome. J’ai plein d’idées et on a commencé à travailler avec Eric.
Je me dis que pour remonter le temps il suffit que je regarde les photos que j’ai faites:
Ma position , point bleu entre Poitiers et limoges, les rouleaux de tapisseries enveloppées dans une réserve immaculée. des gnomique j’ignore: Alain Hieronimus, un tel nom n’a pas eu l’air de lui apporte la gloire. « Didon et Enée réfugiés dans la grotte « , Paul Cirou Hommage au débarquement de Normandie, des bobines, du vert, Tolkien sur le métier, Documents, panneaux Médaillons et pastorales Louis XVI, des photos des filatures à la « grande époque ». Que de monde. D’ailleurs me reviennent les noms charmants de rues d’Aubusson, rue des déportés, du des … je ne sais plus tout aussi gais., des photos de la Sainte Barbe, Sainte des lissiers.Des écureuils, des chiens, des crocs et autres détails sur des panneaux magnifiques. Un château là-haut.Des dieux et des déesses aux pupilles blanches. Un éléphant aussi orange qu’immense, une femme allongée sous un dais.Picart le doux. Un certain charme que ces tapisseries des années 40. Les premiers Lurçat., une carte à nouveau /Le point bleu est sur Aubusson. des écheveaux dans des étuves.ue roue de vélo pour faire les bobines. On dirait un Marcel Duchamp.Et encore et encore. Une photo: Je suis sur mon lot, on ne voit que mes pieds dont un nu, et l’écran de télévision qui présente des images de casinos à Las Vegas.Caesar Palace .Tout a coup , une image que j’ai dû enregistrer sur Instagram, c’est insu -mignon , un ancien étudiant qui semble être devenu Drag-queen pro. C’e’st écrit:
We don’t want to be remembered. 245 personnes ont vu cette image d’un garçon aux cheveux très longs, de dos appuyé à un mur et présentant un joli postérieur et des cuissardes. J’avoue m’étonner de cette esthétique vieillotte te convenue. Depuis le temps on pourrait inventer quelque chose.
C’est ce que je demande aux étudiants: Faire une revue mensuelle les concernant et réunissant leurs découvertes, lectures, etc. Il y en a de très réussies. Je trouve que c’est une « habitude » riche et indispensable pour ne pas se perdre. J’ai réentendu à la radio cette Phrase de Paul Valery: Il faut entrer en soi-même armé jusqu’aux dents. J’ai souri car il me semble que j’ai lu cela quand j’étais adolescente, ou un peu plus tard. A ce propos comme l’école publique ( et privée aussi ) est nocive ( ou certains professeurs ) de nous cacher des perspectives, des découvertes. On croit lorsqu’on est au lycée que Rimbaud a toujours été jeune . Ce qui est faux. Que tous les autres ont toujours été vieux. Ce qui est faux. Alors Valery et à en croire son ( seul) cimetière marin n’était pas enthousiasmant.
Dans la nuit du 4 au 5 octobre 1892, au cours d’un violent orage, Paul Valéry se retrouva au coeur d’une crise existentielle. Cette expérience- connue sous le nom de‘nuit de Gênes’– fit une telle impression sur Valéry, qu’il changea totalement de cap en matière d’écriture: il arrêta d’écrire des poèmes. Aux alentours de 1898, il suspendit même presque toutes ses activités d’écrivain- peut-être à cause du décès de Mallarmé, qui était son maître et son modèle. Pendant près de vingt ans, Valéry ne publia pas un seul mot.
Ce n’est qu’en 1917 que Valéry brisa son ‘long silence’ et que parut La jeune Parque.
Aujourd’hui et 3 jours à l’atelier. Soleil. Suis contente.
Hier beaux arts et aujourd’hui un courrier.
Bonjour Ce mail pour vous demander si des solutions peuvent être apportées au problème de l’atelier. NOUS N’AVONS PAS DE PLACE; VENEZ VOIR. On travaille au sol, dans les coins, sur de bouts de table Je sais que vous connaissez la chanson J’ai accepté des étudiants nouveaux parcequ’il me semble que TOUS et TOUTES , chef.fes d’atelier nous devons accepter du sang frais. Je me sens incapable de dire: Je n’en prends que 3 . Ces nouveaux déjà intimidés n’ont même pas un coin de table/ Dois je revenir sur mes décisions et leur dire d’aller chercher ailleurs? Dois je accepter uniquement d’être deuxième atelier, un atelier conseil en quelquesorte ! et de recevoir à ce moment là des étudiants dans un bureau et ne pas voir « en vrai « ce qu’ils font? .Quand je viens je n’ai même pas un coin où poser un ordi, des dessins des livres. Je squatte ici et là, dérange des travaux en cours. Des étudiants quittent l’atelier faute de place et je ne peux leur donner tort. Mais suivre un travail en développement et puis plus rien, à quoi bon s’être engagée dans un accompagnement? C’est décourageant . Les étudiants voient leur travail conditionné par ce manque d’espace: Faire des petits machins sur un bout de table. L’évier à souvent des problèmes d’estomac . Quand quelqu’un se met à la peinture c’est l’intox.Et je ne peux refuser que quelqu’un peigne mëme si ‘atelier n’est pas un atelier de peintres à priori Les travaux commencés avant covid n’ont jamais été terminés. Mais à la rigueur ce n’est pas grave. On ne désire pas un loft saint germain super clean. Choisir un atelier pour l’espace disponible et non pas pour le chef d’atelier ne me semble pas une bonne nouvelle. Voilà, je ne vais pas venir tous les matins me plaindre, faire le siège, insister. Ce n’est pas ma nature et j’ai mon propre travail . Mais ce matin, je me sens de mauvaise humeur avec ça. Et si je suis grognon, c’est que les etudiants qui ne sont pas capricieux chez moi, sont aussi mécontents. Les cimaises ( ça me semblait réglé ) mais j’apprends que non, qu’un plan navigue quelque part. ALORS QUAND ? COMMENT? L’AN PROCHAIN? JAMAIS? Donc il FAUT trouver de l’espace, un autre endroit. J’achète l’atelier SFAR s’il le faut. L’idéal serait de récupérer son atelier et revenir à ce que cet espace était avant. Un atelier avec une seule entrée, des toilettes, des casiers . ( je répète à ce sujet les problèmes d’accès et de sécurité du matériel acheté par la masse et les travaux eux mêmes . Il y a 3 portes / Celle de SFAR et deux autres Nous sommes introuvables , pas de toilettes, Je n’ai rien contre SFAR , (rien pour non plus). Je ne l’ai jamais vu en vrai. IL ne veut pas que l’on traverse son atelier /ce que je peux comprendre à la rigueur . BREF.
LES ETUDIANTS ne peuvent travailler dans ces conditions et moi non plus. SI RIEN NE S’ARRANGE JE RESTE CHEZ MOI . Cette chasse à l’espace devient un problème de territoire et commence à créer une sale atmosphère. Les nouveaux sont perdusLes anciens mécontents et ce ne sont pas des caprices. Et MOI J’ai MIEUX A FAIRE.UN réunion est prévue LUNDI MATIN PROCHAIN. OU LA FERONS NOUS? JE N’EN SAIS RIENJe suis plutôt facile je crois mais là j’en ai marre. Bien à vous LN S.O.S
Hop un café. Les oiseaux oisellent. J’ai envie de campagne. Je ne retrouve pas mon livre)transport/Le silence des agneaux.
J’aime beaucoup cette image de rage de la part d’une si jeune fille, Greta Thunberg; Quand on écoute Finkielkraut il ne dit que des âneries à son sujet. Des âneries de vieux.Ah il n’est né qu’en 49. J’aurais dit avant.
Je me dis que je dois noter. Pour quelles raisons. Juste pour moi et surtout mesurer le temps et voir où j’en suis dans le mois, dans l’année, mais aussi dans la semaine ou dans le jour. Si j’opte pour le système rétrospectif je raconte que je suis allée ce matin au Musée Marmottan , non pas pour voir l’exposition Julie Manet ( Fille de Berthe Morizot ) mais pour noter , c’est à dire photographier des détails, des meubles, des dorures, des tables, et des marbres empire. C’est assez affreux si on regarde bien, mais ça me plait. Et je dois commencer à penser à l’exposition Dialogue. Celle du moment est Jean-pierre Raynaud. J’y suis allée à vélo, soit précisément 6km 2 en passant par le Trocadéro ( avant je passe devant Galliera et ensuite Guimet ). I fait beau et frais. C’est agréable. Au retour je prends un café côté soleil au carrefour Martyrs Boulevard, écoute « La baroque » de France Musique et poursuis la lecture du livre de Richard Peduzzi. Lecture agréable et vie intéressante. Café bu, j’ai envie de paresser, de lire. RV incessamment avec une personne qui s’intéresse aux carnets d’artistes ). ( fille très agréable et l’on a parlé des brouillons , de ce que c’est etc… )
Hier, journée à Sèvres très tranquille, mais pas facile de reprendre ( traduire les couleurs etc…) Cependant c’est toujours un plaisir d’y aller, de retrouver M., son café et ses bonbons dégoutants !!!!. RV pour aller voir Baselitz. J’aime réellement ce travail jusqu’à disons ses 30 ans, puis peu à peu l’ennui me gagne: Les tartines, les énormes tartines ( les cartels ne sont pas brillants . Allier l’abstraction, la figuration et le conceptuel... Heu… Le paquet est un peu lourd.) Oui c’est la lourdeur et cette sensation de peinture voie, jetée comme un éclair. La différence est que l’éclair disparait si tôt apparu et qu’il ne reste après cet éblouissement qu’une nuit noire et inquiétante. Là, j’avais l’impression, et c’était le cas, de suivre les années: Les 80, les 90/ C’est un peu stupide de dire cela, car les années se suivent ( La Palisse ) . Puis aussi une grande peinture avec des bas collés, j’ai croisé son double à la fia. Mais le début est réellement fort. Bon je reste donc fidèle à Polke! ( Qui n’est pas à l’Académie des beaux arts )
Ensuite aussi, il y a une économie au bout d’un moment ( le chic des bronzes, leur taille ) et les prix des oeuvres qui sont fous.
En sortant on a bu une bière chez Georges et dehors. Une fille perchée sur talons à l’allure de mannequin nous a placés. Les chaises pèsent une tonne . Un jeune femme très aimable a pris la commande. On a choisi deux Leffe ( des demi ) qui sont enfin arrivés raplapla et pas bonnes. 18 euros. VAZI.
R. a acheté 3 pamplemousses et 5 oranges rue des Martyrs: 17 euros et 3 centimes. Ils on pris les 3 centimes et signé ainsi leur arrêt de mort, moi qui y vais stupidement depuis tant d’années.
Puis le théâtre et le spectacle de danse ( depuis combien de temps n’étais je pas allée dans la grande salle. Mal – Embriaguez Divina, tribunal cathartique de Marlène Monteiro Freitas. Un peu trop long comme souvent . Je sors et je me dis 10 mn de trop. Presque toujours. L’utilisation du papier blanc, du drapeau, les costumes et l’espace m’ont vraiment plu. Sur le parvis, un jeune garçon avec des chaussures si hautes. On trouve un taxi. Ah j’oubliais, les gens sont à mon avis de plus en plus stupides, entre ceux qui jouent à la police des qu’un nez apparait, ceux là ce sont les névrosés du masque. Ils ont peur et vous emmerdent. Pourquoi sortent-t’ils. Bref. Deux dames derrière nous qui, attendant que les spectateurs se placent et donc entrent dans la rangée, restons debout.
—S’il vous plait , vous allez rester debout
—Oui pendant les spectacles on reste debout et on met de grands chapeaux. C’est ma réponse. Je croyais qu’elles avaient compris. Puis ça recommence:
—Mais vous allez vous assoir? Je me fâche et R. reproduit ce qu’il a entendu un jour de la bouche de Lacan regardant une femme mal se garer. Sans se retourner il dit fort:
—Mais quelle est cette conne?
On n’a plus rien entendu.
Un jour dans le train un mec m’a fait la morale parceque mon nez dépassait. Je venais de me moucher ou de boire alors le justicier est entré enscène.Il a raconté sa vie, dit qu’il était infirmier. Je ne sais pas comment j’ai fait pour rester de marbre. Et de marbre lourd. Je l’ai regardé l’oeil vague avec une envie féroce de lui sauter à la gorge.
Donc on était… Vendredi. Jeudi j’ai travaillé toute la journée et suis passée aux bureaux de VJ pour un petit coucou. Du coup j’ai raté la signature de Peduzzi à la librairie Vendredi. Arrivée et c’était ( déjà fermé ). J’aime bien Peduzzi et surtout j’ai en mémoire son décor pour Hamlet mis en scène par Chereau avec le palais en marqueterie. Une splendeur. Gerard de Sarthe arrivait au galop. On a parlé de ça chez Nicolas alors qu’il achetait du vin et que lorsque le vendeur a demandé: Votre nom Monsieur, c’est moi qui ai répondu. Il avait l’air sincèrement étonné. Je lui ai dit : Ben quand même . On est voisins, j’aimerais bien le revoir. Il a l’air assez inquiet et mélancolique, comme lorsqu’on avance dans le temps et que des amis ont disparu. Parfois R. était accablé , me disant tu ne peux pas comprendre , tes amis sont encore là. Moi, il n’y a plus grand monde.
Le livre donc est doux et un peu triste. Agréable à lire, humble.
Mercredi j’ai aussi travaillé à l’atelier et Christophe et passé. On a devisé sur ce qu’i faudrait faire ou pas pour monter d’un cran comme on dit.
Il a mangé toutes mes madeleines !!!
J’ai regardé le documentaire consacré à Tadzio. ET la veille revu mort à Venise. Venise, c’est le voyage d’études de l’atelier. S’il est accepté, on partira fin avril. Je ne me sens pas du tout cheftaine cependant. Et qui voudra passer son temps à la biennale le fera. Et qui ne veut pas n’ira pas. J’aurais bien vu l’exposition organisée par Fischli: Stop painting mais bon.
Le mardi c’était Beaux arts non stop de 10h à 18h sans me lever et sans manger? Un peu dur, beaucoup trop.
J’ai plaisir à repenser à la Toscane. J’e parlerai plus tard.
Là,le dimanche se termine, j’ai rangé des papiers car j’ai à présent un VRAI comptable. Mais quel boulot ennuyeux. Ce soir poulet rôti avec R et sin fils D.
L’image ci dessus n’a rien à voir à ce que je dirai brièvement de l’exposition au Louvre » Paris Athènes » où je suis allée ce matin joyeusement ( beau temps, descendre à pieds, pas envie de travailler et de rester derrière l’ordi ) . Bon. J’ai trouvé cela sas génie et passablement ennuyeux. Dans le catalogue un chapitre concernant Rodin et Bourdelle mais ai-je raté quelquechose, rien de cela dans l’expo.
» L’antique est ma jeunesse…/…DAns le Louvre jadis, les dieux Olymiens m’ont dit tout ce qu’un jeune homme pouvait utilement entendre…/… après une absence de 20 ans, je les ai retrouvés et je les ai compris. Ces fragments divins, ces marbres vieux de plus de deux mille ans, me parlent plus haut, m’émeuvent plus que les êtres vivants.Maintenant j’ai fait une collection de dieux mutilés, en morceaux, quelques-uns, chef d’oeuvre. Je passe du temps avec eux. Ils m’instruisent. Je crois les comprendre tous de la belle époque grecque , car ils viennent de la Grèce.
Et ces deux petites figures qu’il a modelées pour expliquer l’antique et Michel Ange. Zut je croyais avoir photographié la page où il est question du contrapposto.
Bref, il y a évidemment toujours des choses qui attirent notre interêt mais. La dernière partie est ennuyeuse.
Je me suis arrêtée au retour pour manger une soupe coréenne. Puis Basic Instinct que je n’avais jamais vu. Pas lu et pas fait de paperasse déprimante.
Descendre maintenant retrouver R. Demain Beaux arts et Mardi départ en Italie.
On allume le four. C’est une belle » cérémonie ». Après quelques réponses aux journalistes, je repars dans l’atelier et décide de commencer ou plutôt recommencer le vase cassé. Le soir c’est » coquetelle » très bon d’ailleurs et agréable. Ca sent le hêtre et ça chauffe. Il en sera ainsi jusqu’au lendemain soir. Puis ouverture four le 16 novembre. Beaux-Arts, portes ouvertes. Je demande aux étudiants de suspendre leurs vêtements comme dans le » salle des pendus de la mine ».
Visite de Fabrice Hybert qui vient me parler de l’institut. On rit. Il sait que je ne veux pas mais il insiste. Avec son ami j’ai l’impression que ce sont deux membres du KGB qui viennent me menacer si je refuse. A nouveau un message ce matin.
Invitée à Nantes pour leur événement d’été dont j’ai oublié le nom. Et présélectionnée pour la réalisation à Aubusson d’une tapisserie hommage à Georges Sand. Ce qui poursuit l’année » patrimoine » : Les Gobelins, La Socra pour La fontaine du Tremblay, Sévres…
Viviers le 8 septembre. 2021
Mesdames, Messieurs du « tribunal des Invisibles » !!! ( Consuelo )
Je m’appelle Hélène Delprat. Je suis peintre. Peintre qui s’aventure dès qu’elle le peut du côté des films, de la photographie, des émissions de radio ( France Culture), des interviews , des scénographies , des arts décoratifs. Depuis 5 ans chef.fe d’atelier ( comme on dit ) aux Beaux -Arts de Paris.
Je suis plutôt une lectrice de romans que d’essais. J’adore Thomas Bernhard. Il me plait de relire Frankenstein de Mary Shelley , La montagne magique, Alexanderplatz, Les cahier de Malte Laurrids Brigge … La littérature anglaise , Virginia Woolf évidemment. Je ne suis pas pour autant passéiste et m’intéresse également à la littérature contemporaine.Les auteurs qui me réjouissent? Shakespeare, Cervantes, Jules Verne, Hugo et Dumas, … Ce que j’appelle romans avec « du vent dans les voiles « .
Pour finir ce bref portrait, je ne suis pas une « chasseuse de projets » et suis tombée par hasard sur cette proposition de tapisserie- hommage à Georges Sand.
&
George Sand / Hasards.
Hasard 1
Préparant ce courrier, j’ai retrouvé dans ma bibliothèque du Forez, Consuelo, probablement lu il y a cent ans ! A l’intérieur une fleur jaune et quelques phrases soulignées qui me font sourire.
« Il avait vêtu son grand incognito et endossé son habit couleur de muraille: aussi ne l’ai-je pas reconnu du tout … »
et encore
« Faites lui prendre des gouttes d’Hoffmann , que diable! »
Hasard 2
Où l’on découvre que le château quelque peu carton pâte découvert il y a quelques jours dans le Forez en revenant du Puy, n’est autre que Le château de Rochalembert décrit par George Sand.
« Monsieur, une femme qui compose est semblable à un chien qui marche sur ses pattes de derrière.
Ce qu’il fait n’est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir faire. »
Une chambre à soi. Virginia Woolf
George Sand
Si je pense à elle c’est une image un peu conventionnelle qui me vient à l’esprit, une imagerie. Tout le contraire de ce qu’elle fût ! Et ça ne me déplait pas même si je sais bien qu’elle ne peut être réduite à ceci, une caricature comme celle de l’éventail du musée de la vie romantique: Son nom masculin, sa coiffure, son dandysme, ses amours, ses engagements, sa liberté. De quoi écrire une biographie un peu ordinaire dans le style des Vies passionnées !! Je pense aussi à l’ambiance du film Lola Montes .
Le Petit Théâtre de Nohan m’intéresse particulièrement.
Avant l’été j’ai visité l’exposition Tempêtes et Naufrages, et voulu revoir au musée un objet discret qui m’avait fait grande impression : Un bracelet en cheveux ayant appartenu à George Sand.
Entr’acte/ Tapisserie et tapis / Commande Gobelins 2019
Je joins ici les deux projets, un tapis et une tapisserie, suite à une proposition de la Manufacture des Gobelins. La réalisation commencera prochainement.
Georges Sand /Hommage
J’ai tenté par ces images de tapis et tapisserie pour les Gobelins de m’éviter un long discours quant à mon grand intérêt, enthousiasme et appétit pour votre projet long-format, long -métrage pourrait on dire !!!
Je dois préciser aussi que mes peintures sont le plus souvent des grands formats ( voir image du début et suivante ), rarement moins de 220 X 250, et plus récemment de très grandes toiles de 10m.
Il m’est arrivé de concevoir des « peintures de voyage » sans châssis ( papier marouflé sur toile ), qui étaient présentées avec leur coffret puis roulées.
Pour moi il s’agit non pas d’illustrer mais d’évoquer Georges Sand, de faire en sorte que l’oeil se promène de motif en motif, d’images en matières. Il ne s’agit pas non plus de « reproduire » une de mes peintures. Ce que j’aime de manière générale dans la tapisserie, c’est le fait d’être littéralement emportée dans un autre monde ( ( Je ne peux m’empêcher d’évoquer les Chasses de Maximilien, leur beauté, leur mystère, leur complexité ). S’approcher, découvrir des éléments invisibles de loin, marcher et créer ainsi une sorte de travelling cinématographique. Les tentures, les drapeaux, l’héraldique et le costume ( broderies , ornements, teintures ) me préoccupent toujours. J’aime l’idée de réparation, de reprise.
Quant à la réalisation, et ayant visité les Gobelins, je suis stupéfaite de ce travail lent, silencieux, presque anachronique.
J’aime la perspective des échanges pour la création d’un tel ouvrage: Discussions sur l’interprétation -traduction des formes , les matières possibles, les couleurs …
Cette année fut pour moi celle de l’ornement sans être pour autant celle du crime !!! : La commande des Gobelins, Marcello, Dove sei? fontaine monumentale pour la Résidence du Tremblay/ Galerie Christophe Gaillard, l’invitation pour Napoleon encore ! où j’ai pu réaliser dans le Salon d’honneur La guerre Elegante : Grandes médailles, fausse cheminée, peintures et drapeaux métalliques dont les pointes de hampes sont en verre soufflé.
Il y a eu aussi Sèvres, 13 vases à « décorer » pour le Grand Feu 2021.
Montrer la tapisserie
Une chose me semble particulièrement intéressante est la nécessité de concevoir une structure qui permettrait de présenter la tapisserie. Selon moi cette structure ne s’arrête pas à un aspect « pratique « , châssis ou autre construction fonctionnels.
J’aime l’idée d’un ensemble ornemental riche . Un cadre ouvragé suspendu par des chaines réalisées à cet effet? Quelque chose de théâtral certainement …
Je vois une sorte d’ossature-architecture travaillée avec le même soin que la tapisserie elle-même, et reprenant des motifs en volume? .
Comme si on avait devant les yeux un grand ensemble pensé pour l’espace . En quoi est ce « décor « ? Je l’ignore. Bronze, matériau forgé? Bois sculpté? Résine?
Me revoici. Impossible de commencer depuis longtemps. Ecrire me faisait le même plaisir que de chercher un code BNP ou d’écrire aux impôts. Ecrire, même si ce sont de petites choses me manque. Je vais essayer de reprendre ce côté là de ma vie et d’être à nouveau régulière. Avant de « recharger » le passé, parler du présent. Les oiseaux sont toujours présents . 3 perruches et deux mandarins. A ce propos j’ai vu un document incroyable: Un oiseau , je ne sais pas son nom est en train de déchiqueter une feuille. Il en extrait la nervure principale qu’il place parmi les plumes de sa queue comme pour la fournir davantage.
Temps très bleu aujourd’hui Dimanche. Pas encore sortie. Je vais partir d’ici peu aux Beaux arts pour voir comment N. installe son diplôme.
Récapitulons:
D’abord de quand date mon dernier post? Ah j’étais à Viviers et avais rendu visite au Rebouteux qui s’était esclaffé en palpant mon dos noué. C’était le 8 Aout . J’étais arrivée le 4. Juillet s’était terminé à Paris et pas au Repenti . J’avais travaillé à Sèvres avec beaucoup de plaisir, m’y rendant chaque jour à velo par les bords de Seine ou parfois par le Bois de Boulogne ( J’avais découvert l’ambassade de Russie avec son horrible sculpture monumentale arrogante ). Le séjour s’est terminé en 100 morceaux, reste d’un vase peint pendant 8 jours et qu’un mauvais courant d’air a tué. X. m’a dit: J’attendais que tu éclates en sanglots. J’ai éclaté de rire. Je suis toujours en relation avec A. nous nous sommes échangés des petits SMS cet été. Je lui ai envoyé pêle-mêle les vaches passant sur la route du bas, un titre de livre,la photo d’un chausson aux pommes ou je ne sais quoi.
J’ai travaillé presque tous les jours dès mon arrivée à Viviers: Peinture. M. est parti aux urgences le 15. Sorti deux jours plus tard. La veille nous avions traversé comme chaque année les plateaux de Barracuchet jusqu’aux Garniers. Heureusement … J’ai donc eu un été pas terrible, limite burn out avec des rages et des moments où je ne supportais pas un SMS. L’envie de ne voir strictement personne. Ca n’a pas été difficile vue la météo atroce. Mais j’ai peint chaque jour et c’est ce dont j’ai besoin au fond. Je le sais. Nous avons fait un grand voyage ( !) au Puy en Velay ( à 50 km !!! ) puis dans l’Allier. Le musée du Puy au bout du parc très 19eme ( avec ses animaux, ses végétaux/…)
ON SONNE.
Vérification des canalisations gaz. J’ouvre et suis très désagréable. Coup classique, le type est déjà sur la chaudière avec un tourne vis. Je sens l’arnaque et je lui dis de déguerpir. Son ton gracieux change. Je perds du temps. Je perds du temps en indiquant sur Chapka ou je ne sais quoi, ce qui est un bateau, un lion, une cerise. Je perds du temps avec les codes, doubles codes; Je n’en peux plus et voudrait revenir à l’âge où la roue n’a pas été inventée!!!
Donc le Musée du Puy en Velay dans son parc. J’adore les Musées de province. Il y a là le Maitre des demi-figures (« célébre pour ses portraits de femmes richement vêtues !!!« ). Le nom me me plait beaucoup . Ecole Hollandaise. Il y a des peintures Péplum avec si je ne m’abuse Vercingétorix, Les Bacchanales ou Hommage à Pan de Baptiste Marie-Pierre 1747 ( Anonyme ) , des grands soldats en bois sculpté, des plaques muletières magnifiques ou LUNES en cuivre doré: Aime Marion , Aime son nom… Des blasons gravés, la devise des propriétaires des ânes ou du Seigneur .Pierre Vaneau/ école française 17 ème/ Bas reliefs en noyer… Une exposition temporaire avec de belle têtes peintes après décollation, des masques mortuaires, un vase grec. Après nous avons pris le petit train des vieux !!! pour passer dans la ville. Ensuite à l’aventure, direction je ne sais où et il a commencé à pleuvoir. Diner à La bête du Gévaudan ( qui n’est pas une adresse inoubliable !!! ) dans une petite ville coupée par une nationale et le lendemain rouler sur des routes désertes, brume sur l’Allier là bas, croiser des pèlerins dans un village escarpé et sinistre. Que d’anciens hôtels, cafés, commerces fermés. Les campagnes françaises dans beaucoup d’endroits sont sinistrées. Plus rien. Si ce n’est les monuments aux morts. J’en ai photographié un à Saillant dans le Puy de Dôme; Une merveille kitch dressée devant un grand calvaire, casque et lauriers de bronze à la base d’un obélisque et croix de guerre colorée haubanée devant. Non plutôt colonne, chaine, flammes. Mais mes monument préférés sont les poilus colorés de la guerre de 14, en plein mouvement. Il y en a un de ce type à Roche et on en croise ici et là. Bleu horizon. On avait l’impression d’être partis très loin. Coup de frein devant l’indication du Chateau de je ne sais plus, où est passée George Sand et où à été tourné un plan ( les escaliers ) de la Belle et la Bête. Une grille, C’est fermé. Mais j’aime ce vrai faux château désert.
En Aout j’ai lu ( si peu lu / Les travailleurs de la mer en version simplifiée-quel horreur- car erreur à la commande ) les Iconophages de Jérémie Koering , suis remontée à Paris en AR pour préparer chez Pinault les journées du patrimoine avec deux grandes peintures de 10 m et un magnifique Rebeyrolle ( de 1978/ On dirait un pan de plaque terrestre ou une cascade, un éboulement un fin du monde, un Courbet) . Je ne suis pas fanatique de ce peintre mais il faut dire que cette oeuvre là c’est quelque chose. Tellurique, volcanique, Enorme.
C’est avec les photo de mon téléphone que je remonte le temps.
Il y a eu aussi la fête à Usson, ses manèges criards, les jeunes filles avec des ailes de papillon acryliques dans le dos, » deux minutes suspendu, c’est gagné « : c’est superman qui clignote adossé à la boutique des pompes funèbres, avec à des pieds des caisses de bière et de mousseux. Plus loin c’est ULTIMATE qui clignote aussi en vert fluo dans la nuit. Dance PARADISE est purement atroce. Une vingtaine de fauteuils en plastique sur une rangée qui va tourner bientôt devant un décor peint au pistolet . Des sortes de sirènes aux longs cheveux et en mauve un chanteur je suppose. WIN SEXY GIFT. Il suffit de s’élancer avec le poing ou les pieds et de faire remonter un ballon . Des hiboux rouges , des compteurs , des yeux s’allument. Puis il y eut le feu d’artifice que l’on a regardé adossés à la Chenille. Dans le genre il y a eu la soirée BOOM au camping de Saint Bonnet !!! J’aime bien ces ambiances, avec les ados qui restent au bord de la piste le nez dans leur téléphone. C’est quand même une vraie catastrophe cet outil. J’en ai marre personnellement de tout cela. L’image qui suit est une installation de Shilpa Gupta. Etrange
Je retrouve des photos que j’ai faites au pied de mon lit. C’est une catastrophe de chaussures, pantalons et pulls en boule, livres en cours et journal…
Pierre-Louis de Surugue (1710-1772). Le Peintre d’après Chardin (Bocher 42 ; Marianne Roland Michel XXIII p. 277). Burin, 1743. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais.
Pas envie de grand-chose. J’ai rangé l’atelier et il n’y a plus qu’à commencer. Fatiguée . Et un peu déprimée. Et ce dos qui me fait sans cesse mal. C’était drôle hier de tenter le « rebouteux ». On arrive dans la cour de la ferme et les chiens qui sautent comme s’ils étaient sur des trampolines nous annoncent. ( Des magnifiques chiens de chasse ) Le rideau de la porte d’entrée bouge. Une dame apparait. C’est la mère. On attend un peu. J’entends que « la ficelle est arrivée « .Puis lui, apparait. Short et bottes. Il est passé par l’écurie. Mégot au bec. Sourire. Me voici à l’intérieur ( on se croirait dans « la soucoupe et le perroquet ».) Me suis pliée sur un coin de toile cirée. Apres s’être largement lavé les mains et les avant-bras il a pris le petite bouteille d’huile Weleda. Et commencé:
— Hou c’est que vous êtes toutes démontée !!! «
Des noeuds dans tout le dos qu’il essaie d’assouplir. Ca fait du bien. Je me relève plus décontractée. Il dit: —J’espère que ça tiendra.
Ca n’a pas tenu. Il m’avait déjà proposé de venir Vendredi . Ce que je ferai.
Que cela soit utile ou non, c’est une intrusion dans les milieux de la campagne profonde soin. Des gens qui travaillent sans cesse, un peu le moyen âge. La mère m’a dit « Alors vous êtes sur la table des supplices. puis elle a ajouté » je vais ouvrir les poussins »
Oui. c’est le départ sans doute vers la pluie, mais réjouissons nous de ce mois à venir dans les bois. Cet été pas de Repenti. Contrariété de ce changement qui n’a jamais existé en tant d’années. R. se remet impeccablement et c’est le principal. Je vois le temps rétrécir. Voiture chargée. Vais-je peindre. Parfois je me dis que je pourrais carrément arrêter.
Fini Sèvres par une catastrophe qui n’est pas planétaire mais désagréable: Cassé un vase sur lequel j’avais travaillé une semaine. Bon. J’étais privée d’expression. L qui attendait une réaction, me fixait: Eclater en sanglots? Non , j’ai ri.Oui j’ai ri. On n’en meurt pas. Quelle importance.
Réglé à peu près tous les machins et désagréments familiaux.Prendre un avocat à la rentrée.
Micro lecture / impossible de m’y fixer.
Reflexions que j’ai envie de noter et que j’oublie. Spectacles microscopiques dans la rue et amusement. Très souvent agacement: le dernier=Hotel de la Marine. Je dis que je n’ai pas besoin du casque. On me répond qu’il faut le prendre pour entrer. Mais que vais je en faire?Je le laisse sur mon sac , refusant que l’on m’impose ce qui n’est même pas un audio guide basique qui pourrait m’éclairer même sommairement. Non,à ce que l’on me dit, c’est une création sonore, une ambiance à manger avec en quelque sorte. MAIS VOUS ETES DINGUES OU QUOI. Est ce que j’ai besoin d’une ambiance? Puis un grand cheval à robe imprimée de papillons reste bloqué dans le passage à faire des photos. Je lui dis pardon, mais comme elle est dans « l’ambiance sonore » elle ne bouge pas et je dois lui tapoter l’épaule. Elle s’indigne que je ne lui demande pas pardon, ce à quoi jeréponds qu’elle a un casque. Je fais 4 pas et j’entends » Pétasse « . Retour rapide vers les papillons à qui je dis à 3 centimètre de la bouche-masque que j’ai mal entendu.
Pourquoi notre éducation nous prive t’elle de la joie d’une bonne baffe. Donc évidemment humeur noire. Le gardien de la salle est charmant et me montre dans l’escalier un homme vouté ( on dirait un personnage d’opérette, je ne sais pas pourquoi , un type dessiné et qui apparaitrait dans Blake et Mortimer. Non, c’est le Prince Al Thani du Qatar . Ah bon. Son énorme voiture noire l’attend devant.
Au moment où j’écris , bruit de papier et petite souris qui gratte je ne sais quoi tranquillement.Je suis dans la salle de classe. Il est 14h. J’ai écouté une interview de Teodor Currentzis, mangé un peu. Je suis arrivée Mercredi ( passée par l’Allier et petites routes.) Pluie et ici froid. Jeudi on m’a rapporté la mobylette qui n’a jamais si bien marché, et les vélos bien révisés. Suis allée à Ferreol et retour ( recommencer après le petit entrainement quotidien Paris-Sèvres en Juillet ). J’étais contente moi qui ne suis pas remontée sur un vélo par ici depuis plus de 3 ans. Ce matin, Ferreol puis la Chaulme ( passage gravillons horrible ). Donc 25 km, qui semblent me réveiller. Depuis mon arrivée, je suis sans jus comme on dit. Dormir, ne pas avoir le moral, être vraiment fatiguée et soudainement ce truc à l’oeil ( déjà eu ça et j’étais allée vite aux 15/20 ) . Bref pas bien dans ma peau comme on dit. C’est souvent comme cela quand » j’arrête « mais là plus que d’habitude. J’ai l’impression que l’on est en septembre? Ce matin il faisait 9 !!! Déprimant.
Les oiseaux on l’air content. Lu l’article de Vendredi à propos des manuscrits retrouvés de Celine. Incroyable histoire. Ouvert Stendhal. Toujours impossible de me concentrer. Récupéré des images: Les fauteuils d’Hubert Robert pour la Laiterie de Rambouillet.A ce propos c’était agréable cette visite de Versailles avec D. Pas trop de monde, et un peu de soleil à la Flottille où on a mangé une omelette.Et ce vert! Incroyable. Ici aussi c’est vert. Deux chevaux mangent l’herbe devant la petite maison. Le vaches sont plus loin.
Demain tenter l’atelier. Hum. Je n’ai pas touché un pinceau depuis Novembre . GRRR
Juillet à Paris. Envie d’écrire et pas le temps après la Fontaine et encore le travail à Sevres.
Reprendre le projet de la Villa Medicis.
Terminer Unlimited
Laennec en Aôut pour présenter les deux grandes peintures
Tout m’énerve, hier refuge à Sèvres. C’était sans prévoir des réparations de portes, des marteau-piqueurs. Je ne supporte rien, et mets des écouteurs dans le métro et le train. Chose que je détestais faire.
Faire la liste de ce que je dois régler avant le départ. Mais cette année, c’est Paris. l faut que je me calme, que je n’aie pas envie de tout casser à tout moment comme c’est le cas.
Le 14 juillet été délicieux. Expo à Orsay de Laura Bosi / L’origine des mondes. Je suis déçue. Des choses passionnantes évidemment et de bonnes croutes amusantes, mais accrochage ennuyeux et espaces moches à mon sens. La fin, la théosophie… Monet et des nympheas qui passaient par là. Le pire ( le mieux ) est devoir qu’on a foutu en l’ait la planète en 300 ans. Le temps de découvrir mondes nouveaux, iles sauvages, plantes et oiseaux, de les classer , de les dessiner… puis de commencer le massacre.
Sur le boulevard Saint Germain passaient des Saint-Cyriens, des chars qui rentraient au bercail avec des militaires armés et raides comme des taille -crayons. C’est vrai, on les aurait crus en plastique. Visage scrutant l’horizon, main sur la mitraillette, mitraillette plaquée contre le torse. On a déjeuné chez Mucha et le boulevard devait être fermé parce qu’aucune voiture n’y circulait. J’ai pris un carpaccio et un coca. Nous sommes rentrés tranquillement. Tour de France et puis RV en face avec D et C; Une chanteuse au bar de la Cigale. Elle chante Yvette Guilbert et là un bourdon s’abat sur moi, un spleen total et une envie de pleurer que j’arrive mal à contenir. C’est sinistre. Je trouve tout sinistre: l’état du monde, le climat, les masques, les maladies…Comment se barrer . La salle est sinistre, la fille plutôt bien. Mais.
On a trouvé un moment pour s’éclipser et rejoindre la télé affreuse des ses couleurs bleues et blanc et rouge , ses vidéos montrant les interprètes du concert de Paris en gros plan de part et d’autre de la scène/ ou je ne sais quoi près de les Tour Eiffel. Et le Stephane Machin, comme thanatopracté. Néanmoins on a bien ri et regardé le feu d’artifice, fenêtre ouverte pour le son. ( A la télé il y avait je ne sais quel groupe ou chanteur. un feu d’artifice c’est beau:
—quand c’est un peu pauvre dans les campagnes l’été ( villages )
—quand il n’y a que les crépitements et claquements.
Un étudiant patauge et je ne comprends même pas comment on l’a choisi. Est-ce une erreur de ma part. Je l’écoute. C’est pénible. Les médiums nobles, les sujets sales…. Oh Oh… On s’ennuie ferme et 15 mn dans ces cas là c’est long. Quoi de neuf dois -je dire depuis que nous avons mangé des bonbons en forme de petit oeuf blancs comme des oeufs de Pâques en revenant du Château. Parfumés à la fleur d’oranger. Cette nuit là C. m’a ôté les yeux des paupières et les a mis dans un tube à essai. Quatre paires. Il fallait opérer-de quelle opération s’agit-il je l’ignore . C. est partie à L.A avec le tube. Impossible de la joindre elle avec son tube . En transparence on voyait des filets rosâtres. Tiens cette nuit c’est Catherine Deneuve qui avait un cours de tennis. On mettait une grande planche sur une piscine et c’était le court.Puis je ne sais quelle danseuse classique est passée sans me voir. Elle s’était brisé les deux jambes/ Game over. Il y a eu un train aussi et dans une forêt GC installait sa cabane. un grand camion arrivait dans la clairière. Bon donc, Pfft mes yeux , et en plus C. tombe amoureuse d’un pilote d’essai de formule 1 ( en parlant de ça, B. au tel me dit qu’il a acheté une Mazerrati. N’importe quoi ! pourquoi faire me dis-je)
Finalement que tout le monde se rassure, je ne suis pas devenue aveugle comme c’était à prévoir car les 8 yeux étaient bons encore pendant une semaine.
Je n’en peux plus de travailler, d’envoyer une facture qui ne va pas, de ne pas savoir ce qu’est une dispense de précompte, et de ne pas avoir trié mes factures pour les impôts.
Ca m’a semblé bon de marcher sur le sable, de regarder les kite s’envoler, la mer et le soleil. C’est bien la mer. J’aimerais avoir une toute petite maison au bord de l’eau . Je vais recevoir des annonces à cause de tous ceux qui écoutent aux portes, boites de location, mouchards de nos lectures, envies, émotions, fatigues.
Cette nuit , j’ai cassé le bord d’une assiette précieuse. Je vois en flou ma nuit mais ne peut mettre un mot sur les images ou le contraire.
Avoir vu le Christ en personne porter sa croix en montant la rue des martyrs pieds nus et en affichant le VACCIN C’EST LA FOI.
Le même m’a t’on dit affirmait que ce n’était pas le COVID qui tuait mais le CADDIE VIDE/ Pas mal
Avoir épluché le 134 dossiers peu enthousiasmants pour entrée Beaux arts. Archi, design, communication, événementiel et comme dit Pascale Marthine Tayou: VRAC. VRAC c’était le mot qu’on employait avec Edith Scob pour indiquer nos bazars non identifiés/ Un mouchoir un revolver faux, une photo, un bout de quelquechose…
Avoir rêvé à la suite, de ma mère, de ma tante Thérèse et de mon autre tante. Ca se passait à Amiens
Avoir rêvé qu’un bébé épervier était accroché à mon pantalon avec un bec ultra rasoir et que je ne savais pas comment m’en débarrasser. Puis terreur qu’il ne me retrouve dans le jardin.
Avoir appris à mouler
Avoir pris R. dans la cour d’A pour m’aider à décharger la voiture et à porter à l’avenir tous ces trucs. Veux plus le faire. OUF
Avoir commencé le Guépard
Avoir fini Le professeur et la Sirène
Avoir acheté quelques livres
Me sentir pas terrible dans ma peau. Molle. Plus de sport.
Avoir délégué à B. Le dossier Invalides, réunions etc.
Expo atelier et projection de 3h 30 OK
Un oiseau mort, la petite femelle
Un autre oiseau mort dans le parc du château
Allée au château. très beau, dormir là bas sans personne, sans rien au mur et encore vide . Le mieux . Pas encore de déco et de trucs. Un pic-vert
Travaillé à la fontaine.
Choisi des cristaux à intégrer et de la feuille d’or
fait faire des lézards à M.
Et des coraux
et un médaillon Napoleon
Envie d’une île
Envie de la mer
Envie de peindre
Aller régulièrement à Sevres
Ne pas voir grand monde
rire avec Camille et parler picard
Heraldique, armoriaux magnifiques
S’ennuyer des Musées.
Impression de temps de rien: Ranger la maison, faire des travaux dans l’appartement, ranger la cave, ranger les placards.
Donné des tas de cables ordi. Gachis
écoute Michael Levinas
Noté: CULTIVER SES CONTRADICTIONS
Relire lettre à un jeune poète
Pense à la Sicile
Acheté une ponceuse électrique jaune et des outils. Du plâtre pour les moules.
Drapeaux en cours de fabrication. Tres belle forme en bois pour les réaliser. B est vraiment bon.
Souffleur de verre. Y aller pour réceptionner.
Impots. trier tout pour D
Prendre des nouvelles de Suzon
Laurence Bertrand Dorleac ok pour dialogue Marmottan
rV pour le décor. Il n’y plus qu’à le faire et après ouf.
Bâle Unlimited
Festival d’histoire de l’art / Dialogue avec Paula
Table ronde invalides
Film Nicole au FFFC. serais curieuse de savoir combien de personnes ont regardé.
Cette nuit rêves et lieux compliqués: En otage en Afghanistan, un lit , quelques affaires. Finalement je peux me déplacer. Il y a des hommes armés, des femmes voilées on ne me demande rien. Je rencontre là-bas le peintre P.A ( est il vivant ?, je ne pense jamais à lui.) Puis je m’aperçois que je peux dormir dans la maison du Forez. Mais j’ai peur, il y a des missions, je risque de prendre des balles. Est ce que je suis armée? Finalement non je ne suis pas vraiment otage. Je travaille dans l’atelier de Saint Bonnet, puis la bouche pleine de graviers et de comprimés, un sac poubelle plein de chaussures et un autre, je remonte la pente Diu château de Malbosc ( j’ai traversé sa grille on ne sait comment certainement comme dans Peter Ibbetson ( Aïe j’ai toujours le DVD de A.B ). Me voici devant la villa Medicis avec mes graviers et je cherche des yeux un endroit pour les cracher. Des touristes font la queue devant l’aile droite . Je dis que je suis pensionnaire mais dois entrer par l’ile gauche. Pas de loggia. Ma chambre , la 8.
Je repars/ marais/ piscine de 50 mètres pour les musulmans chics. Quand je veux rejoindre ma chambre, je ne la trouve plus. Sur la porte un mot/ Jeudi 13. Je tape. Un garçon m’ouvre. Je m’excuse et repars mais me retrouve devant cette même porte, après avoir traversé un salon très sombre avec des convives en fin de repas.. Je tape à nouveau/ qui êtes vous dans ma chambre ? Vous êtes pensionnaire? Non. Il dessine au feutre , assis par terre.
C’est fatigant tout ça. Café, regarder le Monde magazine, plein d’images de mode, et aux titres bizarrement placés je trouve. Belles photos de Beuys, interview de Berendonck, ( pantalons en latex gonflant ) accessoires de mode, mannequins très beaux…
Arrivée par mail d’images de drapeaux avec fixations variées. Il faut que je fasse l’aigle et le guerrier. Beaucoup de travail cette semaine.
Hier soir diner à 6. Mais de plus en plus je me contenterais d’un apéritif et plus d’un truc où on est vissés à table.
Zoom à 18h pour les dossiers des beaux arts qui ne sont guère exaltants.
Envie de coller des images
Envie d’avoir la forme d’il y a trois ans et de jouer au tennis
Cols à vélo
Grande expo pas pour la grandeur pour le plaisir
Faire la maquette livre fontaine. Tiens je vais commencer
demain Polyester 93/ aigle/ porte drapeau/ peinture des médaillons
Ai proposé à LA Monnaie après avoir raté la dernière étape, une monnaie soluble dans l’eau.
Sensation de planète pourrie, d’oiseaux morts, de plantes disparues. plutôt réalité que sensation
Dans le film Thérèse d’Alain Cavalier, on voit une soeur s’habiller le matin en commençant par nouer autour de sa taille une ceinture de cuir à l’intérieur de laquelle ressortent des clous qui lui rentrent dans la chair. Avec son vêtement de nonne qui couvre tout, personne ne peut soupçonner que son premier contact vers l’extérieur c’est de la souffrance, et qu’au moindre geste qu’elle fait, elle prend conscience de cette ceinture-torture invisible.
Il y a des vêtements qui sollicitent toute notre attention dès qu’on les porte : des chaussures qui répètent « aïe » dès qu’on fait un pas, une jupe trop courte qui pense que tout le monde la reluque, une braguette cassée ou une tâche mal placée qui supplient qu’on les cache avec un pull…
Un bon vêtement est un vêtement dont on n’a pas conscience de le porter car il se fond en nous et épouse parfaitement notre corps et notre esprit.
Je veux faire des vêtements qui rassurent et protègent, qui donnent force et confiance à celui qui les porte. Des accessoires invisibles, secrets, qui touchent la peau pour que le corps s’imprègne de leur magie. J’aime la ceinture qui se noue à la taille car elle recouvre une zone du corps où se concentrent le stress et les émotions fortes. On pourrait voir la ceinture comme un stabilisateur d’émotions, elle régule la respiration sans la contraindre, soutient le corps sans le brimer.
Ensuite, pour qu’il y ait magie sur le vêtement, il faut qu’il y ait parole. Parole parlée comme une incantation ou parole écrite brodée sur le tissus. L’étiquette d’un vêtement, cousus dans l’envers du tissus, vers l’intérieur, touche (voir gratte) le corps est ce qui donne sa valeur au vêtement, son aura, parce qu’elle renseigne sur son origine. On a besoin que le vêtement nous raconte son histoire pour qu’il nous touche, pour l’apprivoiser, pour nous familiariser avec. Ça doit être pour ça qu’un vêtement neuf que je viens d’acheter peut passer un an dans mon armoire, au contact de mes autres tissus, le temps de s’acclimater, de vivre, avant que je me sente suffisamment en confiance pour le porter.
Mais quels mots sont magiques et ont le pouvoir de donner de la force lorsqu’ils sont portés ? Je pense aux mots « Je t’aime » que Titi Parant a copié toute sa vie et que j’ai trouvés si touchants la première fois que je les ai lus, ou alors aux médaillons autour du cou avec le portrait de son amant, ou encore – toujours dans le film Thérèse – à la dernière larme d’une soeur que Thérèse recueille dans un sachet de velour. Ces mots sont magiques parce que ce sont des dons, il y a un destinataire, un sens, une private joke.
Qui est le destinataire des vêtements magiques que je veux faire ? On m’a parlé d’un artiste (je crois que c’est Seth Siegelaub je sais plus, ou quelqu’un de la beat generation plutôt ?) qui a traversé les Etats Unis avec une veste, dans laquelle il coinçait au fur et à mesure des morceaux de papiers qui étaient des bouts de poèmes. Ou alors c’était des bouts de tissus qu’il cousait. Toujours est-il que la veste était le reflet de son âme, le support de son expérience/aventure. Je veux me confectionner une veste semblable, des accessoires-supports-d’expérience vierges pour le moment où je partirai faire mon grand voyage.
J’AI REÇU LE PRINCE DE PALAGONIA, QUI S’ANNONCE ASSEZ BIEN . GIOVANNI MACCHIA.
Le prince s’appelle Ferdinando Francesco Gravina, décrit souvent comme étrange ou même fou. La villa que j’ai visitée avec bonheur il y a quelques années a été filmée un peu dans Mediterrannéee de JD Pollet et dans un Antonioni me semble t’il. J’ai découvert un site que je ne connaissais pas: Archivio Storico Luce.
Je découvre le poète Rezzonico della Torre, Qui est-ce/pardon j’y vais de ce pas/ Peint par Vigée Lebrun. et aussi le peintre ou plutôt dessinateur Huël. Je préfère Volaire. D’ailleurs j’adore les peintres de volcans. Donc je poursuivrai après une promenade à vélo ( je n’ai pas envie mais ce vélo que l’on m’a gentiment offert dort dans la cour et n’a pas fait un mètre. Ca me désole cet abandon du sport , tennis et vélo. Finis les cols dans la Loire, le cher BArracuchet au départ de Monbrison. Je me vois bien incapable de recommencer. Je ne sais pas si c’est une idée stupide, un abandon flemmard ou une réelle incapacité. Disons que je n’ai plus l’entrainement du tout et plus le désir non plus ce qui est plus grave. Depuis 3 ans ,date de l’arrêt de tout, je me dis que je vais reprendre et ne le fais pas. Hum. Je déteste. C’était si bien les 6 h de tennis par semaine. j’adorais. Bon, la pandémie est là mais je n’ai aucune excuse.
Apres avoir été sélectionnée pour le concours de la monnaiee de paris ( 6 retenus sur 174 ) je me suis fait dégommée. Je pense que j’y suis allée un peu sûre de moi et désinvolte, sans projet !!! Dommage mais de toutes façons je n’ai pas trop le temps e plus de Sèvres une fois par semaine, les Beaux arts, l’expo aux Invalides et le décor. J’ai en fait juste envie de Sèvres, de continuer mes médaillons en terre que je moule, les drapeaux, et peindre et lire et lire. Voilà.
post qui ne voulait pas apparaitre donc il est plus ancien que le précédent
Ce matin je suis allée à Saint Thomas d’Aquin. Hub nous a quitté . Je l’aimais beaucoup. J’avais un petit bouquet ( j’aime être le plus petit bouquet dans ces circonstances) Arrivée en avance, il y a un marchand de piano à un coin , une galerie moche à l’autre et en ce moment beaucoup de camions à cause du chantier Science PO. J’avais mis » mes habits du Dimanche » Le prêtre était plutôt âgé et une dame chantait. Suis rentrée à la maison et repartie pour le 18 eme: Commencer à parler du décor avec Mao, qui me montre son oiseau qui avance et tourne, sur le modèle des voleries d’opéra. Il a aussi deux écorchés de Ozou, magnifiques. Cette semaine aussi j’ai revu Jonathan avec beaucoup de plaisir. Comme au bon vieux temps il a partagé avec moi les Rv avec les étudiants. Je poursuis le livre de Norman Mailer sur Hitler. ( horreur je l’ai oublié quelque part. Où????) Ca commençait à m’intéresser mais tout juste. Le temps file. Pas peint depuis octobre. J’ai reçu les médailles commandées. Elles sont un peu petites mais jolies. Et tout à l’heure je suis aller prendre mes deux boites de film: Les enfants terribles en 16mm. Ce qui est drôle c’est que redemandant s’ils avaient quelque chose sur Mourir à Madrid ( parce que je m’étais fait doubler), le Monsieur m’a dit en m’en présentant un autre: C’est lui qui l’a. C’était drôle et comme par hasard aussi dans la vitrine il y avait une pointe de hampe soviétique, avec la faucille et le marteau, la même que celle que j’ai achetée sur eBay. Hier on parlait de Daniele Lebrun, paf je la rencontre elle et Marcel sur un banc au soleil. Je les salue. Lui je ne l’ai jamais beaucoup aimé. Bon. Après on a bu un café dehors sur un banc. 18h:Après l’annonce du reconfinement partiel le week-end d’une partie des Alpes-Maritimes et de l’agglomération de Dunkerque, le Premier ministre devait dévoiler ce jeudi à 18h la liste des départements où la situation épidémique est jugée préoccupante. Nouvelles restrictions, discussions avec les élus locaux, renforcement des traitements expérimentaux… Retrouvez toutes les annonces et déclarations du chef du gouvernement.
SURVEILLANCE RENFORCÉE
Cette déclaration m’a mise de sale humeur. Ce sont des mots d’une incroyable violence. Est on censés s’y habituer???? Je râle. Pas de vaccins, des mots, des sens et contresens Paris qui serait encore bloqué pendant 3 semaines. Oui / Non. Suis suffisamment en retard pour ne pas penser à bouger. Objectivement c’est pénible. Surtout qu’à 18h il fait beau. Et on a l’impression de rétrécir. Etant une des 6 sélectionnées pour le concours de la Monnaie, je suis allée cet après midi visiter et aussi dans les ateliers. Quel drôle de monde.
Voilà ce que je dirais. J’en ai pris un. Le fait d’avoir arrété le sport arrange rien: Mal au dos et sensation de raideurs. Super. Bref. On y va.
Rêves en pagaille. Chambre 4056 que je n’ai pas débarrassée. j’y retrouve des tonnes de choses à emporter dans une valise et un sac trop petits . Impossible. Où me débarrasser de tout cela. Ces rêves doivent être liés à ces moments angoissants de » vidages » de maisons ( Les deux tantes, les parents …. ) Ces milliers de choses qui font une vie et disparaissent d’un seul coup. Je n’ai rien gardé. Seulement la bague de ma mère et son sifflet d’institutrice, les photos dans des boites et ces trucs qu’on arrive mal à évacuer à savoir les torchons et nappes de trousseau brodés. Tout ce temps passé…. Mais quand ils étaient usés j’ai gardé les broderies des initiales. En parlant famille, j’ai retrouvé des Delprat dans l’armée Napoléonienne. 6 je crois. Dont un Jean et un Antoine ( noms de mes père et grand-père et origine sud ouest, comme père et grand-père. )Mon père m’avait raconté qu’un ami de son arrière grand-père avait reçu la légion d’honneur des mains de Napo. C’est drôle ces trucs. Donc cette nuit aussi je marchais dans un champ de boue, gadoue, horreur, peur de m’enliser . J’ai les bras chargés d’affaires. Une personne est plus loin dans le champ et la voyant je pleure . Ne sais plus pour quelle raison.
Atelier retrouvé et apprentissage du moulage avec Sarah qui est en cinquième année. Ca me plait. Comme chaque semaine aussi , je suis allée à Sèvres Jeudi. Petite visite au Musée ( la céramique contemporaine ne me dit pas grand chose à vrai dire) Mais joie de voir les Palissy etc, et des gros gâteaux à la chantilly peinte en dorée. Pluie battante, ambassadeur du japon. Dans le hall qui mène à l’endroit où je travaille il y a un piano à queue. Quelqu’un y joue lors de sa pause. C’est agréable. Pas facile de se retrouver dans les couleurs d’émail. A est là pour m’aider et elle est sympa. Très réservée au début , ça va mieux. Lui ai apporté des jonquilles. C’est incroyable sa dextérité. Elle a passé son enfance dans une ferme.Parcours bizarre. Faut que je lui demande.
Beaucoup de choses à faire. Portrait de Napoleon en cours mais l’affaire de l’esclavage me tourmente, comment en parler discrètement sans gros sabots consensuels comme on le voit en ce moment. En parlant de cela, on a regardé les Cesar l’autre soir. Un truc abominable, on dirait que chaque année c’est pire mais là je trouve qu’on est proche du fond. La vulgarité, la lourdeur… Oh lala . Gênant. Que Capitaine Marlo déboule avec une peau d’âne sanglante puis à poil m’a plutôt fait rire. J’y vois d’avantage un geste Dada dans notre monde rétréci. Mais les blagues ( genre film de cul pour film docu / mentaire) je trouve ça vraiment … Collant. Marina machin n’a pas été terrible, pas plus que Isabelle Huppert d’ailleurs.
J’ai enfin fini le Chateau en forêt de Norman Mailer. livre étrange et plutôt interessant je dirais avec cette biographie fictive de Hitler enfant, ses parents ( tout commence par un inceste ) et ses actes pilotés par un assistant du diable ( dans un corps de SS ) Le bien, le Mal, le diable?Ssi ce n’est pas parfaitement réussi, c’est assez singulier. Le passage des ruches m’a plu, la svatiska aperçue ( mais NM n’appuie pas sur les images marquantes de l’enfance ) / Extrait
NOTES: Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem.Harry Mulisch : L’Affaire 40/61,Harry Mulisch : Siegfried, une idylle noire, traduit par Anita Concas
Quoi d’autre . RV à 13 h en Visio pour le décor. J’y ai très peu réfléchi. L’affaire Napoleon m’occupe entre les drapeaux, les peintures et les moulages. Puis la fontaine à terminer, le RV à la Monnaie de Parie ( j’ai passé tout Dimanche dernier à faire un portrait de moi de 2mn.) Mais c’est amusant. On verra.
Je n’écris plus, n’ai le temps de rien. En fait le temps de tout mais peut être une mauvaise organisation. Plein de rêves, couchée tôt, regarde des âneries à la télé tard,( suis époustouflée par les années 80, ce que les journalistes comme Yves Mourousi osaient, disaient. Aujourd’hui plus question d’insolence. Que tout est plat et raisonnable…. lis ou plutôt picore. Viens d’acheter Thomas Bernhard aux cahiers de LHERNE, L’Italien du même auteur, ai commencé la sonate à Kreutzer, déjà commencée, abandonné ça et ça. Perdu mon cahier noir dans lequel il y avait les recherches pour le concours de la monnaie. Zut. Refaire et refaire en mieux. L’idée d’une médaille me plait ( je me souviens de mes médailles à loi: Ma première étoile, ma médaille de Thierry La Fronde et le Prix Victor Choquet à la médaille fort laide. C’était quoi ce prix. Tiens je regarde ( les noces de Figaro, L’insecte minuscule, Les oiseaux s’égosillent et ce matin tôt il y avait un très beau chant dans la cour. Chant répétitif curieux. Parfois à la campagne je m’arrête et compte les écarts de temps entre deux reprises. La régularité est incroyable. )En parlant de campagne, on déclenche les hostilités contre le voisin qui planque des carcasses de bêtes mortes sous des plastiques, met des produits toxiques dans les chemins, envahit littéralement le hameau défiguré par des sacs plastiques, des pneus etc. Il joue les victimes. Donc Stop.
Bref.
Le prix Victor Choquet. Trouve pas la médaille. Ce devait être dans les années 79.
Dominique Blanc que j’aime beaucoup sur France musique. Cette nuit une barque et les rames n’étaient que des bâtons. « La voix vieillit » comme le corps finalement. Le mien notamment car il ne bouge pas. Presque 4 ans sans sport. Passer de 6 h de tennis par semaine et vélo, plus l’été chaque jour vélo et tennis au moins 3h, plus natation et plus rien. Ca me désespère cette flemme mais je ne pouvais pas lutter sur tous les fronts; J’ai choisi tout mon temps pour le travail. Réponse de T. Roppac. Nous n’avons pas réussi à accorder un Rendez vous. On verra quand il rentrera de Salszbourg. ( Me ramène à Thomas Bernhard quel drôle de type.
Statuette d’homme agenouillé dit « l’Adorant de Larsa » Début du IIe millénaire avant J.-C. Mésopotamie, Larsa Bronze, or
Le personnage qui porte un bonnet à haut bord, proche de la coiffure royale, est à demi agenouillé, une main devant la bouche dans l’attitude de la prière. Sur le socle, il est représenté dans la même position face à une divinité assise. Une longue inscription indique que la statuette a été dédiée au dieu Amurru ou Martu, dieu-patron des Amorrites, par un homme de la ville de Larsa, pour la vie de Hammurabi. Une petite vasque à offrandes est fixée à l’avant du socle.
HWV 109a : Dolc’ è pur d’amor l’affanno Air- pour contralto et basse continue.
Le rêve de la nuit se poursuit l’après midi lors de la sieste que je ne peux m’empêcher de faire. Je retrouve donc cet espace: Un appartement Italien ou nous devons aller après l’opéra. C’est au numéro 18 d’une rue au coin et classe correspond au numéro d’une loge. Une vieille prostituée est assise là. J’ m’aperçois qu’il sera impossible à R de monter: Des marches puis une petite échelle et longer une armoire, à nouveau des arches et l’échelle jusqu’au 8eme étage. J’annule la location et nous dormirons à Malbosc qui n’est pas si loin heureusement. Acheter des légumes / J’oublie je ne sais quoi / Il y a un homme que je ne connais pas.Que fait la dedans pas soeur pas vue depuis 20 ans.
Hier voyage de retour pour le moins l’oser. Perigueux Bordeaux/ Mon livre est presque terminé/ La sonate à Kreutzer qui est un ensemble de 3 textes sur l’amour. Tous effrayants dans leur genre, de l’ennui, au crime et au suicide. Billet de premiere classe mais il n’y a pas de première classe. Du monde et me retrouve sir un strapontin inconfortable. 5 enfants ensemble plus loin, importunés par une dame qui leur demande de mettre un masque alors qu’ils échappent à l’obligation. Elle vient s’assoir en face de moi et je me dis que pour la finir d’ennuyer des enfants, de ne pas les laisser vivre eux qui étaient si calmes, le nez dans un bouquin. Je mets mes écouteurs et sors mon nez de sa cachette. Je me dis que je n’ai qu’à attendre un peu. Elle regarde son écran et a un tic au bras droit. Elle l’écarte régulièrement de son corps. En voilà assez pour forger une antipathie, puis elle mort rapidement à l’hameçon et me titille le bras alors que je fais semblant de ne pas l’entendre. J’ouvre les yeux et là c’est elle qui m’a entendue. Bref. Elle descend à l’arrêt suivant et la police vient directement vers moi , la gestapo comme me dit ma nouvelle voisine plus accorte. » Papiers, billets, vous n’aviez pas de masque ». L’autre m’a balancée. On me menace des 135 euros puis on me fiche la paix. J’ai des trucs au pantalon, et du ciment plein les chaussures ce qui n’arrange rien. Bon, ils me lâchent le mollet je parle de délation et m’étonne de leur réaction quant a ma plainte d’avoir acheté un billet en somme qui n’existe pas. Au départ de paris Bordeaux j’avais également hérité de la place 81 que je cherche encore. Tout cela n’est pas passionnant mais a eu le mérite de faire rire un peu D. qui a perdu H hier. Donc , je n’ai plus rien à lire et recommence au début le Bonheur conjugal sans grand enthousiasme. Arrivée à Montparnasse, je descends. Je m’étonne que les gens restent dans le train. Après Montparnassse c’est l’enfer? Non? Le quai est désert et vient d’être lavé. Il y a le panneau jaune qui indique que ça glisse. Soudainement alors qu elle train est encore à quai , je me rends compte qu’il y a un truc qui ne tourne pas ron; Exact. Je tente de renter à nouveau. trop tard. Nous sommes à … Massy. Misère j’en aurais pleuré. Avec mon lourd sac à dos, mon Tolstoï épuisé, me voilà en chemin désert vers le RER B. Puis pas détaxé, puis métro.
Ils ont bien ri à mon arrivée. Moi aussi . Mais c’était vraiment sinistre. Et les gens qui circulent à 22 h sont soit des travailleurs, soit des SDF qui cherchent une clope ou un peu d’argent. 3 ados de banlieue avec leurs petites jambes dans des survêtes étriqués qui achètent au distributeur des saloperies sucrées.
Goulash. Et au lit. Ce matin réveil à 6h puis rendormie. Mails des étudiants, atelier fermé/ 4 cas covid chez moi on se distingue comme on peut !… Pâtes ce midi. Un livre de Norman MAiler que je n’ai jamais lu. Ca commence avec Himmler et l’inceste… Puis je m’endors profondément.
J’aime bien aller seule à l’hôtel quand je travaille. C’est comme un sas. Je bois une bière en bas, ou marche une demi heure dans Perigueux avant le couvre-feu. Ne dîne pas ou commande un tajine poulet que je mangerai devant la télé. Un truc très interessant sur Arte. Bellingcat , les combattants de la liberté. L’alarme de l’hôtel se déclenche et nous invite à rejoindre les sorties les plus proches. Je m’imagine et laçant mes chaussures que je suis sur le Titanic ( l’alarme a u côté marin ). Je sors tranquillement convaincue qu’il s’agit d’un pas grand chose. Une dame court. Effectivement chacun retourne d’où il vient.
Le brouettes de ciment me rappellent les chantiers de mon père ( DELPRAT FRERE ) et les visites des constructions le dimanche. Allergies au visage. Outils, truelle. Faire les lougliers, sortes de loups romains et sangliers des métamorphoses. On voit que ce n’est pas Circé qui est à la bétonneuse.
Chacun s’active. Il y a le rayon moulage avec la radio genre Nostalgie où on entend Garou qui nous casse les pieds avec Esmeralda plusieurs fois par jour. Gérard Lenormand ensuite, c’est sans doute le pire. Puis je chante moi aussi Allumez le feu ou bien une autre connerie. Le programme musical des métalliers n’a rien à voir . Plutôt Métal, c’est le cas de le dire. Les apôtres de Notre Dame sont allongés, soudés, réparés puis comme un Covid enfermés dans un sac plastique.. Il y a la mosaïque et ma fontaine. Quel bazar. Zut j’ai cassé les oreilles de cet animal qui sera fixé au bord. Je n’aime pas l’oeil des serpents. Les fleurs? ça va. Le monstre? Zut le fontainier dit que les canalisations du bras sont trop fines. Mais pourquoi ne l’a t’on pas su. Sandwich à quoi?.Voici l’atmosphère
Je ne suis jamais allée à Bomarzo. J’y pense alors que j’écoute France-Musique un opéra argentin de Ginastera ? , des années 60. L’opéra s’appelle Bomarzo. J’entends « Duermes? » chanté par une voix d’enfants. J’adore les choeurs d’enfants et les Christmas Carols de Britten notamment. J’écoute donc à présent France-musique délaissant France-culture ( je n’en peux plus des nouvelles sombres, de la planète moribonde, des déchets, incestes, grèves de la faim et autres réjouissances mondiales ) Dans mon atelier, 3 covid, donc fermeture pendant une semaine. La joie. Suis allée à Sevres voir les résultats des derniers essais. Pas mal le blanc sur fond noir. Un noir profond fait de deux noirs superposés. Chaque fois que je vais un Sèvres il y a un garçon qui joue du piano au Rez de chaussée et je l’enregistre. Si je faisais un nouveau film il démarrerait sans doute par un recherche de sons plutôt que d’images. Cet endroit à la manufacture est très spécial avec ses entrées d’atelier, ses énormes fours à bois entourés de chaine ( pour la dilatation ) . Dans un autre atelier des filles font du « pâte sur pâte » si je dis bien, qui serait une sorte de bas relief posé sur un vase. L’enfer à réaliser. Et hyper long. C’est quand même un drôle d’univers. Hors du monde, comme les Gobelins, comme la Monnaie.
C. habite toujours à la maison et c’est très agréable. Elle renoue un peu avec ses débuts à Paris. Hier elle avait un coup de blues, de Covid blues. Dimanche L est passé à la maison. J’aime beaucoup cet étudiant qui n’est pas très en forme. J’aimerais pouvoir l’aider à vaincre ses angoisses qui l’empêchent de vivre. Hier réunion Zoom avec Laurence Bertrand Dorleac et ses étudiants. Je suis un peu bavarde. Le matin interview téléphonique où l’on me demande ce que je pense d’un catalogue raisonné me concernant. En fait je n’en pense rien même si je vais être un des cobayes pour un truc internet. C’est vrai que c’est plutôt agréable comme proposition et que CG en a besoin pour travailler. Mais ce qui se passera après ne m’émeut pas particulièrement. Les oiseaux sont particulièrement réceptifs à la musique surtout les perruches.
Je lis la sonate à Kreutzer après avoir abandonné des livres
La caverne de JF Lesueur. Bon je vais préparer mes affaires pour Périgueux
Ce matin levée à 6h30. J’arrivais de Turquie, beaucoup de soucis, des problèmes d’aéroport encore, deux frères turcs et beaucoup d’enfants dans une maison, sais plus. Aussi des chiffres et de noms qui s’évaporent immédiatement au réveil. Neige à Paris. Couvre feu à Paris. Coppola ( Tetro) en cours. M. mieux /ouf et il sortira de l’hôpital Lundi en principe. C’était fatigant ces nouvelles bonnes puis mauvaises. Expo de dessin à la galerie tout à l’heure. Je continue sur place un dessin de 2011 et y ajoute des pages récentes. Ca m’amuse. Sais pas si c’est bien. Sais pas…Passage à Argenteuil. Pas de problème et le chauffage se rallume au quart de tour. N’y ai pas travaillé depuis 10 mois. C’est d’ailleurs incroyable. Mais ranger.
J’ai à peu près terminé le projet Napoléon, travaillé aux Beaux arts Mardi, suis allée à Morlaix Mercredi. JC veut bien m’échanger ses deux dessins , pas les vendre. Il veut des CD de Johnny. C’était crevant la journée et ses 6 heures de train pour 5 heures sur place. Mais il faut déjà choisir des orientations. Pas grand chose de rare en deux mots cette semaine. C’est bien Lygia Clark.
Je viens de rentrer sous la pluie et de finir de regarder Tetro de Coppola. Hum. Je dirais un peu lourd.
Les parties en couleur au début ( Coppelia) sont très belles puis les métaphores dansées… ( L’image de la mère je suppose en Rouge qui s’élève dans sa longue robe rouge°… Les trois acteurs sont impeccables .Vincent Gallo , Maribel Verdu, Alden Ehrenreich
J’adore ce tableau et surtout cette idée de jeu d’enfants. On a des marionnettes on les déplace comme des soldats sur le théâtre des opérations.Il s’agit d’organiser le sacre. Le nom du peintre m’échapperaient. Il est visiblement spécialiste en « corps ecclésiastique » avec des rouges flamboyants / Jehan Georges Vibert. Pas mal non? Je poursuis mes recherches sur Napoleon,{rêvé que tout le monde avait le chapeau sauf moi…} me disant que je vais faire vider le salon d’honneur. Out le portrait de Louis 14, celui de Bugeaud etc, et les panoplies. Place à Bibi Fricotin. On ne peut que raser les murs car c’est une salle d’apparat/ celle au centre/ Vue sur la cour/ vue sur le grand Palais. et pas de trucs au milieu. J’ai réussi à ce que l’on enlève le piano à queue. M. des hauts et des bas et j’ai le moral qui suit la courbe. C’est insupportable de ne pouvoir rien faire pour quelqu’un qui souffre. Ca me rend dingue. Ce matin interview à la Galerie pour le Centre Pompidou. Je suis partie tôt. Il faisait nuit. J’aime bien pédaler dans une ville qui commence à s’animer. Hier signature du tableau chez A.P. Puis retour vélo, savourer Paris, le soleil et le froid. Mais triste. Diner clandestin chez C et D.
Aujourd’hui lire les textes de étudiants, demain Beaux-arts et Mercredi Morlaix pour le décor et pour écouter Jean-Claude qui ne sait pas lire, dire Thomas Bernhard. Je suis sûre que ça peut être formidable. J’ai attrapé à la librairie le livre de Lucienne Peiry : les écrits bruts. J’aime surtout les broderies de Bispo do Rosario. C’est époustouflant.
Je m’aperçois de chose oubliées: Hier revu » Charade » de Stanley Donen » que j’avais totalement oublié. Magnifique Catherine Hepburn. Très rôle, très spirituel avec Bateaux mouches dans le prix et petits tailleurs ravissants. Un noyé dans sa baignoire, un sanguinolent mort, et trois timbres.
Jeudi retour à l’atelier. Hum. Mais envie d’y aller. Pourvu que je réussisse à allumer le chauffage. D. m’envoie une photo de « sa case » à la Réunion. C’est magique.
La question se pose et c’était amusant de l’extraire de la rue et de le monter ici ( comment R. a t’il fait, mystère / On a mis des épines partout et j’étais bien d’accord avec la dame du RDEC qui munie de son balai pestait.)
Peu de lumière, M. à l’hosto, ce matin café chez D au bar. On dit ce que tout le monde dit et on parle de ce dont tout le monde parle. On lève les yeux vers la télé qui marche sans le son, les vaccins, l’inceste, les restos et les remontées mécaniques et aussi le nouveau virus. Les oiseaux ici gazouillent mais je dois acheter une cage aux deux petits qui sont passés d’une cage loft de 500 m2 à une chambre de bonne en quittant le Forez. J’aimerais bien aller dans un musée. Je regarde le magnifique livre sur Uccello que j’ai eu comme cadeau. Fascinnée par mes Mazocchi. J’aimerais bien aller à Naples, j’aimerais bien n’avoir rien à faire. Dois retourner à A. Je redoute . C’est toujours pénible de recommencer à peindre et je me demande si arrêter serait si pénible. J’ai souvent l’impression que lire me suffirait. Hier les Beaux arts, un étudiant par heure. C’est toujours interessant, pas évident.
Bon , la maquette du salon d’honneur est faite. J’y ai mis le temps . C’est fou d’être lente comme ça.
En plus je n’ai rien à dire. J’ai travaillé à Sèvres toute la journée de Lundi. J’aime beaucoup. Aucune idée du résultat. J’ai fait 3 essais sur 3 formes de vases. Dont un laissé blanc et le dessin en tous petits points ( poncif ) noir. Les points sont faits soit avec une plume soit avec une sorte de coton tige qui vient de chine ( je ne savais pas que les chinois avaient des oreilles d’elfes!) Ce que je fais est assez opposé à ma peinture. Complètement même. J’essaie d’être minutieuse. Et quand je vois les peintres de Sèvres avec leur pinceau à un poil, je soupire.
Je reçois à l’instant un extrait du Petit Manoir, Witkiewicz, puis une étudiante est d’accord pour déplacer sa table, l’autre envoie son texte en retard. Parfois je me dis que e faire qu’enseigner c’est pas mal. Non, j’enlève ce que je viens de dire.
Comme ça fait mal ce truc. Impossible de dormir. Alternance film sur mon ordi dans le lit , un truc pas terrible sur MUBI, trop propre , deux vies en parallèle, je ne sais plus de qui c’est. One/ Two je crois est le titre. Bref. Puis conneries affligeantes à la télé puis radio, puis lecture, en ne sachant pas s’il me faut 5 oreillers ou être à plat. Café chez D. Elle me met de la pommade et ça a l’air d’aller mieux. Je regarde le début de Los olvidados sans sous-titre et ce que je voulais voir c’est PIXOTE. Mais ce n’est pas sous titré non plus. BOUGE PAS MEURS RESSUSCITE idem. Zut.
Désoeuvrée, par où commencer. Les Invalides; la fontaine, Sèvres, la scénographie… Pas envie. Lire oui plutôt. Peut être aller marcher pendant qu’il fait beau. Je note Lenka Lente éditeur, j’ai acheté le système périodique de Primo Levi et Ellis Island de Perec et The disaster Artist.
Hier Dimanche, grand vent et pluie. Nous avions RV à 10h pour elle marcher car D.ne connait pas la rive gauche. Je me suis moquée d’elle. Mais comme elle travaille sans cesse… J’avais prévu un itinéraire touristique: Rue des Martyrs, rue du FG Montmartre, les passages, la rue Vivienne, la bourse, la rue de la banque et Jardins du Palais Royal ( ce que je constate c’est qu’une fois de plus j’ai raconté cela hier et que ça a disparu). Je disais que le Palais Royal avait toujours été un lieu d’émotions et de plaisir: La neige et un chanteur haute-contre/ Nous sommes avec AM et écoutons dans le blanc, les dimanche après-midi, promenade et chocolat au Nemours, le pique nique avec C enfant, le premier soleil , les chaises vertes et pieds sur le rebord de la fontaine. Le bonheur total de sentir le soleil/Les fleurs/ Le fou rire absolu qui se termine par des larmes: Un chat très snob apparait alors que nous lisons. Il est de cette race très sophistiquée des chats « nus ». Pas de poil du tout. C’est affreux à mon gout. Me vient une hilarité que rien n’apaise sauf une tristesse soudaine. La femme de Robbe-Grillet qui effectue un « performance » SM, ridicule à mes yeux, l’attente des résultas d’un examen, les arcades et la boutique de vêtements couture, la promenade du soir avant d’aller diner au Grand Colbert ou je prenais toujours un carpaccio, des frites, puis une dame blanche. Le théâtre, chez Muscade. Le monde le Dimanche…
Donc après avoir abandonné l’idée de cette promenade hier pour cause de météo, je suis remontée à la maison, puis immédiatement redescendue, ayant une folle envie de vent, de pluie, de fraicheur. J’ai effectué le même parcours, traversé la Seine et pris un vélo à l’angle de la Rue Bonaparte pour rentrer.
J’ai lu a nouveau ce magnifique texte d’Artaud sur UCCELLO, puis regardé des choses concernant La Bataille de San Romano, inspecté le tableau, découvert le personnage à 4 jambes, écoute des trucs sur le mazocchio et sur la perpective, repensant aux marqueteries au dessus de Naples … Où? Dans la sacristie de la Chartreuse de San Martino Heu bref- me disant que l’histoire de l’art est un domaine passionnant . Ce soir ce sera les Mots du soir saison II N°33, qu suivent les Mots du soir Saison I qui ont 60 numéros.
On a passé un très bon moment à 6. Simple avec le sapin géant qui je dois dire a fait de l’effet. C’était trop moche de voir ces 3 sapins abandonnés sur le trottoir, emballés et qui allaient à la benne le 23. Je crois que l’on n’a jamais eu un si grand arbre même dans la maison d’A. Noel m’a toujours angoissée surtout quand les parents avançaient en âge. L’angoisse aussi c’était le repas su 25 à midi. Oh lala quelle horreur . Personne n’a faim tout le monde a sommeil…. Me suis réveillée avec un torticolis. J’ai l’impression d’être toute tordue; des reins au sommet du crâne.
J’ai lu un texte magnifique d’Artaud Paul les oiseaux ou la place de l’amour. Je souris car l’autre jour un jeune étudiant m’a demandé si je connaissais Paolo Uccelli » ou un nom comme ça » . J’ai répondu en disant qu’il s’agissait de deux frères jumeaux- un Uccello , deux Uccelli -on l’aura compris tous les deux peintres. J’ai ajouté que s’il en doutait je savais qui était Mickey.
Comment je regarde des paperoles, magnifiques objets et en arrive a Damian Hirst , mystère. Toujours est-il que je tombe sur un article qui raconte l’installation en hélico d’une sculpture à Saint-Moritz puis je suis poussée vers Venise et son exposition spectaculaire il y a quelques années que je n’ai pas vue. Bon, je reviens aux paperoles.
Paperoles et reliques tissent des allégories du Paradis, lieu protecteur où l’âme peut résider en toute pureté, à l’image des couvents au sein desquels ces objets sont produits. Les paperoles seraient une version sophistiquée des « petits paradis », des boîtes vitrées d’une confection rudimentaire souvent centrées sur l’Enfant Jésus5. Proches des crèches traditionnelles, ces « paradis » – aussi appelés « jardins », « grottes », ou « déserts » selon le style et la composition –, qui ne contiennent ni reliques ni papiers roulés, constituent une variante primitive des reliquaires à paperoles, même si leur côté raboteux les rend souvent davantage oniriques. Troisième déclinaison de ces mondes fermés, les « boîtes de nonnes » en seraient la représentation la plus sévère et minimale : mises en scènes ascétiques, elles montrent la vie des religieuses dans leurs cellules d’une façon tellement dépouillée qu’elles n’ont même pas recours au verre.
Aujourd’hui , seule, ne sais pas trop quoi faire. Pourtant j’ai de quoi m’occuper mais pas envie de travailler. je grimace en tentant de caresser ma nuque. Je vais voir si je trouve un quelconque Beaume. Le voltarene, effet zéro.
Viens de regarder FAntastic Mister fox de Wes Anderson. C’est très bien et les voix top.
Qui je suis lu par Pierre Clementi (avec des coupes)
Retour du château. Vu l’implantation de la fontaine et il est certain que la couleur ciment ne convient pas. Quant aux formes il faut que j’y mette la main, car agrandir ce n’est pas faire. Décidemment entre Sèvres et la journée délicieusement désespérante après avoir vu le travail d’email de A. Incroyable dextérité, magique savoir de formes et de chimie, aisance du trait. Disons le, à côté je peins avec des gants de boxe. Au château la boue aspire une de mes bottes et la chaussette. On rit. Rayon sculpture je grince un peu des dents aussi. Me suis fait tester là-bas. Oh ça pique. C’est surprenant comme sensation. Désagréable c’est certain. J’ai mal au dos et ce point de côté un peu bas. Pénible. Bouger absolument. Refaire du sport est indispensable sinon ce sera la catastrophe.
« L’exceptionnel: Je cherche des cas limites. La nature n’est pas naturelle. Pas de moyenne, mai des cas limites des extrêmes; Mes films sont des tragédies modernes. Porcherie est une oeuvre lisible à 2 niveaux
Les Mots du soir saison II N)28 ce sera Perec et les choses à faire avant de mourir.
Choses simples : – une promenade sur les bateaux mouches – me décider à jeter un certain nombre de choses que je garde sans savoir pourquoi je les garde – ranger une fois pour toutes ma bibliothèque – faire l’acquisition de divers appareils électroménagers : un lave-vaisselle, un lave-linge – m’arrêter de fumer Choses liées à des désirs plus profonds : – m’habiller de façon différente : porter une cravate, porter un costume trois pièces – aller vivre à l’hôtel à Paris – ou : aller vivre à la campagne – aller vivre pendant assez longtemps dans une grande ville étrangère Choses liées à des rêves de temps et espace : – passer par l’intersection de l’équateur et de la ligne de changement de date (méridien de Greenwich en plein Pacifique) – aller jusqu’au cercle polaire – vivre une expérience hors du temps : dans une grotte, sans point de repère de temps – faire un voyage en sous-marin – faire un long voyage sur un navire – faire un voyage en ballon – aller aux îles Kerguelen – aller du Maroc à Tombouctou à dos de chameau en 52 jours Choses que je voudrais avoir le temps de bien découvrir : – aller dans les Ardennes
– aller à Bayreuth, Prague ou Vienne
– boire du rhum trouvé au fond de la mer, comme le capitaine Haddock dans Le Trésor de Rackham le Rouge – avoir du temps de lire Henri James – voyager sur des canaux
Choses liées à un bloc d’apprentissage : – trouver la solution du cube hongrois (rubik’s cube) – apprendre à jouer de la batterie, faire du jazz – apprendre une langue étrangère (l’italien) – apprendre le métier d’imprimeur – apprendre la peinture choses liées à mon travail d’écrivain (projets) : – écrire pour de tous petits enfants (entre 6 mois et 4 ans) – écrire un roman de science-fiction – écrire un scénario de film d’aventure dans lequel on verrait 5000 Kirghizes cavaler dans la steppe – écrire un vrai roman de feuilleton – travailler avec un dessinateur de BD – écrire des chansons divers : – planter un arbre choses impossibles, car impliquent des gens qui sont morts : – me saouler avec Malcolm Lowry – faire la connaissance de Vladimir Nabokov
C’était en septembre 1981. Georges Perec mourra d’un cancer quelques moins plus tard, en mars 1982.
Faire un cahier avec les motifs que j’utiliserai. Faire un dessin préparatoire pour poser l’émail. Entrainer ma main encore le 4 janvier.
Les journées à Sèvres pour le projet : Peinture et ornementation de 7 « vases » dont le plus grand fait 120 cm de haut.J’y vais demain toute la journée pour continuer les essais. L’autre jour je suis allée dans les archives avec possibilité de consulter des motif sutilisés au cours du temps.. Ca me plait d’aller travailler là-bas et ce n’est pas simple car je n’ai pas l’expérience de l’émail etc.j’ai essayé les filets. Bref c’est amusant. Acheté un pull qui me plait, reçu la claque des impôts, passée à la galerie, ne me suis fâchée avec personne, Beaux arts toute la journée de Vendredi. Je regarde l’interview de Yulong. Pas fameux. Son très mauvais, caméra qui bouge. Je ne comprend pas ce qu’ils ont fait.
Il fait noir. Du monde dans la rue. Troisième confinement? Ce serait pénible. Mal au dos toujours. Je n’ai plus envie de campagne . recommencer à travailler. Exposition au Brésil en 2022 + le reste. Si Los Angeles marche il va falloir s’activer.
Faire des analyses. Prendre le RV. Facture des garages, chèque pour Benoit, acheter deux cages pour le bien être des oiseaux. Ai regardé Monster Chetwynd dont les démesure me fait rire, tout comme Cate Giordano. Commandé les Ecrits bruts et à ce propos j’ai vu un très beau dessin de JC un des acteurs de catalyse. C’est le plus âgé. J’aimerai qu’il dise Thomas Bernardt ( lu les 4 délicieusement méchantes nouvelles dans Goethe se mheurt ( ce n’est pas une faute d’orthographe ) .
dessin dans le cahier de Jean-Claude acteur de catalyse
Lundi donc Sévres, mardi au château pour la fontaine, et ensuite travailler ici ( continuer les pages de Viviers )
1 NOVEMBRE Cette nuit j’ai passé le Bac. Suis arrivée en retard , ai perdu mes affaires. Ne trouvais plus rien. Résultat un grand dessin représentant Louis 14, et un petit représentant ??? Aussi un texte. L’angoisse dans la nuit !!!! Mélange géographique Paris Amiens, Palais Royal -rue Saint Fuscien.. Niveau blog j’ai tous mes posts récents dans la stratosphère… Je vais régler ça. Paris. Automne en ville calme, c’est bien aussi. J’ai lu une interview intéressante de Marie Darrieusecq sur le plagiat et le plagiat psychique? Je trouve qu’elle parle très bien de ces guerres justifiées ou non, douloureuses ( voir Celan .. ?) (Rapport de police. Accusations de plagiat et autres modes de surveillance de la fiction)
7 NOVEMBRE Ce n’est pas une crucifixion ( plutôt une crucifiction d’ailleurs ). Les oiseaux ce matin sont bavards. Une mouche bourdonne. Il y a pas mal de coccinelles et les vaches -je tourne la tête – broutent doucement. Automne, feuilles mortes ( ben oui ). Promenades de 10-12 km chaque jour. Cette petite application me permet de trouver plein de nouveaux chemins et surtout d’en sortir. Tout se ressemble un peu dans les bois. A propos, je ne comprends pas ces traces de chenilles qui créent de vrais autoroutes forestiers. On a l’impression que Herzog vient de filmer la montée du bateau de Fitzcarraldo. J’ai repris Conquête de l’inutile que j’avais abandonné. Mais voici que je comprends que ce n’est pas vraiment un journal, mais une fièvre pleine d’animaux, de serpents et d’oiseaux.
« Conquête de l’inutile survivra à tous mes films. J’en suis sûr. Les films ont de toute façon une durée de vie limitée. Les gens doivent bien comprendre que ce livre est une œuvre de prose, un rêve ou un délire en état de fièvre. A fever dream. A fever delirious. Ce n’est pas un journal de tournage. Seule la structure extérieure en adopte la forme et le ton. C’est un texte purement littéraire déguisé en journal de bord. A l’origine c’était bien sûr un journal, mais seule une toute petite partie de ce qui y est écrit est tiré d’événements effectivement survenus au cours du tournage de Fitzcarraldo (1982). Je décris avant tout des événements intérieurs. Je le redis, c’est le rêve d’un homme qui a la fièvre. C’est un livre de catastrophes inventées. Comme si, pendant que je tournais Fitzcarraldo, j’écrivais de la poésie sur ce que c’est que vivre dans la jungle. » – Werner Herzog.« J’ai cette réputation sulfureuse de prendre des risques lors de mes films, de faire des choses risquées, mais cela n’est pas de mon fait, c’est le problème des médias, mais je dois reconnaître qu’il m’est arrivé de jouer avec la roulette russe. »
J’ai retrouvé un article ou il déclare: « JE VEUX ÊTRE LE FRELON QUI PIQUE »( 19 aout 2020 / Le Monde. Je ne connais pas son dernier film Family Romance, tiens je vais voir.
Pas encore remontée sur le vélo.
Repris LES MOTS DU SOIR saison II: Herzog, Kundera, Edward Bond, Beckett. Ce soir je ne sais pas ce que j’enverrai. Je fais ça lorsqu’il fait nuit, vers 18h. Aujourd’hui, c’est le dernier jour de l’exposition. Hum. Elle aura quand même duré un peu. Ici je trie des articles découpés, les assemble. J’ai installé une grande table pour dessiner. Mardi on aura la fibre ( je ne voulais pas mais vues les circonstances je suis obligée). Je n’ai pas résisté à l’achat de Metropolis de Phillip Kerr !J’avais été très déçue par Bleu de Prusse que je trouvai sans intêrêt sauf pour les éditeurs au moment de sa mort.
C’est quand même un sacré soulagement de voir ce type débarrasser le plancher comme on dit. Il ne va malheureusement pas s’évaporer comme par miracle mais… Sa bêtise l’a rendu hideux , lourd , atroce, déplacé en toutes circonstances. Un chien dans un jeu de quilles et un chien moche en plus. Vulgaire, Ubu, ridicule.
Vélo gonflé. Petite appréhension quant à ma forme physique. Mais j’ai envie d’en faire c’est le principal. Quand je pense à tous ces km sur route et dans les bois. Puis plus rien. Bon. c’est ainsi. Soleil timide. Un peu fais. les oiseaux aiment Tchaikovsky visiblement. Ah, un rayon de soleil plus audacieux.
9 NOVEMBRE/ THOM
Je viens de visiter le long clip de la collection printemps 2021 de Thom Browne. Chaque défilé est un monument d’inventions. J’aime un peu moins le dernier avec les masques d’animaux. Les « jeux olympiques »sont plus rares je trouve et le fameux chien qui vole et dépose deux jeunes femmes jumelles venues d’on ne sait où pour allumer la flamme olympique!. Le présentateur entouré de drôles de figures et sa correspondante… Les drapeaux…Un des plus beaux défilés est me semble t’il cette sorte de cérémonie mortuaire inspirée de Barry Lindon. Je ne sais plus l’année. Ce que j’aimerais savoir c’est économiquement parlant comment tout cela fonctionne. Ca me semble être monstrueux de travail, préparation, fabrication, prises de vues, 3D. Temps splendide aujourd’hui. Commande à G. de la table à dessin et ordinateur. Je regarde …; Je regarde quoi, ah oui quelques textes d’Académie avec des sujets interessants genre Mécènes érudits et peintures énigmatiques du XV ème siècle
Vélo, ce n’est pas une victoire très nette mais c’est un début et je suis contente.
Mathieu d’Escouchy, chroniqueur de l’époque, fit un récit détaillé du Vœu du faisan ça me plait comme nom le Voeu du Faisan )
« Après l’apparition d’un géant escortant une dame représentant la sainte Église, apparaît dans la salle du banquet : «Toison-d’Or, roy d’armes, lequel portoit en ses mains un phaisant (faisan) en vie, orné d’un riche collier d’or, garny de pierres fines et de perles ; et après iceluy Toison-d’Or, vinrent deux damoiselles adextrées de deux chevaliers de la Toison-d’Or. Ils s’avancèrent jusques devant le duc, où après avoir fait la révérence, ledit Toison-d’Or parla à icelui duc en ceste manière : »
« TRÈS HAUT ET TRÈS PUISSANT PRINCE, ET MON TRÈS REDOUTABLE SEIGNEUR, VOYEZ ICI LES DAMES QUI TRÈS HUMBLEMENT SE RECOMMANDENT À VOUS ; ET POUR CE QUE C’EST LA COUTUME QUI A ESTÉ ANCIENNEMENT INSTITUÉE, APRÈS GRANDES FESTES ET NOBLES ASSEMBLÉES, ON PRÉSENTE AUX PRINCES ET SEIGNEURS ET AUX NOBLES HOMMES LE PAON OU QUELQUE AUTRE NOBLE OISEAU POUR FAIRE DES VŒUX UTILES ET VALABLES, POUR CE SUJET ON M’A CI ENVOYÉ AVEC CES DEUX DAMOISELLES POUR VOUS PRÉSENTER CE NOBLE PHAISANT, VOUS PRIANT QUE LE VEUILLEZ AVOIR EN SOUVENANCE. »
« CES PAROLES ESTANT DITES, ICELUI DUC PRINT UN BREF ESCRIPT, LEQUEL IL BAILLA À TOISON-D’OR, ET DIT TOUT HAUT : JE VOUE À DIEU, MON CRÉATEUR, À LA GLORIEUSE VIERGE MARIE, AUX DAMES ET AU PHAISANT, QUE JE FERAY ET ENTRETIENDRAY CE QUE JE BAILLE PAR ESCRIPT. »
« Toison-d’Or prend alors l’écrit et en fait lecture à haute voix. C’était le vœu que faisait le prince d’entreprendre et d’exposer son corps pour la défense de la foi chrétienne, et pour résister à la dampnable entreprinse du Grand-Turc et des infidelles… Et, ajouta-t-il, si je puis, par quelque voye ou manière que ce soit, sçavoir ou cognoistre que ledit Grand-Turc eût volonté d’avoir affaire à moy corps à corps, je, pour ladite foy chrestienne soustenir, le combattray à l’ayde de Dieu tout-puissant et de sa très douce mère, lesquels j’appelle toujours à mon ayde. » »
Il est fait appel spécialement à de nombreux artistes pour participer à la décoration des lieux de festivités. La liste nominative et leur rémunération sont connues grâce aux archives ducales. On signale la présence de Jacques Daret, le mieux payé d’entre eux, mais aussi de Jean Hennecart, Jean Le Tavernier, Simon Marmion3.
14 NOVEMBRE/ EN ECOUTANT JACQUES VACHÉ
Ma table à Viviers
Je ne peux pas m’empêcher de battre des mains lorsque par magie et en deux secondes arrivent dans le dossier de téléchargement des livres ENTIERS: Oblomov, Locus Solus, l’Iliade et j’en passe. C’est quand même incroyable pour une personne de ma génération. Autre chose étrange. Je reçois les infos de la maison Piasa et ils annoncent la vente Aznavour. Incroyable son univers. Je ne m’attendais pas à un intérieur si conventionnel composé de tapisseries, meubles 18eme, bustes Romains, lustres. Une boutique d’antiquaire, un monde complètement non contemporain, un monde à mon sens irrespirable ( comme l’était celui de Pierre Bergé -bien plus rare et beau avec de vrais chef-d’oeuvres-mais néanmoins pas d’air frais. J’écoute une émission sur Jacques Vaché mort à 23 ans….
Rentrée à Paris Mercredi soir 11 Novembre. Beaux-arts Jeudi et Vendredi. Ecole déserte.
Montrer patte blanche. Rendez vous d’une heure comme chez un médecin lent. Ambiance étrange. Paris sans cafés n’est pas Paris. On dirait un décor, chacun chemine fait 3 courses et rentre chez soi. « —L’incertitude des sirops— » A
Aller Saint Etienne Paris, un gros garçon devant moi n’arrête pas de se frotter les mains, comme s’il avait attrapé la maladie du gel hydro alcoolique ( soleil intense sur ma joue gauche-une mouche me tourne autour_ Bref il y a toujours chez l’inconnu quelquechose qui vous fascine ou vous exaspère, mais ce qui est bizarre c’est qu’un simple geste répété crée un malaise. On devine au travers de ce frottement un mal être, et je détecte celui ci comme celui d’une personne prête à s’excuser d’être vivante. Et toujours en trop. trop gros, trop présent, trop tout.Heureusement j’ai mes écouteurs / je ne m’en sers jamais / pour fuir ce bruit d’ailes. Boulevard de Clichy devant l’Elysée Montmartre un homme debout agite don bras comme s’il battait la mesure. Je m’arrête un moment et le regarde. D. Le connait, enfin l’a repéré elle-aussi. La veille j’avais vu des documents sur les traumatismes de 14 et ces tremblement horribles et incapacité à retrouver un corps droits juste Poor des raisons de désordre psychique: Rester dans la position de protection instinctive lors d’une attaque. Un repli sur soi dont on ne peut plus s’extraire. Je repense à mon enfance et à la position que j’adoptais au coucher. Sur le dos Bras at jambes un peu écartés de peur d’être saisie dans la nuit par la polio. Je n’avais en tant qu’asthmatique pas été vaccinée.
Les oiseaux sont encore pondu, arrangé le nid. Mais de naissance point.
« La vérità in cimento », La vérité à l’épreuve
Vivaldi fut au cœur d’une querelle esthétique déclenchée par un virulent pamphlet satirique du compositeur conservateur Benedetto Marcello (1686-1739). Reconnaissable sous l’anagramme d’ « Aldiviva », Vivaldi était attaqué comme un des représentants majeurs du renouveau de l’opéra.
Résumé
« Héritière du sultanat de Joghe, Roxane doit épouser Melindo, le fils de Mamoud, sultan de Cambaja. Pour ne pas risquer de compromettre cette union dictée par des impératifs politiques, Mamoud décide de révéler qu’une substitution d’enfant a eu lieu autrefois avec son consentement. A Selim, le fils légitime qu’il a eu avec la sultane Rustena, Mamoud a substitué Melindo, un bâtard né de ses amours avec sa favorite Damira. Cette dernière est décidée à tout faire pour que le trône revienne bien à son fils, Melindo. Selim, persuadé d’être le fils de Damira, se désespère car il aime Roxane et voudrait empêcher son mariage avec Melindo. Quand Mamoud révèle que Selim est le véritable héritier, Roxane accepte de l’épouser. Tout pourrait donc rentrer dans l’ordre voulu par Mamoud mais ce serait sans compter sur l’action conjointe de l’ambitieuse Damira, et de la naïve Rustena qui ne veut pas accepter la vérité et continue à considérer Melindo comme son fils. Ce serait aussi oublier que Roxane aime toujours Melindo qui est maintenant fou de jalousie… Après bien des revirements, la sublime bonté du généreux Selim fera revenir le bonheur et la concorde. «
17 NOVEMBRE / Le daimon/ Comment la religion vint aux hommes
J’ai ouvert mon téléphone vers 5 h ce matin pour avoir un petit ronron sonore et je tombe sur une merveilleuse émission ( un épisode ) de Vinciane Pirenne-Delforge.( 2019) Comme c’est agréable de se tourner retourner sous la couette avec cet objet rectangulaire et plat, qui m’apporte ce savoir. Il y a je crois 16h d’émission….
Durkheim/ definition de la religion/ Opposition entre les choses sacrées et profanes ( 19 ème). La religion / Fait social/ reprendre dans des conditions nouvelles le problème de l’origine des Religions et de la religion/ Taylor= animisme/ Freud Totem et Tabou.
Définition opératoire de la Religion: La religion est une institution qui régit selon des modèles culturels les relations avec la sphère supra-humaine dont cette culture postule l’existence.
Rites/ Pratiques et entrer en relation avec les sphères supra humaines/ comment se comporter avec les choses sacrées
Oups l’énumération du nom des penseurs Grecs…. Critias, Prodicos, Ephemère.
C’est un beau nom Ephémère / Il remet bien les choses en place et plutôt que de se tourner vers des prénoms à la con des séries, mieux vaudrait se servir dans l’antiquité.
Une vache était mal en point hier en haut du pré. Elle n’était pas sacrée. Je l’ai observée de loin et aussi l’approche des corbeaux . Elle a bougé la tête quand l’un d’eux lui a piqué l’oreille. Je voulais approcher, mais elle n’était plus là.
Statut / Puissance d’action/ traditions narratives/ Démonique/ Acteurs du culte/ Dualité/ Acteurs du culte engagés dans les démarches rituelles.
Les Dieux grecs sont des puissances et non des personnes.
Nouvelle perruche gris bleuté. Elle entre dans la cage où Coco Montaigne, maitre du territoire, bat soudainement des ailes. Puis ils restent chacun dans leur coin, au sens propre du terme. Ce matin, ils étaient côte à côte. Les Mandarins pondent mais rien n’éclot ( c’est peut être un peu comme à l’Université !!) C’est bizarre. Les oeufs n’ont pas l’air de les passionner et ils ne couvent pas. J’en ai récupéré 15 et il y en a 3 dans le nid.
Beau temps pâle. Aller marcher maintenant ou plus tard? Question importante.
J’ai filmé le ciel hier, c’était magnifique avec les nuages qui filent à toute vitesse.
#vinciane-pirenne-delforge
18 NOVEMBRE /Promenade 15 km
Temps printanier / je pars de La Citre et laisse la voiture là. Environ 15 km de chemins que je ne connais pas. Cette application est géniale. Traversée de ruisseaux, de forêts, grand soleil. Retour vers 14h .Lecture au soleil. Yaourt et céréales. Dessin et papier carbone que je redécouvre. Sais pas si c’est bien. ( repensons à la lettre géniale de Sol Lewit à Eva Hesse ).
Chère Eva,
Cela va faire quasiment un mois que tu m’as écrit, et peut-être as-tu oublié quel était ton état d’esprit (quoique j’en doute). Tu ne changes pas et, fidèle à toi-même, tu ne le supportes pas. Non ! Apprends à dire au monde : « Va te faire foutre ! » une fois de temps en temps. Tu en as le droit. Cesse un peu de penser, de t’inquiéter, de te méfier, de douter, de t’effrayer, de peiner, d’espérer une issue facile, de lutter, de te cramponner, de t’embrouiller, de gratter, de griffer, de marmonner, de bafouiller, de grogner, de te rabaisser, de broncher, de marmotter, de grommeler, de miser, de culbuter, d’écumer, d’escalader, de trébucher, de tramer, de rouspéter, de pleurnicher, de te lamenter, d’affûter, de désosser, de déconner, de pinailler, de chicaner, de compisser, de trifouiller, de t’emmerder, de te leurrer, de moucharder, de cafarder, de poireauter, de tâtonner, d’abominer, de payer, de scruter, de percher, d’entacher, de trimer, de trimer encore et encore. Arrête — et contente-toi de FAIRE !
D’après ta description, et d’après ce que je sais de ton travail antérieur et de ta capacité ; ton travail semble très bon « Dessin-propre-clair mais dingue comme des machines, en plus grand et en plus vigoureux… véritable non-sens ». Ça m’a l’air bien, formidable — du véritable non-sens. Va plus loin. Encore plus de non-sens, encore plus de dinguerie, encore plus de machines, encore plus de seins, de pénis, de chattes, de ce que tu veux — fais foisonner tout ça avec le non-sens. Essaie de titiller cette chose en toi, ton « humour bizarre ». Tu appartiens à la part la plus secrète de toi-même. Ne te préoccupe pas de ce qui est cool, fais ce qui selon toi n’est pas cool. Fabrique ce qui t’est propre, ton propre monde. Si tu as peur, fais-le fonctionner pour toi — dessine & peins ta peur et ton anxiété. Et cesse de te préoccuper de ces choses grandes et profondes telles qu’« opter pour un but et une manière de vivre, l’approche cohérente d’une finalité même impossible ou d’une finalité même imaginaire ». Tu dois t’entraîner à être stupide, muette, étourdie, vide. Alors tu seras capable de FAIRE !
J’ai grande confiance en toi et bien que tu te tourmentes, ton travail est très bon. Essaie un peu de faire du MAUVAIS travail — le pire qui te vienne à l’esprit et vois ce qui se passe, mais surtout détends-toi et envoie tout au diable — tu n’es pas responsable du monde — tu es seulement responsable de ton œuvre — donc FAIS ÇA. Et ne pense pas que ton œuvre doive se conformer à une quelconque forme, idée ou saveur préconçue. Elle peut être tout ce que tu veux qu’elle soit. Mais si la vie était plus facile pour toi en arrêtant de travailler — eh bien arrête. Ne te punis pas. Je pense toutefois que c’est si profondément enraciné en toi qu’il devrait t’être plus facile de FAIRE !
Quelque part, malgré tout, il me semble que je comprends ton attitude, parce que je traverse parfois un processus similaire. Je suis pris dans une « Déchirante Réévaluation » de mon travail et je change tout autant que possible = je déteste tout ce que j’ai fait, et j’essaie de faire quelque chose d’entièrement différent et meilleur. Peut-être ce genre de processus m’est-il nécessaire, parce qu’il me pousse à avancer. Le sentiment que je peux faire mieux que la merde que j’ai faite. Peut-être as-tu besoin de ton déchirement pour accomplir ce que tu fais. Et peut-être que cela t’incite à mieux faire. Mais c’est très douloureux, je le sais. Ça irait mieux si tu avais assez confiance pour faire le boulot sans même y penser. Ne peux-tu laisser le « monde » et l’« ART » tranquilles et aussi cesser de flatter ton ego. Je sais que tu (comme n’importe qui) ne peux travailler que jusqu’à un certain point et que le reste du temps tu es livrée à tes pensées. Mais quand tu travailles ou avant de travailler tu dois vider ton esprit et te concentrer sur ce que tu fais. Après que tu as fait quelque chose, c’est fait et c’est comme ça. Au bout d’un moment, tu peux voir que des choses sont meilleures que d’autres, mais tu peux voir aussi dans quelle direction tu vas. Je suis sûr que tu sais tout cela. Tu dois aussi savoir que tu n’as pas à justifier ton travail — pas même à tes propres yeux. Bon, tu sais que j’admire grandement ton travail et que je ne comprends pas pourquoi il te tracasse autant. Mais tu peux voir ce qui va suivre et moi non. Tu dois aussi croire en ta capacité. Je crois que c’est le cas. Alors tente les choses les plus outrageantes que tu peux — choque-toi toi-même. Tu as en ton pouvoir la capacité de tout faire.
J’aimerais voir ton travail, mais je me contenterai d’attendre août ou septembre. J’ai vu des photos de choses nouvelles de Tom chez Lucy. Elles sont impressionnantes — surtout celles qui ont la forme la plus rigoureuse : les plus simples. Je suppose qu’il en enverra d’autres plus tard. Dis-moi comment se déroulent les expositions et ce genre de choses.
Mon travail a changé depuis que tu es partie et il est bien meilleur. Je ferai une exposition du 4 au 9 mai à la Daniels Gallery, 17 East 64th Street (là où était Emmerich), j’espère que tu pourras être là. Mon affection à tous les deux,
Sol
Source : Lettre de Sol LeWitt à Eva Hesse datée du 14 avril 1965, Sot LeWitt, cat. exp., éditions du Centre Pompidou-Metz, 2012.
Première publication en anglais in Lucy R. Lippard, Eva Hesse, cat. exp., New York. New York University press, 1976. L’original de la lettre est conservé dans la LeWitt Collection, Chester, Connecticut, États-Unis. Traduit de l’anglais par Catherine Vasseur.
C’est de l’imagerie, du montage d’images. Pas plus. Ne vois pas le temps passer. Hier verre et un peu de fromage de chèvre avec G et M. Puis retour et « melofilm « très beau. Cold War de Pawel Pawlikowski.
Appel de Y. émouvant – et qui décide de repartir en Chine. Je lui dis de ne rien précipiter, de ne pas prendre de décisions irréversibles. Qu’il rentre et voie sa famille quittée depuis plus d’un an. Il est triste . Ca me touche. Il a peur de m’avoir déçue. Il dit qu’il a 30 ans. Ce qu’il fait est très beau/ des costumes, des coiffes , des dessins, des rideaux. Mais sans doute trop réservé.Pas facile tout ça. Si c’est en Chine qu’il est heureux il faudra rester en Chine.
19 NOVEMBRE / STATE FUNERAL/ MON PETIT STALINE SALETÉ
Il faut absolument voir STATE FUNERAL. C’est un documentaire de Losnitza dont je n’ai pas vu les films. Un truc me prend la tête , un tout petit extrait sonore sur France Culture, je cherche désespérément de quel film ca vient: Je vois une boite de nuit, la guerre froide, une femme chante. Grr. photographie le lever du jour.Allumé FC et me suis rendormie. Le mal de tête hier soir et encore ce matin me transforme en animal qui suiffe ici et là pour savoir s’il a encore un odorat. Le Nescafé a bien son goût de Nescafé. J’ai un peu froidd mais j’ai la flemme d’aller chercher un pull.
Ils exagèrent au gouvernement avec leurs déclarations, ( les journalistes qui devraient prévenir lorsqu’ils couvrent un événement ) et la police filmée floutée, ça ressemble aux prémices d’une dictature? Non. On ne peut pas sortir, se réunir, il faut des autorisations ridicules. Ca ne rappelle rien? Tiens sur FC ils disent ça. Il faut arrêter là. J’ai regardé hier soir Fritz Bauer, un Heros Allemand. Interessant. Et que c’est bon de ne pas voir de films Français avec leurs petites situations intimistes. J’exagère mais c’est rafraichissant de ne pas connaitre les acteurs, donc de ne pas penser à eux dans d’autres situations. . Tiens le brouillard est là. J’aime bien je dois dire. Je vais dessiner. Me demande bien ce que je fais. Soupçonne que ce n’est pas terrible, que je me répète un peu. Oser. Je le pr^che à longueur de Beaux-arts . Je ferai mieux de. Pas de peinture car l’atelier ici est hors saison. Il faut néanmoins que j’y passe pour prendre quelques unes des revues d’art que j’avais achetées à la brocante. Je ne me souviens pas dutitre, mais c’est la peinture des années 1910, l’Officielle, l’horrible et académique. Il y a cependant des images très belles en Noir et Blanc d’oeuvres du passé.
j’ai essayé le nouveau vélo de F. ma voisine d’en face. Une Rolls. Un VTT électrique ( n’est ce pas contradictoire? ) qui pèse 23 kg, avec des suspensions dingues et une selle qui monte toute seule. Jamais vu ça. J’en ai rêvé. Je crois que je vais m’acheter un vélo de route pour m’y remettre. Un léger. On ne voit plus rien dehors. J’entends un type couper du bois.
Je me demande si je ne suis pas mon unique lectrice mais peu importe. 19h32. Nuit depuis plus d’une heure, France Musique et vision surréaliste des vaches dans le pré d’en face qui suivent un engin agricole plein phares blancs. C’est très beau. Ce matin je suis allée à pieds chercher le Monde, 12 km AR pour un journal. A l’aller j’ai pris la route et moi qui déteste ça j’ai mis un casque qui trainait ici, et j’ai écouté Peter Handke. J’aime beaucoup sa voix, son Français puisque je ne peux pas juger de son autre langue, pas l’allemand l’autre , heu Slovène sans doute. J’entends parler de marche et qu’il est impossible de ne pas pratiquer la marche, du désert , de la peur, de l’écriture qui ne se fait pas par plaisir. Des questions/ Toujours trop de questions. J’avais oublié Colette Felouz qui mène la danse, sa voix à elle aussi. Il lui dit d’arrêter de regarder le magnéto, qu’on ne peut pas faire » comme ça « . Il parle d’amour, et j’ai regardé à 40:22 pour les étudiants, le moment où je crois il évoque la nécessité de la nullité.
Un faisan Pffft devant moi et hier en reconduisant Gilles, deux chevreuils. des corbeaux, des rapaces, des coccinelles et des mouches lourdes dans leur vol, comme saoules ou anesthésiées, trop faciles à coincer tellement elles sont lentes. Cimetière, chrysanthèmes sur la tombe de Jane. Rectangles de terre délimité par des pierres: Réservé. Comme au restaurant, comme lors d’une projection.
Installation de tables et de tréteaux parce que l’atelier est trop froid même si le temps est doux et il n’y a pas assez de lumière. Et surtout je n’ai pas envie de peindre.
Expo sur RV. Zut. Ca a très bien commencé. Donc demain une semaine toute neuve commence. Marche, j’espère m’y tenir, travail ( lequel ( Napoleon et Gulliver etc… ) , album et articles de presse et dessins, Etudiants. J’autrai la fibre le 10. Fini le Moyen Age malheureusement !!!
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