J’écoute Lanzmann parler du Lièvre de Patagonie ( voir image précédente… ) Et tout comme R. Grand insomniaque il dit que cette nuit il a dit Boz endormi. Je n’en reviens pas de ces coïncidences
Days / Faire un truc par jour
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Faire un truc par jour
« C’est comme si je me sentais plus léger en notant tout sincèrement » – S Maraï
“Des châteaux bâtis en os sort la musique inconnue.”
Hier travail sur les sous-titrages pour Nicole Stéphane et je replonge avec délices dans ces moments passés chez elle. Je ris encore à des choses que je connais par coeur. ( Mais non ! on ne se comprend pas du tout !!!/ Barquement….). Je lutte contre la grippe ( il est vrai que les consignes données par France-culture-mouche ton nez dis bonjour à la dame-,je ne les respecte pas. Passage au labo, ou j’examine chaque fois de photos de Bernard Faucon, tirées sur un papier très brillant irrisé. C’est très beau et j’adore les photos de ce mec des années 80, totalement passé à la trappe ( signes de pédophilie, enfants et jeunes garçons nus ) . Quel dommage que tout cela soit parti en Orient ( les photos, les mannequins, tout.)J’ai appris aussi qu’il ne photographiait plus du tout. Il filme. Ces photos sont innombrables et j’aimerais les voir vraiment en France dans une expo.
Hier soir 3 billboards dans des fauteuils de la Place Clichy. Plaisir d’être embarquée dans une histoire complexe . Pourquoi en France on fait des films qui ressemblent à des films Français. La bande Annonce des tuches est à pleurer pendant des semaines tellement c’est bête, et démagogique.
Puis un verre au PG. Crevée
“Quels bons bras, quelle belle heure me rendront cette région d’où viennent mes sommeils et mes moindres mouvements ?”
Un Civet de lièvre
En tentant de relier des fichiers FCP ( mon vieil FCP 7 que j’aime et pas les nouvelles versions )et en y réussissant d’ailleurs j’écoutais Bartabas. Je me disais que certes il s’y connaissait en chevaux mais que sa pensée était un peu basique ( la sincérité, l’argent, que des poncifs/ Ce qui est bon et juste, ceux qui sont méchants, ceux qui sont mauvais… ) Qu’il dresse ses bestioles mais qu’il se taise. Alors France Culture ne sauve pas tout. C’est vrai quoi il est un peu reac. Puis il donne des leçons genre je vois quand quelque chose n’est pas sincère, moi je suis pur. Bouh que c’est pénible. De toutes façons je n’aime pas ses spectacles et leur esthétique. Les gens adorent. Pas moi. Bon.
Peinture encore et on devait aller au ciné mais C. a annulé. Moi j’avais à faire et puis je n’ai pas un rond j’ai oublié mon portefeuille à A.
Je replonge avec délices dans le bouquin «La bibliothèque de mon père de Mehring. Il y a la dedans plein de références de bouquins que je ne connais carrément pas comme Geiler de Kaysersberg (Jean)
Le Civet de lièvre, traités choisis par Francis Rapp et traduits par Christiane Koch, préface de Joseph Doré et l’Emeis:
C’est ainsi qu’au début du Carême 1504, il prononce une série de sermons construits autour du thème des fourmis (Emeis).
“Des lys sur leur sommet”
Souvent je me couche de bonne heure. Dans la journée, je m’arrête un instant, suis pensive et me dis joyeusement : Ce soir , Rien. Rien à faire , personne à voir, champs libre, liberté. J’irai au ciné, j’irai à la bibliothèque de Beaubourg, je marcherai dans la nuit, j’irai boire un verre là. Puis rentrant de l’atelier après avoir glissé en descente les escalators de la gare SAint LAzare, regardé de loin le gens farfouiller dans les boutiques, ou repéré là dans la vitrine une main qui avec un chinois rempli des assiettes, j’atterris à la maison. Parfois je fais une escale au bistrot. Parfois pas. Je dis bonjour aux oiseaux. Allume FC dans la cuisine. Me pose derrière l’ordi, sors un bouquin. Me fais un repas, des machins, je picore ou mange ou m’applique spécialement si je fais des pâtes.
Puis suprême délice surtout si je suis crevée, c’est de m’allonger avec une compote de pommes home made et un fjord industry laitière made, et d’allumer la télé. La télé je ne la regarde pas. C’est trop dégoutant. Bête. Vulgaire. Trop con. Ca rigole, on se marre. Yé on se marre. Déprimant. Nan je vais direct aux chaines de cinéma. C’est bien le replay. C’est top. Alors quoi de plus merveilleux que de passer un moment avec Richard Widmark,( avec son petit rire insoutenable et méchant, sa drôle de bouche ) Anthony Hopkins, Albert Finey, Peter Lore, Orson, et des filles bien sur, oui Lauren je suis là….. Quel régal. Quoi de plus merveilleux que de regarder encore et encore Barry Lindon, ou un Hitchcok ou un bon film d’espionnage, ou un truc plus récent . Million dollar Baby, Melancholia, et le top un Scorcese.
Je repense aux derniers jours de R.mais je ne savais pas qu’il allait mourir. Je lui avais demandé s’il voulait des films qu’on regarderait ensemble. Et quel films. Il m’avait répondu:
—Un petit film de gangsters
Je suis toujours très émue lorsque je me répète cette réponse, celle d’un enfant presque: Un petit film de gangsters. Hier j’écoutais le vieux Lanzmann sur FC. C’était émouvant sa voix de vieux monsieur de 92 ans. Il disait que le nuit il se récitait des poèmes. R. faisait ça et dans son lit récitait Boz endormi, qu’il adorait.
La respiration de Booz qui dormait
Se mêlait au bruit sourd des ruisseaux sur la mousse.
On était dans le mois où la nature est douce,
Les collines ayant des lys sur leur sommet.
Ca me rend triste ces évocations: Change de disque imbécile! me dit une voix. OK mais….
Alors oui donc j’écoutais Lanzmann . Et là je me suis arrêtée de peindre. Il parlait des son film 4 soeurs. Alors j’ai regardé quand était la projection à l’UNESCO. C’est Lundi à 20h en sa présence. Il suffit d’aller sur le site de l’U. pour réserver. Avis aux amateurs. Certain que ça ne va pas être une comédie des Chevaliers du fiel. Je les déteste ceux -là. Quels cons. Et dire que des salles entières se bidonnent . C’est déprimant. Dé-pri-mant C’est certain que Raymond Devos aujourd’hui ferait figure d’une sorte de Jankelevitch par rapport à ces monstres de bêtise populistes. Populeux, calamiteux.
Hier matin, les garçons n’ont pas pu monter la caisse avec le miroir qu’on doit revoir pour l’expo à NY. Putan cet atelier en étage. C’est beau mais pas commode.
Après j’ai filé. Trop contente après mon boulot d’aller à un défilé. Christophe avait arrangé le truc pour Walter Van Beirendonck. C’est parti . Vers la place Monge ( où j’étais allée la veille avec les étudiants au théâtre Mouffetard pour Vies de papier/ Théâtre documentaire )Devant l’adresse il y du monde, un vieux avec un chien , déguisé en ce qu’il juge être la mode. Il dit qu’il est le Galliano du futur.Attends je mets le photo. Bouge pas… Pis non c’est moche le mec est en rouge, ça fait plutôt groupie du tour de France, avec une sorte de chapka et un chien qui n’a pas eu l’honneur d’être enrubanné.. On entre .
Ce doit être un parking. Très bel endroit. On est super bien placés. D1.
Bon. Je suis un peu déçue. Par rapport à ses autres défilés. Ici on est plutôt en évocation et déclinaison sex SM: Matières latex, gants de caoutchouc , cagoules qui cachent la bouche. Ou juste un orifice rond.J’adore les mannequins impassibles sous un voile résille. On dit des filles mais les garçons ne sont pas bien gros non plus. Bon. Bon. Ce qui est génial c’est que tout se passe en 15 ou 20 mn. Tout le boulot pour 15mn de show pas assez show pour moi. Ceci étant dit, je en jure que par Thom Browne et ses géniales mises en scène. Le défilé c’est Samedi à 13h30 mais où? J’aimerais trop y aller…En sortant on va boire un mauvais chocolat chaud au rade du coin qui n’a jamais du abriter des créatures de défilé. Il y a à la table à côté un garçon qui est sympathique avec son bonnet il a la panoplie intégrale du dernier défilé avec manches terminées par des gants:
Et la totale. grigris, chaussures etc, bonnet. J’avoue qu’en défilé c’est marrant mais en réel c’est un peu ridicule .
Le grand théâtre d’Oklahoma
C’était très plaisant cet après-midi de travail pour le décor. J’appréhendais un peu car j’étais en retard. Ai travaillé hier et tôt ce matin…. Des roto-reliefs, des films sur Coney Island la nuit, des drapeaux, des grosses têtes de carnaval. Préparer du thé, acheter des gâteaux. Planqué les oiseaux dans la chambre car il ne sont pas habitués au monde et au bruit. Ils sont les rois de l’appartement, bien tranquilles. Je n’arrête pas de faire des listes de ce que j’ai à faire. On n’a pas mangé la galette des rois qu’a apportée JF. Il dit qu’il travaille prochainement avec des enfants transexuels. On ne parlait strictement pas de ça il y a quelques années. Il fait aussi des ateliers dans les hôpitaux pour enfants à maladie dégénérative ( on dit ça? ). J’avais réservé ma place pour aller voir Lulu, et retrouver F. et A. Pfff. j’ai oublié quelle imbécile. Passe moi le sel.
Je voulais aller faire un tour, vu le soleil et puis me voici encore ici. J’écoute France Gall, ben pourquoi pas. C’est assez vivifiant/ Il y avait un petit garçon ce matin chez un commerçant qui chantait et chantait. C’est rare d’entendre chanter. R. chantait tout le temps. Moi ça m’arrive, mais pas tous les jours. Pas souvent en fait. L’autre jour à notre bar secret de Saint Germain et d’après les cours, le Balto qui est vraiment sympa avec des habitués et pas des genre artistes en velours, eh bien on a chanté. Le 26 il y a une fanfare ont ils dit !!!! ( A la Palette ils sont tellement désagréables je n’y mettrai plus les pieds)
Au Pré au clercs, un monsieur bien mis et assez âgé a renvoyé son plat. Agacé.
—Je n’ai pas demandé ça.
— Mais monsieur….Mais heu…Oui Monsieur, je vais chercher X qui à l’habitude de vous servir.
Ci-fait. Le monsieur:
—J’ai demandé une tranche de boeuf avec de la sauce blanche dessus. Pas un tartare. Le garçon fronce les sourcils.
— Une tranche fine de boeuf???Ah.??
On lui ramène la carte . Victoire ils ont trouvé de quoi il s’agit: Une assiette de saumon fumé avec un petit pot de crème. Ouf. Je regarde ça du coin de l’oeil. Echange de regards. Puis le monsieur veut payer et sort sa carte. Il prétend que le code a 8 chiffres.
—Mais Monsieur non, il n’y a que 4 chiffres sauf erreur de ma part bien sûr.
—Il y a 8 chiffres.
—Oui Monsieur. Je vais demander à X qui a l’habitude de vous servir. Attention vous vous êtes trompé deux fois. Ca fait 23, 50/
Le Monsieur sort lentement son portefeuille et au bout d’un long moment pose deux pièces de 2 euros sur la table.
Le garçon revient:
—Heu, Monsieur…
Etape 2, un billet de 10 et pièces rangées….
Vieillir….
Hier Galerie de Berlin, et Paris. Hier soir, Toguna au Palais de T avec Philippe Morel, Yves le Fur qui avait fait il y a longtemps cette magnifique exposition: La mort n’en saura rien. C’était et c’est un beau titre/ C’était quoi????:Nanananan et elle aura tes yeux?? La mort viendra et elle aura tes yeux: Pavese) et aussi Frederic Dassas.
Demain matin Décor +. Paillettes, pigments, blanc, nacre, cuivre, vernis.
J’espère que je pourrai aller à Florence mais ça me semble mal parti. Berlin le 2, en aller retour. Pas tellement le temps d’écrire quoi que ce soit. Mercredi RV pour parler de l’émission sur France Culture qui se fera en avril. Coup de fil d’Edit Scob qui me fait bien rire avec son histoire de médecin.
Voilà. Bon direction un verre de vin. Et je ne fais plus rien.
Est-ce une bonne idée que ce catalogue pour Caen. Sais pas.
Nicolas Gogol écoute ça/ Un singe en hiver
Moi en singe de la couverture d’un magasine
Alors que je sortais de la galerie où nous avions RV avec P.A, je me suis dit que j’allais marcher. Il n’y a que lorsque je bouge que mon dos me fiche la paix. Se lever d’une chaise est douloureux etc…. Bon. Marchons, marchons…. Et tous ces gens avec des paquets, des sacs. Drelin ! Les soldes me dis-je. Et me dis-je aussi, mais Noel c’était hier et ils se précipitent encore pour acheter des trucs?. Bon. C’est néanmoins délicieux de n’être pas dans le rythme des autres et de déambuler nez au vent. J’aperçois dans un magasin un manteau orange que j’avais repéré un jour, puis oublié. A peine vu , il est enfilé. Ho misère, je disparais dans le tissu . On dirait que je vais entrer sur la piste du festival du cirque de Monaco. Je me regarde. Je me fais rire. « Ca taille grand ? « est la question stupide que je pose. A ce moment là une dame me dit : Il est beau… et je réponds Ah comment vas tu ? croyant reconnaitre je ne sais qui qui n’est pas je ne sais qui mais personne. Bon . Tanpis. On m’apporte le même en couleur rose dentier des années 50. Je ne m’offusque pas. Mais là, c’est le même manteau qui aurait été passé à la machine 60 degrés avec essorage à 1800 tours . Je peux retourner sur la piste du cirque de Monaco pour la deuxième partie de mon numéro.
PINK
Me voici bouclée à Vichy après avoir récupéré M. qui nageait dans une eau glauque . Pendant qu’elle rejoignait la rive, moi je parlais à son mari Jean Louis T. qui était dans ma poche bien à l’abri.
Puis l’expédition a commencé. Il fallait se faire à la situation, porter le brassard à croix gammée. Obligatoire. Il était grand comme un mouchoir. Je ne voulais pas le mettre. J’ai tenté de le retourner.Mais on m’a dit qu’on me tuerait et que les temps allaient être difficiles. J’ai croisé Hitler ( et non Pétain qui n’avait aucun rôle dans mon rêve ) habillé en jaune de chrome et très petit ( je pense qu’il était tel que les frères Chapman l’on représenté dans une installation ), il passait sur ma gauche. J’étais épouvantée non par Hitler à qui par la suite j’ai fait des grimaces . Je lui disais que sa svatiska n’était pas neuve, mais très belle. C’était bien là l’horreur: des costumes impeccables, des uniformes sur mesure, même pour le gros Goehring tout en blanc. J’avais peur de tortures. En fait j’étais dans la situation d’un juif persécuté sauf qu’on me harcelait pour être nazie. Je me disais que j’allais devenir squelettique.Bientôt la faim allait faire des ravages. Je ne sais plus. Le salut était très compliqué et je ne voulais pas le faire Je me souviens être allée chez Anne ( je ne trouvais plus la maison et j’ai demandé à des hommes en terrasse. Près de la mer à nouveau, un joli passage avec des maisons et des enfants sont venus vers moi pour m’indiquer la porte. Anne était devenue une collabo dans une maison sublime avec un plafond incroyable. Le salon était une colline , et il y avait là la bourgeoisie de Vichy en costumes propres à l’époque. Moi je voulais avertir tout le monde du danger en montrant mon brassard. Personne ne s’y interessait. A table ( j’ai dû porter une robe longue qui était prête pour moi dans le couloir d’Amiens, j’étais assise à côté du Furher. ( C’est là où je l’ai fait rire avec mes grimaces ) Il y avait quantité de nourriture obtenue au marché noir. Je me souviens ‘un homme qui disait qu’il mangeait autant de poulets qu’il voulait….
Retour hier. La route seule en voiture; J’aime bien. En fait j’aime bien pouvoir m’isoler mais dans la maison ce n’est pas très facile l’hiver. En regardant la vitrine de chez J le libraire, un type me dit que je le dérange car je parle de Clérambault à mon frère. Je lui dis: Je vous dérange ?
Je suis prête à en découdre. Parfois ça me prend et c’est horrible. Je sais qu’il faut que je ma taise mais je continue. C’est nul, bête et injuste. Bref je lui dit que c’est un vieux con.Puis on rit puis je m’en fiche la barbe.
Je prends le Clérambault : “Oeuvres choisies “
Fabriquer du marbre avec de la neige
Je suis dans une exposition et dois récupérer ma veste noire et mes chaussures posés près d’un cratère. Au fond du volcan des corps sanguinolents , vivants ou morts je ne sais pas.
Il sont vivants ils bougent . Ce sont des lambeaux de chair comme un Goya des Désastres la guerre. Je n’ose plus regarder ni m’approcher. J’ai peur de tomber. Et je dois récupérer mes chaussures. Un des morceaux a bougé. Ce sont des hommes. Chair et cuir noir. Une des créatures chevauche un squelette de géant qui tourne le crâne vers moi. Je mets des lunettes de soleil. C’est une sorte de Sabbat masochiste ;sexuel et violent.
Dans une rue, un homme assez jeune ( genre Johnny Depp )mais beaucoup plus grand habillé en noir avec un chapeau haut de forme. Une sorte de dandy en velours frappé, moiré. Je ne me souviens pas bien. Si, je le vois: il boit une sorte de fumée ( comme dans Jekyll et Hyde ) et ce truc est une drogue puissante. Il prend alors l’apparence des morceaux d’hommes du volcan ( Est ce parce qu’hier nous avons évoqué Malcom Lowry dont le livre m’a barbé mais le film de John Huston fasciné grâce à Albert Finey ) Bref c’est délirant, il s’approche de moi, je ne sais plus…. Je suis terrorisé car il est malade aussi, fou, hors de lui, les yeux il les pique avec je ne sais quoi. Bref je ne sais plus.
Ce matin je suis montée au Supeyres mais il y avait un vent de voleur un sinistre et la neige usée.
J’ai trouvé un article sur la communauté des Brigandes. .
Il me semble que j’en avais déjà parlé quand j’ai découvert leurs épouvantables vidéos et leurs propos.Visiblement elles sèment le trouble dans une petite ville où elles ont élu domicile avec hommes et enfants déscolarisés.
Retour à Paris demain Midi. Il fait vraiment mauvais et une semaine c’est bon.
SAPINS
Il y avait la neige. J’étais contente. Bloquée à la maison seule le soir. C’était bien. Le lendemain je suis allée diner chez P et E. En repartant la route était à nouveau blanche. J’ai roulé tout doucement, croisé deux chevreuils qui traversaient tranquillement. Autrefois j’avais un peu peur la nuit dans la maison. A présent plus du tout. J’écoute la radio. hier j’ai marché, contourné le château et ses nouvelles barrières, vu quatre personnes dans un champ blanc et je ne sais pas ce qu’elles faisaient ces personnes un peu courbées vers le sol blanc. Je mange un marron glacé par jour. Si je ne me cobtôle pas c’est la boite en une journée.
Je continue les images lumineuses, ai lu vite un livre qu’on m’a offert. Agréable et drôle amis je crois que je l’ai déjà oublié: Emma Reyes/ Lettres de mon enfance. Commencé unD’un Chateau l’autre mais je n’ai pas envie je crois de lire Céline ici, ou maintenant ou les deux. J’ai acheté en partant Les Disparus de Daniel Mendelsohn… Cohen c’est quand même super déprimant !!! ( france-culture )
Soupe et pas grand chose. Ca me suffit.
“Si c’est doit qui donne les cartes ; je me retire du jeu….”
………
“Me voici, me voici je suis prêt mon Dieu….”
“You want it darker”
C’est bien de lire tranquillement. D’être seul en sachant que E et P ne sont pas loin.
DIVERS
Heu
De retour de Monaco pour un colloque très sympa. Même si je ne suis pas trop « discussions « entre artistes, {je n ‘ai jamais été passionnée par les conversations interminables, } que j’ai envie de déjeuner seule et le soir d’aller vite à l’hôtel . Mais tout était très bien organisé. Temps splendide. Cela ne m’empêche pas de littéralement haïr cette ville. Je m’y sens terriblement mal. Enfermée, sans repères. Je n’y comprends rien. C’est plein de bagnoles, on ne voit pas la mer, il y a des cameras partout. Berk. Comme si une main immense me poussait dans le dos, vers la mer que l’on ne voit toujours pas. J’ai beaucoup aimé les taupes de Phillipe Quesne. Novotel 10 eme étage….Arrivée le lendemain à Paris à 23h . Bouh. Mais home sweet home. Pour ma présentation j’ai décidé au dernier moment de ne montrer que peu de choses et de raconter plutôt. Je ne sais d’ailleurs pas ce que j’ai dit. J’ai lu une liste, passé l’extrait ou Scob chante les mannequins, raconté la chemise à carreaux et le verre de lait, puis quoi? Sais pas.
Hier RV avec Max en prévision de l’installation du portail et aussi de la modification du Miroir qui part à NY.
Et aussi pour les accessoires d’Oklaoma.
J’ai oublié de rappeler France Culture pour l’émission Nicole. Ca fait beaucoup de travail jusqu’en septembre. En plus il faut que j’aille à Berlin et Barcelone. New York pas certain que j’aie le temps.
Hier c’était trop sympa l’apéritif chez G. que j’aime beaucoup; c’est un érudit, il parle un peu comme Darry Cowl ( c’était hier Darry Cowl )! C’est à dire qu’il pense plus vite qu’il ne parle. J’ignorais son intérêt pour le fürher. C’est incroyable les petits fascicules nazis qu’il a. Ca mesure peut être 4 cm. Avec des photos et des petits textes à la fin. Dommage que ce soit au service d’horreurs. La catalogue de l’’exposition d’art dégénéré est là aussi. Bref. On est repartis accablés car l’appartement est juste une merveille de plusieurs centaines de mètres carrés près de l’Etoile. Je crois que je n’ai jamais vu si grand et si haut. Tout blanc. J’avais l’impression que chez moi ça se transformait en roulotte d’un seul coup.
Sais pas quoi faire.
Cinema avec Balth. Le crime de l’Orient express. Grosse production agréable et enneigée!
Retard
Oh Oh. Il me fait peur celui là!!!!
Pas le temps.
Alors quoi. Dimanche dernier reprise du tennis. Pas terrible mais pas catastrophique et Lundi premier cours, pas mal. Bon, je n’ai plus l’entrainement cardio, mais ça va. le prof dit que c’est pas mal du tout, bonne préparation etc. Bon eh bien je suis bien contente. Ca fait du bien de se redéclancher. Mardi beaux-arts. Chercher une salle car le bruit des travaux rend tout dialogue impossible. On tourne on vire pour chercher un refuge. Nous voilà pénards au grand amphi , mais vites boutés hors de l’espace par un groupe de Chinois adultes.
Recherches pour l’expo de Caen, aller retour à Rennes pour rencontrer au TNB toute l’équipe du spectacle. Avant ça m’angoisse toujours. J’avais dit non, j’ai dit oui. Bon.
Lecture d’un petit livre sur les Jeux Olympiques de Berlin en 36. Un peu mince ( quelques témoignages) et considérations sommaires sur Leni Riefenstahl. Puis le livre plaisant de Daniel Mendelsohn. Une Odyssée.
Quoi d’autre? ( j’entends dans mon oreille Serge Gainsbourg Et quoi d’autre )Diner avec D et D. Et hier cirque des Mirages au Bal Blomet, salle sympa que je ne connaissais pas dans le 15eme. Ce quartier me rappelle mes visites à Aane et ça me rend triste de ne plus dire d’imbécilités avec elle. Bref. .Nouvelles deJJ qui est sorti de l’hôpital. Je ne savais pas qu’il y était entré. Je dois partir diner chez P. Mais je sais que je traine, que j’ai la flemme et que je vais être en retard.
Deux grands tableaux nouveaux presque finis, je laisse reposer. Un troisième à poursuivre demain avant le tennis.
Mardi soir Vacances beaux-arts. Chic. Mais en même temps ils sont super cette année. on verra le travail aux UC.
J’aaaaaaaarriiiiiiiiiiive….
DE TOUS CÔTÉS ON N’ENTEND PLUS QUE ÇA
Vendredi soir, me fait piquer mon sac au bistrot. Rien compris. dedans uniquement l’appareil photo et mes clés d’atelier. Bon.
Samedi on décide de partir à la Madeleine à vélo. Temps magnifique ( aujourd’hui pluie battante ). Déjà beaucoup de monde, des gens tristes qui ont un bouquet, une lettre , des photos agrafées. Les drapeaux, sur le dos des grands portraits de Johnny. Des panneaux/ Merci Johnny/ des bouts de phrases entendues: “Ils peuvent pas comprendre ce qu’il était pour nous ». Je serais curieuse de savoir l’absentéisme au boulot ce samedi matin. « J’ai dit que j’étais malade, fallait que je sois là » .
Puis les sosies ou semi sosies. De 1 m 50 à 2 mètres. Une dame en vison place de la Concorde se tient à un lampadaire. Elle doit revenir de la cérémonie de Jean d’Ormesson la veille. C’est vrai qu’il est curieux de voir ces deux mondes, ces deux cérémonies opposées totalement . Deux Frances, une France. Quelqu’un me dit: J’ose pas le dire, c’est dégueulasse ce que je vais dire, mais je croyais pas qu’il y avait autant de ploucs « .
Je dis qu’effectivement c’est assez deg de dire ça. Mais ici c’est vrai c’est une France hyper popu qui pleure, qui chante, qui photographie et applaudit. J’entends que les tatoueurs sont débordés depuis la mort de J. Différents modèles: Mains enchainées, dates de naissance et mort…
Je me souviens de Johnny Roc, sosie officiel ( on l’avait vu à Gonfaron lors des fêtes d’été du Samedi soir !!), qui va faire un carton sans aucun doute depuis la disparition du vrai.
Bon et moi la grosse patate qui bouge plus ses muscles, est ce que je vais faire un carton au tennis que je reprends ce matin après un an d’arrêt. je redoute.. A glagla.
He’s back with his gloves
La tasse
Ce serait un récit .On verrait d’abord une image .
Une tasse.
Une tasse posée sur un fond noir. Un tasse filmée du dessus.
La tasse est blanche ce jour-là. On ne peut pas deviner que c’est une tasse à ornements bleus.On ne peut pas deviner que le fond est une table sombre.
La tasse est remplie.
Si l’on ferme un peu les yeux, c’est une figure géométrique que l’on voit: trois cercles concentriques, un disque foncé sur un disque blanc , lui même posé sur un disque clair. Fond noir.
On ne voit pas de table. La table c’est le fond noir.
On voit alors la tasse comme on verrait une cible. Plutot comme un rotorelief.
Un rotorelief en porcelaine blanche à fleurs bleues invisibles.
Un rotorelief à l’arrêt.
Cette tasse devant moi. Je n’y ai pas encore touché.
Je lui préfère celle que j’ai appelée un jour de Novembre, la tasse miraculeuse.
On dirait une auréole peinte , une grande ostie imprimée. La cuiller à gauche de la tasse est toute plate,
Miraculeux vraiment ce cheval scintillant, en plein galop dans le fond de la tasse. Hypnotique . Il galope à la page du 14 novembre 2005 dans mon journal.
l’anse à droite est presque à la place de la tête de l’animal.
Il tourne pour l’éternité au coeur de l’ordinateur. Cette course pour toujours jusqu’à “après”me rend folle, ces ruades, ces pattes arrières, ces sept images qui se succédent.
A côté de la sous-tasse quelques grains de sucre. Une petite cuiller à gauche , puis à droite. Parfois ma main prend cette cuiller, délicatement.
La cuiller est posée sur un morceau de sucre fondu.
La tasse contient un liquide noir. Il peut être clair ou épais. Le liquide se boit souvent chaud.
Je l’aime brûlant et pas trop fort. Certains ajoutent du sucre ou un peu de lait; je n’aime pas le lait.
Je le bois s’il n’est pas amer. Je ne le finis jamais. Jamais.
Parfois je ne le bois même pas.
Mais j’ai le plaisir de le préparer, de le servir, puis de l’abandonner.
Lorsque je vais lui rendre visite, elle a préparé les tasses.
Chaque fois elles sont différentes. Posées ou non sur un petit plateau.
Le rituel est de boire puis de parler.
”Moi, immobile j’attendis jusqu’à ce que ma mère vint boire le sang noir.”
C’est ce qu’Ulysse dit après s’être adressé ainsi à Tiresias:
Je vois là devant moi, l’ombre de ma mère défunte.
Elle se tient muette près du sang, et n’ose pas regarder dans les yeux de son fils, ni lui parler.
Dis moi, seigneur comment me faire reconnaître.
Tirésias répond ainsi:
La chose est simple à dire et à faire comprendre:
Tous ceux des trépassés auxquels tu donneras licence de s’approcher du sang te parleront selon la vérité/
Ceux que tu écarteras redescendront.
Je me dis parfois, que la tasse à chaque fois préparée contient “le sang noir”.
Qu’ainsi je peux entendre. Qu’ainsi d’autres me voient et m’entendent moi aussi .
Cela signifierait aussi que je suis plutôt mort que vif, et que c’est moi qui suis aux Pays des morts/ . Je ne m’y vois pas trop à vrai dire au Royaume des défunts;
L’idée ne me plaît qu’à moitié. Elle me fait rire à moitié. Elle me fait rire jaune.
Aux Enfers à mon insu…Je ne peux y croire.
Je n’y ai vu personne. Il n’y a personne. Je n’ai pas vu l’ombre de ma mère, je ne l’ai pas entendue. Elle n’est pas là.
C’est une visite aux vivants qui se prépare donc.
Ce serait un récit .On verrait d’abord une image .
Un portrait.
Quelqu’un serait assis devant un fond. un rideau .
Un homme ou une femme, un enfant peut être. Les mains sont crispées semble t-il .
Le visage est enfermé dans une sorte de cagoule blanche à oreilles.
Les yeux sont deux trous noirs.
“Oreilles blanches” appelons ainsi le modèle est photographié alors qu’il regarde la projection d’une tasse filmée du dessus et sur un fond noir.
La tasse est blanche ce jour-là.
On ne peut pas deviner que c’est une tasse à ornements bleus.
On ne peut pas deviner que le fond est une table sombre.
La tasse est remplie.
Si l’on ferme un peu les yeux, c’est une figure géométrique que l’on voit: trois cercles concentriques, un disque foncé sur un disque blanc , lui même posé sur un disque clair. Fond noir.
On ne voit pas de table. La table c’est le fond noir.
On voit alors la tasse comme on verrait une cible.
Plutot comme un rotorelief.
Un rotorelief en porcelaine blanche à fleurs bleues invisibles.
Un rotorelief à l’arrêt et que regarde “Oreilles blanches”
A la cible immobile succède une auréole peinte , une grande ostie imprimée. La cuiller à gauche de la tasse est toute plate,
Miraculeux vraiment ce cheval scintillant, en plein galop dans le fond de la tasse. . Il galope aussi à la page du 14 novembre 2005 dans mon journal.
l’anse à droite est presque à la place de la tête de l’animal.
Il tourne pour l’éternité au coeur de la porcelaine. Cette course pour toujours/ jusqu’à “après” rend fou,
Sept images qui se succèdent rendent fou.
Sept images d’un film de Buster keaton
En regardant la suite du film , Oreilles blanches comprend que Le rituel est de boire le contenu de la tasse puis de parler.
On entend alors:
”Moi, immobile j’attendis jusqu’à ce que ma mère vint boire le sang noir.”
C’est ce qu’Ulysse dit après s’être adressé ainsi à Tiresias:
Je vois là devant moi, l’ombre de ma mère défunte.
Elle se tient muette près du sang, et n’ose pas regarder dans les yeux de son fils, ni lui parler.
Dis moi, seigneur comment me faire reconnaître.
Tirésias répond ainsi:
La chose est simple à dire et à faire comprendre:
Tous ceux des trépassés auxquels tu donneras licence de s’approcher du sang te parleront selon la vérité/
Ceux que tu écarteras redescendront.
Oreilles Blanches se dit que la tasse à chaque fois préparée contient “le sang noir”.
Qu’ainsi il peut entendre. Qu’ainsi d’autres le voient et l’entendent aussi .
Il se dit alors , que photographié ainsi devant le fond aux ornements, il est plutôt mort que vif, que c’est lui qui est aux Pays des morts: au Royaume des défunts;
C’est lui qui est mort. Il ne peut y croire. Aux Enfers à son insu… Il n’y a vu personne. Il n’y a personne. Il n’a pas vu l’ombre de ma mère. Il n’a pas entendu sa voix.
Elle n’est pas là.
De Jean à Julien
Ne vous laissez pas abuser. Souvenez-vous de vous méfier. Et même de l’évidence: elle passe son temps à changer. Ne mettez trop haut ni les gens ni les choses. Ne les mettez pas trop bas. Non, ne les mettez pas trop bas. Montez. Renoncez à la haine: elle fait plus de mal à ceux qui l’éprouvent qu’à ceux qui en sont l’objet. Ne cherchez pas à être sage à tout prix. La folie aussi est une sagesse. Et la sagesse, une folie. Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons. Jetez ce livre. Faites ce que vous voulez. Et ce que vous pouvez. Pleurez quand il le faut. Riez.
J’ai beaucoup ri. J’ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n’est très important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est belle.
Jean d’Ormesson
De Jean D’Ormesson à Johnny
Hier en cours j’ai à peine évoqué d’Ormesson dont je n’ai rien lu mais qui m’a toujours fait sourire . Quand on regarde des archives, on le voit jeune et légèrement moins buvable que le vieux sage, honnête homme et séduisant dans son « étiquette « et sa langue.
Je voulais que les étudiants sachent ce qu’est un homme du XIX ème siècle.
Une sorte de fossile, de truc que l’on tourne et retourne avec une pince spéciale pour « voir ». Si on incise on trouve Chateaubriand, Jamblique, Lucien de Samosate, Apulée et bien d’autres. Ca me parle. Mais on découvre aussi des tas de choses contemporaines que cet homme vivant et attentif connaissait.
Quant à Johnny, ( après une nuit encore pénible de rêves et cauchemars :morts, casques de guerre, vieille dame dans un village et une cuisine faite de morceaux de Palais italiens, villages, procession, mer derrière une voie de chemin de fer, chemin côtier, commande pour une place publique, motifs guerriers, travail inachevé puis installé puis marqué dans le plâtre de la réalisation, par les empreintes de pas d’un artiste star qui se greffe sur mon travail, tout comme cette vieille dame et ses casques gravés et ses quelques gouaches splendides. Larmes et impossibilité d’aller à l’enterrement de G. Villa Médicis , une porte que je connais pas. Drip. Couleurs dont le turquoise.) Et me revient l’instant la maison où j’arrive car une famille de Bucarest me dépose. Mais je laisse les portes grandes ouvertes et quand je reviens, je crois dans l’escalier un homme et un garçon. Des voleurs qui n’ont pris malgré l’argent et les ordis, qu’un tampon de l’entreprise Delprat Frères et une sorte de sceau dont je ne vois pas l’image.
Je roule à vélo , on m’annonce une côte puis hop une descente vertigineuse. J’ai des vêtements trop chauds. Camille me suit.
Un coup d’oeil par la vitrine du café. Un homme porte sur son épaule un sapin.
Bref quant à Johnny ( la guitare qui fait des flammes !!!) disais-je… Johnny. Comme toute Française de base, ce monument je l’aimais bien. Je l’avais rencontré plusieurs fois et j’avoue qu’avec ses yeux très clairs et intenses lorsqu’en plus ils étaient maquillés, avec sa concentration , il était impressionnant. Un de ces jours là il sortait de la scène du théatre Edouard VII / Les sosies l’attendaient à la sortie des artistes mais il sortait d’une autre façon/ Je me souviens que bien plus tard alors que nous passions en taxi, l’un d’eux était encore debout dans la nuit avec son bouquet de roses. Ca m’avait fait de la peine. Ce type-là debout dans le froid qui attendait son héros comme une fiancée. Que lui aurait-il dit ou bredouillé, dans le noir. ) Bon donc dans la loge il était assis , silencieux. Rentrer dans le saint des saints n’était déjà pas une mince affaire et R. avait dû montrer patte super blanche. Moi je suivais ( comme dans ces cas là ) de Georges Wilson, Michel Bouquet, Eddy Mitchell, Jean Louis Trintignant, ou François Mitterrand, Pierre Prévert, Jean-Maris Rivière, Charles Trenet et j’en passe. De Chantal Goya à John Malkovitch en passant par Chabrol, Louis de Funès, Fellini, Jean Pierre Leaud, etc etc … oui je suivais comme un petit toutou un peu timide. Je cite peu de femmes finalement. Hum. Qui ?
« La France orpheline de Johnny », témoignage, larmes, Hughes Aufray qui explose de muscu ou de produits gonflants dans son jean super serré. Mais il est encore pas mal .
Nous papotons avec le libraire . Line Renaud croyait au miracle, “la France n’es plus tout à fait la même « , les touristes eux mangent quand même leur omelette et on entend parler de décor de théâtre à deux tables plus loin.
Je me suis mise en deuil minimal alors que je devais aller à l’atelier et peindre. L’annonce de la mort de J est une trop bonne occase pour fuir la peinture. Quand je regarde les images de la galerie de Berlin, j’ai intérêt à activer.
Pas saigné du nez aujourd’hui mais encore hier soir.
Tiens en parlant Johnny, son producteur m’avait demandé quand j’étais à Rome un projet d’affiche . Ca n’a pas marché et les peintures ( car j’avais fait des grands trucs ) doivent moisir quelque part et c’est très bien ainsi.
Bon. Faire des chèques. Aller à la poste et la banque.Passionnant.
CASQUE EN ACRYLIQUE
Je me suis assise et j’ai regardé les oiseaux un bon moment. Mais c’est épuisant de les voir sautiller et voleter de façon incessante. C’est incroyable ces mouvements et petits piaillements. Il y a aussi les mouvements de plumes, les mouvements de queue et on dirait un ventilateur. Ils aiment se baigner et ça me fait rire quand ils sortent de l’eau en en mettant partout évidemment. Voilà qui me réjouit à vrai dire. Le jour baisse, Valérie Mrejen parle, ma tisane est froide. Les oiseaux s’immobilisent derrière la fenêtre.
Ca m’angoisse de reprendre le tennis demain. Un an sans courir. Un an et demi depuis la disparition de R, à travailler sans cesse et à ne plus faire attention à ce que j’ai toujours pratiqué régulièrement jusqu’à 6h de tennis par semaine, le vélo, la piscine. L’été le VTT et des sorties de 4 heures.( je pense avec nostalgie à cette promenade épuisante et magnifique sur les crêtes des Maures. 5h et retour en pleine chaleur, au col du Barracuchet chaque année avec P. Bon. Il suffit de tout reprendre mais une flemme, une paresse gigantesque se sont emparées de moi . Et seule mon exigence s’est collée sur le Pilates parce qu’on me dit ce que je dois faire. Rien de ma propre initiative.
En sortant de Dada Africa, belle exposition à taille idéale nous buvons un thé au Colibri à côté de cette improbable boutique qui ne vend que de la moutarde!. et je m’achète ensuite des Nike. Ma pointure est en voie de disparition 38, ce sont les enfants de 5 ans aujourd’hui qui ont un pied aussi petit , et il n’y a pas de choix. Ou un truc de couleur immonde ou les Nike blanches. C’est vite choisi. J’en profite pour acheter cette sort de cagoule ravissante. Lecture dans le métro de la description de la villa Palagonia. J’aime bien ce prince misanthrope qui installait les fauteuils de sorte que personne n’ai quelqu’un face à soi, qui les inclinait tant que l’on glissait, ou qui avait inventé un système de pieds à ressorts pour que la personne tombe. Il y avait encore la possibilité d’un bond dû à la présence d’une aiguille dans un coussin. J’aime beaucoup cette idée d’une petite société malmenée dans ses codes et convenances. L’étiquette ébranlée, les 600 statues et le grand couloir qui menait à la villa devaient être magiques. Je ne sais pas comment est mort le prince.
Le bouquin de Fernandez sur la Sicile est bien. Très agréable à lire en tout cas.
Je poursuis les images pour les boites lumineuses et ça m’amuse beaucoup. J’y prends vraiment plaisir. C’est comme mélanger la peinture à ce que je vois et photographie: Mélanger Le grand méchant loup que j’ai peint à des camées vus à Florence l’an dernier. Associer les sculptures de la Villa Palagonia avec des bijoux récupérés dans des catalogues de vente et des dripping ou des taches de peinture dans l’atelier. A Palerme j’ai aussi photographié énormément de marbre. Marbres et marqueterie affolante de divers espèces ,dirais-je moi qui ne suis pas Caillois.
Bon New york est ficelé sauf le miroir et je dois appeler Max.
Il y aura donc à priori 3 peintures , un caisson et la sculpture.
Pour Caen, c’est grosso modo plié aussi. Rien de nouveau. Je garde cela pour Berlin en Septembre, pour Arco avant et Bâle .
Le décor. On verra.
L’émission il suffit de s’y coller.
Toute la journée j’ai bu de la tisane avec du thym, du citron et du gingembre. C’est trop bon. Les pommes cuisent et la soupe au potiron. Des endives et des pommes de terre-carotte. La semaine est faite et F pourra picorer s’il passe. Sinon je me taperai ça toute seule. Bouh.
Zut j’avais pris une photo bien de Georges Grosz et le masque et pftt, c’est blanc. C’est ça en mieux:
RIEN A VOIR MAIS
THOMAS WILFRED
Neige hier. Jour où j’avais décidé de partir dans le Forez. J’en ai rêvé tout l’après midi, regardé les horaires de train etc et finalement ne suis pas partie. C’était gentil qu’il neige ici pour que je sois contente et ne regrette pas trop. Le nouvel oiseau s’appelle Biche. Ils ont l’air de bien s’entendre. Ils papotent et se baignent dans l’eau où ils doivent boire. Bibliothèque centre Pompidou. pas des choses affolantes sur Disney. Je cherchais plutôt sur la guerre mais peut-être dois-je aller à la cinémathèque. Livre offert parJ: Manganelli. Ca me dit quelquechose et rien à la fois. Génération de Italo Calvino sans doute. Je regarde un livre: Le 18eme siècle au cinéma, Marat Sade. Je picore quelque chose sur le cinéma et la Shoah de Fleicher, plutôt intéressant. Il y parle beaucoup du fils de Saul et si je ne m’abuse Didi en a écrit un aussi.
Dans le titre de celui de AF il est écrit « tourner autour ». J’aime bien cette idée de tourner au tour et aussi de « Rien à voir mais « dans le texte d’une étudiante.
Reçu le bouquin de Fernandez Le radeau de la Gorgone. 1988. Livre de poche avec photos en noir et blanc. J’aime bien ça les photos en noir et blanc et celles qu’il y a dans les livres de Sebald. Ce type, Fernandez dans ma mémoire s’associe au Centre Français de Rome et à quelque chose de mondain. Où à la période où je vivais là-bas. Tiens je vais wikipédier. Est ce qu’il est mort?.
Né en 29/ académie Française. Putain il a au moins écrit 5 mètres de livres.
Je file prendre un bain.
Fini la peinture infernale mais de sais pas du tout quoi en penser. Le stand pour Independant N York C’est bon. Plus qu’à trouver la solution pour que tienne le miroir et les singes sans faire de trous au sol. Ai appelé max.
Palagonia suite
Comme le précise l’essayiste Giovanni Macchia (1987, p. 2), « en 1770 déjà, la villa Palagonia était devenue une halte obligée pour les voyageurs, aux yeux desquels, de Jean Houel à Goethe et von Arnim, elle semblait résumer toute la bizarrerie des choses siciliennes ». Les monstrueuses statues de la villa étaient initialement au nombre de 250 – certaines sources avancent le chiffre de 600 – et il en reste à présent 62. Pierre Sébilleau (1966, p. 292) a fourni d’exaltantes informations aux personnes qui, de nos jours, souhaitent la visiter : « Ce chef d’œuvre mérite, mieux que tout autre, le nom de « folie ». Sur une place immense, écrasée de soleil, s’ouvre, de guingois, un portail soutenu par deux atlantes hauts de trois mètres, mais qui n’en sont pas moins des nains monstrueux, l’un vêtu en égyptien, l’autre en gentilhomme avec fraise et rhingrave [2] baveuse. Passé ce portail, vous pénétrerez dans un jardin, fouillis de palmiers sales, de cactus mités et d’herbes folles, qu’entoure un mur surmonté d’une frange ininterrompue de statues, hautes d’un mètre environ et représentant des musiciens, des danseurs burlesques, des stropiats, des bossus, des monstres : animaux à tête d’hommes et hommes à têtes d’animaux. Par contre, la villa se présente avec une belle façade convexe aux nobles balustrades. Mais elle n’a pas de porte ! Vous embouchez la seule ouverture qui s’ouvre devant vous : une sorte de tunnel jalonné de statues fantomatiques, qui traverse le corps du logis de part en part et vous mène devant la façade arrière, concave celle-là et encore plus harmonieuse que l’autre, avec son escalier à double révolution. Mais vous n’avez aucun recul pour l’admirer : le mur couronné de grotesques est là tout près, percé d’un autre portail aux atlantes monstrueux. L’intérieur est tout aussi extravagant, mais encore plus désolant de saleté et d’abandon. Vous y accédez par un vestibule ovale, dont les colonnades en trompe-l’œil gardent de l’allure sous une couche de crasse. Mais il faut enfoncer une porte déglinguée pour entrer dans la galerie qui longe la façade convexe et qu’encombrent les débris amoncelés d’une ravissante décoration faite de miroirs, de stucs et de panneaux en marqueterie de verres colorés. À côté, dans une grande salle au plafond tapissé de miroirs vénitiens, sertis d’or mais ébréchés et verdis, on ne trouve plus rien des facéties du prince de Palagonia : statues dont la main était placée de telle façon qu’elle accrochait les perruques au passage, sièges dont un pied se pliait quand on s’y asseyait… ».
Giovanni Macchia
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DIFESA DEI TAGLIAPIETRE DEI MOSTRI BAGHERESI
Contro il severo giudizio espresso due secoli prima dal Goethe, un articolo del giornalista catanese Saverio Fiducia rivalutò nel 1953 l’oscura opera dei creatori delle orride statue settecentesche di Villa Palagonia
A dispetto della sua complessiva eccezionalità architettonica, la Villa Palagonia di Bagheria è conosciuta e visitata soprattutto per le sue bizzarre statue di “mostri” che a partire dal 1747 furono commissionati ad ignoti scultori dal principe Francesco Ferdinando Gravina e Alliata. Fra le molte pagine che raccontano la storia di questi “mostri”, quelle di Rosario Scaduto ( “Villa Palagonia, storia e restauro”, Eugenio Maria Falcone Editore, 2007 ) individuano la loro fonte di ispirazione nell’opera “La Sicilia ricercata nelle cose più memorabili”, pubblicata nel 1742 da Antonino Mongitore:
“Il Mongitore accennò all’esistenza di alcuni animali molto particolari conservati nel museo del Collegio dei Padri Gesuiti di Palermo, come ad esempio, dei due capretti interi e legati nel ventre, dei quali furono pure fatti analisi e disegni ‘per conservarne la memoria; poiché si dubita, che col tempo resteranno consumati’ o quello, al tempo recentissimo, di una vacca ermafrodita nata nella masseria di Antonio lo Monaco, in località ‘Montagna dei cani in Palermo’, cioè nella montagna Pizzo Cane, vicino Bagheria, all’epoca facente parte del territorio di Palermo”
Alcune delle statue dei “mostri”della settecentesca Villa Palagonia
Le fotografie sono da attribuire a Fosco Maraini ed illustrarono un racconto del giornalista catanese Saverio Fiducia apparso nel marzo del 1953 sulla rivista mensile “Tutta Sicilia“
Ancora Rosario Scaduto ( opera citata ) attribuisce giustamente la “mostruosità” delle sculture di Villa Palagonia anche alle caratteristiche della pietra tufacea utilizzata per abbozzarle: la secolare esposizione all’atmosfera ne ha intaccato l’aspetto originario, sia per l’azione erosiva delle piogge che per le alterazioni di natura chimica, a cominciare da quelle provocate dagli inquinanti atmosferici:
“Si conferma che per alcune delle statue – si legge ancora nel saggio di Scaduto – più che di raffigurazioni mostruose debba invece parlarsi di metamorfosi dei materiali costituenti, che da pietre lavorate e rivestite da una scialbatura di latte di calce, come si mostrano in parte oggi alcune statue si sono trasformate a causa del degrado in spaventosi mostri”
I “mostri” di Villa Palagonia hanno attratto a Bagheria molti viaggiatori illustri del passato; e nessuno di loro, probabilmente, vi metterebbe oggi piede per osservare le moderne mostruosità edilizie bagheresi, visibili già dagli svincoli autostradali dell’autostrada Palermo-Catania.
Ancora Scaduto ricorda i nomi settecenteschi di questi personaggi: Michael De Borch, Johann Wolfgang Goethe, Richard Colt Hoare e Lèon Dufourny.
Fra i tanti autori siciliani che hanno scritto delle deformi statue del principe Francesco Ferdinando Gravina e Alliata figura invece anche il giornalista catanese Saverio Fiducia ( 1878-1970).
Il suo racconto venne pubblicato nel marzo del 1953 dalla rivista mensile “Tutta Sicilia” ( edita a Catania da Edizioni Camene ); le fotografie che corredarono il testo – ora riproposte da ReportageSicilia – sono da attribuire a Fosco Maraini, il cui nome compare nella lista dei collaboratori della rivista.
L’articolo di Fiducia – intitolato “Fantasia dell’arte in Sicilia. Villa Palagonia” – difendeva il valore artistico delle statue dei “mostri”, in aperta polemica con il severo giudizio espresso quasi due secoli prima da Goethe:
“Chi più chi meno ci si indignarono tutti, i viaggiatori del Settecento, nel visitare a Bagheria la villa dei Principi Gravina di Palagonia, dall’Houel al Goethe, per dir dei maggiori; il secondo, anzi, nel ‘Viaggio in Italia’, dedicò alle ‘pazzie’ del Principe sei pagine del suo diario palermitano, mentre – mi perdoni l’ombra magna di Lui – non tracciò un rigo per il Duomo e per la Cappella Palatina, per gli stucchi di Giacomo Serpotta e per le tele di Van Dyck e del Monrealese.E’ una carica a fondo quella dell’autore di ‘Faust’, giustificata dall’avere ricevuto la sua squisita sensibilità vibrante di classicismo, da quella ‘kermesse’ del mostruoso e della caricatura, il più fiero dei colpi.
E dovevano essere gente da tenere di conto questi Gravina, se i re di Spagna insignirono del Tesor d’oro i maggiorenti di essi, e se uno è fama abbia coraggiosamente detto a un tracotante Borbone:’Vostra Maestà può disporre della mia vita, non della mia volontà!’
Del resto, a parte le stravaganze disseminate nella Villa ( sulle quali dirò il mio pensiero ), e per quanto Goethe abbia annotato nel suo Diario:
‘Avrebbe fatto meglio ad impiegare le sue enormi ricchezze nel riscattare gli schiavi, anziché prodigarle per le pazzie della Villa’, anche Francesco Ferdinando VII dovette essere uomo di proposito, se era Capo dell’Opera religiosa dei Mercedari, quella che appunto mirava a liberare gli schiavi, e se ne andava in giro a chiedere l’obolo, sia pure facendo stendere la destra ai servi.
Penso, comunque, che costui sia stato un emerito burlone, uno a cui piaceva beffarsi del prossimo; beffarsi soprattutto, con le sue clamorose trovate, della casta a cui apparteneva.
D’altronde non è la memoria sua che intendo difendere; ma dove Goethe, a mio modo di vedere, esagera, è nel volere coinvolgere nelle ‘pazzie’ del Principe, gli artefici materiali di quelle sculture, e nel giudicarli con severità.
‘L’aspetto disgustoso – scrisse – di questi mostri, abborracciati da un qualsiasi tagliapietre, è reso anche più evidente dal volgarissimo tufo in cui sono scolpiti’.
In quanto al tufo, materia vile, non era copia della Venere Siracusana o dell’Apollo di Belvedere che il proprietario commetteva ai suoi scultori; ma in quanto all’esecuzione di queste opere vituperate, io difendo gli artigiani che le eseguirono.
Basta, per convincersene, guardare la caricatura, che direi aristofanesca, del Socrate addossato ad uno dei pilastri del cancello, e meditare sull’indiavolata fantasia inventiva con cui sono ottenute certe ‘chimere’.
Che il Palagonia abbia dettato il tema di ‘uomini con teste equine’ e di ‘cavalli con estremità umane’, lo ammetto; ma l’inimitabile sorriso ironico di quel goffo Socrate, l’ibrida animalità decorativamente pittoresca di quelle chimere, sono dovuti esclusivamente a quei ‘qualsiasi tagliapietre’.
E poi, sono tutte brutte e repugnanti quelle figure?
Non ve ne sono di danzatrici, di dame e cavalieri, di pastori e di pastorelle, ben proporzionate e impostate, vivacemente mosse?
Io vidi Villa Palagonia molti anni or sono, in fretta in fretta, come in un sogno direi.
Era d’inverno, e la giornata piovosa, le nuvole basse e grigie, creavano attorno ad essa e su di essa un’atmosfera d’infinita malinconia; ell’era veramente la casa di nessuno, destinata a sgretolarsi e a scomparire sotto i rovi e le ortiche.
Nel secolo degli scherzi frivoli ed epidermici, nel secolo dei labirinti, verdi come quello di Stra o di pietra come il Biscariano di Catania, la Villa Palagonia fu una beffa clamorosa, giocata da uno spirito bizzarro alla sua stessa casta.
Oggi non è che la testimonianza di un’epoca; un nobile monumento con particolari stravaganti ma significativi, reso triste dall’abbandono…”
Café
Le garçon brun a hésité puis il a pris des crêpes, un peu de confiture et une carafe d’eau. C’est la carafe d’eau qui trahit le manque d’argent. Avec beaucoup de précautions il a tourné l’assiette et l’a photographiée. La fille d’à côté , elle a photographié son chocolat chaud et le garçon n’a pas réussi à la convaincre de prendre une tarte Tatin ou une tarte poire chocolat.
Puis il a découpé un peu manière chirurgicale , et posé de la confiture sur le morceau. Un type traverse. On voit que lui n’est pas habitué à la carafe d’d’eau . Un autre bonnet et moustache.
J’ai commandé le livre sur Palagonia en Italien mais il semble épuisé lui aussi. J’aime beaucoup ce que décrit Goethe et surtout son effarouchement de jeune fille ( hum hum ) quant au gout ( cette tool barre est nulle )
Martin Steffens, L’éternité reçue, c’est ce que le père a dans la poche. Je l’aime beaucoup. Il est drôle, ne me casse pas les pieds avec Dieu, ne ferme pas les yeux en me parlant. Nous engageons une brève conversation sur la mort, sur Dieu. Il me parle de Tertullien. Je rajoute un sucre à mon café. Il regarde le plat du jour pour ce midi et réserve une blanquette. Je lui demande ce qu’est l’ataraxie, en déduit le rôle du médicament Atarax. Nous évoquons l’acédie, mot qu’ignore l’ordi visiblement car il me le remplace par acide. Voilà comme en moins de 10 mn on peut parler du monde, de la vie et de la mort.
Hier RV pour le colloque . Rencontre sympa et conversation à 3 sur le sujet de cette rencontre: Le goût et c’est là où Goethe arrive à point avec ses réflexions sur l’absurdité, l’extravagance, et le gout soit disant mauvais de la Palagonia.
J’ai envie de partir à l’école avec des livres et de ne pas penser une minute à la peinture. Le moins que l’on puisse dire est que ça résiste. Pas le souvenir ( mais je crois toujours que c’est la première fois ) pas le souvenir d’avoir ramé ainsi sur une peinture.
Ah oui j’ai acheté un nouvel oiseau, une fille reconnaissable à son poitrail moins rouge que le mâle. On verra.
LES FOLIES DU PRINCE P. / GOETHE 9 avril 1787
Les folies du prince Pallagonia nous ont occupés tout le jour. Et ces folies se sont trouvées tout autres que les récits et la lecture ne nous les avaient représentées. Car, avec le plus grand amour de la vérité, celui qui doit rendre compte de l’absurde est toujours embarrassé. Il veut en donner une idée, et par là il lui donne quelque valeur, tandis qu’à vrai dire, c’est un rien qui veut être compté pour quelque chose. Je dois ajouter d’abord une autre réflexion générale, c’est que ni l’œuvre du plus mauvais goût, ni la plus excellente, ne proviennent immédiatement d’un seul homme, d’une seule époque, et qu’avec quelque attention on peut assigner à l’une et à l’autre une généalogie. La fameuse fontaine de Palerme doit être rangée parmi les ancêtres de la démence pallagonienne. Seulement la fontaine est ici sur son propre terrain, et se produit dans la plus grande liberté. Je veux chercher à développer cette filiation.
Si, dans ces contrées, un château de plaisance est situé plus ou moins au milieu du domaine et que, pour arriver à la demeure seigneuriale, il faille passer à travers des terres labourées, des jardins potagers et d’autres établissements utiles d’exploitation rurale, en cela, les méridionaux se montrent meilleurs ménagers que les gens du Nord, qui sacrifient souvent à l’établissement d’un parc une grande étendue de sol fertile, pour flatter la vue avec de stériles buissons. Dans le Midi, au contraire, on élève deux murs, entre lesquels on arrive au château sans apercevoir ce qui se trouve à droite et à gauche. Cette avenue commence d’ordinaire par un grand portail ou même-par un passage voûté, et finit dans la cour du château. Or, afin que l’œil trouve entre les murs de quoi se satisfaire, ils sont courbés en dehors, ornés de volutes et de piédestaux, sur lesquels ça et là peut se dresser un vase ;
Les faces sont ravalées, divisées en compartiments et peinturées. La cour du château forme un rond de maisons d’un étage, où demeurent les valets et les ouvriers ; le château s’élève sur le tout son imposante masse carrée.Telle est la disposition traditionnelle, comme elle a existé probablement jusqu’au temps où le père du prince bâtit le château dans un goût qui, s’il n’était pas des meilleurs, était du moins supportable. Mais le possesseur actuel, sans renoncer à ces traits généraux, permet la plus libre carrière à son goût et à sa passion pour les formes laides, monstrueuses, et on lui fait beaucoup trop d’honneur en lui accordant seulement une étincelle d’imagination.
Nous entrons donc dans la grande salle, qui commence à la limite du domaine, et nous trouvons un octogone très-haut pour sa largeur. Quatre géants énormes, en guêtres modernes, boutonnées, soutiennent la corniche, sur laquelle, vis-à-vis de l’entrée, plane la sainte Trinité. L’avenue qui mène au château est plus large que d’ordinaire, le mur est changé en un socle élevé et continu sur lequel des bases remarquables supportent des groupes étranges, et, dans l’intervalle de l’un à l’autre, s’élèvent des vases nombreux. Ces monstruosités, fabriquées à la hâte par les plus vulgaires tailleurs de pierre, sont d’autant plus choquantes qu’elles sont faites du tuf coquillier le plus tendre. Toutefois une meilleure matière ne rendrait que plus frappante l’indignité de la forme. J’ai parlé de groupes : c’était me servir d’une expression fausse et impropre, car ces juxtapositions ne sont nées ni d’aucune sorte de réflexion ni même du caprice, elles sont plutôt entassées au hasard. Trois groupes forment chaque fois la décoration d’un de ces piédestaux carrés, leurs bases étant disposées de telle sorte que toutes ensemble, dans des positions diverses, remplissent l’espace quadrangulaire. Le groupe principal consiste ordinairement en deux figures, et sa base occupe la plus grande partie de la face antérieure du piédestal. Ce sont le plus souvent des monstres à figure d’hommes ou d’animaux. Pour remplir l’espace postérieur du piédestal, il faut encore deux groupes : celui de grandeur moyenne représente ordinairement un berger ou une bergère, un cavalier ou une dame, un singe ou un chien dansant. Mais il reste encore un vide sur le piédestal : il est rempli le plus souvent par un nain, car cette race joue partout un grand rôle dans les plaisanteries insipides.
Mais, pour donner au complet les éléments de l’extravagance du prince Pallagonia, nous en dresserons le catalogue. Créatures Humaines : mendiants, mendiantes, Espagnols, Espagnoles, Maures, Turcs, bossus, gens contrefaits de toute sorte, nains, musiciens, polichinelles, soldats costumés à l’antique, dieux, déesses, gens habillés à l’ancienne mode française, soldats en guêtres, portant gibernes, mythologie avec des additions burlesques, Achille et Chiron avec Polichinelle. Animaux : figures incomplètes, cheval avec des mains, tête de cheval sur un corps humain, singes défigurés, dragons et serpents en nombre ; toute espèce de pattes à des figures de tout genre, doublements, permutations de têtes. Vases : toute sorte de monstres et d’ornements qui se terminent par en bas en ventres de vases et en socles.
Qu’on se représente ces figures exécutées par centaines, dépourvues de sens et d’esprit, rassemblées sans choix et sans dessein ; qu’on se figure ces socles, ces piédestaux et ces monstres alignés à perte de vue, on partagera l’impression pénible dont chacun doit être saisi, lorsqu’il est poussé à travers ces vergers de la folie.
Nous approchons du château, et une avant-cour demi-circulaire nous ouvre ses bras : le mur principal, en face, dans lequel est pratiquée la porte d’entrée, est construit comme une forteresse. Nous y voyons une figure égyptienne enchâssée dans le mur, un jet d’eau sans eau, un monument, des vases dispersés alentour, des statues qu’on a couchées sur le nez. Nous entrons dans la cour du château, et nous trouvons le rond traditionnel, entouré de petits bâtiments, et formant dans son contour des demi-cercles plus petits, afin que la diversité ne manque pas. Le sol est en grande partie gazonné. Il s’y trouve, comme dans un cimetière dégradé, des vases de marbre bizarrement contournés, qui proviennent du père ; des nains et d’autres monstruosités d’une époque plus récente, jetés pèle mêle sans avoir pu jusqu’à ce jour trouver une place. On passe même devant un berceau tout rempli d’anciens vases et d’autres pierres contournées. Mais l’absurdité de ce mauvais goût se montre au plus haut degré en ce que les corniches des petits bâtiments sont inclinées d’un côté ou de l’autre, en sorte que le sentiment du niveau et de la ligne verticale, qui est une loi de l’intelligence humaine et la base de toute eurythmie est blessé et froissé en nous. Et toutes ces toitures sont bordées à la file d’hydres et de petits bustes de singes musiciens et de folies pareilles. Les dragons alternent avec les dieux ; un Atlas, au lieu de la voûte du ciel, porte sur le dos une futaille.
Si l’on croit échapper à tout cela dans le château, bâti par le père, et qui offre un aspect relativement raisonnable, on trouve, un peu en avant de la porte, une tête d’empereur romain, couronnée de lauriers, posée sur un corps de nain, qui est assis sur un dauphin. Dans le château même, dont l’extérieur fait attendre un intérieur passable, la fièvre du prince recommence à extravaguer. Les pieds des chaises sont sciés inégalement, en sorte que personne ne peut s’asseoir, et le concierge invite les visiteurs à se défier des sièges solides, parce que sous leurs coussins de velours ils cachent des épines. Dans les angles sont des candélabres en porcelaine de Chine, qui, observés déplus près, sont composés de tasses, de coupes, de soucoupes et autres pièces cimentées ensemble. Pas un coin où ne se montre quelque caprice. Et même la vue admirable de la mer, par-dessus les promontoires, est gâtée par des vitraux coloriés qui, par un ton faux, refroidissent ou embrasent la contrée. Je dois citer encore un cabinet lambrissé de vieux cadres dorés, taillés pour être ajustés ensemble. Là toutes les mille formes de ciselure, toutes les différentes dégradations de dorures vieilles ou nouvelles, plus ou moins poudreuses et endommagées, se pressent les unes contre les autres, couvrent toutes les murailles, et donnent l’idée d’une boutique de bric-à-brac.
Il faudrait un volume pour décrire la chapelle seulement. On y trouve la clef de toute cette extravagance, qui ne pouvait pulluler à ce point que dans un esprit bigot. Je laisse à penser toutes les grossières images d’une dévotion déréglée qui peuvent se trouver là, mais je ne passerai pas le meilleur sous silence. On voit fixé au plafond un crucifix sculpté assez grand, ayant les couleurs de la nature, verni, avec de la dorure entremêlée. Dans le nombril du crucifix est vissé un crochet ; à ce crochet est suspendue une chaîne fixée à la tête d’un adorateur agenouillé, qui flotte dans l’air, et qui, peinturé et verni,comme toutes les autres images de l’église, doit présenter un emblème de l’incessante dévotion du seigneur châtelain. Au reste le palais n’est pas terminé : une grande salle, établie par le père, et dont la décoration riche, variée, n’est pas d’un effet désagréable, est inachevée ; car la vaste folie du maître ne peut venir à bout de ses extravagances.
Kniep, dont le sens artiste était révolté dans cette maison d’aliénés, s’est montré impatient pour la première fois : il m’a entraîné comme je cherchais à me représenter et à noter en détail les éléments de cette absurde création. Toutefois il a bien voulu à la fin dessiner un des groupes, le seul qui offrît du moins une sorte de tableau. Il représente une femme à tête de cheval, assise sur une chaise et jouant aux cartes avec un cavalier dont le corps est vêtu à la vieille mode, et dont la tête de griffon est parée d’une grande perruque surmontée d’une couronne. Cela rappelle les armes de la maison Pallagonia, qui sont encore bien étranges après toutes ces folies : un satyre présente le miroir à une femme à tête de cheval.
Pas envie de parler
Carved-Coconut-as-Powder-Flask
Peinture
Appel osteo et RV
Reprendre tennis le lundi. On va voir si je peux avec le dos douloureux
A faire: Prise de sang, radios.
M’ennuie. Mais travaille / Ou m’ennuie et travaille
A quoi bon? Pour quoi faire ? So what.
Mandelstam
Divine Comédie
M’ennuie. Envie de marcher dans les bois.
Travail.
Compote de pommes
Boxcar Bertha/ Super
Revu les Affranchis et Casino.
Télé tard.
Regarde vols pour Naples mais quand?
Premier conseil d’administration au Musée: Les gens sont sérieux. C’est intéressant.
Rêve de personnages très étranges ( genre ardents ) avec plein de cheveux comme des fétiches. Je suis sur mon vélo et vais prendre la rue de Clichy en sens interdit comme d’habitude. Je crois que ce sont de vraies personnes, mais il y en a de plus en plus avec des bosses, des bouches tordues. Non ils sont déguisés. c’est incroyable.C’est une manifestation.
Oiseau se tait
Sirène de pompiers
PHOTO COULEUR
Je me plais sur cette photo. Est ce que je sais marcher? Pas certain. Ma mère doit avoir 44 ans. Une mère âgée. Il y avait de la paille dans l’écureuil je crois.
Bon. C’est tout.
Rien ne peut- il Seigneur changer votre entreprise?
Vous ne répondez point?
Que veux tu que je dise?
IMAGE MYSTÈRE
JENEMESOUVIENSPASDUTOUT
DECELAETQUANDJ’AIOUVERTLEFICHIER
J’AIPENSÉÀUNESORTED’IMAGEFANTÔME
(GENRECEQUELEPAPIERPEINTARACONTÉ.)
Merci pour
« Now, being invisible, I walk without mantilla,
In the much horned-night, as the chief personage. »
» A présent,invisible, je marche sans mantille
Dans la nuit si cornue, en personnage principal. »
Wallace Stevens
( A l’instant de quitter la pièce)
LN ornithologue
Seigneur est mort le jour de mon départ en Sicile. Il était ébouriffé, respirait très vite et ne volait plus. Il faut que j’aille demander pourquoi et ce qui s’est passé.
Et pourtant il avait choisi l’Art de la Mémoire de Frances Yates. Ce n’est pas un désir d’imbécile que celui-ci. Lui lire à haute voix m’aurait permis de le lire en entier ce que je dois faire depuis au moins vingt ans!
Trop bu hier soir. Zut. Fatiguée à cause de ça.
ETAPE
SICILE 2017/ HORROR VACUI
Arrivées à Catane. Nous avions évité cette ville, R et moi il y a plus de 20 ans, je ne sais absolument pas pour quelle raison. L’idée préconçue d’une ville industrielle, d’une ville sans intêtet? Je ne sais pas. On m’a dit récemment, Catane, c’est mieux que Palerme. Tu rigoles me dis-je. Bon il y a Naples que j’adore. Puis mon souvenir de ces deux tours de Sicile il y a bien longtemps. Quelle merveille. De Noto à Agrigente, de Taormine à Syracuse de Palerme à Mondello tout dans le désordre. Piazza Armerina et Gela dans une brume ocre. Je croyais ressembler à Ulysse et découvrir une terre. Des cafés, des hommes et cette lumière jaune et industrielle. Cette lumière opaque comme si Claude regy était passé par là.. Nous avions fui. Puis tout accompli dans un bonheur total de temples, d’hôtels crados et de processions sublimes. Des vierges qui oscillaient, portées par des hommes en sueur. La virilité/ la vierge. Soupirs et beauté rude. Image pieuse, foi brute, beauté de cette foi d’ex-voto/ implacable et polychrome. Pleurs et mains jointes/Tout dans une succession de glaces délicieuses, de courses de vélos, de mosaïques, et d’hôtel Carlton avec son bruit d’ascenseur.
Aujourd’hui, je suis sur la place de l’éléphant de lave. Un palais derrière moi, son nom je l’ignore et mille mascarons magnifiques que je m’empresse de photographier. V me dit: —-Eclate toi. Ci-fait. C’est trop beau ces visages pensifs, crétins, monstrueux, stupides, cassés, tristes, pensifs, mélancoliques. J’adore. Catane en Novembre me semble une ville tranquille de province. Je filme un terrain de sports qui sera beau au ralenti, un buste blanc dans des lauriers. Nous nous épouvantons des rues principales atrocement banales avec leurs magasins genre Zara, hideux et ordinaires. En face d’une marque et de sa devanture sonore, une église. Terrible, austère, sombre. Des hommes parlent seuls, un autre me demande un peu d’argent contre une image pieuse. Si ce n’est ces magasins atroces qui offrent des jeans déchirés, je me trouve des années en arrière. Un monde désormais ancien et que j’aime avec ses figures, ces hommes et femmes d’un autre temps sous l’Etna. Quelle beauté l’Etna. J’ai apporté mes jumelles. La neige là-haut et des nuages qui passent, s’amenuisent, deviennent transparents. En haut de la coupole gravie avec joie je dis: Là, un skieur !!! et V. pour une fois ne me croit pas. Ce que je vois jumelles aux yeux c’est une route de lave noire, c’est toi et moi, l’hôtel sur la même route noire du sommet. Puis quelques années plus tard et une éruption plus loin, nôtre refuge pris dans la lave. Plus haut des sortes de Buzz Aldrin en activité.
Spaghettis alle vongole.
L’hôtel est hyper propre et sans grand interêt.
A Paris, Seigneur est mort. En partant je m’étais inquiété de son état soudain. Ebouriffé, respiration saccadée, et il ne volait plus.
Jacques Rancière:
Don Quichotte ne regarde pas par la fenêtre ( il dit cela sur un ton qui me fait pouffer de rire. Oui, DQ n’est pas Madame Bovary, accrochée aux vitres de sa chambre, pâle d’amour. Elle est cinglée à sa manière, ennuyeuse… et le chevalier est cinglé total. )
L’apprentissage de la méconnaissance
Pas de souci de vraisemblance / Nouveau réel
Invention et imagination / Conrad
Véritable imagination/ Ne rien inventer.
Un personnage d’invention ne sort pas d’une brume nordique Partir d’une figure réelle et de développer la puissance d’histoire.
Jeudi/ Catane Palerme / 2 cappuccini / Palerme Bagheria Villa Paladonia
C’est à 15mn de Palerme. La banlieue. Marcher. Personne Pas d’intérêt particulier. Ca monte. Via Paladonia. Une sorte d’arc, de porche d’entrée en semi ruine avec ses géants curieux, au visage effacé ou rongé.Ils n’ont pas l’air particulièrement contents de me rencontrer. Bottes, fusil de pierre. Magnifiques et maladroits ils gardent ce qui sans doute fut une allée d’entrée au 18 ème siècle. Ils ont vraiment de drôles de têtes et je me demande s’ils sortent l’épée et pourquoi ils sont dos à dos. Le soir des enfants jouent au foot la-dessous ( l’endroit est dégueulasse plein de papiers, de saletés comme dans beaucoup d’endroits. le tri sélectif semble ne pas être arrivé jusque là.). Je me demande un instant si leur vie en sera modifiée, s’ils s’en souviendront. Je me demande s’ils voient cette ruine. Au loin des arbres annoncent un parc ou un jardin et on arrive devant une grille qui n’a pas dû être ouverte hier. On colle nos visages. Personne. C’est dans ce palais que j’ai réservé une chambre et que l’on va dormir. C’est certain qu’il n’y aura que nous. Pas de touristes. Trouver l’entrée, puis boire des citrons pressés en attendant l’ouverture. Calme plat. Des vieux jouent aux cartes. Il fait doux. Chouette on dort là. Chouette. Après avoir désespérément cherché une autre villa dont on voyait le parc et un morceau de balustrade en pierre (une vieille dame sur son balcon nous dit qu’il faut monter au cancello/ Oui mais où bazar???)
On abandonne et nous voilà dans notre demeure, à l’entrée. Je dis que j’ai réservé pour la nuit et là, vu le sourire du gardien et son air interrogatif je me demande ce qui se passe.
— Dormir ici? Vous allez dormir ici?
— Moi/ Oui oui. Ici.
—Mais on ne dort pas ici. C’est privé!
V. Commence à se gondoler et moi à verdir. Mais où ai-Je réservé???? On le saura plus tard. Pour le moment on visite. A nous la villa Palagonia. En long en large et en travers! C’est magnifique. Le jardin d’abord avec en haut des murs un théâtre de pierre. Des drôles de figures difformes, oui des sortes de monstres. Des soldats, des aristocrates, un faux paralysé à jambe de bois et dont la jambe est repliée. On penses à des mendiants de Bosch ou Breughel ou Jacques Callot peut-être. Des chimères et une licorne sans doute, à corne brisée. Tout cela est magique et dans un état terrible. Certains statues jouent de la musique. Un homme ou une femme nue à côté d’un âne et tiens , Mercure un peu déhanché .
J’adore cette image et ce jeune homme. Il porte une armure, il est mélancolique. Mélancolique aussi un autre jeune garçon allongé dans l’herbe. Il s’appuie sur son coude de marbre. Il rêve. C’est super beau.
Un escalier double, des bustes, une étoile, des motifs cassés. Et passée une belle pièce et ses fresques en grisaille,Les travaux d’Hercule, c’est la salle de bal. Stupéfiante avec son plafond en miroirs anciens.; je photographie et re-photographie et me parle seule peut-être à voix haute. Je me sens là chez moi et soudain file à l’entrée car je n’ai plus de batterie. Je dis à l’homme des tickets:
—J’adore. C’est merveilleux de vivre ici..
Il me répond que franchement lui, il n’aime pas car c’est le confort dans la vie qui importe !!! Oui oui .
Depuis cette visite et l’hôtel très confortable et très moche qui suivit… Heu … Heu… Ah, c’est là.. Ya une sorte de boite de nuit en dessous. Escalier type HLM en marbre, banlieue à 15 mn de Palerme et pourquoi dormir ici / Ben parce que je croyais rêver dans un palais à l’abandon. Oué l’hôtel, un B&B et on est accueillies super sympa par une mamie Tupperware dirais-je.Les chambres sont propres et dénuées d’intêrêt avec des peintures moches au dessus du lit. On écoute une redif de France culture, là où Coco s’en prend à C.H au Palais de Tokyo…
Un restaurant et à la table à côté une famille et deux enfants qui regardent un film avec le son sur l’iphone. On change de place sous l’oeil interrogatif des parents. C’est bon. Le vrai fritto misto avec des vrais poissons c’est un régal. Et mes pâtes….
Un énorme orage la nuit et une pluie battante. Ce sera la seule pluie du séjour malgré les prévisions.
L’appartement au Capo ets génial et immense, pas loin de 200 m2 avec un piano et une harpe, des plafonds peints… C’est très drôle et moi qui n’aime pas trop le genre « ancien « , car ça m’angoisse, là c’est bien. Le lit est en bois sombre et je fais la morte, V. joue du piano, je regarde le marché dans la rue deux étages plus bas. La voix hyper grave du boucher, les marchands de légumes et de fruits magnifiques. On mange des gambas dans la rue. Et des fraises des bois, et des jus d’orange frais.
Marcher, marcher, baroque et baroque et faux et vrais marbres, reliquaires, marquetterie de marbres colorés. La peur du vide, l’horreur du vide, horror vacui!
Monreale, festival de marionnettes et la famille NApoli de CAtane. extraordinaire spectacle ( malgré ma peur et mes idées un peu préconçues )
EMERSON
La cohérence imbecile est le spectre des petits esprits .
Emerson
PALERME
http://www.youtube.com/watch?v=qVzSTpDwKWI
PLEINE LUNE
Image Nasa / Catalogue vente Vermot
Samedi je suis passée à la librairie, j’ai tournicoté et acheté plusieurs livres; Ai découvert le catalogue de éditions de Cendres qui font de très beaux livres ( chers ) mais qui ouf et ouf n’ont rien à voir acec ces horreurs que propose la Nouvelle Hune. Que c’est laid et bête ces gros livres prétentieux destinés à une table basse de salon. Bref. Suis entrée en sortant des BA et j’ai fui. Donc oui éditions des Cendres je regarde. C’est cela que je trouve beau.
135 eu l’un. c’est super bien imprimé
Le livre d’André Jammes (Papiers dominotés. Trait d’union entre l’imagerie populaire et les papiers peints. France 1750-1820) a donné de découvrir
Papiers dorés d’allemagne au siècle des lumières
Papiers dominotés italiens. Un univers de couleurs, de fantaisie et d’invention (1750-1850)
Hier soir, à Saint Denis, Ex-libris / fred Wiseman qui après cette traversée de plus de 3H, parlera au public. Il est très drôle. Les gens trop compliqués. Quelles sont vos références?
Les Marx brothers/ Vous avez à ce moment là fait un zoom… Lui: Oh pardon , excusez moi. La justesse et la simplicité de ses réponses sont délicieuses et désarment. C’est si simple. les gens veulent poser des questions tarabiscotées. J’en ai marre. En plus mon voisin dès que la lumière s’est rallumée à commencé son paquet de cacahuetes, raisins secs etc. Puis ( comment écrire le bruit insupportable de la langue qui va chercher dans les dents les micros bouts coincés ) , ensuite il traficote ses ongles en écoutant, retient trois petits rots gracieux que j’entends néanmoins. Les gens sont horribles sauf moi !. C’était une bonne soirée. Pas vu passer le film. Ce n’est pas un documentaire mais un film sur le savoir partagé, le savoir qui veut être partagé. Les efforts des uns vers les autres.
A la maison quand je rentre il est déjà tard et j’écoute avec intérêt une rediffusion d’un truc avec Jean pierre Vincent, puis Gilles Aillaud. J’avais oublié le nom de Recalcati et du tableau propos de Marcel Duchamp poussé dans l’escalier. A un étudiant très mignon qui justifiait sa performance par rapport à Duchamp, j’ai dit d’arrêter tout ce truc et que ce serait bien de parler d’autre chose que de ce cher Marcel. Faites ce que vous avez à faire et ne démontrez rien. Pas d’explications.
Nuit agitée, encore des images en pagaille, Anne morte, G malade, des cercueils et des enfilades de pièces, mélange du Musée d’Orsay, d’Amiens, d’un Hotel, d’un Jardin.Pfff
Travail à Argenteuil.
Je regarde les relevés que j’ai faits des dessins de Mengelé. Une espèce de bonhomme inattendu ( le dessin ).
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