Je m’étais trompée de jour pour l’expo Jeff Koons et y avait donné rendez vous à 3 amis. Me suis retrouvée sans le bon carton. Le VIP quoi. Le VIP je ne l’avais pas. On a ri à l’entrée, moi j’ai dit vous me laissez passer et on n’en parle plus. On en parlerait encore si José Alvarez n’était pas arrivé sur son cheval blanc et ne l’avait laissé entrer avec lui.Dans ces cas là ( quand on ne peut pas rentrer il est intéressant d’avoir sur soi le regard dépourvu d’humour des élus “qui en font partie”. Je déteste l’idée de faire partie de quelque chose et du “entre soi”. C’est détestable non? Et quelquefois ne le” pratique-jejejejejee” pas?

Photo sur le podium en arrivant tant qu’à faire. Tant qu’à y être… Bises et bises. Puis je regarde, là-bas les butineurs car voici Fleur Pellerin, Bernard Blistène et mon ami Jeff. Il est parfait. L’exposition m’émerveille en ce qu’elle suscite pas mal de mépris chez les gens. Moi j’y vois notre portrait.L’argent, le lisse, le clinquant. JK, chef d’entreprise ce n’est pas aussi simple.Et tout ce bordel précis, impeccable et si clean. Je me dis que c’est la collection dont aurait rêvé Liberace. C’est pour Liberace. C’est le miroir de sa collection de costumes si kitch. Comment peut on supporter tant de laideur ( fair is foul, once more…. Non?). L’ensemble m’est sympathique parce que les gens pensent ” que ce n’est pas de l’art” …

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et que lui pense que” les gens sont des ready-made” ( le Figaro/ interview).

Je me demande dans quel sens il le dit. Sommes-nous des ready-made observateurs de produits de l’industrie de l’art, sommes nous un objet quand nous regardons. Sommes-nous l’ombre de cet objet ou la quatrième dimension de celui-ci qui serait alors notre ombre. Sais pas.

Je repense soudain et pourquoi donc… aux magnifiques petites phrases ( il faudrait les copier ) du Neveu de Wittengenstein. Lors de la description du jardin, du parc entre les deux pavillons. Les écureuils dans les arbres emportent les mouchoirs blancs des malades des poumons. Dans mon souvenir, il n’y avait pas d’écureuils mais des mouchoirs blancs tachés de sang des phtysiques.

Je repars dans la porcelaine dorée, pense aussi à un petit service hideux que j’avais acheté: Un éléphant assis sur son postérieur la trompe vers le haut. C’est une carafe argentée dont le bouchon est un ballon brillant et multicolore. Et l’éléphant siège au milieu de petites tasses à alcool. Abominable comme le Michael Jackson doré!!!.

On sourit mais pas tant que ça. Pas tant que son sourire à lui, impeccable comme un dentifrice neuf et bien mentholé. X. veut sa photo avec lui…. Il suffit de demander. Il est affable. Il sourit encore. Il répond. Il est calme. Il n’est pas cynique. Il est sympathique. Il ne se prend pas pour l’hyper star qu’il est. Adulé, détesté. Chaque fois que l’on parle de lui, c’est en dollars. Je pense qu’il est plus intéressant que toutes ces sottises.

Passée voir Sturtevant, je baille. Je baille partout en fait. Hier je me suis quand-même amusée face à la vitrine de pièce unique ( alors que je n’avais qu’une demi-heure d’arrêt aux BA). Donc en passant et en devisant je suis attirée par un reflet, une image. C’est une femme à barbe rousse? En cuissardes et combinaison léopard qui me regarde comme vous pouvez l’imaginer: Oeil aguicheur alors qu’elle regarde aussi son téléphone blanc. C’est une projection de Pierrick Sorrin dont je ne suis pas une adepte. Mais là, ça marche bien. Je colle mon nez à la vitrine, et découvre un miroir en biais. Je ne sais pas trop commence ça marche ces trucs à la Mélies, mais ça marche.

Je reste un moment. Ca m’amuse.

Envie d’aller voir Boiffard.

Temps d’automne 100 pour 100.

Hier , ce qui pouvait être une corvée était sympathique.

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