VIVIERS

Capture d’écran 2013-05-04 à 13.31.24

LN VIVIERSweb

C’était bon de marcher sous la neige. Un peu surprenant à l’arrivée!. La maison chauffe vite et la cheminée mange tout ce qu’elle voit. Je commence tout de suite à travailler. Correction et reprise du livre sur NS. Oups. Soudain je ne comprends plus tellement ce que j’ai écrit. Ce n’est pas un livre me semble-t’il mais des notes, des retranscriptions d’interviews. Je ne sais pas ce que je lis, n’arrive pas à lire- probablement la lassitude face à ce truc que je ne réussis pas à finir- Mon vieux coucou d’ordi n’est pas l’idéal, mais bon. Le problème n’est pas là.

Je reprends ” la lettre seule” qui me semble être ce qu’il y a de mieux et passe l’après-midi sur deux mots. Je cherche, me perds, ne sais plus ce que j’ai dit ou pas. N ‘arrive pas à relire.

Puis je descends chez E. qui a préparé un délicieux repas. C’est toujours aussi agréable. La moins bonne idée est à la fin du diner de me verser un truc sucré que d’habitude je sais refuser et … qui me casse en deux. Je remonte dans mes sapins , probablement en zigzagant un peu!!. Le piège…

Mccarty-Cormac-Le-Gardien-Du-Verger-Livre-896535680_ML

La pluie , la pluie. Et impossible à présent d’écrire ou de corriger. J’envoie quelques SMS à J. et des âneries à V. et T qui de leur côté partent aussi respirer autre chose.

D’habitude le mauvais temps ne me gêne pas tant que cela. R. arrive et on profite d’un peu de ciel dégagé pour filer au col des Supeyres, pélerinage.

Pluie et pluie et soudain soleil. Tout le monde sort de son terrier cueille des jonquilles, sourit…

J’abandonne Buko pour un roman  The Orchard Keeper, Le gardien du verger de Mc Carthy. D’où sort-il et pourquoi et quand l’ai-je acheté. mystère. J’ai beaucoup de plaisir à le lire. J’admire ces récits qui ne sont pas linéaires. Les personnages épars se rejoignent finalement dans une nature sauvage , isolée, oppressante: Neige, bois, marais, rivière et pièges. Chasse et cris d’oiseaux…On a la sensation d’un territoire que l’on parcourt. Puis aussi cette voix italique.

Ce qui m’amuse , et je l’écris à J. c’est mon étonnement au moment où je termine “The curse of cat people/ la malédiction des Hommes chats”, Wise.

A part un chat vivant et noir tout au début, pas l’ombre d’un. Rien de rien. Pas d’homme chat!!!Pas de crocs, de griffes. 9a la suite de La Féline? hahaha !!! C’est assez Cucu avec la petite fille blonde qui a pour amie un fantôme ( Simone Simon ) Bon mais moi, s’il y a un décor avec une grande maison, un grand escalier, une ombre furtive. Ca me va…

chats-

Reprenant le livre de Mc Carthy, comme par enchantement voilà les chats de la nuits, immenses et menaçants!J’ai corné les pages et prêté le livre à E. Je vais lui demander de me scanner la page et la mettrai là.

Oui, donc, je livre/ Je vous écrirai après votre mort…

C’est ce que j’aimerais faire . Une sorte de livre à plusieurs voix et point de vue même s’il n’y a que deux personnes( ages)… Dans mon cas ce serait:

La lettre Elle disait ( les cartons)  Les descriptions de photos de moi Paysages Les tasses ( la cérémonie)  La Nekkuia  La cape (un peu comme le casque en peau de chien de je ne sais plus qui et qui rend invisible )

Comment mélanger mythologie et interview?

◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊

Vélo dans les bois ( hum ça grimpe plus que la rue des Martyrs ) gorgés d’eau mais la boue me plait. Je monte à Ferreol. Cet été je dois reprendre un entrainement plus sérieux ( négligé l’an dernier ).

La maison du Diable de Wise.

Je ne sais pas pourquoi j’aime ces petites hideurs, ( Stafforshire pottery). Je rêvasse là devant. C’est un mystère que cette attention à la laideur, qu’elle vienne d’objets de cette sorte ou de s tableaux et portraits dans les films.

stafford2

stafford1

Puisque nous y sommes pourquoi ne pas ajouter à cette petite collection une théière coquillage. Il me semble bien qu’elle est déjà quelque part dans ce blog. Et de ravissantes jeunes filles qui s’ébattent lors de je ne sais quel anniversaire ( Wedgwood bicentenary)

portland vases 1930

Tien en parlant de mort, je pouffe de rire même si ce n’est pas charitable. X m’annonçant le décès de sa mère, je rappelle. Et elle me dit dans la conversation que l’enterrement blabla , et ajoute ” Tu pourras venir voir le caveau un jour si tu veux “. 

Les bras m’en tombent et j’en ris encore.

“Kancékonvaokavo ?”

Cutter’s way

Capture d’écran 2013-04-20 à 16.59.15

cutters-way

D’après Cutter and Bone de Newton Thornburg

Cutter, played by John Heard, is a disabled Vietnam vet with but one leg, arm and eye, and a mouth that drips of the poetry and squalor of Rimbaud. Bone (Jeff Bridges) works for a sailboat dealer and services bored bourgeois wives, and lacks a compass, moral or emotional. Mo is Cutter’s wife and is dying, it appears, of either alcoholism or something worse…

Hier , la grotte comme dit E: Tu es partie à la grotte?

Parfois je n’arrive pas à en sortir, et ne peux décoller. Bref. J’arrive à 20h au centre Pompidou, pour voir au hasard une séance de la programmation Albert Serra. Je m’installe dans la grande salle sans savoir ce que je verrais dans 10 mn.

Cutter’s way de Ivan Passer. ( La blessure en français ) . Je ne sais rien de Passer, rien du film, rien des acteurs. J’aime bien ça. Me laisser porter après m’être installée en bout de rang pour partir si je n’ai pas de chance.

C’est un pur chef-d’oeuvre , un film magnifique plein de souffle, de vie, de héros et anti-héros. Tout est à fleur de peau, excessif, tendu. Bon il y a des dizaines de textes là-dessus.Les acteurs sont dingues.

J’ai commandé le DVD d’occase sur Price.

Capture d’écran 2013-04-21 à 08.47.48

Je sors de là, enthousiaste. Comme cela arrive très rarement.

Bon hop, direction le tennis où je dois régler ce matin l’affaire de ma raquette volée

ADN au soleil

Je commence “les Mémoires d’un vieux dégueulasse”. Je ne sais pas quel est le titre en Anglais.( Notes of a dirty old man-1969 )

Pas de majuscules après les points et de la bière et du Porto partout.

Ce que j’aime c’est cette vivacité d’écriture sans “allumer les néons ” comme c’est traduit. Allumer les néons c’est faire de la littérature, c’est écrire comme on ferait si on voulait être écrivain et qu’on voulait mettre tout de son côté.C’est écrire en se disant je suis écrivain. L’exact contraire de ce qu’il faut faire. Pas facile, mais faut-il suivre son petit style?  Y a t’il des types d’auteurs genre Picabia? Des types qui tapent partout, se contredisent, savent être horribles, cultivés, insolents, peindre comme des pieds. Pas mal d’auteurs ont des warnings quand même.

Bukowski , j’en reviens pas de ses idées . Des trucs inattendus en permanence, des visions. Des choses extrêmes immondes, puantes mais on sourit souvent. Ce sont des récits désespérés et pas déprimants. Des bagarres toutes les deux pages. Du football Américain et du cricket, des filles aux jambes écartées, des types qui se branlent en picolant méchamment. Ca fait mal au coeur cette quantité d’alcool, de mauvais vin à capsules, de whisky, de tout ce qui passe. Ce doit être super dur à traduire.

Ces temps-ci , j’ai trop vu d’intellos. j’en ai par-dessus la tête de ces précieuses intelligences qui s’obligent à vous aligner des pensées plaquées en or. et par-dessus la tête aussi de devoir batailler pour m’assurer un espace de  liberté créatrice.c’est la raison pour laquelle je me suis si longtemps tenu à l’écart des masses, et maintenant que je recommunique avec mon prochain, je me dis que je ferais mieux de m’en retourner dans ma tanière. il n’y a pas que l’intelligence: il y a les insectes et les palmiers et les moulins à poivre.et dans mon souterrain, marrez vus , j’apporterai un moulin à poivre… 

Mémoires d’un vieux dégueulasse

Il y a des tas de trucs auxquels je pense en marchant et que j’oublie. Je me dis , tiens ça c’est plutôt drôle, je vais l’écrire et puis, pfft plus rien, comme le rêve de cette nuit qui était pas mal mais dont j’ai tout oublié.

Hier soir prenant à nouveau le RER , je me trompe et atterris à Bourg-la Reine. Sinistre cette ligne. Je descends et repars dans l’autre sens. Je croyais que V. se moquait de moi  en me demandant si j’était dans EXIL. Mais c’était vrai, j’étais dans EXIL et vu qu’elle m’avait dit de monter en tête et qu’en fait elle s’était trompée, j’ai du quitter la proue d’EXIL où je me tenais avec ma mauvaise humeur et remonter tous les compartiments pour être en queue. Mauvaise humeur parceque le train ne s’était pas arrêté à Gentilly et parce qu’un mec mangeait un fish.J’en voyais tout l’intérieur comme une doublure panée. La couleur était celle de l’or quand il est mal imprimé dans les bouquins. Avec une pointe d’orange en plus. Bref, au moment où je parle tout le monde même sur la banquise sait ce qu’est un fish-burger. Le sien avait l’air quand même mieux que ceux qui sont enrubannés d’une substance crémeuse avec des points verdâtres censés représenter des herbes…  Mauvaise humeur parce que dans le métro un type plein de percing ( le correcteur suggère pressing ) et qui sent la frite me corne dans les oreilles sa conversation. C’est trop. Je me rebiffe, suis franchement désagréable et le gars tout doux me dit:

“Mais vous pourriez le dire autrement!”

Il était sincérement peiné derrière ses crochets X. Il a cessé sa conversation “jte rappelle dans 5 mn “et il m’a donc  dit ça:“Mais vous pourriez le dire autrement!” 

Je me suis sentie un peu coupable ” de ne pas l’avoir dit autrement!”  mais je n’ai pas baissé la garde. Je suis restée odieuse et j’ai replongé le nez dans les cahiers rouges de Grasset. Mais finalement le plus grave c’était les frites. Cette odeur est plus écoeurante que la pire saloperie scatologique de Bukowski.( quoi que….)

On a beau dire, la banlieue c’est pénible même si…

Bref Le Bukowski rend les voyages en “transport” possible. On a ‘impression d’être dans sa gueule de bois et quand il cogne on a pas les gnons mais l’énergie du combat. On s’en sort propre et sans mal de crâne. On a des chaussettes impeccables, des vêtements possibles…

ADN

structure de l’ADN

Enfin…

un article là-dessus

C’est J. qui me le signale!!! Depuis le temps qu’on rigole avec ça.

Bravo à David Caviglioli

“Lorsque l’écrivain, qui a par définition un esprit tranchant, regarde l’objectif, il ne le regarde pas comme vous et moi. Il le transperce avec son regard d’acier. “

Et yen a d’autres… ET des meilleures…

Mais à part “ça”…No new Job????

Je ne sais pas pourquoi j’écoute si peu de musique. Même pour écrire “ça” , ça me dérange.

Je suis contente que JW ait une bonne critique dans les Inrocks, mais il faut vraiment manquer de délicatesse pour écrire ceci: “En ouvrant ces Six photos noircies, premier livre d’un garçon de vingt-sept ans sans emploi…”

Ca me rend dingue. ( Ca plus la photo extraite de Tim Burton= Rien à voir !!!!)

Un journaliste digne de ce nom  est un journaliste et ne peut se permette des gaffes d’auteur de blog ( comme moi !!! ).

Je pense qu’il n’y a pas de mauvaise intention mais…. Que vient faire ici la vie privée de J. Pourquoi cette précision? Nous sommes à la télé ou quoi? De quoi vit-il le J.? Est-ce un parasite?

J’envoie, verte de rage des SMS révolutionnaires à JW  qui me répond ” Heureusement que le tableau de la couv s’appelle My New Job !!!

C’est réellement monstrueux quand on y pense. Cela veut dire que Jonathan et les autres en l’occurence les écrivains, artistes, réalisateurs, metteurs en  scène passionnés par leur truc n’ont pas de métier.

Ben tiens!!! C’est vrai que niveau horaire, à priori ont est à l’aise au double du temps de travail des autres mais ne soyons pas mesquins ou aigris. Que des vacances on en prend pas vu qu’on y est tout le temps ? Pas vrai?

Mais qui n’a pas entendu déjà ” Et vous faites quoi comme métier…” ou plutôt “Mais vous faites quoi à part ça?…”

Mais ça quoi Ducon?

Je vais demander à Rochefort ce qu’il fait à part ça. Et je me demande ce que faisait Langlois dans la vie. Quant à Pierre Niney, Pascal Quignard et tout le défilé qui suit….

Bon sinon le principal est qu’on en parle comme on dit … Et qu’on en dise du bien.

Elle s’étouffa soudainement.Puis vivement réussit à monter dans le canoe de Lewis et Clark qui passaient par là fort heureusement

Ce dessin me réjouit/

canoe lewis et clark

grippe finie

Capture d’écran 2013-02-19 à 10.20.45

Capture d’écran 2013-02-19 à 10.21.28

Avec ce temps magnifique je devrais avoir le moral au plus haut.

Ben non. Et je ne sais pas pourquoi. Tout m’inquiète. Le bruit dehors, le rêve avec les oiseaux bizarres, minuscules puis immenses dans mon atelier et la cage trop petite. L’incendie de cette nuit dans le rêve et un oncle couché mort dans la chambre à côté.

Vu un documentaire super: Duch, le maitre des forges de l’enfer de Rithy Pan.

J’adore comme c’est filmé. Et ce qui est fou c’est l’extrême douceur et élégance de Duch. Brrrr.

J’ai l’impression de ne rien fixer, de ne rien trouver, d’être absente

Yep

suite de:

LES HOMMES d’AFFAIRE SONT DES « DANDYS-CONSO 

Brummel devait à ses ancêtres une singulière combinaison d’esprit, de gout, d’insolence, d’indépendancecar il ne fut jamais un courtisan-qui n’était sans doute pas assez fine pour s’appeler une philosophie de vie mais n’en tenait pas moins le rôle

p106-107

virginia woolf/ Suis-je snob

Quelques heures après me suis échouée chez M .

Le magnifique Monory et ses chaussures bicolores était là. Le Fromanger était là. Le Adami était là. Le …

Hum. le temps passe…

Le temps a passé…

Ils ont fait ce qu’ils avaient à faire, et continuent…Mais…

Impossible et trop tard de retrouver A.

Quelques heures après ai fini la soirée avec des Polonais à la station Rue du bac. Demain je dois amener un pack de Pivo.

Maintenant je vais dormir.

VLADIMIR UMANETS EST UN CON, UN NOC

Réponse à C’est quoi ça.

Ce sont des fragments du crâne de Percy Shelley.

Simon Hantai

Petit déjeuner au coin avec J. Papotages sur tout. Observations des gens qui passent: Le petit homme au pantalon bleu de travail, la femme assise avec son kilo de cheveux sur la tête, l’autre petit homme au parapluie mauve pâle: On dirait une elfe de gravure anglaise sous une fleur .<oui ce parapluie sans forme ressemble à un assemblage de pétales.

Hop au tennis….

Sur le site du Monde.fr dans Libé aujourd’hui…

VLADIMIR UMANETS EST UN CON. Ce n’est pas le titre mais c’est moi qui le dis.

Vladimir Concon fait le malin en écrivant des conneries sur une oeuvre de Rothko.C’est un artiste. C’est désolant, morale mise à part, respect d’une oeuvre mise à part ( si l’on ne veut pas voir Rothko , on l’évite…), oui c’est désolant de se sentir si petit, si rien , si rien du tout, si inexistant, qu’il faille agir de la sorte. Ca me désole/ Bien évidemment ce n’est pas une nouveauté, mais qu’une énergie se concentre pour ce type d’acte , alors là… De plus il ferait bien, Vladimir Zero le Cucu,  de foutre la paix à Marcel Duchamp. Tout le monde d’ailleurs le devrait .

“Le jeune homme avait lui-même revendiqué quelques heures plus tôt auprès de médias britanniques la paternité du graffiti inscrit dans un coin de l’œuvre de Rothko, qui proclamait“Vladimir Umanets, une œuvre potentielle de Yellowisme”. ”

“Certains penseront que je suis fou ou que je suis un vandale, mais mon intention n’était pas de détruire (l’œuvre) et d’en faire baisser la valeur, ou de faire une folie”, a-t-il expliqué, selon le Daily Telegraph“Je ne suis pas un vandale, je suis un Yellowiste. Je crois en ce que je fais et je voudrais que les gens commencent à en parler, c’était comme une tribune.”Je pense que si quelqu’un restaure l’œuvre et enlève ma signature, la valeur de l’œuvre va baisser, mais après quelques années la valeur remontera grâce à ce que j’ai fait”.

“Il s’est comparé à l’artiste français Marcel Duchamp”. He ben…..

 

Gerard de Nerval

PERROQUETS

GÉRARD DE NERVAL

 

1808. Gérard Labrunie naît. Il joue dans le clos de Nerval, un champ appartenant à son grand-père. Il danse avec une petite fille du hameau voisin, blonde, grande, grasse, belle. Il crie Racine est un polisson! à la Comédie-Française et rime en -goth à la modeWisigoths: escargoth, berlingoth, argoth, Victor Hu-goth…

Dans son nouvel appartement parisien, ses amis peintres peignent qui une bacchante tenant en laisse des tigres, qui un moine rouge lisant la Bible sur la hanche d’une femme nue. Nerval achète un splendide lit Renaissance pour y coucher son ima-gination, cependant que lui dort par terre. Nervalvoyage dans les Flandres avec Théophile Gautier: il

marche très vite, comme une autruche, Gautier bien loin derrière en soufflant comme un dogue qui a avalé une fourchette en léchant un chaudron. Nerval dit au soleil couchant: Bonne nuit, mon vieux, à de-main. Entré chez un antiquaire avec 1200 francs, il en ressort avec 1000 francs de dettes, une veste et des meubles. Nerval raconte aux enfants d’Alexandre Dumas l’histoire du Roi des taupes.

Nerval croise une énième blonde au nez aquilin et au col de pigeongros et gras. 1841: Première crise de folie. Nerval promène un homard vivant au bout d’un ruban bleu dans les jardins du Palais-Royal. 1843: Au Caire, Nerval s’achète un manteau en poil de chameau, une esclave javanaise de dix-huit ans et une basse-cour. Retour en Europe. Ayant coincé un pan de sa redingote dans les battants d’une porte cochère, Nerval fait semblant d’être adossé et de lire un petit agenda. Place du Carroussel à Paris, chaque matin, Nerval parle avec les perroquets à qui il apporte des cerises. 1853, l’année de la folie, Nerval se dit: Je me dis: la nuit éternelle commence, et elle va être terrible. Que va-t-il arriver quand les hommes s’apercevront qu’il n’y a plus de soleil? Il prend un facteur pour Jean de Bourgogne. Observe les ébats de l’hippopotame du Jardin des Plantes, à qui il jette son chapeau. Nerval voyage: On ne me trouve pas fou en Allemagne. De retour, lors d’un séjour volontaire à la clinique du docteur Blanche, il est torturé par les infirmiers. Nerval s’enfuit. Le 24 janvier1855, il écrit:

Ne m’attends pas ce soir, car la nuitsera noire et blanche. Nerval, quarante-sept ans,est retrouvé pendu dans une ruelle. Son squelette,exhumé en 1867, fut replacé dans un cercueil d’enfant. On a oublié de graver son nom sur la tombe.

STENO/

[8] Parmi les systèmes connus de sténographie anglaise, notons celui de John Willis (1602), celui de l’écrivain et traducteur Thomas Shelton (1626), celui de William Mason (1672) et celui du sténographe Samuel Taylor (1786), qui fut adapté pour de nombreuses langues européennes. La plupart des méthodes sténographiques, jusqu’au XVIIIe siècle, suivirent les principes du système de Willis : elles consistaient en un assemblage de caractères géométriques, de lignes droites, de segments de cercle, etc., et reposaient essentiellement sur l’alphabet et l’orthographe. Des méthodes de sténographie virent également le jour pour d’autres langues européennes, à partir du XVIIe siècle, dont la plus influente fut celle de l’Allemand Franz Xaver Gabelsberger.

[9] Albert Navarre, Histoire générale de la Sténographie & de l’Écriture à travers les âges, Institut sténographique de France, 1909.

Retour en haut