Ou pas. Mon coeur balance. Raconter ma vie, and who cares, où me cacher tel Diogène dans mon petit tonneau!!!! Ah, quel dilemme.( Oh??? Ca ne s ‘écrit pas dilemne?????)
Ca change tout.
To tell or not to tell ? F&W
"Dans la vie on devrait tout essayer sauf l'inceste et la danse folklorique" Christopher Lee
« C’est comme si je me sentais plus léger en notant tout sincèrement » – S Maraï
In the early years of the twentieth century, the largest film production company was the Société Pathé Frères (Pathé Brothers Company). Founded in 1897, the company was at its height in 1920s when it unveiled the first home movie projector, the Pathé Baby. To accompany Princeton’s Pathé Baby film collection, we have acquired one of the company’s first publications explaining the secrets of processing “virgin” film. Plates offer incredible images of the mass production of thousands of silent movies, including the first newsreels, sports films, and animation. 107 examples of actual celluloid color film have been mounted in each volume.
Le village des damnés
Les enfants des damnés
J’ai bien souffert hier pour faire un DVD à menu avec Compressor et DVD studio pro. Je ne me souvenais plus des manip à exécuter qui ne sont pas si compliquées, même pas compliquées du tout. Bref. Flore blindé, pas de personnes dignes d’être décrites: Un fille attifée d’un robe rose élastique comme un chewing gum. Le tout moulant et malgré la minceur du modèle, insistait sur la cambrure et un ventre en avant. Suivez le squelette ondulant. Bref ridicule mais pas intéressant. Quelques enfants ( le dimanche étant plutôt leur jour, ce qui faisait fuir Albert Cossery , et on le comprend. Je n’ai rien contre les enfants , mais ceux-là, si !!! )
Je poursuis la relecture de Monsieur Teste ( que j’aime vraiment beaucoup- ce qui est dit sur le voyage vers Paris dans ” Lettre à un ami ” est magnifique et relis aussi des morceaux des “Contes d’un buveur d’éther “. J’aime beaucoup Jean Lorrain. C’est un peu boursoufflé mais les images me plaisent: Masques qui cachent des visages disparus, tentures, nuit qui mène on ne sait où, amis qui soudain ont une voix si étrange que l’on doute de leur … de leur quoi? De leur chair, de leur corps … Heu… Heu.
Un tout petit livre de Valery est arrivé aussi, je ne sais plus quoi sur l’intelligence-c’est une conférence. En feuilletant on y lit les mêmes plaintes qui sont parfois les notres: La latin et le grec, l’enseignement, le monde qui change si vite ( l’électricité, les rayons X , la radio !! )
Bon sinon quoi. Vu Jules Benchetritt à la télé, d’un oeil hier soir. Je l’avais dans mes bras il y a bien longtemps. Marie était à l’ombre, et S. aussi. Ils étaient très beaux dans cette chaleur avec ce nouveau bébé. J.L était arrivé avec un vélo électrique. C’était dans le Sud je ne sais où.
Sinon quoi… Michel Onfray est devenu le salaud de service si j’en crois libé survolé. Faut pas exagérer quand même. Tiens je n’ai pas commencé ( en parlant de ça ) les livres de Pierre Hadot que ne n’aurais pas connu si je n’avais écouté France-Culture. Et puis il est quand même plus intéressant que / je ne trouve pas son nom / La fille là, qui sort un roman par an et qui adoooooore le champagne.
Sinon quoi…
“Et Moi! que je déchire, et que je nourris de sa propre substance, toujours re-mâ-chée, seul aliment pour qu’il s’accroisse ! “
Extrait du log-book de PV
Tous les cahiers sont sur Gallica. C’est super beau.
Gallica c’est l’horreur car on ne peut plus s’en sortir ce qui est mon cas. Une heure pile à naviguer dans des images qui vont des bijoux à des revues concernant l’hypnose et des images étranges…. S’agit -il bien d’une scie. S’agit il bien d’une tête. On dirait un numéro de magie mais j’ai bien peur qu’il ne s’agisse d’un sorte de trépanation. Hum. Ne trouve plus l’image ( évidemment ) :
les bijoux
Premier groupe de fascinés en catalepsie et de ” file en aiguille” : Jules Bernard Luys
les machins pour hypnotiser
et l’image étrange en bas.
Terminé la Bible de néon. C’est un très beau livre, grave et mélancolique écrit par Toole à 16 ans. Je l’ai presque mangé d’une traite: La maison de la colline est envoutante, posée sur la glaise et la “cendrée “,entourée de pins, dominant la ville et sous le ciel. Au loin, la Bible lumineuse.
Ce qui est passionnant c’ est la manière de décrire les gens : La formidable Tante Mae, la mère et sa photo du cimetière militaire qu’elle ne lâche plus, tentant désespérément de trouver la croix blanche correspondant à la tombe de son mari. Jusqu’à la folie. Puis la petite ville, là en bas. Sa peur de “l’étranger”, du mal. Le pasteur, l’institutrice et le prédicateur . Main street, puis le terrain vague.Bien des problèmes ( tous les problèmes) traversent des mots simples, des situations qui ne sont jamais pittoresques et où la pauvreté n’a pas ce nom.
Hier , je n’ai guère eu besoin de ce double chien sans tête ( je pense à ce que j’ai vu depuis la voiture alors que je rejoignais la statue dorée de J. d’Arc: Le type qui promenait au moins dix chiens- c’est un métier.) Bref hier je n’ai pas eu besoin de ce machin à poils ( j’y imagine un peu de confiture d’abricots réunissant les fils ), donc je n’en ai pas eu besoin pour lire et re-lire Monsieur Teste sur la terrasse , bien au soleil et m’y endormir, honte de honte , pendant deux heures trente. Misère.
La veille j’avais déroulé des peintures pour trouver celles que C. voulait. Puis re-rouler ( c’est l’horreur ça ) puis aller au garage pour une nuit. Et le matin filer chez Marin à l’autre bout du monde. Il faut que je me calme quant aux formats. Cette fois ci: 260 X 400. C’est abuser. Et il y a pire ( 300 X 800 ).Passage rapide chez Uniqlo/ collection Lemaire. L’angoisse, la queue, la Bérézina: Un tas de fringues manipulées de façon frénétique. J’attrape par l’oreille ce que j’avais repéré avant d’y aller et me sauve en bas pour essayer rapido entre deux rayons. Ouf.
Renouer avec ses bras, ses jambes etc. L’été à travailler chaque jour n’a pas été favorable à ça: Pas de vélo, très peu de natation, à peine de footing. Total, la peinture m’a eue comme d’habitude et je ne me sens pas bien.
Remède:
Mercredi soir essai d’un cours de yoga ou D. m’emmène. Pas mal. Si on laisse faire. J’en sors groguie ( ortho ?). Et jeudi matin, changement d’ambiance, barre au sol pendant une heure trente aussi, avec une danseuse de toute évidence classique. Hou lala. Mais même si malheureusement je n’ai rien d’un petit rat, je suis en moins mauvaise forme que je ne le pensais. Coup d’oeil dehors. Il fait gris-gris.
Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi
On a passé une soirée ensemble il y a quelques années à B. chez DH et j’avais été sous le charme.
Rétrospective de leurs films au Centre Pompidou depuis Vendredi.
Je poursuis la lecture de “la conjuration des imbéciles ” et il est vrai qu’Ignatius est un personnage incroyable. Lui en vendeur de hot-dog, avec son costume blanc et son épée, c’est une sorte de Don Quichotte obèse. Et à la fois on a envie de terminer le livre et de passer à autre chose. C’est assez glauque.
Moi je ne suis pas obèse, mais comme j’ai de loin cet été privilégié le travail cet été, je n’ai pas beaucoup nagé, couru etc. Je me retrouve aussi souple que l’Homme de fer blanc dans le Magicien d’Oz. C’est dire. Le tennis ( avec un tennis elbow qui menace depuis un mois ) n’était pas glorieux. Et moi de toutes façons il n’y a que les cours de tennis qui m’intéressent: Courir à en crever et bien m’appliquer. Mais y aura t’il un prof cette année. Il faut vraiment reprendre le sport.La perspective d’une salle de gym et sa clientèle ( pas cher on est avec la secrétaire, cher on est avec la secrétaire de direction )me sourit à moitié. J’y ai passé tant de temps. Mais arrêter de bouger c’est la mort. Berk . C’est moche en plus.
Après ( Toole, qui me laisse une sensation désagréable et une admiration pour ce personnage odieux…. Hum… Pas mal de dialogues ennuyeux entre M et Madame Levy. Un peu trop caricatural et ” d’humour” dirais-je. Bref ce n’est pas un livre drôle du tout . C’est absolument sinistre!!
Je pense que je vais me relancer dans un Thomas Mann . Oui Tonio Kröger.
Note Camille Flammarion:
« Cher Maître,
J’accomplis ici le vœu d’une morte qui vous a étrangement aimé. Elle m’a fait jurer de vous faire parvenir, le lendemain de sa mort, la peau des belles épaules que vous avez si fort admirées « le soir des adieux », a-t-elle dit, et son désir est que vous fassiez relier dans cette peau, le premier exemplaire du premier ouvrage de vous qui sera publié après sa mort.
Je vous transmets, cher Maître, cette relique comme j’ai juré de le faire et je vous prie d’agréer…..
Docteur V….. »
« J’avais admiré, en effet, ces superbes épaules le soir des adieux, raconta l’auteur des Merveilles célestes dans une interview, et je les avais là, maintenant, sur le bureau de ma salle à manger, m’inspirant d’autres sentiments. Que faire du cadeau ? Le renvoyer ? J’en avais bien la tentation. D’autre part, après réflexion, pourquoi ne pas remplir le vœu d’une femme dont le souvenir m’était agréable ? J’envoyai la peau à un tanneur qui, pendant trois mois, l’a travaillée avec le plus grand soin.
Elle m’est revenue blanche, d’un grain superbe, inaltérable. J’en ai fait relier le livre qui était en cours de publication : Ciel et Terre. Cela fait une reliure magnifique. Il est maintenant dans ma bibliothèque de Juvisy. Les tranches du livre sont de couleur rouge, parsemées d’étoiles d’or, pour rappeler les nuits scintillantes de mon séjour dans le Jura. Sur la peau des épaules de la comtesse, j’ai fait graver, en outre, en lettres d’or
« Pourquoi ne pas remplir le vœu d’une femme dont le souvenir m’était agréable ? J’envoyai la peau à un tanneur qui pendant trois mois l’a travaillée avec le plus grand soin (…) Elle m’est revenue blanche ; d’un grain superbe, inaltérable. J’en ai fait relier le livre qui était en cours de publication : Ciel et terre. Cela fait une reliure magnifique. (…) Les tranches du livre sont de couleur rouge, parsemées d’étoiles d’or pour rappeler les nuits scintillantes de mon séjour dans le Jura. Sur la peau des épaules de la comtesse, j’ai fait graver, en outre, en lettres d’or : Souvenir d’une morte ».
Mais je ne sais pas d’où vint l’extrait . Mémoires de Flammarion?
J’ai terminé la Montagne Magique. J’en suis essoufflée. Surtout après la séance de spiritisme…Le duel… Le départ brutal à la guerre.
« Et c’est ainsi que, dans la mêlée, dans la pluie, dans le crépuscule, nous le perdons de vue »
( PS : Pas marrantes les photos de Thomas Mann en général. Homme tronc derrière bureau et devant livres … Jamais pris sur le vif Tout est figé figé… ” Réglé!!!!”)
Note en relisant les mails de AB/ La Famille Aubrey, de Rebecca West
Dans la catégorie heu… comment dire?
( “La bêtise n’est pas mon fort….” ) Monsieur Teste
C’est pas mal cette grandiloquence de l’amphi d’honneur aux Beaux-Arts. J’aime bien ce côté sentencieux et académique, carton pâte presque. Nous, comme des marchands de cours en face des étudiants. Tout cela se passe rapidement. Aux suivants. Je ne connais pas le prof d’anglais mais je le trouve sympa.
Sur les conseils de P. J’achète ” La conjuration des imbéciles ” à la librairie ( que je n’aime pas trop car je les trouve peu aimables ou coincés ) à côté du Flore. J’entre re-boire un café et m’étrangle de joie à la vue de Lalanne dont j’ai oublié le prénom et que j’ai toujours trouvé gros béta. Béta mais moins vulgaire de Candeloro. Je les associe volontiers ( les cheveux? le flux de paroles? ). Là c’est le must en section Pirate des Caraibes. Il porte un chapeau à bord relevé ridicule dirais-je sur un grand bandana plein de crânes. Tee-shirt à crânes itou et chaine avec croix et autres grigris. Damned. Pas la moindre botte de 7 lieues. Ca alors! J’ai une photo mais je la garde. C’est pas gentil. Sa veste damassée couleur bronze vert et son pantalon treillis beige. A nous l’aventure mille milliards de mille sabords!. Un garçon de café me dit que le livre de Toole est super et qu’il en existe un autre ( je le savais mais le type de la librairie m’a dit : Non, c’est le seul.) Il n’a pas su non plus me confirmer au moment d’un petit doute, que Les porteurs de lanternes était bien un livre de Stevenson.
Bien. Un peu angoissée à l’idée du dos de R. ça a l’air d’aller. Ne pas perdre le rythme de travail de cet été. Là , un Fjord et fin de la lecture de la Montagne Magique. J’aurai de la peine à quitter le sanatorium de Berghof et ceux qui sont devenus mes vieux amis. ” Bon… Réglé ! ” Les expressions du colosse aux cheveux blancs me font rire. Sans peur de me répéter, il est évident que l’on ressent mieux l’atmosphère si l’on sait ce que veut dire ” une cure” et si on l’a vécue. Avec ses fenêtres grandes ouvertes, ses matinées alitée après les soins. Matin de brouillard sec ou humide, de douches violentes qui s’associent dans mon esprit à la psychiatrie. Salles à mosaïque et fontaines, gobelets dans leur étui. Puis la maison, le lit. Les livres et les dessins. L’après-midi la montagne, les cascades où le ruisseau à côté. Les crêpes à la confiture de myrtille.
Christophe à mis deux de mes grandes peintures à Vienne. Cool. Je dois absolument sous-titrer le film de N. Il FAUT. Penser à une collaboration avec une école de couture pour le Défilé ??
Mal au dos. Hier levée à 6h. Départ avec F et T pour vider le local plein de mes affaires ( misere! des peintures qui datent des Beaux arts ). Quel bazar et ce n’est pas fini. Retour à 20h
Quand je suis arrivée à Paris Samedi, j’ai été consolée par cette vision dans une vitrine au coin de chez-moi.Le chien mordillait les photos de familles. Photosdefamillophage ce n’est pas mal. Mais ça n’existe plus ces tirages dentelés et les générations s’effacent avec leur vêtements datés. Ceux d’aujourd’hui. Ceux de demain.
Hop au sanatorium ( Un beau titre est Le sanatorium au croque-mort de B.S , mais je ne me souviens de rien. De quoi ça parle zut. Je regarde et hop; “réglé”
« Je te parlerai moins des écritures qui se tricotent sur ces feuilles sèches. Ce sont les mille et un problèmes de l’escargot mental, ou encore tous les germes de l’ennui, les moustiques de l’agitation, les atomes de velléité, de doute et de scrupule qui, presque chaque jour, tourmentent chaque minute. »
Cahier « Somnia »
« Attention‑Attente‑Surprise »
« Je ne connais, ne vois que ce que j’attends – ce qui est attendu ; ce qui vient non attendu est suivi d’un temps de nullité qui est pris par arrangement pour attendre ce qui est déjà arrivé. »
Kaléidoscope.
Je suis fait de pièces qui peuvent entrer dans bien des mécanismes ; et d’éléments qui composent une infinité de combinaisons.
Une certaine division de mon être sentant et figurant est telle que je ne puis la pousser plus avant sans sortir de la veille, sans en détruire l’édifice mobile stationnaire.
Une division plus fine trouve des éléments qui sont dans la veille et dans le rêve. La veille ne contient l’atome que dans la molécule, et dans le rêve l’atome est libre.
Comme si le soir dissolvait ce que le matin cristallise.
La veille est donc l’ensemble des actions du milieu sur moi et de celles de mes réactions qui n’altèrent pas cet édifice moléculaire ; qui me laissent constitué d’éléments d’une certaine complexité.
Il y a un moment où cette structure commence à se désagréger. Je la prends comme l’image du cycle de modifications à partir d’un ébranlement donné.
Comment la conscience peut‑elle, – a‑t‑elle pu être suspendue ? –
Et si l’on m’éveille, comment suis‑je ordonné si brusquement ? –
C’est justement cette intervention m’éveillant qui arrange, limite, prophétise ce que j’y puis répondre. – Je réponds d’abord par la résurrection de la possibilité de répondre.
On tire de moi endormi un mouvement qui ne peut coexister avec l’état de sommeil, ou du moins avec l’état de non‑conscience. – Pour une certaine qualité ou intensité quelque chose s’élève au rêve, d’abord ; puis au réveil. Et le réveil commence comme un rêve, ou un autre rêve.
Pouvoir de reprendre conscience, pouvoir de perdre, de retrouver un désir, une idée ; pouvoir de subir tantôt une structure, tantôt une autre faites des mêmes éléments apparents… Pouvoir de traverser le zéro.
Le rêve et le réveil, deux réponses, degrés l’une de l’autre.
Une promenade sur fb, avec le recul … Je trouve cela tragique finalement. J’aime. Je like. Et les petits commentaires de chacun, sur tout, de Onfray à l’huile d’amande douce en passant par Picasso ou la littérature… Pff. Moi aussi. Tiens ma photo de Michel Fau je la mets là ( et j’aime bien les deux images ensemble! ):
Pas allée à Beaubourg ce soir. Pareil. Gnan gnan gnan GRR. Retournons au sanatorium:
“Je voulais simplement vous montrer quelles difficultés l’on éprouve à discerner la bêtise de l’intelligence. C’est si difficile à discerner. Cela se confond.” p666
Je me demande si je ferme le blog, si j’y mets un mot de passe. J’ai peu de ” clients ” mais c’est surtout le fait d’enseigner qui modifie mon approche… Bon. Le retour est étrange et un peu mélancolique je dois dire.
J’ai écrit cet été quelques entrées non publiées pour cause de “pas de réseau”. Mais sans cesse je pensais à noter. Ce que je n’ai pas fait. Certains rêves extravagants ( je vise une personne de l’autre côté d’un patio avec une carabine et la tue. Mais je suis innocente ( et pourquoi donc ). D’autres encore, maintenant effacés. Et puis quelques images écrites que je devrais pouvoir retrouver dans des SMS si j’en avais le courage. Seul le téléphone pour les mails. Finalement ce n’est pas mal. J’ai travaillé tous les jours, écouté la radio , et pas mal lu. Acheté aussi des livres de Pierre Hadot. Entrepris “La montagne magique”. 820 pages ( plus que 200 ) . Même si parfois c’est un peu bavard ( les conversations philosophiques entre Settembrini et son pantalon à carreaux et Naphta tout de noir vêtu )… J’adore et souffre ( en tant qu’ex-asthmatique ) de cette atmosphère de neige étouffante, de poumons malades, des chaises longues face à la montagne.
C’est le livre du temps. Des temps.”L’encyclopédie des souffrances“- entreprise étrange- et c’est assez vertigineux. C’est aussi le livre de la mort, le livre d’ En-haut, là au Berghof. Parfois je pouffe de rire car les descriptions des personnages sont savoureuses. ( personnages bossus, naine, dents de lièvres et femme russe qui claque la porte, hommes sans chapeau et qu’ils n’enlèvent pas pour saluer du simple fait de leur absence, tenues, pâleurs et rougeurs, toux et fièvre…)
La course dans la neige palpitante, angoissante. Mais il faut avoir le temps bien libre pour ce genre de récit. Oui le temps. Il faudrait être en cure toute la journée, emmitouflé dans de ” couvertures en poil de chameau” ou des fourrures pour lire idéalement ce livre !!!
Les grands sanatoriums que je regarde, me font penser aussi au Grand Hotel des Bains de Venise ( Et d’ailleurs qu’en est-il de ce vaisseau, fermé la dernière fois que j’y suis passée. ) C’est hallucinant la taille de ces bâtiments, le nombre de chambres. Il est vrai qu’on voyageait alors avec famille et domestiques.
Rêve/ 9 aout 2015
Je l’avais étranglé. C’était un enfant très petit. Surement un nouveau né. Il fallait que je me dénonce. On lirait cela dans la presse, dans Art Press mais on n’y croirait pas. Aller au rendez-vous malgré ça. Il est déjà tard et j’ignore le lieu. Téléphoner? Repasser à la maison qui est à nouveau dans le 17 eme, dans l’appartement du début. Pas le temps. Je décide d’aller vers Saint Germain. La traversée des Beaux-arts où tout est en plâtre blanc est plausible et je sors par les quais ( dont la porte est désormais fermée pour des raisons de sécurité je suppose ). Un téléphone portable mais si vieux. Je l’ai retrouvé au fond de mon sac et ne sais plus du tout m’en servir. J’appuie sur les touches pendant des heures. Fébrilement- et le temps passe. Une grosse fille m’aide et me dit d’appuyer sur le bouton rouge pour que les noms apparaissent. Rien à faire. Le Quai Malaquais ne longe pas la Seine. Le paysage est une sorte de collage . Si on va vers l’Institut, ce sont des rues que l’on trouve en face et non la Passerelle des Arts. Taxi. Là qui arrive. Je l’attrape. J’entre. Il est comme un autobus mais dans l’autre sens. Tout en largeur. A l’intérieur, le chauffeur est assis à une grande table rose. Il fabrique des antiquités précolombiennes dans cette lumière tamisée. Ca m’étonne un peu mais pas tant que cela. Il est tellement souriant. Le vert du taxi libre d’autrefois. Le rose à l’intérieur. Comme un Bonnard. Dans la nuit.Puis j’ai tout oublié. Je me dis que peut-être j’échapperai à la perpétuité si… si quoi???
Je me dis surtout que le temps est un peu compté à présent et que je dois choisir. Sans aucun doute l’Alexander Platz aura été la découverte de l’année. De l’été. Je vois que j’ai à côté Ulysse jamais lu non plus. Je lis Le château ou plutôt le relis / Je l’avais abandonné. Je ne le dévore pas d’avantage. J’ai retrouvé à l’intérieur je ne sais quoi. Un bout de papier, une note: 1937/ Egypte et un dessin de lune et des drôles de signes. Janvier 1990.
J’aime bien dans la chambre les tiroirs que G . a fabriquée. J’y suis installée avec l’ordi. C’est comme une grande table.R. me passe des feuilles blanches et me dit qu’il doit s’agir de notes de Cergy. Sur la page 153 écrit au crayon en tout petit: Hihihi.. Plus loin p90 il est question du fondateur de l’abdomen musical(??? ). Mystère. Je me demande ce que je voulais dire.
les fourmis du Repenti
Rêve/ 11 aout 2015
Le rêve était celui d’un RV encore une fois et d’une ville. Pour le rendez-vous je n’avais rien à proposer et pas la moindre idée. Il fait nuit et je marche dans une ville à cathédrale. Une immense place. Benoit qui est là me dit « regarde, ça marche » et il me montre la façade de l’église, immense devant laquelle tournent des figures, des engrenages en papier, en fer. Il me dit que c’est un essai ( comme celui qu’il avait fait dans sa cave et où un manteau tournait ). C’est magnifique. Un groupe arrive et s’accorde aux mouvements devant les Saints et les rouages. Les personnes masquées ont des chapeaux pointus et je dis à B que cela m’évoque Depero ou tout au moins les années 20 et je cherche dans ma mémoire ( sans internet ) cette photo en noir et blanc de qui? Ball? {Bingo Hugo Ball au Cabaret Voltaire }Le groupe disparait et c’est moi qui danse avec ce rôle de chapeau très haut et pointu.
Rêve/ 14 aout 2015
Le rêve suivant n’a pas le même charme. Nous voulons jouer au tennis un dimanche et aucun court n’est libre. Nous traversons une piscine-fleuve les raquettes à la main puis revenons. Je ne veux plus le chemin de l’eau et veux passer par « la façade »; Mais j’ai peur et j’ai le vertige. Je me remets à l’eau.
Meeting de Nicolas Sarkosy qui est avec nous . Qui est le « nous ». Je l’ignore. Lui est là, parle fort, est assez familier mais assez sympathique aussi ( ????) . La Marseillaise. Et la garde républicaine. Tout le monde se lève sauf moi. Puis nous sommes avec Bernadette Chirac dans une cuisine.
Passionnant…
Rêve/ 15 aout 2015
Je me mets au travail, reprend la mise en scène de Macbeth et des notes que j’enregistre. Puis c’est le jour de la représentation. Un type, au moment où la salle s’éteint se précipite et dit à tous qu’il va se laver les mains. Il ressemble aux aides de K. dans le château. Noir. Une grande comédienne arrive à peine en retard et porte un immense chapeau en forme de croix noire et pierres précieuses. Elle s’assied à quelques rangs derrière moi sur ma gauche. Dans ma mise en scène, on n’ouvre pas avec les sorcières. C’est Lady Macbeth, qui est deux rangs devant moi extrêmement maquillée selon je ne sais quelles lois du genre. Elle me regarde et commence dans l’obscurité. C’est sublime. La scène plus loin disparait et c’est un tête à tête entre cette sorte de Maria Casares et moi. Tout le monde retient son souffle. Soudainement elle se tait et nous sommes sur la scène. On voit celle-ci comme si elle était filmée, sans vision d’ensemble. Puis on entend ma voix . J’ignore ce que je dis ( je ne trouve plus ) Puis terminé. La salle se rallume. C’est fini. Honte totale. Personne ne comprend ce qui se passe et pourquoi Macbeth est interrompu. J’entends: C’est la femme de R. qui a fait la mise en scène.
Puis je rêve dans le rêve et je suis dans un cercle et ce pourrait bien être le début de Macbeth. Je suis condamnée pour sorcellerie et on va me couper tous les doigts. C’est abominable. On va peut être me tuer. Je demande à avoir les yeux bandés. Puis je demande à voir. Je demande à ce qu’on me laisse l’articulation du pouce et de l’index pour au moins faire une pince.Scène suivante. J’ai des Tricostéril partout. Mais rien n’a saigné. Aéroport de Nice…
Note
inclure l’infigurable
figure= sans ressemblance d’aspect
figures-choc
la pluie de matière est une figure
18 aout 2015
Sainte LN qui n’est même pas mentionnée dans la légende dorée. Fin de la première peinture ici que je ne photographie pas, contrairement à l’habitude. Je me contente de noter la taille et de faire un croquis-mémoire. Tout cela dans le but d’oublier puis de redécouvrir. Repense beaucoup aux faux-marbres de Fra Angelico, zones sidérantes et véritablement mystérieuses. Zones de recueillement et zones de silence donc, du Verbe.Regarder Misrai/ Je ne connais pas. « Château » . En parlant de Chateau, j’abandonne Kafka. Je n’aime pas du tout cette technique pourrait-on dire de l’enfermement. ( le mot technique est particulièrement mal choisi ).L’absurdité y est conventionnelle et mécanique. Je ne demande qu’à entendre un défenseur. ( j’ai tort évidemment )
Deux peintures commencées en plus de ce truc rose à projections. ( ??? ne me souviens plus ) Repense à Pollock/ Repense à Barnett Newman et à leurs splendides « abstractions » . Repense à l’école de Paris, lourde et vide, gestuelle et superficielle. Vaine dans le sens où l’abstraction nommée telle quelle n’est nullement l’ennemi de la figuration nommée telle quelle. Quel malentendu!!!! Et qui , de plus , perdure.
Cette nuit… Un film que je projette. Les derniers plans sont des rayures et lorsque celles-ci apparaissent, le spectateur-moi est proprement renversé sur son fauteuil. Je me dis-alors que j’ai inventé ce truc- je me dis comment est-ce fait. Un spectacle que je mets en scène. J’offre à ???? un « habit de cheval » que je prends rue de la Cavalerie. Un habit de cheval? Oui c’est le descendant du cheval de Picasso dans Parade et la prolongation du protège-guêpe que l’on voit posé sur les naseaux et sur les oreilles des bêtes.
HF ( qui est-ce ???)me dit que ce n’est pas la peine de refaire le spectacle( évidemment ) comme lorsque GG me suggère de ne pas montrer mon diaporama aux Beaux-arts ( ben tiens !!!!)
Un écureuil écrasé sur la route et un lièvre qui traverse. Une biche là, à droite. Des nuages et un peu de pluie ne fin de journée.Biographie de Shakespeare que m’a laissée MT.
Rêve/ 19 aout 2015
Je suis devant l’entrée de l’hôtel des Beaux arts et me demande le prix des chambres. J’entre. C’est tout noir et il y a des graffitis pornographiques.. Le prix est indiqué: 174 euros y compris celle de Wilde. Un dame promène trois chiens devant l’hôtel qui est une grande esplanade. Je me demande si c’est Francoise Fabian.Le chien vient vers moi et je lui caresse la main.( Au chien???) Un type sort de l’hôtel avec un immense manteau très long. Il se retourne un peu. C’est une femme. Je croyais que c’était un directeur de théâtre.
C.essaie des robes de mariée de grands couturiers. Elle est entourée d’une nuée de conseillers et de ce peintre ridicule qui immortalise la scène ( c’est celui que l’on voit à la télé et qui dans une danse de Saint guy toute médiatique reproduit , un pinceau dans chaque main , le visage d’un chanteur!!! Atroce.
Temps sublime
suite
A argenteuil Il y a un mélange de lieux. Pour la première fois, la maison de ma grand-mère. Argenteuil et rue Leonidas. Le mélange de ces endroits est petit, encombré et se situe véritablement dans la cour de la rue du Fbg du temple.
Je m’aperçois que je peux disposer d’une autre terrasse tout en bois et qu’une porte qui n’est pas fermée donne sur un beau jardin. C’est à vendre. Taher voudrait acheter. Je ne sais pour quelle raison je hurle et le prie de disparaitre de la chambre ( amiens chambre de mon frère) . Dois je acheter cela ? ( L’avenir ne le dira pas !!)
Avrieux, Notre-Dame des Neiges
Alors que je feuilletais le livre de Klein que m’a donné C. hier, m’est revenu le rêve. Nous sommes proches d’un très grand bâtiment sculpté et qui évoque une danse des morts mais en volume; Dans un autre rêve cette architecture bizarre était apparue au bout de l’allée d’un jardin, lointaine et mystérieuse et nous n’avions pas pu en trouver l’accès. Cette fois-ci le lieu est une sorte de parking, et si la première vision avait la lumière d’un matin d’été, celle ci est grise et humide ( comme une ville de Picardie ). C’est donc un rêve zoom puisqu’il dévoile les détails d’images plus anciennes. C’est un musée, ou tout au moins une architecture que l’on peut visiter. Moi qui a-priori aime ce genre de curiosité, je n’y vais qu’avec réticence. Les autres restent dans la voiture. D’ailleurs je suis la dernière à entrer car ça va fermer. Je ne sais pas ce qu’on trouve là mais je vais directement au magasin de souvenirs. Je trouve à offrir des petits poulets en carton peint marron. La vendeuse m’en emballe trois. Arrivée à la caisse qui est très loin, je m’aperçois qu’elle m’a donné un petit poulet seulement et deux paquets de Blinis en carton peints de la même couleur. Je repars changer les blinis contre des poulets et me perds. Puis j’arrive dans une très grande salle ou une dame examine des objets, tandis qu’un jeune garçon absent et qui nous ignore commence à balayer.
Fin de la troisième peinture. Abandon d’un ou deux livres de Döblin. Début de relecture du Château de Kafka et lecture à voix haute de David Copperfield pour les enfants du hameau.( salon de lecture doré pour la littérature du 19eme )
D’habitude nous avons les légumes de nos voisines: Tomates, Haricots verts salades… Cette fois-ci nous avons en plus les plats préparés. Vient d’arriver sur la table une oeuvre en forme de cannellonis. Miam. Le limoncello fait maison aussi et j’en passe. C’est vraiment génial cette atmosphère. Emilio a un nouveau chien. Et encore un autre chapeau.
je voudrais bien avoir l’intégrale des films e Fassbinder qui m’intéresse de plus en plus.
Depart Vendredi. Sniff
Finalement , je me disais ce matin en regardant le travail de je ne sais plus qui , que je n’aime pas trop les artistes qui s’appliquent à l’ironie concernant l’art “contemporain”, ses figures, ses acteurs. L’art parle de l’art oui. Aussi. Mais resservir en permanence Duchamp ou Pinault , ou … Comme ça:
Ils sont partis… Ils m’ont oublié… Ce n’est rien… Je vais me reposer un peu… Et Léonide Andréitch, a encore, à coup sûr, oublié de mettre sa pelisse. Il est parti en pardessus… Ah! la la jeunesse inexpérimentée! Voilà… la vie est passée, comme si je n’avais jamais vécu… Je vais me coucher un peu…Il ne te reste plus de forces mon vieux… rien ne te reste, rien… Ah, là, là! espèce de… propre à rien. (L’on entend un bruit lointain, aérien. Le bruit d’un câble qui se brise. Le silence tombe, et seul, au loin, dans le jardin, le bruit d’une cognée abattant un arbre.)
RIDEAU
Je réfléchissais , vues les circonstances- dans ma vie avec qui je m’étais fâchée, avec qui j’avais haussé le ton. Eh bien zut, je ne trouve pas grand chose. Avec ma soeur peut-être pas revue depuis plus de 15 ans- une ou deux personnes / mais lesquelles? / qui me semblaient vraiment pénibles. Mais pas d’éclats, pas de fâcheries, pas d’embrouilles même enfant. C’est fou ça, je m’en aperçois. ( je ne saute qu’à la gorge-j’adore- de gens inconnus à cause de leur attitude, de leur téléphone etc et là, j’adore ce sport d’attaque qui ne prête pas à conséquences. Surtout pour le plaisir de raconter ensuite). Ah si mon con préféré , c’est Ghezi à Argenteuil. Celui-là je me le garde. Celui du Repenti n’est pas mal non plus. Mais ça ne compte pas.
A Taiwan M., ça oui. Elle en a pleuré.
Bon maigre chasse. Et je suis bien bien contente de ça. Tout cela sans doute parce que je me fiche d’avoir raison ou tort et que je n’ai pas le temps.
Hou la cette nuit, on croise une procession Catholique avec croix noires immenses et chaines. ( On revient de Montarcher et cette foule est dans l’autre sens ) Encore une ville où je ne me retrouve pas. Les Beaux-arts où je me perds dans des décors. A la maison d’Amiens, les chambres ont été données à des étudiants. Je leur dis de ne pas aller dans la chambre de ma mère. Qu’elle y dort… ! hum…)
Des adolescents regardent par la fenêtre.
En lisant Doblin sur la terrasse avec mon café, je repense soudainement à ce qui m’a le plus mis en rogne dans ma vie. C’est S. Oui c’est lui le gagnant. Presque 40 ans d’emmerdements avec lui. !!! Car je me suis mise en position de pare-feu pour que R. ne soit pas atteint ! J’ai la chance de tout oublier, sauf les choses indélébiles, dont on voudrait se débarrasser -se soustraire à la rancune est un vrai exercice difficile- Pas simple.
Bon je retourne dans mon livre. Il faut que je rejoigne ma femme à Rodez et il n’y a pas de trains. 1940
Voyage et Destin
Emilio a inventé un nouveau chapeau avec du fil électrique et je ne sais quoi!
Fin du l’incroyable Voyage au bout de la nuit. Que lire après. Hum. Un autre Doblin? Le seuil de l’ombre de Nuccio Ordine? Heu un polar?
Promenade dans le vignes vers Sainte-Anasthasie et sa Guinguette. Les pizzas sont monstrueuses, la clientèle populaire et familiale, la patronne indescriptible. Genre années 50. Patronne de bar dans un film avec Gabin. Pas été à l’atelier hier. Cette nuit froid polaire/ 24 ° et je dors dans le lit.
Fin de la première peinture et début de la seconde. Et une troisième.
Pas beaucoup de mer.
Où faut-il se planquer pour avoir la paix??? Mystère.
Excellente soirée au café des Mayons où les pizzas sont délicieuses. On a bien ri et pris le frais. Demain la réunion ( la barbe ), Jeudi chez Martine et Vendredi le grand repas sur la terrasse. R. toujours dans Tchekhov. A fond. . Empoisonnement de Döblin ne me plait pas vraiment. C’est vrai qu’après Berlin Alexanderplatz…
Je commence sérieusement l’intégralité des Métamorphoses d’Ovide, moi qui jusqu’à présent n’ai fait que les picorer- avec en tête Actaeon, Narcisse, etc… Mais jamais dans l’ordre du livre.
Rester un peu plus longtemps? Pourquoi pas.
LIRETOUTLETEMPSLIRETOUTLETEMPSLIRETOUTLETEMPS
Frais frais, vent délicieux. Le coq, les oiseaux. U. avait tous les jours à 5h20 le même qui chantait.
Voici les conversations ici:Les hirondelles sont elles plus grosses que les Martinets. Les tomates ont elles la maladie. les graines de courgette américaines donnent des toutes petits légumes. Hier raviolis du marché et on est même pas allés à la fête au village. Peinture presque terminée. Hop maintenant un café et finir le voyage au bout de la nuit. Cette saleté de peinture m’enlève du temps pour lire.
LIRE TOUT LE TEMPS
PS : L’autre nuit vers 3h du matin, à ce que m’a raconté U, je suis rentrée dans sa chambre me suis arrêtée au centre, ai fait quelque pas et suis repartie. Ca c’est l’acte I. Acte 2, quelques instants plus tard, il me voit arriver de nouveau avec une serviette de bain à la main. Je me place au centre et lui jette dédaigneusement la serviette.
Puis je retourne dans ma chambre et vais tranquillement me coucher.
Aucun souvenir.
On a ri comme des bossus le lendemain. R. n’a rien compris du tout il pensait que j’allais à l’ordi.
R. est d’ailleurs en pleine forme malgré les emmerdements variés.
MERVEILLEUX: ALEXANDERPLATZ
Je n’en reviens toujours pas.
Notes/Franz Bibberkopf
“C’est un faucheur, il s’appelle la Mort, sur la montagne s’élève ma plainte éplorée et sur les enclos de la lande ma lamentation, car ils sont dévastés, plus personne n’y passe, oiseaux, bétail, tout a fui, plus rien…”
Idiot de Fedor Dostoïevski/ Prince Mychkine, Gottfried Keller, Kleist, Shiller
L’Allemagne. Passer de Sebald De la destruction/ Comme élément de l’histoire naturelle, à Walter Mehring La bibliothèque perdue/ autobiographie d’une culture.
Puis s’engouffrer dans l’AlexanderPlatz. S’engouffrer n’est pas le bon terme, car j’ai dans les 200 premières pages eu pas mal de difficultés je dois dire et la sensation d’une lecture pénible, agaçante même.
C’est une langue inhabituelle/ donc ce sont plutôt des récifs à franchir.
Je me disais à cette occasion que nos vies étaient finalement comme un livre. Certains d’entres-nous deviennent intéressants à la deux centième page, d’autres à la fin, d’autres juste au début et pfft patattrac plus rien. Les premiers chapitres prometteurs… Les parfaits ( il faut s’en méfier ). Bref en me promenant dans le livre ( tourne les pages, regarde, regarde les titres ), je suis arrivée au texte de Fassbinder qui a sauvé ma lecture. J’allais abandonner. ( Oh Non!!! … Si… ) J’en avais marre des histoires de Franz et de sa façon de parler: Il éteint l’écriture. Oui on entend. On ne lit pas et pourtant c’est de lecture qu’il s’agit.
D’ailleurs, ce livre neuf qui était dans le bureau vert, je l’avais acheté quand? L’an dernier puis laissé là. Mais ce titre m’a toujours intriguée: Alexanderplatz.
Ce n’est pourtant pas plus mystérieux que si je disais “Place de Clichy”, ou « Place de l’Etoile »… Bref. Oui. Il s’agit d’entendre et ça parle drôlement fort et tout le temps dans le livre. Ca chante, ça chansonnette, onomatopées, ça pense à voix haute. Taisez-vous qu’on puisse y voir clair dans Berlin. Zang tumtumb un peu. Zang . Zang.
Et un cri et un crime. Je pense à Loulou, à Brecht, à Jacques l’éventreur, à Marinetti, aux futuristes.
Donc Fassbinder dit qu’il a failli abandonner et que… Effectivement. Les personnages sont en vraie chair mais en légende aussi et en citations insérées sans même de guillemets ou d’italique. Vas-y. De la réclame et des titres . Des gros titres et des gros titres criés et du chômage partout et un brassard à un moment donné et de la viande accrochée à des crochets et des masses pour tuer des bêtes, des veaux, tout blancs et du brouillard.
Une fine.
Des filles mal nourries ou grosses.
Un bras coupé et du schnaps et être honnête. Ca ou en vendant des journaux; Si au mois il avait encore son bras. Maintenant l’épaule fait mal. Babylone. Et l’épaule fait mal. Un mort avec une faux…
Il lisait au moment où je lui ai parlé, il lisait Simon Leys. J’ai froncé l’oeil et le cerveau car ça me disait bien quelque chose Leys. Quelque chose de Chinois. J’ai cherché cherché. Chinois… Puis j’ai trouvé que Simon Leys, Leys était emprunté à René Leys qui est un personnage de Victor Segalen Ah ça fait du bien.
Le ventilateur on se croirait au Bourget dans les années 50 mais il marche bien.
Retour
Miezze est partie chez son riche. Lui est avec son bras face à Rheinhold; Son bras levier. Je me demande souvent comment on peut réussir à rendre tous les sursauts que la mémoire effectue…/ coupe…
Je pars faire quelque chose/on m’appelle/ ou ne fenêtre claque dans la chaleur.
Lorsqu’on cesse la lecture, les mots agissent encore et se précipitent. Ca parle ; ça parle;
Hier 40. Apres Alexanderplatz, que lire?. Heinrich Böll que j’avais commandé alors que je lisais Sebald. il parle p 46, de la végétation qui pousse sur collines de décombres “ C’était une question de botanique….”
Sur la même page on voit deux photos représentant des pieds chaussés d’objets informes et qui ont dû être des bottes ou des chaussures: Gollancz/ the misery of boots.= processus de dégradation
Il me semblait qu’il parlait davantage de Böll dont je n’ai pas beaucoup aimé le Silence de l’ange. Le livre m’a semblé mal fichu, mal construit. Le pain le pain et la faim. Mais j’ai en arrière plan les images de Rome ville ouverte. Le livre me semble vraiment « roman » ou peut être est ce la traduction qui pêche.
Commencé un livre sur le théâtre de David Mammet, puis attrapé dans la bibliothèque «Le voyage au bout de la nuit « que je n’ai jamais lu.
C’est son tour.
C’est un plaisir absolu de ne faire que lire. Cela demande finalement plus qu’on ne croit. Presque être isolé tout le temps.
Bardamu.
Hier, grand vent sur la place. Comme nous nous plaisons à donner des noms aux gens, U. m’avertit que Dany Brillant est là. Effectivement un grand type carré tout en blanc du Samedi soir est à l’ombre à l’intérieur, au bar. Son verre est vert. On le regarde. Il gesticule. Moi/ Eh julien c’est qui Dany Brillant là-bas? Tu le connais pas? Nan jamais vu. C’est un espagnol. Il l’appelle viens viens.
Puis un peu plus tard, l’espagnol cambré en arrière fait des petits pas sur place. Regarde on dirait un torero. Tu lui enlèves 10kg et 10 ans, c’est un torero.
Eh julien, tu sais quoi ? Eh bien ton espagnol c’est quoi son nom Alain, il me fait penser à un torero.
Tu crois pas mieux dire; te moque pas de moi. Si, il était matador. Il l’appelle Alain, Alain!Ven aqui.
L’autre regarde mais ne vient pas, chemise blanche impeccable. Viens.
Ca alors; moi j’adore la corrida je dis.
Puis il vient. On parle on se présente. Il parle mal Français. Il est né en Arles. Oui il était matador pendant 10 ans professionnel. Des yeux incroyables. Une force de la nature. Il nous invite, il m’embrasse. Arrivent les autres espagnols. Un vieux qui est passablement saoul et qui confie à U. que là, c’est fini, qu’il ne bande plus; Puis une grosse bagnole. C’est le frère qui débarque avec des jeunes filles en short très court.
Ils boivent depuis pas mal d’heures tous. Ils sont assez bouillants. Je me demande comment va se terminer leur soirée.
La nôtre, sur la terrasse à côté, pour l’anniversaire d’Edouard.
Les ventilos tournent et tournent. . Bon/ le voyage
Voyage au bout de la nuit
Pas facile de lire à présent. Il y a toujours une conversation.
R. Maintient chaque jour son fils; l’appelle, l’encourage, lui parle; Marc et F. vont le voir. Et R. rappelle, médecins, assistantes sociales, infirmières. U. lui parle et M.T aussi. F envoie des photos du Havre. Chaque jour. Un père..
Francois Périer était assis à côté de moi et me dit qu’il a joué non pas dans India song mais Hindi song. Pourquoi m’a t’il dit: Modiano est à la mosquée?
On était assis sur une sorte de tribune et moi au premier rang. Je ne sais pas bien de quoi il était question ni ce qu’on attendait au juste;
Plus bas un acteur avec des lunettes posées sur le front, se prend au sérieux, dit à R. qui lui raconte quelque chose, de parler moins fort. Périer et son pull blanc et ses dents du bas présentes mais abimées à la racine, dit qu’il aimerait me voir cette semaine afin que je lui montre le travail en cours ( que je dois rendre demain pour l’exposition de Beaubourg ).
Je n’ai absolument rien fait et c’est le soir même que je dois tout déposer au Centre. Je ne connais même pas la taille des salles. Comme j’ai une espèce de personnage animal/ un oiseau empaillé-non-une souris?/ je passe à la Samaritaine pour lui acheter un manteau de ceux qu’on vendait pour les poupées.
Il y a des travaux, et le rayon jouets est fermé. Je prends un Escalator dans le noir et redescends. C.repeint le sol d’un rayon et la peinture s’écaille immédiatement.
Je dois dessiner, c’est ce que j’explique à P. un papier peint/ il me dit oui c’est ça, c’est le vide et le souffle de Duras/. Moi je fais des gestes pour montrer la pièce et son vide. Il est satisfait. Je ressors de la Samaritaine qui est située à côté de l’Eglise orthodoxe et là un groupe en tiares, manteaux et perles. Fourrure. L’un me parle et m’explique ce qui se passera.
Je dois montrer une maquette de livre à une fille que je n’aime pas. Quand elle arrive je cache l’album qui est très lourd sous je ne sais quoi. Porte gauche du garage d’Amiens.
Je me suis souvenue ce midi que lorsque j’étais au lycée et suite à un cours où on avait charcuté un oeil de boeuf- consistance immonde-j’avais associé l’odeur perçue au rôti de porc froid.
Sur la place une fille ressemble à un acteur d’Almodovar.
Le tatouage se porte de mieux en mieux sur gros et moins gros. Une vraie épidémie horrible.
J’ai trouvé l’image correspondant à mes orthodoxes de cette nuit, preuve que c’est vrai.
Fassbinder Alexanderplatz : Franz
L’histoire se poursuit inopinément
La réalité n’est pas réelle. elle change sans arrêt
Rêve
Nous sommes à une table dans un intérieur vétuste. un homme me parle, assis à ma droite il s’aplatit un peu sur la table pour me parler de plus près. Je vois sa tactique; Il veut me faire parler. Si je suis au courant de l’affaire, oui .Du paquet non. Du fil bleu non. Le paquet contenait une tourte aux morceaux d’enfant: Un profil abimé dans une croute dorée.
—Il faut que vous reconnaissiez le corps dans la tourte.
Surtout pas. HF est au fond du jardin il fait de plus en plus sombre. C’est lui qui a tué.
Je suis dans la rue et des flashes autour de moi. Des gens me photographient et aussi m’envoient la copie d’article:
HD criminelle.
3 journaux, 3 formats différents. Dans un article ma photo qui ressemble à celles que l’on faisait avec E.
Je m’étonne qu’on me laisse en liberté.
Retour d’Amiens. Hôpital et deux étages au dessus de JJ et son AVC, J.S meurt. Bon. Devais-je grimper les deux étages ou pas. Quelle était l’attitude la plus délicate??? N’y suis pas allée. On a papoté près de la fenêtre. La chambre à deux, c’est pas drôle.
Qu’il est con cet ORL de n’avoir pas appelé le SAMU. Quand on suspecte des signes d’AVC on se bouge même pour rien. Bref.
Grosse chaleur. Je lis sans savoir pourquoi un truc que j’ai trouvé: Carrie de Stephen King! J’ai abandonné pour le moment Starobinski et je ne sais plus qui. Tiens Agamben est à la villa Médicis/
De fil en aiguille j’essaie de joindre Nuccio Ordine sur fb pour l’inviter aux Beaux-arts l’an prochain. Mais peut être devrais-je aller aux Belles Lettres?
Passage éclair aux Bozar. Et je décide de prendre mon temps et un velib, d’aller (re)voir les nymphéas ( les gens semblent ici plus attentifs qu’au Louvre ) et l’exposition étrange Adolfo Wildt (1868-1931), le dernier symboliste.
Etrange et monstrueuse d’ailleurs. Plus c’est monstrueux, plus ça me plait mais les bondieuseries des années 30 plus abstraites ne me disent rien. Le buste terrible de Mussolini attaqué à la pioche est un sacré morceau, terrifiant. Le buste de Pie XI. 1931 me fait carrément peur.
Velib ( savez-vous que si vous ne trouvez pas à vous garer dans un rayon de 300m, vous gagnez 4h de location? Galeries Lafayette( berk ) et retour. Ca n’est pas si mal Carrie?
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