14/07/23 VAR note retrouvée

14 juillet 2023

Rentrée d’Yvetot Samedi matin après le vernissage de la veille et une nuit à L’hôtel du Havre, une sorte de décor Twin Pix, avec bibelots et couleurs qu’un décorateur n’aurait pas l’audace d’inventer.Petit déjeuner ( compote de rhubarbe et de framboises maison ) servi pas la patronne en tablier. La veille, après quelques discours qui n’entreront dans aucune annale du genre ( N°1 la culture, je ne sais même plus ce que le « préposé «  a dit tant ce n’était rien.  A Peine une fiche Wiki lue à la va vite et qui a permis que l’on sache que j’étais Grand prix de Rome et professeur émérite de dessin aux beaux arts de … de… de !! Son collègue plus près de l’après retraite que de l’avant, un méridional qui s’est appliqué a dire mon nom comme il le fallait: Madameu Déleuprate. Au moins mon «  pays » du sud ouest s’est lancé dans un petit essai sur le plaisir des yeux; 

Pendant ce temps là, Ouest France interrogeait les fidèles à la sortie de la basilique saint Nicolas. Article qui m’a beaucoup plu car quand on m’accuse de blasphème ( ça m’était déjà arrivé lors de l’art dans les chapelles ) ça ne peut que me flatter.

Pour le moment je suis au hameau, notre hameau depuis si longtemps et qui, si l’environnement s’est modifié pour le pire , n’a pas bougé. Moins d’habitants: Juliette décédée alors qu’elle allait atteindre la ligne des 100 ans cette année et précédée dans l’ordre par Emilio ( il ne voulait plus vivres ) et Jacques ( appelé pour aider à je ne sais quoi, qui a raté une marche, s’est fracturé le col du fémur et ne s’est jamais réveillé ). Gonfaron a 6 kilomètres a coupé les magnifiques platanes de sa place et tous les commerces ont fermé: Il faut une voiture pour aller à la pharmacie, à la boulangerie. Plus de boucher, plus de poissonnier, plus de banque, plus de maison de la presse, plus de droguerie, et Casino fermé pour cause de maladie. Un désastre. Hier 13 juillet, pas d’orchestre mais un DJ sans génie. L’ambiance est longue à s’installer et c’est étrange comme il n’y a que des femmes qui dansent. Incroyable. Cs s’arrangera un peu vers 23 h

Le ventilateur ronronne, les oiseaux sont à l’abri des chats du hameau. Se reposer un peu ( j’ai le lendemain de mon arrivée rangé la bergerie pour commencer à travailler ) Ai aussi appelé les Beaux arts pour dire que j’arrêtais l’an prochain et me faisais remplacer à partir de Noel prochain jusqu’en avril. 

R. M’a offert Affaires urgentes de Durrell et j’avoue qu’il ya bien longtemps que je n’ai pas éprouvé la progression allant du sourire à l’éclat de rire, depuis bien longtemps; Peut être depuis le Privé à Babylone. 

Les Ambassades . C’est merveilleux; Là nous sommes en Yougoslavie. Belgrade 1951. Personnages et situations, gaffes et accidents diplomatiques. 

Ce que j’en ai comme expérience remonte maintenant à pas mal de temps. Rome 1982/84 , le palais Farnère et surtout l’Ambassade près le Saint siège où nous avions ri comme des bossus. J’avais à l’époque un chapeau tyrolien avec une longue plume de faisan qui frétillait à peine bougeais-je la tête. C’était une sorte e boussole affolée ou de baromètre je ne sais pas quelle option choisir. Toujours est il que j’avais suggéré à d’autres pensionnaires de se coiffer de même pour aller présenter nos voeux. Une fois dans le gâteau, i n’allait plus suffire que de s’approcher de prêtres et soeurs et de vivement tourner la tête afin que nos plumes leur caresse la moustache. On m’avait propulsée à l’avant quand il a fallu entrer – et comment fait-on pour saluer un …. Heu.. évêque prêtre sais pas mais qui fait une grosse bague. Me souviens plus de la solution que j’ai trouvée. Bref on ‘est bien amusés, avec la complicité des camériers dont certains étaient ceux de la villa. D’autres moments mémorables vinrent plus tard en Angleterre, en Ecosse  en Autriche ( où j’ai demandé à mon voisin  d’en face attaché culturel d’au moins faire des efforts pour une conversation type. Puis un fou rire m’a pris, puis je lui ai dit qu’il y avait de la sauce sur sa cravate, puis j’ai si je me souviens bien brillé à ma manière . Que quelqu’un ne fasse pas correctement le boulot qu’il s’est engagé à faire m’a toujours exaspérée. Là encore plus. A l’époque c’était L’association française d’action artistique qui nous envoyait là et là. A mon retour, tout le monde avait déjà entendu parler de cette histoire. Sans contexte diplomatique j’ai trainé comme un boulet pendant des années le fait que j’aie demandé à Maxime Le forestier qui chantait au mariage d’ami commun, de mettre sur pause sa guitare 5 minutes. J’en ris encore, Mais j’ai longtemps ri jaune, de mon impolitesse qui a bien fait marrer toute le monde et qu’on s’empressait de me remémorer!!!

Je repense à ces micro moments ( Ho!  et le conseiller culturel à Kinshasa qui ressemblait au capitaine Haddock, et les dames en tailleurs achetés avant le départ pour » là bas «  et le 14 juillet les rillettes sculptées en forme de cygnes majestueux, et au Kenya, un autre attaché qui avait sous son pied une sonnette pour appeler. Je me souviens de l’échange de regards que nous avons eu et de cette conversation aussi furtive que muette. Elle s’est terminée si je me souviens bien par un : » Oh, ça va … «  qui était quelque peu familier alors que je n’avais rien dit d’audible tout au moins . Puis en Afrique et ailleurs les électrons qui gravitent autour des ambassades, plus ou moins fortunés, plus ou moins alcooliques, plus ou moins transpirants. 

Le couple de japonais qui à Belgrade dans la valse de plus en plus vite et se transforme ainsi en arme de destruction massive est désopilant, les adeptes de la vodka, les dingues, Ceux qui ne s’aperçoivent pas que leur étui n’est plus le leur: Celui qui contient un fusil, lui qui contient une crosse d’êvêque. 

Août 2022-4

Retable Pignans Var/ des larmes …

Ce matin nouvelles de G. C’est assez catastrophique. Son déménagement, ses dettes, quelle déchéance. A et JM ont assuré tout cela. Me sens un peu coupable. Me passe par la tête ( M’e piovuto nell mente ) comme dirait Pinocchio, l’idée d’aller le faire parler, décrire des oeuvres.

Plus que 10 jours au hameau. Le séjour aura été absolument parfait. en totale liberté, aucun invité ( courses, repas, action ….) non pas que…Mais!. Nous avons mangé des tomates, des tomates et des tomates. Pas de viande pour ainsi dire ( déjà l’idée de prendre la voiture et d’aller dans une zone désagréable trouver un boucher… ) Seuls les marchés sont agréables ( celui de Gonfaron est mort, celui de Vidauban est bien ). Oiseaux, lecture, voisinage , grande soupe au Pistou, repas improvisé ( on vient à 10 !!!! ), bain froid à la rivière et punch au sortir de l’eau et du courant, Calamars fraichement pêchés de Martine, Perrier dans ce village près de la Sainte Baume, prêtres à croix, processions annulées, orage énorme, accras et samosas sur la place, une seule pizza aux Mayons, les cafés au Poussin bleu et l’apéritif à l’Excelcior. L’idée de dormir a Saint-Raphael et d’y rester une soirée, se baigner la nuit , puis non, car c’est déjà Aout et trop de monde. J’aimerais passer une semaine entière à la mer avec un livre. Ecrire un peu. Réfléchir. La peinture, cette saloperie , dévore tout sur son passage y compris je crois ma réflexion sur les choses.

8 AOUT

Mer et verre sur la terrasse de l’Excelsior. On se croirait sur le pont d’un bateau  Il y a une brise légère. On ne voit que la mer et pas la plage. Au loin, la brume. Atelier mal au dos. Le médicament avec Opium qui est un anti douleurs ne fait pas d’effet. La nage avec palmes serait-elle mauvaise? 

/ Fin de la 7 / Suite de la 8

9 AOUT

Aller à Pignans qui me plait de plus en plus. Un petit marché. Un quatuor de basson au détour de la rue principale, place Mazel. On s’assied près de la boulangerie. On écoute. Je prends la rue de l’Enfer pour arriver à l’église. {On découvre aussi à Pignans, la célébrité locale Jules Gérard spahi , le tueur de lions ( 25 en 11 ans !!!) qui participe à la conquête de l’Algérie  ( il me semble qu’il y a une plaque sur la façade de la mairie et qui servit de modèle pour Tartarin de Tarascon}

Je reviens à l’église. Un très beau et très émouvant retable du 15 eme dans l’esprit de l’école d’Avignon. Il est mal placé et on voit malheureusement assez mal cette déposition de croix. Mais ce qui est plaisant même si j’adore le musée du Petit palais à Avignon, c’est qu’ici il n’y a ( au milieu de sulpiceries et de la Vierge qui se promènera dans les rues le 14 ) qu’un seul tableau. Je commence comme d’habitude par les détails. Dans l’ordre voici ce que je photographie:

Le corps mort du christ et la plaie en son flanc d’où s’écoule un torrent de sang

Saint? Son auréole et ses deux mains présentant les stigmates. Il verse deux larmes qui couleront sur une cape vermillon

Photo floue de cette figure en rouge qui soutien un bras  poignet blanc, manche rouge, cape bleu /gris de Payne 

La main droite du Christ , un vase d ‘or , une main qui dirait-on agite le contenu avec une plume, un morceau du linceul et quelques cailloux et pierres

La couronne d’épines, un morceau de pied gauche, deux cailloux, un morceau de linceul

( noir, ocre jaune, vert olive , vert wagon foncé )

Morceau de vêtement jaune, clous, bordure de végétaux

Plaie du christ: on dirait une paupière baissée. Le nombril ressemble a un oeil

Gros plan sur le nombril-oeil

Main gauche du Christ et sang

Visage aux deux larmes

Tableau en entier avec reflet

Une oeuvre où les larmes sur presque chaque visages sont émouvantes.

Classé monument historique en sept 1949

Thomas B / Perturbation. Parfois je regarde sur internet des villages, des vallées, juste à peine, un tout petit peu, et me rendre compte du vrai décor. Ce n’est pas une bonne idée. J’aime me mieux me représenter les montagnes, les pics, la neige comme des illustrations de Gustave Doré, et ne pas voir la réalité.

Suite des photos 

Monument à Saint raphael: Replique du communier du beffroi de Gand

Première page de l’Humanité: Milliardaires, ces criminels climatiques

La photo de la vierge de Pignans: O bello Vierge courounado ( avec les tambours et fifres de Barjols )

Au café des Sports ma tasse de café transparente

La même avec des images trouvées dans les pages de Perturbation

Diderot et la mystification

Un monde de Mystificateurs et de mystifiés ( cité chez TB ) 

JUILLET 2022-8

Ludwig Meidner

Aujourd’hui 30 Juillet Saint Raphael en voiture. Dans l’eau à 8h . 

Hier pas bougé. Peinture et lecture

J’aimerais bien aller à la sainte Beaume ( grotte de Marie Madeleine. Il y a un relais en bas avec des moines et on peut dormir ( hostellerie de la sainte Beaume )

Le Monde. Les gros titres. Des catastrophes partout et voilà ( on le remarque ) la Méditerranée trop chaude.Une fusée chinoise se désintègre sur l’océan indien, des inondations et des morts dans le Kentucky, Covid au japon, et je ne sais pas ce qu’est le bataillon Porochenko…

Le canapé du B de H 

Je m’abonne à Life et retrouve enfin l’auteur d’une photo que je garde depuis longtemps. Personne ne peut deviner de quoi il s’agit et personne ne peut deviner l’l origine de ces motifs sur ma dernière peinture. Il s’agit d’un canapé avec motifs-comment décrire cela- ( tiens ce serait interessant des interviews à ce sujet , des descriptions ). Je tente en premier.

Un design années 30, de dirais, économe et sobre, un peu carré/ bois et tissu . Pour 3 personnes dirais-je. Un canapé ordinaire somme toute. et des motifs peu reconnaissables de loin. Symétrie et personnages dans des motifs végétaux ( en agrandissant c’est un peu flou. )Je zoome et vois des personnages à chapeau ( tiens ils me font penser à l’entrée par l’arc de triomphe de Bagheria en Sicile. Costume militaire. Hautes bottes. Tout cela est schématique, mais plaisant. Fleurs, points, tulipes et pensées? Animaux, des cerfs sautillant sur leur patte arrière et  tenus en laisse par ces garçons princes en redingote ou soldat. Quand je fais défiler les images je vois un autre motif venant lui d’un fauteuil.J’ai capturé aussi une surface noire à pois blancs et on voit un morceau de bras, l’amorce d’un bracelet. Plus loin une image en noir et blanc à nouveau: des motifs géométriques plutôt triangulaires . Je de-zoome et la photo est en couleur. Les motifs sont gris de Payne. On voit des feuillages. Un bras verdâtre, une visage tourné vers… Je dégomme à nouveau, la femme à la robe apparait souriante et de profil. Elle semble assise au sol et regarde sur sa droite un homme dont on ne voit que le visage , le bras gauche et la main. Il semble comblé et heureux de regarder cette jeune femme, allongé dans une chilienne à motifs rayures. Pas de doute c’est Hitler. 

Le photographe est-il comme pour le canapé William Vandivert? J’admire ces reporters de l’époque comme Capa et Lee Miller, comme Gerda T.

Je regarde le mobilier du 3eme reich ( il me semble que déjà je m’étais intéressée à cette exposition controversée à ce sujet et au livre Hitler at home de Destina Stratigaros ( que j’aimerais bien feuilleter ). Je regarde aussi ce qu’il est est de Gerdy Troost, femme de l’architecte et proche du Furher. Ce qui est étrange c’est de tomber sur cette page d’échantillons de couleur pour le Berghof: Le même ocre rouge que je viens d’utiliser pour la peinture avec les motifs du canapé.On voit aussi un motif de fleurs rose et bleu (  J’aimerais bien voir l’album en entier )

Note:Hitler et les allemands. Le peuple et le crime Deutsche Historisches muséum

JUILLET 2022-7

Saint Maximin

Le soir c’est spectacle sur la place. Nous nous y retrouvons avec le hameau. Ce n’est pas fameux fameux, moi qui déjà suis allergique aux comiques actuels un peu gras, un peu lourds, disons ordinaires sans aucune invention , au langage tellement plat. Mais c’est amusant et il faut se laisser porter. 

29 juillet

Je remonte le temps et à présent nous sommes  ( déjà) le 29 juillet. Hier partis à 9h30 à Aix en Provence où j’avais RV à France Bleu Provence pour La grande table d’été. Invitée avec Pascal Convert que j’aime bien et dont j’aime aussi le travail. ( je ne le connaissais pas avant Nantes ). Mon intervention n’est pas fameuse je pense.  J’ai je crois manqué de précision quant à l’histoire, la description de mon théâtre des opérations. Bon. Mais c’est mal commode d’être seule dans un studio pendant une heure )

Avant nous avions décidé de ne pas rester ( en prenant un café ). Il est vrai que je comprends mal mon mal être qui s’accentue à la fréquentation des parkings. C’est terrible. L’angoisse que cela me procure de descendre au moins 4 et surtout de remonter avec un ascenseur. En sortant, évidemment je ne sais pas ou je suis ( nouvelle micro panique ) et comment retrouver R. Perdue, pas de repère dans une partie de la ville proche du centre mais très commerçante et qui ressemble à un dessin d’architecte représentant un centre ville contemporain. Pourquoi tous ces magasins me dis-je. Pourquoi faire. Pourquoi acheter ces vêtements, ces machins, ces calissons, ces chaussures et trucs de décoration intérieure en osier ! Parking Rotonde, photographier le numéro de l’emplacement, Café Darius. Deux cafés et un croissant. J’ai du mal à m’acclimater. On partira après. On rentrera au hameau.

Le duplex c’est étrange ( le dernier était beaucoup plus court avec Arnaud Laporte et enregistré depuis ma chambre à Nantes ) Là je me sens un peu seule dans mon petit studio et surtout le fait de ne pas voir son interlocuteur ne me simplifie pas l’exercice. 

Emission terminée. Oh que sont ces véhicules qui ressemblent à des playmobils? Allez on tente. Comment ça marche? C’est génial. Allez on va au Musée Granet. Le chauffeur du jouet nous y dépose et on visite l’exposition Rome par l’académie Allemande. C’est très agréable, bien accroché. Trinité des Monts, Villa Medicis, Frascati, scènes bucoliques, bergers et grottes, ruines, et mythes à la Poussin, ( d’ailleurs Poussin sur son lit de mort c’est quelque chose ) Puis visite de la salle Granet ( son portrait par Ingres ). Comme d’habitude je photographie des détails de matières, végétaux, morceaux de corps. Assise, le Colisée, un ermite sur un âne. Un peintre en rouge est effondré, découragé. Il a chiffonné son dessin . Assis sur une colonne brisée près de chèvres,  devant le Moise de Michel-Ange, je crois qu’il veut mourir. Le tableau est «  le roi Louis 1er passe des commandes aux artistes allemands deWilhem von Kaulbach. 1848. Un chien fait face à un serpent, des brigands se font prendre dans leur cachette. Au premier étage, photos et dessins. 

Puis nous cherchons les Cezanne. Belle salle, peu d’oeuvres qui commencent par une copie ( Le baiser de la muse  d’apres Frillié, 1859 ) puis un petit nu magnifique, ( j’ai des piqures de moustique sur la jambe gauche ) Ensuite pas mal de Tal Coat ( que je n’aime pas beaucoup , enfin qui plutôt m’indiffère ) puis j’évite de Staël et Bran Van Velde ( le peintre le plus ennuyeux avec son collègue Charles Juliet/ Me souviens d’une émission sur FC où on l’entend « doloriser » si je peux dire. )Belle salle Giacometti. J’oublie les sculptures de la collection permanente. Un gisant me plait. Pas le courage d’aller voir les photos de Plossu à l’étage supérieur. Pas envie non plus d’aller voir la collection dans la nouvelle partie du Musée. Trop c’est trop. Marcher vers le cours Mirabeau, acheter le Monde. ( il y a eu la semaine dernière mon article sur Nicole Stephane ( Dans l’album de HD )Les Deux garçons sont fermés « définitivement » est il écrit. On s’installe à une autre terrasse. Intérieur ancien et damiers au sol. Cigales et lustres. J’aime bien. Un garçon compte sa recette a califourchon sur une banquette, une glace passe, un croque Monsieur pas terminé revient. Regarder. Regarder cette fontaine ( il y en a une semblable à Avignon) grosse pierre recouverte de mousse, comme un morceau de grotte. Je me dis que la mienne, ma fontaine, devrait elle aussi se recouvrir de mousse. Il faut que je m’occupe de savoir comment «  accélérer le processus » si on peut dire . 

Retour en » jouet ». Puis rentrer par la Nationale. C’est vrai que de l’autoroute on ne voit rien. Là, la montagne sainte-Victoire surgit et c’est assez impressionnant. Arrêt à Saint-Maximin et visite de la Basilique. Depuis le temps que je dois venir ! Messe dans une chapelle. C’est très impressionnant . Il y a une copie de chape brodée ( voir livre acheté ), des peintures du 13 eme et 15 eme, et le reliquaire de Marie-Madeleine. Je lirai plus tard le différend entre Vézelay et Saint Maximin quant aux reliques. Il y a quelque part les cheveux de la sainte ( Pouac ). Perrier. Le prêtre tout de blanc vêtu passe dans son long manteau et sous son chapeau, devant le buste de Frederic Mistral. L’autre jour au Luc, un prêtre tout en noir ouvragé avec coiffe assortie était accompagné d’un enfant de choeur qui portait une croix dorée. Retour d ‘extrême onction? C’est ce que je me suis dit. J’aime ce genre de scènes qu’on croirait sorties d’un film. C’est rare de voir des prêtres qui ressemblent à des prêtres. Moi je suis pour. 

Place de Gonfaron? Achat d’accras et samosas . Il y a un peu d’air. Bonsoir Julien!

JUILLET 2022-5

La rivière à Vidauban

27 juillet

Travail à l’atelier.

Je travaille tous les jours et quand je sors de la maison pour aller à la Bergerie, j’ai l’impression de passer entre deux rangées de radiateurs.

Pignans. Café des sports. Il ne se passe rien. Des habitués? Un bruit d’accident. C’est un Monsieur qui tombe de vélo. Il saigne. Nez et jambe. Il est saoul ! La dame du bar dit: C’est la deuxième fois aujourd’hui et un autre d’ajouter: » Il est allé  à la déchetterie jeter des végétaux et il est tombé dans le bac.  »

ça m’amuse. 

Cari de Poulet sur la place ( cuisinier réunionnais )

26  Juillet

Peinture écoute des podcasts ( Pétain )

Et RV chez M pour aller au bord de la rivière prendre le frais. Terrine, olives. Punch .C’est bon d’avoir «  froid « . Beaucoup de courant. Mais moins d’eau ( hum )

25 juillet. Aller à la mer en train !

Gonfaron ( attendre le train devant la gare désaffectée. Il y a celui qui va à Marseille et celui qui en vient )  Saint Raphael. C’est trop pratique et ça met 3/4 d’heures. Départ 7 h arrivée devant la mer sur la terrasse du Poussin Bleu à 8h pour café tartines. Nager. C’est délicieux cette heure-ci et repartir par le train de 13 h

Peinture au retour 

24 sais plus, sans doute peinture

23 idem et diner à Vidauban chez Martine

Reçu Art as Art de Ad Reinhardt et aussi la Folie Holderlin de Agamben. Ne lis pas assez.

Vendredi 22 Juillet Mer

18 juillet

RV à Monaco pour mon dos; J’y vais en voiture. Je déteste Monaco et m’y sens mal ( je me répète ? ). Ses parkings, ses tunnels, sa circulation, son manque de place, ses belles voitures . M’en fous. Bon. Pas de résultat. ordonnance pour IRM. On repart vite et on s’arrête à Nice, place du palais de justice . Café agréable. Promenade des Anglais. Premier bain ( Grr les galets/ Pas grand monde.)

Je suis la Jerusalem Céleste

Deux anniversaires qui se suivent. Le mien et celui de ta disparition, le lendemain.A l’hôpital, ils n’avaient pas voulu que je dorme avec toi. Quand je suis arrivée le matin, le chambre était vide. Puis on a attendu. Puis il n’ont pas voulu que j’entre. Puis ils nous on parlé dans une pièce glauque.

Brr 6 ans déjà.. 40 ans de vie ensemble. Dans ce registre si on peut dire j’ai appelé M. hier qui me dit être  » un bloc de tristesse ». On a parlé au téléphone , dit nos peines et comment on résiste et comment on avance avec cette douleur permanente. Et aussi ce qui me manque énormément c’est cet optimisme, cet élan (qui se brisait parfois comme tout le monde ) , ce gout de vivre et ce manque absolu de peur. Rien n’était grave, rien n’était un drame et il fallait avancer avec le sourire en ayant bien conscience de notre chance d’accomplir ce que nous avions choisi. Toi le théâtre et le cinéma,( les chansons aussi) moi la peinture etc. Et comme nous avons ri car tu racontais si bien les histoires. Comme tous les acteurs, celles des tournages mais celles de tes et mes observations du commun des mortels…

Hier alors que sur la place de l’opéra je picorais quelques crevettes, le soleil a envoyé ses rayons vers moi, comme au solstice d’été la lumière atteint le centre de la Jerusalem Celeste au centre du labyrinthe de la cathédrale d’Amiens.

Auparavant à 18h35 j’étais à nouveau allée au cinéma voir « Coupez! » de Hazanavicius. J’ai beaucoup rit face à ses flots de sang, de vomi, de saloperies évoquant les films gore de morts vivants. le montage n’a pas dû être simple. C’est un régal. Pas grand monde dans la salle et parfois je riais seule !.

J’aime beaucoup ce cinéma historique, le Katorza qui est né je crois en Tunisie. Puis cinéma forain si j’ai bien compris. Limonaire…

Je retrouve en actualisant ma bio pour les Beaux-arts ceci:

Pierre Mac-Orlan avait préfacé Aveux non avenus de Claude Cahun. Il écrivait:
 » A l’aube, tout cela disparaîtra. Et il ne restera plus sur une grève sans décor, une grève plus nue qu’une table d’opération, qu’un cadavre féminin poli comme une statue de marbre et tout auprès, comme évadé d’une poitrine inutile, un coeur, ferme et mobile, un coeur nettement vivant avec toute sa machinerie compliquée. »

En parlant de Beaux-arts, je n’arrive pas à me décider. Est ce que j’en pars? Je suis tentée.

Hier donc la presse régionale, un black qui dit que tout cela est « volé » à l’Afrique. Pénible. En même temps j’ai un sentiment étrange d’avoir occupé ses places Nantaises, même si tout cela disparaitra. Je ne suis pas très à l’aise d’avoir « occupé le terrain ».

Coiffure Dames, coiffure Hommes.

Et puis je me suis décidée et Hop, cheveux rasés, c’est fait.

Note/ Anita Pallenberg/James Fox Mick Jagger/ Performance


Malheur, c’est mon anniversaire demain- ou le Bureau des longitudes

Romé de l’Isle, en reprenant les travaux de Sténon, remarque en 1772 que les faces des cristaux présentent toujours des angles égaux. Les mesures qu’il fait réaliser par Carangeot, auteur d’un goniomètre qui permet de mesurer précisément les angles dièdres des faces cristallines, l’amènent à énoncer sa « loi de constance des angles ». Il est considéré comme l’un des créateurs de la cristallographie moderne, la cristallographie va prendre son envol en France essentiellement au cours des XIXe et XXe siècles et sera marquée principalement par trois figures : Jean-Baptiste Romé de l’Isle, René Just Haüy et Auguste Bravais.

Je croyais ô stupeur que le Goniomètre avait été inventé par un gars qui s’appelait Jean-Baptiste François Soleil. Je raconte. J’avais sans doute 17 ans et invitée à une soirée où d’ailleurs je ne connaissais personne ( dans la sphère éclairée d’Amiens ). Le thème ( angoisse les thèmes…) , le soleil. Je me revois plongée dans le dictionnaire afin de dégoter une idée possible afin d’être à la hauteur. La hauteur de quoi je l’ignore, mais connaissant cette famille et , adolescente ayant été assez impressionnée par des gens qui ne nous ressemblaient en rien, ( intellectuels ou ce que je pensais en être, architectes et psychiatre ) qui se baignaient nus dans leur piscine verdâtre dans le sud de la France, des artistes, des architectes et quelqu’un qui fait mon portrait, bref il fallait se distinguer. J’étais donc arrivée en Jean-Baptiste François Soleil, avec culottes et rubans, perruque louis 14. J’avais désossé un abat jour et piqué sur l’armature des bougies. Entrée splendide et pieds nus. Mais déception totale de voir des costumes aussi affreux que paresseux et ordinaires.

« Dans les années 1840, Jean-Baptiste Soleil est un des opticiens parisiens les plus renommés. Correspondant du Bureau des Longitudes19, il postule en 1847 pour une place d’artiste adjoint à ce même Bureau des longitudes20. Entre 1838 et 1850, son nom apparaît dans une quarantaine de communications des membres et correspondants de l’Académie des sciences21, souvent très élogieuses vis-à-vis des instruments construits par la maison Soleil. « 

Bref, de fil en aiguille comme on dit je cherche à « Marcel Gogois », et suis stupéfaite de voir qu’il est né en 1899 et qu’il a dans sa jeunesse fait des monuments aux morts en Picardie, comme son compatriote Albert Roze dont l’atelier était sur le boulevard. Les Gogois comme on disait , on les voyait un peu en été et mon père était l’absolu contraire de ces personnes. Mais boutique oblige. Cependant BTP et archi, ce n’est pas la même chose. J’étais invitée dans le Mas du quartier Saint-Jean à Grasse. J’aimais beaucoup cette maison. Il y avait le fils qui était peintre et dois toujours l’être d’ailleurs. Assez médiocre dirais-je, genre barbouille. Il avait fait mon portrait et j’avoue qu’il est le premier peintre que j’ai vu. Je posais avec mon pull rouge. Je ne bougeais pas. Le tableau a fini dans la maison, puis le portrait s’est déglingué, fissuré, écaillé. J’aimerais bien le revoir même abimé et moche !!! Apres j’ai regardé des machins sur le carnaval d’Amiens.

NOTES /La vie est asymétrique

« Le paratartrate et le tartrate (doubles) de soude et d’ammoniaque ont la même composition chimique, la même forme cristalline avec les mêmes angles, le même poids spécifique, la même double réfraction et, par conséquent, les mêmes angles entre les axes optiques.

Bref, de goniomètre point.

Et d’âge qui change si…

Que s’est il passé

Travail et travail et travail. Ca c’est certain. Retour à l’atelier ( d’où j’écris ) avec plaisir. Le calme, la lumière, la terrasse. Je constate avec effroi le temps passé. Ces conneries de concours et commandes ( c’est un peu différent ).Pourquoi avoir accepté l’invitation de Montpellier pour le tram? Pourquoi? Du temps du temps passé à faire deux maquettes pour deux places. Du temps pour l’habillage des trams. Pas de nouvelles. En plus je déteste l’idée d’avoir  » une oeuvre » pérenne dans une ville. Bref. Non contente d’avoir perdu du temps ( il ne me reste comme salut que de perdre ), d’avoir été de mauvaise humeur, me suis jetée dans la gueule du loup avec le concours pour la tapisserie en hommage à Georges Sand : Tapisserie de 25 m ( voir à ce sujet la plus grosse frite du monde), ou quoi? (Barry John Crowe est boucher et champion du monde de la saucisse. Il en fabrique depuis l’âge de 13 ans et il a réussi à en faire 78 en 60 secondes.)

Bref je le fais, suis sélectionnée, vais au bout du monde /Aubusson défendre mon truc et me fais défoncer. Par qui je ne sais pas encore mais le devine. Bref, je n’ai que ce que je mérite. Je suis absolument contre l’invasion des cartels qui vous expliquent les oeuvres et vous donnent des réponses à des questions que vous ne vous êtes pas posées. Opposée aussi à l’oeuvre pédagogique qui raconte bien tout comme il faut. Paf deux claques. Evidemment j’arrive en deuxième position. Techniquement , je ne me suis posée aucune question et évidemment ce n’était pas trop malin. Bon , m’en fiche. Et la galerie va réaliser ma tapisserie numériquement. ( he he ce sera moins long que 4 ans pour 55 mètres carrés !!! )

Rendez vous à l’atelier. Un ce matin, plusieurs en juin.

Parfois j’ai envie d’écrire et je n’en ai pas le courage

(Radio/Bertrand Belin tiens ça me fait quand même penser à des trucs genre Bashung. )

Fini un Indridiason, gardé quelques PDF venus d’Academia

NOTES/ERREUR ET CREATION

Robert Morris exploite, met en scène et revendique ses erreurs. Loin le temps où l’académie enseignait de ne laisser aucune trace de pinceau sur la toile ; où, lisse, la surface ne devait rien laisser paraître des hésitations, des maladresses ou des repentis de l’artiste. Card File non seule- ment refoule l’esthétique classique mais aussi se détourne de la conception traditionnelle de l’acte de création. Autoréférentielle, l’œuvre échappe à toute appréciation stylistique et se ferme à toute contemplation. Dans le sillage des avant-gardes historiques, Robert Morris met à mal les critères et les valeurs de l’art qui dominaient depuis la Renaissance : beauté, respect des rudiments du métier, qualité plastique. L’œuvre est désormais envisagée comme le produit d’un enchaînement d’idées et de décisions au cœur desquelles l’erreur devient un élément dynamique du processus de création.

Robert Morris, Card File (Fichier), 11 juillet 1962 – 31 décembre 1962. Matériaux divers (métal, bois, papier), 68,5 x 27 x 4 cm. Collection Centre Pompidou.

« L’erreur n’est pas une fatalité. Beaucoup s’accordent aujourd’hui à le penser. Malgré tout, quel chercheur, au quoti- dien, trouve l’aisance d’exposer ses propres erreurs ? Comment s’autoriser à se laisser surprendre par l’imprévisible quand celui-ci met à nu la crainte de l’erreur qu’auront croisée, ou que croiseront, peu ou prou nombre d’universi- taires au cours de leurs travaux ? » Paru en Italie en 1975, Giochi di pazienza de Carlo Ginzburg et Adriano Prosperi demeure un exemple de publication notable, mais rare, témoignant des rélexions qu’ont pu développer certains chercheurs au cours de ces quarante dernières années. La démarche des deux historiens n’est pas sans évoquer celle de Robert Morris. Ils présentent leurs résultats tout en suivant le fil chronologique du développement de leurs recherches, non sans problème car étant poussés à devoir décrire leurs erreurs « avec un souci de l’analyse d’habitude réservé à l’exposition de la vérité ».

« Faire erreur prend mille formes » nous enseigne Aristote.

Ces mille formes, selon le contexte et l’époque, sont celles de la faute, de l’illusion, de l’échec ou bien encore de l’imprécision et de l’égarement – autant de notions auxquelles l’erreur est assimilée. 

Le verbe latin errare signiie à la fois « aller çà et là », « se tromper de chemin », « s’égarer » et « se tromper ». Parallèlement, et sans restriction, le nom error veut dire « action d’aller çà et là », « incertitude », « erreur », « égarement » ou (en poésie) « tromperie ». Avec une autre image, le verbe labi « glisser », « trébucher », signiie aussi « se tromper » et a pour correspondant nominal lapsus, qui a pour signiications « action de glisser, de trébucher », « erreur ».

Je ne sais plus si j’ai parlé de Marmottan. Le vernissage sera le 8 juin. Suis contente du résultat, de l’or !!! Le teaser me plait aussi. Peut-être un peu long. Hier passage éclair à la galerie de Sèvres. Puis à la galerie pour l’expo « d’un morceau « de l’achat Daniel Cordier. ( Dado, Requichot etc ).

Retour, riz cantonnais et carottes râpées.Au lit.

Cette semaine Maitre Liu ( 5h à nouveau ) de massage . Je ne sais même pas ce qui s’y passe et se termine par des ventouses ( l’horreur les marques dans le dos ) !!

Ah oui cette semaine Georges Dandin ( Michel Fau ) j’adore et Dominique Boivin ( road movie ) à la maison des Métallos qui est un endroit sympa.

Ce soir le documentaire de François sue Eddie Louis.

Suis face aux peintures. envie de laisser aller, de ne plus pense ni à Nantes, ni à Yvetot, ni à la rencontre à Rodin, ni aux travaux dans l’appartement…

Il fait super chaud dans l’atelier.

Nantes

Il ne pleut pas. Suis partie tôt ce matin, levée à 6h 15. Dormi dans le train. Mal au dos. J’en ai vraiment marre. Outre la douleur, cette sensation de vieillissement absolument désagréable. Le corps qui se raidit. Ramasser un truc/ soupirs. Osteo zéro, kiné zéro. Marcher oui courir oui mais je ne peux pas courir et marcher 24 h sur 24.

Depuis l’autre fois, j’ai terminé le projet pour Aubusson. Et j’ai eu le plaisir de retourner à mon atelier et de m’y trouver bien. Rangement et préparation de RV. La galerie Américaine après un report , en a annulé un autre-je m’en fiche mais je trouve cela insupportable. J’ai vu le film de Franju: Gros plan, non Plein feux sur l’assassin. Avec Pierre Brasseur et son costume de l’ordre de Malte. Le début du film est envoutant ( c’est le moment le plus beau de cette histoire de châteaux à la Narcejac. ) Le cabinet secret où l’on s’assied pour y mourir, un automate dans les bras. Miroir sans Tain, armure et tapisseries, décor chargé, héraldique et crucifix. Puis Trintignant se change et revêt un costume de deuil. Il porte une couronne mortuaire. Etc etc… Petit suspense… Mais les images sont belles. Le son et lumière du film est formidable car il n’est que son et lumière. On voit un public qui regarde la façade du chateau et écoute une histoire. Des lumières s’allument et s’éteignent ça et là, mais il n’y a pas âme qui vive. En parlant de noir et blanc et de lumière, je ne connaissais pas le nom de l’opérateur ( entr’autres ) de Elephant Man : Freddie Francis.Mort en 2007 / Je crois qu’il a réalisé The skull avec des acteurs de la Hammer.

Le réalisateur et directeur de la photographie britannique Freddie Francis, qui avait dirigé des films d’horreur pour le studio Hammer, mais aussi collaboré en tant que chef opérateur avec David Lynch pour Elephant Man (1980) et Martin Scorsese pour Les Nerfs à vif (1991), est mort samedi 17 mars à Isleworth dans le Middlesex des suites d’un accident cardiaque ; il avait 89 ans.La carrière de Freddie Francis se divise en trois périodes : la première le voit accompagner, en tant que chef opérateur, l’essor du jeune cinéma anglais, au milieu du XXe siècle. Pendant la deuxième, il devient un pilier du cinéma d‘horreur britannique, réalisant quelques-uns des classiques du genre. Enfin, après une longue éclipse, un jeune réalisateur américain, David Lynch, fait appel à lui pour éclairer un drame victorien, Elephant Man, lui ouvrant ainsi les portes d’Hollywood.

Personnes oubliées que nous deviendrons tôt ou tard.

Puis il y a eu Lundi soir l’invitation au Louvre pour l’exposition de Vincent: L’épopée africaine des rois de Napata. Pharaon des deux terres. Magnifique. Pourquoi ne suis je pas allée en Egypte cette année là au lieu/ une fois de plus de rester à la Villa Médicis et de peindre. Donc Napata: des armes, des pieds de meubles à têtes de Nubiens, des dessins d’archéologues. Plaque chryséléphantine avec lionne dévorant un soldat kouchite blessé, arme courbe dont se servit Persée pour décapiter la Gorgone Meduse. Après ces splendeurs que je ne sais décrire, nous sommes allés au rayon Champagne. On a regardé non plus les Dieux mais les gens. J’étais contente pour Vincent. Il nous a invités à diner Samedi soir mais on partait à Amiens. Sur mon telephone, après l’escalator du Louvre, il y a la caricature que George Sand a fait de Delacroix et la caricature que Musset je crois a fait de George. C’est amusant. Puis un morceau de Lola Montes que j’ai fini par louer car je voulais retrouver le passage avec les maquettes du Colisée , avant c’est Paris, après Varsovie…

Quand je délaisse un peu les Beaux arts, je donne des RV à côté et j’aime bien prendre un café avec les étudiants. Clara, Yann, Gauthier revenu etc…

Lundi et Mardi, les concours d’entrée catastrophiques ( ils ont groupé les 16-18 ans qui pour la plupart n’ont rien à montrer / sauf 4 exceptions en 2 jours) Je ne comprends pas ce manque s’exigence . C’est comme tenter d’entrer au conservatoire en jouant au clair de la lune avec une espadrille. Bref.

Ai acheté des crevettes crues et des épices rue Lepic pour tenter une recette Thai. Pas assez de piment. Mais c’était bon.

J’ai réservé une chambre le 4 juin à Fontainebleau pour le festival d’Histoire de l’Art. Le programme est toujours incroyable. Des tas de conférences. Ce sera sympa. J’ai zappé que j’y étais invitée pour une table ronde et j’ai accepté une rencontre au Musée Rodin le 3 juin à 18h. J’étais ennuyée. Mais bon…

J’ai envoyé mon idée de Workshop à Venise au Palazzo Grassi  » Me, without me  » ( ne savais pas d’ailleurs que Le Breton que je n’ai jamais lu s’était penché sur la question.

Déjà 20h44. Est ce que je descends manger un truc au resto ?

Nantes today. On est allés voir les essais des personnages pour les places

Encore jour

Voyage à Nantes

Note

Sablière

En charpente, une panne sablière est une poutre placée horizontalement à la base du versant de toiture, sur le mur de façade. On la nomme ainsi car on la posait sur un lit de sable, qui en fuyant, permettait à la poutre de prendre sa place lentement. Dans un pan de bois, la sablière est la poutre horizontale appuyée sur les murs[2] qui sépare les étages entre eux et reprend les charges du plancher en plus des charges verticales transmises avec les décharges (poteaux de bois dans le mur) : poids des murs et planchers supérieurs plus toiture. Dès qu’ils échappaient aux commandes du clergé, les sculpteurs s’adonnaient à la fantaisie, avec des scènes joyeuses, parfois grivoises, peuplées de créatures imaginaires et de figures joviales ou grimaçantes.

Que leur présence soit décorative, fantaisiste, comique, satirique ou symbolique, l’animal reste le sujet préféré des sculpteurs de sablières. Les chiens assistent aux scènes de chasse. Le cheval, le bœuf ou l’âne accompagnent les humains dans les activités quotidiennes, les cochons et la basse-cour animent des scènes amusantes. Certains animaux, présents sur les armoiries des commanditaires, peuvent être associés à des familles nobles. Mais quelques artistes, avec une pointe d’humour, jouent aussi de leur nom en breton pour signer leurs œuvres (exemple à Bannalec, l’artiste Le Maout – ar maout = le mouton en breton).

L’ouverture de la Bretagne aux courants artistiques extérieurs, et notamment d’Europe du Nord, explique l’apparition d’animaux hybrides : dragons, griffons, ou  grylles… Plus d’un millier de créatures fantastiques sont ainsi dénombrées sur les sablières bretonnes. Représenté à 400 reprises, le dragon reste le sujet de prédilection des charpentiers décorateurs. Une importance qui peut s’expliquer aussi par le fait que les artisans avaient pour habitude de copier les modèles existants et non de les créer.

Décorée de gauche à droite d’une feuille d’acanthe stylisée orientée vers l’angle supérieur gauche, d’une tête humaine grimaçante de face avec de toute petites mains croisées sous le menton, d’un feuillage à quatre glands disposés en croix et enfin, d’une tête d’homme souriant de face aux yeux très saillants avec un fagot de bois derrière la tête.

LE THEATRE DES OPERATIONS&LE BAL DES OMBRES

« Comment échapper à la lourdeur du monde autrement que par le théâtre, le vertige, le détournement, la pirouette ? » C’est ce que se demandait récemment Laurence Bertrand Dorleac et je ne peux qu’abonder dans son sens.

Fausse légèreté en ces temps tragiques, comme autrefois entre peste et batailles, ici entre Covid et Guerre Russo-Ukrainienne. Car on peut sous-entendre, cacher, faire semblant de rire et ne pas commenter. Voici un cortège défait, une procession chaotique où chacun serait perdu, ne trouvant plus son bataillon. Tout ce monde isolé comme dans la Tempête de Shakespeare sur une île en forme d’étoile, L’âne sorti d’on ne sait quelle fable ( est-ce Bottom, est-ce l’Âne d’or ?) observe un pèlerin qui passe par là. Des singes agaçants cherchent la bagarre, une chèvre se dresse sur ses pattes arrières et des personnages sans nom s’échappent d’un jugement dernier en éclatant de rire. Un maitre de cérémonie-loup et sa canne ouvrent un bal où animaux, humains et hybrides ne savent que faire. Tantôt ils dansent joyeux et confiants, soudain ils s’immobilisent, abattus. Cette étoile est -elle  un radeau, une arche de Noé échouée sur le parvis d’une basilique? Sont ils sauvés ou vont ils sombrer sans même voir l’autre île-étoile qui passe si près d’eux? On entend bien quelque chose? Est ce l’appel d’un ange tout droit venu d’un retable, est-ce  une corne de brume… 

Pour le savoir écartons les grandes tentures qui transforment la ville en théâtre.

Noel Hier

J’étais d’humeur moyenne ce matin. Ai tenté de travailler. Me suis fait une délicieuse soupe de poireaux . Tourné, viré, rempli la gueule de la cheminée qui dévore. Ai décidé d’aller marcher et c’est toujours la meilleure solution. Il faisait au départ un peu gris, mais le ciel s’est dégagé et c’était magnifique . Le mont Mezenc en face. J’ai regardé longtemps ce paysage que je crois toujours connaitre par coeur. Devant l’église de Montarcher où R. adorait venir. C’était une sorte de pèlerinage. Je suis rentrée avec la nuit comme on le voit sur l’image. Hier dans la salle de cinéma-« bed », j’ai regardé un film de Raoul Ruiz. Trois vies et une seule mort. J’ai calé aux deux tiers. Si j’ai regardé longtemps c’est que Mastroianni est merveilleux. Melvil P. aussi d’ailleurs si jeune.( c’était sympa cette soirée ici avec HL quand ils ont fait une halte ici. ) M.M est mort en 1996 date de sortie ( de tournage ? ) du film. C’est son dernier rôle. Mateo Stranio oui, mais le film est ampoulé ou plutôt lourd. Trop de tout.

Les acteurs ont toujours un dernier rôle. Chacun vit des  » dernières choses « : Le dernier tennis/ on ne le sait pas, La dernière visite à quelqu’un, le dernier été dans la maison à la campagne. Je pense ici à Janot, le voisin du hameau qu’on ne reverra sans doute pas. Ils étaient lui et sa femme partis s’installer dans un truc médicalisé, et lui contre toute attente a disjoncté. Il avait perdu ses repères. Il est présent dans une vraie maison de vieux, à une dizaine de km. Je n’ose pas essayer une visite. Sa femme est dans un autre établissement. R. l’autre jour m’a annoncé qu’il n’y avait plus sur le muret la collection de nains et autres animaux. Plus de fumée qu’on voit de loin. Dernier été en 2021. Fini.

En marchant assez vite tout à l’heure et en surplombant le tennis recouvert de neige , je me suis dit aussi que je devais prendre plaisir à cette marche. Est ce la dernière? On ne sait jamais. Si c’est le cas la regrettera t’on? C’est certain. Le temps se couvre, la dernière région se rapproche. La mienne, celle des autres, Henri qui a failli y passer.

J’envoie à un étudiant des photos de Pope. Je lui avais conseillé d’aller à l’église orthodoxe.

Ecouté d’une oreille une émissions Auroville. Regardé des images de Ouranopolis d’Anne et Patrick Poirier.

Regardé le travail de Ecologic studio et aussi Dissect. Bon.

C’est quand même bizarre d’être seul à Noel. A l’instant SMS pour m’inviter boire un verre. Mais je résiste. Je résiste à ce qui n’est pas vraiment une tentation. Mais je me méfie de moi. Un verre ce serait bien mais on se laisse vite embarquer.

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