Journée maussade et triste même. Je me dis que le seul remède est d’aller travailler. Ja passe chez Rougié et achète 10 poscas. Regarde mes sms, hésite à manger un truc en terrasse. Puis file à Saint -Lazare, achète un sandwich chez Monop et un “vrai” jus d’orange. Hop in the train le festin.
Ce matin, c’était bien qu’Astrid soit là. Le frère avait raté sa vocation théâtrale ( comme elle dit ), s’écoutant parler ( lentement ). Puis ses extrapolations politico actuelles étaient pénibles. Je ne vois pas ce qu’un sans-papier, un Je suis Charlie, un réfugié a à voir avec Eric. Surtout ce matin. Il suffisait de parler de lui. Discret il vécut discret il s’est absenté. Et on n’en parle plus. JJ a pu dire un poème de Verlaine et quelqu’un a dit une petite chose de Louise de Vilmorin. Toute une vie conclue en deux petits textes.
J’ai ruminé un peu encore le fait de ne pas avoir été prévenue de son état. puis lorsqu’on m’a dit ( vous savez ces maladresses d’après vernissages )
—” On se retrouve là-bas “, j’ai commencé à être un peu paranoïaque, coupable de je ne sais quoi. Je ne rêvais pas de me retrouver avec famille et amis, mais que l’on me convie m’aurait fait simplement plaisir. J’envoi un SMS à Astrid et lui confie:
—De la merde
Bref même quand on n’est pas croyant, un office ou semblant d’office ( le vêtement du Frère, et le surplis étaient beaux ) vaut mille fois mieux que le truc civil et minable des pompes funèbres. Enfin, disons que j’en ai une mauvaise expérience. Peut être le type était-il particulièrement peu doué cette fois là.
En sortant nous nous prenons dans les bras Max et moi. Il pleure. J. est parti lui aussi et nous y étions avec Eric.Puis je sors un bonbon de ma poche ( celui que donne la dame pipi du Flore ) , un au citron et dis: Pour toi Eric. Max trouve dans sa poche des pastilles aux fruits et nous faisons à 4 une cérémonie sugar discrète. Le mien est hyper collant, tu aurais ri Eric.
Je tourne la tête vers la droite, là, maintenant et vois ta bouteille de Whisky perso .
Bref.
Travailloté. Cette peinture me sort par les oreilles, où les yeux. Terrasse et soleil j’avoue. Je m’endors. Je pleurniche et je peins en gueulant contre France Musique qui passe les mêmes trucs non stop depuis la grève.
C. m’envoie un message de Venise. Miam. La chance.
Théâtre ce soir. Pas envie. Je préférerais une bière en terrasse.
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