ENQUÊTE

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Apprenant qu’il a le Goncourt, Miomandre court place Vendôme s’acheter trois cravates de soie blanche. Des cravates, il écrit en 1918 : «Le lundi, l’élégance consiste à les porter unies et droites, strictes et définitives comme un ultimatum de grande puissance ; mais le samedi, les relations diplomatiques s’étant sans doute détendues, elles retombent mollement, épanouies et plissées, et comme capricieusement chiffonnées par les mains d’une femme éprise.» Hélas, ajoute-t-il, elles passent trop souvent du présentoir, de cette «adolescence de soie», au torse «d’un sombre imbécile», «misérablement tortillées autour de la percale informe ou de l’infâme celluloïd portés par de quelconques boursiers ou des ronds-de-cuir incertains.» Francis de Miomandre goncourt oublié


Après une journée copieuse sous le signe de Malraux, je respire dans la belle cour des beaux-arts et remonte l’ennuyeuse rue Bonaparte avec ses macarons, ses rideaux, ses cafés touristiques dont le dernier est le Bonaparte en neons rouges; On y tourne un film. Je m’arrête un peu, le temps de constater que la figurante devant se passe la main dans les cheveux quand on dit ” moteur”. Pas facile de ne rien faire.

Je rentre tout de suite ou pas? Non. je passe à la librairie et achète “Les écrits farfelus” du même Malraux qui a 20 ans. Puis assise au Flore, l’oeil vague je regarde entrer sortir, je lève les yeux vers un objet de métal tortillé hideux qui se termine par une sorte de vrai papillon, je sirote mon Pouilly. J’envoie quelques SMS du genre: Il y a deux vieilles tantes à côté de moi. Ce n’est pas bien délicat mais c’est la vérité. J’accuse reception d’un smiley qui pleure de rire. Je lis deux pages, retrouve le plaisir de mon regard vide…

—Doudou… ors… sûr  / rires/ jannot... aristocrate mais

Mon oreille se dresse. ( j’allais dire mon oreille ne fait qu’un tour… ). Je la tends mais n’entends pas bien même si je sens que l’on est sur le terrain Cocteau. Le type qui parle n’est pas jeune, maniéré sophistiqué, visage très mince.On imaginerait bien jean Constantin dire ” Il est d’la haute “. A mon avis mais je ne peux pas me retourner ostensiblement, celui d’en face avec ses converses rajeunissantes aux lacets non noués, a les cheveux teints. Deux schweppes sur la table. (Ma mère prenait toujours un Schweppes si on allait quelquepart et j’ai toujours trouvé cette boisson amère et délicieusement démodée.)

J’aimerais une sorte de cornet auditif pour entendre, un filtre à café Melita king size ferait l’affaire!

A Milly on entrait par le garage-ils l’ont transformé en salle de cinéma… chambre… leopard/ rires ( je pense au tissu léopard que j’ai arraché dans le chantier de la maison ) et au coffret que m’a offert un peu plus tard DP.

Bref , bref … Un livre est sur leur table et je réussis à lire un truc du genre: Du Sida au Goncourt… Je suis certaine que l’auteur est mon aristocrate à col roulé et reconstitue son nom: Philippe de Miomandre, petit neveu du Goncourt oublié, Francis de Miomandre né Durand.

Apprenant qu’il a le Goncourt, Miomandre court place Vendôme s’acheter trois cravates de soie blanche. Des cravates, il écrit en 1918 : «Le lundi, l’élégance consiste à les porter unies et droites, strictes et définitives comme un ultimatum de grande puissance ; mais le samedi, les relations diplomatiques s’étant sans doute détendues, elles retombent mollement, épanouies et plissées, et comme capricieusement chiffonnées par les mains d’une femme éprise.» Hélas, ajoute-t-il, elles passent trop souvent du présentoir, de cette «adolescence de soie», au torse «d’un sombre imbécile», «misérablement tortillées autour de la percale informe ou de l’infâme celluloïd portés par de quelconques boursiers ou des ronds-de-cuir incertains.»

Francis de Miomandre Goncourt oublié

Et cherchant plus tard, je trouve le buveur de Schweppes photographié ” dans son village du 16eme arrondissement ” sur un grand canapé de cuir blanc. Une couverture de fourrure jetée près de sa main droite.Sa main gauche tient un livre dont le titre nous est destiné. A l’arrière, deux grandes peintures verticales posées sur des miroirs muraux,  représentant des guerriers torse poil de type européen en Hakama. Un bouquet de fleurs roses se reflètent à l’arrière.

Il est l’auteur d’une biographie de Cocteau.

Ils se lèvent et décident d’aller diner à l’odeon, Aux éditeurs. l’autre demande s’il faut réserver et P2M le rassure en souriant: —Ils me gardent toujours une table

Affaire classée.

Je marche jusqu’à la Concorde. C’est magnifique de traverser le pont .

 

PATTI S.

9781101875100

Hier, encore un anniversaire. Celui d’A2G. Très bon moment ( avec en plus la chanteuse du groupe Moriarty-Rosemary Standley- pour 3 chansons )moi qui n’aime pas trop ces trucs ( célébrations, médailles, anniversaires, Noëls, mariages, anniversaires de Mariage ) . Je reviens à pied dans la nuit. C’est bon. Et en plus c’était bon.

Ce matin Galerie . J’y apporte deux énormes classeurs avec toutes les photos Maeght. ( D’autres ici… Pfff)

L’inventaire commence Vendredi à A.

Soupe au boui boui rue Volta. Un bon pho. Plein de chinois et la queue dehors.

Passage à Beaubourg pour… rien à vrai dire, aller regarder quelques livres ( le catalogue de l’expo des Blüme cet été. Et pourquoi n’y suis-je pas allée???) ( J’achète un Alfred Kubin et un Walter Benjamin). Tiens, pourquoi pas Julien Prévieux ?. Hop. Escalator. Carte Culture. In. Ca ne me déplait pas. Je trouve que c’est intéressant. J’avais lu un article quelque part sur l’analyse du mouvement des yeux des visiteurs de musée…

RV à 14h au Flore avec A.V que je connais pas, qui est psychanalyste . Il y aura aux Beaux-Arts une rencontre le 14 décembre.

Je lui envoi eun SMS et me décris: Crâne rasé et pull de gendarme.

Mais qui arrive et se met juste à côté de moi? Patti Smith. Oh… Ben ça alors c’est un signe. Elle s’assied à ma gauche sur la banquette, trouve les livres que j’ai sur la table sont beaux. J’embraye et lui rappelle qu’on s’était vues à la fondation Cartier , au sujet de N.S. Elle m’avait donné son tel mais j’ai laissé des messages et que dalle. Bon ce n’est pas gagné. Elle doit en avoir plein les bottes qu’on la regarde.

En face plus loin il y a un monstre. Une dame qui a dû confondre mascarat et cirage, dentifrice et rouge à lèvres. Par contre le vêtement léopard est à peu près d’équerre.

Bon, ça fait un peu flop et je sirote mon coca en commençant à lui écrire un mot. Elle me demande alors si je veux deux places pour le concert demain soir… Puis on parle un peu et elle me passe son mail, me disant qu’on parlerait du film avec NS. Héhéhéhé!!!!

Elle dit aussi qu’elle doit aller au cimetière pour dire le kaddish même si, me précise t’elle, elle n’est pas juive.

Je l’entend dire qu’elle est exhausted, exhausted, exhausted. Un bout de rêve me revient…. Un terrain en pierre déchiquetées… Heu … Zut, c’est un rêve d’il y a quelques jours et le revoici. Ah oui. Il y a une magnifique piscine très ancienne dans un quartier de Parie et on y voit des colonnes; Par contre l’eau est immonde. Les abords sont pentus et donc, en rocher. C’est très désagréable de marcher car c’est agressif comme sol et on est toujours prêt à tomber. Quand je repartirai à la porte je rencontrerai une dame de Monaco très snob qui me demandera si je vais à la réception de Madame Pompidou et elle dit un autre nom. Un nom d’homme. Son fils est une sorte de gommeux ” fin de race ” qui en fait est très gentil et simple. Dans la voiture quelqu’un me dit:

— Nous avons noté que vous avez pensé à plusieurs reprise à ” fin de race”. Vous nous expliquerez cela plus tard.

Note: Mr. Splitfoot

Soeurs Fox

Dimanche

white owl: victorien

William J. Webbe

On a décidé dès l’ouverture des rideaux de filer à Versailles. Et on a bien fait. C’était splendide. La musique dans les jardins, ce n’est pas ce qu’il y a plus indispensable mais…

Je marche sans penser à rien , R. court devant . Pour venir nous nous sommes trouvés dans le grotesque cortège des Ferrari . C’est un genre de Rotary club du super riche me disais-je en râlant ( ceci étant dit, même lentement le bruit dans les tunnels est impressionnant.) Bref comme une anomalie nous roulions escortés de 92, 75, Luxembourg, Monaco, Corse.

R. me dit: Ce doit être le rallye des pauvres…. Je m’en fiche qu’on ait une ou plusieurs Ferrari ( J’ai une préférence pour tout mais pas la rouge/ La grise est plus discrète donc plus classe)

Bref. Je m’en fiche – bien qu’en horde…. Mais quand , alors que soudainement j’ai décidé ( on se demande pourquoi) d’être bien prudente et de respecter la limitation à 50 , qu’un type me colle agacé, je dis NON!!!!

J’aime bien regarder les avirons. J’ai toujours eu envie d’essayer.

REtour.

RV avec DH devant la fondation Cartier/ Heureusement ” qu’on est sur la liste “( hum hum: Tu es sur la liste!!!! Ca me fait mourir de rire car ce n’est pas à Viviers que j’entends ça et ouf !), parcequ’il y a un monde fou.

Bertolucci, Varda, et les autres… On bavarde. Il fait humide. Du Hip-hop là-bas;;; Des contes en bas. On squatte une table et on n’en bouge pas à vrai dire.

RV au Flore avec R. On rit. On regarde les deux russes modèle blaireaux à foulard rose Vuitton- champagne et Vodka- la femme à impressions léopard, Moscovici -ah c’est lui?, une dame qui commence un pavé, un gros bouquin spécial Flore, un garçon de la famille physique Saint-Laurent qui regarde R. Celui -ci le salue. Ils se serrent la main et personne ne comprend rien dans un grand rire. Marcher, manger un truc. Rentrer en taxi et le chauffeur est Haitien. On parle.

Case départ

A.M m’envoie ceci:

Helene 2013-04-03 a la(s) 9.04.03

Je m’étais préparé un délicieux sandwich. Et j’ai roulé. J’aime ça. Rouler j’aime ça. Oui. Je ne pense à rien , je flotte, je regarde la tête du type que je double, la tête du passager de la voiture qui me dépasse. Ou devant moi. L’affolé qui me fait des appels de phare quand je suis déjà à 150, je m’en fous.

Je vais à mon rythme, me réjouissant de son impatience et de sa bêtise.

Au début soleil puis grisou puis SMS de E. qui me dit que là-bas on n’y voit rien, que c’est le brouillard. Comme on m’a piqué l’antenne de la voiture ( elle fait son dernier voyage et sera échangée contre une neuve ), je ne capte que des bouts de trucs et la captivante radio de l’autoroute, pleine d’indications, de conseils, d’astuces et de numéros de sorties…

Au bout de 200km, baisse de régime soudain. ” Probleme catalyseur ” s’affiche.

Merde je n’avance plus.

J’éteins. Je rallume. D’accord.

Calmement je prends la sortie vers une pompe à essence qui heureusement est juste là. J’appelle l’assurance qui me dit: “Trouvez un téléphone orange et appelez”.

Ah je le vois le téléphone orange. Juste là… . Mais comment je fais pour l’atteindre? Ou je fais un km , risque de me faire couper en 2, ou je dois traverser un fossé plein d’eau. En général dans ces circonstances on choisit le plus compliqué.

Soudain je vois les sapins, mon vélo, la cheminée et les livres s’éloigner dramatiquement .

Contre le compliqué, l’escalade et les chaussures trempées j’opte pour un conseil à la station service. Le type délicieux-le marchand de cholestérol- finit de vendre des produits qu’on connait tous, pleins de graisses et de sucres, toutes ces saloperies que l’on vend: Sandwich dégueu en pain de mie ( la version Enfer du tramezzino romain ), Mars, Lion, biscuits au chocolat, chips, liquides allant du turquoise au rose, en passant par le noir coca… Puis il s’occupe gentiment de moi et appelle qui il faut.

Je bois tranquillement un café en attendant la dépanneuse et en fronçant l’oeil car la tablette est pleine de miettes et le fauteuil d’à côté réparé au scotch noir.

Je ne sais absolument pas où je suis.

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Voilà.Voilà mon sauveur.

Le gars est bavard comme une table. Fait son boulot. Grogne un peu. Me voici dans le camion.  Il ouvre une barrière autoroute.En route pour Délivrance!!!. Des chemins des arbres. Je m’attends à voir un gars trapu avec des grandes griffes dévorer un cerf cru ou ce genre de choses…  Là un garage. Au milieu de rien. Je me disais que j’allais louer une voiture pour poursuivre. Oublie. Bref. Je suis à La Motte -Beuvron haut lieu de la Tarte Tatin des fameuses soeurs. Le nom est engageant.

Un taxi se pointe pour me ramener à la case départ. Je revois de l’autoroute la Sologne, cherche sans trouver le nom de l’endroit où il y avait cette chasse quand j’étais enfant. Il y a une photo de moi à la ferme à côté d’un mouton. Où est elle??? Et puis vers 9 ans j’avais été rabatteur avec mon frère. Je m’en souviens comme si j’étais le Tourgeniev du Journal d’un chasseur. Je m’étonne qu’il y ait tant de forêts si près de Paris.

J’arrive vers 16 h ( à Paris…) et mon chauffeur a eu le temps de m’indiquer sa passion: “L’inconnu”, l’au-delà, le magnétisme et tout… Le tunnel que l’on voit après la mort.

Ce que je vois ce sont les 350 euros qui s’affichent. C’est pour l’assurance.Ouf.

R. sort à ce moment là. Air narquois et pas mécontent de me voir de retour si vite. Il rit et se moque de moi. Je pose mes sacs et sors mon délicieux sandwich. Je le mange sur les lieux de sa fabrication: La cuisine, 6h avant.

Donc opération nulle!!!

Je ne sais pas trop quoi faire. Est ce que je repars demain, prends un train etc????

Non.

Je vais aller voir le film de Phillibert sur la maison de la radio au Cinema des cinéastes.

Mais je telephone à  R. qui a un coup de mou après la première représentation. Inquiétude. J’y vais . Emporte mon lecteur de DVD et des Preminger.

La loge, encore la loge, le meilleur des refuges. Plus tard E. m’envoie cette image et J. me dit qu’il fait 1 degré.

Bon. Je repartirai  le 29 avril et  pour cette fois-ci une bonne semaine.

Ici ce n’est pas une photo de l’au -delà mais de Saint-Bonnet le château !!!

saintbonnet

Aujourd’hui soleil…
Me lève à …. midi et demi… Non!!!!!!! Si.

Je lis Voyage à l’ile de Rügen et on sort se balader vers Saint-Michel.

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Le trêve du diable

c’est jusqu’au 3.

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Je reprends le livre de Cixous: Eve s’évade, dense dense,inouï par moments, d’une beauté…. à rendre jaloux quelqu’un comme moi…

Et quelquefois irritant comme une analyse… ou plutôt un analysé.

Je cherche et fouine pour l’écriture ou réécriture de la première partie de N.S.

Compte beaucoup sur l’avis de A.B

C. est partie retrouver sa copine Russe de la Femis; Aussi jolie que friquée à ce que j’ai compris.

C. l’imite:

—Tou voulrai pas les huites et lou champeign avant li kinoma?

Puis:

—Tou keuné lu Fleure? liu cafè dou Fleore

Au café dou Flore, K. a rencontré le réalisateur des Beaux Gosses justement, et j’raconte pas la suite.

Ca me fait penser qu’il y a 8 jours j’y ai dégusté une excellente tarte aux pommes en matant le symétrique des Beaux Gosses en mode 16.

Le pôle Sud des mecs du film: Beaux, blonds, peau lisse comme maman;

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