Je ris en repensant au message de N:
—Il reste un rôle de silhouette : Deux jours à la morgue et tu serais disséquée par Jean-Claude Drouot.
J’avoue que j’ai été tentée. Montpellier, Depardieu et la dissection!
Le terme de “morgue” provient du verbe “morguer” signifiant dévisager, regarder de haut. Il désignait les geôliers de la prison du Châtelet, chargés d’identifier les prisonniers dès leur arrivée, afin d’être certain de les reconnaître en cas de tentative d’évasion.
Il faut remonter à 1714 pour retrouver les origines de la morgue parisienne. En ce temps là, les corps ramassés dans la rue sont entassés dans les sous-sols de la prison du Grand Châtelet, la “basse-geôle”. On vient, une lanterne à la main, tenter d’identifier un mari, un fils, une femme. Au XIXe siècle, la morgue prend des allures beaucoup plus organisées, voire “spectaculaires”. En effet, après avoir siégé près du pont du Châtelet, la morgue s’installe sur l’île de la Cité, et les corps, préparés, sont exposés en vitrine, habillés de leurs propres vêtements. La population locale défile ainsi, la journée durant, afin de les observer à loisir et, par la même occasion, tenter une identification. C’est l’attraction du Tout-Paris, au point de figurer dans des guides de voyagistes étrangers! Cette technique est aussi favorable aux autorités qui ont bien souvent l’occasion d’arrêter les criminels revenus discrètement observer leurs “trophées”.
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