
Felicie de Fauveau
DATE INCONNUE
Italo calvino/ idéal de légèreté
Parfois le monde entier me semblait de venir pierre plus ou moins grave suivant les personnes et les lieux. Cette lente pétrification n’épargnait aucun aspect de la vie comme si personne n’avait pu échapper elle a l’impitoyable regard de Méduse »
Les journées aux Beaux-Arts pour les admissions sont très sympas et gaies mais ce que l’on voit, les dossiers, sont désespérants pour la plupart. Des gens qui veulent entrer en 4eme année alors qu’en première c’est limite. Et puis des dossiers qui oscillent entre le port-folio de communication ou les feuilles des dessin académique d’un cours du soir. C’est fatigant et les après-midi sont dures. 1600 dossiers à se partager en plusieurs jurys. Seule une fille a réussi à nous faire beaucoup rire ( malgré ses peintures atroces ) et la voir de façon absurde dévaler en biais un champ dans une sorte d’improbable robe-boule rose était un régal. Puis elle a nagé dans l’herbe, s’est battue comme Buster Keaton le ferait avec une fenêtre… c’est très fragile mais au moins c’est joyeux. Le contenu des dossiers souvent ressemble « à de l’art contemporain ». Il en a les tics. La forme mais pas la substance. C’est cela l’académisme.Là je suis au Fumoir où Bilal m’avait donné RV pour l’émission de Taddeï. Je ne pense pas avoir dit de choses passionnantes…J’aime bien cet endroit. Et à présent ils sont partis et j’ai commandé un thé fumé. Je savoure ce moment . Me vide la tête avant de filer au Fonds Maciet. Demain matin encore Beaux-Arts. O. vient d m’envoyer son texte pour l’exposition à Aargauerkunsthaus Araau.
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Je voulais dire je ne sais quoi et soudainement la position allongée me coupe les ailes. Beaucoup de presse ( mais je raconte un peu toujours la même chose ) / céramique/ dermatologue délicieux et effaré par les labos , la doctolibation, je l’avais vu en 2007 , aie aie il y a si longtemps/ 5 mois pour avoir RV/ Bref. En rentrant de ce RV ( Malakoff gare Saint Lazare en vélib ) me voici en chemin vers Argenteuil. Problèmes sur la voie. Train blindé/ Ecouteurs salutaires/ Atelier/ Nourrir les oiseaux/ et retour Paris en voiture/ Incroyable place devant/ Passage au bar. Tranquille. Seule. Passée chez J. pour prendre des livres. Un verre donc avec Perec/ Le gars qui travaille là décide de me tenir compagnie . Il est vrai que quelqu’un qui lit, c’est quelqu’un qui s’ennuie!!! Misère!!! Bon mais c’est sympa
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NOVEMBRE 2009
Il y a les gens que vous invitez à diner et qui disent: Je passerai. Bon. C’est décidé je vais quitter Ecto, cet éditeur de blog à la noix. Hier , encore mal au dos. Le kiné me dit que je ne fais plus de sport, que si j’en ai toujours fait et que… Ben oui. Ce matin piscine. Personne. Seule avec mes palmes dans la ligne. Velib à nouveau. Puis riz, lentilles et autres denrées pour ne jamais mourir…. Hier éclair au café et religieuse au chocolat apportées par C. Pour mourir tout de suite. Vraiment on est bien dans cette cuisine. R. se branche sur la pataphysique, trop heureux que l’on puisse imaginer mesurer la surface de Dieu. Thé vert Japonais, pour être connectée aux Astres. Je passe devant un truc de Scientologie rue Legendre et je leur tire la langue depuis mon Velib. Argenteuil. Ah je suis contente. Je suis bien. C’est bizarre qu’il fasse nuit si tôt. Et que Pasqua se prenne un an de tôle TTC En fait hier, quand on est sortis de chez le notaire, R. n’était plus du tout interéssé par ce qui nous avait quand même pas mal préocupés depuis un mois et plus. Là; il avait devant lui, cherchant un truc dans son coffre, le bandit , celui-ci. Ah ah. Ils sont forts les types. Oui , il était donc rue de la paix, et sortait du coffre un cintre avec dessus une veste de cuir genre moto. Il a attrappé aussi un sac Vuitton. On a regardé comme à la foire, mine de rien. C’est vrai qu’un escroc c’est plus interessant que la FIAC. U. m’envoie u mail me faisant part de ses considérations sur le Tout arrive d’aujourd’hui.Carton pour Le 17.

Dans le train , deux types entrent avec des drôles d’outils, qui n’ont rien à voir avec Noêl mais font penser à un truc du genre sapin. On dirait un bâton de ski avec un pompon de bonnet en barbelé… Bref. ce doivent être des ramoneurs. Mais ils turbinent au pétard et à la Despé…. deux autre gars ont des yeux hors service. Sur le boulevard je tente un Bonjour à Crabe ( je l’appelle comme ça. C’est un métisse qui marche à 1 à l’heure avec tellement de difficultés. Il avance de côté et son sac est ficelé à une poche. Dur…Il me répond en souriant.
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DATE INCONNUE
La main du jeune homme de Bronzino s’est posée ce matin sur ma page Facebook par l’entremise de l’Editeur Singulier qui amène ainsi cette poésie visuelle splendide… Main isolée comme un sujet à part entière, légère sur ce socle que le doigt fuselé ouvre. J’ai serti sa force mystérieuse dans mon journal pour la partager, y revenir et la contempler encore. La journée s’accomplit, et vers sa fin, après maints feuilletages sur le net, de Gallotta dans l’air, demain sur les ondes, je pense à Patrick ( Bossati ). Peut-être d’autres actes, par le biais de la toile auront-ils déposés un peu plus de leurs strates à son court passage dans la vie ?…Google-Images me fait ouvrir cette page de votre journal vers d’émouvantes et délicates évocations, ses parents, oui, ses carnets encore. Nous nous étions perdus, après la fin de Gai Pied où il écrivait sur la danse et la BD, jusqu’à cette page de Libé que j’achetai par hasard, où je posais par hasard mes yeux sur la route boisée d’une montagne au coeur de l’été 93, et qui m’apprenait sa mort à Marseille! Les années 80 défilent, les images affluent de nos échanges, je suis étudiant aux beaux arts de Nîmes, il dessine à Grenoble . Culte des images, nous peignons, nous nous attendons impatients de nous montrer nos travaux et découvertes, il m’offre des bandes dessinées Mattotti, Loustal Paringaux, et des dessins. Je coupe dans la diagonale un grand dessin que j’ai peint sur soie, je garde la partie d’où surgit pour lui plaire, un personnage très » Palace » de ces années dans une ambiance nocturne, je lui offre comme un pacte l’autre moitié qu’il préfère, un sphinx envahi de feuillages de lierres, ocre rose et vert, comme une fresque italienne. Il ne saura jamais, ou peut-être maintenant, que ce sujet, cette ambiance étaient suspendus dans un temps avant la passion qui allait plus tard investir ma vie autour de l’oeuvre de Christian Bérard … (Sorte de préfiguration d’un style dans lequel se précipitaient BurneJones, Gustave Moreau, et les autres magiciens). Tout afflue maintenant, ses gestes, la danse s’emmêlant à sa vie, son écriture qu’il savait rendre minuscule, son exigeance, sa souffrance, ses dessins délicats, son assurance, son visage plus ferme et mature . Je reprends votre journal par les dernières parutions, je poursuis longtemps, sympathie, je suis intrigué par vous, votre style et les images qui s’y tissent, les personnages hybrides de rocailles … Jusqu’à cette même main noble du jeune homme de Bronzino ! Même détail cadré à l’identique à l’image de celle reçue le matin ! Excepté le blanc & noir ….. Est-elle devenue la main de l’Ange mêlée à celle de Tobi me portant vers vous, à cette rencontre partagée ? Bien à vous, Philippe . |
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