Marc m’appelle ce matin et m’invite à déjeuner. J’avais prévu d’aller “travailler”, puis j’ai répondu oui , sans réfléchir.
Le temps de finir le texte Taipei-ouf c’est fait et me voilà au métro Anvers plein de touristes avant l’ascension vers Montmartre/
Nous allons au Chien qui fume. Une bonne maison dirait-on.
Et de fait. On nous installe.
Je commande un coca. Marc de l’eau qui pétille.
Ce qui nous intrigue c’est la table pour deux un peu plus loin.
C’est celle d’un client seul et absent.
Il n’a laissé qu’un dessert entamé, chocolat sur la serviette, sac à dos flashy et sorte de gourde -biberon sur la nappe.
On a imaginé la personne, âgée de moins de 10 ans et déjeunant seule.
C’est drôle d’imaginer un enfant qui viendrait seul, commanderait des trucs comme un adulte.
En parlant d’enfant j’ai beaucoup aimé (? son prénom ) le garçon de Lisa M. C. aussi. Il a une autorité. Je ne lui ai pas parlé mais on sent une personnalité. Peut être maturité.
Puis sont arrivés les adultes.
Une femme près de l’enfant et un homme grand, chemise cravate. Pas tout jeune. Ils ont commandé des calamars et je ne sais quoi. On sentait l’autorité de l’homme. Une présence, quelque chose…
Nos deux marmites cuivre. Sous le couvercle un beau poulet aux morilles .
Nous avons, en bavardant de choses et d’autres attaqué la bête. Et soudain l’homme que je pensais Italien :
—Vous avez assez de morilles ?( il soulève nos couvercles e fronçant l’oeil ) Non. Il y a plus de pommes de terres que de morilles. .. Bon… a t’il dit en soupirant.
Une sacrée personnalité , ce patron peu riant, mais quand-même si, et corse probablement.
Il a abandonné son troupeau de calamars et est revenu des cuisines en râlant avec … des morilles. On a ri et souri.
Repris notre conversation. Alors:
—Vous n’avez pas pris de calamars? Ah, vous avez eu tort. Ils sont délicieux. Cette salade et délicieuse. Parce que savez vous, c’est long à préparer…
Nous reprenons notre conversation devenue un peu cahotique.
—Parce que les calamars…
moi
_ il faut savoir les attraper
lui
— oui leur parler gentiment… les laver, les égoutter.
Moi et Marc aussi pensions que notre déjeuner allait être grillé par ce personnage intéressant assez pittoresque tendance sobre- qui avait un peu envie de poursuivre et parler de son métier….
On commençait à se dire que si on arrêtait de parler, il allait nous parler des calamars .
Non, tout a été parfait jusqu’à la salade de fruit:
—Il n’y a pas de fraises?
—Si si il y en avait une grosse très belle… on l’a mangée
— bon, bon.
Et bien le type à drôlement l’oeil et vous pouvez aller manger bourgeoisement dans cet établissement bien tenu et très bon.
Genre cuisine traditionnelle.
J’aimais bien entendre son accent du midi et faire comme s’il croyait que son petit garçon était une souris cachée sous la table, puis un chien, puis un chat. ( en corse )
Mais on sentait vraiment le maître du navire, celui qui voit tout et aime son métier. Pas commode le mec.
©Accidental Mysteries
Il faisait drôlement froid aujourd’hui.
Et aussi j’ai résisté héroïquement à l’invitation d’A pour Agnès B.
J’ai choisi les livres aux fringues.
Et quand on fait ça c’est super bien parce que ce sont vos amis qui vous offrent des vêtements. c’est ce qu’on fait F. et A. et c’est drôlement sympa.
Ensuite je ne savais pas trop quoi faire ( mode actuelle depuis mon retour) et suis descendue à la FNAC où j’ai passé au moins deux heures a commencer des livres, regarder des gens et écouter ce qu’ils demandaient comme bouquins.
C’est amusant cette variété de demande. De Jules Verne à Styron, à Pirandello, à la fille qui cherche”n’importe quoi mais pas lourd” … Je me suis assise, ai lu une nouvelle de Richard Yates -connais pas( 11 histoires de solitude), commencé l’amusant La reine des lectrices -titre Français – de Alan Bennett. où l’on assiste à la nouvelle maladie de la reine d’Angleterre: La lecture.
J’ai regardé une nouvelle de Virginia Woolf, un portrait plus exactement, Henry Milleur m’a retenue et fait rire un bon moment-Ma vie et moi-, 3 lignes de Swift.
Et feuilleté le journal de Thoreau. Dans une édition hideuse, avec des photos lamentables. j’ai recopié ceci:
A.S et WC se sont glissés au rythme des saisons et des mois dans son univers pour offrir une vision onirique et contemporaine de cette oeuvre intemporelle.
Je me permets de joindre à cette connerie, il n’y a pas d’autres mot , mon nouveau logo -Hihan quand je citerai ce qui à mes yeux est une perle de sottise
âne qu’on paut acheter 21 rue de L’odeon
Retour tranquille à la maison. Engueulé un mec et son téléphone. Puis tranquille. Passage de C. qui travaille sur le thème de l’ombre pour son école.
Me dis que j’aurais du acheter Chamosso que je n’ai pas lu
Acheté un Sebald dont je ne sais rien.
J’aime bien la photo de Miller qui joue au ping-pong avec une fille blonde à poil.Un sacré charme ce Miller.
Tiens vla Assayas qui débarque chez Laure Adler.
“si jeune et pourtant une grande série de films…..”
J’ai faim.
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