À la poste comme à la poste

Cette semaine j’ai terminé l’édition pour la Fondation. Et de Vendredi à Dimanche c’était écriture: Répondre aux 20 questions plutôt interessantes de NOISÉ et le texte pour l’exposition Copistes à Pompidou Metz. J’ai choisi Conversation dans un parc de Gainsborough , et ce que j’ai écrit à la fin m’a donné une idée. Il s’agit de piques et de têtes coupées. Ca me prend un temps fou d’écrire même si ce n’est pas désagréable. A présent je n’ai plus que cet entretien avec DG. Les questions ne sont pas simples. est ce que je vais savoir y répondre sans dire de platitudes. Suis allée déposer mon disque dur défaillant et expédier le tissu pour C. Le Monsieur saisit d’un doigt mon téléphone et mon mail. Il convient de prendre un petit accent à la Gad Elmaleh. Et non je ne suis pas raciste, j’ai juste des oreilles et certains phrasés sont délicieusement chantant.

—Vous êtes artiste? —Comment vous savez ça? —C’est le quartier qui veut ça et on a environ 22 américains ici. —Ah bon?—Oui ils sont bien ici… tranquilles. La France…Vous êtes peintre? —Ben, heu , oui…—Vous faites quoi? nu? Paysage? Moi vous voyez j’aime surtout le nu. Ah oui le nu. Et aussi l’instant présent. Cet été je suis allé à Collioure . On a visité la maison d’un peintre. Ah c’est beau ! Des peintures jolies, simple hein, deux traits comme ça, par la fenêtre il voit le port le peintre. Il s’appelle Matisse, vous connaissez? C’est mignon ce qu’il fait . C’est joli. Ah oui ça m’a plu. Et il a attrapé facture en roulant sur son fauteuil ergonomique . —Je ne vous vois jamais vous? —Si mais je ne viens que pour râler. Vous voulez la liste pendant que vous roulez ? Non réexpédition du courrier, recommandés qui n’arrivent pas, colis égaré, Chronopost vitesse escargot… On attend effectivement un enlèvement depuis Vendredi. On croit rêver .A ma sortie, je me suis empressée de m’enregistrer en l’imitant.

Hier premier jour de tranquillité à l’atelier depuis longtemps et après la séance photo de la veille. Ca m’amuse ( un peu ) . Une styliste prévue avait envoyé par mail les trucs qu’elle proposait. Au secours! J’ai dit Niet. C’était trop moche, rien à voir même de loin à ce que je peux aimer. J’aurais plutôt rangé ces vêtement dans la valise d’une copine de Trump. Bref me voilà avec mes propres vêtements que j’ai apportés dans une valise. ( Ca me rappelle soudain Buster Keaton à qui on veut acheter un chapeau et qui repart avec le sien ! ) Puis c’est Hermès. Je rentre tranquillement dans le pantalon en peau ou cuir ou je ne sais pas, mais très agréable. Niveau longueur il y a 30 cm de trop. {Au moment où je parle j’écoute des nouvelles de la RDC. Hou Lala..la rébellion du M23 et 3 000 à 4 000 soldats rwandais menacent Goma.} Je repense au temps passé à Kinshasa. C’était vraiment génial. J’avais réussi à fuir les raouts d’ambassade… Bref… Donc plus de 3 h de photos et il ne faisait pas chaud chaud dans mon atelier…. J’ai dit pas de photos de moi en train de peindre, du coup, qu’est ce qu’on fait et comment dois-je mettre mes bras !!!! Ca s’épuise vite les poses inspirées !!!Et il faut éviter les photos inspirées ! Le soir suis passée aux Beaux arts. On a vu un verre au coin sur le quai en se disant que cette vue sur le Louvre était quand même magnifique. A côté de nous deux filles françaises parlaient art en mélangeant français et phrases anglaises. Ridiculement snob, avec des chaussures que j’avais convoitées il y a un an et dont le prix m’avait fait fuir .

Reçu le Cahier de l’Herne consacré à Girard . J’aime bien L’Herne, et je n’arrive pas à savoir ce qui a déclenché la commande de ce livre ( dont R. assit en face de moi vient de s’emparer à l’instant comme s’il savait ce que j’écris !!) Donc peinture hier toute la journée. J’ai terminé la très grande peinture et passe en revue celles de cet été. Il y a du travail et comment pouvais je penser qu’elles étaient terminées. Visite atelier cet aprem et demain je fais un saut au château pour voir les céramiques.

Vu exposition Apocalypse. Les premières salles sont magnifiques. Les autres aussi mais les enluminures, fragments de sculptures, objets en ivoire … J’aime assez bien les Kiki Smith ici et là. Je retrouve la photo d’un garçon en terrasse. Je l’ai photographié car il m’a fait penser à la Gestapo et R. m’a dit: Plutôt la milice, Vichy. C’était glaçant mêle si sans doute la personne ne se doute pas de l’effet produit ( comme lorsque je voulais sortir un jour dans Rome avec tout l’équipement du jeune Mussolinien ( cape noire etc…) . Je ne savais pas et c’est Efizio qui m’a arrêté dans mon élan. Je suis remontée me changer.

Sans titre

Hier lors du Vernissage Picabia, ce devait être le 17 janvier, j’ai rencontré Simon Baker de la MEP . Et cherchant les expos de cet endroit où je ne suis pas allée depuis longtemps, de fil en Aiguille suis tombée sur l’exposition de la Tate  » Perform for the camera  » . Je ne connaissais absolument pas l’image qui est au dessus. Le noyé de Hippolyte Bayard, tout aussi inconnu de moi Je lis:

En 1840, il décide de se noyer symboliquement et signe Le noyé, un autoportrait à mi-chemin du canular et de la performance avant l’heure. Ce cliché, dans lequel l’artiste simulant sa mort pose à demi-nu, vêtu d’un simple drapé, est la première mise en scène photographique de l’histoire. Si la posture alanguie du supposé cadavre n’est pas sans évoquer celle du Christ de la Descente du Croix ou le Marat de David, la présence du chapeau de paille nous renvoie à une tout autre tradition iconographique, celle du berger endormi.
L’artiste utilise ici la photographie non pour reproduire le réel mais bien pour construire une image symbolique, une fiction personnelle.Au revers, on peut ainsi lire la légende suivante : « Le cadavre du monsieur que vous voyez ci-derrière est celui de M. Bayard, l’inventeur du procédé dont vous venez de voir et dont vous allez voir les merveilleux résultats. À ma connaissance, il y a à peu près trois ans que cet ingénieux et infatigable chercheur s’occupait à perfectionner son invention. L’Académie, le Roi, et tous ceux qui ont vu ses dessins, que lui trouvait imparfaits, les ont admirés comme vous les admirez en ce moment. Cela lui a fait beaucoup d’honneur et ne lui a pas valu un liard. 
Le gouvernement, qui avait beaucoup trop donné à M. Daguerre, a dit ne pouvoir rien faire pour M. Bayard et le malheureux s’est noyé ! Oh ! instabilité des choses humaines ! Les artistes, les savants, les journaux se sont occupés de lui pendant longtemps et aujourd’hui qu’il y a plusieurs jours qu’il est exposé à la Morgue, personne ne l’a encore reconnu ni réclamé ! Messieurs et Dames, passons à d’autres, de crainte que votre odorat ne soit affecté, car la figure du Monsieur et ses mains commencent à pourrir, comme vous pouvez le remarquer ».  En insistant sur ce détail macabre, Bayard joue sur un effet inattendu du temps d’exposition qui a provoqué un contraste entre les parties du corps plus ou moins exposées au soleil.

En parlant de sans titre, j’avais oublié d’en donner un à la peinture du carton de l’expo à la Fondation : Personne.

Dimanche matin / Le Louvre

J’y étais 15 mn avant l’ouverture et il y avait déjà quelques personnes devant moi. En avant toute vers Cimabue. Après cette beauté, se préparer à chercher LE tableau. J’aurais voulu Le singe peintre, ou le singe antiquaire de Chardin, mais visiblement Chardin est au top 50 et déjà 8 personnes l’ont choisi. Se repérer dans le Louvre n’est pas une mince affaire, et aller exactement où l’on veut n’est pas plus simple. Cependant une évidence s’impose, je n’y vais pas assez souvent. Donc soit demander mon chemin , soit regarder un plan. Je ne suis pas fameuse en repérage, passe et repasse devant Mantegna, regarde avec plaisir Bronzino, Le Saint Georges de Raphael, Le Perugin, Le Christ rédempteur bénissant de Bellini. A présent je vois mal une visite sans écouteurs pour s’isoler du bruit des voix qui est infernal. Les gardiens parfois ne sont pas les plus discrets. Donc j’efface les gens et chantonne mes airs baroques. Zut la salle des Chardin est fermée. Est ce signe qu’i faut que je m’abstienne ? Bon allez j’ai trouvé! Je choisis un Gainsborough ennuyeux. Je m’étais il y a quelques années intéressée à ces tableaux Anglais, ces scènes de genre où figure des personnes d’un milieu aristocratique. Scènes de chasse, couple avec chien posés sur un fond ui est l’équivalent du fond vert aujourd’hui. Des têtes à qui on a sans doute rajouté des corps pour éviter les désagréments d’une pose trop longue. J’aime dans ces tableaux que je n’admire pas et qui ne m’émeuvent pas, l’ennui qu’ils distillent. L’exercice d’un copiste n’a rien à voir avec le métier de faussaire. J’ai d’ailleurs toujours admiré ces derniers. J’ai oublié le nom de cette famille au dessous de tout soupçon , qui paisiblement officiait en famille. C’est Shaun Greenhalgh. Regardant de plus près Gainsbourough , je me dis que cette peinture est moins innocente qu’elle n’en à l’air , qu’il a connu Hogarth si je ne me trompe pas, que ces scènes fades au premier coup d’oeil ne le sont pas tant que cela. Il y a beaucoup d’oeuvres dont le propos est effacé. Corot par exemple que j’ai eu plaisir à voir et qui jusqu’à présent ne m’intéressait pas beaucoup?

A l’imprimerie Arte pendant que le cuivre est dans l’acide. Voyage à Genève . Premier jour très ensoleillé et promenade vers le lac, la buvette des Paquis. Regarder les très courageux nageurs avec leur bonnet rouge et gants. J’observe les cygnes aussi. Je marche vers le Musée d’art et d’histoire. Enorme bâtiment / Zut les salles sont fermées excepté l’archéologie, la galerie ( avec Dunand , et des magnifiques fers forgés ) Je découvre dans la pénombre des peintures invisibles à l’oeil nu. Sans mon téléphone pas possible ,  » on n’y voit rien  » !!!. J’ai noté Johannes Dunz

Notes Gainsborough / Robert Andrews of the Auberies and Frances Carter of Ballingdon House after the marriage./Soon the painting began to receive hostile scrutiny as a paradigm of the paternalist and capitalist society of 18th-century England https://www.wikiart.org/fr/thomas-gainsborough/isabella-viscountess-molyneux-later-countess-of-sefton-1769

A. m’envoie un beau texte  » les filles de Gainsborough

LBD’O des pages du livre de Werner Hofmann, une époque en rupture 1750 / 1830

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