The Western round table on modern art 1949

Duchamp:

“You forget that the work of the artist is based in emotion and that the work of the critic is based on an intellectual translation.”

Duchamp:

“The collector––the real collector, the one I oppose to the commercial collectors who have made modern art a field comparable to a Wall Street affair . . . is, in my opinion, an artist––au carre. He selects paintings and puts them on his wall; in other words, ‘he paints himself a collection.'”

MAINTENANT/ GEORGES

Georges.

Un soir dans le métro, il y a 10 ans déjà, je vous ai rencontré.

J’étais assise, et j’avais sur les genoux l’appareil Polaroïd noir de mon père.

Vous étiez debout. Vous portiez une valise marron d’un autre âge;

Je ne voyais que votre dos.

Ce que je trouvais étrange, c’est la façon qu’avaient les gens de vous regarder de biais. Ils observaient.       Sournoisement; L’atmosphère était lourde.

Je ne comprenais pas cette insistance des regards.

Alors  vous vous êtes retourné.

Ca coupait le souffle.

J’étais impressionnée. C’était impressionnant , oui,

Votre visage… Incroyable ce visage.

J’ai soutenu votre regard, longtemps me semble ‘il. Vous avez souri je crois..

Votre visage d’encre , vos yeux bleus. Bleus comme votre peau.

Beau est le mot qui m’est venu à l’esprit. Beau.

Oui . Beau. Beau comme un beau monstre sans doute. Votre image si violente. Elle tendait l’espace, l’intensifiait.

On aurait dit que le wagon retenait son souffle.  Les gens, eux, volaient votre reflet dans les vitres sombres.

Je me souviens avoir souri aussi.

Mais peut être n’avons nous souri ni l’un , ni l’autre.

Vous êtes descendu à République. Moi aussi. Chacun dans un sens opposé.

Je vous ai regardé un moment vous éloigner avec votre valise, puis j’ai rejoins A. qui m’attendait sur un autre quai et lui ai donné le Polaroïd.

Je n’avais pas osé vous photographier . Dommage!

En rentrant, j’ai fait un petit dessin de votre visage et de vos mains.

Je n’avais pas osé vous parler.

Je  regrettais.

Je vous avais perdu , je m’en voulais. et la vie continuait.

Plus tard, un soir d’hiver, je traversais ma  cour. Il faisait nuit . Je dépasse une voiture garée là., parmi d’autres.

Je ‘arrêtée net, marque l’arrêt quelques secondes .

Comment  réaliser ce qui se passe?

Vous êtes à l’intérieur. C’est vraiment extraordinaire, incroyable.

Vous/ êtes assis   assis là, sur le siège arrière juste en bas de chez moi.

Invraisemblable…

Sans réfléchir, je suis revenue sur mes pas et j’ai ouvert votre portière; peut être vous en souvenez vous.

Je crois avoir dit:” Nous nous sommes vus un jour dans le métro…”

J’ai enlevé mon gant et tendu la main.

Vous avez dit: “Bonsoir, moi c’est Georges. Je me souviens du métro.”

Puis j’ai fait un signe de la main et vous ai laissé là sans même vous demander une adresse, un nom de famille. Rien.Quelle conne

Plus tard le hasard a nouveau.

Je vous écris/

Luc vous connaît et me donne vos coordonnées.

Je me demande s’il serait possible de vous rencontrer?Venez vous souvent à Paris?J’ignore qui vous êtes et ce qui vous anime  mais j’ aimerais vous parler.

Dimanche 25 février

Georges

J’ai bien reçu votre message sur le répondeur et votre lettre deux jours après. cela m’a fait très plaisir. Si je ne vous ai pas encore appelé, c’est que je trouve étrange ce passage à la réalité. Vous étiez l’homme bizarre à la valise, l’homme dans la nuit de la cour.

Voici votre voix. Voici votre écriture.

J’avais jour après jour fait de vous un personnage de roman,-un être proche de Cyril le jeune garçon au visage couvert d’ un voile vert et décrit par Walter de La mare.

J’ai élaboré des hypothèses, je vous ai construit une chambre copiée sur celle de Rebecca.

Je vous ai installé dans des demeures Victoriennes,  dans des recoins sordides, des abris.

Je vous ai abandonné dans une  cage . Je vous ai vu dans une baraque foraine et vous ai baptisé “ l’homme qui clignote”. J’ai reconnu en vous l’homme illustré de Ray Bradbury

J’ai pensé que votre squelette, était bleu aussi, que vous étiez un personnage de série B, un méchant, un vampire, le prince ensorcelé de la Belle et la Bête/

Je vous ai fait porter des costumes sombres, des cravates de soie noire, des haillons, des couronnes, des robes

Je vous ai appelé Saint-Fantôme, puis Fantômas .

J’ai fait de vous l’ami de Genet et d’Ed-Wood,

Je vous ai laissé nu dans un laboratoire.

J’ imaginais…

C’est alors que j’ai reçu votre lettre;

je vous lis avec attention. Je vous relis encore…

Rassurez-vous je n’ai aucun a priori sur quoi que ce soit. Vous parlez de votre homosexualité, et vous dites que peut être je serai déçue.

Ne soyez pas inquiet…

Je vous appellerai bientôt afin de savoir quand et où nous pourrions nous rencontrer.

Je peux venir à B. si cela est plus simple pour vous.

Hélène

J’étais allée en train jusqu’à C.

Je décidai de faire une halte chez C. et D. Ca me rassurait.

Surtout ce soir.

Je n’avais pas envie comme parfois, d’une chambre d’hôtel ou je serai seule.

Une atmosphère amicale, familiale serait la bienvenue. Ils me prêteraient une voiture. J’aurais encore 150 km à faire.

“ Alors tu lui as parlé? Tu vas y aller? Moi j’aurais peur. Tu n’as pas peur?

Peur ? Et bien peur… Peur …

D’après ce que tu décris… Moi je n’irais pas. tu y vas seule? Tu es sûre? Il a l’air bizarre quand même ce type?

C. riait en me disant que c’était Barbe-Bleue qui m’attendait ou un homme à tête de Méduse qui m’aspirerait les yeux.

Je pris l’expression du type qui va sauter d’un falaise:

A ce soir…..

A ce soir…  peut-être !

C. riait.

Plein de camions sur la nationale.. J’ai regardé la carte. C’était le bout du monde ce village. Comment tout  ça allait-il se passer? je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Curieusement, je n’étais pas vraiment inquiète. C’était romanesque comme situation; j’aimais bien. J’avais dans le coffre un matériel assez rudimentaire pour filmer et enregistrer, il était d’accord.. je n’avais jamais fait ça.

Les routes devenaient plus étroites. J’ai vu des marais , j’ai traversé des forêts.

Il a commencé à pleuvoir un peu. Tout était très sombre.

Je suis arrivée enfin. “Route de la saline,” c’est là.

Une maison inquiétante, dans un renfoncement. Une maison grise comme on les dessine  en une seconde,avec une seule fenêtre au milieu et des volets fermés.

Un portillon blanc. Une pile de parpaings. Un jardin. Un banc et une toile cirée mouillée. Sur la table  deux chiens black and white en plastique et un vrai chat qui se lèche
la patte.

En sonnant je me disais

“Tire la chevillette et la bobinette cherra”. C’est ce que je me disais en sonnant.

J’ai entendu une fenêtre claquer, des miaulements, une voix qui disait “allez les chats “, Une porte s’ouvre . Vous êtes  devant moi.

14 Octobre 2008

Peut être que la première partie n’est pas celle qu’il faudrait.
Essais avec:

Photo E. Demaretz

L'Homme de dos remplace Justine ou…

Je change tout le début du film, ainsi que le titre et abandonne les interviews.

Cherche un homme de dos en manteau/ genre film noir / Peut être dans la rue Rouge.

Dessine pour la séquence du métro.

Reprends en les transformant des images de Nosferatu pour le début.

Je retrouve un photogramme de La nuit du Chasseur que je pourrais associer aux images de Walden

Masculin-Feminin/note non cinéphile et pour cause!

J’aime bien.

C’est le son qui est très intéressant.

Et puis Leaud.

Chantal Goya qui chante des chansons de R.( Je ne savais pas)

Pas de réalité. La rue et aussi bien à l’interieur et lorsqu’on ouvre une porte, rien ne change. Pas d’intrusion de l’exterieur qui est dejà là.

Les voix en contre champ ( ou hors champ comme dans le métro ) et puis c’est vraiment drôle.

—Pourriez vous m’indiquer le palais des sports?

—C’est à l’autre bout de Paris

—Merci Madame…

Et quand ceux que je suppose être les fameux Attal et Zardi lisent une revue dans le café.

HOMME DE DOS



Comme F. doit me filmer, je lui envoie ceci. C’est ce qui me plairait.
Correction 3/
C’était il y a 10 ans je crois….
Un soir d’octobre.
J’étais assise dans le métro et je portais sur les genoux l’appareil photo Polaroid noir de mon père.
L’atmosphère était lourde.
Je cherchais la cause de ce trouble, cette tension.
C’est alors que j’ai perçu un foyer d’intensité, une zone qui aspirait les regards puis , un point précis dans l’espace . Oui ,Ca venait de là.
De cet homme là qui portait une valise d’un autre âge.
L’homme de dos…
Ca venait de l’homme de dos.
Les autres, inquiets, l’observaient de biais, sournoisement.
On aurait dit que le compartiment retenait son souffle.
Alors … vous vous êtes  retourné.
Face à moi…Impressionnant.
J’ai soutenu votre regard longtemps me semble t-il.
Votre visage d’encre , vos yeux bleus.
Bleus comme votre peau.
Bleus et beaux…
Beau est le mot qui m’est venu à l’esprit. Beau comme un beau monstre.
Je serrais un peu plus le Polaroïd noir de mon père et dans mon imagination, votre squelette était bleu lui aussi.
Dans mon imagination
Vous sortiez des tunnels vêtu de costumes sombres, de haillons, de robes, de couronnes, de bandages.
Vous apparaissiez, debout à côté d’une demeure victorienne effrayante, ou en contre-plongée dans un escalier sombre.
Je vous appelais Saint-Fantôme ou l’Homme qui clignote.
Vous étiez, c’est certain, un vampire, un Frankenstein, un tueur  échappé  d’une série B, un prince ensorcelé.
J’ai fait de vous l’ami de Jean Genet et d’Ed-Wood.
Je vous ai enfermé dans une cage, puis abandonné dans un laboratoire lugubre…
République.
Vous descendez. Moi aussi. Chacun dans un sens opposé.
Je vous ai regardé un moment vous éloigner avec votre valise.
Je n’avais pas osé vous photographier. Je n’avais pas osé vous parler.
Je vous avais perdu  et je le regrettais…
En rentrant, j’ai fait vite  des dessins de votre visage et de vos mains .
Ne pas vous perdre tout à fait…
Quelques années plus tard , je traverse ma cour-c’était la nuit-
je dépasse une voiture, garée là parmi d’autres.
Je m’arrête net. C’est vraiment incroyable. Extraordinaire.
Comment réaliser ce qui se passe… Dans cette voiture, vous…
Assis sur le siège arrière.
Vous, l’Homme de dos, là, en bas de chez moi..
Je reviens sur mes pas et ouvre votre portière; peut-être vous en souvenez vous.
J’ai enlevé mon gant et serré votre main:
—“Bonsoir. Nous nous sommes vus dans le métro”
—“Bonsoir. Moi c’est Georges. Je me souviens du métro.”
Je vous ai  fait un signe de la main ,et vous ai laissé là sans même vous demander un nom, une adresse.
Perdu, perdu à nouveau… Quelle conne…
octobre 2008/texte première partie
*
1000 trucs par jour, mais il faut le temps d’en rendre compte.

Le minotaure derrière la porte de Robinson


Le secret derrière la porte Hitchcock


Image H.D Argenteuil- Nuit des Musées/Musée Gustave Moreau
En cherchant le photogramme d’un homme de dos avec un manteau, je m’arrête sur ette image qui me renvoie à cette autre:

minotaure.mov
Minotaure/ Nuit des Musées 2006/Musée Gustave Moreau Extrait :Le montreur d’ombres/ Robinson Voix : Alexandra Rübner

"Mes felliniennes années"


Ce livre est magnifique.Il faut le lire .
Eté 1954, Dominique Delouche assiste à Venise à la projection de La Strada. A l’issue de la représentation, le jeune cinéphile français s’arme de courage et d’audace pour dire au réalisateur italien son « éblouissement ». Six mois plus tard, il reçoit un télégramme de Federico Fellini l’invitant à venir l’assister à Rome sur le tournage d’Il Bidone.
Dans ce témoignage émouvant, Dominique Delouche revient sur ses six “felliniennes années” durant lesquelles il eut l’opportunité de fréquenter le maestro Federico Fellini. Très vite, à la faveur de longues balades en voitures et d’un travail acharné, naît entre le cinéaste et le jeune homme une complicité unique et un rapport de maître à élève. Devenu son assistant-réalisateur et son confident, Dominique Delouche participe à trois tournages mythiques dont il nous fait, à travers son point de vue émerveillé, les témoins privilégiés. De Il Bidone à La Dolce Vita, en passant par Les Nuits de Cabiria, son récit, en plus de mettre en lumière la personnalité et le génie du cinéaste, croise quelques autres grands noms du septième art comme Anouk Aimée, Marcello Mastroianni ou bien sûr Giuletta Massina.
L’assistant de Fellini raconte.. Le cinéaste Dominique Delouche fut l’assistant de Federico Fellini sur « les Nuits de Cabiria », « Il Bidone » et « la Dolce Vita ». Dans « Mes felliniennes années », il retrace l’histoire de sa longue amitié avec le maestro : le livre est magnifique, captivant, émouvant, d’une intelligence rare, toujours à bonne distance, riche d’anecdotes savoureuses. Ainsi, au lendemain de la présentation de « la Dolce Vita », le cinéaste est arrêté par une dame sur la Croisette. Fellini raconte : « Elle avait le bout du nez en or plaqué . Cela miroitait au soleil comme elle s’agitait pour me parler. “ Vous êtes bien monsieur Fellini ? Eh bien, pouvez-vous m’expliquer pourquoi dans votre film, il n’y a pas un seul personnage nor mal ?” »
Le Nouvel Observateur – 2218 – 10/05/2007

Arrivée de:
Joe Bousquet / Lettres à une jeune fille.
J’en lis quelques pages et le laisse à la Comtesse Marcello à Venise.

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