Me revoilà

Pas écrit depuis longtemps, sans doute depuis un mois. Il va me falloir remonter le temps. En vrac: Le bidonville détruit sur l’A15. J’admirais « l’architecture » de cet ensemble fabriqué avec  » de tout ». Fini. Au feu porte de la chapelle je regarde les jeunes blacks sur un terre plein dans leur sac de couchage. Le feu passe au vert et je pense à autre chose qui pourrait être ce qu’il me reste à faire avant de partir à Saint Paul Dimanche. Tiens j’ai oublié un truc. .J’ai recommencé à peindre depuis un moment, ne lisant plus les échanges de mails pour l’expo. Suis retournée à nouveau Dimanche au Louvre à l’ouverture . Antiquités grecques cette fois et on n’y croise pas foule. J’observe avec interêt les fibules et suis surprise de la taille de certaines. Ce sont des objets magnifiques/ La revue NOISÉ est sortie ? Sais pas mais le dossier qui m’est consacré me plait. J’aime bien les photos.

A la librairie j’ai trouvé un livre qui m’intéresse beaucoup. L’instauration du tableau de Stoichita. En le feuilletant mon oeil à accroché le mot Âne. Âne iconoclaste pour être plus précise…Tiens tiens. Je regarde plus attentivement et vois qu’il s’agit là des ânes iconoclastes dans une oeuvre du 17 eme . Tiens tiens ( bis ) . On voit représenté un cabinet d’amateurs, un tableau de Hieronymys Francken III, peintre du XVII ème: Cabinet d’amateur avec iconoclastes. Pour résumer, on est face à deux scènes simultanées: On voit un cabinet d’amateur et des oeuvres au mur, quelques sculptures, trois personnages et un petit singe. Sur la droite une arcade s’ouvre sur l’extérieur et on découvre là trois ânes furieux en train de tout casser, de tout faire brûler: tableaux, globes terrestres, instruments de musique. Je lis que les cabinets suivent des principes mnémotechniques et que parallèlement à l’art de la mémoire, il y aurait un art de l’oubli. On parle du Cabinet imaginaire de Shenckel dont je ne savais rien hier encore. Ce qui m’intéresse ici est la question posée: « Que fait on lorsque la chambre est pleine d’images et que l’on veut construire un autre discours, se demande l’auteur? Il faut, répond il, purger le cubiculum des vieilles images et il illustre cette opération par la vision suivante: Que l’on s’imagine un ou plusieurs hommes enragés et furieux envahissant la chambre, armes au poing et cassant les images en les jetant à terre. Apres cette opération le peintre ( c’est à dire l’orateur ) peut parer sa chambre de nouvelles couleurs et images. 

Je ne souhaite pas qu’une armée d’ânes en colère envahissent mon atelier mais cependant le problème est bien là: Comment désassembler, rompre, empêcher qu’un certain confort propre à la répétition, ne s’installe. Comment tenter et parvenir à  de ne pas se ressembler et produire des images en série. 

Donc il est question beaucoup de cabinets d’amateurs ( repensons à celui de Perec ):

Personne ne sembla jamais se lasser de compter les originaux et les réductions de plus en plus petites d’Heinrich Kürtz. Très vite on s’amusa à calculer que le format de la toile était d’un peu moins de trois mètres sur un peu plus de deux, que le premier tableau dans le tableau avait encore près d’un mètre de long sur soixante dix centimètres de haut, que le troisième ne faisait plus que onze centimètres sur huit, que le cinquième n’avait même pas le format d’un timbre poste, et que le sixième faisait à peine cinq millimètres sur trois. Et le lendemain du jour où un quidam qui s’était muni d’une loupe de bijoutier et s’était fait faire la courte échelle par deux compères, affirma qu’on y distinguait très précisément l’homme assis, le chevalet avec le portrait de l’homme tatoué, et encore une fois le tableau avec encore une fois l’homme assis et encore une dernière fois le tableau devenu un mince trait d’un demi-millimètre de long, plusieurs dizaines de visiteurs arrivèrent avec toutes sortes de loupes et de compte fils, inaugurant une mode qui, pendant plusieurs mois, fit la fortune de tous les marchands d’optique de la ville

J’ai cherché d’autre peintures où figurent des iconoclastes. Il y en a un que j’aime beaucoup aussi où l’on voit un homme piquer un tableau de la Vierge avec sa lance. Il est suivi d’un autre qui brandit une hache alors qu’un prêtre tente de le retenir.

J’ai envie d’aller en Italie ou à Madrid au Prado. Tiens il grêle ( comme noterait Madame de Sevigné qui a un vrai bulletin météo dans la correspondance avec sa fille. J’ai noté aussi le livre Panofsky Bourdieu une rencontre décisive.

Terminé  » mon »Gainsborough » Conversation dans un parc « 

Gainsborough / Conversation dans un parc

Se préparer à chercher LE tableau. Une évidence s’impose: je ne vais plus assez souvent au Louvre. Mes écouteurs m’empêchent de souffrir du monde, et les groupes de visiteurs s’effacent peu à peu. Alors je tourne je vire, je passe et repasse devant Mantegna, je savoure Bronzino, j’oublie la raison de ma visite, je me perds… je photographie le Saint Georges de Raphaël… les deux jeunes hommes d’un anonyme – j’aime les anonymes – actif à Venise vers 1500… L’un d’eux me regarde du coin de l’oeil. Je m’arrête devant la fantastique Minerve chassant les Vices du Jardin de la Vertu puisvoiciSasseta, et la Jane d’Arc d’Ingres. —Pourquoi pas? Non.  Des urnes, des vases, un casque à Pilos, un demi masque de jeune satire… Hubert Robert, les funérailles de l’amour de Caron. A vrai dire je ne sais plus où donner de la tête et je dois me recentrer. Qu’est-ce que je cherche? Pourquoi copier alors que cet exercice n’existe plus guère? Adolescente j’ai souffert avec joie en copiant bas-relief assyrien, moscophore, cheval du Parthénon et autres plâtres qu’on trouvait encore dans les écoles d’art de province. J’ai gravé une copie de l’Homme au gros ventre orné de boutons de Jacques Callot, dessiné d’après la leçon d’anatomie du Docteur Tulp et très récemment peint un Judas pendu d’après Giovanni Canavesio, et le pantin de Goya. Mais s’il y a la tentation de copier, il y a surtout les tentatives qui ne sont pas toujours glorieuses. Copie, interprétation, faux? Poursuivons la recherche.  Personne dans la salle des Poussin, personne devant les Corot. Où suis-je? Je demande la salle 920, la salle des Chardin car c’est le Singe Peintre que je veux revoir. Salle fermée. C’est sans doute un signe. Il y aurait bien Descamps? … Non. Un peu découragée, je cherche une issue. Denon, salle 713. Peinture Anglaise. Voilà! Je sais! J’ai trouvé mon peintre: ce sera Hogarth ! Où est il? De Hogarth point! Pas de Hogarth au Louvre??? Déconvenue… Je prends mon temps. J’aime sans savoir pourquoi le portrait de Ralph Willett de George Romney. Ses bas de laine en font un allié. J’ai les mêmes. J’hésite. Je pourrais transformer un peu le buste et le modèle pour rendre cela un peu moins ennuyeux… Réflexion faite j’abandonne Ralph à la mise en scène de sa méditation. Là-bas au fond, ce petit tableau… Je m‘approche. Face à nous et assis sur un banc dans un paysage d’arbres et de temple en ruine, un couple: un homme jeune en habit rouge et tricorne noir, jambes croisées et livre refermé momentanément, s’adresse à une jeune femme qu’il regarde. Le peintre a arrêté le mouvement de son bras. L’homme a parlé, parle ou s’apprête à le faire. Cite-t-il un passage du livre refermé, dit-il son amour, ou une platitude d’ordre météorologique? Elle, est immobile comme un mannequin d’atelier aux joues roses posé sur un fond vert. Eventail de plumes  à la main, elle est figée et droite comme un I dans sa robe rose à reflets. Je croyais qu’elle me regardait mais non, elle ne nous voit pas. Cette conversation élégante semble l’ennuyer. En fait je crois qu’elle n’écoute pas, elle est ailleurs et c’est justement l’ennui qui se dégage de ces mises en scène qui me fascine: couples accompagnés d’un chien, chasseurs, familles en perruques… On trouve d’autres exemples de ces conversation pieces chez Gainsborough puisqu’il s’agit ici de cet artiste. Les tableaux qui m’étonnent le plus sont le Portrait of Mr and Mrs Carter of Bullingdon House qui me fait sourire tant la femme est étrange, le chien Spitz mais aussi Diane et Acteon plus tardif. Je me suis souvenue alors d’un autre tableau ennuyeux que j’avais « copié »:les époux Andrews du même peintre. Chute uchronique Franco-Britannique et facétieuse:

Thomas Gainsborough meurt meurt en 1788: A Versailles c’est bientôt la danse des têtes coupées au bout de piques. Le portrait en pied de la noblesse n’est plus de mise. Finies les commandes de portraits! Thomas, enfin, n’aurait plus à peindre les belles têtes de ses riches commanditaires aristocrates dont il redoutait le face à face. Place au paysage !

Je viens de visionner des fichiers où l’on me voit peindre à 13 ans je dirais. 14 secondes de super 8 en extérieur. Je peins la colline de Grasse devant l’endroit où j’étais soignée pour l’asthme au domaine de Malbosc. En prime j’ai moi bébé. je regarde cette petite chose et j’ai du mal à réaliser à vrai dire. Je ne sais pas le sentiments que cela me procure de me voir à 3 mois dans les bras de ma mère qui aujourd’hui pourrait être ma fille !.

Je viens d’envoyer à Donatien l’image du Gainsborough. Et je ne suis pas mécontente d’avoir terminé l’entretien avec lui. Pas facile je dirais. Il y a juste une question à laquelle je n’arrive pas à répondre et qui concerne l’historicité. Je vais lui demander de m’épargner.

Dans mon atelier j’ai travaillé ces temps si dans la première pièce plus petite et qui donne sur la terrasse. Le petit oiseau est bizarrement venu me rejoindre et il s’est posé sur l’échelle elle-même devant un miroir. Il s’est donc découvert un ami, et ils ont parlé. Je l’ai filmé en pleine conversation. Il attrape des trucs, bouge avec son bec des photocopies et je retrouve au milieu es pots des petits amas de laine de plumes et autre matières qu’il a trouvées pour dirait on commencer un semblant de nid. Bon allons savourer la terrine de sanglier de Laurence ( sur un morceau de pain à l’ail des ours !!!)

Correction du texte pour Copistes. Hop c’est fait. monter Umburri ( il serait temps ), découper des trucs ( il serait temps ). Je me demande à quoi va ressembler l’exposition. Bon on verra

Sans titre

Hier lors du Vernissage Picabia, ce devait être le 17 janvier, j’ai rencontré Simon Baker de la MEP . Et cherchant les expos de cet endroit où je ne suis pas allée depuis longtemps, de fil en Aiguille suis tombée sur l’exposition de la Tate  » Perform for the camera  » . Je ne connaissais absolument pas l’image qui est au dessus. Le noyé de Hippolyte Bayard, tout aussi inconnu de moi Je lis:

En 1840, il décide de se noyer symboliquement et signe Le noyé, un autoportrait à mi-chemin du canular et de la performance avant l’heure. Ce cliché, dans lequel l’artiste simulant sa mort pose à demi-nu, vêtu d’un simple drapé, est la première mise en scène photographique de l’histoire. Si la posture alanguie du supposé cadavre n’est pas sans évoquer celle du Christ de la Descente du Croix ou le Marat de David, la présence du chapeau de paille nous renvoie à une tout autre tradition iconographique, celle du berger endormi.
L’artiste utilise ici la photographie non pour reproduire le réel mais bien pour construire une image symbolique, une fiction personnelle.Au revers, on peut ainsi lire la légende suivante : « Le cadavre du monsieur que vous voyez ci-derrière est celui de M. Bayard, l’inventeur du procédé dont vous venez de voir et dont vous allez voir les merveilleux résultats. À ma connaissance, il y a à peu près trois ans que cet ingénieux et infatigable chercheur s’occupait à perfectionner son invention. L’Académie, le Roi, et tous ceux qui ont vu ses dessins, que lui trouvait imparfaits, les ont admirés comme vous les admirez en ce moment. Cela lui a fait beaucoup d’honneur et ne lui a pas valu un liard. 
Le gouvernement, qui avait beaucoup trop donné à M. Daguerre, a dit ne pouvoir rien faire pour M. Bayard et le malheureux s’est noyé ! Oh ! instabilité des choses humaines ! Les artistes, les savants, les journaux se sont occupés de lui pendant longtemps et aujourd’hui qu’il y a plusieurs jours qu’il est exposé à la Morgue, personne ne l’a encore reconnu ni réclamé ! Messieurs et Dames, passons à d’autres, de crainte que votre odorat ne soit affecté, car la figure du Monsieur et ses mains commencent à pourrir, comme vous pouvez le remarquer ».  En insistant sur ce détail macabre, Bayard joue sur un effet inattendu du temps d’exposition qui a provoqué un contraste entre les parties du corps plus ou moins exposées au soleil.

En parlant de sans titre, j’avais oublié d’en donner un à la peinture du carton de l’expo à la Fondation : Personne.

Dimanche matin / Le Louvre

J’y étais 15 mn avant l’ouverture et il y avait déjà quelques personnes devant moi. En avant toute vers Cimabue. Après cette beauté, se préparer à chercher LE tableau. J’aurais voulu Le singe peintre, ou le singe antiquaire de Chardin, mais visiblement Chardin est au top 50 et déjà 8 personnes l’ont choisi. Se repérer dans le Louvre n’est pas une mince affaire, et aller exactement où l’on veut n’est pas plus simple. Cependant une évidence s’impose, je n’y vais pas assez souvent. Donc soit demander mon chemin , soit regarder un plan. Je ne suis pas fameuse en repérage, passe et repasse devant Mantegna, regarde avec plaisir Bronzino, Le Saint Georges de Raphael, Le Perugin, Le Christ rédempteur bénissant de Bellini. A présent je vois mal une visite sans écouteurs pour s’isoler du bruit des voix qui est infernal. Les gardiens parfois ne sont pas les plus discrets. Donc j’efface les gens et chantonne mes airs baroques. Zut la salle des Chardin est fermée. Est ce signe qu’i faut que je m’abstienne ? Bon allez j’ai trouvé! Je choisis un Gainsborough ennuyeux. Je m’étais il y a quelques années intéressée à ces tableaux Anglais, ces scènes de genre où figure des personnes d’un milieu aristocratique. Scènes de chasse, couple avec chien posés sur un fond ui est l’équivalent du fond vert aujourd’hui. Des têtes à qui on a sans doute rajouté des corps pour éviter les désagréments d’une pose trop longue. J’aime dans ces tableaux que je n’admire pas et qui ne m’émeuvent pas, l’ennui qu’ils distillent. L’exercice d’un copiste n’a rien à voir avec le métier de faussaire. J’ai d’ailleurs toujours admiré ces derniers. J’ai oublié le nom de cette famille au dessous de tout soupçon , qui paisiblement officiait en famille. C’est Shaun Greenhalgh. Regardant de plus près Gainsbourough , je me dis que cette peinture est moins innocente qu’elle n’en à l’air , qu’il a connu Hogarth si je ne me trompe pas, que ces scènes fades au premier coup d’oeil ne le sont pas tant que cela. Il y a beaucoup d’oeuvres dont le propos est effacé. Corot par exemple que j’ai eu plaisir à voir et qui jusqu’à présent ne m’intéressait pas beaucoup?

A l’imprimerie Arte pendant que le cuivre est dans l’acide. Voyage à Genève . Premier jour très ensoleillé et promenade vers le lac, la buvette des Paquis. Regarder les très courageux nageurs avec leur bonnet rouge et gants. J’observe les cygnes aussi. Je marche vers le Musée d’art et d’histoire. Enorme bâtiment / Zut les salles sont fermées excepté l’archéologie, la galerie ( avec Dunand , et des magnifiques fers forgés ) Je découvre dans la pénombre des peintures invisibles à l’oeil nu. Sans mon téléphone pas possible ,  » on n’y voit rien  » !!!. J’ai noté Johannes Dunz

Notes Gainsborough / Robert Andrews of the Auberies and Frances Carter of Ballingdon House after the marriage./Soon the painting began to receive hostile scrutiny as a paradigm of the paternalist and capitalist society of 18th-century England https://www.wikiart.org/fr/thomas-gainsborough/isabella-viscountess-molyneux-later-countess-of-sefton-1769

A. m’envoie un beau texte  » les filles de Gainsborough

LBD’O des pages du livre de Werner Hofmann, une époque en rupture 1750 / 1830

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