J’étais invitée hier soir à 19h au Musée Picasso pour l’anniversaire, plus précisément pour les 80 ans de JJL. Magnifique de pouvoir déambuler dans les salles vides après un peu de champagne et des petits machins délicieux. Quelle claque à chaque fois et presque tout le temps. Les petites choses en papier, et cet ensemble noir génial. Je n’étais pas retournée au Musée. C’est somptueux. J’aime Picasso, mais je l’aime peut-être plus par l’adrénaline qu’il me transmet que par les oeuvres finalement. Enfin je dis n’importe quoi. Nan mais c’est vrai. {Au moment où je parle “des gens d’expérience” sont sans doute en train de manipuler mon dossier aux Beaux-Arts.} Et au moment où je parle, une journaliste de FR 24 cherche à trouver une solution pour un tournage cet après-midi. J’essaie de l’aider ( on m’appelle en remplaçante si on peut dire ce qui n’est pas très agréable, mais la fille au téléphone me dit « que j’ai l’air bien » alors mes joues sont roses et je suis contente ! “J’ai l’air bien ». Les gens sont dingues ! “J’ai l’air bien » Non mais…. “J’ai l’air bien »)
Bref.
On retourne au Musée Picasso. On repasse dans le jardin . Puis on va s’asseoir à des tables rondes à nappes un peu longues qui s’emberlificotent dans les chaussures. En parlant de chaussures j’en photographie quelques paires. C’est moche. Celles que je préfère sont celle d’H. Il y a un type dont le cuir côté droit s’est décousu. Pied trop large. J’aime bien ces détails.
On n’est pas si nombreux finalement. Combien? 100. C’est sympa je dois dire et tout le monde est tranquille. Sauf un ou deux que je vois biznesser !!!Papillonner. Parler. Parler… Le biznesseur parle trop !!!!!! Le biznesseur parle de lui à sa proie qui n’écoute pas. Evidemment il y a là tout ce que tout le monde ayant un peu d’ambitions rêve de rencontrer… ! Mais ces personnes sont plus détendues car ce n’est pas du boulot.
JJ fait un discours très sympathique et parle du Désir attrapé par la queue, de sa rencontre avec Picasso , des clans ridicules de Picasso OU Duchamp. Il y a un diaporama avec les images. Ultra-Violet, etc… ( Isabelle Collin Dufresne, alias Ultra Violet, figure de la Factory d’Andy Warhol dans les années 1960, est morte samedi matin dans un hôpital new-yorkais à 78 ans, d’un cancer selon une de ses cousines citée par le New York Times. Celle qui arborait le lilas de pied en cap, bouche, paupières et cheveu au diapason, et dont le surnom lui aurait été soufflé par Andy Warhol pour son personnage de « superstar » au sein du temple de la culture de la célébrité, disait être « née surréaliste ».)
Ce que j’aime chez JJ c’est sa vivacité, son intelligence, sa rage, sa grogne, ses yeux bleus . Il est partout , il parle. Il se tait aussi en sirotant à peine;
On papote gentiment. A2G cherche une cigarette et je l’accompagne dans la cour déserte. Bonjour! Je ne sais pas qui est ce garçon. « Vous êtes venue dans le magasin ». Le magasin , c’est le machin qui ne ressemble à rien au coin de la rue, avec à l’intérieur des chiens, des photos, des treillis. Un matériel que j’ai jugé de « branchouille » . Mais A. me dit que le type est étrange, super, cultivé, jeune.
Le truc le plus marrant ( oh putain le gratin de pâtes aux champignons, un régal ) le plus marrant c’est une porte battante qui s’ouvre et un garçon chargé d’un plateau comme s’il était une installation de Eliason: Il est entouré d’un drôle de brouillard qui fait de lui plutôt un Jekyll en pleine expérience. C’est marrant mais c’est pas bon du tout. Et savoir que c’est du veau au citron qui est couché en dés dans une sorte de mousse à raser qui fume dans un entonnoir de verre… C’est fade et je vois un veau dans un pré avec un citron entre les pattes. Je bouffe. C’est tiède et pas salé mais c’est la chimie stupide et prétentieuse de ce machin qui me plait. Je n’ose pas photographier ce truc d’une rare connerie.
Miam le dessert.
Bon. Onze heures sonnent. On file. Uber. Casa.
Sur ma table, 3 tasses, un verre , 4 cuillers, une petite bouteille d’eau. Plus le reste.
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