Karamel beauty

C’est un plaisir de raconter des ennuis passés ( proverbe Yiddish )

Il y avait un neon dans la nuit de Clichy qui disait Karamel Beauty, un salon de bronzage! Je croyais que ça n’existait plus ce genre de truc, tout comme ont disparu ces mini boutiques qui vous assuraient les dents blanches. Pfff plein , puis Pffff plus rien. On a ri . Nous rentrions du spectacle May B de Maguy Marin, au Théâtre de Genevilliers . 40 ans que je voulais voir ça. Et enfin c’était sous mes yeux. Pas tellement vieilli. 15 mn de trop à mon sens. Mais ce qui ne marche plus selon moi c’est le son. On a la sensation, et c’est une réalité de passer de la plage 1 à la plage 2 etc d’un CD qui n’existe plus. La musique des Gilles de Binche m’a toujours enthousiasmée. Mais.. Donc c’est de la musique sur un spectacle et pas un travail sonore qui pourrait se repenser me semble t’il. Bon. Suis toujours un peu perdue dans le temps. Est ce Dimanche soir dernier que l’on est allés à Belleville manger au Vietnamien , mon ancienne cantine qui a triplé en surface. Avant on a bu un verre à la Vielleuse et vérifié que le miroir brisé était toujours là. C’était amusant de changer de quartier et de regarder les gens: un homme qui ouvrait son portefeuille et embrassait le petit portrait photographié d’une femme. il est venu nous en parler comme si on était de vieilles connaissances, puis un couple est entré assez Hot pourrait on dire et l’activité qu’ils allaient exercer dans l’heure à venir était assez évidente. Tout cela a eu lieu il y a15 jours. Zut alors. Déjà. Mes chaussures se sont démultipliées dans le miroir du bar et cela a fait de moi la réincarnation du grand nu descendant l’escalier. A ce propos ma dernière peinture s’appelle Grand nu remontant l’escalier. A voir certaine peinture j’ai effectivement l’impression qu’on ” rembobine ” et qu’on revient au 19 eme siècle sans pour autant être Bonnard ou un Nabi, ou Manet ou Courbet ! . J’ai fait une photo qui est le néon rouge du bar Le Zorba rue du faubourg du temple. Les néons les plus drôles en matière artistique sont ceux que j’ai vus hier à Metz. 9 carrés qui définissent des figures géométriques disant à un moment donné CON et NON et je ne sais plus. Morellet bien sûr dans l’exposition Lacan. Le Lundi 19 Mars à 9h 16 -Où étais-je-je n’ai pas le souvenir d’avoir enregistré cette peinture de Richter ( sans doute dans un catalogue de vente ) On voit ce qui me semble être deux policiers qui portent un cercueil et sur le côté gauche il y a le profil d’un homme . Il porte un chapeau et parle ou plutôt dit des chiffres écrits dans une bulle. 1962. Sargträger qui signifie à la fois cercueil et croque-mort. En cherchant le tableau j’écoute une archive de 2011 je crois, sais plus, concernant une de ses expositions. L’image qui suit est violette et c’est la couverture du livre de Sepulveda: Le vieux qui lisait des romans d’amour. C’est d’une lecture plaisante. A nouveau un plateau s’est cassé à la troisième cuisson . Zut. J’ai aussi photographié des bestioles très bizarres ,des sortes de grenouilles et crapauds noirs dégoutants. Les Grumpy- faces amphibians . Ensuite une citation d’Annie Lebrun envoyée je crois par CG:

“Méprisant depuis toujours les maitres qui ont des moeurs d’esclaves comme les esclaves impatients de se glisser dans la peau des maitres, j’avoue que les affrontements habituels entre les hommes et les femmes ne m’ont guère préoccupée. Ma sympathie va plutôt à ceux qui désertent les rôles que la société avait préparés pour eux ” .

Passage rapide à la Bourse du commerce pour le vernissage ( je revois avec plaisir l’impressionnante installation de Sun Yuan et Peng Yu 2007 Old People’s home ) .On déambule au milieu de vieux dignitaires, généraux, popes, plus vieux que vieux dans leur fauteuil électrique. Il y a une peinture de Kippenberger que j’aime bien et toujours Fischli et Weiss, entr’autres.( General Idea,.. ) On file au Jeu de Paume pour ” le diner des amis”. J’y vais à reculons mais la table est sympa et on ri beaucoup. ( le dessert en chocolat est une sorte de grosse boule qui renferme une glace je crois. C’est moche. J’attrappe au vol mon cadeau= Chanel N°5 et Hop dans le métro? C’est fait !

Photo de l’atelier puis une monnaie d’Alexandre biscornu ( Alexandre le grand en Syriaque ), d’où sort il celui là. D’une boite de documents dans mon atelier? C’est possible … , un costume traditionnel Bulgare avec des cloches et des miroirs. Ma peinture ” l’Historien d’art, en cours “, une pub pour un pull à manches longues bleu marine qui me plait, une critique du Berenice de Castellucci, ma tasse à café à côté des Echos à la BNP où j’avais RV, catalogue Lacan, l’adresse de la galerie Goodman, ah oui j’ai vu l’exposition Annette Messager, bon, ça ne me passionne pas.C’est beau, l’exposition est belle mais quoi. Puis le sous sol avec l’ampoule et l’oiseau empaillé. Vu Dezeuze chez Templon ( j’avais écrit Tampon ) , là à mon sens c’est carrément la cata. Soleil. Il fait super beau et chaud, on se traine avec CR jusqu’à l’Orangerie pour voir Ryman que j’aime beaucoup. Mais l’exposition est moche, il y a trop de tableaux ou plutôt pas assez d’espace… Et c’est chapitré avec des grandes lettres ( en plus ) et du texte ( en plus). Alors que je me penche pour voir la matière de près, ça sonne alors hop je me remets bien droite et tente à nouveau une approche: Re-sonnerie. C qui me regarde rit et je continue ce micro ballet à la Keaton jusqu’au moment où un jeune gardien vient me gronder. Je regarde les gens. Certains nous font rire. La fin de l’expo avec 3 cathédrales de Monet c’est un peu lourd. Mais c’est vraiment de la peinture qui me donne envie de peindre. Drawing now, brocante dessin dirait on; c’est moche, il y trop de monde, on embrasse VS qui montre de beaux dessins sur son stand et on file. On dine à la maison et C dort là car elle enregistre le lendemain sa critique Ryman, justement. Dans la cuisine on en parle avec R. presque toute la soirée . Reçu le Professeur et la sirène de Lampedusa ( j’aime bien les dessins, les plans plutôt à l’intérieur ). On m’envoie une photo de P et A du Repenti qui posent toutes les deux en présentant le Art Press avec moi en couverture !

Atelier et expo Helion. Dans la file je parlotte avec BM qui me saoule en ne parlassant que de lui. Je rencontre avec plaisir la fraichement veuve de Francis Limerat qui fut mon professeur à Amiens quand j’avais 18 ans et que j’aimais beaucoup. Hélion c’est assez difficile à mes yeux mais ça m’intéresse. Il y a de belles saloperies aussi vers la fin. ( et parfois au milieu et parfois au début !!!! ) Toujours trop je trouve. Les expositions sont usantes. J. vient le 22 Mars que je crois être le jour 1 du printemps et peint. C’est une ancienne étudiante et elle y reviendra le WE. J’enregistre des photos des vases Sainte Radegonde de Asch que j’aime beaucoup ( je regrette de ne pas avoir acheté celui trouvé à Saint Bonnet le Chateau à la brocante. Il était ébréché et il ne coutait rien. Je ne savais pas que ça pouvait se restaurer. Salon du dessin dimanche dernier. Contrairement à Drawing now, c’est très bien et lisible. Stands un peu petits mais tous identiques. C’est pas mal; Felix Valloton, Enrico Albricci, Helion, Michaux,Francesco Revesla et son portrait phallique, des magnifiques dessins de petits maitres , et des miniatures indiennes. Céramique Lundi avant de courir à Argenteuil pour le RV avec ORC. qui m’offre un livre de Robert Menasse auteur autrichien que je ne connais pas. Article à propos de Jim Shaw ( The electronic Monster and 13 ghosts ), Claude Gillot, photographie dans la rue l’affiche Wild God de Nick Cave et les Bad seeds… Photos d’un film de série B dont j’ignore le nom. Il y a des figurines qui sans doutes vont être transpercées d’aiguilles … En buvant un verre au Bar de la Cantine, on se dit en même temps que ce truc bizarre ( une sorte de four d’environ 50 cm de large et qui diffuse une lumière blanche et glaciale pourrait être une scénographie, de Castelucci par exemple ( Avais vu ce genre de truc chez Nordet me semble t’il ) . Oui glacial, neon, vide. en fait c’est un frigo à RedBull, objet inutile par excellence et en l’occurence vide comme un jour de relâche. Mais c’est beau je trouve et mystérieux même si un peu Morgue atmosphère. Je filme . Gravures de chez Hogier( John Bulwer’s Chirologie ou le langage naturel de la main 1644… )….Visite de l’atelier 2. Travail toute la semaine. Pluie et triste. Hier Samedi journée à Pompidou Metz Lacan et Masson. Demain Rothko. Aujourd’hui rien fait. Vu Le maitre des Ténèbres de Carpenter et lu un peu de l’énorme Horcynus Orca ( Plus plus tard)Bon, allez me bouger un peu et accueillir MM qui vient avec la bouffe !

texte / courrier / Nabokov / énervée

Je trouve ceci en cherchant une photo de Nabokov:
 (…) les souvenirs fondent au loin ou bien acquièrent un éclat mortel de telle sorte qu’au lieu de merveilleuses apparitions nous n’avons en main qu’un éventail de cartes postales illustrées. »

Bonjour !Pardon d’avoir tardé à vous répondre et à vous remercier de ce  petit texte comme vous dites !!!. Pas si petit le truc !!!!Si journalistes et critiques avaient la même singularité d’approche, et rigueur quant à la lecture des tableaux  on serait contents!! Donc pas de douleur ! Je suis toujours étonnée de ce que l’on peut écrire sur ce que j’ai peint, moi qui n’y voit rien pourrait on dire. Car contrairement aux autres je suis la seule à ne pouvoir profiter du paysage . A vrai dire je ne comprends pas grand chose à ces formes nées de je ne sais quel chaos et ne peux que reconnaitre des emprunts , des citations, des hasards  et leur assemblage. Et ainsi ne proposer malheureusement qu’une visite guidée qui serait bien pauvre !!!.  J’aime bien l’idée du pèlerin ( comme celle de l’ermite ) qui tous deux voyagent différemment. Des fêtes galantes, de l’empoisonnement  Quant au Japon hum hum je souris en constatant que vous le voyez. J’ ai une connaissance si rudimentaire de l’Orient ! Fascination pour le Kabuki dont je ne sais pas grand chose ( scène panoramique,  costumes   maquillage et …  codes  ) mais qui m’a tant impressionnée la seule fois où je suis allée à Tokyo ( impressionnée aussi par des damiers qu’il me semblait voir partout + tentative d’apprentissage de la langue qui a bien résisté 3 mois avant d’abandonner ! )Je ne crois pas faire de proposition artistique, si? Ou proposition tout court? … Les images de Nabokov chassant les papillons depuis l’enfance  m’ont davantage marquée que ses écrits je dois dire. Merci beaucoup donc de votre attention  et de votre regard. Bien à vousLND

Quand internet déraille ça me rend dingue et quand j’ai trois papiers à remplir c’est pareil. L’horreur.

Mais la vraie horreur c’était ce matin. J’avais décidé de retourner au Qi Gong de Maitre Liu . Je suis donc rentrée d’un bon pas ( encore cassé..) dans le gymnase et là c’était très inattendu, très brutal de me retrouver dans un dortoir. Pas de barres ou de poutre ou de trapèze. pas d’anneaux . Pas de tapis de danse ou de gymnastique . Plus de tout ce matériel d’entrainement qui préparera certains pour de futurs jeux Olympiques.Au réveil j’avais justement lu dans Libération, le nettoyage avant les jeux c’est à dire pousser un peu plus loins les pauvres, les plus rien… Ca ne remontait pas beaucoup le moral de lire que pour cette manifestation des gens modestes, des étudiants, des Sdf allait être poussés et cachés comme des poussières sous un tapis, pour faire une belle ville Potemkine. . A vue de nez et d’oeil plus de 150 personnes allongées en rang d’oignon dans le gymnase. Des personnes? Oui mais à y bien regarder des très jeunes hommes noirs. Un silence écrasant. Un ordre impeccable de sacs de couchages identiques, bleus, sur des lits de camp. Personne ne parle c’est cela qui est très étrange et qui donne une sensation ( et ce n’est pas une sensation ) de tristesse. J’en ai encore les larmes aux yeux; larmes que j’ai difficilement retenues en demandant au pompier gardien ce qu’il se passait. Ca m’a plombée pour la journée. X m’a ouvert la porte du café qui était encore fermé à côté die la Cigale. C’était bizarre ce café désert, au baPas sortie, la pluie qui est revenue et peu de lumière alors qu’hier c’était le vrai printemps.

La vie dans la Chimie

Le dimanche, depuis le pied cassé est devenu jour de lecture ou jour de flemme. Et visionnage d’un film. J’ai terminé cette semaine le guépard que j’ai commandé en Italien et aussi dans une autre traduction de celle de Manganaro. Interessantes ses notes de traduction. Et réellement magique ce livre qu’on a envie de recommencer dès qu’on en a achevé la lecture. Commencé Le système périodique de Primo Levi. C’est un tout petit peu rébarbatif au début et étonnant aussi ces chapitres qui ont pour nom: Argon, zinc, fer, etc. Hébreu, Montée du Nazisme, mines, chimie, expériences, ami tué, alpinisme, Turin, et mission secrète… Entrailles de la terre et amiante, promenades nocturnes et anonymat. Nickel. J’en suis là.

Pour que la roue tourne, pour que la vie vive, les impuretés sont nécessaires, et les impuretés des impuretés: même dans la terre, comme on le sait, si l’on veut qu’elle soit fertile, il faut le désaccord, le different, le grain de sel et de séné; le fascisme n’en veut pas, il les interdit, et c’est pour cela que tu n’es pas pareil. La vertu immaculée n’existe pas non plus , ou si elle existe elle est détestable. / Zinc p 41

Céramique / radio du pied. Je précise que c’est le gauche alors pourquoi faire aussi le droit qui n’a rien???

Une dame est devant moi dans la rue. Elle porte dans les cheveux un truc qui ressemble à un papillon , une plume, je ne sais pas et en la dépassant je lui dis que ça me met de bonne humeur cette petite chose/ C’est un oiseau précise t’elle ! Ah encore mieux lui dis-je. Notre micro conversation s’arrête là; je poursuis mon chemin.

Ce soir Bourse du commerce puis diner des amis du Jeu de Paume. Youpi.

La nuit des géants

Selim Sasson journaliste

Cette nuit sorte de cauchemar. Jean François Debord ( qui fut professeur de morphologie aux Beaux-arts et qui est ma bête noire, enfin ma vieille bête noire ),donc JFD était une sorte de Frankenstein ( le monstre pas le savant ) hybridé avec un géant de Barcelone ou de Douai. ( J’i été il y peu de temps si étonnée à Barcelone de les apercevoir dans la perspective d’une rue et fascinée en les regardant tourner sur eux même ) Oublions ce personnage qui rôdait dans la maison d’Amiens puis était accompagné par une géante anonyme. Dans le même rêve j’ai retrouvé mes écouteurs dans la poche arrière d’un de mes rares Jeans. On ne parle jamais de mes écouteurs égarés et au réveil, R me demande: Au fait , tu les as retrouvés tes écouteurs ? Il y a quand même des choses étranges. Travail encore à A, peinture grisou encore, tentative de tout petits formats ( c’est dur ). Peinture dite abstraite. C’est amusant, moi qui ai toujours peint disons “lisse ” je prends de plus en plus de plaisir à un peu de matière. J’ai terminé THEY COME BACK, terminé un papier de cet été qui, à la relecture était insuffisant, fini la grande peinture ou apparait le personnage de Magritte avec sa jambe de bois ( Jean Marie ). En cherchant pourquoi Jean-Marie ou plutôt : Qui est JM, je trouve une interview de Marien et l’histoire des faux billets et du faux tract. Il dit que le surréalisme c’est provoquer des effets poétiques. Voilà. C’est bien pour cela que le surréalisme si bien sur s’ il m’intéresse ne me passionne pas plus que cela. J’arrive par la voie du web, chez Dali et je ris tout d’abord de la mise en scène de cet interview: L’interviewer à l’arrière, Dali au premier plan mais les deux regardant dans le même sens. Je pouffe parfois de rire:La verité c’est exactement la télévision liquide , le mystère c’est le contraire de la vérité donc c’est de la télévision solide . Bref du coup Jean-Marie a disparu et je n’en sais, pas davantage sur cet unijambiste à grand nez, jambe de bois et sac sur le dos suivi par une poule sur fond écossais orange.

8h42

Aujourd’hui c’est le dernier jour . Voilà .

J’ai visité par hasard un local à A . Pas mal. Pas mal . Hum hum.

Fantômes/sidérations

Suite à la Master Class de Smith à sciences Po, je regarde ( je commence à regarder ) un film qu’il a cité. il s’agit de GHOST DANCE de KenMcMullen 1983. On comprend donc bien cette influence de Derrida , et la préoccupation quant aux fantômes, la technologie qui rendrait les fantômes plus nombreux etc: Cinéma +psychanalyse= science du fantôme. Je souris car c’est un film dans la lignée Rivette, Rohmer etc et si j’osais je dirais dans la lignée des films assez ennuyeux même si on en perçois la qualité et l’intérêt. Des films intellectuels, des sortes de manifestes. Ce qui me surprend ici c’est que nous sommes en 1983 -je suis à Rome à ce moment là- et que je ne sais rien de tout cela. Discutant l’autre jour avec AB qui a mon âge j’avais l’impression de ne pas avoir vécu la même époque. Pour moi jamais au Palace, jamais aux Bains douches, pas de concerts, pas de Bus Palladium, pas de 120 nuits pas de punk, pas de drogue. Ca me fait sourire à vrai dire. Et à Rome on devait vivre à peu près la même chose je suppose mais idem j’étais dans ma tour d’ivoire à la villa M. Bref je pense à Pascale Ogier et trouve aussi le nom de Benjamin Baltimore. Lui je m’en souviens rencontré chez M. Il me semblait que ce petit groupe qui allait aux bains douches était la fine fleur d’une jeunesse bourgeoise et dorée. Friquée quoi. C’est marrant que je n’ai jamais eu cette curiosité. Et pas le fric non plus !!!!

Hier atelier. Je barbouille des saloperies grises, puis RV chez l’avocate pour C. Ensuite R. nous prépare une omelette délicieuse. On avait envie d’une pizza mais c’est trop long. Tout est long, il faut toujours attendre, réserver. Improviser devient difficile. Pris des places pour Rothko et aussi pour May B que je rêve de voir depuis longtemps. Tel avec Severine, Isa pour commencer à parler de l’expo à la Fondation.

les oiseaux sont étranges

J’avais laissée la porte de la cage ouverte et c’était volontaire. Le mâle n’est sorti que bien longtemps après. Quant à la femelle , même en ce jour de 8 Mars , elle est restée à l’intérieur probablement occupée à des travaux domestiques. J’ai mis le gros bouquet de fleurs (gentiment offert par l’équipe H&W lors de leur visite il y a deux jours ) près de la cage, prélevé quelques feuillages et c’est magnifique ces oiseaux dans les roses à peine écloses, et si je connaissais le nom d’au moins deux fleurs je ne me priverais pas. Hélas, il me faudrait le secours de A. ( es tu rentrée,,,). Le pied se rafistole mais je garde la canne, qui à vrai dire est davantage un support psychologique , mais aussi donne des idées peu charitables, comme celle de taper les gens tant ils sont insupportables et égoïstes. Le 7 également, le matin il y a eu la visite de la Fondation Cartier et de la nouvelle directrice du Fonds Maciet. J’ai réservé le train pour aller voir l’exposition Lacan. Je vois également qu’au Louvre Lens il y a Mondes souterrains qui a l’air interessant. 

Le rêve de cette nuit était particulièrement angoissant car plus vrai que vrai j’y étais victime d’une erreur judiciaire. La preuve du je ne sais quoi dont j’étais coupable et que j’avais couru. Je m’entends hurler ” Je n’ai pas couru, j’ai le pied cassé, je ne peux pas courir “mais personne n’a voulu m’entendre. Mon frère essayait de me rassurer, et un gardien en souriant m’a dit: j’ai de bonnes nouvelles et m’a annoncé une saloperie. J’ai voulu aller au coin chez D et C mais tout était fermé et me suis sentie sans refuge.

Hier matin, comme d’habitude elle promenait son gobelet en plastique ( genre pour se rincer les dents ). La pauvre Aisha était dévastée et triste et surtout extrêmement saoule. C’est avec du mousseux je crois qu’elle tente de changer la réalité. C’est triste. Elle m’a montré qu’elle avait perdu les dents de devant. C’est d’une tristesse. Elle s’accrochait et je l’ai prise dans mes bras. Elle m’a embrassé la joue. Cette toute petite chose que je vois déjà morte, ce petit corps malheureux vraiment … Que faire. Il y a aussi un gars totalement abruti d’alcool qui est assis près de la porte. Ils attendent les poubelles et la meneuse, une sorte de killeuse, n’est pas là. On l’aurait entendue. Elle m’a à la bonne mais je n’aimerais pas avoir affaire à elle ( surtout la croiser en taule si mon cas ne s’arrange pas !!!!)

Je travaille tranquillement. Je peins. Je rêvasse , je regarde l’oiseau à présent perché sur une peinture et je souris. Je vois que Mars est bien avancé et que ça va filer. Je réserve l’hôtel à Saint-R. chambre 201 sur la mer. Comme les vieux je me réjouis du changement d’heure bientôt. J’ai vu un truc dingue. Un oiseau qui pour se protéger des serpents construit un nid, pourrait on dire à double fond; Une première chambre est vide et le prédateur croit qu’il n’y a rien à gagner à s’attarder, tandis que de l’autre côté d’une petite paroi, la femelle couve ses oeufs. C’est incroyable, tout comme ces étranges créatures des fonds marins-difficile de les décrire- trouvées je ne sais plus où vers l’île de Pâques . On dirait en bien mieux des inventions pour des films d’animation. Y est rentré de Chine. Hier passée aux BA pour voir l’exposition d’atelier de L. et une partie de l’expo collective. 

Le point sur l’actualité/ Loi sur l’avortement/ Législatives au Portugal/ Pas d’espoir pour le cesser le feu dans la bande de Gaza-quelle horreur / Kiev et Moscou/ Temps relativement couvert 6 /13 degrés. 

J’aime bien le Samedi/ Maitre Liu ce matin sans doute. Y vais-je avec ce pied? 

Edward bond est décédé.

Appel de Eric de Chassey qui sortait de mon expo ( ah j’adore la voix de michel Zlotowski le traducteur ) . Ce qu’il m’a dit( ce n’était pas des compliments ) mais une analyse interessante de la peinture. L’exposition Ryman a commencé il faut que j’y aille. Il y a aussi la BN et bientôt Helion qui m’intéresse plus que je ne l’aime vraiment . Et l’exposition Grands Magasins aux Arts déco. Pas envie d’aller voir Mohamed Bourouissa, j’ai sans doute tort mais ça me barbe ce genre de trucs qui ne sont que l’air du temps et surtout qui me semblent un peu des leçons du ” comment on doit voir le monde ” . Le problème est que cet air du temps auquel on ne peut échapper et c’est normal puisque nous respirons, ressemble à une caricature de l’air du temps.!!! ( à mon sens ) Il y a là d’après ce que j’ai entrevu, les grandes lignes habituelles. Le plantes dans des bidons genre bidons de pétrole ( hum hum n’y aurait il pas un message que je ne capte pas !!!!! ) et du mimosa ( j’appelle ça les artistes Truffaut ), les photos IA 🙄, les photos ou 3D de certaines populations comme il l’avait fait pour” “halles ” ( sais plus le titre ) bon je ne suis pas sympa, peut être en souvenir d’un diplôme des beaux arts . J’y accompagnais Laurent et MB était dans le jury. J’ai détesté son comportement et je lui ai fait remarquer que ces réactions ( et accusations ) étaient ” limite ” .

Interessant  La vie va s’éteindre dans un milliard d’années. Bon, c’est dit; Les espèces existantes deviennent des espèces éteintes. qui parle ( France Culture 7h 46 ) La seule voie est la voie vers le bas. LA qualité du sperme a décru. Menace existentielle. 

Henry Gee/Comment est apparue la vie sur terre ? Et quand notre espèce pourrait-elle disparaître ? Dans un livre vivant et didactique, Henry Gee, paléontologue et biologiste, rédacteur en chef à la revue “Nature”, raconte 4 milliards d’années… et dresse des hypothèses sur le futur. 

Une jeune fille entreprenante / note en passant

J’avais lu de Charlotte Perkins Gilman, le papier peint jaune et si je l’avais beaucoup aimé , je ne m’étais pas demandé à vrai dire si elle avait écrit autre chose. Benigna Machiavelli-le titre est alléchant et curieux-a été écrit-qui le croirait -en 1914. Je ne suis pas une féroce féministe ou post ou Neo engagée ( ce qui ne fait pas de moi un personne réactionnaire ) mais je m’efforce de ne pas dire n’importe quoi n’importe comment ( ce que j’entends parfois à propos des hommes est d’une telle stupidité, d’une stupidité furieuse et risible dirais je / agressivité, décontextualisation… ). J’écoutais à ce propos et avec des yeux ronds, une fille sociologue parler avec suffisance chez AF un samedi sur France Culture… ) 

Ce petit roman du genre de l’autobiographie d’enfance est assez délicieux. C’est le portrait d’une famille, d’un père qui étouffe absolument tout le monde, rend sa femme malade, se comporte…. comme un mari se comportait bien souvent. Il est le maitre. C’est écrit avec joie et malice, aucune aigreur mais oui de la malice et de l’humour. L’humour semble pourtant en voie d’extinction,( extinction de voix !!!! ) comme nous d’ailleurs et en riant avec des amis on se dit qu’on ne peut plus rien avancer sans être prudent: Ne dis pas Le chinois, ne dis pas un clodo, ne dis pas lui, elle, pouf, gros, boiteux, roux, petit… . J’ai envie souvent de ne répondre que je dis: MERDE . Voilà. 

Revenons à Benigna. Son bon sens et sens de l’observation, ses aptitudes à comprendre la psychologie. Elle observe et elle veut apprendre apprendre et encore apprendre. Il me semble que son auto-éducation, sa determination, sa ruse son intelligence et son courage sont remarquables. Son souci de se mêler aux autres et de ne pas chercher qui lui ressemble ( contrairement à ce qui nous arrive, être tous bien entre nous/ MA communauté- je déteste ce mot, tout bien lisse … ne pas décoiffer, ébouriffer, blesser… ). Elle sait que l’on avance en se frottant à ses contraires ce qui lui fera essayer plein de métiers très différents , dont celui d’assistant d’acteur et de maquilleur. Ce livre respire la liberté construite par une très jeune personne qui veut être ” un méchant” gentil. Bon Ok c’est un roman pour les gonzesses !!!!! HA HA !!

J’ajoute après être passée à la librairie Vendredi et après avoir voulu acheter un nouveau Papier peint jaune. José me le tend et je fais des yeux tout ronds. Ben c’est quoi cette édition ? Sais plus ( édition Tendance Négative ) mais horreur très jolie au format plaisant, le texte est imprimé sur un motif de papier peint jaune.Aïe Aïe Mais faut il être stupide à ce point pour agir ainsi. Ce texte si beau et mystérieux où il est effectivement question d’un papier peint jaune ne peut souffrir aucune illustration. Pourquoi nous infliger la vision de ces motifs alors que comme dans presque tous les récits, l’intérêt et d’imaginer, de fantasmer, de construire. J’ai eu il y a longtemps la même réaction affligée avec l’édition de La peinture à Dora au Nouvel Attila. Affreux. Bon Voilà ce que je voulais ajouter

ROME / NAPLES (avec fracture)

Même s’il est vrai, notamment pour Rome que la ville est infestée de touristes ( même en Février … ) C’est un plaisir d’y être et d’habiter Via Urbana ( Monti ) tout à côté de Santa Maria Maggiore . Calme encore, et en descendant la rue apercevoir sur la gauche le Colisée! . A l’arrivée on a posé nos affaires et on a filé à la villa Borghese. ( le taxi s’il est très sympa ne sait pas ce que c’est … ) Il faut à présent réserver bien longtemps à l’avance. J’ai bien fait de prendre la dernière entrée car on fait la fermeture et les salles se vident. Après 17h 30 nous sommes assez tranquilles. Il n’y a pas que le Bernin, tout est magnifique . Je regarde avec plaisir la Melissa de Dosso Dossi, (commentée par Philippe Morel un jour où j’étais allée l’écouter à La Sorbonne.) L’étrange animal-un chien- mais est-ce vraiment un chien, il est curieux ? Bref Melissa vêtue richement et l’animal se tiennent au centre d’une sorte de ruban au sol, aire sacrée où les maléfices ou incantations auront lieu… Des mots, des signes apparaissent. Le chien au regard étrange ( comme dans les bustes Romains le regard est intérieur ou plutôt divin. Que voi(en)t il(s) qui nous échappe? Que voit-il ce chien. ( je ne pense pas qu’il s’intéresse à l’oiseau posé sur une armure de buste ) et que nous, vivants aveugles…. En haut à gauche des sortes d’homuncules… Où en étais-je … Ah oui soudainement en regardant cette photo de faune-et cela ne m’a pas effleuré devant la sculpture, je pense immédiatement à Nijinsky. Est ce possible que Diaghilev s’en soit inspiré? Je cherche . Heu. Mais soudain ça me saute aux yeux comme on dit, c’est d’une évidence… Les mosaïques aussi qui représentent des gladiateurs avec des casques bizarres. Je demande à MT de me photographier dans une des salles. Pour le moment, mon pied ” tient le coup ” comme on dit. C’est douloureux mais je marche à peu près… Pluie. Retour à l’appartement avant de ressortir ( aïe aïe les pavés ne sont pas bons pour moi ) Je prend la canne !!! Nous allons dans un restaurant de quartier que connait MT. On entre et au fond le Monsieur nous regarde en fronçant les yeux. Pas de place. Puis un des garçons reconnait MT et on se retrouve en deux secondes bien installées. Hop , le vin pétillant / frizzante est dans notre verre et je n’ai pas encore enlevé ma veste. Hop des anchois arrivent pas la voie des airs. Voix Romaines, accent Romain, ou langue Romaine; J’adore. Carciofi… Pasta. On ira tous les soirs. Pas de touristes ou très peu égarés là. Deux brésiliens qui seront à nouveau là 3 jours plus tard. A chaque fois que je suis en Italie je pleure de penser qu’à Paris ( sauf table… blabla ) les restaurants de quartiers ne sont pas bons. Je n’aime pas les endroits chics, ça m’ennuie et je regrette de ne pas trouver une ” cantine” dans le quartier . Ici prix incroyables et délices simples. Oranges pressées de Sicile un régal, Cappuccino miam. Et les tramezzini. Il faut vraiment être dans la gueule du loup genre Panthéon pour manger des trucs nuls. La Panthéon d’ailleurs est impraticable, et je ne suis même pas allée à la Fontaine Trevi qui ne désemplit pas.

Jour 2 longer le Colisée, trouver un système qui permette de ne pas voir les touristes affairés autour de types qui peignent à la bombe des vues touristiques horribles. Ne rien voir que la beauté, les ruines. Gommer tout le reste. Musées du Capitole. La statue équestre de Marc Aurele ( l’original est à l’intérieur dans un espace assez moche , à côté de la Louve et du tireur d’épine ) Le dessin du sol (” Le pavement au sol, en forme d’étoile insérée dans un ovale, est dessiné par Michel-Ange, mais réalisé en 1940 seulement “) magnifique . Je photographie Marforio, l’une des Statues parlantes à Rome. (En plus de Pasquino et Marforio, les statues parlantes de Rome incluent aussi : Madama Lucrezia, Abbé Luigi, Il Babuino et Il Facchino ) /Deux types de « statues divines parlantes » peuvent être distinguées : des statues miraculeuses et des statues oraculaires

 “Par essence, les images sont muettes. Donner une voix aux statues relève alors de stratégies s’inscrivant dans des perspectives très diverses, poétiques, esthétiques, voire politiques

Certes l’identité du Pasquino se construit d’abord à travers un travestissement savant : lors des premières mises en scènes à l’origine des pasquinades modernes, au début du XVIe siècle, la statue de la piazzetta di Parione est déguisée en figure mythologique : c’est alors à Apollon, Hercule ou Orphée qu’est prêtée la voix qui deviendra celle du Pasquino2. Par le biais d’un simple vestige de la Rome antique, c’est tout l’héritage de la mythologie gréco- romaine qui est convoqué et peut ensuite être réinvesti pour légitimer une parole proprement romaine contre les autorités papales. 

Il faut que je me penche à nouveau sur ces questions qui m’intéressent beaucoup. J’avais appris l’existence des Statues parlantes quand j’ai été jury pour la Villa Médicis. En parlant de cela, il y avait un livre de Dominique Fernandez là où nous étions. J’avais déjà lu des trucs sur l’Italie quand je cherchais des informations sur la Villa Palagonia que j’adore . ( Le voyage d’Italie/ dictionnaire amoureux ) C’est bien écrit et plaisant comme on dit. Je souris beaucoup en lisant le passage Villa Médicis. En parcourant le paragraphe je me dis que seul quelqu’un qui n’a pas eu l’opportunité d’être pensionnaire peur écrire ainsi !!!! Il dit aussi des choses juste mais insiste sur l’oubli presque garanti qui a suivi les séjours des artistes en exceptant Berlioz, Ingres etc… Donc être pensionnaire c’est être destiné a passer à la trappe donc mieux vaut passer son chemin. Ce petit signe d’envie un peu aigre me réjouit. Je me souviens qu’un peintre ( je ne raconte pas l’histoire qui est longue ), mais disons qu’il était le premier peintre que j’aie pu voir à l’oeuvre. C’était le fils d’un architecte, nous étions dans le sud, et il avait fait mon portrait aujourd’hui disparu mais qui s’était transformé avec le temps et l’alchimie en un assemblage d’écailles faisant de l’enfant au pull-over rouge que j’étais un drôle de batracien à qui il manquait là un bout de nez, là une touffe de cheveux. ( la phrase est longue !!!! ) Bref . Le revoyant bien des années après alors que je rentrais de mon séjour à Rome, j’avais 25 ans et lui sans doute 20 de plus ou à peine ) il me dit et cela nous rappelle …: ” J’aurais préféré ne pas…. si on m’avait proposé”. Le problème c’est que jamais telle proposition n’est arrivée jusqu’à son pays, sa ville, sa route, son chemin, son portail, sa boite aux lettres. Je souris !!!!

Si la Villa est une sorte de condensé géographique de la beauté universelle, elle est aussi un résumé historique d’une bonne partie de la culture occidentale .Ce double poids est lourd à porter, avouons le , et il n’est pas facile d’habiter entre ces murs chargés de tant d’illustres souvenirs. Pas facile certes et j’en ai l’expérience, étant franchement perturbée par tant de beauté. Mais ne peut témoigner que celui ou celle qui a vécu cela plus d’un week end. Je vais acheter le livre car je n’ai photographié que ce passage et celui sur les disparus est vraiment drôle. L’envie rôde !!!!

Déjà 17 h et je n’ai rien fait sauf tenter d’appeler G7 et un taxi qui soi disant attendait devant mais devant quoi et sans me joindre, sans que je puisse moi même le jointe me facture 29 euros une course que je n’ai pas faite. Plaisir du temps qui me rend dingue.

L’ Hercule du Forum Boarium est impressionnant. Ce qui est quand même bizarre est que j’ai l’impression de voir tout cela pour la première fois. Je garde en mémoire des lieux dans Rome et j’ai du mal à les assembler, à me repérer. Parfois ça revient, comme le Quirinal qui est là, le Mausolée, OK il est là, oui la via Ripetta, la Piazza della Minerva , mais zut alors j’ai tout oublié. Le Palazzo Massimo??? Quel plaisir donc de le découvrir. Quelques groupes de scolaires mais c’est vraiment confortable comme visite. On prend notre temps, je repose mon pied, je repars. Je rêvasse et fais des photos.Il pleut à verses dehors et on est bien à l’abri. Les gens regardent très très vite, enfin plutôt ne regardent pas très très vite . Il filent manger des glaces ou se photographier devant quelque statue. Tiens, Poggi existe encore ! C’est là qu’on achetait notre matériel châssis et tout le bazar. On peut dire que Mimmo, tiens son nom me revient, était le fournisseur officiel de l’équipe de France. Je l’avais revu il y a bien longtemps pour les 80 ans d’Efizio.

Passer devant l’hôtel Mediterraneo que m’avait signalé ORC. C’est via Cavour. Je demande si je peux regarder? J’adore!:

Conçu par l’architecte d’Art déco Mario Loreti en 1938, il se trouve au sommet de la colline Esquilino, la plus haute des Sept Collines de Rome, offrant une vue imprenable sur la ville. L’hôtel tire son nom de la mer Méditerranée ; le thème marin parcourt ses 11 étages et ses 242 chambres/ L’Hotel Mediterraneo[3] costruito per l’Esposizione Universale di Roma del 1942 / Dal 1940 si dedica alla ristrutturazione dell’hotel Hassler 

Jeudi: Naples. Mon pied va mieux donc pas de canne. Une heure seulement de train et en descendant je sens à nouveau cette déchirure. J eme demande comment je vais faire; Bon c’est ps drôle mais j’adore tellement cette ville. On marchera moins que je ne le voulais mais quand même 9 km y compris le musée archéologique; Je suis grimaçante et soufflante. le retour à la gare est pénible mais je ne veux pas prendre de taxi. Je veux sentir et voir !!! Foot, maillots, Maradona, quartiers décrépis. Je n’avais jamais vu Naples par temps gris. Duomo, trésor, j’achète une petite chaine et investis 2 euros avec le cornetto, le piment. la boutique est toute petite et il y a la nonna assise non pas dans le fond, car le fond est derrière le petit comptoir . Comment gagnent ils leur vie avec ces bricoles?

Je photographie un prêtre myope qui dans son confessionnal dévore son téléphone et le colle sur ses yeux. Je le fais pour me souvenir, mais photographier les cultes, messes ou autres, les prêtres , les fidèles ne me plait pas. J’avais été horrifiée par la photo que J. m’avait envoyée de son son frère mort. Le fait de photographier un mort ( c’était une pratique courante autrefois ) ne me plait pas mais c’est une chose que je ne ferais pas. Cependant sans prévenir vous imposer / infliger ce spectacle violent m’avait mise en colère. J’y voyais un manque de respect , une façon contemporaine de se servir des images sans établir de hiérarchie, sans s’interroger sur leur sens, leur statut. Bon. Je ne sais pas pourquoi je dis ça en entendant de loin le rediffusion d’une émission de Finklekraut ( celle du 24 février sur l’amour ) . Il y en a une pardon, la Neo féministe elle est raide si je peux dire et assez contente d’elle ( Victoire Tuaillon ). M’agace.( les deux filles se crêpent le chignon !!!!???????? )

Donc au Musée Archéologique j’ai enlevé ma chaussure gauche , place à la chaussette rouge, red foot. Il y a très peu de monde. C’est parfait et on reste longtemps. Retour Rome tranquille. Et direction notre trattoria.

Vendredi Palazzo Altemps.Vide, Beaucoup de charme. Puis sur les conseils de V. direction la maison de Balla. 39b Via Oslavia à Rome. On y va en bus. J’adore le bus à Rome quand il n’est pas trop bondé. Quant aux taxis dans la ville il sont bien moins chers qu’à Paris. On a réservé car c’est maximum 12 personnes. 16h je sonne. Il est indiqué que les visiteurs du ” musée” ne sont pas autorisés à utiliser l’ascenseur. J’imagine d’ici la copropriété et ses réunions qui, où qu’elles aient lieu, respirent en général la même médiocrité. Bref. On entre dans l’appartement. Nous sommes 5 personnes dont une ” sachante” comme dit MT. n pouffe tant il est vrai que dès qu’il y a groupe; il y aune personne qui veut prouver je ne sais quoi. Le type qui fait la visite n’est pas mal. C’est amusant et désuet. Puis on nous met devant un écran télé posé sur un chevalet ????????????. C’est un film hyper usé de la RAI sur Balla. On tient le coup un moment histoire d’être polis ( la gardienne dans mon dos fait bruiter un paquet de bonbons qu’elle a dans sa poche et c’est énervant- je me dis qu’elle n’a pas le droit de fumer et qu’elle fait le hamster ). Elle nous sauve la vie en nous disant qu’on est pas obligés de regarder jusqu’au bout !!!! Fuyons. Dans la pièce les petit chevalets sont très beaux et fragiles, une petite table en bois a comme pied un personnage à la Depero. Il y a dans le couloir des peintures et quelques costumes . Bon c’est pas mal. Mais un peu quoi? Un peu j’en sais rien. Pauvret?

Retour et on s’arrête derrière la piazza Del Popolo. C’est trop beau. Il commence à pleuvoir… Place d’Espagne. Tiens il y a même des places sur les marches de la Scalinata. Marcher jusqu’au Métro Cavour . Metro Termini. Maison puis notre dernière soirée au restau. Fritto misto.

Samedi dernier jour. On a eu beaucoup de chance avec la météo. On est comme on dit passées entre les gouttes et aujourd’hui il fait beau. On décide d’aller à la galerie Doria Pamphili, dont je n’ai aucun souvenir ( pour moi l’entrée était dans un coin de place près du Pantheon…) pas le monde souvenir du jardin . Si, bien sur Velasquez je l’avais encore en tête. Que c’est beau. J’avais dit ” si je vois encore un seul antique je hurle “. Bien non, je ne hurle pas si ce n’est de joie tellement j’aime ça, tellement ça m’émeut, tellement … Les faunes, les satires, les éphèbes, les tombeaux, les dieux et déesses, Appolon et Daphné, les métamorphoses… tortues et abeilles, cerf , lions et ours. Coiffures, boucles, yeux incrustés et regards fixes, gladiateur aux blessures apparentes … Déjeuner avec Balthazar et visite de Santa Maria Maggiore avant de reprendre l’avion .

Dire que j’ai marché avec le pied cassé !!! ( je sors de la radio )

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