Days / Faire un truc par jour
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Faire un truc par jour
« C’est comme si je me sentais plus léger en notant tout sincèrement » – S Maraï
Étiquette : vernissage
ORAGES
William Copley/
Je ne sais pas pourquoi, mais j’écris à reculons, au propre comme au figuré. Hier je relisais des trucs que j’avais notés sur Walter de la Mare il y a quelques années et ça ne me semblait pas trop nul. Est-ce le fait de pouvoir être lue qui me gêne aujourd’hui et m’empêche. Je ne sais pas. Ce matin j’ai re-regardé A private concert chez Daniel Barenboim.
” Les gens oublient l’importance du silence, surtout de nos jours “. Le film est très bien et c’est bon d’entendre sa voix, en français ou en Allemand . Il dit des choses simples et essentielles. Intelligentes. Par contraste je pense à une rencontre fâcheuse la semaine dernière avec un compositeur ( connu !! )( pour le théâtre ) lors d’une répétition chez JG pour Médée. On est allés avec Yulong au studio sur l’île et dès l’entrée j’ai eu comme une antipathie immédiate, un réflexe animal pourrait on dire! L’assurance, la suffisance, et le manque d’humour sont plus qu’il n’en faut pour me faire fuir quand bien même elles émaneraient de Tolstoi devant sa Datcha. Je dis cela, car montrant la photo de la personne à R. il m’a dit: —C’est Tolstoi devant sa datcha, et j’ai ri. Moi je m’étais contentée de l’appellation Big Gourou, qui est plus juste et laissons Tolstoi en dehors de ces histoires même pour rire. Bref on a eu droit à une leçon de théâtre, une leçon de danse. Je sentais J.tendu et JC aussi. Moi j’ai dit deux mots car ce genre de personnage vous incite généreusement à penser que vous ne dites que des âneries. J’ai trouvé la musique pas très bonne et nous sommes partis bien vite. J’étais énervée et en même temps contente de cette “capture”. Les cons aussi talentueux soient ils talentueux, sont toujours une sorte de régal. J’ai dit à J. que je ne parlais pas à ce genre de bipedes et j’ai cité à nouveau A.Marcello:
“Je ne veux pas être emmerdée, c’est le privilège de l’âge “
Il faut entendre cela avec un fort accent Italien et prononcé à Venise dans un salon qui donne sur la place d’une église. Rue Zon, zorn, Zen? Ca existe? Est ce que j’avais écrit quelque chose sur cette visite à la “vendeuse mondaine ” de chez Madame Grès?
Il y avait quelque temps que je n’avais pas rencontré de ” gens de théâtre”. Les dernières et passionnantes expériences furent celles en collaboration avec Catalyse, Madeleine Louarn , Jean François Augustr et leurs acteurs si particuliers . Mais disons que travailler avec des gens de théâtre ” normaux ” , ne m’intéresse pas. L’ego, le pouvoir, le blabla. Pas et plus envie. Mais évidemment ne généralisons pas. Bref on a bien ri après que ma colère soit passée. Car je ne sais toujours pas ne pas être en colère !!! Je ne sais pas ce que deviendra cette histoire et d’ailleurs je n’ai pas le temps même si je veux faire plaisir à Jean. ( Issaiev/ au salon des surréalistes/c’est l’image que me montre à l’instant R. )
C’est parti pour la passionnante boutique SFR. En sortant je m’arrête chez Guerrisol (?) et une magnifique veste avec un écusson sur la manche , me fait un petit signe. Zut elle est trop grande. Je ne sais pas d’où elle vient, si c’est un uniforme et lequel? , mais elle est belle, très bien coupée, très bien réalisée. Je résiste mal aux écussons. Heureusement que je n’étais pas en Allemagne quand il ne fallait pas. A ce propos j’avais dans mes livres Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo. J’ai commencé mais j’en trouve la lecture effrayante.
Les mannequins p 32
“Regardez, regardez.”
Nous étions accroupies dans notre soupente, sur les planches qui devaient nous servir de lit, de table, de plancher…/…
“Regardez, regardez.” D’abord on doute de ce que l’on voit. Il faut les distinguer de la neige. Il y en a plein la cour. Nus.rangés les uns contre les autres.Blancs, d’un blanc qui fait bleuté sur la neige. Les têtes sont rasées, les poils du pubis droits, raides. Les cadavres sont gelés. Blancs avec des ongles marron. Les orteils dressés sont ridicules à vrai dire. D’un ridicule terrible….
On livrait des mannequins pour la vitrine…Boulevard de saint Courtais, à Montluçon. j’attendais mon père aux nouvelles Galeries.C’était l’été, le soleil était chaud sur l’asphalte.Un camion était arr^té, que les hommes déchargeaient. On livrait des mannequins pour la vitrine…
Dans un tout autre ordre d’idée, je repense au Traité des Mannequins de qui??? Heu Heu Bruno Schulz: ‘’En un mot – conclut mon père – nous voulons créer l’homme une deuxième fois, à l’image et à la ressemblance du mannequin.” J’ai lu cela il y a longtemps ( Les boutiques de cannelle , et j’en ai été très impressionnée. Est-il question d’oiseaux quelque part. D’oiseaux aussi et aussi chez Bradbury. est ce dans La solitude est un cercueil de verre? ( Death is a lonely business ). Si le titre est beau en Français, la traduction ne me semble pas évoquer le titre anglais.
Hier un diplôme. Puis filer pour un vernissage Place Vendôme . Je m’y rends à pieds par la rue Saint-Honoré et regarde d’un oeil triste les files devant les magasins de luxe, les gens avec leurs sacs papier chic et rubans chics sortent de chez Gucci et autre marques. Je ne traverse jamais la Place Vendôme. J’entre dans la cour où des grands garçons minces attendent pour un casting Comme des Garçons. Voilà. Réalité virtuelle. C’est assez beau ces images grises et ces paysages presque effrayants de vide.
Je repars, attrape un vélib pour repartir aux Beaux-arts. Les délibérations des diplômes . “Ne dites pas l’Orient et l’Occident ” dit la présidente de jury à P.
Il y a deux points d’interrogation dans mes yeux.
A suivre
RETOUR ( suite )
Le retour est plus difficile.Paris. La paperasse, l’appartement vide. Hier j’ai dormi un peu l’après-midi en feuilletant un magazine sorti en hommage à Helmut Newton. Il avait une bonne tête.
Hier soir, réinsertion sociale à la galerie Louis Carré. Holala. Je ne bois rien. Je regarde les robes, les gens. Les platitudes d’usage. On est loin du Bar des Amis. Blistène à présent me semble sympathique. Bonjour, bonjour. JJ Lebel me prend dans un coin très gentiment ce qui permet au photographe d’exercer ses talents 🙁 Il me fait part des se condoléances d’une manière extrêmement gentille. Je sors dans la rue et sens que je pleure. A ce moment là quelqu’un me bouscule et c’est C. qui fait l’imbécile. Et s’excuse de mal tomber. Je me reprends et rentre à nouveau dans l’arène. Ce n’est pas que c’est désagréable et l’expo est bien. Des oeuvres de 1964. Très fraiches.
Je me sens « mou du genou » et je me dis que je ne vais pas au diner. Mais j’entends dans mon oreille d’âne, celle qu’on ne voit pas, la troisième sur le côté droit que R. me dit : Fais ton boulot. Je me renseigne pour savoir si « C’est placé ». Si c’est placé, j’y vais pas. Hopi me dit non, on est ensemble avec toi. Youpi. J’étais , par choix en bout de table, à côté de D. et en face de Do. Et Pacquement à droite. Le garçon propret qui s’est assis était très sympa, intelligent et drôle. Un jeune notaire. D. lui dit ( à ma manière ) et pour gagner du temps dans ce genre de machin:
—Et vous vous êtes qui !!!?
C’est toujours passionnant ce que dit D. Il parle de sa rencontre avec Saint-Laurent et de la robe Mondrian. Pourquoi en Jersey? Il l’imite. Il parle de Pierre Bergé, l’imite aussi, et de l’expo Bernard Buffet qui va avoir lieu ( au secours ).Pourquoi et comment va t’on réagir.Quelle idée de montrer « ça” C’est quand même épouvantable, moins au début grâce à Gruber mort si jeune.Je me souviens que Diego Giacometti m’avait parlé de lui. Que j’étaia passé ville d’Alesia devant son atelier proche de l’endroit où je vivais.
On parle de notre inquiétude pour G. Dont j’ai rêvé d’ailleurs. Hum. je suis lâche de ne pas l’appeler mais j’ai mon paquet à moi aussi et ne peux pas porter celui d’un autre
Bref, j’avale mes profiteroles, vais saluer JJ et décide de marcher. Je pleure un peu snif snif fait la belette et finalement j’ai la flemme et remonte en métro. Sur le boulevard, je me fais agrafer par Mustapha. Toujours bourré, content de me retrouver et de me taper un peu de fric. Ca me saoule. Quand je vois ( en arrivant avant-hiet ) le bordel à Stalingrad avec tous ces gens dehors. Oh la la la misère. Putain. Tiens je n’ai pas regardé l’épisode Cahuzac.
En parlant de ça, RV hier à la banque.
Je ne sais pas qui est Lois Weinberger né en 47 mais la photo que je vois est ridicule à mon sens. Ca s’appelle portable garden ( installation , sacs, terre, végétation spontanée, protocole, courtesy Salle principale Paris.) Il dit et ceci est vrai:
The way that a society treats plants is a mirror image of itself.
Bon, bon je vais un peu vite à juger car visiblement il y a des trucs bien ( qui je pense ne m’intéressent pas beaucoup ) mais la photo, je m’y tiens est naze.
Donc un fond d’arches et de panneaux tagués, devant un terrain vague avec de l’herbe, enfin un terrain vague de printemps et devant des sacs « arabes » avec de la terre dedans. ( soupirs de ma part ).
En rentrant hier j’attrappe le bouquin qui était du côté de R. sur Jean-Luis et ris en apprenant , mais il nous l’avait raconté que jusqu’à 7 ans sa mère l’habillait en fille. Il ressemblait à une fille. J’ai eu des nouvelles de Marianne. Le tournage s’est bien passé.
Oh putain j’ai vu un film ( je radote ) que j’ai beaucoup aimé. Tony Erdmann, avec Peter Simonischek que je ne connaissais pas. Laid à souhait dans le film, magnifique.
Ici c’est un autre homme, super séduisant à mon gout. On a envie d’être Tony, surtout dans les vernissages, et dans des situations où on attend un bon comportement bien lisse.
Ca c’est une promenade de cet été. Ca grimpait sec. C’est bien cette appli. Dès qu’on fait un as de côté on le voit.
Nuit agitée et réveil dans la nuit.
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