Et photos de l’exposition Francis Limerat, disparu il y a peu et qui fut un des bien aimés professeurs aux Beaux-arts d’Amiens ( Robert Christien, Francis et Daniel Levigoureux ) à Saint Michel dans un espace immense que je ne connaissais pas ( genre à être qualifié de « espace magnifique ») plutôt chic, mais avec des trucs de design moches à mon gout, ce qui fait que les oeuvres présentées risquent de devenir des accessoires décoratifs d’intérieur bourgeois même s’ils sont pourris de beauté.!!!
Je me disais que le point commun entre ces trois artistes était la discrétion, l’accomplissement quotidien d’un travail assez méthodique, l’approfondissement rigoureux des formes.L’humilité.
J’ai vu dans un livre la photo de FL tel qu’il était en 1976. Ça m’a évidemment ramenée à cette année heureuse entre beaux-arts et Maison de la Culture, travail incessant et dessins un peu partout avec HB.
Peinture dans la chambre dite « de Marie Jane » transformée en petit atelier. ( j’y travaillais déjà pendant le lycée, me levant à 6h pour peindre une heure et demie ou deux avant les cours.) Dessiner à la patinoire ( et lorgner le professeur de Hockey par la même occasion ) dessiner pendant les concerts de Pupitre 14 en prenant soin de ne pas faire de bruit de papier. Raymond Devos, Mime Marceau ( qui m’émerveillait à l’époque et m’ennuie bien fort avec Bip et cette poésie)….…Voir « Je hais le mime! « Dans les fausses conférences ), Brecht… L’Opera de 4 sous, Le théâtre contemporain de la Danse, Bejard. Yves Montand qui chante/ Quelle chance d’avoir eu cet endroit qui nous ouvrait un peu l’esprit et nous donnait la sensation de n’être pas tout à fait rien; Avec Christine G , au moment du bac, je nous vois traverser au passage clouté vers le centre et dire Nathanael je t’enseignerai la ferveur. C’est l’époque de La galerne qui vendait de magnifique tenues baba et des sabots en cuir qui me faisaient rêver. J’oublais laveste sans manche en peau retournée avec fourrure!!!Tiens en parlant vêtements, ou rêve de vêtements il y eut vers mes 12 ans , mais j’en oublie: la combinaison rouge vermillon avec ceinture, en jersey que j’avais admirée aux galeries Lafayette pendant des vacances scolaires: Trop cher. Vers les 14 ans le pantalon marron à grosses cotes vu chez Liberty et ses cabines d’essayage saloon, qui valurent au magasin la réputation de « traiter les blanches « . Je l’avais acheté 5000 francs et ça avait bardé. D’où venait l’argent? En plus ma mère me poursuivait avec les ciseaux pour extraire de cette splendeur de velours, l’étiquette LEVIS qui était la touche somptueuse, la marque, de je ne sais quoi, reconnaissance ou appartenance. Lui expliquer que le pantalon si cher ( l’était-il? vue sa réaction, plus cher que le pantalon de velours vert foncé Cosserat avec sa fermeture éclair sur le côté, injustice réservée aux filles , et qu’avait cousu Madame Duquenne qui habitait aux HLM avec da fille trisomique. Il y avait dans l’appartement un odeur que je n’aimais pas et tous ces bouts de tissu. La pauvre femme travaillait comme une esclave, élevant Dominique -le nom me revient -qui tirait souvent une langue épaisse en riant. ). Vers 15 ans il y avait aussi la mode des pull Shetland et on trouvait ça dans une usine près d’Amiens tout comme on allait aux Ventes Lee Cooper et Cosserat, lieux depuis bien longtemps à l’abandon. Filatures et usines… Fini… Toutes ces usines ont disparu. A 16 ans Il y eut le pantalon de velours jaune citron et la veste assortie bleu marine avec un liseré du même jaune ( mes parents devaient avoir un statut un peu plus élevé car c’était la boutique de la jeunesse à la mode. )( Pour les enfants il y avait le magasin détesté Babette et je me souviens d’amis de mes parents, des pépiniéristes, si on peut appeler des relations de travail amis, qui habillaient leur filles à Cannes ( pour ne pas qu’elles risquent de porter les même vêtement que les autres ) Bref, j’étais splendide et un peu empruntée pour mon arrivée dans la cour du lycée. Cette splendeur d’endimanchement s’était dédoublée car CG avait acquis la même panoplie ! Il y a eu aussi le pantalon en lin a rayures verticales et patdef. J’en passe. A paris,17 ans, pendant les vacances, la découverte des salopettes Oshkosh/b’gosh fut une épiphanie. C’était MOI . Je n’ai pas le souvenir depuis d’un plaisir vestimentaire semblable. Je cherche. .. Les chaussures montantes étaient introuvables pour filles et petites pointures et je me suis évanouie en en trouvant une paire qui m’attendait dans une vitrine de Saint Germain des prés. ( Il y a eu aussi à 20 ans les chaussures blanches de chez Sacha avec des pierres précieuses multicolores sur le dessus , la Clef des Marques, les puces, les surplus .
Le nom Dominique Quehec me revient… le directeur de la maison de la Culture. J’y allais boire je ne sais quoi fière de mon livre dans ma poche et de mon indépendance, le garçon du bar s’appelait Angelo. Il y avait aussi le cinéma où j’ai vu le Septième sceau et aussi Ce gamin là. J’ai raté Oh les beaux jours avec Madeleine Renaud , et qui avait eu l’idée saugrenue d’y emmener mon père!!!! Il avait développé une allergie au théâtre ( celui qu’on voyait à la télé ) et ne comprenait pas pourquoi on y parlait si fort en claquant les portes. Il faudrait que je retrouve je ne sais où le programme de ces années là à la MACU comme on disait.. Vu Mouloudji, vu Montand aussi.
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