Plongée en Weston et récital +Convier les esprits avec une cloche

Là, c’est dans mon autre vie. En forme de Rubinstein ou Martha Algerich. Le Steinway est signé à l’intérieur par les pianistes successifs et pas des moindres. Ici j’interprète Prokofiev. Bon on aura compris que je mens. J’ai posé pendant qu’Aline Piboule se préparait à répéter à la Fondation Jeudi dernier. C’était un récital qu’elle avait préparé à partir des trucs dans mon expo. Je suis arrivée la veille, lu dans le train Erri de Luca, Grandeur nature. J’avais acheté le bouquin à la gare, essayant de me départir de l’idée ( si c’est une idée ) que cet auteur ne me plait pas. Je parle de la personne. Il a tout pour lui. Figure de l’homme honnête, anarchiste et ouvrier. Alpiniste aussi. La montagne, la pureté… Sympathique. Oui Il a l’air sympa en plus, authentique. C’est peut-être ça, comme le sentiment de voir un modèle de bonne conduite. Humilité affichée. Qu’est ce que j’ai? Il serait peut être un peu prêchi-prêcha ( qui utilise encore ce terme !!!! ), je ne sais pas. Je n’arrive pas à dire. C’est que ces hommes aux expériences extrêmes ( Sylvain Tesson et sa retraite au lac Baikal idem et il ne m’a rien fait non plus le pauvre ) m’agacent un peu par leur vie exemplaire en quelque sorte. Bon j’en sais rien. J’arrête et leur fiche la paix. Vu l’ambiance actuelle il vaut mieux être Erri De Luca que bien des personnages médiocres qu’on entend, voit ou croise… Le voyage en train jusque Antibes me plait . 5h 30 de lecture, de coups d’oeil sur le paysage, de petits riens du tout méditatifs, un nom de gare que l’on a pas le temps de lire, un petit sandwich préparé à la maison ( tout plutôt que ce qu’ils vendent à bord ) puis Marseille où l’on s’arrête un moment. Petites mises au point quand la personne derrière vous baisse le store sans vous demander si…. Le soleil est là, la mer aussi et je ne veux pas qu’on me les enlève sous prétexte de trop de lumière sur l’écran d’ordi. Hop Gonfaron disparait avec Notre Dame des Anges et on passe les arcs. J.est venu me chercher et ç am’a fait plaisir de le revoir. Direction l’hôtel où mon lit est surmonté d’une magnifique fresque en forme de nuage orange sur lequel un papillon s’est posé délicatement. Moquette genre faux marbre. Fondation, papotages à la Bibliothèque et arrivée de A. et V. Nous irons un peu plus tard diner à Saint Paul, au Tilleul. ( sympa et bon ) Quelques pas dans le village, la rue depuis la place des boulistes monte avec ses galeries dArt horribles et le mot est faible. Seul le sol en calade me plait. Tout me semble artificiel mais ça a dû être un magnifique endroit. Je ‘aime pas décidément « la côte ». Ou bien on est enfermé dans une propriété si belle soit-elle et qui malgré piscines et oliveraies m’ennuie, ou on est sur des bouts de rocades reliées par des ronds points artistiques dirais-je: des poissons mous, des trucs que je ne sais même pas décrire.Des abstractions incertaines Et ce bâtiment affreux que j’ai surnommé le sandwich à la tête. Visite de l’expo en Anglais, et concert puis diner très joyeux à la Fondation ( le restaurant bon, sauf que s’asseoir sur des chaises de Diego Giacometti c’est sans doute formidable mais on a mal au…. ) RV avec J.V.et Paul. Ils viennent me chercher et nous allons à Antibes. On se balade, Paul est un enfant sympathique et discret. Je me demande où il sera dans 10 ans quand il en aura 21. Je m’installe sur la plage juste le temps de me transformer en écrevisse. le plus réussi ce sont mes bras!

Retour, cette fois ci avec Madame Bovary. Pas relu depuis le lycée. Vrai régal et amusement bien souvent. Je feuillette le livre mais il faudrait tout recopier. L’histoire du pied bot est terrible. On rit et on grince des dents avec cet effroi ressenti quand on ne veut pas voir la scène d’un film. La description de Bovary et les mots de Homais, un délice. On repense bien souvent à Bouvard et Pécuchet et leurs conversations savantes. Hier c’était jour de mesures. Je suis allée commander ma nouvelle monopalme. Il la faut sur mesure vue ma pointure. Donc on a dessiné sur une feuille mes jolis pieds et j’ai appris que le gauche était moins large de 5mm que le droit. Pas une raison suffisante pour se faire opérer par Bovary assisté du pharmacien, mais quand même. L’après midi après un passage à Argenteuil, suis allée rue Saint Honoré chez Weston porter un vêtement pour en faire un mocassin à ma taille. C’est OS que j’aime beaucoup qui m’a envoyée là. Je n’ai pas trop bien compris de quoi il s’agit mais ça m’amuse. Mon sang n’a fait qu’un tour quand j’ai cette fois-ci appris que mon pied gauche avait 3 mm de moins en longueur. Je résume 5 mm de moins en longueur et 3 en largeur . Une vraie infirmité ma parole ! Imaginez le handicap en deux temps, l’un marin, l’autre terrestre si on peut dire. Des mocassins, comme c’est bizarre!. Même le mot semble sorti d’un roman du 19 eme, une note en fin de livre… Ca me semble être d’un autre âge que d’en porter. J’en ai essayé donc une paire en fronçant le nez au contact du chausse-pied qui est comme le contraire d’un ouvre-boîte. Peut être est-ce une remarque audacieuse !!!! Me levant, je me suis retenue à la dame car je glissais comme sur de la glace. J’ai regardé toutes ces chaussures fabriquées à Limoges, et en sortant me suis arrêtée sur un motif doré brodé à la main. Suis ressortie dans la chaleur de ce samedi, j’ai grogné en croisant des touristes chargés de leurs sacs de courses chics. Bref. Suis rentrée. Me suis allongée pour suivre Emma.

Ce matin quelle idiote, en entrant dans l’exposition au Louvre ( expérience de la nature/ Rodolphe II ) me suis dit que j’aurais pu proposer à Anne. Mais l’idée m’est venue à 8h15 exactement, juste le temps de trouver par bonheur un vélo et d’arriver avant 9h. L’exposition est petite mais belle. Je note des noms inconnus , graveurs et orfèvres , etc.

Daniel froschl / Nikolas Pfaff / Ottavio Misero i /Hans von Aachen / Giovanni Castrucci / Paulus Van Vianen / Giulio Romano / Ambrogio Miseroni / Roeland Savery / Hans de Bull /Je note Convier les esprits avec une cloche.

J’ai poursuivi ma visite au gré du vent, sculpture française, gisants et chapiteaux, colonnes et grotesques.Personne. Puis, allons par là, les peintures dans des salles désertes . Poussin abandonné de tous ! Caron et les Funérailles de l’amour…. J’avais oublié Le Retable de Boulbon que j’ai dessiné il y a bien longtemps. En sortant je suis allée prendre un café au Nemours assez désert et que j’aime beaucoup . Me suis souvenue qu’après la disparition de Roger, j’allais le Dimanche aux Artistes tenu alors par C et D et commandais un café, une tartine et de la confiture. Idem ce matin.

journal des arts

La leçon de peinture du Duc de Bourgogne
Anne-Marie Lecoq excelle à débrouiller les énigmes.
Dans François Ier imaginaire, elle avait reconstitué le système symbolique de la monarchie dans les premiers temps de la Renaissance française, avec Pierre Georgel, elle avait analysé La Peinture dans la peinture, deux essais brillants qui avaient frappé les esprits par leur originalité.
Cette fois, elle se livre à un commentaire de texte, l’analyse serrée de deux descriptions écrites par Fénelon à l’usage du duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV et espoir de la dynastie, les seules pages d’« histoire de l’art », avant la lettre, qu’écrivit le Cygne de Cambrai.
De 1689 à 1697, Fénelon s’appliqua à former l’esprit de celui qui devait être le meilleur des rois – et qui mourut du vivant de son grand-père.
Fénelon commente deux œuvres de Nicolas Poussin, le Paysage avec les funérailles de Phocion et le Paysage avec un homme tué par un serpent.
Il invente un dialogue des morts : Poussin, mort en 1665, doit expliquer ses tableaux au peintre de l’Antiquité Parrhasius et à Léonard de Vinci.
Pour Anne-Marie Lecoq, plusieurs niveaux de lecture se superposent : une lecture proprement d’histoire de l’art, d’abord.
Elle dégage dans ces textes une vision de l’idéalisme classique, opposant Poussin à Rubens, la France à l’Italie, qui prépare l’émergence du néoclassicisme français avec un siècle d’avance.
Ensuite, Anne-Marie Lecoq donne à lire, et sa démonstration devient passionnante, les sens politiques cachés de ces deux textes.
Elle cite la fameuse lettre, d’une violence inouïe, que Fénelon adresse à Louis XIV, et qui ne fut sans doute jamais envoyée au roi : « Vous n’aimez point Dieu.
Vous ne le craignez même que d’une crainte d’esclave. » Face à un roi corrompu qu’il appelle à se convertir, Fénelon, sous couvert de peinture, souhaite le retour de l’âge d’or, de l’harmonie du Ciel et de la terre.
Ce sera le règne d’un enfant, le retour à « l’enfance perdue », aux premiers âges du monde. Le livre, très joliment édité, avec de nombreuses illustrations qui permettent de suivre pas à pas la démonstration, mêle ainsi art, littérature et politique. Anne-Marie Lecoq a dédié son essai à Marc Fumaroli.
On peut imaginer que l’auteur de L’État culturel et de L’Âge de l’éloquence n’a pas été mécontent de cet ouvrage, véritable fête de l’intelligence et grande leçon d’histoire de l’art.
Langers Pierre

L’Oeil – n° 549 – Juillet – août 2003

Anne-Marie Lecoq, La Leçon de peinture du duc de Bourgogne, Fénelon, Poussin et l’enfance perdue, Le Passage, 2002, 208 p., 25 euros.

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Je voudrais que l’on m’offre un Disque dur externe de 20 teras , histoire d’être à l’aise.

Pendant que je range l’ordi, ce qui prend plusieurs jours, me frotte les yeux panique à l’idée de m’être trompée; j’écoute des concerts ( réécoute concerts ) sur France-Musique . En fait je n’écoute que la radio, que des flots de phrases et très peu de Musique.

j’ai toujours fait comme ça. Peu de musique..

Vêpres de Monteverdi direction Sir Johnny.

La souris a repris vie. La saleté ne voulait plus m’obéir.

Je ne sais pourquoi, même si je m’en fiche, la semaine de Noel/fêtes me met dans une sorte de torpeur.

MT m’envoie un SMS. « Suis à Basquiat , c’est une bombe ». Et pourquoi moi, ça ne m’émeut pas plus que ça?

Je me demande alors comme ça ; à brûle pourpoint quelle est ma bombe à moi… Hum… Hum Et bien répondez… Je cherche et sans réfléchir je me vois devant Poussin. Tu parles d’une bombe. Ben oui sauf que à moi ça fait l’effet d’un tremblement de terre.

Fra Angelico… T’as pas un truc plus récent comme bombe? Peut être dans les livres les volcans? Dans les expos finalement pas souvent de pincement. Zut je ne trouve pas. Avec tous les Gigas qui sont en train de transiter.

L’antiquité; j’ai trouvé; Ulysse. Ben oui. Ulysse, ben oui la mort de Socrate, ses jambes qui lentement s’alourdissent… Ss yeux fixes.

Mes disques externes sont Noir et Cyclope

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