Voici ce qu’il reste d’un torchon que j’avais pris chez une tante que j’aimais bien.
Avant de le jeter j’ai récupéré ces initiales brodées.
Impossible de jeter ce que furent les moments de préparation du trousseau. J’imagine les trois soeurs ensemble cousant comme on l’a vu dans bien des tableaux.
Les trois jeunes institutrices entourent paisiblement leur mère vêtue de noir. Elle porte des lunettes d’écaille . Il fait presque nuit.
La plus jeune , Violette est déjà morte depuis longtemps. Le père aussi. Mal remis, jamais remis lui et sa moustache, de la guerre de 14.
C’est l’ainée , G.B qui va se marier avec L.B.
Alors que les deux autres sont si belles, elle, est plus petite, plus épaisse, et assez laide.
Je trouve émouvant, ce témoignage d’application, de préparatifs au bonheur ( qui eût lieu malgré une alliance “bancale” unissant une fille modeste et un bourgeois).
Ce petit bout de tissu usé , ces heures passées à des gestes qui aujourd’hui semblent bien inutiles.
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