Deux spectacles cette semaine radicalement différents. Opposés.
Mais c’est bête de dire ça. Le premier, Un instant de Bellorini d’après Proust au TGP. Les deux acteurs sont parfaits. Le glissement du récit personnel de l‘actrice vietnamienne évoquant sa grand-mère au récit de Proust parlant de sa grand-mère se fait bien. Honnêtement parlant, qu’on me mette sous le nez madeleine et nems, ne me plait pas trop. Bon. Le banc glisse tout seul de jardin à cour -Ho !!!!! . C’est le décor qui me pose problème. Pourquoi? Parce qu’il est beau. Beau et inutile à mon sens. Trop bavard. Les chaises par centaines comme une église abandonnée puis les chaises verticales comme un mur qui glisse. Oui c’est beau on a vu. Puis cette chambre surpendue dans l’espace. Une échelle. On y monte. On fait semblant de boire du thé en trempant la madeleine ( :(( ) Bon. Puis le cadre de scène. Bazar ça a dû couter des roubles tout ça. Il a de bonnes critiques et je suis peut-être sévère.
L’autre, à la Villette hier soir. Satoshi Miyagi. Nous somme assis au centre d’un cercle dont on a seulement la conscience car on de voit évidemment que 180 degrés. La lumière est magnifique et les costumes blanchâtres aussi. C’est très rigoureux, très dépouillé sans que cela ne devienne une démonstration esthétique ( j’écris en petit à la Bob Wilson pour qu’on ne m’entende pas ). La question qui se pose, c’est le conte , le récit. Un acteur raconte et aussi joue 13 personnages. Les voix, les cris, les bruits sont incroyablement riches.Il n’y a pas de perspective, pas de fond. Les mouvements sont latéraux en arc de cercle. Il y a deux niveaux: Celui des musiciens, celui des acteurs masqués ou non. En plus c’est drôle, la traversée de la forêt avec les animaux-Lion superbe, troupeaux d’éléphants, chameaux-Le tout blanc de blanc pas une couleur. J’adore ( il n’y a que des prtits drapeaux rouge à un certain moment ). J’aime moins les petites attention envers le public quand il y a des mots Français et des petites choses amusantes mais gratuites à mon sens. La pêche au public n’était vraiment pas nécessaire. Mais ce n’est pas grave.
C’est marrant car ici lorsqu’on tente « ça » au théâtre , ça fait travaux manuels.
dans Bonjour Cinema
Bureau des pleurs.
C’est quand je sors du sommeil que c’est plus difficile. J’ai des bouffées de tristesse. Le fait de m’être retrouvée avec mon vélo devant les portes de l’hôpital Saint-Antoine doit y être pour quelque chose. A défaut de décor et de fausses madeleines, je me suis quand même propulsée plus vite que nécessaire dans la chambre où l’on n’a pas voulu me laisser dormir malgré ma demande. Je ne savais pas que ce serait la dernière nuit. Et puis à vrai dire je n’y ai rien compris. Pourquoi ces complications soudainement, l’impossibilité de le voir le lendemain- là de l’autre côté en réanimation à deux pas de moi- après l’appel où il me disait que ça n’allait pas bien. Puis l’hôpital qui m’annonçait le changement de chambre. Je n’ai jamais ressassé et pourquoi ça me prend là, maintenant. Après ces deux ans à travailler ou plutôt à m’étourdir ou bien essayer de m’absorber dans autre chose. Des masses de travail, des peintures immenses, pour quoi faire. Pour me dire, que peindre ça sert à ça. A ne pas vivre et à ne pas voir. A ne pas penser à ce que l’on est et ce qui nous attend. Après Berlin avant Miami-tout est fait-plouf plouf je dirais. Même si j’ai des projets, parfois je me demande si je n’en ai pas assez vu.
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