Me voici bouclée à Vichy après avoir récupéré M. qui nageait dans une eau glauque . Pendant qu’elle rejoignait la rive, moi je parlais à son mari Jean Louis T. qui était dans ma poche bien à l’abri.
Puis l’expédition a commencé. Il fallait se faire à la situation, porter le brassard à croix gammée. Obligatoire. Il était grand comme un mouchoir. Je ne voulais pas le mettre. J’ai tenté de le retourner.Mais on m’a dit qu’on me tuerait et que les temps allaient être difficiles. J’ai croisé Hitler ( et non Pétain qui n’avait aucun rôle dans mon rêve ) habillé en jaune de chrome et très petit ( je pense qu’il était tel que les frères Chapman l’on représenté dans une installation ), il passait sur ma gauche. J’étais épouvantée non par Hitler à qui par la suite j’ai fait des grimaces . Je lui disais que sa svatiska n’était pas neuve, mais très belle. C’était bien là l’horreur: des costumes impeccables, des uniformes sur mesure, même pour le gros Goehring tout en blanc. J’avais peur de tortures. En fait j’étais dans la situation d’un juif persécuté sauf qu’on me harcelait pour être nazie. Je me disais que j’allais devenir squelettique.Bientôt la faim allait faire des ravages. Je ne sais plus. Le salut était très compliqué et je ne voulais pas le faire Je me souviens être allée chez Anne ( je ne trouvais plus la maison et j’ai demandé à des hommes en terrasse. Près de la mer à nouveau, un joli passage avec des maisons et des enfants sont venus vers moi pour m’indiquer la porte. Anne était devenue une collabo dans une maison sublime avec un plafond incroyable. Le salon était une colline , et il y avait là la bourgeoisie de Vichy en costumes propres à l’époque. Moi je voulais avertir tout le monde du danger en montrant mon brassard. Personne ne s’y interessait. A table ( j’ai dû porter une robe longue qui était prête pour moi dans le couloir d’Amiens, j’étais assise à côté du Furher. ( C’est là où je l’ai fait rire avec mes grimaces ) Il y avait quantité de nourriture obtenue au marché noir. Je me souviens ‘un homme qui disait qu’il mangeait autant de poulets qu’il voulait….
Retour hier. La route seule en voiture; J’aime bien. En fait j’aime bien pouvoir m’isoler mais dans la maison ce n’est pas très facile l’hiver. En regardant la vitrine de chez J le libraire, un type me dit que je le dérange car je parle de Clérambault à mon frère. Je lui dis: Je vous dérange ?
Je suis prête à en découdre. Parfois ça me prend et c’est horrible. Je sais qu’il faut que je ma taise mais je continue. C’est nul, bête et injuste. Bref je lui dit que c’est un vieux con.Puis on rit puis je m’en fiche la barbe.
Je prends le Clérambault : “Oeuvres choisies “
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