Libérons les parapluies

Ca a commencé moyen après le portable introuvable.

Il était dans ma poche et je tournais tournais dans l’appartement sans savoir ou chercher. A devenir dingue.

Oui dans ma poche. Après ça a été le porte feuille, et ensuite les clés.

R. qui me demande de chercher des modèles d’épée car celle qu’il a est un vraie et elle est coupante.

Je trouve des trucs de déguisement moches puis décide d’aller au Paradis des enfants riches, Le Nain bleu. Tout ce que j’aime…

Ca me rappelle qu’enfant , j’aimais bien aller au Nain Jaune. Oui ça s’appelait le Nain Jaune.

Et aussi je me souviens mes soucis avec mon “circuit 24” qui n’avait jamais très bien marché.

Il n’était pas grand. Une piste comme ça, que j’avais surélevée avec des bouquins.

Puis, à force de tanner ma mère et le nez toujours dans les catalogues de trucs qu’on pouvait rajouter ( la pompe à essence, les arbres….)… J’avais réussi à avoir des morceaux en plus, des super virages. Et à plat ventre j’attrapais les voitures et les titillais sous le ventre , là ou le contact s’effectuait pas terrible.

Autour , à défaut des trucs super beaux qu’on ne voulais pas m’acheter, j’avais mis les animaux de la crèche.

Pas la peine de rigoler… Même si l’âne était plus petit que ma bagnole, ça animait et puis j’avais fabriqué des arbres en papier et en scotch.

Le petit Jésus ( plus grand que mon âne et que les bagnoles ), mais comme un scarabée sur le dos, même position, je l’avais laissé dans la boite à la cave.

Il avait rien à voir dans mes compétitions

Sur la boite, le circuit avait l’air immense. Les pièces s’assemblaient en engageant des sortes de clous dans des tubes creux…

Bref, le téléphone retrouvé sonne à Madeleine. Il faut remonter place Clichy et signer encore un papier. Puis repasser à la maison, c’est urgent pour que R. signe aussi.

OK. La journée est grillée. Je me rends. Je me calme. Argenteuil c’est rapé.

Il est déjà Midi

Banque encore. Blabla. Tiens et si je réglais ce problème d’assurance, si je payais le gaz qu’ils vont couper, si je postais cette lettre, si j’appelais Paula, . Tous les trucs à la traine.

Puis Nain Bleu. Reçue comme Cendrillon, mais les épées sont nases et chères en une sorte de matière molle. Il y a un arc à deux cents et quelques euros, peut être trois cents, je le soulève, songeuse. J’imagine la tête blonde ouvrir le paquet et chialer parce que ça ne lui plaît pas ce truc équitable ou je ne sais quoi.

…///J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie

le dimanche à la chasse aux lapins avec mon fusil je suis le roi.///


Et si j’allais faire réparer le vélo. Il n’y a plus de freins. Ca commence à craindre. J’sais pas réparer ça.

Le type de Décathlon, fronce l’oeil en regardant la bête jaune et peureuse s’avancer dans l’atelier. C’est humiliant pour un vélo.

Il a l’air vraiment désolé pour moi le garçon. Il soupire, comme un médecin qui ne sais pas mentir. Il le prend dans ses bras et le lève pour l’accrocher. Le diagnostic, je le sens va être terrible.

—Cher?

— Ben…

—Oui mais je l’aime bien. Il est moche, il est lourd

— Faut le réparer vous même.

La solution est de menacer PJ pour qu’il me le fasse.

Farces et Attrapes près du BHV. Je repars avec une magnifique épée dorée et argent à 8 euros. Rue de Rivoli, mon épée à la main ( parce qu’elle glisse dans le sac); j’ai l’air d’un justicier et je chante

J’viens d’toucher l’fond de la piscine… et je me calme en voyant dans du doré qui va bien avec l’épée, un type allongé comme un peau-rouge, avec les pompiers autour.

Après j’ai craché mon chewing-gum , berk et j’ai pensé au type , à son cou que les gars soutenaient.

Je me suis souvenue de la vie, et du soleil et passais alors près du Fumoir. A. en avait parlé. Un thé vert Japonais en terrasse avec le livre de PC que je poursuis avec appêtit

Mais à droite un groupe de mecs ( leur chef et eux qui font une sorte de jeu de piste-genre test de personnalité en entreprise…

Et à gauche un connard qui explique comme il est performant. Gagner en vitesse et en précision grâce à cette façon d’utiliser son agenda en cuir, qu’il range dans un sac en cuir-écrin.

Mes yeux noirs à son égard ont été sans aucun doute interprétés comme une expression d’admiration.

Il est en fin parti en oubliant son parapluie. je me suis dit

—Sauvons ce pauvre pébroc et je n’ai rien dit.

Quelqu’un aura plaisir à en avoir un nouveau

Image 7.png

Retour en haut