Bagouses et violettes

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Hier B2B y est allé fort niveau bagouses et parfum violette. Je suis passée 5 mn après le verre d’adieu de Sacha. Et avant si on remonte la journée à l’envers, passage à la galerie ou je trouve avec plaisir Hub et D. Je fais le chien en aboyant et en marchand à 4 pattes. Et je ne vois pas qu’il y a là la directrice de la Fondation Ricard et un collectionneur à qui Guillaume est en train de vendre quelque chose. Je suis impardonnable. Heureusement que les étudiants ne me voient pas en civil parce qu’ils seraient effarés. Je ne les imagine pas en train de faire le chien en cours et je dirais , malheureusement. Ni entrer chez les architectes du quai Malaquais avec comme arme un poulet vivant et agressif. Il s’agissait de leur balancer et de filer dare dare sans regarder ce qui se passe , sans «  demander son reste » au risque de se retrouver à oualpe.

Bon je remonte. Retour d’Argenteuil où on était depuis 9h le matin avec gants et masques pour manipuler des saloperies et faire des essais.

Je me dis que c’est cela qui serait bien comme expo. En fait travailler à la maison Rouge pendant un mois sans préméditation et tout faire sur place, amener quelques trucs. Je remonte et me lève à 7h, un peu de lecture et qu’ai -je fait la veille. Ah oui ( j’écoute sur FC l’anniversaire du centre Pompidou en buvant une espèce de tisane hand-made thym et citron ). Oui . Le matin VDC puis rencontre avec CS. J’aime bien cette personne. J’ai peut-être été une peu bavarde. J’espère ne pas l’avoir saoulée !!!.La voix oui c’est intéressant. Je repensais à celle de Lonsdale, et aussi celle de Leonard Cohen à la fin. Son dernier album je l’ai déjà dit est très beau. Et ce que je suggérais c’est que la voix parfois nous précède vers la mort sans que l’on s’en aperçoive. Plus grave, ou plus faible. Rythmée différemment. Il y a aussi les voix de notre vie, de notre enfance. Celle de la télé :Jean Topart, Denise Glaser et Jean Christophe Averty, celle de Jean Luc Godard, sais pas. Celles qu’on reconnait immédiatement. Les voix de ma famille? J’entends mes tantes, et ma grand-mère avec son accent du midi. J’entends qui? Je ne me suis jamais tellement posé cette question. Madame Derammecourt, celle qu’on appelait « P’tit crème” et qui parlait si vite et celle de l’infirmière de mon père que j’appelais Croc-Blanc avec son accent Picard.

Nicole me racontait la voix de Chaliapine lorsqu’elle était sur ses genoux et moi j’ai maintenant en tête celle de Christopher Lee et son groupe metal. Et voici Peter Lore, et celle nasillarde de Claude François, et celle de Guy Béart que je ne peux entendre et celle de Brel à laquelle je suis allergique. Celle de Piccoli, merveilleuse, celle de Duras, celle si féminine parfois de Depardieu.

Les voix d’outre-tombe !

La voix la plus étrange car absente était celle des Merlin, un frère et une soeur jumeaux dans ma classe, au cours préparatoire de Madame Delprat et qui ne parlaient jamais.  Mon institutrice de mère réussissait à leur arracher  à peine un souffle. Elle avait tout essayé: Les bons points et les punitions. Rien n’y faisait. Un sourire doux et  gêné remplaçait la parole.L’impossibilité du langage, de la voix, de son propre son.  La voix de Dominique D. enfant mongolienne, fille de la couturière, et qui tirait sa langue énorme, trop grande pour sa bouche et  haussait les épaules quand on lui faisait une réflexion.

Je n’aime pas les voix aiguës. La voix de Jean-Louis je l’adore.Celle de Seyrig, celle de Catherine Deneuve. Là une fille parle à la radio: Atroce. Elle doit être habillée en bleu marine avec un col à rayures.

En parlant de voix, j’avais sur le répondeur depuis un mois, un message de Judith Magre, très gentil message.

Et moi ai-je changé l’annonce su répondeur:  Nous ne pouvons vous répondre pour le moment….

Je crois que «  je vais prendre mon après-midi” ( je viens de parler à JD, le plus vieil ami de R et qui était autrefois à la Comédie Française ). Je l’ai vu il y a 40 ans jouer le Cid, je m’en souviens. Ca me semblait quand même un peu bizarre ces sandales et ce ton !!!!… Mais non, c’était Ruy Blas en 1980. Oh je ne sais plus.

Lire. Bailler après le tennis de ce matin où j’ai bien fait d’aller malgré le signes avant coureurs de la grippe. Ca va mieux.

—Non. Je suis  simplement resté allongé dans ma chambre. Cela m’arrive quelquefois. La dernière fois c’était à Berlin, où j’ai gardé la chambre quinze jours sans interruption. Je n’étais pas malade. Seulement quelquefois je n’en peux plus. Il y a plusieurs choses que je ne supporte pas-entre autres ma façon de sourire, et puis cette voix cachectique avec laquelle je m’adresse aux gens. Dis-moi, vous ma supportz, ma voix? moi, elle m’énerve. Ce n’est pas la mienne, c’est comme si quelqu’un d’autre était dissimulé à l’intérieur de mon corps et se mettait à parler. parfois je pense que ma voix pourrait être claire si elle passait pas un autre larynx, pure comme celle d’un ténor. Vous comprenez? Je ne suis pas comme les autres.

Premier amour / Sandor Marai

16h15 j’te crois pas.

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