Tableau retourné

J’étais effrayée Samedi soir en regardant pas la devanture de la Mascotte trois enfants plongés dans leurs trois téléphones. Les adultes n’échappent pas à la règle, je dois dire que moi non plus. Parfois il est vrai que l’on trouve des choses sur Instagram ( Ma chère chapelle ND des fontaines postée par Eric de Chassey qui nous fait -MERCI- grâce de sa vie privée, des éditeurs des musées, etc …) Mais on se laisse embarquer dans des réels plus que réels parfois dans leur pathétique et on regarde ça comme on regarderait avec répulsion un accident au bord d’une route. Voyeurisme total, masochiste. Nos pires instincts prisonniers souvent de ces images. Récemment j’ai croisé le pire: Une femme en gros plan et dont ou pouvait voir dans les larmes et par la bouche ouverte, les deux dents qu’elle possédait . Elle répète : » Dis moi que tu m’aimes toujours, je t’en prie  » . C’est affreux. Il y a un type qui me hérisse. Il doit avoir dans les 70 ans et se filme de près souvent torse nu, ou en maillot de bain en train d’arroser son jardin . Il est très ostensiblement homosexuel et commence toujours ainsi: Coucou les amis ! dans un excès de bonne humeur puis il ajoute Ben oui c’est moi !en faisant rouler des gros yeux. Atroce. puis Oh Lala! . On peut voir sa maison près de Saint Tropez et si on cherche- ce qui au fond nous est complètement égal -on apprend qu’il était coiffeur de star. Si je suis moins sévère et moins méchante je me dis peut-être que ce type est très seul et que se filmer compense. Il y a aussi cette dame dans son appartement chic au goût plus que douteux, elle est habillée en blanc-des trucs de vieille belle dirais-je, de vieille bourgeoise, et va déjeuner au Pré Catelan plus souvent que tous mes « moi » réunis. ( jamais allée je crois ). Elle est joyeuse ( excès de bonne humeur bis ) et on dirait qu’elle est ivre avec son chat ou chien je ne sais plus, hideux. Le plus insupportable généralement c’est cet excès de bonne humeur qui cache la solitude, la peur de mourir davantage, me dis-je, que la bêtise. En matière de bêtise il y a le peintre TL que l’on voit nous parler avec suffisance de ses oeuvres dans son atelier de Paris ou Los Angeles et parfois dans un lieu ou il donne au Maroc ses master classes. La c’est autre chose: C’est la vacuité, l’autosatisfaction, les poncifs propre à l’activité du peintre et sa représentation. Dans le genre content de soi il y a YM qui s’appuie sur son nom de famille pour nous transmettre des banalités sur l’art, les artistes dont le sus-cité TL . Je préfère au fond le coiffeur de star et la vieille belle! Une découverte: un groupe de ce que je croyais être russes mais ils sont polonais. Ils sont cent pour 100 déglingue, et entrent en scène en général en sortant d’on ne sait où par un portillon. Ils marchent à la queue leu leu, lèvent l’index. Sur la palissade on peut lire parfois MONACO ou CHANEL ou des trucs ayant un lien avec le luxe. Ils ont des manteaux de fourrure . On dirait que tous ont choisi les pire vêtements qu’on trouve dans les friperies. Ils ont des têtes de taulards, de paumés …. et une voiture bleue pâle pourrie. Je serais tentée de penser que quelqu’un mène la danse et ce pourrait être le plus jeune qui a le crâne rasé. Me dis que peut être c’est un artiste qui a créé ce groupe qu’il ferait jouer et filmerait. J’aime bien, c’est assez poétique au fond, c’est assez joyeux et tellement peu correct. Exemple: On voit un couple et celui-ci croise un homme. L’homme bouscule la fille. Contre toute attente l’homme du couple qui est fâché ne file pas une trempe a l’importun-bousculeur mais à la fille à qui il colle une beigne. Ca me fait vraiment rire. Les videos ne durent même pas une minute. J’aime aussi toujours voir les Deschiens. Et je regarde volontiers les cours de danse classique donnés par de grands maitres ou des chefs d’orchestre au travail . Il y a aussi le prince Stash fils dandy de Balthus qui se représente toujours dans un château-le sien en Toscane/ Il le fait visiter pour environ 300 E par personne -ou au Grand Chalet ou la demeure d’autres amis. Il est quelque peu agaçant et sententieux, féru d’occultisme et collectionneur d’objets. Je ne pense pas qu’il ait fait grand chose d’autre que d’aller ici et là accompagné de célébrités. Ceci étant dit je préfère être fille d’un entrepreneur BTP ayant commencé ajusteur, que fille de Balthus Klossowski de Rola ( que j’ai rencontré à Rome …. Je regarde des interviews. Dali est quand même incroyable dans ses déclarations folles. Ca fait du bien. On ne rigole plus tellement; Tiens je vais regarder ce qui s’est passé hier aux Abbesses pour les 40 ans du mariage de Coluche et Thierry le Luron.

Ce matin imprimerie. Tiens le Louvre m’invite à travailler avec la chalcographie. Chouette. Puis ce midi j’ai manqué de courage pour aller à l’atelier où je sais ce qui m’attend. Il fait un temps splendide et me voici écrivant sur mon lit. Je vais poursuivre ma lecture et apprendre ce qui se passait au camp des Milles.

je regarde « Tableau retourné » de  Cornelius NORBERTUS Gijsbrechts.

Samedi-dimanche

L’homme qui n’était pas Erich Von Stroheim

J’ai repris les cours du Samedi matin avec Maitre Liu. C’est un peu toujours la même chose mais bon. Le Mardi et le jeudi si je suis à mon atelier je vais au gymnase Marcel Cerdan ! Mais il me manque quelque chose de plus physique que ces séances de Pilates. Je commence à sentir mon corps, à y penser à grimacer parfois. OUI Oui je sais !!!!La piscine ça me dégoûte un peu. le tennis que j’aimais tant, c’est fini. ( genoux hum hum ) et savoir prendre du temps pour autre chose que le travail.

Presque terminé les Enfants Oppermann, qui est disons le un livre déprimant. Déprimant parce que l’on ressent bien les douleurs et les humiliations, la peur surtout, le désespoir et l’impuissance face à la bêtise, à l’irrationnel, au mensonge. Bon , je file . Saison des sauvegardes les disques durs turbinent .

Parfois dans la rue ou dans le métro on se retrouve face à quelqu’un qui vous sourit. c’est surprenant et on esquisse un petit sourire en réponse à ce signe de … je ne sais pas, de sympathie, de connivence ( et pourquoi? ), de reconnaissance ( je vois qui vous êtes, j’aimerais en savoir plus sur vous… ) Ça m’est arrivé tout à l’heure. Deux adolescentes face à moi, assises dans le métro m’ont souri. La première question que j’ai eu envie de leur poser était: Comment vous voyez-vous dans 10 ans. Puis j’ai poursuivi ma lecture, dit au revoir d’un mouvement de tête et suis descendue. Il y a tant de moments où j’ai envie d’écraser mon poing sur le nez de mon voisin, de lui crier que je le déteste sans pourtant le connaitre, que cela- ces petits signes réservés mais existant bel et bien – fait vraiment du bien je trouve, remonte le moral. Café à la Mascotte. J’aime bien cet endroit, quelques courses pour demain et galerie où j’ai RV avec une fille qui veut faire une interview. Sympathique et intelligente, elle parle de Lugano que j’avais quitté 1 h auparavant, me semble t’il car la famille Oppermann se réunissait dans une maison près du lac vers la fin du livre. Nous parlons de Giogio Strehler car elle habite sa maison .

Hier restaurant chez Camille rue des Francs-bourgeois. Le cadre est sympathique, un brin touristique et la bouffe n’est pas terrible: Je cherche encore dans sa cachette de salade, le poulpe de ladite salade, il est écrit » salade de poulpes  » et non salade aux poulpes.L’ animal est si discret qu’il en deviendrait invisible. Le tataki de thon trop épais à mon gout et trop de sauce crémeuse sur les haricots verts. Mais c’était sympa avec I qui nous a avoué avoir tictic 😂 avec Regis Debray. On a ri. J’ai regardé des photos d’une expo en cours en hommage à ce dernier . Bof Bof. pas mal de trucs datent évidemment, Cremonini que je n’ai jamais beaucoup aimé entr’autres

Apres les enfants Opperman …

(Lorsque Lion Feuchtwanger publia Les Enfants Oppermann en 1933, il avait déjà quitté l’Allemagne et vivait à Sanary-sur-Mer. Il déclarait vouloir avec ce roman « informer le plus rapidement possible ses lecteurs du vrai visage et des dangers de la domination des nazis ». Écrit en temps réel pendant que les nazis consolidaient leur pouvoir, ce grand livre montre la chute de l’Allemagne de Weimar à travers les yeux d’une famille juive bourgeoise, d’abord incrédule en raison de son statut social et culturel, puis choquée et paralysée par une idéologie qui leur est incompréhensible. Ce roman, traduit en français à sa sortie mais indisponible et introuvable en France depuis la Seconde Guerre mondiale, est internationalement reconnu comme l’une des œuvres les plus percutantes et lucides sur la montée du fascisme. Un grand classique de la littérature allemande sur un sujet qui reste aussi important et actuel qu’il l’était à l’époque. Un roman visionnaire dont le sens dramatique n’a pas diminué et dont la force ébranle le lecteur. Source : Édition Métailié)

… j ‘ai entrepris la lecture de la biographie de Lion Feuchtwanger, Le diable en France. Je regarde aussi le site de la ville de Sanary.

« Ce qui distingue peut-être le plus Lion Feuchtwanger de ses compagnons d’infjortune, c’est qu’il a su s’adapter à l’émigration : il n’était pas amer, il ne se plaignait ni de l’incertitude de son existence, ni des privations, ni de la « nostalgie du cœur en exil, du déracinement, de l’angoisse nerveuse de se trouver apatride » Thomas Mann Et pourtant, il aurait eu largement matière à se plaindre : auteur juif allemand de renommée mondiale grâce à ses romans Jud Süß(1925 ; version française : Le Juif Süss, 1929), Erfolg (1930) et Der jüdische Krieg (1932 ; version française : La Guerre des Juifs, 1933), il se trouvait justement aux États-Unis pour donner une série de conférences quand il eut connaissance de l’arrivée au pouvoir d’Hitler le 30 janvier 1933. Peu de temps après, des troupes SA saccageaient sa villa de Berlin et le 10 mai, ses livres étaient brûlés sur le premier autodafé nazi. Sur la première liste d’expatriation publiée par le journal Reichsanzeiger en août, le nom de Feuchtwanger figurait à la sixième place – une distinction honorable qui signifiait cependant le retrait de son titre de docteur et de sa nationalité, la confiscation de ses biens et, surtout, la perte de sa bibliothèque et de manuscrits précieux. Feuchtwanger ne retourna jamais plus en Allemagne.

Reprise

Sa première réaction fût que non, ce n’était pas l’homme que je citais qui se reflétait dans miroir. « Je ne crois p… » avais- je commencé à dire mais je n’avais pu terminer ma phrase.
C’est Erich von Stroheim. Il a une moustache .

Mieux valait le laisser affirmer, confirmer, appuyer ses certitudes. Éric von Stroheim, une moustache? Comment dire??? Dans mon esprit se sont empilées des images de l’acteur -oui -mais aucune moustache à l’horizon. Sunset Boulevard , pas de poils. La grande illusion , pas davantage .Moi je parlais de cette affiche dessinée par Magritte. Un homme – Léon Degrelle ( Une affiche de 1937 que Magritte réalisa pour le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, Le vrai visage de Rex, nous en indique le contexte. Membre du parti communiste belge depuis 1932, le peintre s’oppose au parti d’extrême droite de Léon Degrelle. » ( transfuge / Redécouvrir Magritte ) .

Je me suis fait la réflexion suivante: Je ne suis quand même pas cinglée, c’est l’image d’Hitler là , dans le miroir. Je ne suis effectivement pas zinzin. C’est un trait de caractère étrange que l’affirmation coûte que coûte. Je remets donc ce cher Erich dans sa boite et lui proposerai un jour un rôle avec une belle moustache. Promis.

Cela c’était à Bruxelles. Je suis contente de l’exposition. Et j’aime l’appartement du Quai du commerce.( entre parenthèses il y a une horrible fresque en hommage à Chantal Ackermann un peu plus loin. Une Jane Dielmann peinte ). J’avais alors ce que j’appelle le tangui tanga. C’est très désagréable ça ne m’arrive pas très souvent ( une fois seulement et tout avait chaviré, c’était effroyable ).C’est angoissant le manque de stabilité et la sensation de vertige . Donc j’avais lu sans beaucoup me promener. Quand même une visite au Musée qui me guérit toujours de tout. Je me suis promenée très tranquillement en prenant bien mon temps. Un vrai délice. Me suis arrêtée devant ce portrait, amusée par les chats étranges.C’est bizarre non? Presque moche. Un rébus, un nom propre caché? Un code? J’ai photographié le cartel mais c’est tout flou et je ne sais plus de quoi il s’agit. Il y avait peu de monde ce qui est infiniment agréable. On a passé de bons moments à Bruxelles avec des gens sympathiques. Ca me semble loin, aussi loin que la montagne et la plage, que le petit hôtel en bord de mer aux Saintes Maries, que la Sainte Victoire là toute proche au dessus de nos têtes. Je passe l’année à attendre ce départ vers le hameau, à partir le coeur léger au volant de la voiture pleine. Plus que 8 mois !!!

Sur mes dernières photos on voit Laurence BD et TB derrière elle. C’était une belle soirée. J’ai récupéré le dessin acheté à Olivier G. Puis on a bu un verre en terrasse. Je pense qu’à présent les terrasses c’est fini. Trop frais. J’ai l’image d’un chat ( encore ? ), d’une gravure bizarre 1624- l’auteur est Daniel Cramer , une emblème : dans un cercle où est écrit SIC ALOR on voit un aigle dont le corps est un coeur ailé fondre sur un coeur blessé entouré de pieds et de mains à stigmates (?). Au fond, un petit paysage, un pont à 3 arches et une barque. Il y a d’autres gravures, toujours avec un coeur: une bête à cornes munie d’un soufflet pique un coeur dont s’échappent des batraciens . Au loin, deux petites maisons. Le texte: Parturiunt. Emblemata Sacra (1624) by Daniel Cramer is just one of many emblem books published between the 16th and 18th centuries. At a time when literacy was still low, they mixed detailed religious symbolism with recognizable objects from the everyday to offer a visual component for the textual stories. Cramer, a Lutheran theologian from Germany, was especially drawn to the heart. Moving away from the Catholic Church with its belief in an actual transformation of the host into the body of Christ during communion, this heart was more a symbol.

Ensuite il y a une peinture commencée cet été puis la photo de Sarkosy accompagnée de la légende: 5 ans de prison. Un timbre bleu qui figure un visage entouré de motifs art déco, En allant à Saint-Ouen hier et en sortant du métro Garibaldi, j’ai photographié dans le parc le Mémorial de la déportation des juifs de Saint Ouen. Je lis ce que je n’avais pas fait sur place: 49 ans, 51 ans, 15 ans, 10 ans, 7 ans, 9 ans, 5 ans.. Effroyable . Je relis Les enfants Oppermann, il ne m’en restait pas grand chose bizarrement. J’aime beaucoup ce livre mais il ne rend pas joyeux. En poursuivant mon chemin j’ai photographié des nus académiques: Deux sculptures sans grand génie mais touchantes. J’étais en train d’écouter l’air de Nadir des Pêcheurs de perles, interprété par Simoneau. On est obligé de pleurer tellement c’est beau. J’ai écouté plusieurs versions et celle qui me plait le moins est celle de Placido Domingo. Alagna est magnifique aussi. Michael Spyres je n’aime pas tellement. Todorovitch: Oui !Je fais ma petite tribune des critiques de disques à moi toute seule …

Je range un peu les photos, retrouve le titre du Monde où on apprend que le paracétamol rend autiste-Misère -A Amiens j’ai photographié un mur de briques, des pommes dans un chemin et une feuille avec des taches brunes sur le vert. Côté atelier, après avoir terminé les peintures de cet été, c’est plutôt morose et je m’ennuie terriblement. Je regarde, je regarde, me disant qu’il faut trouver quelque chose qui m’intéresserait davantage. Deux livres importants où qui tombent à pic. Le premier, L’instauration de tableau de Stoichita . Presque fini. Le deuxième que je viens de recevoir: L’hypothèse abstraite ( Elina Gertsman et Vincent Debiais aux presses du réel.

Aller voir la retrospective Orson Welles et l’exposition.Quand ? Pas allés à Chantilly voir les Très riches heures et je ne les verrai donc jamais.

PS résurrection de la souris après passage éclair chez Apple. Nom d’un chien ça été réglé en une seconde. Il faut que je le dise à E.

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