“A la poubelle”

Sur la capture d’écran on peut lire

Il y a de petites surprises. Alors que sur Insta j’indiquais la très interessante exposition Gustave Moreau et le Moyen-âge, quelle ne fût pas ma surprise ( colère ou fou rire ) de voir ce commentaire. J’en ai volontairement masqué l’auteur qui est une autrice ( comme dentifrice ). historienne ) cultivée Je suis absolument abasourdie par ce genre de réaction du temps, de l’air du temps un peu irrespirable d’ailleurs, que je trouve… Affligeant . Comment une personne qui écrit des livres, des articles, etc peut elle faire ce genre de déclaration-café du commerce. Ca me déprime. L’émoji insiste lourdement sur ce dégout. En conduisant j’appelle C et lui fais part de mon désarroi car c’en est un. Ce qui me fait de la peine, c’est que j’aime beaucoup la personne qui a écrit cela. Que dit-on dans ces cas là? Les bras m’en tombent , heu mieux vaut ça que d’être sourd, une hirondelle ne fait pas le printemps ou un tien vaut mieux. Ou ferme ta gueule? ????Bref . Ma réaction écrite n’aurait pas dû être car il ne faut pas céder à la tentation spontanée de la réponse aux commentaires en général. Mettre à la poubelle les artistes me rappelle tout comme vous certains feux, certaines nuits… Qui est le dégénéré de l’autre ?Art dégénéré revival. ? Procès ? condamnation? Morale ? En parlant de cela, ai regardé après la lecture des Mains du miracle de Kessel, un documentaire sur l’histoire de Kersten, le masseur de Himmler

; Pas mal si l’on excepte les reconstitutions ridicules.

La perruche mâle est sortie de sa cage ( le ressort de la porte était cassé) , et elle reste sur la cage !. Journée passée à la compta. Et aujourd’hui même programme. nous nous sommes retrouvés au MK2 pour voir Chimères. J’ai traversé le terre plein de Jaures et en oubliant que les gens qui gisaient là étaient des plus que pauvres , on aurait dit un plan possible d’un nouveau Fahrenheit. Des tas de tissu comme si aucun corps n’était présent, des fumeroles d’aucun volcan, et un homme assis là devant son ” extérieur “, comme le gardien d’un site archéologique. Excellente transition à présent vers le film de Alice Rohrwacher, Chimères que j’ai moins aimé que Lazzaro qui est exceptionnel. Un peu long mais avec plein de moments réussis. C’est fou comme les Italiens sont marqués par l’antiquité comme l’était Pasolini. Des airs de Fellini parfois ( Roma ) …

PARIS QUIMPER/ “Le présent éternel”

Le 18 nous sommes partis pour Quimper voir le spectacle Peter Pan au théâtre de Cornouailles. On avait décidé de rester 3 nuits en Bretagne , et de louer une voiture. Le spectacle m’a plu: Beau et sobre, pas si facile d’adapter cette histoire. Juste avant visite du Musée des Beaux-arts. Une exposition ( une autre à Albi, une autre à la Piscine ) dédiée à l’ami de Joe Bousquet, René Iché dont je n’avais jamais entendu parler. Il y a là autour de l‘inconnue de la Seine, des masques mortuaires ( Eluard, Breton … ) des lettres, des dessins, un portrait dessiné de Max Jacob par Picasso ( moche le dessin ). J’ai photographié son incroyable Guernica 1937 qui est une sculpture étrange et dérangeante, un squelette ni os ni chair mais os et chair tout à la fois.Un petit squelette ( et tiens je repense à cet enregistrement que j’aime tant : la ballade des squelettes je crois de Ginsberg? ). Dans le musée il y a beaucoup d’oeuvres interessantes ( le petit Courbet ) bien mal mis en valeur, des Serusier, Jean-Baptiste Deshays, Boudin ( qui ne m’a jamais passionné) , peinture Italienne et Flamande, tartines mythologiques…. intéressant et bien mal éclairé et accroché. Sur la place de la Cathédrale, j’aime le grand magasin Bouchara.( Grand Bazar en 1900 ). Théâtre et un verre, pas deux. On est Lundi. On ferme. Par bonheur j’avais acheté des trucs aux pommes et nous les savourons dans la chambre d’hôtel. Mardi visite du Musée d’art Breton. Folklore et compagnie. J’aime beaucoup. J’ai prévenu Hertz que je prendrai la voiture un peu plus tard que prévu, et Avis m’appelle et demande à quelle heure je viens. Je n’y comprends rien et me souviens que sur mon adoré????site de la SNCF, après ma réservation un bug m’a avertie d’un problème. De ce fait j’ai loué autrement mais ma réservation a quand même été enregistrée…Pfff. Pénible. Bref à nous les routes dans la Fiat 500 orange belle comme un jouet. Il pleut sur la route de Locronan où j’avais accompagné il y a 1000 ans R sur le tournage de Chouans…

A la maison le parquet craque un peu partout. J’ai écouté la respiration de mon frère au travers de la porte ce qui a arrêté ma lecture de Modiano. Je l’ai suspendue aussi au moment où il parle du Temps des rencontres. Ce terme m’a semblé juste. Je disais l’autre jour à R mon peu de souci à “rencontrer” des gens. Finalement mon peu de curiosité d’où ce peu d’intérêt pour les dîners, la conversation etc. Ecouter, mais pire parler à des gens qu’on ne reverra sans doute jamais. J’exagère sans doute. C’est vraiment resserrer le cercle, réduire la voilure pourrait-on dire et peut-être tout simplement vieillir. Je me suis presque esclaffée page 34 car j’ai eu l’impression d’avoir déjà lu celle ci ( ce qui colle assez bien avec les réminiscences fantomatiques de Modiano, le livre lu ou pas, le récit qui existe ou non… ) alors que ce livre vient de sortir, que c’est un cadeau qu’E a reçu et qu’elle me l’a prêté. Je dois vérifier car dans ce passage il s’agit du Turc amateur de danse et dans l’autre livre le nom de ce dernier était écrit en tout petit. Je l’avais déchiffré et soudain fait un effort de mémoire comme on dit car ce nom me disait quelque chose mais quoi? Souvent je dis: Attends, ça remonte, comme un poisson d’un autre âge qui se serait caché au fond des mers. Ca remonte et ainsi Matatias Mouillas qui est mon seul point commun avec Modiano était “remonté”, resté flou jusqu’à présent et toujours flou d’ailleurs. L’homme qui apportait des pâtisseries aux acteurs après le spectacle. Je cherche. Oui j’avais noté la le 26 novembre dernier alors que nous étions à Viviers: Donc , au moment où Modiano parle du souvenir qu’il a d’un homme au nom Turc qui dans les années 60 donnait une fête chez lui pour les danseuses et les danseurs (Noureev, Béjart, Babilée, Yvette chauviré , etc…)/ PS Je dois demander à Jean G…./ puisqu’il est écrit au stylo à bille bleu dit Modiano: 11, quai de la Gironde 11 ème arrondissement/ amram R.Combat 73.14/ ( sais pas ce que ça veut dire ) Mouyal Matathias…. Et pour m’assurer que ce souvenir était bien réel, j’avais cherché dans un annuaire le nom et l’adresse de cet homme,Mouyal Matathias! Mon sang ne fait qu’un tour car soudain je me souviens de Roger, hilare répétant en imitant une voix et un accent: Mouyal Matathias. Mâttttathiâssss Mouyâlllll…

(“Depuis 1949, le Parisien Matathias Mouyal va chaque soir au spectacle. Et retourne voir inlassablement ceux qui lui plaisent. «J’ai assisté 25 fois au “Don Carlos” monté par Margarita Wallmann, 50 fois à Jeanne au bûcher’, avec Jean Vilar. Les artistes m’avaient surnommé Le Fidèle”. Comme les autres «accros» du chant, cet ancien chef comptable fréquente assidûment loges et coulisses, en fin de soirée. Avide d’autographes, de dédicaces et de photos avec les stars. Parfois, la constance ou l’insistance lui permet d’accéder au rang d’ami “( dans un article: Les groupies des divas )… Ça y est je me souviens! Il apportait aux acteurs dans leurs loges et dans celle de Roger des délicieuses pâtisseries orientales . Ce dernier les rapportait à la maison et à ma mine étonnée me disait: —C’est de la part de Matathias Mouyal ! Mâttttathiâssss Mouyâlllll !!!! et on riant en léchant nos doigts plein de sucre. )

Voilà. J’aime beaucoup ce livre, LA danseuse et commence a ( je crois) réellement apprécier Modiano.

GRIS ( plus maintenant )

Je termine l’examen des dossiers pour Science Po demain. J’avoue que c’est un peu barbant. Hier projection du film de Julie Delpy / Les Barbares / et je trouve que traitant le même sujet ( les Syriens qui arrivent dans un bled Français et ici en Bretagne ) , il est plus riche, moins compassionnel, moins poncif que The old oak de Ken Loach… J’ai ri et j’ai pleuré aussi. Bref un bon moment même s’il n’y a pas encore le son, la musique et l’étalonnage. sans rapport avec le film lui-même , j’ai beaucoup ri aussi côté technique avec les fonds bleus et surtout la jambe bleue qui sera transformée en absence de jambe et prothèse. Ensuite j’ai filé à la galerie, retrouvé les autres à la pizzeria de la rue de Granvilliers (?)… Bonne.

On a papoté, je n’avais pas envie de travailler, envie de rien d’ailleurs, faire comme le matin le trajet de retour en vélib. Regarder Paris, savourer les ponts, passer dans des coins que je ne connais pas, regarder le chantier de Notre Dame. Oui. Non. Tiens je n’ai pas vu Sophie Calle. Je vais voir Sophie Calle. Me dis que les touristes doivent être contents de ne trouver dans le musée que 3 oeuvres du “Minotaure ” !!!!. Bref. Parfaitement maitrisé tout cela, parfaitement mortifère ou morbide. J’en ressors déprimée !!!! Même si l’expo est parfaite et parfaitement narcissique . En regardant le mur Guernica ( Bof bof , sur une surface égale à l’oeuvre de Picasso, assembler les oeuvres des amis. ) Le soir je demanderai à R. en mangeant des très bonnes crevettes avec du riz au cumin, pourquoi je ne fréquente pas d’artistes . Pas vraiment. C’est bizarre quand même et ça a toujours été comme ça. Bref.

Je reçois une ( deuxième ) couverture en cachemire de H&W. Et je garde l’emballage du gros livre pour faire ça. RV avec Paini pour Art Press et demain pour le Monde

Je poursuis la lecture ” Les mains du miracle ” de Kessel. C’est quand même une incroyable histoire que celle du masseur de Himmler.

A l’INHA je me réjouisssais d’une conférence sur les figures cachées dans le peinture des cheveux de la Renaissance. C’était ennuyeux et peu convaincant avec très peu d’exemples et à mon sens un éloignement du problème esthétique vers le sujet moral. ( les cheveux et le plaisir, le lieu de l’érotisme ) . En plus le type parlait mal Français et c’était pénible. Emanuele Lugli (Stanford University), Démêler l’évident: sujets cachés dans les cheveux. Séance proposée et introduite par Antonella Fenech (CNRS/Centre André Chastel)

En ce moment je m’ennuie et je ne veux pas avouer que seul le fait de peindre me délivre de cette fatigue ( on vit trop longtemps !!!! ).

J’aimais bien Guy Marchand.

Soirée CRASH avec Bas Nylon. Papotages et hier Vendredi arrivée à 8h à Argenteuil, aller chercher S. Puis aller chercher EL pour l’entretien dans le Monde; L’après-midi je passe voir des étudiantes aux Beaux arts.

lecture (s)

j’ai commandé pas mal de livres de Carlo Ginzburg et autres choses

Le fromage et les vers

Mythes, emblèmes, traces : Morphologie et histoire

Rapports de force

Nulle île n’est une île 

A distance : Neuf essais sur le point de vue en histoire
Peur révérence terreur: Quatre essais d’ iconographie politique
SEBALD /La Description du malheur: À propos de la littérature autrichienne
Campo Santo
Vertiges (Lettres allemandes)
Balzac /Voyage d’un moineau de Paris

Décembre

G. m’envoie mon passé et il s’agit ici d’une photo prise par Lartigue . On s’envoie des petits messages avec Rurik en se disant qu’il serait bien de se voir avant….

Les peintures sont terminées et j’en commence deux autres. Sans chauffage jusque hier mais ce n’est pas si grave. Vérification de la chaudière. Elle en avait besoin. L’or (!) est arrivé et on va pouvoir terminer les céramiques. J’ai reçu les (plus de 100 dossiers ) pour science PO et pas encore commencé à regarder. Allée à Sciences Po pour écouter un collectionneur de dessin ancien qu’on aurait cru échappé d’un roman du 19 eme. Diné avec LBO. Ecouté hier l’émission d’Etienne Klein ( qui m’agace un peu ! ) , et son invité était très interessant: Alexei Grinbaum: Que devient la parole lorsqu’elle cesse d’être humaine ? Que penser de notre situation technologique et métaphysique, politique et poétique, dans un monde où nous n’avons plus le monopole de l’expression linguistique ?Alexei Grinbaum Philosophe de la physique, chercheur au LARSIM/CEA

Commencé et terminé Rue des boutiques obscures. Je n’ai jamais vraiment lu Modiano. ( oui lu et c’est comme une brume qui se dissipe immédiatement. Plaisant mais je ne suis pas une inconditionnelle ) Passée aux Beaux-Arts pour la conférence sur Gina Pane. Filé vite.

Je marche le plus possible et j’aime bien ces moments dans le froid, dans la nuit qui vient de tomber, même si parfois une certaine tristesse me tombe dessus dirait-on. Non, elle ne tombe pas, elle s’insinue, comme lors d’une perfusion . Ca chauffe puis s’estompe. Je regarde des vitrines, les fleurs lumineuses des galeries Lafayette, l’énorme papillon affreux chez Dior, le sapin blanc quelque peu pathétique et mité sur le triste parvis de la gare d’Argenteuil. Quelques boules qui seront dérobées et que regardent les trafiquants de cigarettes avec leurs trottinettes. Ouvre un oeil vers 3 h du matin prête à m’activer, me recouche, en ouvre un autre vers 5h. Je déteste l’hiver. Rêve: C’était magnifique l’architecture de ce bâtiment-musée de la guerre à 50 km d’Amiens dans un village que je ne connais pas. Comme une grande maquette grise ( pendant que j’écris R. me commente une image des yeux de la Joconde imprimée dans le Monde :Hyper cholestérolémie/ pour un dépistage précoce. Que vient faire la Joconde dans cette galère? Mystère. Donc mes bâtiments gris devant lesquels je me suis garée et à chaque place il y avait un gardien en faction. J’ai repris la voiture puisque j’y étais autorisée et je me suis retrouvée devant une pente qui en fait était l’amorce du pont de Brigadoon !!! MA brume est donc normale et le décor qui semble peint aussi. Acheté un Joseph Kessel qui parle du masseur de Himmler.

Le rémora poisson suspect à voix haute. Se fixe au ventre de requin. Entouré d’un halo. Bataille d’Actium/ Octave et Marc Antoine/ Ralentit le bateau de Marc Antoine. D’ici je vois la photo d’un moustique sous une loupe. Je regarde la photo de Roché avec un oiseau sur son crâne ( c’était tout à l’heure en regardant les numéros des Cahiers de l’Herne -Michel Onfray en a un !!! Qui l’eût cru. ?

Lundi j’irai à l’INHA pour une conférence sur les figures cachées dans les cheveux:18h à 20h, Galerie Colbert/INHA, Salle Vasari : Emanuele Lugli (Stanford University), Démêler l’évident : sujets cachés dans les cheveux et Vendredi 15 décembre 2023 de 18h à 20h, Galerie Colbert/INHA, Salle Vasari : Séance spéciale “Hommage à Daniel Arasse”

Demain Unesco , invitée pour un symposium Picasso et parler (?) de Guernica.. Hum hum

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