Apres Noel

Pour taquiner P. je lui demandai hier s’il aimait Huysmans. Il a froncé les yeux et plus réactif, son voisin de bar m’a dit:

—C’est la Guadeloupe ..

Il m’a fallu une seconde pour comprendre qu’entre Huysmans et Miss France, il y avait de sacrés points communs.

J’écris à MT, photographe dont m’a parlé A.

Bonjour Marc
Nous avons parlé de vous avec Anne la semaine dernière et de fil en aiguille photographique si on peut dire , j’ai vu la ( y en a t’il d’autres? ) photo de Thomas B. 
Il faut vous dire que je ne possède aucune  oeuvre, photographique ou autre. 
Chez moi les murs sont … blancs et nus. (Il y a sans doute eu des exceptions. Une photo découpée et épinglée, une carte postale… Je n’aime pas trop les images encadrées genre expo photo!!! Mais là aussi des exceptions ) .   
Soudain je me suis dit que TB que j’admire particulièrement, qui me fait sourire et m’épouvante tout à la fois , serait un gardien du logis parfait! Grognon, emmerdeur et génial! 
Cette réaction face au portrait qui m’a étonnée de ma part  je dois dire fut immediate( et non compulsive) ! anne est témoin! 
Voilà , vous savez tout. 
Je ne sais pas si vous avez un tirage et si vous accepteriez de me vendre cette photographie. Quelle que soit votre réponse ce sera la bonne!!!
Bien à vous 
.

Tous les jours travail à l’atelier et réception des grands châssis de chez M. J’en ai marre de peindre au mur et j’ai besoin de peindre au sol également ce qui me permet des hasards. Lecture d’un polar sans intérêt . Départ pour A. le 22 au matin et passage chez l’Huissier. Puis visite du Musée de Picardie avec MT. C’est très agréable, nous sommes seules. Nous allons chez M. C et R arrivent. 23 Décembre. Promenade dans Amiens, marché, et Cathédrale. Il ne fait pas trop mauvais. On lit. On papote. On va marcher vers les étangs et on regarde tous les jardins ouvriers près de l’aire je crois. On passe chez A; qui a vraiment une maison incroyable avec un étang et tous ses canards et autres volatiles. A côté il y a des moutons. . C’est très beau. Il brûle du bois, le chien court comme un fou. On est hors du monde. On repart en passant par un petit pont glissant. Réveillon tranquille et plaisant. Le Blanc de Pastoureau, le livre de Fabius sur les polyptyques, un autre sur l’ombre de … Je ne sais plus que je connais. Le 24 ressemble à un 24 ! Nous allons marcher le long de la Somme. Il y a là les Hortillonnages et toutes ces maisons un peu désuètes auxquelles on accède grâce à des petits ponts fermés par des grilles. La villa Mimosette me plait, ainsi qu’une maisonnette au loin. C’est un gite qui se loue avec une barque. C’est trop beau. La nuit tombe, les oiseaux volent en V. On passe par Saint-Leu absolument désert. Je serais bien allée à la mer même si le temps n’est pas terrible, le 26, mais MT veut rentrer. Retour Paris.

J’ai donc travaillé tous les jours à A. Je ne me pose pas trop de questions, même si je m’en pose quand même quant à une audace qui me manque peut-être et le fait de ne faire que peindre en laissant de côté les films. J’ai envie d’entreprendre quelque chose de différent mais ne sais pas bien quoi. Je regrette ces moments dans l’usine quand je préparais…. Je ne préparais rien du tout mais laissais faire, et donc faisais, sans préméditation ce qui est devenu “Les Fausses Conférences “. Pas un chez d’oeuvre mais beaucoup de plaisir et d’amusement à filmer tous les jours.

Suis retournée voir Marclay et aujourd’hui Paris/ Pas d’atelier / et sans doute une expo au BAL . L’ordi est arrivé. Dire que je n’ai toujours pas essayé le video projecteur que j’ai acheté cet été!!!.

J’ai commandé Guerre & Guerre et le journal de Samuel Pepys.

Dimanche ( lequel? avant Noel …)

Voir l’expo Kokoschka un dimanche. Donc réserver ? Et si je ne le fais pas, je vais rester enfermée toute la journée c’est certain. Il ne reste que 13h30 et c’est parfait. Arrivée sur place, pas un chat. pas la queue, rien. On ne me demande pas les réservations. Zut la carte culture ne marche pas, la maisons des A, si -donc prendre une seule place. Alors qui peut comprendre que Kokoshka seul, c’est complet -donc pas possible d’acheter un billet-mais que Kokoschka + l’autre expo, c’est bon. Je deviens dingue, m’énerve, suis face à un mur. Et je dois acheter un billet plus cher évidemment. C’est le principe qui est désespérant.

Bref. Pas beaucoup de monde donc pas complet. Beaucoup de plaisir à voir l’accrochage sobre. Je me fais la réflexion que c’est étrange ce tableau sur un mur peint en noir. Et je lis que les oeuvres sur fond noir sont particulièrement importantes. Bon… Soit !En l’occurrence, ici je crois que c’est le premier tableau. Le portrait d’un acteur. Je fais pas mal de photos de ces portraits aux mains monstrueuses. Des détails aussi, des matières. C’est une peinture nerveuse, on a l’impression qu’il peint en apnée puis reprend son souffle lorsqu’il le peut. C’est assez impressionnant. Comme je ne connais finalement pas grand chose à l’oeuvre,( me suis surtout intéressée à La poupée qu’il avait commandée, objet assez terrifiant je dois dire. Il y a comme un suspense ( quand on sait qu’il est mort en 1980 et né en 1886 !! ) on se demande jusqu’où cela va aller. C’est assez monstrueux et assez fascinant je dois dire. La toute fin m’intéresse moins, les paysages pas beaucoup, mais c’est quelque chose !!! Je souris en médisant que les commanditaires de portraits ont du faire la gueule envoyant le résultat !!! Certains ont refusé non seulement le tableau mais n’ont pas voulu payer. Il est vrai que si on tente de se restituer, cette peinture puissante est barbare. Café au palais de Tokyo. C’est drôlement moche le restau précédé d’une sorte de ” cafétéria “qui semble inspirée d’un numéro de Modes et travaux des années 50. Affreux. Et la musique italienne je l’adore, mais si fort non. Mais je m’étais déjà fait cette réflexion la dernière fois.

En parlant ou reparlant de La peinture à Dora , j’avais été étonnée lorsqu’il est venu à mon atelier, que Fabrice Hergott ne connaisse pas ce livre de F Le Lionnais.

Retour. Un bus dans 30 mn. Ben tiens. Hop un taxi passe et je le kidnappe.

Nouvelles de G. Pas terrible. comment cela va t’il se terminer…

Je farfouille dans l’ordi et ouvre Da Vinci que je ne connais pas. Reprendre FCP.? Et que monter. J’ai réuni les bouts de films de BB; Mais je me demande si ça a un réel intérêt. Il faudrait tout refaire, ou plutôt tout commencer, dans un studio. Et les séquences ” bar” pourraient s’intercaler de temps en temps.

Je me dis des trucs et puis je les oublie. Ah ou, je pensais à ce tableau de OK où il désigne du doigt sa blessure de guerre. Repende à son crâne rasé, puis à ses photos en uniforme, à cette vie si longue et la possibilité qui existait de le rencontrer avant 1980. Je pense qu’à l’époque, cette peinture m’aurait fait fuir. Elle n’est d’ailleurs pas loin de le faire mais elle me fascine. Suis dans le doute nouveau de me demander si je ne devrais pas, de manière générale arrête mes peintures plus tôt.

Agenteuil sinistre . Froid et humide

Tuer Noël

exposition Christian Marclay

Je venais, en fin de matinée, de quitter AB avec qui nous avons passé un très agréable moment au Fumoir/ Thé jasmin, café allongé X 2 et choses assez délicieuses ( une sorte de brioche cannelle ). Rentrer à la maison régler des choses aussi agréables qu’administratives, marcher sous la pluie, aller à la pharmacie, oublier mes livres à la pharmacie, retourner à la pharmacie. Marcher . Ah pourquoi pas le Centre Pompidou en passant. Je grimpe pour voir Alice Neel qui en fait est au Rez de Chaussée. Erreur Bénéfique qui me permet de voir l’exposition de Christian Marclay. J’ai passé là un très bon moment, et ce que je voyais me semblait frais et joyeux ( contrairement à son voisin de palier dirais-je.) J’aime beaucoup tous ces vinyles, collages, sons, borborygmes, scènes avec téléphone, scènes avec portes ( montage très drôle) , xylographies très fortes et peintures ( le seul petit reproche à mon sens est qu’à un moment de l’exposition les peintures sont un peu “ensemble” . )Il est une sorte de collectionneur, et je suis intéressée par les expo qui évoquent le son, la voix, les cris, sans que l’on n’entende quoi que ce soit. Bref, je dirais que ça fait du bien. En redescendant j’oublie de voir Patti Smith, et j’arrive dans l’expo Neel. Coup d’oeil circulaire sur le seuil:

—C’EST MOCHE.

Je parle de la scénographie hyper plan plan qui dessert l’oeuvre, que du coup je n’ai pas envie de voir. Les cimaises bleues et rouges, mobilier super moche et lourd, et les peintures à la queue leu leu, plus un document où on la voit peindre-Merci. Je ne reste pas. Je pars et entre dans la salle du prix Duchamp où je ne reste pas bien longtemps non plus. C’est ME qui me semble avoir été justement choisie, bien que l’installation très séduisante aurait pu être commandée par Vuitton, ou Gucci ou je ne sais quelle boite à vitrines souvent surprenantes. C’est là l’ambiguïté. Je n’ai rien lu à ce sujet.

Hier en rapportant la voiture à Paris, GPS en avant toute alors que je connais le chemin parcouru depuis mon atelier, j’ai cliqué en roulant sur une photo que j’avais enregistrée. On y voit un vieil homme souriant. Il est de face et à l’arrière il y a un réacteur d’avion et une hélice. On lit Skylink/ Lui c’est PB et il était pilote d’essai. Et comme dans mon esprit je n’ai que son image vivante à 50 ans je pense, ça me fait quand même bizarre de me dire que les gens continuent de vieillir pendant que vous ne les voyez pas. En fait, on devrait retrouver nos absents vivants quelque part, tels qu’on les a laissés. Voilà. Ca me fait un peu bizarre de penser qu’il a aujourd’hui 85 ans. J’aimerais bien le revoir, ça me ferait plaisir. Bref.

Ai croisé au bar le groupie de Johnny qui m’a présenté son tatouage ( sur le bras gauche ) mais c’était difficile de me le montrer vraiment sous sa veste Harley Davidson. Il est descendu aux toilettes, a sans doute enlevé un pull et enfin j’ai pu voir l’aigle, splendide, “ le même que Johnny mais avec le bec mieux réussi que celui de J.” Pendant ce temps là, BB de Pigalle qui s’est transformé en garçon de café éplucheur de pommes de terres en chemise à fleurs, me dit des ânerie dignes d’un enfant de 5 ans. C’est quand même incroyable ce café, entre les anciens clients, les nouveaux à majorité portugaise, et le passage avec ses surprises.

Comme R. était parti, hier j’ai décidé d’aller au cinéma. Je ne sais pas ce qui m’a fait choisir Godland-probablement l’attrait d’une expérience spirituelle et de paysages splendides. C’est le cas. Mais je n’ai pas trouvé cela fameux et la fin à la gloire du Danemark. Bon.

Comme pour une fois il n’y avait pas la queue j’ai pu expérimenter la nouvelle pizzeria, délicieuse je dois dire, mais la musique , non. J’étais seule, mais impossible de parler là-dedans.

BEAUTE

Bonjour O Encore merci ! C’était absolument splendide. Finesse, beauté, temps suspendu . Et grande émotion. Comme cela fait du bien. La splendeur  des costumes et leur matière. Votre concentration à tous.Tout cela est d’autant plus réussi que rien n’a l’air plus simple mais que je mesure bien justement comment cette sensation doit être travaillée! Pas de démonstration, d’explication, de tout ce qui serait littéral et ruinerait le projet. Bravo encore. Je suis ( provisoirement ) réconciliée avec l’humanité . ☺️

LND

J’avais osé quémander une place pour voir Embodying Pasolini. Ne savais même rien à ce sujet et c’est Laurent qui en a parlé. A propos de Laurent, je l’ai présenté à EB à la Fondation Giacometti et il fera sa performance le 12. Il s’agit de s’inspirer d’une autre performance, celle ci eu lieu en 1936 ( Sheila Legge  la femme à tête de rose ) photographiée par Claude Cahun je crois. L a fait réaliser une coiffe-masque que je trouve splendide de simplicité et sophistication à la fois. Quelquechose me semble t’il à la Janine Janet.

Donc Pasolini. Pasolini au 22 avenu Max Dormoy. Pasolini à La Chapelle. Ca sonne pas mal/ Endroit incroyablement beau et chic au milieu des kebabs et épiceries populaires. Très émouvant je dois dire que de découvrir les costumes sortis de boites et enveloppés précieusement dans du papier de soie blanc. L’évangile selon Saint Matthieu, une splendeur de simplicité et de richesse de teintures et matières ( des tissages très bruts et très simples). des coiffes, des voiles… Ce qui est curieux, c’est que l’on replace le costume dans une scène qui à coup dur n’est pas la bonne, dans un paysage qui n’existe sans doute pas. Les vêtements sont parfois posés devant TS, qui d’une sorte de mouvement mécanique et avec ses mains gantées les retient. Parfois une pose étrange, mais à chaque fois le sentiment qu’entre elle et ces splendeurs existe un dialogue , au sens propre du terme parfois quand elle murmure. Tout m’a semblé juste, intelligent. Un délice dans ce monde ( comme diraient les vieux ou Finflekraut !!!! ) passablement moche et bête, sans esprit. Les esprits je crois sont cachés et montent de plus en plus haut vers les sommets des montagnes pour ne plus voir, entendre le brouhaha des mots inutiles, ordinaires, les bavardages incessant, l’amour de soi généralisé, le peu de considération pour les autres, le peu d’écoute. Et les photos, les photos, les photos… ( que l’on peut maintenant faire chanter soit dit en passant / La belle affaire . Faire chanter à Jean Moulin une chanson de Johnny , ou à je ne sais qui je ne sais quoi, nous revoilà dans la ” marrade ” . “C’est trop marrant. “

Mais qu’est ce qui me prend !!!!!

C’est vrai, combien de fois je soupire . La dernière fois moi qui ne suis pas particulièrement prude j’ai été affligée d’un Instagram Musée Orsay avec comme question sur une un dessin représentant Venus: “Est ce que Venus se rase la chatte”? Vous croyez que j’invente parce que ça a disparu comme on aurait pu le prédire, mais moi j’ai l’image. J’en suis restée ” comme deux ronds de flan ” ou de frites sais plus. si on peut dire.

Bref

Mini grippe et toux. Livreur odieux. Four en rupture de stock. froid. Ca c’est la vie courante. C’est moins bien.

Une dernière chose. Je pense à Pasolini. C’est je crois avec lui que je ressens la même émotion ( presque ) qu’en regardant un Fra Angelico ou autre primitif.

Médaille ruban bleu

Hier j’ai acheté un petit livre de Alain Jouffroy sur Piero di Cosimo peintre que j’affectionne. Trouvant sur un rayon un livre de FP ( encore !!! )Je dis Stop !!! je l’ai caché derrière un pile en gloussant intérieurement. Je trouve aussi dans le genre des images sur instagram ou une peintre se montre en train de peindre avec son bébé attaché devant soi; Je trouve ça épouvantable. Pus viennent les photos de la maison….BRRR, des chiens etc….

En parlant de chiens, vu hier une étudiante Israélienne qui pour lutter contre son trauma du service militaire de 3 ans, les peint

C. a eu RV à NY hier. Il n’y a plus qu’à faire. Rien au juste, faire comme d’habitude.

Hier Sciences Po pour Laurence B d’O. Puis diner au ministère de l’Education Nationale et le ministre très sympa. Je redoute ce genre de truc mais c’était d’une grande simplicité et très amical. Rue de Grenelle. Pièces immenses. Alechinsky ( Heu Heu je n’ai jamais aimé ça ). Grand bureau. des chaises d’Olivier Gagnere qui vont repartir au Mobilier National . Escaliers, cour, et une grande table immense pour 8 personnes. Gnocchis-Quand quelqu’un se tourne vers son voisin, l’autre n’entend plus comme si le son s’était engouffré je ne sais où !!! Volaille– Les discussions sont drôles et Laurence est vraiment une personne formidable . Les deux discours étaient top. Le sien comme d’habitude, décalé et amusant. Non, étrange . Elle a toujours des réparties innatendures et étranges. Tarte Tatin et je ne mange pas la salade de fruits.

C’est quand même une grosse médaille avec un ruban turquoise.

J’ai reçu des papiers du ministère pour un truc du mérite aussi mais je ne sais pas où j’ai rangé ça. Ca m’est tellement étranger ! C’est comme l’institut ! Ouf ils m’ont oubliée et c’est ce Cher Di rosa qui prendra le fauteuil. Il est tellement drôle.

Je rentre en Métro. Le Portugal a gagné ( je fais semblant de m’intéresser! ). Mais au bistrot on range la terrasse et il n’y plus personne. Journée agréable aux Beaux-arts. Depôt de mes ” gribouillages” pour l’expo.

Suis trop contente d’avoir osé quémander à Olivier Saillard une place pour voir  « Embodying Pasolini », présentée à la Fondazione Sozzani que je ne connais pas. Tout de suite il me répond et ce sera Vendredi.

En direct je perds du temps à attendre un évier qui doit être livré. C’est passionnant.

Dimanche j’ai allumé le chauffage à l’atelier . Travail poussif? C’est moche. Et je pars au Pré Saint Gervais car invitée par des gens que je n’ai pas vus depuis… 45 ans à savoir mon atelier des BA. Exercice risqué qui s’est bien passé ( plus en private ). Des noms reviennent: Simon, Rémi, Jesus, Pépé, José, Kay, Antoine. Des morts, des internés, des vivants quelque part au moment où je parle et que font-ils. Rémi qui était un jeune homme doué, et qui avait l’habitude pour rire après nos petites beuveries, de se déshabiller, n’a semble t’il pas cessé cette activité après les BA. Se déshabiller devant le mairie ou au Monoprix est une autre affaire. Des noms de professeurs, de Jacques Lagrange collaborateur de Tati retrouvé mort dans le caniveau, homme très drôle a qui je n’ai pas su que dire ignorant qui il était en plus. Tiens en rentrant hier sui tombée sur un film anglais assez délirant, je cherche, Joyeuses Funérailles (Death at a Funeral) de Franck Oz. Je zappe et tombe sur Festen. A quelle heure me suis je endormie?

R tousse.

Et si je n’allais pas travailler?

NORD

Il était drôle ce grand anglais élégant qui est entré avec énergie chez Plume, exalté à ‘idée de cette purée de pommes de terre qu’il allait acheter. Très sympathique , dynamique, vivant et élégant. Me disais que l’on ne voyait plus souvent “ça” , une sorte de joie, de bonne humeur et de drôlerie. On a papoté et il m’a dit que j’étais habillée comme une anglaise . Je lui ai demandé de préciser sa pensée et il a répondu

—Mal

J’ai beaucoup ri et tenté de me défendre en lui montrant sous le manteau mon beau pull !!! L’ai menacé de jeter des grenouilles vivantes dans sa purée convoitée. Plus tard il discute avec moult gestes des bras , au niveau du kiosque à journaux et en achetant Le Monde.

On est partis Jeudi dans le Nord. Calais et visite du Musée des BA. Affreux dirais-je et triste avec certes quelques Rodin mais une collection moche et ne parlons pas du XX eme. Un seul tableau a retenu mon attention . Anonyme, Une chasse à la chouette . JJ Lebel en possède un de ce genre. Les oiseaux ont des têtes humaines . C’est celui-ci me semble t’il. C’était une bonne surprise dans cette tristesse qui s’achève tout aussi tristement avec Edouard Pignon .

Puis j’ai marché un peu sur la grande plage en hurlant contre un type qui pilotait un 4/4 télécommandé et me suivait. Ca faisait un bruit fou. Un type m’a dit: l’autre jour il poursuivait une mouette blessée. On est entourés d’abrutis, il faut bien le dire. Bref. C’était magnifique, les gros bateaux qui au loin semblent immobiles mais avancent, avancent, avancent…

Direction Dunkerque. Commentaires quant au paysages. Barbelés, grilles… Calais…Zones pavillonnaires.Route barrée. Zut. Tournicoter dans une banlieue dortoir avec des maisons récentes en brique maronnasse. Il fait assez beau heureusement… Dans ce bois à droite, des tentes, d’autre tentes, un campement. Des hommes marchent le long de la route, poussent des caddies, portent des sacs ou rien. Il fait nuit lorsqu’on arrive. Pas réservé de chambre. C’est étrange cette ville je la croyais beaucoup plus grande. Il y a sa configuration étrange, des canaux, des bassins. La grande roue. Le centre doit être là. On s’installe pour un chocolat à la brasserie qui semble être ” l’établissement ” et le garçon massif et tatoué m’indique gentiment l’hôtel dans la rue à côté. Parfait. Les gens sont aimables, nom d’une pipe ça existe. On trainaille: Dunkerque en Novembre, vers 18h , comment dire… Mobilier urbain, abri bus-miroir. Je me regarde marcher la tête en bas. Marché de Noel qui s’installe. Il n’y a que des boutiques de fringues. On trouve par bonheur Libé et on trouve aussi place de la République où s’installe une magnifique boule à neige géante avec un paysage dedans. Un café, au milieu de deux autres ( tu dirais lequel ? ) Allez celui-ci . Des habitués. J’aime bien. Je picore Libé, photographie l’article sur Kennie West pour un étudiant. On reste un peu . On regarde, on écoute. Puis à nouveau la brasserie et le diner très bon, je dirais le meilleur du séjour.

Dunkerque-Ostende par ce qui n’est pas un bord de mer. Vers Ostende la côte devient purement atroce, hideuse avec des immeubles et des immeubles des années 70 ? Qui habite là dedans? C’est immense. De l’autre côté de la route des bunkers armés. My God. Destination Ensor. D’abord des croquettes au fromage. Je suis venue ici il y a bien longtemps, découvrant par hasard la boutique de souvenirs. A présent on entre par un bâtiment rénové sur lequel on lit ENSOR , ce qui me fait douter car ça ressemble à mon sens davantage à une vitrine luxe. Entrée ( des écrans montrent des dessins ) et à l’achat des billets on nous donne les audio guides et des explications qui pourraient me faire fuir si je n’y mettais pas de bonne volonté ( en parlant de ça hier D. m’a fait rire en me racontant que, achetant un fer à repasser elle s’est fâchée quand le vendeur lui a demandé son âge-Mais pourquoi faire ???? – et achetant des tomates chez Biocoop on lui a demandé son nom -c’est vrai que c’est infernal ) Bref. Ascenseur par là, carré noir sur lequel il faut appuyer ici. Grr J’ai attaqué par la boutique ( le R de C ) et retrouvé avec plaisir, les coquillages, les grenouilles qui m’avaient tant plues ou plu … Heu LN tu exagères. ( Les grenouilles ont changé. ( Les découvrant il y a 100 ans j’avais voulu en faire naturaliser moi aussi et j’étais allée chez un taxidermiste à Amiens ) . Les masques sont incroyables. Belle exposition de dessins dans la nouvelle partie ( au centre de la pièce un truc orange pour s’assoir hideux ) Scènes de la vie du Christ La série de dessins n’a pas été exposée depuis plus de cinquante ans. Grâce au généreux prêt d’une collection privée.. Bla Bla. On traverse ensuite des salles disons pédagogiques , avec horreur!!!! des tableaux d’Ensor animés ( je crie intérieurement ma haine de la pédagogie ludique et pousse des cris de chauve-souris et de chacal tout à la fois, que je baptise le cri du Docteur Moreau !!! ) On appuie sur le fameux carré noir-oublié de dire qu’à chaque fois que l’on fait deux pas le machin, l’audio guide que je ‘écoute pas mais qui est pendu à mon coup grogne en se connectant à une nouvelle section ) . J’ai envie de le claquer par terre !!!. Donc “Porte au carré noir ouvre toi ” . Et là on est à l’étage de l’ancienne boutique. C’est assez bien. On parle un peu avec la jeune femme qui garde le temple. En fait on parle de Gustave Moreau et du Musée. Voilà. plus loin quelques archives filmées intéressantes. Le bord de mer à l’époque, le casino et Ensor lui même qui surgit derrière un masque.

Ostende-Lille

Ne connais pas Lille. On y arrive avec la nuit . Hotel très central, pas génial mais très bien placé. On marche un peu et on s’installe dans un café de la grand place. c’est très beau je trouve. Brasserie André, à l’ancienne, traditionnelle et bien. Clientèle bourgeoise et habitués. Le lieu est beau. Une tronche en biais nous installe sans émotion . ouf il sera remplacé par un garçon pro et sympathique. Je mange des escargots- Ben oui .

Musée des beaux arts. Gros gâteau d’architecture énorme. Un café et on attaque. Au sous sol/ Magnifiques collections Moyen âge.

L’apres midi: La piscine à Roubaix car je n’y suis jamais allée et veux aussi voir l’exposition William Morris

Dimanche: Direction Lens pour voir de près les terrils à Loos. Et la Mine, et les corons. Puis quand même Le Louvre. BRR Cette fois ci l pleut.

Retour en haut