Noctambules

Je me disais dans le couloir du métro que la fille devant , dont je ne voyais pas le visage, la fille de dos avec un chapeau et une écharpe mauve parlait aussi fort au téléphone, que je lisais-pas fort- mon livre en marchant.

J’éprouvais une antipathie certaine pour ce manteau de laine gris qui m’empêchait d’entendre le rire de Jacqueline de Romilly …

Et voici qu’elle me précède dans le compartiment, que je me place comme je peux avec mon sac en bandoulière, découvre sortant de l’écharpe violette un sourire agréable et un beau visage.

Une autre personne.

La première, la mauve au téléphone, la deuxième la violette au sourire.

Bon. J’ai pas mal joué, le terrain devient plus petit que lorsque j’ai repris et mes gestes sont plus amples.

En plus j’ai davantage d’assise .

Bon.

Peu de personnes viennent dans mon atelier –antre maudit de mon désespoir !!!!!-

C’est comme ça.

On ne peut pas dire que je provoque ce genre de situation. La différence maintenant est que si on me demande, je réponds plutôt oui sans changer de sujet de conversation ou trouver je ne sais quel prétexte.

Et même que ce n’est pas si désagréable. C’est ce que je me disais ce matin. Ca fait pas mal.

Ce qui est horrible c’est quand on sent que l’autre a besoin du numéro de singe savant, que rire est impossible, etc..

Quelquefois j’ai envie de me scotcher la bouche à l’envers pour être bien certaine qu’on me trouve intelligente.

L’intelligence est incompatible pour certains, avec le rire, une certaine sympathie , le sourire, l’enthousiasme. ¨Etre intelligent , c’est donc être désagréable, l’artiste chiant , jamais content, sinistre. Moi ça me fait rire l

Bref, j’ai passé un bon moment, simple, enfin normal à mes yeux. Sans ronds de jambes. C’est reposant…

Mais après une visite il m’est impossible de travailler. Alors en revenant de la gare, je croise Fred qui range son stock de bouquins et fouine.

—T’as la revue Bizarre?

—Non, mais j’ai des Pauvert ,là, dans cette caisse.

—Sade?

—Il m’offre le journal inédit. Puis je passe là et là en commentant, et on rit. Je retrouve dans une caisse un vieux catalogue de M.G qui était aux Beaux arts assistant de L.N…. Sans commentaires.

Par contre commentaires en découvrant un texte de C.M ( chut, Claude Mollard).

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Actuellement

Conseiller-maître à la Cour des Comptes.
Expert culturel.

Photographe.

Je raconte l’histoire qui il faut bien le dire fait bidonner tout le monde, celle où C.M croisé dans une expo me dit:

_ Vous savez?

—…

— Je suis devenu artiste… et j’ai aussi un nom d’artiste; Claude-Charles Mollard…

C’est une révolution, il faut en convenir.

Je suis un peu méchante, mais comme il m’avait dit avec beaucoup de tact que j’avais vieilli, ce qui est exceptionnel ( d’habitude en 20 ans on ne change pas)… Je me rattrape!!!

Hum hum. Les vocations tardives existent , j’en conviens mais là.

Je pense à Jacqueline de Romilly et son bouquin délicieux.

Les autre sont pathétiques. Nous mêmes le sommes. Ce qui est important c’est de ne pas être dupes de notre ridicule.

Je me disais bien qu’il avait troqué la flanelle pour le velours et une coupe de cheveux plus longue… Oh là là…. Et content de lui en plus.

Bref. J’ai trouvé le programme du casino de Paris, avec R. qui pose aux côtés de Saint-Laurent, Cesar, Zizi Jeanmaire etc. Il me l’offre aussi et je l’ai posé sur le bureau de R.

Hop je reviens j’ai un truc à faire…

Le truc c’était les courses, car R. finit de répéter tard et que je ne suis pas là ce soir.

Ma soirée ne pourra ressembler en rien à ces moments passés avec C. aux Noctambules. On voulait (re-)voir Pierre Carré, car il avait été longtemps souffrant

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La première salle de Noctambules est un salle de bistrot normale. Un garçon les yeux vagues, gentil quand on lui parle, la patronne au cheveux gris derrière la caisse, souriante avec nous.

Le sanctuaire, c’est derrière, dans l’obscurité. On s’avance.

Description:

A gauche côté bar sur la route du temple, une fille black devant un verre de je ne sais quoi sans alcool

sur un tabouret , un mec.

Passage du Styx: Personne, sauf un type devant une grande bière qui de temps en temps se raidit et fait des petits gestes avec les mains, comme s’il se parlait tout seul en langage des signes.

Plus tard en pouffant discrètement , on l’appellera l’echo puis l’ombre, car il nous fixe -mais vraiment-et c’est dur de ne pas éclater de rire, puis on a l’impression qu’il copie nos gestes.

Pierre et au fond, avec Monsieur Jojo.

Il entame ses standards ( chansons montmartroise ect, Gégéne et tout)

Il a l’air content. Sur la photo que j’ai trouvée , c’est du gâchis car on ne voit pas sa chemise rouge à jabot.

Il est souriant et ne découvre aucune dent.

C’est il faut bien le dire un peu triste. Il toussote puis reprend du poil de la bête et vient vers nous avec le micro pour que l’on puisse chanter Pi-ga-leu…

Quoi qu’il en soit, j’adore ça. Et même s’il y n’y a pas un chat et si les consommations sont bien trop chères ( 18 euros pour un verre d’assez mauvais bordeaux et une petite bouteille de cidre), c’est vraiment un monde qui disparaît.

Bon, j’ai perdu ma suite et fin et je n’ai plus le courage de la reconstituer.

Les noces du Doge et de la mer/Interview DEC 2008

Nicolo Marcello 1

Doge Marcello

Marcello

Eng3100

Nicolo Marcello 2

doge de Venise

3 X 4h d’interview de la Comtesse M.

Quel monde ‘étonnant” comme elle le dit elle-même…

Trois jours avec le Brouillard, les bals, Primo le domestique fidéle jusqu’à la mort, Primo-First.

Atmosphère de Cahiers d’Aspern, de Mort à Venise, des chemises noires, du mariage du Doge à la mer ( Nicolo Marcello : 13 août 1473 – 1er décembre 1474 Doge de Venise), du Bucentaure, d’une orange épluchée, d’une domestique au mains argentées…

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