“Ah et puis tiens
je n’en reviens toujours pas de ce rêve, il faut que je te le raconte. C’était très baroque, à la fois mondain et monacal. Avant que tu n’arrives dans cette drôle de fête, une artiste que je connais, Marie Losier, est arrivée, a fait une entrée, fracassante dans cette assemblée sombre, comme peinte à l’huile. Elle qui est si peti-crevette et discrète d’habitude, ce jour-là elle portait des jabots et des culottes de velours, elle avait le crâne rasé mais bordé de deux terribles loubavitchs, et d’un rire foireux. Elle avait de grosse dents, elle était sûre d’elle et méprisante, elle était méchante. Et puis tu es arrivée, deuxième entrée que je remarquais dans la foule, en ninja, fatiguée et les yeux rougis par les larmes. Tu m’as dit que tu avait perdu deux être chers dans la journée. Et puis, après que tu te sois battue contre tous les autres pour protéger les vers à soie qui groullaient sur les murs (la fête avait lieu dans une magnanerie) le public, assez conséquent, agités, excités, dandys, artys-moyennageux, comme une masse…je ne sais pas…une masse napolitaine, à la fin, tous nous avons chanté “GLOIRE À TOI SEIGNEUR ” dans un choeur parfait et ça nous mettait en joie.”