Thalys

Voyage rapide à Bruxelles où j’avais rendez-vous avec G.

Dans le train, la première chose c’est dans Libé la Société générale, et le virus….

Déjà c’est gai. Le type à côté de moi ouvre un cahier et du coin de l’oeil je vois une pleine page de numéros de téléphone.

Merde. Merde.

Je vais être stagiaire en je ne sais quoi. Le mec ne parle pas fort et fait attention… Néanmoins, c’est insupportable, et mes fragments d’autobiographie de Frances Yates, sont étouffés sous des bons de commande, des messages mielleux, des grossièretés à un ami etc….

Je me tourne , me bouche une oreille, rêve de mon iPod qui meurt dans le tiroir.

—Je vous dérange vraiment, je le vois.

—Et bien, vous en inquiéter c’est plutôt agréable. C’est à dire que moi, je n’ai jamais voulu faire de business, ou plutôt j’ai tout fait pour ne pas être là dedans alors…

Un peu plus tard,je déménage dans “l’entre-train”. Un strapontin. Quand il me voit, il propose que nous échangions nos bureaux. Je retrouve ma place et lui s’installe sur le strapontin.

Une heure et quart de voyage. Rien.

Je me trompe d’endroit et prends un taxi vers Art Bruxelles. Un café, un tour.

Nous déjeunons ( moi une entrée et un coca) et puis je reste car c’est grand. En même temps je m’ennuie. Mortellement je m’ennuie. Je me sens seule au monde à regarder trucs et machins. Ces grands trucs et grands machins qui passent. Je ne sais même plus ce que c’était. J’en retiendrai une séquence de Dieter Appelt ” De la vie à la mort” et quelques dessins par ci par là.

Je me retrouve au même endroit, m’approche de temps en temps d’un cadre, m’occupe en faisant une ou deux photos. Ce n’est pas drôle. Je quitte l’endroit et me dis que la Grand Place avec le soleil et le vent, ce sera bien. Je m’ennuie tout autant, regarde des personnes âgées acheter des glaces, hume par endroit des mélanges d’odeurs pizza-gaufres.

Hop. C’est décidé. Je plie. Deux heures plutôt. Ca va mieux tout à coup. Tram. Gare du Midi. Ne rentre pas qui veut dans les trains. Ca contrôle sec à chaque porte. Si bien que je dois payer 53 euros de plus, pour ce changement d’humeur, pour cet ennui constant. Quand même j’essaie. Rien à faire. En plus ils ont serré un type brun peau brune. Lui tendait une feuille pliée:

—Mon certificat, disait-il avec un fort accent.

Certificat ou pas, j’aurais fermé les yeux. Le type ne bougeait pas.

Ca changera quoi? Entre la Société Générale et l’air infecté, ça change quoi, un certificat de plus ou de moins?

Je me sens assez triste.

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