Arrivée Mercredi soir après être passée plus rapidement que prévu à L’école. J’ai juste déchargé le matériel pour Aout et continué ma route. Me restait 450 km à faire. Je n’avais pas envie d’être dans une maison aux volets fermés, pas plus envie d’ouvrir les grands volets, faire un lit pour repartir le lendemain matin.
Rien noté depuis 10 jours. Me suis installée rapidement dans la Bergerie. Si ce n’est pas fait dans les deux jours qui suivent mon arrivée, je n’y vais pas. Etat un peu bougon. Echanges de coups de fil avec Benoit pour parler de la machinerie des Nuits blanches.
Je suis seule à la maison pour deux jours. Dors sous le ventilateur et entreprend la lecture de Boukovsky ( Et le vent reprend ses tours )
Je suis captivée par le récit en italique, par la description du château d’évasion qui me fait penser au Vagabond des étoiles de Jack London. Que trouver quand il n’y a rien?. Comment survivre à ce rien sordide ou tout est douleur. Pas de lumière pas de livre pas de quoi s’installer et reposer le corps maltraité. Puis les considérations sur l’union soviétique m’ennuient même si c’est intéressant . L’expérience des fourmis dans un verre, l’observation des trois insectes et leur résignation après l’acharnement à trouver une solution pour fuir…
Un Tintin mille fois lu. Quelques pages. Puis la Divine Comédie dans une traduction qui me semble un peu raide, un peu rêche. Rien ne coule mais peut être n’est ce pas un problème.
Il y a eu également la lecture du livre de CA, Brèves saisons au Paradis. Très bien écrit, mélancolique et sensuel…. Le problème est que je connais Claude et que je le vois bouger, réfléchir et rire. Et tous ces gens décrits… Un élite un peu contente d’elle, méprisante et cynique qui « pratique l’autopsie » ?
Le nouveau ventilateur ronfle dans le couloir.
Oui … Donc pas de lecture captivante où tout au moins qui porte. Et ça c’est pénible. J’ai bien emporté des livres. Le Sartor resartus jamais fini ou l’Art de la mémoire de Frances Yates promené partout et jamais terminé non plus.
Quelques coups de téléphone et SMS. Je redoute les appels, ai envie de n’être en communication avec rien. Le temps passe désastreusement vite et la peinture me met de mauvaise humeur. Puis ce projet, le faire et pourqoi pas l’abandonner?Plutôt que d’ y penser être obligé d’y penser . Il n’y a rien de dramatique et même ce pourrait être réjouissant. Je me sens gâtée. Grognant par caprice ? Par peur de tout. De ce qui ne sera plus, du temps qui file, de l’été qui s’échappe à peine commencé. Et si je travaillais dans un bureau que dirais-je ???!!!
La place de G.. Toujours là même avec les micro-histoires de chacun. C. qui rentre de l’hopital et redécouvre les platanes, T et V souriants, les buveurs de rosé, ceux qui préfèrent le pastis, les enfants d’A. déjà trop gros…